Sommaire du documentaire "École, le défi de l’égalité" avec timestamps
Le documentaire "École, le défi de l’égalité", produit par le CNRS, explore les multiples facettes des inégalités éducatives en France et propose des pistes pour les réduire. Voici un sommaire avec timestamps pour vous guider à travers les différents thèmes abordés :
Introduction (0:00 - 1:00)
- Le taux de réussite au baccalauréat a considérablement augmenté au cours du 20ème siècle, passant de 2% à 90%.
- Malgré la démocratisation de l'école, les inégalités éducatives persistent et se creusent.
- Les chercheurs du CNRS s'intéressent aux mécanismes de production de ces inégalités et aux solutions possibles.
Les inégalités dès le plus jeune âge (1:00 - 2:30)
- Les inégalités se manifestent dès la maternelle, notamment à travers les interactions langagières.
- Sébastien Goudeau, chercheur au Centre de recherche sur la cognition et l'apprentissage, étudie ces inégalités grâce à un protocole original en psychologie sociale.
- Des caméras filment les élèves en classe pour observer qui prend la parole spontanément, qui est interrogé le plus souvent, et pendant combien de temps.
- Les résultats montrent que les enfants de milieux favorisés ont tendance à prendre la parole plus souvent, à couper la parole et à parler plus longtemps que leurs camarades de milieux populaires.
L'impact des stéréotypes (2:30 - 4:30)
- Les enfants ont tendance à associer la prise de parole fréquente et longue à l'intelligence et à la sagesse.
- Les élèves de milieux populaires, n'ayant pas le même bagage culturel, peuvent interpréter leur manque de prise de parole comme un manque d'intelligence.
- L'image que les élèves ont d'eux-mêmes, notamment en termes de compétences et d'intelligence, influence leur réussite scolaire.
- Isabelle Régnier a démontré l'influence du stéréotype de genre en sciences sur les performances des filles aux tests de mathématiques.
- Les stéréotypes peuvent activer la peur de l'échec et empêcher la mobilisation des ressources cognitives nécessaires à la réussite.
- Les élèves ne sont donc pas entièrement responsables de leurs échecs ou de leurs réussites, ce qui remet en question la croyance en la méritocratie.
La méritocratie, un frein au changement? (4:30 - 6:00)
- Céline Darnon et son équipe ont étudié l'impact de la croyance en la méritocratie sur l'adhésion des parents à des méthodes pédagogiques égalisantes.
- Les parents sont globalement favorables à l'égalité des chances à l'école.
- Cependant, plus les parents croient en la méritocratie, moins ils soutiennent la mise en place de méthodes égalisantes dans l'école de leurs enfants.
- Cette opposition disparaît lorsque la méthode proposée améliore les performances de tous les élèves, sans modifier l'écart entre les milieux sociaux.
- La croyance en la méritocratie semble donc constituer un obstacle à la mise en place de mesures visant à réduire les inégalités éducatives.
Apprendre à apprendre (6:00 - 7:30)
- Le laboratoire de psychologie du développement et de l'éducation de l'enfant explore des pistes pour faciliter les apprentissages fondamentaux.
- Des séances d'apprentissage explicites de connaissances et de stratégies métacognitives sont proposées à des élèves de grande section de maternelle.
- L'objectif est d'aider les élèves à comprendre le fonctionnement de leur cerveau, à planifier leurs apprentissages, à utiliser des stratégies efficaces et à évaluer leurs erreurs.
- Ces compétences métacognitives pourraient constituer un levier pour réduire les inégalités éducatives, car elles expliquent une grande partie des différences de performance entre élèves de milieux sociaux différents.
Le potentiel du numérique (7:30 - 9:00)
- Le laboratoire de psychologie sociale et cognitive de Clermont-Ferrand a mené une expérimentation sur l'utilisation des outils numériques pour gérer l'hétérogénéité des élèves.
- Les technologies numériques permettent de présenter un même objet d'apprentissage sous des formes variées, adaptées aux différents profils d'élèves.
- Elles offrent également la possibilité d'apprendre en faisant des erreurs sans la pression du regard des autres.
- L'outil numérique développé dans le cadre de cette expérimentation a été testé auprès de 8 000 élèves et 250 enseignants dans 38 collèges.
La ségrégation scolaire (9:00 - 11:00)
- L'expérimentation "bipollege", menée dans le 18ème arrondissement de Paris, visait à mélanger des élèves de collèges voisins mais socialement contrastés.
- L'objectif était de réduire la ségrégation scolaire et de favoriser la mixité sociale.
- Les résultats montrent que la mixité sociale n'a pas d'impact négatif sur les résultats des élèves favorisés.
- À court terme, les élèves défavorisés ne bénéficient pas de gains significatifs sur le plan scolaire.
- En revanche, la mixité sociale a un impact positif sur les aspects non cognitifs, tels que la confiance en soi, l'ambition scolaire et les relations entre élèves.
- Malgré ces résultats encourageants, l'expérimentation "bipollege" n'a pas été généralisée.
- En France, l'évitement du public au profit du privé contribue significativement à la ségrégation scolaire.
- Une réflexion s'impose sur la manière d'impliquer l'enseignement privé dans la démarche de mixité sociale, étant donné son financement public.
Conclusion (11:00 - 12:30)
- La réduction des inégalités éducatives nécessite une transformation profonde du système éducatif français.
- Cela implique de revoir la carte scolaire, la mixité sociale au sein des établissements, mais aussi les programmes scolaires.
- Il est important de prendre en compte les implicites et les non-dits de l'apprentissage pour réellement lutter contre les inégalités.
- La recherche pluridisciplinaire est essentielle pour apporter des solutions aux problèmes complexes du système éducatif.
- Les chercheurs doivent apprendre à communiquer leurs résultats aux politiques afin de les traduire en politiques publiques efficaces.