L'auteur semble proposer d'une part un raisonnement comparatif et d'autre part un argument abductif.
Le raisonnement comparatif consiste à opposer ("or") l'accessibilité à la thérapie dans le contexte traditionnel et l'accessibilité dans le cas des programmes de self-help.
L'argument abductif paraît incomplet :
- Si les thérapeutes sont peu accessibles, c'est à cause du coût de la consultation.
- Le programme de self-help réduit le temps que le thérapeute consacre à chaque patient. "La thérapie [est] moins dépendante de la disponibilité des thérapeutes".
- Chaque thérapeute est donc accessible pour plus de patients grâce au programme de self-help.
Entre le point 2 et le point 3, il manque un lien logique avec l'argument économique présenté en point 1. En effet, l'auteur n'indique pas que le coût de la thérapie est entièrement proportionnel au temps passé par le thérapeute, mais il semble l'induire. Il laisse imaginer que le coût de la thérapie par patient serait moindre, mais que le thérapeute aurait plus de patients.
Or on peut imaginer d'autres systèmes de définition du coût de l'intervention du thérapeute, plus indépendants du temps passé, sur le modèle de la facturation à l'acte des médecins par exemple, ou bien encore au forfait. De plus, le coût du programme informatique de self-help n'est pas évalué non plus. Sans information sur le nouveau coût global, et son éventuelle régulation, on ne peut apprécier si l'accessibilité aux soins thérapeutiques est effectivement améliorée sur le plan économique.
De plus, il existe d'autres types d'obstacles à l'accès aux soins que l'auteur n'évoque pas, comme par exemple :
- La disponibilité et la capacité du patient : temps libre, motivation, maîtrise suffisante des concepts, maîtrise suffisante de la langue (notamment écrite dans le cas du programme de self-help)
- L'accès à l'infrastructure de soins : ici, il s'agirait d'un ordinateur ou d'un smartphone connecté à Internet