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    1. Deux ou trois heures sans smartphone en état de fonctionnement leur étaient tout bonnement insupportable et pouvait déclencher une réelle crise de manque

      Le smartphone devient un objet “toxicomaniaque” : il ne sert plus à communiquer, mais à pallier à une angoisse d’absence. Janssen fait ici le lien entre dépendance numérique et fragilité du moi — la connexion devient une drogue relationnelle.

    2. Là où le doudou de l’enfant lui assure une continuité d’existence et du lien au monde par-delà la séparation, il semble que le smartphone et les applications qu’il renferme, les réseaux sociaux ou autres messageries instantanées soient davantage utilisés pour assurer l’absolue continuité du lien déniant la séparation.

      Janssen applique la théorie de Winnicott au monde numérique : le smartphone, au lieu d’aider à supporter l’absence comme le ferait un objet transitionnel, ne permet pas de la vivre. Il garde la personne dans une impression de présence continue.

    3. Le sociologue Zygmunt Bauman [6] évoque cette paradoxalité des liens virtuels en repérant les phénomènes de « proximité virtuelle » et de « distance virtuelle ».

      En citant Bauman (L’amour liquide, 2004), Janssen montre que la technologie alimente des liens à la fois trop proches et trop éloignés : une illusion de connexion permanente qui masque une distance émotionnelle grandissante.