le terrorisme, cela marche. La violence aussi. Ensuite, qu’on a tort de penser que le terrorisme serait l’instrument des faibles. Comme la plupart des armes meurtrières, le terrorisme est surtout l’arme des puissants. Quand on prétend le contraire, c’est uniquement parce que les puissants contrôlent également les appareils idéologiques et culturels qui permettent que leur terreur passe pour autre chose que de la terreur.

Tant et si bien que David Ben Gourion surnommera Jabotinsky « Vladimir Hitler » — et les nazis des « révisionnistes allemands ». Le futur premier ministre d’Israël commentera même publiquement un article du Führer en affirmant : « Je pensais lire Jabotinsky — les mêmes mots, le même style, le même esprit  (6). »

Une fois encore, le procédé fonctionne dans les deux sens. À la lecture de ce que produit la mouvance propalestinienne la plus radicale, ou de ce qui émane des islamistes et de leurs soutiens, on s’aperçoit que la confusion est générale entre « Juifs » et « sionistes », par exemple. Le sionisme, rappelons-le, est une idéologie qui repose sur l’impératif de quitter la condition diasporique pour aller habiter sur la terre d’Israël. Les Juifs qui vivent en France et soutiennent Israël sont des pro-israéliens et, s’ils se réfèrent au sionisme, ils sont alors des prosionistes. Ils n’en deviennent pas pour autant des « sionistes ». Une autre confusion entretenue dans ces milieux concerne l’étiquette politique qu’il convient de donner à certains mouvements se situant à droite de l’échiquier politique communautaire. Ainsi, le Betar et la Ligue de défense juive (LDJ) sont le plus souvent présentés comme une seule entité ou formant un continuum appartenant à « l’extrême droite ». En fait, le Betar est le mouvement de la jeunesse du sionisme révisionniste, autrement dit du Likoud. C’est donc un mouvement de droite, tout simplement. La LDJ appartient à une filiation totalement différente, celle du rabbin Meir Kahana, infiniment minoritaire en Israël et qui s’épanouit davantage, depuis sa fondation en 1968, sur les rives de l’Hudson où la confrontation avec « l’ennemi arabe » prend un tour nettement moins dangereux que sur les bords du Jourdain. La réduction de la droite juive à l’extrême droite est bien sûr conçue comme un procédé disqualifiant et elle est à ce titre critiquable. Il se trouve aussi qu’elle est fausse et que ceux qui l’utilisent passent à côté d’un fait important, à savoir la naissance en France d’un véritable courant néoconservateur juif, prenant réellement son essor dans les années 2000, bien que ses racines remontent à la victoire israélienne de la guerre de 1967, qu’il convient de prendre au sérieux comme acteur de la vie intellectuelle.

Au moment où le maître, le colonisateur proclament «il n’y a jamais eu de peuple ici»

un mode d’existence premièrement inassigné et jamais saisi que par « compensation », un être sans répertoire ni inscription

Essayez donc de rester inconnues, pauvres femmes de France, de filer le moindre petit roman au milieu d’une civilisation qui note sur les places publiques l’heure du départ et de l’arrivée des fiacres, qui compte les lettres, qui les timbre doublement au moment précis où elles sont jetées dans les boîtes et quand elles se distribuent, qui numérote les maisons, qui configure sur le rôle matrice des contributions les étages, après en avoir vérifié les ouvertures, qui va bientôt posséder tout son territoire représenté dans ses dernières parcelles avec ses plus menus linéaments, sur les vastes feuilles du Cadastre, œuvre de géant ordonnée par un géant [6][6]Ce passage est reproduit dans Walter Benjamin, Charles… ! »

Imaginaire de l’habitat ensuite. « Peupler », dans le latin de Jules César, c’était octroyer à des légionnaires méritants la propriété de terres prises aux vaincus. Nous dirions aujourd’hui : coloniser. L’histoire ne manque pas de peuples ainsi constitués par écartements violents, furent-ils par ailleurs légitimés, d’habitants antérieurs. Les grands récits nationaux eux-mêmes ne sont au fond que les fruits des explications peu à peu données en guise de justifications de tels écartements. Nul semblable récit n’est sans faille ni ne saurait l’être.

la politicité populaire se manifeste en rompant avec le projet gouvernemental

une parole inattendue

toutes les forces ne restant pas toujours à leur place imaginée

donner un droit, non de le laisser prendre

droit de cité

ce ventre de la polis

figure, « la » voix, « la » parole « du » peuple) devraient retenir l’attention. Car en soi, les peuples ne sont pas uns mais divers, voire, pourquoi pas, divergents.

Il est des silences anonymes auxquels on peut bien rêver et avec lesquels on peut bien œuvrer, sachant tout de même qu’on ne verra ni n’entendra jamais de réponse

Il y a dans « peuple » l’idée d’une réserve indéfinie d’énergie, sans fixation ni point d’arrêt. Soit ce que, depuis la philosophie d’Aristote, on peut nommer « puissance », à condition de bien entendre ce qui sépare la signification de ce mot de celle de « pouvoir ». Le pouvoir arrête, le pouvoir fixe, le pouvoir détermine. Il localise et géo-graphie, c’est-à-dire, littéralement, écrit des frontières et délimite des territoires. La puissance, non, qui est principe de mouvement et porteuse (les mots que je vais écrire ont la même étymologie) d’émotions et d’émeutes.

matrice

une puissance d’action sans image

sombrer dans l’entropie des pouvoirs

les principes existentiels

histoire

dynamique

parler en son nom.

Curieux terme justement que ce « mobiliser », qui désigne une façon non de rendre mobile, comme on pourrait le croire en suivant la racine du mot, mais au contraire de canaliser et de fixer les mouvements d’un collectif.

Ça traverse dans tous les sens

une sorte de bruit

Sans doute est-il possible, espérons-le du moins, de faire mieux, à la fois plus simple et plus accessible, en matière de présentation.

une fin

minimum

Ce phénomène nous a en même temps rendu plus sensible à la beauté du genre qui s’en va.

Rien ne serait plus vain que de ne voir en lui qu’un « symptôme de décadence » , encore moins de « décadence moderne » .

pour prendre des vues du pays

Le Daguerréotype ne comporte pas une seule manipulation qui ne soit à la portée de tout le monde. Il ne suppose aucune connaissance de dessin il n'exige aucune dextérité manuelle. En se conformant, de point en point, à certaines prescriptions très simples et très peu nombreuses, il n'est personne qui ne doive réussir aussi certainement et aussi bien que M. Daguerre lui-même.

il n’y a rien qui précède la performance

jouissance

Le sujet est effet de la chaîne signifiante mais il est aussi suspendu aux points de discontinuité

manque

moïque

« Je voulais me libérer de moi-même – me dit-elle –, de cette identité [43][43]La patiente avait aussi changé de prénom quatre fois. Dans le… voulue par ma famille, et qui m’opprime ! »