Utilisation du conditionnel "Il faudrait" pour mettre à distance un scénario dans lequel une personne n'aurait pas connaissance de l'importance du numérique dans la société actuelle.

**Question argumentative ** et arguments dialectiques opposant la dimension "révolutionnaire" du numérique aux dimensions traditionnelles voir même austères de la famille "cellule familiale".

Ce titre accroche l'attention du lecteur en proposant une narration basée sur une déclaration "la révolution numérique bouleverse la famille", la question de savoir si cette déclaration est vraie est évacuée au profit de la question du "comment" qui vient implicitement valider la déclaration.

Le journaliste cherche à susciter l'intérêt du lecteur avec un nouvel argument dialectique, en opposant le numérique et l'informatique évoqués comme des "joujoux", ayant donc peu de valeur pour des personnes sérieuses. Le terme "joujoux" emprunté au champ lexical enfantin s'oppose à celui d'expert. Cette formulation annonce une opposition enfants/parents, jeunes/vieux qui sera présente toute au long de l'interview.

Enfin, le fait que les "experts" s'intéressent au phénomène, et déclarent même qu'il peut modifier les rôles dans et les liens dans la famille "de façon intéressante", suscite la curiosité du lecteur.

Cette introduction chargée d'arguments dialectiques, et de traits d'humours indique le ton de l'article qui souhaite mêler opinions, informations et divertissement.

L'utilisation du du passé "a boulversé" indique que cette description serait un fait établit. Néanmoins l'idée que la famille soit "déjà bien secouée" depuis la fin de la première guerre mondiale n'est fondée sur aucun argument factuel. On ne sait pas précisément en quoi la famille à changé et en quoi cela représente un problème ("déjà bien secouée" étant un jugement de valeur négatif). Il s'agit donc de l'opinion du journaliste, probablement partagée par le lectorat du magazine Marianne.

Le scénario "être en pension prolongée chez les amish" est une hyperbole, destinée à créer une connivence avec le lecteur puisque cette amplification d'un scénario peu probable en France, est en réalité un trait d'humour. Cette note d'humour introductive, combinée avec le conditionnel "il faudrait" permet de mettre à distance ce scénario moqueur et ainsi d'établir une certaine complicité avec le lecteur, qui lui, s'intéresse au numérique, puisqu'il est en train de lire un article à ce sujet.

Le vocabulaire sélectionné pour évoquer la famille s'inscrit dans le registre de la tradition et de l'austérité "cellule familiale". Il contraste fortement avec le registre de la modernité évoqué par "la révolution numérique". L'idée que la famille soit "déjà bien secouée" évoque un mouvement négatif, qui semble s'inscrire dans une opposition ou une contestation face au changement des traditions.

Enfin, l'évocation des "Trente Glorieuses", qui fait référence aux trente années suivant la deuxième guerre mondiale, semble s'adresser particulièrement à un lectorat ayant soit vécu cette époque soit en ayant une bonne connaissance. L'article semble s'adresser à un lectorat plutôt âgé.

L'article est publié juste après le lancement de la 4G en France (novembre 2012), qui permet aux utilisateurs de consulter des vidéo depuis leur smartphone. Auparavant, ceci n'était possible que sur un ordinateur via une connexion ADSL. La 4G va impliquer une consommation accrue de l'usage des smartphone, notamment auprès de la population jeune. La 4G est disponible en Suède et en Norvège depuis deux ans, mais la question n'est abordée à aucun moment de l'interview, passant à côté d'une technologie déterminante dans le domaine du numérique.