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  1. Jun 2025
    1. Synthèse des Priorités et Défis de la Haute-Commissaire à l'Enfance

      • La Haute-Commissaire Ă  l'Enfance prĂ©sente sa feuille de route en soulignant la mission fondamentale de son Haut-Commissariat : coordonner les politiques publiques pour placer l'enfant au cĹ“ur des rĂ©flexions, en sortant des "silos" administratifs habituels.

      La Haute-Commissaire insiste sur l'importance de l'interministérialité et de la pluridisciplinarité professionnelle comme leviers pour répondre aux défis complexes liés à l'enfance.

      1. Mission et Définition de l'Enfance

      • RĂ´le du Haut-Commissariat : Créé en fĂ©vrier, le Haut-Commissariat Ă  l'enfance vise Ă  remĂ©dier aux "faiblesses dans nos politiques de protection et de prĂ©vention" en renforçant l'interministĂ©rialitĂ©.

      L'objectif est de "penser autrement ces politiques publiques et donc de coordonner en étant d'une certaine manière le garant que l'enfant était au cœur et du coup il était au centre de ses réflexions".

      Il réunit tous les acteurs (associatifs, administrations, éducatifs).

      • DĂ©finition de l'enfant : La dĂ©finition retenue est celle de l'article 1er de la Convention relative aux droits des enfants de 1989, couvrant "de la naissance Ă  finalement la majoritĂ©", incluant la petite enfance (0-3 ans) et l'adolescence.

      2. Priorités Thématiques et Actions Engagées

      La Haute-Commissaire aborde plusieurs chantiers prioritaires, souvent interdépendants :

      Service Public de la Petite Enfance (0-3 ans) :

      • ProblĂ©matiques : Manque de places et besoin d'amĂ©liorer la qualitĂ© et la compĂ©tence. Forte demande de reconnaissance des professionnels.
      • Actions : Travail sur l'attractivitĂ© des mĂ©tiers (VAE inversĂ©e, accompagnement des formations), aides aux communes pour la montĂ©e en charge des compĂ©tences, collaboration avec les fĂ©dĂ©rations pour la prochaine COG (Convention d'Objectifs et de Gestion), expĂ©rimentation de "solutions hybrides" comme les crèches familiales ou scolaires.

      • Écrans en petite enfance : Publication d'un "rĂ©fĂ©rentiel qualitĂ©" interdisant les Ă©crans dans les lieux d'accueil des 0-3 ans, posant des règles claires et accompagnant les PMI.

      Soutien à la Parentalité :

      • ConsidĂ©rĂ© comme "un des outils (...) les plus puissants en terme de prĂ©vention et d'accompagnement".
      • Plan National de Soutien Ă  la ParentalitĂ© : En cours de finalisation, il vise Ă  "reposer (...) des repères, des soutiens, des espaces de dialogue avec les parents" face aux nouveaux dĂ©fis, notamment numĂ©riques. Refonte du site "Je protège mon enfant".

      Adoption et Accès aux Origines : * Adoption : Améliorer les pratiques professionnelles pour accélérer les procédures et la mise en œuvre du "fichier national des familles adoptantes". Diffuser les outils législatifs existants (Loi Limon sur l'adoption simple). * Accueil durable bénévole/Tiers digne de confiance : Étude des différentes hypothèses, en soulignant l'importance de l'accompagnement spécialisé pour les familles adoptantes si elles envisagent un accueil durable, et la nécessité de "remuscler toutes les possibilités" d'accueil.

      Recherche des "familles de cœur" pour apporter stabilité et favoriser la désinstitutionnalisation.

      • Accès et Droit aux Origines : RĂ©flexion sur la place des tests ADN (actuellement non autorisĂ©s en France sauf dĂ©cision de justice), en raison des demandes des associations d'enfants.

      Reposer la question compte tenu des nouvelles réalités et de l'évolution législative en Europe.

      Lutte contre les Violences Faites aux Enfants :

      • Urgence : Constat d'une augmentation des alertes sur des violences, notamment chez les nourrissons.
      • Actions : Diffusion prochaine d'un questionnaire national pour "objectiver cette Ă©volution et spĂ©cifier ces violences" (sexuelles, intrafamiliales, institutionnelles, physiques, psychologiques).

      Poursuite des travaux de prévention, détection des "signaux faibles", et capacité à "mieux accueillir la parole des enfants".

      • Prise en charge : DĂ©ploiement des "UnitĂ©s d'accueil spĂ©cialisĂ©es pour les enfants" (UEJ) dans toutes les juridictions, coordination du soin mĂ©dical, psychologique, social et judiciaire. Renforcement du 119 (campagne d'information, amĂ©lioration des canaux dont le chat, traitement des rappels et priorisation).

      • Loi Votrein : Projet de loi en prĂ©paration par la Ministre Votrein proposant des mesures concrètes : autorisation du cumul d'activitĂ© pour l'accueil familial, droit au rĂ©pit, rĂ©interrogation des modalitĂ©s d'indemnisation (y compris pour l'accueil durable bĂ©nĂ©vole), reconnaissance du tiers digne de confiance.

      Enjeux Numériques et Écrans :

      • Constat : PrĂ©sence accrue des Ă©crans (70% des 8-10 ans sur rĂ©seaux sociaux), explosion du cyberharcèlement, consĂ©quences documentĂ©es (addictions, santĂ© mentale, obĂ©sitĂ©, troubles de l'apprentissage).
      • RĂ©ponses :Éducation numĂ©rique : Essentielle, avec des travaux pour une cohĂ©rence des messages portĂ©s par l'Éducation Nationale et l'Ă©ducation populaire.
      • École : Saisine de l'Inspection de l'Éducation Nationale pour un rapport sur les ENT (Environnements NumĂ©riques de Travail), visant un "droit Ă  la dĂ©connexion pour les parents et pour les enfants" (pas d'information rĂ©actualisĂ©e entre 20h et 7h, fermeture le weekend). GĂ©nĂ©ralisation de la "pause numĂ©rique" (pas de portable au collège).
      • RĂ©seaux Sociaux : Mise en Ĺ“uvre de la loi Marcangelie interdisant les rĂ©seaux sociaux aux moins de 15 ans. NĂ©gociations europĂ©ennes (Digital Service Act), avec une "coalition nouvelle" pour aller dans ce sens.
      • ContrĂ´le d'identitĂ© et d'âge : Stabilisation de l'outil technique grâce Ă  l'ARCOM et des structures comme Docapost, permettant un contrĂ´le fiable de l'âge.

      Cela a conduit au départ de certaines plateformes pornographiques ne souhaitant pas utiliser ces outils. Projet de "mini wallet européen".

      • Place de l'Enfant dans l'Espace Public : Engagement du Haut-Commissariat pour le respect des droits des enfants et leur place dans le dĂ©bat public.

      Suivi des travaux de la Convention Citoyenne sur les temps de l'enfant avec la participation d'enfants.

      3. Défis et Critiques Adressées à la Haute-Commissaire

      Plusieurs députés expriment des préoccupations majeures, remettant en question l'action et les moyens du Haut-Commissariat :

      • Crise de l'Enfance en France : Caroline Parmentier dĂ©nonce un "Ă©tat catastrophique" de l'enfance, l'absence de ministre dĂ©diĂ© et la multiplication des drames (crèches, pauvretĂ© infantile, dysfonctionnements de l'ASE).

      Elle questionne l'investissement total de la Haute-Commissaire, engagée dans la campagne des municipales.

      • Manque de Volontarisme et de Moyens : Arnaud Bonet juge les propositions de la Haute-Commissaire "dans le bon sens" mais reste "sceptique" faute de "mobilisation de l'ensemble de notre sociĂ©tĂ©" et de "moyens rĂ©els". Il Ă©voque une "cĂ©citĂ© volontaire collective" aux violences faites aux enfants.
      • ProblĂ©matiques SpĂ©cifiques :Cyberharcèlement liĂ© aux prĂ©noms : Mme DubrĂ© alerte sur les publications pĂ©joratives en ligne et demande des mesures.
      • Mineurs Non AccompagnĂ©s (MNA) : Mme DubrĂ© souligne le manque de donnĂ©es fiables, l'absence de prĂ©somption de minoritĂ© et la complexitĂ© de leur prise en charge. La Haute-Commissaire rĂ©itère la position de la France d'accueillir les enfants "quelle que soit leur situation".
      • SantĂ© Mentale des Jeunes PlacĂ©s : Mme DubrĂ© fait Ă©tat d'un suivi psychologique insuffisant (40% n'en ont jamais bĂ©nĂ©ficiĂ©) et propose une meilleure formation des professionnels, un accès rĂ©el aux soins et des liens stables.

      La Haute-Commissaire évoque le déploiement de "Santé Protégée Péas" et le rôle des coordinateurs.

      • DĂ©faillances de la Protection de l'Enfance (ASE) :Mme Hamdane dĂ©nonce une "politique de l'enfance symbolique, mĂ©diatique mais dĂ©connectĂ©e de l'urgence", rappelant que 400 000 enfants sont en danger, que la France ne respecte pas ses engagements internationaux ni ses propres lois (loi Taquet inappliquĂ©e).

      Elle cite le rapport accablant de la commission d'enquĂŞte sur les "manques de pilotage national, rupture de parcours, recours abusif au placement Ă  l'hĂ´tel".

      • Mme Maximie exprime sa "colère" face Ă  la mort d'une enfant placĂ©e (Aiden, 7 ans) et le silence public de la Haute-Commissaire et de la Ministre Votrein. Elle dĂ©nonce une inaction malgrĂ© des constats rĂ©pĂ©tĂ©s. La Haute-Commissaire rĂ©pond qu'elle travaille avec les acteurs concernĂ©s (ADF, dĂ©partements, associations) mais ne communique pas systĂ©matiquement publiquement. Elle insiste sur la responsabilitĂ© de chacun.
      • Scolarisation des Enfants VulnĂ©rables : Mme Piron alerte sur les "dĂ©lais d'inscription et d'affectation scolaire anormalement longs" pour les enfants hĂ©bergĂ©s en urgence ou vivant dans des habitats prĂ©caires, ainsi que sur la situation "dramatique" Ă  Mayotte (5000 enfants privĂ©s d'Ă©cole).

      Elle demande des leviers pour garantir la scolarisation effective et la volonté d'intervenir à Mayotte. La Haute-Commissaire prend note des alertes et évoque un travail avec le Ministre des Outre-Mers pour renforcer les équipes et la priorité donnée à ces territoires.

      • Moyens du Haut-Commissariat : Mme Met interroge sur les "moyens humains et financiers" du Haut-Commissariat. La Haute-Commissaire prĂ©cise disposer de six conseillers directs, d'un soutien de l'Éducation Nationale, et d'un renforcement Ă  venir par des reprĂ©sentants des Outre-Mers et de la Justice, pour favoriser l'interministĂ©rialitĂ©.

      4. Réponse de la Haute-Commissaire aux Critiques

      La Haute-Commissaire se défend des accusations de manque d'investissement ou d'action, affirmant être pleinement engagée dans sa mission de coordination. Elle insiste sur :

      • La coordination des acteurs : Sa mission est de "rĂ©unir tout ce monde-lĂ  et de rappeler Ă  chacun ses responsabilitĂ©s et ses missions".
      • L'Ă©valuation et le suivi : Provoquer les contrĂ´les nĂ©cessaires, Ă©valuer les politiques, suivre la mise en Ĺ“uvre des engagements (y compris la loi Taquet).
      • La mobilisation collective : NĂ©cessitĂ© d'une "prise de conscience gĂ©nĂ©rale" et que "chacun prend pleinement sa place et sa part".
      • Le soutien ministĂ©riel : Souligne le soutien de la Ministre Votrein et l'organisation d'un "comitĂ© interministĂ©riel sur l'enfance" pour Ă©valuer les politiques publiques avec des indicateurs de suivi.
      • La complĂ©mentaritĂ© des actions : DĂ©fend la complĂ©mentaritĂ© entre la lutte contre le "no kids" ou la rĂ©gulation des Ă©crans et la protection de l'enfance la plus vulnĂ©rable. Elle prĂ©cise que son action ne se limite pas Ă  la communication publique.
      • Les freins Ă  l'accompagnement des jeunes majeurs : Identification de problèmes d'accès Ă  l'identitĂ©, au logement, manque de prĂ©paration Ă  la sortie, inĂ©galitĂ© de traitement entre dĂ©partements. Elle Ă©voque les travaux en cours pour amĂ©liorer cet accompagnement (soutien aux associations, parrainage).

      En conclusion, la Haute-Commissaire à l'Enfance se positionne comme une figure de coordination interministérielle, cherchant à décloisonner les politiques publiques pour une approche centrée sur l'enfant.

      Elle met en avant des chantiers concrets sur la petite enfance, la parentalité, l'adoption, la lutte contre les violences et le numérique.

      Néanmoins, elle fait face à des critiques virulentes de députés qui soulignent l'urgence d'une crise de l'enfance, le manque de moyens concrets et des défaillances institutionnelles persistantes, notamment dans la protection de l'enfance, remettant en cause l'effectivité de son action.

  2. Mar 2024
  3. Mar 2021
    1. Tels que les débats d’adolescents, organisés par le Conseil Français des Associations pour les Droits de l’Enfant (COFRADE) depuis 2006, permettant à plus de 300 jeunes d’être entendus par leurs représentants à l’Assemblée nationale ; la consultation des enfants par le collectif Agir Ensemble pour les Droits de l’Enfant (AEDE) pour nourrir un rapport alternatif destiné au Comité des droits de l’enfant des Nations Unies.