On voit d’ailleurs se dessiner quelques nuances dans plusieurs écrits, des façons de reléguer les ciseaux et la colle dans les marges plutôt que de leur donner une place centrale. Pour certains auteurs, ils seraient en fait les outils privilégiés des journalistes débutants et progressivement délaissés au fur et à mesure de l’avancement de leur carrière lorsque ces professionnels de l’information s’attellent à des tâches plus nobles comme l’écriture d’articles originaux. Ils sont également parfois présentés comme des outils particulièrement mobilisés dans les petites rédactions des régions et provinces (par opposition aux grands journaux des capitales), celles qui n’ont pas accès à toute l’information, à tous les fils d’agence, ou n’ont pas le personnel nécessaire pour remplir tout le journal de contenus originaux. D’autres journalistes suggèrent qu’ils pourraient être la chasse gardée d’un métier spécifique : celui de secrétaire de rédaction.
Les différents arguments présentés tentent d'expliquer la pratique du copier-coller de manière plus pragmatique pour permettent de contrebalancer l'image négative du copier-coller. Il est dit qu'il s'agit d'un outil indispensable aux rédactions utilisé dans des situation précises (journalistes débutants, petites rédactions, manquant de personnel, etc.). Ces raisons pragmatiques sont valables de tout temps mais ce qui n'est pas développé et aurait pu l'être c'est de s'interroger sur le caractère systématique de ce type de situation à l'ère du numérique. Le modèle du numérique impose-t-il aux rédactions des contraintes spécifiques qui les poussent à faire du copier-coller plutôt que de la création de contenu ? L'autrice nous montre que cette pratique existait déjà avant mais s'est-elle accélérée? Dans quel sens va-t-on ? Des questions simplement évoquées dans la vidéo associée et non traitées dans l'article qui élargiraient le débat.