35 Matching Annotations
  1. Jul 2020
    1. Tout retard lui semble frustrant

      idem réflexion sur l'asychronie et la distance dans l'enseignement à distance, voire le doute sur le fait qu'il y ait lecture puis réponse

    2. mais par une assemblée vivante de lecteurs en qui se fait entendre le désir de l’Autre (et non le contrôle de la Loi).

      l'Eros plutôt que le bâton, plutôt que la menace de Thanatos

  2. Jun 2020
  3. Apr 2020
    1. Le patient suit une progression graduelle à travers les modules successifs

      A aucun moment l'auteur n'interroge ou ne démontre la capacité du patient à effectivement mettre en œuvre le programme de self-help de manière autonome. Il a simplement cité des études ayant montré l'efficacité de ce type de programme. Or cette information est nécessaire pour pouvoir estimer si le programme peut réussir ou pas.

      Dans la capacité du patient, on peut notamment inclure la compréhension, la motivation, et la disponibilité.

      L'étude de Bendelin et al. (2011) citée plus bas semble indiquer que la capacité du patient est loin d'être évidente.

      Référence :

      Bendelin, N., Hesser, H., Dahl, J. et al. (2011). Experiences of guided Internet-based cognitive-behavioural treatment for depression: A qualitative study. BMC Psychiatry. 11, 107. https://doi.org/10.1186/1471-244X-11-107

    2. Cela signifie que près de quatre fois plus de patients ont aujourd’hui accès à un traitement psychologique

      L'auteur ne précise pas l'échelle, ce qui nous empêche d'apprécier l'ampleur de l'impact réel de l'augmentation. Il fait usage ici d'un raisonnement inductif car il généralise le cas particulier présenté dans la phrase précédente.

      Par ailleurs, l'augmentation du nombre de patients traités n'implique pas nécessairement l'augmentation du nombre de patients "rétablis" (avec de nombreux guillemets, dans ce cadre psychothérapeutique). La question de l'adoption et de l'observance - pour utiliser un concept médical - du traitement par les patients reste entière (cf. réflexions à propos de l'expérience des patients plus haut).

    3. un manuel que le patient peut s’approprier lui-même

      L'auteur émet le postulat que le patient est en capacité de comprendre le contenu du manuel. De ce postulat on déduit que le patient est autonome dans la compréhension du manuel. Ce postulat est clé dans l'argumentation en faveur des programmes de self-help, puisque c'est une des conditions de l'adoption et de l'observance - pour utiliser un concept médical - du programme par le patient.

      Or, on peut douter que cela soit vrai pour tous les patients, et on peut se demander quelle proportion des patients a cette aptitude.

    4. Bergström et al., 2010

      Dans cette étude réalisée par l'auteur de l'article, le référentiel théorique est celui de la thérapie cognitivo-comportementale.

      Extrait :

      A total of 113 consecutive patients were then randomly assigned to 10 weeks of either guided Internet delivered CBT (n = 53) or group CBT (n = 60).

      Référence :

      Bergström, J., Andersson, G., Ljótsson, B. et al. (2010). Internet-versus group-administered cognitive behaviour therapy for panic disorder in a psychiatric setting: a randomised trial. BMC Psychiatry. 10, 54. https://doi.org/10.1186/1471-244X-10-54

    5. Cela n’est cependant possible que pour des individus disposant de ressources économiques relativement importantes. Or, l’accessibilité s’améliore avec les programmes de self-help, dans la mesure où ces derniers rendent la thérapie moins dépendante de la disponibilité des thérapeutes

      L'auteur semble proposer d'une part un raisonnement comparatif et d'autre part un argument abductif.

      Le raisonnement comparatif consiste à opposer ("or") l'accessibilité à la thérapie dans le contexte traditionnel et l'accessibilité dans le cas des programmes de self-help.

      L'argument abductif paraît incomplet :

      1. Si les thérapeutes sont peu accessibles, c'est à cause du coût de la consultation.
      2. Le programme de self-help réduit le temps que le thérapeute consacre à chaque patient. "La thérapie [est] moins dépendante de la disponibilité des thérapeutes".
      3. Chaque thérapeute est donc accessible pour plus de patients grâce au programme de self-help.

      Entre le point 2 et le point 3, il manque un lien logique avec l'argument économique présenté en point 1. En effet, l'auteur n'indique pas que le coût de la thérapie est entièrement proportionnel au temps passé par le thérapeute, mais il semble l'induire. Il laisse imaginer que le coût de la thérapie par patient serait moindre, mais que le thérapeute aurait plus de patients.

      Or on peut imaginer d'autres systèmes de définition du coût de l'intervention du thérapeute, plus indépendants du temps passé, sur le modèle de la facturation à l'acte des médecins par exemple, ou bien encore au forfait. De plus, le coût du programme informatique de self-help n'est pas évalué non plus. Sans information sur le nouveau coût global, et son éventuelle régulation, on ne peut apprécier si l'accessibilité aux soins thérapeutiques est effectivement améliorée sur le plan économique.

      De plus, il existe d'autres types d'obstacles à l'accès aux soins que l'auteur n'évoque pas, comme par exemple :

      • La disponibilité et la capacité du patient : temps libre, motivation, maîtrise suffisante des concepts, maîtrise suffisante de la langue (notamment écrite dans le cas du programme de self-help)
      • L'accès à l'infrastructure de soins : ici, il s'agirait d'un ordinateur ou d'un smartphone connecté à Internet
    6. l’accessibilité de la psychothérapie

      Il s'agit vraisemblablement d'une des préoccupations principales de l'auteur et d'un de ses arguments clés. Au fil du texte, il insiste sur l'indicateur "nombre de patients pouvant accéder à un traitement", ce qui contribue à donner une connotation économique à son analyse.

    7. Les études cliniques conduites sur les traitements par Internet suggèrent que l’effet des thérapies s’explique plus par les techniques thérapeutiques utilisées que par la manière dont celles-ci sont dispensées.

      Encore une fois, l'étude de Bendelin et al. (2011) invite à faire preuve de précaution quant à la négation de l'importance du mode d'administration de la thérapie, et par extension de l'expérience globale du patient.

      Référence :

      Bendelin, N., Hesser, H., Dahl, J. et al. (2011). Experiences of guided Internet-based cognitive-behavioural treatment for depression: A qualitative study. BMC Psychiatry 11, 107. https://doi.org/10.1186/1471-244X-11-107

    8. ce nouveau type de traitement pose aujourd’hui un défi très important à l’ensemble du champ des psychothérapies traditionnelles, et une grande partie des TCC inclus.

      L'auteur estime être face à une remise en question de la nature de la psychothérapie, avec les "deux éléments [qui la caractérisent] en général : d’une part, des dispositions concrètes, comme les séances hebdomadaires, et d’autre part une conception du processus thérapeutique plaçant la relation thérapeute/patient comme dimension constitutive de la psychothérapie."

      Il applique cette remise en question à "l’ensemble du champ des psychothérapies traditionnelles". Ce périmètre large incluant l'approche psychanalytique ne me paraît pas cohérent. Les approches comportementales et psychanalytiques sont très éloignées en pratique (malgré ce qu'affirme l'auteur qui simplifie pour rapprocher) comme au niveau épistémologique (Fischman, 2009). A ce titre, je pense que les approches autres que comportementales ne sont pas concernées par l'évolution et la remise en question que représentent les programmes de self-help par Internet.

      Par ailleurs, "ce nouveau type de traitement" est d'une nature tellement différente qu'il n'est plus comparable à la TCC traditionnelle. On a aperçu plus haut ce que cela pouvait impliquer pour l'expérience du patient (compréhension, motivation) ou la pratique du thérapeute (moindre expertise nécessaire, distanciation, augmentation du nombre de patients). A mon sens, il s'agit d'une proposition de valeur totalement différente, qui répondra sans doute à des profils de besoins différents. Ainsi, ces nouvelles TCC par Internet ne devraient pas réellement menacer de remplacer toutes les thérapies traditionnelles. Ce n'est pas un défi pour les thérapies traditionnelles, c'est plutôt un nouveau domaine de traitement complémentaire à celles-ci, dont l'évolution les influencera plus ou moins.

      Référence :

      Fischman, G. (2009). Modèles épistémologiques de l'évaluation des psychothérapies et méthodologies de la recherche en psychanalyse. L'information psychiatrique. Volume 85(2), 143-151. doi:10.3917/inpsy.8502.0143. https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2009-2-page-143.htm?contenu=article

    9. un plus grand nombre de patients peuvent accéder à un traitement

      L'auteur accorde une importance prépondérante au nombre de patients ayant accès à un traitement. Son approche semble essentiellement quantitative.

      Il faut garder à l'esprit que l'accès au traitement psychothérapeutique ne garantit en rien le rétablissement, contrairement à la prise d'un traitement médicamenteux pour une maladie bénigne par exemple.

    10. problématiques d’un point de vue scientifique dans la mesure où il n’existe que très peu, voire pas du tout, d’études cliniques ayant évalué leur efficacité.

      L'auteur estime que le fait que l'efficacité des thérapies "traditionnelle[s] à distance" n'ait pas été évaluée grâce à des études cliniques est un problème. Ce faisant, il affirme son positionnement de "partisan de l'évaluation" (Briffault, 2009). Son raisonnement semble être le suivant : seules les études cliniques sont une preuve scientifique d'efficacité ; ces thérapies n'ont pas fait l'objet d'études cliniques ; alors leur efficacité n'est pas démontrée. Et il laisse le soin au lecteur de déduire que ces thérapies ne sont - peut-être - pas efficaces, du moins qu'on peut fortement douter de leur efficacité.

      Or, l'évaluation des psychothérapies soulèvent de nombreuses questions pratiques et épistémologiques (Fischman, 2009), et l'affirmation de l'auteur peut paraître hâtive.

      Références :

    11. nous désignerons par « psychothérapie traditionnelle » toute psychothérapie pratiquée en face à face, quelle que soit sa base théorique (psychanalytique, cognitive/comportementale ou autre)

      L'auteur définit la "psychothérapie traditionnelle" par sa modalité de mise en œuvre "en face à face", en faisant abstraction des différences entre les cadres théoriques. Or, nous le verrons plus loin, le cadre théorique a son importance et l'approche psychanalytique n'est pas concernée par la démonstration de l'auteur dont le référentiel conceptuel est purement celui de l'approche cognitivo-comportementale. En d'autres termes, il ne me paraît pas possible d'apprécier l'approche psychanalytique à l'aune du référentiel cognitivo-comportemental et vice versa. Les deux approches sont trop éloignées d'un point de vue épistémologique (Fischman, 2009).

      Référence :

      Fischman, G. (2009). Modèles épistémologiques de l'évaluation des psychothérapies et méthodologies de la recherche en psychanalyse. L'information psychiatrique. Volume 85(2), 143-151. doi:10.3917/inpsy.8502.0143. https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2009-2-page-143.htm?contenu=article

    12. Des études qualitatives indiquent que cette expérience ressemble à celle de la thérapie transmise de façon traditionnelle.

      L'expérience des patients est déterminante pour le développement des nouvelles thérapies, car ici se joue l'adoption - ou pas - de ces thérapies par un grand nombre de patients. En d'autres termes, l'enjeu ici est d'apprécier si cette approche thérapeutique est adaptée aux caractéristiques d'un grand nombre de patients ou au contraire d'une petite poignée d'entre eux. La solution développée peut être parfaite, mais si elle n'est pas ou mal utilisée, elle n'aura pas d'impact.

      Si l'étude en question est celle de Bendelin et al. (2011) citée à la fin du paragraphe, ce n'est pas ce que l'étude rapporte. Cette étude qualitative a permis différents profils de comportement et de vécu : les "lecteurs", les "travailleurs acharnés", et les "hommes et femmes d'action".

      Voici des illustrations des différences de vécu extraites de l'article :

      They were not able to or did not want to put their newfound insights into practice, nor did they report that they applied treatment strategies in everyday life.

      Lack of support, missing someone to talk to in real life, and need for a push to continue when it became difficult, were emphasized among some participants and explicitly outlined by the "Readers" (Q 9).

      Inadequate support in relation to needs and a wish for more contact with the therapists was stressed by four participants as a main reason for not feeling motivated. Although they felt that they had support, they stated a wish for more contact in form of conversation in order to get a more profound understanding of their problem and/or to help them overcome barriers in treatment (Q 12).

      Individuals who have the ability and motivation to work on their own and have a structured and practical approach to work, are perhaps more suited for this form of treatment than others. More research is needed to determine if this is the case.

      L'argument de l'auteur ne me semble pas suffisamment étayé.

      Référence :

      Bendelin, N., Hesser, H., Dahl, J. et al. (2011). Experiences of guided Internet-based cognitive-behavioural treatment for depression: A qualitative study. BMC Psychiatry. 11, 107. https://doi.org/10.1186/1471-244X-11-107

    13. La conception comportementale du changement thérapeutique contraste fortement avec celle de la psychothérapie psychanalytique

      Ces deux paragraphes sont une sorte de synthèse des enjeux épistémologiques qui sous-tendent la comparaison entre la théorie psychanalytique et la théorie cognitivo-comportementale.

      Georges Fischman, psychiatre au centre hospitalier Sainte-Anne à Paris, France, propose une synthèse plus détaillée de ces enjeux épistémologiques dans son article sur les "Modèles épistémologiques de l'évaluation des psychothérapies et méthodologies de la recherche en psychanalyse", à l'appui d'une opinion contraire à celle de Jan Bergström puisqu'il remet en question la valeur des "psychothérapies empiriquement fondées" (Fischman, 2009).

      Référence :

      Fischman, G. (2009). Modèles épistémologiques de l'évaluation des psychothérapies et méthodologies de la recherche en psychanalyse. L'information psychiatrique. Volume 85(2), 143-151. doi:10.3917/inpsy.8502.0143. https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2009-2-page-143.htm

    14. si la thérapie s’appuyant sur Internet est aussi efficace que la thérapie dispensée d’une manière traditionnelle – nous avons vu que plusieurs études cliniques semblent effectivement le montrer

      S'il s'agit de l'étude de Bergström et al. (2010) citée au début de l'article, seule la thérapie cognitivo-comportementale est concernée.

      Référence :

      Bergström, J., Andersson, G., Ljótsson, B. et al. (2010). Internet-versus group-administered cognitive behaviour therapy for panic disorder in a psychiatric setting: a randomised trial. BMC Psychiatry 10, 54. https://doi.org/10.1186/1471-244X-10-54

    15. non le thérapeute et ses compétences personnelles

      On pourrait donc imaginer que des personnes bien moins formées ou moins expérimentées puissent se substituer au thérapeute pour exécuter l'accompagnement à distance.

      Avantage possible : démocratisation de l'accès à la thérapie et à l'accompagnement thérapeutique, un plus grand nombre de personnes pouvant accompagner des thérapies à distance.

      Inconvénients possibles :

      • Standardisation et simplification des traitements via leur protocolisation, qui se traduit dans le "programme" et ses différentes étapes. Si l'on considère que les problèmes psychiques sont éminemment complexes, on peut s'interroger sur la pertinence d'une telle évolution.

      • Processus d'élitisation de la connaissance et de la maîtrise fondamentale du processus thérapeutique, étant donné qu'il ne serait plus nécessaire pour dispenser une thérapie d'avoir fait de longues études en psychologie ou d'avoir un certain niveau d'expérience. Pour schématiser, on pourrait imaginer qu'une proportion réduite d'individus détiendraient le savoir suffisant à la conception intelligente d'une démarche psychothérapeutique, tandis que le reste des praticiens se contenteraient d'appliquer, de mettre en œuvre les programmes définis par les premiers.

      La vision de l'auteur semble s'inscrire dans le mouvement large en faveur du développement des thérapies cognitivo-comportementales en cours dans les pays anglo-saxons et au niveau des institutions européennes depuis les années 2000 (Champion et al., 2014).

      Référence :

      Champion, F., Garnoussi, N., Hutschemaekers, G., Pilgrim, D. (2014). Logiques des transformations du champ psychothérapeutique en Angleterre, France et Pays-Bas : spécificité nationales et tendances communes. SociologieS [En ligne], Théories et recherches. http://journals.openedition.org/sociologies/4866

    16. les conséquences pour le secteur professionnel concerné seront importantes. Le cadre théorique traditionnel de la psychothérapie fonde de fait la psychothérapie en tant que secteur économique : aujourd’hui, une activité économique aux horaires de consultations tarifés, dans des cabinets

      L'auteur attire une fois encore l'attention sur la dimension économique du sujet, de manière superficielle toutefois.

    17. les thérapies utilisant Internet constituent, cent ans après la naissance de la discipline, un défi profond et durable pour la psychothérapie.

      Il s'agit de la thèse de l'auteur.

    18. il faut qu’un même professionnel puisse s’occuper de plus de patients.

      L'auteur rappelle sa préoccupation de nature essentiellement économique.

      On peut s'interroger sur l'impact qu'aurait une telle augmentation du nombre de patients sur la qualité du travail du thérapeute.

    19. Ces faiblesses sont les qualités des seconds types de démarche

      L'auteur compare et met en opposition la première proposition et la seconde pour mettre en valeur cette dernière.

    20. D’un point de vue psychanalytique, on serait naturellement critique envers la conception qui sous-tend les thérapies par Internet ainsi qu’envers la manière dont on prétend pouvoir les évaluer

      L'auteur anticipe les critiques.

      Dans le même temps, l'impact des nouvelles thérapies par internet apparaît circonscrit au champ des thérapies cognitivo-comportementales.

    21. le changement thérapeutique se passe principalement en dehors du cabinet

      En exposant ce principe clé de l'approche comportementaliste, l'auteur me paraît l'évolution qu'il décrit et sa comparaison entre thérapie "traditionnelle en face à face" et "par Internet" au champ de la thérapie cognitivo-comportementale.

    22. le rôle de thérapeute n’est que de faciliter le suivi du programme

      Le rôle du thérapeute change de manière importante dans le cadre des programmes de self-help.

    23. les thérapeutes étaient presque exclusivement des étudiants en psychologie clinique, et non des psychologues ou des thérapeutes expérimentés ou en exercice

      L'auteur présente ici l'exemple le plus fort de l'évolution du rôle du thérapeute dans le cadre des programmes de self-help puisque celui-ci est tout simplement remplacé par un étudiant, ce qui implique que beaucoup moins de compétences et d'expérience sont nécessaires.

    24. la possibilité de « formaliser » la thérapie en un manuel de self-help était depuis toujours présente dans la thérapie comportementale

      La valorisation du self-help apparaît intrinsèquement liée au cadre théorique comportementaliste.

    25. La seule manière pour une personne d’avoir accès à une thérapie traditionnelle est souvent de recourir à un thérapeute exerçant dans le secteur privé

      L'auteur émet ici un postulat qu'il ne démontre pas.

    26. Internet un média alternatif pour le thérapeute souhaitant effectuer une thérapie traditionnelle à distance. Les éléments constitutifs de la thérapie restent ici inchangés.

      Selon l'auteur, la thérapie ne changerait pas fondamentalement malgré le changement de modalités relationnelles (moyen de communication, lieu). Il met sur un pied d'égalité l'entretien individuel en présentiel et l'échange d'emails, le chat, et la vidéoconférence.

      Ce point de vue me paraît discutable. L'expérience psychologique est-elle la même lorsque l'on rencontre un psychothérapeute dans son cabinet et lorsqu'on lui envoie un email depuis chez soi ou depuis son lieu de travail par exemple ?

    27. « ressources en psychothérapie »

      L'auteur évoque une modélisation de nature économique.

    28. troubles psychiques les plus répandus

      Manquant de culture générale sur le sujet, j'ai souhaité vérifier cette information présentée comme une vérité générale, sans source. L'information est importante car elle permet d'apprécier l'ampleur, en proportion de la population concernée, de l'impact potentiel des traitements.

      Les sources que j'ai pu consulter corroborent cette vision de la prévalence de la dépression et des troubles anxieux dans la population :

    29. c’est avant tout au sein du courant comportementaliste que l’on observe cette conception du changement thérapeutique comme étant « extérieur » à l’échange ou à la relation psychothérapeutique entre le patient et le thérapeute.

      La valorisation du dispositif de self-help (soutenu à distance par un thérapeute) n'est alors possible que dans le cadre conceptuel comportementaliste.

    30. l’idée d’abstraire les traits constitutifs d’une thérapie de la relation thérapeutique s’avère inconcevable selon les approches psychanalytiques et/ou psychodynamiques.

      L'auteur compare l'approche comportementale et les approches psychanalytiques et psychodynamiques et les oppose.

      De manière cohérente, les dispositifs de self-help accompagnés à distance ne sont pas valorisables selon ces autres cadres théoriques. Dès lors, la démonstration et les réflexions de l'auteur sont circonscrites au champ de la thérapie cognitivo-comportementale.

    31. Il modifie la nature même de cette dernière

      Pour l'auteur, substituer un programme informatique au thérapeute constitue un changement de nature, tandis que changer les modalités relationnelles d'une thérapie ne constituent pas un tel changement de nature. Ce point de vue pose la question de la définition des "ingrédients" essentiels d'une thérapie.

    32. Jan Bergström

      Jan Bergström est titulaire d'un doctorat en psychiatrie / neuroscience clinique (Ph.D. in Psychiatry/Clinical neuroscience) et d'un diplôme de 3e cycle en psychothérapie (Postgraduate Diploma in Psychotherapy) avec une spécialisation en thérapie cognitive et comportementale. Il travaille au sein du département de Psychologie de l'université de Stockholm en Suède.

      D'après son CV et ses publications, il semble que l'auteur se soit spécialisé dans l'étude des traitements psychologiques par Internet depuis sa thèse de master (2002). Il y a consacré sa thèse de doctorat (2010) et a par la suite contribué à plusieurs publications sur le même sujet.

      On peut le considérer comme un expert du sujet.

      Profil universitaire et publications : https://www.su.se/english/profiles/janb-1.187790

      CV : https://w3.psychology.su.se/staff/janb/CVJanBergstrom1508eng.pdf