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  1. Jan 2021
    1. Illustrons ce processus avec les résultats d’une recherche empirique qualitative que nous avons réalisée sur les réactions des fans au décès de Michael Jackson (Fourquet-Courbet, Courbet, 2012). Nous avons montré que les RSN jouent un rôle ambivalent dans leur gestion du deuil. Si les RSN ont été psychologiquement utiles aux fans dans les premiers jours qui ont suivi le décès pour obtenir des informations et partager socialement leurs émotions, il semble toutefois qu’à plus long terme, leurs usages fréquents et prolongés ont freiné la résolution du deuil chez certains. Retourner fréquemment et pendant un long délai après le décès sur les RSN et pages de fans, comme l’ont fait de nombreux fans, conduit à régulièrement re-générer et ruminer des pensées négatives, à augmenter la fréquence et l’intensité des émotions négatives ressenties. Si communiquer et exprimer sa tristesse est nécessaire dans le premier stade du deuil, notamment pour obtenir empathie et soutien sociaux pour « faire son deuil », cette phase ne doit pas être trop longtemps entretenue. Or les RSN incitant à prolonger cette phase semblent ralentir la gestion du deuil (Courbet, Fourquet-Courbet, 2014). Certes, si les deuils sont heureusement rares dans la vie quotidienne, l’entretien des ruminations et émotions négatives peut se retrouver dans d’autres circonstances, par exemple, à la suite d’une séparation amoureuse. Des consultations fréquentes des pages de l’être aimé(e) perdu(e) sur les RSN pourraient empêcher d’accepter la fin de la relation.

      Les auteurs présentent ici pour la première fois les résultats de leurs propres travaux de recherche, dont les résultats mettent en lumière le rôle ambivalent des RSN dans la gestion du deuil. Avec un argumentaire dialectique pro, ils expliquent que, si le rôle des RSN peut être bénéfique à court terme (rôle informationnel, de partage et de décharge des émotions négatives), il peut s'avérer nocif à long terme en cas d'utilisation fréquente, conduisant à augmenter l'intensité et la fréquence des émotions négatives ressenties, et donc à la rumination.

      Dans un second temps, les auteurs avancent un argument de type épistémique inductif, par lequel ils généralisent les résultats rencontrés dans le cadre de la gestion du deuil à d'autres situations, en l'occurrence les cas de séparation amoureuse. Par ce raisonnement amplifiant, ils avancent que les RSN conduisent à alimenter ruminations et émotions négatives. Toutefois, les auteurs ne font référence à aucun travaux de recherche pour appuyer cet argument.

  2. Dec 2020
    1. L’étude The World Unplugged a demandé à un millier d’étudiants provenant d’une douzaine d’universités des cinq continents, de faire l’expérience de 24h de déconnexion médiatique (Moeller et al., 2012). Les résultats ont été univoques : une nette majorité d’étudiants a admis l’échec pur et simple de leurs efforts de déconnection. Beaucoup d’entre eux se sont alors auto-déclarés « addicts » aux médias et technologies de communication numérique.

      Les auteurs nous présentent ici un argument épistémique, qui traite de la conformité au réel, autrement dit se rapportant à des faits dont la mise en relation permet de produire une conclusion.

      La conclusion s'apparentant ici à une proposition générale, nous considérons qu'il s'agit d'un argument épistémique inductif. En effet, dans le cadre de l'étude The World Unplugged, une nette majorité d'étudiants ayant participé à l'expérience reconnaît l'échec de leurs tentatives de déconnection médiatique pendant 24h. Beaucoup d'entre eux se déclarent alors "addicts" aux technologies et médias numériques, dans une forme de raisonnement amplifiant, inductif.

      Les auteurs ne précisent toutefois pas la proportion exacte de ces étudiants qui se sont déclarés "addicts". De plus, il s'agit d'une auto-déclaration de la part des étudiants, l'article ne spécifiant pas si les chercheurs qui ont réalisé l'étude ont défini préalablement des critères objectifs définissant le caractère "addict aux médias et technologies de communication" afin de corroborer cette auto-affirmation. En effet, il ne suffit pas de se déclarer "addict" pour l'être de manière objective.

      Une autre limite à cette étude est la similitude du profil de la population testée (un millier d'étudiants d'universités) et le manque de dispersion en termes d'âge et de profil sociologique. Notons toutefois qu'ils présentent une certaine hétérogénéité en termes d'origine géographique et de profils culturels, provenant d'une douzaine d'universités des cinq continents (sans plus de précisision toutefois de la part des auteurs). Par ailleurs, peu de détails sont fournis quant aux conditions de l'étude et aux motifs d'échec de déconnexion des sujets. En conséquence, je considère que la véracité de cet argument est moyenne.

  3. Jun 2020
    1. Frédérique Le Saulnier, coordinatrice du pôle santé au service juridique de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), constate une tendance en faveur de la substitution de réponses techniques aux comportements humains de vigilance. Il y a donc un risque de déresponsabilisation des acteurs concernés au profit de technologies qui ne sont pas infaillibles. Les parents, les aidants et les professionnels des équipes de soins doivent rester les premiers acteurs de la sécurité des personnes "assistées

      Argument d'un autre protagoniste alertant sur le risque de déresponsabilisation des acteurs de la prise en charge des personnes âgées au profit du numérique qui n'est pas infaillible. Argument épistémique inductif, rhétorique logos.

    2. Dans des Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), des plates-formes d'assistance téléphonique permettent de réaliser des consultations par visioconférence avec des médecins spécialisés. Comme à l'hôpital privé gériatrique des Magnolias (Ballainvilliers, Essonne), qui expérimente ce système depuis 2008 avec cinq Ehpad de l'Essonne. Eviter les hospitalisations, raccourcir leur durée, économiser sur les transports, tels sont les effets positifs de ce système qui contribue aussi à rassurer les équipes soignantes.

      Encore un argument de l'auteure en faveur du numérique, ici le numérique induirait des économie en transport ambulancier ainsi que des réductions d'hospitalisations. Arguments épistémique inductif

    3. L'espérance de vie ne cesse de progresser, même si celle sans incapacité a légèrement reculé en 2010. Le nombre de personnes touchées par les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson...) - 12 % des plus de 70 ans aujourd'hui -, pourrait doubler tous les vingt ans. Et le nombre de personnes dépendantes devrait progresser de 1,15 million actuellement à 1,55 million en 2030.

      Ici l'auteure affirme selon des sources non spécifié que l’espérance de vie des personnes âgées augmente ainsi que le nombre de personnes dépendantes, ce qui induit un un accompagnement plus important. Argument épistémique inductif

    1. les scientifiques envisagent de développer de nouveaux robots afin d'apporter des solutions nouvelles à d'autres symptômes de l'autisme, ayant des rapports avec l'apprentissage, le jeu ou le partage.

      Usage finalement restreint pour l'instant. D'autres recherches et d'autres développements doivent être faits.

  4. Apr 2020
    1. Celui-ci n'est pas seulement utilisé comme un outil qui vient s'ajouter au cours mais sert véritablement le développement de compétences que les étudiants se construisent par eux-mêmes. C'est cette cohérence qui explique le succès de l'inversion.

      Justification de l'emploi du numérique qui s'inscrit dans la démarche globale de cette méthode et favorise le développement de compétences en autonomie

    2. Les classes inversées sont au point de rencontre de plusieurs éléments qu'elles fédèrent, analyse Marcel Lebrun : l'approche compétences, les méthodes actives et le numérique.

      premier argument expliquant le succès de cette méthode

    3. Et peut aller jusqu'à ce que Jean-Charles Cailliez, vice-président de l’université catholique de Lille chargé de l'innovation et du développement, appelle la classe "renversée" : "Les étudiants font tout : guidés par l'enseignant, ils construisent l'architecture du cours et son contenu, à l'aide de méthodes de codesign et d'intelligence collective."

      L'auteure a choisi d'aller plus loin dans la réflexion sur la place du numérique dans la classe inversée en mettant en avant le témoignage d'un second intervenant dans ce questionnement. Celui-ci avance le terme de "classe renversée" et ose avancer un schéma apprenant-appreneur quasiment inversé.

    4. "l'essentiel est de proposer à l'étudiant des activités et de l'interactivité et ce, aussi bien à distance qu'en présentiel". Et de promouvoir des dispositifs hybrides qui mêlent théorie et pratique, compétences et savoirs, mais aussi qui créent des liens entre la classe et la société. Autrement dit, une véritable classe inversée ne se contente pas de donner à lire ou regarder des documents qu'on explique ensuite en cours.

      Le premier intervenant appui ici le propos de l'auteure en allant plus loin; prônant l'utilisation interactive des outils numériques.

    1. Les faits réservent des surprises. Certaines études soulignent bien le raccourcissement sensible de la durée des mandats de direction au niveau mondial depuis l’an 2000 ; les algorithmes de « high frequency trading » donnent une impression de forte volatilité des valeurs et des marchés.

      Dans sa démonstration, l'autrice s'appuie sur un fait particulier, caractérisé par des études, pour aboutir sur une réponse générale. Cet argument est donc épistémique. Toutefois, la vraisemblance de cette réponse reste à démontrer car celle-ci est basé sur "une impression".

    1. depuis l’irruption d’Internet et des technologies du numérique, « la mémoire nous échappe, commente le philosophe Bernard Stiegler,

      L'auteur fait référence à la pensée du philosophe Bernard Stiegler pour soutenir sa thèse, selon laquelle l'usage répété des nouvelles technologies en moyen de soutien de la mémoire pourrait s'avérer néfaste pour le développement de la pensée.

    2. Non moins important : vivre dans un monde toujours plus rempli d’informations de surface, comme celles que l’on trouve en surfant sur Internet, « stimule une mémoire du passé immédiat ou, dans le meilleur des cas, une mémoire de travail surdimensionnée capable de traiter simultanément de multiples informations (textes, images, sons…), commente Francis Eustache. Ce type de mémoire à court terme s’exerce au détriment d’une réflexion sur notre passé et notre futur, sur notre relation aux autres, sur le sens de la vie… Or les travaux en neurosciences cognitives montrent que l’un de nos réseaux cérébraux (le réseau par défaut), indispensable à notre équilibre psychique, s’active lorsque nous nous tournons vers nos pensées internes, que nous nous abandonnons à la rêverie, à l’introspection, ce que ne favorise pas le recours intensif à des béquilles mnésiques. Enfin, mémoriser des chansons, des poèmes, etc., nourrit le partage et la solidarité, renforce le lien social, améliore la qualité du vivre ensemble. »

      Il s'appuie sur des études de neurosciences afin de prouver l'importance de mobiliser nos capacités cérébrales et de ne pas les abandonner aux technologies.

    3. Notre époque est la première à disposer de si gigantesques capacités de stockage et de traitement des données »,

      Bonne ou mauvaise nouvelle? Jean-Gabriel Ganascia nous donne des chiffres impressionnantes, représentent-elle tout ce que nous voulons /pouvons plus mémoriser ou seulement nos rappels au cas ou? Raisonnement épistémique avec des informations concrètes et très représentatives.

    1. Le temps dédié à apprendre et travailler est important

      Cheminement de l'auteur - argument 2: nous y passons une grande partie de notre vie. Il s'agit ici d'un argument épistémique inductif. En s'appuyant sur les chiffres de la place de l'économie tertiaire et du temps passé au bureau pour trois catégories différentes (étudiant, cadre, travailleur), l'auteur généralise. Je pense que ce raccourci est un peu facile. Je ne suis pas convaincue que nous pouvons généraliser à partir des trois cas à toute la population.

    1. Nés dans une société hyperconnectée, lesadolescents apprivoisent la perte avec les outilstechniques et symboliques à leur disposition, ceux-ci valorisant pleinement les images.

      Argument epistémique inductif: se base sur les faits précédents pour montrer que le numérique et ses outils sont "symboliques"et nécessaire dans le deuil.

    1. En réunion, plus personne ne décroche de son ordinateur portable et de son smartphone tout en prenant des notes sur un cahier et en chuchotant quelques critiques à son voisin.

      Généralisation des propriétés des réunions à tous les protagonistes. Contre exemple : il existe des collaborateurs qui ne se comportent pas ainsi.

    1. La lecture sur écran peut entraîner une désorientation cognitive

      Première élément de réponse à la question. Il faut cependant veiller à ne pas le considéré d’une véracité générale car il y a l’emploie du «peut » ce qui laisse à penser que ces résultat que Baccino et son équipe on beaucoup observé mais pas chez tous les participants

    1. de nouvelles approches utilisent des dispositifs numériques pour virtualiser ou animer les files d’attente afin que les visiteurs gagnent du temps et qu’ils soient accueillis dans de meilleures conditions.

      Point de vue de l'auteur : des solutions grâce au numérique vont pouvoir aider à solutionner le problème lié à l'affluence. C'est ce point de vue qui sera développé dans l'article. Il comporte aussi des arguments épistémiques inductifs sous forme d'exemples qui permettent de généraliser : en partant de ces exemples, on peut en déduire qu'il y a de nouvelles approches liées au numérique.

  5. Mar 2020
    1. Le manuel scolaire est bien un enjeu sociétal majeur

      Les arguments utilisés précédemment permettent de conclure sur la puissance économique et de transmission des manuels scolaires.

  6. Jan 2020
    1. Selon une étude menée par Microsoft, la capacité de concentration de l’homme est passée de 12 à 8 secondes en dix ans. La cause ? L’omniprésence des écrans. Une étude de l’université de Californie à Irvine montre que travailler en étant constamment interrompu augmente le niveau de stress, car on a tendance à travailler plus vite pour rattraper le temps perdu. Aujourd’hui, une personne sur quatre vérifie son smartphone toutes les 30 minutes et 25 % des Millennials le consultent plus de cent fois par jour.

      2è étage de l'argumentation de cette première partie : enchainement de résultats de 2 études scientifiques (dont le lien est donné) et de faits chiffrés (ici sans référence). C'est un raisonnement de type épistémique (faits vérifiés et/ou chiffrés) inductif (aboutissant à une généralité : "des comportements qui affectent notre productivité et augmentent notre niveau de stress"). Parallèlement, l'enchainement percutant est de l'ordre de la rhétorique de type logos. Toutefois on peut critiquer l'apparente évidence par laquelle la conclusion est émise, à partir de la juxtaposition de résultats d'études différentes et de faits chiffrés sans référence.