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  1. Jan 2021
    1. D’une façon générale, les socionautes7 tendent à utiliser les RSN en y gérant stratégiquement leurs relations sociales, en travaillant leur présentation de soi, leur image sociale et les impressions que les autres se font d’eux (Krämer, Winter, 2008). Les RSN sont même devenus de véritables espaces de comparaison sociale entre soi et les autres (Haferkamp, Krämer, 2011). Cependant, les internautes qui les fréquentent intensivement ont davantage tendance à effectuer des comparaisons sociales dont les résultats sont en leur défaveur (Lee, 2014). Ils sont aussi enclins à penser que les autres sont plus heureux et ont une vie bien plus agréable que la leur, ce qui leur donne un sentiment d’injustice (Chou, Edge, 2012). Ce biais conduit au déclenchement de certains processus psychopathologiques, comme des ruminations mentales, c’est-à-dire des ressassements incoercibles d’idées et de pensées affectivement négatives, qui peuvent être associées à ou produire des syndromes dépressifs (Feinstein et al., 2013).

      Enchaînement d'idées dans un registre rhétorique de la logique, s'appuyant sur les résultats de diverses études, visant à éclairer le lecteur sur les causes de l'apparition d'affects négatifs chez les utilisateurs intensifs de RSN, perçus comme de véritables espaces de comparaison sociale (Haferkamp, Krämer, 2011), dont les résultats sont en leur défaveur (Lee, 2014). Les auteurs explicitent que ce biais de perception peut induire un sentiment d'injustice chez les sujets, pouvant conduire au développement de processus pathologiques, voire de syndromes dépressifs (Feinstein et al., 2013).

    2. Une utilisation excessive du smartphone est souvent associée à des « hallucinations » sonores et à des perceptions de « signaux fantômes » en provenance du téléphone. Les mobinautes pensent avoir perçu un signal indiquant un appel entrant, un message ou une notification de RSN, alors qu’en fait, aucun signal n’a été émis (Tanis et al., 2015). Ce phénomène, source de stress, est répandu puisque la moitié des mobinautes étudiés perçoivent des signaux fantômes au moins une fois par semaine. Il est particulièrement observé chez les mobinautes ayant un besoin de popularité développé, qui considèrent dès lors le moindre signal du smartphone comme un possible indicateur de leur degré de popularité. Tanis et ses collègues avancent deux explications au phénomène d’hallucinations sonores. Premièrement, ces signaux proviennent d’une utilisation intensive du smartphone susceptible de provoquer des erreurs d’interprétation des autres bruits de l’entourage, et donc des hallucinations bénignes. Deuxièmement, le smartphone est devenu tellement important aux yeux des mobinautes qu’ils seraient à l’affût du moindre signal (Tanis et al., 2015).

      La troisième typologie de troubles associés aux smartphones recencée se rapporte aux "hallucinations" sonores et à des perceptions de "signaux fantômes" en provenance du téléphone, déclarées comme source de stress et d'anxiété par Tanis et ses collègues dans leurs travaux de recherche conduits en 2015.

      Les auteurs cherchent, par un raisonnement épistémique abductif, à identifier les causes de tels phénomènes d'hallucinations sonores et les expliquent par : i. une utilisation intensive du smartphone qui conduirait à des erreurs d'interprétation des bruits de l'environnement du mobinaute, ii. une importance excessive accordée aux smartphones, qui conduit l'utilisateur à être toujours à l'affut du moindre signal.

  2. Jul 2020
    1. Les recherches sur la FOMO et le biais de comparaison sociale étant relativement muettes sur leurs déterminants, c’est dans la littérature sur les motivations sous-tendant les usages numériques que nous avons trouvé des concepts permettant de mieux en comprendre les causes. C’est le cas de la forte envie de satisfaire, via les RSN, deux besoins sociaux souvent non satisfaits dans la vie du socionaute : le besoin de popularité et le besoin de reconnaissance sociale.

      Les auteurs appliquent les concepts du besoin de popularité et du besoin de reconnaissance sociale venant de la littérature sur les motivations à la FOMO et le biais de comparaison sociale afin d'en expliquer de façon plausible les déterminants.

    2. D’une façon générale, les socionautes7 tendent à utiliser les RSN en y gérant stratégiquement leurs relations sociales, en travaillant leur présentation de soi, leur image sociale et les impressions que les autres se font d’eux (Krämer, Winter, 2008). Les RSN sont même devenus de véritables espaces de comparaison sociale entre soi et les autres (Haferkamp, Krämer, 2011). Cependant, les internautes qui les fréquentent intensivement ont davantage tendance à effectuer des comparaisons sociales dont les résultats sont en leur défaveur (Lee, 2014). Ils sont aussi enclins à penser que les autres sont plus heureux et ont une vie bien plus agréable que la leur, ce qui leur donne un sentiment d’injustice (Chou, Edge, 2012). Ce biais conduit au déclenchement de certains processus psychopathologiques, comme des ruminations mentales, c’est-à-dire des ressassements incoercibles d’idées et de pensées affectivement négatives, qui peuvent être associées à ou produire des syndromes dépressifs (Feinstein et al., 2013). 14Ce processus s’observe surtout quand les « amis » ne font pas partie de l’entourage social hors ligne du socionaute et sont donc des « étrangers ». Quand les socionautes suivent beaucoup de personnes qu’ils ne connaissent pas personnellement, comme dans le cas d’Instagram, un usage intense est associé à plus de symptômes dépressifs, médiés par une comparaison sociale négative (Lup et al., 2015). Les socionautes qui ont le plus d’amis « étrangers » sur Facebook estiment, par comparaison, que les autres ont une vie meilleure que la leur (Chou, Edge, 2012). Il est intéressant de voir que cette erreur dans la comparaison avec les « étrangers » en défaveur du socionaute est largement réduite, voire inexistante, dans le cas de comparaison avec des amis et connaissances dont il connaît la vie hors ligne et dont il sait qu’elle est bien moins attirante que l’image montrée sur les RSN. 15Des recherches en neurosciences sociales montrent que même lorsque la comparaison sociale est en faveur du socionaute, celle-ci n’est pas systématiquement source de satisfaction. En effet, une comparaison sociale positive activerait une zone cérébrale dédiée aux plaisirs et bien-être, le noyau accumbens (Meshi et al., 2013). Cette zone est impliquée dans le circuit de la récompense et du plaisir. Elle est toutefois également activée lors des pratiques excessives des socionautes et on observe un phénomène d’habituation nécessitant de toujours remporter davantage de comparaisons sociales pour obtenir la même satisfaction.

      De nombreuses recherches sont énumérées en un enchaînement logique d'idées et semblent être en accord sur la dimension de comparaison sociale dans laquelle l'usage des RSN se situe. Les effets négatifs (ruminations mentales et syndromes dépressifs), les processus et effets aggravants (la présence de beaucoup "d'amis" étrangers) sont mis en évidence de façon causal par ces thèses.

  3. Jun 2020
    1. D’une façon générale, les socionautes7 tendent à utiliser les RSN en y gérant stratégiquement leurs relations sociales, en travaillant leur présentation de soi, leur image sociale et les impressions que les autres se font d’eux (Krämer, Winter, 2008). Les RSN sont même devenus de véritables espaces de comparaison sociale entre soi et les autres (Haferkamp, Krämer, 2011). Cependant, les internautes qui les fréquentent intensivement ont davantage tendance à effectuer des comparaisons sociales dont les résultats sont en leur défaveur (Lee, 2014). Ils sont aussi enclins à penser que les autres sont plus heureux et ont une vie bien plus agréable que la leur, ce qui leur donne un sentiment d’injustice (Chou, Edge, 2012). Ce biais conduit au déclenchement de certains processus psychopathologiques, comme des ruminations mentales, c’est-à-dire des ressassements incoercibles d’idées et de pensées affectivement négatives, qui peuvent être associées à ou produire des syndromes dépressifs (Feinstein et al., 2013).

      À partir de cet argument rhétorique usant du logos, les auteurs mettent en lien causal diverses études afin de montrer la comparaison sociale négative auprès des usagers des RSN.

    2. Si consulter Facebook est le premier geste du matin pour 48 % des 18-34 ans, l’usage des RSN, censés apporter divertissements et satisfaction, semble être l’objet d’un étonnant paradoxe. Plus les gens sont actifs sur Facebook, sans forcément en être « addicts », et plus leur humeur est négative après les usages du RSN (Sagioglou, Greitemeyer, 2014). La genèse de ces affects négatifs est bien liée à Facebook car ils n’apparaissent pas lors d’activités de durée similaire effectuées sur Internet en dehors de ce RSN. Cette constatation n’est pas uniquement liée à Facebook puisque des résultats similaires ont également été remarqués avec Instagram (Lup et al., 2015). Plus grave, une association positive a même été mise en évidence entre l’usage de ce RSN et des symptômes de dépression. Les préadolescents et adolescents semblent particulièrement sensibles (O’Keeffe, Clarke-Pearson, 2011). En particulier, chez les adolescents qui perçoivent leur réseau amical hors ligne comme étant de faible qualité, les longues durées passées sur Facebook sont associées à davantage de troubles dépressifs et d’anxiété sociale (Selfhout et al., 2009). Selon O’Keeffe et Clarke-Pearson (2011), les dépressions liées à des usages intensifs des RSN, ne font pas uniquement courir aux préadolescents et adolescents des risques d’un plus grand isolement social dans lequel ils se trouvent souvent déjà. En effet, souffrir de troubles dépressifs en s’exposant excessivement à Internet est d’autant plus problématique que les adolescents, alors fragiles psychologiquement, pensent parfois trouver sur certains RSN, sites ou blogs, du réconfort psychologique. Le danger est de tomber sur des sites qui incitent à des comportements personnellement (e.g. toxicomanie) ou socialement risqués ou les incitant à adhérer à des idéologies dangereuses.

      Ici, les auteurs écrivent un argumentaire épistémique abductif. En effet, il s'agit de trouver une "règle explicative permettant de mettre en relation des faits connus, en formulant une hypothèse la plus plausible". Ici, les auteurs mettent en évidence les résultats obtenues de divers articles scientifiques reliés entre eux par effet de causalité. C'est donc un raisonnement causal dont font preuve ces auteurs.

  4. Apr 2020
    1. Ces conclusions ne sont pas étonnantes au regard des travaux de Hofmann et ses collègues (2012).

      Mise en lien de causalité, l'un confirme logiquement l'autre.

    2. Plus de la moitié des mobinautes ont déclaré éprouver de l’anxiété en cas de perte de leur smartphone mais également quand ils ne pouvaient pas l’utiliser à cause d’une mauvaise couverture réseau ou d’une batterie faible16. De même, lors d’une autre enquête, plus de la moitié des enquêtés ont déclaré se sentir « anxieux » quand leur portable était éteint ou quand il n’était pas près d’eux17. Par ailleurs, 42 % des adolescents déclarent qu’ils seraient « dévastés » s’ils devaient quitter leur foyer plusieurs jours sans leur téléphone18. 26Cette anxiété est à l’origine de l’apparition d’un nouveau trouble, spécifique aux smartphones, chez les mobinautes les plus actifs, la nomophobie. Née de la contraction de « no mobile phobia », la nomophobie est, en simplifiant, une crainte quasi-obsédante et continuelle, de ne pas avoir son smartphone en état de marche avec soi. Quatre dimensions de la crainte associée à la nomophobie ont été identifiées : l’incapacité à communiquer, la perte de connectivité, l’impossibilité, d’une part, d’accéder à de l’information et, d’autre part, aux commodités offertes par les smartphones (Yildirim, Correia, 2015). Clayton, Leshner et Almond (2015) ont par exemple montré que l’incapacité à communiquer est source d’anxiété.

      la peur de ne pas avoir son portable est désigné sous le terme de la nomophobia lorsqu'elle atteint un certain dégré. On est dans un argument déduction causale.

    3. Si consulter Facebook est le premier geste du matin pour 48 % des 18-34 ans, l’usage des RSN, censés apporter divertissements et satisfaction, semble être l’objet d’un étonnant paradoxe. Plus les gens sont actifs sur Facebook, sans forcément en être « addicts », et plus leur humeur est négative après les usages du RSN (Sagioglou, Greitemeyer, 2014). La genèse de ces affects négatifs est bien liée à Facebook car ils n’apparaissent pas lors d’activités de durée similaire effectuées sur Internet en dehors de ce RSN. Cette constatation n’est pas uniquement liée à Facebook puisque des résultats similaires ont également été remarqués avec Instagram (Lup et al., 2015). Plus grave, une association positive a même été mise en évidence entre l’usage de ce RSN et des symptômes de dépression. Les préadolescents et adolescents semblent particulièrement sensibles (O’Keeffe, Clarke-Pearson, 2011). En particulier, chez les adolescents qui perçoivent leur réseau amical hors ligne comme étant de faible qualité, les longues durées passées sur Facebook sont associées à davantage de troubles dépressifs et d’anxiété sociale (Selfhout et al., 2009). Selon O’Keeffe et Clarke-Pearson (2011), les dépressions liées à des usages intensifs des RSN, ne font pas uniquement courir aux préadolescents et adolescents des risques d’un plus grand isolement social dans lequel ils se trouvent souvent déjà. En effet, souffrir de troubles dépressifs en s’exposant excessivement à Internet est d’autant plus problématique que les adolescents, alors fragiles psychologiquement, pensent parfois trouver sur certains RSN, sites ou blogs, du réconfort psychologique. Le danger est de tomber sur des sites qui incitent à des comportements personnellement (e.g. toxicomanie) ou socialement risqués ou les incitant à adhérer à des idéologies dangereuses.

      Enchaînement d'arguments convaincants même si toutes les sources ne sont pas citées (ce qui est dommage):

      1. causalité entre usage des rsn et affects négatifs (première mention)
      2. lien entre usage des rsn et syndrome dépressif
      3. danger de l'usage des rsn pour les sujets dépressifs
    1. dégradation progressive de notre horloge biologique, due au ralentissement naturel de notre métabolisme au fil des ans

      Argument 1 : Biologique

    1. « Si la technologie peut permettre d’optimiser un enseignement d’excellente qualité, elle ne pourra jamais, aussi avancée soit‑elle, pallier un enseignement de piètre qualité. »

      Règle explicative permettant de formuler un raisonnement causal que la technologie peut optimiser l’apprentissage mais pas le transformer s’il est, initialement, médiocre.

    1. La rationalité objective relève de la démarche scientifique et se base sur la construction du savoir par la preuve. La rationalité subjective est du ressort de la croyance. Les croyances ont leur logique propre qu’il convient de décrypter et d’analyser mais ne relèvent aucunement d’une démarche irrationnelle. “Chaque individu a ses raisons de croire. De ces dernières, s’échafaude un système de croyance qui pose l’individu dans une situation souvent valorisante et réconfortante pour lui-même”, développe Gérald Bronner. Cela explique la méfiance qui s’installe à l’égard de la science notamment. Malgré les progrès indéniables dans toutes les disciplines et l’amélioration considérable qu’elle apporte concernant nos conditions de vie, la méfiance et la défiance s’installent. Il est toujours plus facile de croire que d’acquérir un savoir basé sur des preuves. En cela, les fausses informations (notamment en matière de santé) marquent bien souvent l’opinion de façon très profonde.

      Cet argument prends la suite du précédent pour renforcer l’idée que les croyances l’emportent sur le raisonnement scientifique pour des raisons psychologiques, parce que l’esprit humain est biaisé en faveur des premières.

      On peut noter la structure du raisonnement logique :

      Prémisse 1: la rationalité objective (= science) se base sur des preuves neutres et demande une démarche active de construction de savoir

      Prémisse 2: la rationalité subjective (=croyance) trie les informations en fonction de ce qui est le plus satisfaisant a croire

      Conclusion : il est plus facile et spontané de croire que de savoir

      Ce raisonnement lui permet d’expliquer le paradoxe entre les bénéfices factuels des progrès scientifiques et la méfiance croissante que ces progrès suscitent.

  5. Mar 2020
    1. C’est aussi un produit commercial car, en France, l’édition scolaire est un marché économique de premier plan, représentant 14 % du chiffre d’affaires annuel du secteur.

      Si le manuel scolaire représente une part de marché importante, il est donc normal qu’il soit toujours d’actualité.

    1. nière plus générale, la recherche scientifique met en exergue un effet de la technologie moderne sur nos capacités cognitives. Mais contrairement à l’opinion populaire, les résultats indiquent que notre capacité d’attention est en réalité augmentée par la technologie.

      l'auteur rappelle les connaissances scientifiques et contredit l'étude Microsoft, il s'agit d'un argument épistémique abductif

  6. Feb 2020
    1. Une étude de 2013, en partie menée par le Centre de surveillance de la santé des forces armées, a révélé que les officiers en charge d’aéronefs sans pilote souffraient de problèmes de santé mentale, dont des troubles de stress post-traumatique (TSPT) – à peu de choses près comme les pilotes de combat traditionnels.

      Enfin l'auteur fait état de la situation et répond à la problématique en citant des sources concrètes et documentées. C'est, à mon sens, plus que nécessaire vu la gravité du sujet. Cependant, la source "en partie" citée mériterait d'être complétée (plusieurs études peuvent être consultées sur le site mais il faudrait une date plus précise)

      https://phc.amedd.army.mil/Pages/Library.aspx

    2. Il voyage avec toute une réserve de pilules, parmi lesquelles du lithium, qui lui permettent de se sentir à peu près bien et tiennent à distance les cauchemars et autres symptômes du stress mental qu’il subit

      Argument épistémique abductif qui renforce la relation causale entre la guerre des drones menée par les pilotes et les traumatismes qu'ils ont subi, déjà exposée dans le titre.