En cas de doute, on sollicitera le CHSCT
En conclusion, un rappel est fait de la possibilité de faire appel au CHSCT pour mieux encadrer le télétravail. Ce rappel est heureux mais rend d'autant plus criant, selon moi, le manque principal de cet article, au demeurant bien informé : l'auteure fait l'impasse sur l'importance du collectif et des relations interpersonnelles dans le travail. Par là-même, elle évacue la dimension proprement politique de ce débat. À cet égard, notons que l'auteure est enseignante et chercheuse en management, plus spécifiquement en management des ressources humaines.
En effet, si le télétravail ne peut pas être LA solution au burn-out, c'est parce qu'au fond il vient prolonger les causes du burn-out. Cet isolement que mentionne l'auteure très brièvement est, bien souvent, à l'origine même du burn-out et est très significatif de la pensée managériale contemporaine.
Le management contemporain a pensé un travail de plus en plus "individualisé" et "individualisant" (ce qui permettait de casser les collectifs, contre-pouvoirs potentiels). Ceci a participé à créer de la souffrance au travail, à mesure que la solidarité entre travailleurs était mise en péril. Et, lorsque, au bout de la chaîne, apparaît le burn-out, les directions (en particulier RH) apportent une nouvelle fois une réponse individualisante : le télétravail.