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  1. Mar 2023
    1. Par l’entremise de la question de l’outil ou de l’instrument, Michaux comprend le geste comme une conjoncture de son environnement de création

      Extrêmement porteur, fascinant. La formule est claire.

    2. plusieurs exemples de créations qui, loin de représenter à eux seuls une exhaustivité des rapports entre image et texte, lèvent le voile sur plusieurs aspérités de l’être dans son geste d’expression.

      Les références sont nombreuses et de qualité, mais on aurait peut-être avantage à se concentrer davantage sur un·e seul·e artiste/écrivain·e pour approfondir l'analyse.

      On suggère d'autre part d'expliciter en amont les idées auxquelles les différentes références serviraient d'arguments, ce qui participerait à justifier le corpus. La construction de l'article fait signe vers un mouvement inverse: convoquer des auteur·trices/des œuvres puis voir ce qui peut les relier. Les liens entre les idées sont présents et pertinents, bien que quelque fois ténus dans le corps du texte. On aurait généralement avantage à prendre davantage le·la lecteur·trice par la main.

      Une orientation plus subjective et essayistique à l'article permettrait cependant de justifier cette approche des idées à partir des créateur·trices, de laisser l'article et la pensée qu'il déploie être guidés par les œuvres.

      Dans tous les cas, l'article bénéficierait grandement de clarifier sa ligne directrice dès l'introduction (ou, du moins, de gloser sur « l'impossible dissociation entre le texte et l'image ») et de la rappeler ponctuellement, ainsi que sa progression, au cours de l'article. Le·la lecteur·trice risquerait, dans l'état actuel de l'article, de ressentir une sorte d'effet mosaïque à la lecture.

    3. est moins celle de

      Syntaxe avec deux propositions adversatives (moins en terme de [...] qu'en terme de/moins celle de [...] mais plutôt d[e]) identique à quelques phrases plus haut. Je suggère de faire attention à ne pas surutiliser cette structure syntaxique, puisqu'elle engendre des phrases très longues qui nécessitent parfois plusieurs lectures pour être bien comprises.

    4. qui voit autant qu’il est vu par la peinture

      Cette formule un peu vague semble cacher une réflexion riche qui ne se discerne pas aisément. On aimerait comprendre mieux de quoi il s'agit ici.

    5. Si l’audace du pinceau de Courbet, qui montre ce qu’une peinture académique s’évertuait à cacher et participe ainsi – avec Manet notamment – d’une révolution picturale, est une composante indéniable du tableau, c’est qu’elle permet de se questionner sur la fonction du peintre (dans sa définition lacanienne de livrer à la vue le fantasme enseveli3) ou la fonction du spectateur (qui voit autant qu’il est vu par la peinture).

      Cette phrase est trop longue.

    6. Michaux comme Christin parviennent à une analogue conclusion, la déraison graphique, celle de considérer le tracé comme une unité élémentaire à partir duquel s’invente le signe.

      Formule et idée fortes.

    7. Dans cette recherche de l’origine du signe, ni le discours ni la ligne ne suffisent tout à faire à saisir le mouvement du corps sans le contraindre à certains impératifs de structure. Poésie et peinture, si elles permettaient de penser une libération, se révèlent finalement être des systèmes analogues d’agression dans la mesure où elles conditionnent à des pratiques et des mécanismes de présence

      À l'exception de la question de l'origine, la formule est limpide. Les idées soulevées sont géniales et bien étayées.

    8. espace qui participe autant du mouvement qu’il est immobile.

      On ne comprend pas immédiatement cette formule qui, pourtant, est particulièrement intriguante et semble fascinante. À déplier.

    9. Moi roulé sur lui-même, cercle parfait – qui n’est pas sans évoquer justement un tableau sur papier à l’encre de chine daté de 1970 – le rond ou la ronde est le principe de composition d’un idéal où les mots peuvent tisser des liens véritables entre eux tout comme le trait d’union – qui sera un motif très important dans la dernière période de l’artiste – est ce qui relie l’individu au monde.

      Encore une fois, la phrase est longue, ce qui est dommage puisqu'elle aborde des éléments intéressants. On aimerait comprendre immédiatement de quoi il s'agit. Il faudrait simplifier ou fluidifier. Peut-etre la scinder en deux?

    10. Oscillant entre la lettre et l’esquisse, la marque de Michaux a rencontré le support dans une recherche non d’une interdisciplinaire mise en relation de deux registres d’inscriptions (à l’instar du calligramme) mais en quête d’un élément bien plus fondamental : le mouvement.

      Cette phrase présente quelques problèmes syntaxiques et de compréhension. Il s'agit pourtant du point de départ de la réflexion: elle gagnerait à être scindée et/ou davantage claire.

    11. arts de l’espace

      Cette conception de l'écriture, de la littérature ou du signe comme un art de l'espace semble récurrente dans le texte, au point d'avoir le potentiel de tracer des liens solides entre les différentes parties (notamment entre la dimension stratifique des calligrammes de Michaux et de la représentation du signe dans l'image de Greenaway). Elle mériterait d'être appuyée davantage.

    12. Littérature, comme art du temps, et Arts plastique, comme arts de l’espace

      Suggestion: « Littérature, appréhendé comme un art du temps, et Arts plastiques, perçus comme des arts de l'espace »

    13. la Renaissance a institué

      Cette formulation, qui relève du raccourci, nécessiterait une précision: fait-on référence à un courant de pensée en particulier?

    14. Caractérisés par un principe de subordination, ces schémas idéalisent la présence de l’un au profit de la disparition de l’autre : l’illustration place l’image en complément d’une idée du texte tandis que la légende fait du texte un composé descriptif ou informel mais bien secondaire.

      Idée bien développée, très porteuse.

    15. Au-delà des distinctions image/texte qui, si elles servent aux théories et analyses pour délimiter une expertise, reportent un regard sur la question d’une institution, se noue une recherche de l’être dans ce qui le lie au monde.

      Cette phrase est trop longue et change trop souvent de référent.

    16. – et le premier voile sert à nous interroger sur les possibilités graphiques d’une telle origine –

      L'incise, en plus d'alourdir la phrase, est difficile à saisir. On comprend que la question des « possibilités graphiques de l'origine » (ou plutôt, des possibilités de l'origine graphique) travaille le texte, mais l'enjeu exact de la précision apportée ici est vague. Peut-être vaudrait-il mieux de l'articuler plus tard dans le paragraphe, pour prendre le temps et l'espace de développer cette idée?

    17. certainement la beauté de son sens

      Dans le cas ou l'article s'orienterait vers un ton plus didactique, il faudrait retravailler cette formulation subjective, qui se lit comme un jugement de valeur.

    18. intimités

      Le choix de terme étonne: l'emploi métaphorique oriente d'abord la lecture vers un article plus subjectif, exploratoire ou personnel que ce qui est finalement donné à lire. De plus, ce terme figure peu dans le corps du texte et n'est jamais vraiment expliqué à l'extérieur de la dimension de « l'intime » que l'on retrouve dans la dernière partie.

    19. Ce sol commun est justement ce qui transparaît du parcours artistique de Michaux, allant de l’écriture au tracé, puis du signe au trait.

      Le lien entre ce point et le suivant est très bien explicité ici. On aimerait voir la meme chose entre les sections suivantes, ce qui fluidifierait le propos général.

    20. Mais étaient-ce des signes

      Il serait peut-etre préférable que cette formule apparaisse directement dans le texte, et que l'on en donne la référence à ce moment. Il serait bienvenu qu'elle soit intégrée et expliquée quelque part, cela pourrait permettre de soutenir et lier le propos.

    21. Le geste à rebours

      Excellent titre, plus évocateur que ceux des sections précédentes.

      Dans l'état actuel de l'article, la conclusion permet de revenir efficacement sur la problématique, ce qui est bienvenu. Elle demeure cependant quelque peu expéditive. On apprécierait qu'elle revienne plus en profondeur sur le propos et qu'elle résoude plus efficacement les conflits soulevés plus haut.

      À moins qu'il ne choisisse d'assumer un point de vue plus subjectif et essayistique, l'article aurait généralement avantage à être un peu plus didactique.

    22. L’histoire de passation qui introduit le récit (le leg du talent de calligraphe du père à sa fille) est au fond un miroir d’un récit génésiaque et c’est à partir du geste d’inscription que se noue dans les deux cas une déclaration de l’être puisque le père est montré dès la scène d’exposition du film en train d’inscrire son nom sur la nuque et le visage de sa fille pour célébrer sa naissance :

      Cette phrase est trop longue et devrait être scindée.

    23. L’érotisme du geste est une donnée qu’institue l’art de la belle écriture apposée sur la peau humaine car le support d’inscription principal sinon exclusif de l’œuvre est celui du derme et c’est la relation du tracé avec le corps humain qui donne toute le sens à un discours poétique du monde.

      Cette phrase est trop longue.

      Généralement, l'article profiterait énormément de phrases plus courtes. Plusieurs d'entre elles nécessitent plusieurs lectures afin de bien en saisir le sens. Le vocabulaire aurait aussi avantage à être simplifié afin de faciliter la compréhension.

    24. figement

      Pourquoi parler de « figement » plutôt que de « fixation »? L'utilisation de ce mot, qui accroche à la lecture, devrait être justifiée ou le concept, défini, si on y tient.

    25. Œuvres complètes II

      On s'étonne de ne pas voir les ouvrages dont sont extraits les citations nommés et datés, au lieu du noms de volume des œuvres complètes.

    26. une logique productiviste du tracé en lui-même

      Cette formulation ne semble pas tout à fait compatible avec les termes que l'artiste utilisait pour sa propre pratique; le productivisme est un système d’organisation économique et non une modalité de création.

    27. profondeur de l’image

      Cette idée de la profondeur de l'image serait renforcée par le développement d'une typologie des « intimités », des voisonnages et des frictions entre texte et image. On pourrait par exemple différencier des modèles de cohabitation entre texte et image latérale (cohabitation/voisinage) ou verticale (par strates).

    28. devient l’homme-livre 6 est exhumé par l’éditeur qui souhaite en faire son livre de chevet personnel.

      Encore une fois, un bref résumé de l'œuvre au début de la section éclairerait cette phrase autrement perplexante.

    29. Le rapport de l’humain au monde, c’est donc le principe d’inscription :

      Ne se contentant pas de la citation pour etre bien appréhendée par le·la lecteur·trice, cette affirmation bénéficierait d'etre dépliée davantage.

    30. Si les notes de Shônagon dans leurs traductions anglaises se retrouvent dictées et représentées directement à l’écran, elles sont surtout mises en relation avec le roman intime d’une autre femme, Nagiko, fille de calligraphe jusqu’à amalgame par transparence entre les deux indvidus (jusqu’à leurs noms) et les deux récits.

      Cette phrase pourrait etre scindée.

    31. La dimension énumérative (noms de montagnes, de mers, de rivières, de palais) et l’enchaînement pêle-mêle des notes (récits de choses vues, de courtes scènes sur le vif), ce qui constitue l’essence de l’œuvre de Shônagon mais également d’un genre littéraire à sa suite44.

      La proposition principale n'a pas de verbe.

    32. Apollinaire

      En dépit de la réflexion (judicieusement aboutie) sur le calligramme, on s'étonne de l'absence de glose ou, au minimum, de référence à des travaux critiques sur la pratique d'Apollinaire.

    33. amène à une ré-invention de la page.

      Ce point, très important dans l'argumentaire, n'est pas aussi clairement ni aussi bien étayé que le premier (« les catégories artistiques et leurs héritages [...] sont mises en suspens au profit d'une recherche du phénomène du signe »), qui est supporté plutôt fortement par les paragraphes précédents.

    34. progressive densité

      On comprend d'abord mal comment la « progressive densité » peut se traduire ou se comprendre par un « détachement vis-à-vis [...] d'une productivité ou d'un emplissage ». De ce que j'en comprends, la suite du paragraphe laisse entrevoir une raréfication du trait, plutôt qu'une densification dans les dernières années de la pratique de l'artiste? Un·e lecteur·trice n'étant pas familier·e avec l'œuvre de Michaux apprécierait une plus grande contextualisation dans ce paragraphe.

    35. origine

      Le syntagme est récurrent. La question de l'origine du signe ne m'a pas semblée clairement posée dans l'introduction (ni nulle part ailleurs) et me semble pourtant sous-tendre l'article.

    36. Dans Portrait de A. (1930), Michaux développe un signe-image qu’il résume par un unique mot : « boule ».

      Il n'est pas immédiatement évident de quoi il s'agit icit. Un texte? Une œuvre picturale? On bénéficierait de davantage de contextualisation.

    37. qui est autant moqueuse de sa propre imprécision qu’elle invoque une ekphrasis.

      La structure comparative (« qui est autant moquese [...] qu'elle invoque [...] ») me semble mal à propos ici. Je suggère: « une description qui fait à la fois figure de moquerie de sa propre imprécision et d'ekphrasis ».

    38. Les textes de Michaux associés à sa peinture pour la majorité datent de la période 1935-1951 : Entre centre et absence (1936) ; Peintures (1939) ; Arbres des Tropiques (1942) ; Exorcismes (1943) ; Labyrinthes (1944) ; Meidosems (1948) ; Mouvements (1951)

      Pourquoi cette précision? Elle est bienvenue, mais elle paraît anecdotique.

    39. ou serait dédomestiquée dans la perspective de Goody

      Goody est trop peu cité à ce point; le·la lecteur·trice pourrait butter sur cette précision qui ne se rattache précédemment à aucun propos de Goody et qui semble d'ailleurs, dans cette optique, superflue.

    40. Parce que le temps relève de l’invisible, l’espace du visible

      Cette formule présente quelques petits problèmes de syntaxe qui rendent la lecture difficile. Je suggère: « Parce que le temps relève de l'invisible et l'espace, du visible »

    41. La donnée graphique naît elle-même selon le chercheur de l’écrit, ce qui place l’écriture au début de tout

      Il semble que cette citation serait mieux intégrée directement au texte, puisqu'elle est cruciale à la compréhension du propos. La formulation porte également à confusion: ne devrait-on pas lire « La donnée graphique naît elle-même, selon le chercheur, de l'écrit »? Je suggérerais davantage: « La donnée graphique naît elle-même de l'écrit, ce qui place l'écriture au début de tout, selon le chercheur » ou encore « Selon le chercheur/Selon Goody, la donnée graphique naît elle-même de l'écrit, ce qui place l'écriture au début de tout »

    42. se noue une recherche de l’être dans ce qui le lie au monde.

      D'où la notion d'« intimité » soulevée dans le titre? On aimerait retrouver ce lien explicité ici.

  2. Mar 2022
  3. scolaire.loupbrun.ca scolaire.loupbrun.ca
    1. il arrive que je prononce de ces beaux noms qu’on lit dans les atlas, Aranjuez ou Canterbury

      De l'ordre du sensible immédiat: il les prononce pour entendre l'agencement agréable des sons

    2. Ses paupières sont baissées et je puis contempler à loisir ses beaux cils recourbés — des cils de femme. Il dégage une odeur de vieux tabac, à laquelle se mêle, quand il souffle, le doux parfum du chocolat.

      Homoerotisme??

    3. C’est une illumination ; j’ai compris la méthode de l’Autodidacte : il s’instruit dans l’ordre alphabétique

      Ah!!! En ordre alphabétique!! Les méthodes d'érudition et les sujets sur lesquels on s'instruit sont tellement décalés. C'est comme une sorte d'inquiétante étrangeté?

    4. Je vois une vieille dame qui sort craintivement de la galerie en arcades et qui regarde Impétraz d’un air fin et obstiné. Elle s’enhardit soudain, elle traverse la cour de toute la vitesse de ses pattes et s’arrête un moment devant la statue en remuant les mandibules. Puis elle se sauve, noire sur le pavé rose, et disparaît dans une lézarde du mur.

      Énigmatique...

    5. J’appris qu’il florissait vers 1890. Il était inspecteur d’académie. Il peignait d’exquises bagatelles et fit trois livres : « De la popularité chez les Grecs anciens » (1887), « La pédagogie de Rollin » (1891) et un Testament poétique en 1899.

      C'est n'importe quoi, comme curriculum

    6. Toute une moitié de mon visage cède, la moitié gauche de la bouche se tord et s’enfle, en découvrant une dent, l’orbite s’ouvre sur un globe blanc, sur une chair rose et saignante.

      Tout mou!

    7. comme si on appelait beau ou laid un morceau de terre ou bien un bloc de rocher.

      Il me semble qu'il n'y ait rien d'anormal à cela, d'autant plus que le diariste me semble pencher lui-même parfois dans de tels épanchements.

    8. Faut-il croire l’absurde légende selon laquelle Rollebon aurait dû se déguiser en sagefemme pour parvenir jusqu’au palais ?

      OoOoOoOh, le hideux mélange des sexes!!!

    9. une lumière avare et raisonnable, semblable au regard qu’on jette, après une nuit sans sommeil, sur les décisions qu’on a prises d’enthousiasme la veille, sur les pages qu’on a écrites sans ratures et d’un seul jet.

      La raison > tout

      Il y a un attachement, poétique et sentimental (donc contradictoire) porté par le diariste à ce qui est "avare" et "raisonnable". Il doit être full cool dans les soirées.

    10. nous sentions qu’il formait dans sa tête des pensées de crabe ou de langouste

      Les pensées de crustacé de l'homme sont de l'ordre du sensible; il ne pense pas comme nous, il ne pense pas comme un humain, ça se sent.

    1. Très sages spectateurs, ici prêtez-nous attention. Malmenés par vous, nous vous adressons nos reproches. Plus que tous les autres dieux nous avons rendu service à votre ville, et nous sommes les seules divinités à qui vous n’offriez ni sacrifices ni libations, nous qui vous protégeons.

      Mordre la main qui nourrit

    2. prêtre des plus subtiles niaiseries

      Le diable est dans les détails. Une niaiserie qui se respecte est une niaiserie bien étoffée et longuement réfléchie.

    3. Périsse misérablement l’agence matrimoniale qui me fit épouser ta mère !

      Haha Le type est complètement impuissant: il n'est même pas responsable de son mariage.

      (ajout du 2022-03-03: il faut prendre mon commentaire avec un grain de sel. Une analyse qui se baserait là-dessus nécessiterait une connaissance des moeurs nuptiales de l'époque qui dépasse largement la connaissance que j'en ai)