- May 2025
-
www.youtube.com www.youtube.com
-
Document d'information : Gouverner autrement : radicalité ou compromis ?
Ce briefing examine les thèmes principaux et les idées clés abordées lors de la 34ème journée du Livre politique, centrée sur la question de savoir comment gouverner autrement, en explorant la tension entre la radicalité et le compromis.
La discussion, impliquant notamment Roseline Bachelot, Astrid Panosian Bouvet, et Dominique Rier, met en lumière les défis de l'exercice du pouvoir dans le contexte d'une crise démocratique et d'une configuration politique fragmentée.
Thèmes principaux :
- La tension entre radicalité et compromis : La question centrale est de savoir si ces deux approches, apparemment contradictoires, peuvent être compatibles dans la gouvernance.
- La crise démocratique et la défiance citoyenne : Un consensus émerge sur la période de crise démocratique actuelle, marquée par une forte défiance envers les institutions et des oppositions semblant irréconciliables, menant à un risque d'immobilisme politique.
- La culture française du compromis : Une interrogation subsiste quant à l'existence et à la force d'une culture du compromis en France, souvent comparée à celle des pays d'Europe du Nord.
- Le rôle des institutions et de la Constitution : L'impact de la Constitution de la 5ème République sur la capacité à délibérer et à trouver des compromis est discuté.
- La polarisation politique et la violence : Les intervenants soulignent la polarisation croissante de la vie politique, le risque de violence physique et la nécessité de préserver un cadre de désaccord civilisé.
- Les outils et pratiques pour favoriser le compromis : Des propositions sont faites pour adapter les institutions et les pratiques politiques afin de mieux intégrer le compromis.
Idées et faits importants :
- La polysémie des termes "radicalité" et "compromis" : Roseline Bachelot souligne l'ambivalence de ces termes.
La radicalité peut signifier l'intransigeance et l'atteinte aux racines (sens marxiste), mais aussi l'outrance et le refus d'écouter.
Le compromis peut être vu comme un abandon de convictions, mais aussi comme une culture de l'intérêt général. Bachelot se déclare "radicalement pour le compromis".
-
Citation : "moi ce qui me frappe quand on oppose radicalité et compromis c'est l'ambivalence de ces deux termes et leur polycémie"
-
Citation : "je suis radicalement pour le compromis"
-
La radicalité comme vertu de clarté : Astrid Panosian Bouvet reconnaît que la radicalité a la vertu de la clarté et permet d'être ferme sur ses bases, sans pour autant exclure l'écoute et la recherche d'un chemin commun.
-
Citation : "je pense que la radicalité ça a aussi la vertu de la clarté"
Le dialogue social comme modèle de compromis :
Panosian Bouvet, en tant que Ministre du Travail, exprime un profond respect pour le dialogue social, où des personnes ancrées dans la réalité du monde du travail recherchent des solutions communes.
-
La Constitution de la 5ème République et les contre-pouvoirs : Contrairement à une vision simplifiée, la Constitution est décrite comme riche en éléments de contre-pouvoir, qui se manifestent moins en période de majorité absolue. La configuration politique post-2022 et surtout post-2024 révèle ces mécanismes.
-
Citation : "elle est en réalité bourré d'éléments de contrepouvoir qui ne se manifeste pas dans les périodes de la majorité absolue pourquoi ? parce que on ne peut pas en vouloir à des organes qui ont tous la même couleur politique de penser la même chose"
-
La délibération comme alternative au compromis mou : Le terme de délibération est mis en avant comme plus pertinent que celui de compromis dans la culture constitutionnelle française.
La délibération permet d'explorer toutes les sensibilités avant de prendre une décision. Radicalité et compromis sont vus comme les deux phases d'une même pièce (délibérer et décider).
-
Citation : "la constitution et les textes ne connaissent pas le mot compromis mais le mot de délibération et moi je crois que c'est celui-ci qu'on devrait vraiment mettre en valeur"
-
Citation : "la radicalité et le compromis sont en réalité les deux phases d'une même pièce c'est-à-dire qu'au moment où on prend une décision on délibère pour en comprendre les enjeux et on tranche parce qu'on décide"
-
La distinction entre radicalité des mots et radicalité des actes : Dominique Rier met en garde contre la confusion entre une radicalité dans les termes et une impuissance dans l'action, tout en reconnaissant l'existence d'actes radicaux dangereux.
-
L'intelligence d'aller au bout d'une idée radicale avant de revenir au réel : Rier suggère qu'il faut être capable de penser une idée dans sa dimension radicale, comme l'égalité absolue, pour qu'elle serve d'horizon, puis de "déradicaliser" la manière de la décrire pour la confronter à la réalité et permettre l'action. Les progrès historiques, comme l'égalité homme-femme, montrent que des idées initialement considérées comme radicales peuvent devenir réalité.
-
Citation : "l'intelligence qui nous est demandé c'est de savoir aller dans la radicalité jusqu'au bout d'une idée"
-
Citation : "l'idée de l'égalité entre nous tous est une forme de radicalité dont nous devons nous inspirer comme un horizon"
-
La nécessité de fabriquer l'adhésion citoyenne : Le compromis implique que les citoyens se retrouvent dans la solution proposée pour qu'il y ait adhésion.
-
Être d'accord sur la forme et l'intensité du désaccord : Dans le contexte de la polarisation, il est crucial d'accepter la défaite temporaire et de limiter l'intensité du désaccord pour éviter la violence physique.
-
Citation : "il faut être d'accord sur au moins deux choses la forme du désaccord et l'intensité du désaccord"
-
Citation : "il nous faut absolument fortlore la violence la violence physique nous menace nous ne sommes pas loin de la confrontation"
-
Le compromis comme acte de courage : Roseline Bachelot cite Paul Ricoeur pour souligner que le compromis ne vise pas à résoudre un conflit mais à le rendre "soutenable".
-
La fin des majorités "godillots" et la tripartition politique : Le retour à un fait majoritaire fort est jugé incertain et pas nécessairement souhaitable. La tripartition actuelle de l'Assemblée Nationale pose des défis de communication entre opinions.
-
Moins de lois et plus de consensus : La période actuelle avec moins de législation pourrait prouver qu'il est possible de revenir à "moins de choses plus consensuelles" avec le schéma institutionnel existant.
-
La polarisation liée au manque de tolérance mutuelle : La vie politique américaine est citée comme exemple d'une polarisation due au fait que les partis se voient comme des ennemis plutôt que des rivaux légitimes.
-
La "retenue institutionnelle" comme frein à la polarisation : L'idée que majorité et opposition sachent utiliser les moyens légaux avec modération (le débat plutôt que l'obstruction, etc.) est cruciale. L'usage excessif du parlementarisme rationalisé (comme le 49.3) peut nuire à la légitimité des décisions.
-
Outils institutionnels pour la culture du compromis : Roseline Bachelot propose la motion de censure constructive (sur le modèle allemand ou espagnol) et la question de confiance obligatoire pour formaliser les coalitions de gouvernement.
-
Changements de pratiques nécessaires : Le dialogue social doit se situer en amont de la décision politique. L'expertise doit être professionnalisée et sécurisée, libre de l'influence de convictions préconçues. La stabilité ministérielle est également souhaitable.
-
La Constitution offre des "boulevards" pour l'action politique : De nombreux changements de pratiques parlementaires (gestion du temps, amendements, culture de l'opposition, recours aux référendums) sont possibles sans modifier le texte constitutionnel.
-
Le compromis n'inclut pas ceux qui remettent en cause l'état de droit : Le compromis a des limites, et il n'est pas possible de transiger sur les questions fondamentales comme l'état de droit. Cependant, il faut éviter de rejeter dans les ténèbres ceux qui ont élu des représentants sous certaines étiquettes, car cela empêche de les "reconquérir".
En synthèse, le débat souligne la complexité de gouverner dans un environnement politique fragmenté et de crise démocratique.
Si la radicalité et le compromis semblent opposés, ils sont présentés comme potentiellement complémentaires, la radicalité pouvant définir l'horizon des principes et le compromis la méthode pour les concrétiser dans la réalité.
Le défi majeur est de dépasser la polarisation et la défiance en renforçant la délibération, en adaptant les pratiques politiques et en redécouvrant les potentialités de la Constitution, tout en maintenant la fermeté sur les principes fondamentaux de l'état de droit. La question de la violence et de la détestation de l'autre est perçue comme une menace sérieuse nécessitant une attention renouvelée.
Tags
Annotators
URL
-
-
-
Briefing : Comment se forme l'opinion ?
Contexte : Cette table ronde, dans le cadre de la 34ème journée du Livre politique, explore la complexité de la formation de l'opinion à l'ère des sondages omniprésents, des réseaux sociaux et d'une délibération collective fragmentée.
Elle réunit un sondeur (Bris Teinturier), une ancienne dirigeante d'institut de sondage et du MEDEF (Laurence Parisot), un député socialiste (Jérôme Guedj) et une humoriste et chroniqueuse (Sopia Aram).
Thèmes Principaux :
-
La nature de l'opinion publique et sa mesure : Définition, évolution et le rôle des sondages.
-
Les mécanismes de formation de l'opinion : Les facteurs historiques et nouveaux qui façonnent les croyances et les points de vue individuels et collectifs.
-
L'impact des médias et des réseaux sociaux : La fragmentation de l'information, les bulles informationnelles et la polarisation.
-
Le décalage entre les préoccupations réelles des citoyens et le débat public médiatisé.
-
La violence et la radicalisation dans le débat public : Le rôle des réseaux sociaux et de certains acteurs politiques.
-
Le rôle et la responsabilité des différents acteurs :
-
Politiques,
- journalistes,
- sondeurs,
- citoyens.
Idées et Faits Importants :
-
L'opinion, un concept insaisissable et mouvant : Bris Teinturier et Laurence Parisot soulignent la difficulté à cerner l'opinion. Parisot cite Alfred Sauvy : « l'opinion c'est le fort intérieur d'une nation ». Elle ajoute que, tout comme le fort intérieur, l'opinion est « extrêmement mouvante ».
-
La pluralité des variables déterminant l'opinion : Bris Teinturier insiste sur le fait qu'il n'y a pas une seule cause : « ils sont pluriels il n'y a pas une variable ou deux variables qui façonneraient l’opinion ». Historiquement, le milieu social, l'âge, l'éducation et la politisation (le rôle des partis politiques comme le PCF est mentionné) étaient déterminants.
-
L'importance croissante de l'expérience personnelle :
Avec la défiance généralisée envers les institutions, le savoir "expert" et les partis, l'expérience individuelle prend le dessus. Bris Teinturier : « plus je me replie sur mon expérience personnelle donc ça ça joue beaucoup on fait confiance à ses pères on fait confiance à soi-même et dans la formation des opinions il y a ce que j'ai expérimenté moi-même qui aujourd'hui joue beaucoup ».
-
La fragmentation des médias : Ce phénomène, marquant des 10-15 dernières années selon Bris Teinturier, a dynamité l'espace de délibération collective. « le temps est loin où des gens de ma génération se retrouvaient le lundi matin... aujourd'hui la fragmentation... des audiences fait que le système de délibération collective a volé en éclat ». Cela conduit à des biais de confirmation accrus.
-
La polarisation : Stade ultime de la formation de l'opinion figée, observée notamment aux États-Unis où les campagnes électorales se jouent sur la mobilisation plus que sur le changement d'avis.
En France, ce niveau de polarisation n'est pas encore atteint, et les campagnes électorales ont encore un impact, signe d'une démocratie « vivante » même si le phénomène de polarisation « s’affaiblit un peu ».
- Le rôle ambigu des sondages : Pour un politique comme Jérôme Guedj, les électeurs sont le juge de paix final. Les sondages doivent être maniés « avec précaution ».
Il reconnaît s'appuyer sur eux quand ils confortent son combat (ex. : les retraites) mais dénonce aussi leur utilisation pour des sujets épidermiques ou émotionnels (ex. : port du voile dans l'espace public).
Bris Teinturier nuance en affirmant que les enquêtes d'opinion, si elles sont basées sur un « échantillon représentatif », permettent d'« objectiver ce que sont les perceptions et les attentes des Français » et de mettre fin aux arguments d'autorité sur les « vrais sujets ».
-
Les réseaux sociaux, nouveau champ de bataille et de polarisation : Jérôme Guedj les qualifie de « terrain de jeu voir un champ de bataille ». Laurence Parisot les identifie comme la « principale source d'information » aujourd'hui, participant à une multiplicité de sources. Sopia Aram les perçoit comme un espace à ne pas déserter, malgré les attaques, pour proposer un « contrediscours ».
-
La force de la vidéo et le défi de l'IA : Laurence Parisot souligne le rôle transformateur de la vidéo dans la formation de l'opinion (ex. : cause animale).
L'intelligence artificielle est en train de « rebattre les cartes » en proposant des opinions générées. Le défi futur, soulevé par un participant, est la banalisation des « deepfakes » et la perte de la vidéo comme preuve, nécessitant une éducation aux médias et à l'image.
Sopia Aram ajoute que même des images fausses « s’encre quelque part dans notre dans notre esprit... et ça nous conditionne un peu ».
- Le décalage entre les préoccupations (santé, pouvoir d'achat) et le débat public (faits divers, polémiques) :
Jérôme Guedj, s'appuyant sur ses permanences et les sondages, constate un « immense décalage » entre les sujets qui préoccupent le plus (santé, pouvoir d'achat, logement) et ceux qui « accaparent le débat public et qui étaient la conséquence... du système médiatique complété aujourd'hui par celui des réseaux sociaux ».
- La violence dans le débat public et la "fabrique de cibles" : Sopia Aram dénonce une « bulle de violence symbolique mais comment dire déroulant le tapis pour une violence politique » orchestrée par certains acteurs, y compris des députés, qui « nous dessinent des cibles dans le dos ».
Elle lie ce phénomène au procès en islamophobie et met en garde contre un drame à venir.
Jérôme Guedj partage cette inquiétude, parlant d'un moment de « bascule » et d'une « banalisation dans l'opinion du harcèlement à destination de personnes ciblées ».
-
L'appel à la responsabilité : Les intervenants appellent à une prise de responsabilité de tous. Laurence Parisot cible particulièrement les médias et « les chaînes d'information » qui devraient se poser des « questions éthiques sur leur mission véritable à l'égard du public ». Bris Teinturier insiste sur l'importance de la « bataille de mots » et de l'utilisation de « mots appropriés » pour contrer les « équivalences fallacieuses » et le « vide de la pensée ». Jérôme Guedj appelle les acteurs politiques à « refaire de la politique », à penser le « temps long » et à « bosser » pour proposer et comprendre.
-
Le droit de ne pas avoir d'opinion : Une participante soulève la question de la pression à avoir une opinion sur tout. Bris Teinturier répond que c'est un « devoir... quand on n'a pas la compétence ou qu'on estime qu'on est absolument incompétent sur une question... il faut savoir se taire ».
-
La crise de l'espérance et la repolitisation : Un participant suggère que la crise de la confiance pourrait être une crise de l'espérance. La question se pose de savoir qui doit projeter un nouveau monde et si un retour du clivage gauche-droite pourrait aider à « repolitisation du débat » et ramener ceux qui « ne s'intéressent plus du tout au débat » (Laurence Parisot).
Bris Teinturier conclut sur l'enjeu de la démocratie : gérer les conflits « en dehors de la violence » en étant « d'accord sur nos désaccords ».
Conclusion :
La formation de l'opinion est un processus complexe, influencé par des facteurs historiques, personnels, médiatiques et technologiques.
À l'ère numérique, marquée par la fragmentation et la polarisation, le débat public est rendu plus difficile et violent.
Les sondages, bien qu'utiles pour objectiver les préoccupations, doivent être utilisés avec discernement. Une prise de conscience et une responsabilité accrues des acteurs politiques, médiatiques et des citoyens sont nécessaires pour reconstruire un espace de délibération apaisé et contrer la banalisation de la violence et la falsification de la réalité.
L'éducation aux médias et le retour à un usage précis et approprié des mots sont des pistes essentielles pour l'avenir de la démocratie.
-
Tags
Annotators
URL
-
-
www.youtube.com www.youtube.com
-
Note de Synthèse : La Lutte pour le Droit de Vote des Femmes Européennes
Source : Extraits du documentaire "Citoyennes ! | Documentaire complet LCP"
Introduction
- Le documentaire "Citoyennes !" retrace l'histoire complexe et souvent tumultueuse de l'accès des femmes européennes au droit de vote, depuis la Révolution française jusqu'à la fin du XXe siècle.
Il souligne que cette histoire est loin d'avoir été un "long fleuve tranquille", marquant une lutte acharnée menée par des groupes de femmes (avec le soutien de quelques hommes) pour faire reconnaître leur statut de citoyennes à part entière.
Le documentaire explore les raisons de la longue hésitation des pays européens à accorder ce droit, la manière dont les femmes "citoyennes sans citoyenneté" ont participé à la vie politique et sociale, et les figures marquantes de ce combat.
Thèmes Principaux et Idées Clés
Une Lutte Ancienne et Persistante :
La participation des femmes à la vie publique et politique remonte bien avant la Révolution française, avec des figures historiques comme Jeanne d'Arc (bien que récupérée par le roman national) et des centaines d'autres femmes combattantes au Moyen-Âge.
À partir de la fin du XVIIe et début du XVIIIe siècle, les salons littéraires et scientifiques tenus par des aristocrates et grandes bourgeoises offrent un espace de débat où les femmes peuvent s'exprimer sur un pied d'égalité avec les hommes.
La Révolution Française : Un Moment Crucial mais Limité :
La Révolution française marque l'émergence des premières militantes au sens propre du terme, souvent issues des milieux populaires et de la petite bourgeoisie, comme les "dames de la halle" ou les "Poissardes".
Elles sont les premières pétitionnaires à plaider la cause du peuple, bien que leur mouvement soit plus axé sur des besoins fondamentaux comme "du pain pour le peuple, du pain pour leurs enfants" que sur un féminisme politique.
Les "citoyennes tricoteuses", assistant aux procès, symbolisent la présence féminine dans l'espace public, même sans droit de parole initialement.
Elles sont dépeintes de manière négative dans la propagande royaliste.
Des figures marquantes comme Olympe de Gouge ("l'autrice de la déclaration des droits de la femme, qui est vraiment le premier manifeste féminin"), guillotinée pour ses idées, montrent l'engagement politique radical mais aussi ses dangers.
D'autres militantes comme Manon Roland, Théroigne de Méricourt, Claire Lacombe et Pauline Léon plaident notamment pour le droit des femmes à l'autodéfense et à s'armer face aux violences.
Cependant, la Révolution française n'apporte pas de gains significatifs pour les femmes en termes de droits politiques. S'ensuit un "grand renfermement des femmes" qui préfigure la révolution conservatrice napoléonienne.
Le Code Civil de Napoléon (1804) : La Légalisation de l'Enfermement Domestique :
Le Code Civil de 1804 établit un cadre légal qui confine les femmes à la sphère domestique, limitant leur liberté et leurs droits.
"on va même créer un cadre légal à cet enfermement des femmes qui vont être dès lors complètement cantonné à la sphère domestique [...] ce qui va être traduit en fait en texte avec le code civil de Napoléon en en 1804". Ce code est également la traduction des mœurs et coutumes de l'époque.
L'Émergence du Mouvement Suffragiste au XIXe Siècle :
La Révolution de 1830 ouvre les consciences, et des femmes commencent à s'organiser en groupes en France, en Angleterre et dans d'autres pays européens.
Les suffragistes militent pour deux droits fondamentaux : le droit de vote ("le suffrage") et le droit d'être élue. Jeanne Deroin est la première Française à se présenter à une élection législative en 1849.
Le sujet du droit de vote des femmes est mis sur la table à partir de 1848, avec des auteurs féminins et masculins qui s'en emparent dans la presse.
Divergences et Soutiens au XIXe Siècle :
George Sand, figure féminine majeure du XIXe siècle, bien que provocatrice sur le plan des mœurs ("s'habille en pantalon qui fume le cigare qui revendique des amours homosexuels lesbiennes et cetera"), est contre le vote des femmes, estimant qu'elles ne sont pas assez éduquées et que la priorité doit être les droits civils.
Elle craint que leur vote ne soit influencé par leur mari ou l'Église.
Victor Hugo, en revanche, est un fervent défenseur du droit des femmes, exprimant son soutien publiquement, notamment lors d'un banquet républicain en 1872.
Figures Pionnières du Féminisme :
Hubertine Auclert est la première militante à se déclarer "féministe" en France.
Elle rejoint la Ligue française pour le droit des femmes en 1877 et milite pour le droit de vote, l'indépendance financière, la séparation des biens et la féminisation de certains mots.
Elle se présente symboliquement aux élections législatives en 1910. "Une République qui maintiendra les femmes dans une condition d'infériorité ne pourra pas faire les hommes égaux".
Le Mouvement Britannique des Suffragettes : Radicalisme et Action Directe :
Organisées depuis le milieu du XIXe siècle, les femmes britanniques, inspirées notamment par les campagnes de John Stuart Mill pour le droit de vote des femmes, intensifient leur action.
En 1897, plusieurs groupes se fédèrent pour former la National Union of Women's Suffrage Societies (NUWSS). John Stuart Mill dépose régulièrement des propositions de loi pour le vote des femmes au Parlement, sans succès.
Lassées du pacifisme, les suffragettes, menées par Emeline Pankhurst et ses filles, adoptent des méthodes plus radicales au début du XXe siècle.
Leur slogan est "Des actes, pas des mots".
Elles mènent des actions directes, parfois violentes :
incendies, explosions, bris de vitres, coupure de fils téléphoniques, incendie de boîtes aux lettres. Ces actions les rendent impopulaires en Europe.
Elles recourent à la grève de la faim en prison, entraînant des gavages forcés ("aujourd'hui on appellerait ça un viol finalement puisque c'est l'intrusion violente d'un corps étranger dans le corps d'une femme sans son consentement"). Ces violences institutionnelles choquent l'opinion publique.
L'action la plus spectaculaire est celle d'Émilie Davidson, qui se sacrifie lors du derby de Londres en 1913 pour attirer l'attention sur leur cause.
"Ces pétroleuses iront jusqu'au suicide politique comme Émilie Davidson qui n'hésite pas en 1913 à se faire piétiner par un cheval de l'écurie du roi George 5 lors du derby de Londres".
Les Premiers Pays à Accorder le Droit de Vote : Nouvelle-Zélande et Finlande :
La Nouvelle-Zélande est le premier pays au monde à accorder le droit de vote aux femmes en 1893.
La Finlande est le premier pays en Europe à accorder le droit de vote et d'éligibilité aux femmes en 1906. "Cela a été possible grâce à des femmes des régions rurales et des villes qui se sont réunies et qui ont dit 'Nous avons une opportunité. Nous sommes en train d'écrire l'histoire.'"
Une hypothèse avancée pour cette précocité est que ces pays étaient des nations jeunes, imprégnées d'une culture des affaires où le pouvoir politique était peut-être moins central que le pouvoir économique.
En Finlande, la lutte pour l'indépendance vis-à-vis de l'empire russe a créé un sentiment d'unité, et les femmes jouaient déjà des rôles importants dans la société. Le principe de solidarité a justifié leur participation politique.
La Première Guerre Mondiale : Un Tournant Ambigü : La déclaration de guerre en 1914 suspend les actions militantes en Europe, les femmes participant à l'effort de guerre (les "munitionnettes").
Certains hommes proposent le "vote des morts" pour que les femmes puissent représenter les soldats tombés au combat, reconnaissant symboliquement leur présence dans l'espace public.
Ce vote est adopté au Royaume-Uni et en Belgique.
Au Royaume-Uni, le droit de vote est accordé en 1918 à certaines catégories de femmes de plus de 30 ans ("soit chef de famille soit épouse de chef de famille propriétaire d'un bien immobilier d'une valeur d'au moins 5 livres par an ou diplômé de l'université").
Ce geste est présenté comme une récompense pour leur contribution à l'effort de guerre, occultant les années de lutte des suffragettes. Le suffrage égal à celui des hommes n'est obtenu qu'en 1928.
Dans d'autres pays (Russie, Allemagne, pays d'Europe centrale), le droit de vote est accordé aux femmes après 1918, souvent en lien avec des changements de régime et l'éclatement des empires.
Les Années de l'Entre-Deux-Guerres : Progrès et Résistances :
La majorité des pays européens accordent le droit de vote aux femmes entre les deux guerres, parfois sous conditions.
La France reste l'un des "irréductibles" qui résistent. Plusieurs propositions de loi sont bloquées par le Sénat, qui maintient une vision traditionnelle du rôle des femmes. Un sénateur décrit les mains des femmes comme "admirables et toutes semblables à des oiseaux", faites pour être baisées, pas pour voter.
Louise Weiss emerge comme une figure clé dans les années 1930, utilisant des méthodes radicales et modernes pour bousculer l'inertie politique (candidatures symboliques, manifestations burlesques, distribution de tracts lors d'événements publics).
"Elle avait finalement des modes d'action hyper moderne qu'on a pu voir ensuite utilisé par des groupes comme Greenpeace ou les Femon".
Le Front Populaire (1936) : Une Ouverture Limitée : Pour la première fois, trois femmes entrent au gouvernement sous le Front Populaire, en tant que sous-secrétaires d'État.
C'est une avancée symbolique. Cependant, Léon Blum, chef du gouvernement, craint le vote des femmes, pensant qu'elles pencheraient vers un vote catholique.
Il demande aux femmes ministres de renoncer à la question du droit de vote.
Cette expérience met en évidence la forte hostilité au vote des femmes au sein même du camp majoritaire (communistes, radicaux-socialistes).
La Seconde Guerre Mondiale et l'Obtention du Vote en France (1944) :
La déclaration de guerre en 1939 relègue à nouveau le droit de vote des femmes au second plan.
À partir de 1943, la France Libre à Alger prépare le futur régime. Le Général de Gaulle signe l'ordonnance du 21 avril 1944 accordant aux femmes majeures le droit d'être élues et électrices, sans restriction. "C'est absent des débats. Ça va arriver tardivement en fait dans le discours de du général de Gaulle".
Le vote est accordé en 1944, et les femmes peuvent voter pour la première fois aux élections municipales et législatives en 1945. La participation des femmes à la Résistance et leur présence accrue dans l'économie de guerre ont contribué à cette décision. "Il est indispensable que les femmes votent, une nécessité absolue, normale, un droit".
La France, patrie des droits de l'homme, arrive tardivement en comparaison d'autres pays européens. Une explication avancée est que le changement de régime (fin de la IIIe République et passage à un nouveau régime) a créé une opportunité, comme dans d'autres pays.
La forte présence de figures féminines allégoriques (Marianne) dans l'espace symbolique républicain est vue comme une compensation pour leur absence dans l'espace démocratique réel. "l'omniprésence de ces figures féminines dans l'ordre symbolique républicain c'est une façon de faire oublier leur absence dans l'espace public démocratique".
La Suisse : Un Cas Particulier de Retardataire : La Suisse est l'un des derniers pays au monde à accorder le droit de vote aux femmes. "C'est vraiment pas une histoire glorieuse".
Plus de 50 votations ont lieu entre 1919 et 1990 sur le sujet.
Trois raisons expliquent ce retard : Le système politique de démocratie semi-directe, où le peuple (masculin) est consulté et vote "non" à de nombreuses reprises.
Une société relativement conservatrice, influencée par le modèle germanique, où la place des femmes est traditionnellement au foyer.
L'épargne de la Suisse par les guerres mondiales, qui n'a donc pas eu la même dynamique de reconnaissance du rôle des femmes que d'autres pays.
Le mouvement suffragiste suisse privilégie des méthodes pacifiques, de pétitions et de persuasion, se démarquant de l'action violente des suffragettes anglaises.
L'avocate Antoinette Quinche est une figure marquante, argumentant que la Constitution suisse de 1848 garantit l'égalité des droits pour tous les Suisses (hommes et femmes).
Malgré l'obtention tardive du droit de vote, de nombreuses femmes ont mis du temps à oser voter, ne sachant pas toujours comment utiliser ce droit.
Les Combats Post-Suffrage : Droits Civils et Vagues Féministes :
L'obtention du droit de vote en 1944 en France ne marque pas la fin de la lutte pour les droits des femmes.
Les droits civils, notamment pour les femmes mariées, doivent encore être obtenus. Il faut attendre 1965 et 1970 pour que les femmes mariées acquièrent l'autonomie sur leur compte en banque et ne nécessitent plus l'autorisation de leur mari pour travailler ou gérer leurs biens.
"On va devoir attendre 1965 et 1970 pour qu'il y ait des réformes qui viennent donner un statut d'adulte aux femmes mariées et aux femmes mères". L'autorité parentale remplace l'autorité paternelle en 1970.
Le documentaire évoque les différentes "vagues" féministes :
La première vague (début du XXe siècle) axée sur le droit de vote.
La deuxième vague (années 1970) axée sur la libération des corps et l'égalité des sexes.
La troisième vague (années 1990) marquée par l'approche intersectionnelle, reconnaissant le cumul des formes de domination (genre, race, classe, etc.).
Le mouvement #MeToo est présenté comme une évolution majeure, un mouvement mondial d'une ampleur inédite, bien que principalement circonscrit au monde occidental.
Le combat féministe actuel est de plus en plus perçu comme un "combat humaniste", incluant la question des masculinités et la nécessité de libérer les hommes des stéréotypes de performance et de non-émotion. Conclusion
L'histoire du droit de vote des femmes en Europe est une épopée longue et difficile, marquée par la persévérance de militantes qui ont dû affronter l'hostilité, l'humiliation, l'emprisonnement et même la violence d'État.
Si l'obtention du droit de vote a constitué une victoire majeure, elle n'était qu'une étape dans la quête d'une pleine égalité, les droits civils ayant dû être arrachés ultérieurement dans de nombreux pays.
La diversité des tactiques militantes, des approches nationales (radicalisme anglo-saxon versus approche réformiste suisse) et des temporalités souligne la complexité de ce processus historique.
Les combats actuels continuent d'élargir la réflexion, intégrant les questions d'intersectionnalité et de redéfinition des masculinités dans une perspective humaniste plus large.
La France, malgré son rôle dans la Révolution et sa représentation symbolique des femmes (Marianne), a été un des derniers pays à accorder ce droit fondamental, un paradoxe qui interroge.
Tags
Annotators
URL
-
-
www.youtube.com www.youtube.com
-
Synthèse de l'audition de Bruno Patino à l'Assemblée Nationale sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs
Date de l'audition : Non précisée dans l'extrait (implicite dans le titre et le contexte d'une audition parlementaire)
Auditionné : Bruno Patino, Président d'Arte, auteur d'ouvrages sur les usages du numérique.
Objet de l'audition : Effets psychologiques de TikTok sur les mineurs.
Principaux Thèmes et Idées Clés
- L'intervention de Bruno Patino s'articule autour de plusieurs axes majeurs concernant l'impact des réseaux sociaux, et plus particulièrement de TikTok, sur notre espace public et sur les individus, notamment les plus jeunes. Il aborde les aspects économiques, structurels, et leurs conséquences en termes d'addiction, de perte de repères, et de responsabilité.
L'Économie de l'Attention et le Modèle Publicitaire :
- Patino insiste sur le fait que les réseaux sociaux ont été construits autour d'un modèle économique basé sur la capture de l'attention de l'utilisateur afin de maximiser les revenus publicitaires.
- L'objectif est de faire passer un temps toujours croissant sur ces plateformes.
- Ce modèle a conduit au développement d'outils de "captologie", visant à rendre les utilisateurs dépendants.
- Patino affirme que cette assuétude n'est pas un accident mais une conséquence directe du modèle économique : "rien de tout ça n'est un accident en réalité c'est une conséquence absolue du modèle économique de de ces réseaux sociaux".
Les Réseaux Sociaux comme Espaces Sans Contexte :
- Un point crucial et souvent sous-estimé selon Patino est que les réseaux sociaux sont des lieux "sans contexte".
- Contrairement aux interactions traditionnelles où le contexte (bistro, audition parlementaire, amphithéâtre universitaire) donne un sens et un filtre à la conversation ou à l'information, sur les réseaux sociaux, tous les contextes se mélangent.
- Il incombe à l'utilisateur de devoir discerner la nature du message et de la conversation, ce qui est particulièrement difficile.
- Patino souligne que "un réseau social et je pense que c'est très très important de le comprendre c'est un endroit sans contexte où en réalité c'est à l'utilisateur lui-même de devoir comprendre quelle est la nature de la conversation auquelle il assiste et quelle est la nature du message auquel il est soumis".
L'Algorithme comme Organisateur Secret et Puissant :
- Les utilisateurs prennent de plus en plus conscience que leur flux d'informations n'est pas aléatoire mais organisé par un algorithme.
- Cet organisateur est déterminé par des raisons économiques (maximisation des revenus publicitaires) et potentiellement idéologiques (comme observé avec Twitter/X).
- L'algorithme priorise les messages selon leur "efficience économique", c'est-à-dire ceux qui attirent rapidement l'attention et sont partagés facilement.
- Patino note que les messages émotionnels sont les plus efficaces économiquement, et que "aujourd'hui l'émotion qui est qui provoque le plus de viralité le plus de réaction rapide [...] c'est la rage et la colère".
- L'algorithme n'est pas neutre ; il accélère et amplifie certains messages choisis, engageant ainsi la responsabilité de la plateforme.
La Question de la Responsabilité des Plateformes :
- Patino remet en cause la notion de neutralité des plateformes, souvent justifiée par des textes comme la Section 230 aux États-Unis, qui les considèrent comme de simples hébergeurs (comparaison avec le facteur non responsable du contenu des lettres).
- Parce qu'elles ont un organisateur (l'algorithme) qui accélère et amplifie les contenus, elles ne sont pas neutres et ont une responsabilité.
- La difficulté réside dans la qualification juridique de cette responsabilité, qui n'est ni celle d'un simple hébergeur ni celle d'un éditeur traditionnel. Patino pose la question : "comment on appelle cette responsabilité là comment on qualifie ce terme-là".
Le Déficit de Souveraineté Numérique de l'Europe :
- Patino estime qu'il est difficile pour une nation ou pour l'Europe d'être souveraine sans maîtriser certains des outils qui mettent les gens en relation.
- Il utilise l'analogie de La Poste : si Elon Musk en devenait propriétaire, cela poserait question quant à la neutralité de la distribution du courrier.
- L'absence d'outils numériques souverains place l'Europe dans une position de faiblesse face aux plateformes, rendant plus difficile l'imposition d'une régulation.
Pistes de Régulation et d'Action :
- Responsabilité algorithmique : Il ne s'agit pas de transparence (souvent impossible ou secrète) mais de rendre les plateformes responsables des impacts de leurs algorithmes, notamment sur la santé mentale. Comparable à la responsabilité des producteurs d'aliments industriels pour leurs effets sur la santé. C'est une piste envisagée dans le DSA européen.
- Pluralisme des algorithmes : Permettre aux utilisateurs de choisir différents algorithmes d'organisation de leur flux, potentiellement proposés par des acteurs variés (médias, etc.), pour réintroduire du contexte.
- Éducation : Le point le plus important. Apprendre la maîtrise de la connexion (temps et lieux), la compréhension du fonctionnement des algorithmes, et surtout développer une "culture contextuelle et une culture du libre arbitre" pour discerner la nature des messages. Patino plaide pour des lieux et des temps sans connexion (école, lecture, dialogue).
TikTok : L'Ultime Produit d'Addictologie :
- TikTok est décrit comme la "version ultime des produits d'addictologie".
- Il offre un "rail de passivité sucrée" avec un visionnage infini de formats courts, stimulant la "boulimie" de contenu sans satisfaction réelle.
- L'efficacité de son algorithme le rend extrêmement intrusif et puissant en termes de dépendance. Patino observe que "TikTok c'est la formule parfaite parce que elle vous met dans un rail à un moment donné qui est un rail de passivité sucrée en réalité".
- Les outils de contrôle parental ou de limitation de temps proposés par la plateforme sont jugés antinomiques avec son modèle économique, d'où un doute sur leur efficacité réelle.
-
TikTok a modifié profondément les comportements en peu de temps, notamment concernant la lecture, l'attention, et le rapport à l'autre, ce qui est considéré comme "tout à fait inquiétant". La Vulnérabilité des Mineurs et la Question de l'Interdiction :
-
Les mineurs, particulièrement fragiles, sont la cible principale des impacts négatifs.
- La "puberté numérique" précoce (smartphone dès 9 ans) est source d'inquiétude.
- Patino considère qu'il faut une "surprotection" avant 15-16 ans. Il exprime un doute entre l'interdiction totale (potentiellement contournée) et la modération/éducation. Il déclare : "personnellement je je ne sais pas je sais je je il y a une partie de moi qui vous dit l'interdiction avant 18 ans pour TikTok est une bonne chose mais en même temps une autre partie qui se dit que quand même on aurait un outil beaucoup moins létal y compris pour tout le monde ça serait pas mal aussi".
- L'éducation est essentielle car les parents ne sont pas toujours conscients des dangers, parfois même fiers de la précocité numérique de leurs enfants.
- Un diagnostic médical clair sur le lien de causalité entre l'usage de TikTok et les problèmes de santé mentale pourrait aider à sensibiliser le grand public, comme cela a été fait pour le tabac ou l'alcool.
Conclusion :
- Bruno Patino dresse un tableau préoccupant de l'impact des réseaux sociaux, en particulier de TikTok, soulignant leur modèle économique basé sur l'addiction, leur structure sans contexte qui désoriente les utilisateurs, et la puissance invisible de leurs algorithmes.
Il met en lumière la vulnérabilité accrue des mineurs face à ces mécanismes.
Tout en exprimant des doutes sur l'efficacité des interdictions totales (qui pourraient être contournées), il plaide pour une combinaison de responsabilité algorithmique, de pluralisme des algorithmes et, surtout, une éducation massive pour développer l'esprit critique et la maîtrise de l'usage numérique, considérant que la souveraineté numérique est une condition préalable à une régulation efficace.
L'intelligence artificielle est mentionnée comme un sujet émergent qui risque d'amplifier encore les biais dans le rapport à la réalité.
-
-
www.youtube.com www.youtube.com
-
Note de Synthèse : L'Impact des Réseaux Sociaux sur la Médecine
Source : Excerpts from "Réseaux sociaux : comment ils changent la médecine | État de santé" (LCP Assemblée Nationale, en partenariat avec MGEN)
Date : 2025 Thème Principal : L'exploration de l'impact des réseaux sociaux sur le domaine de la médecine, mettant en lumière à la fois les opportunités (information, prévention, soutien aux patients) et les défis (désinformation, régulation).
Idées Clés et Faits Importants :
Adoption des réseaux sociaux par les professionnels de santé :
-
Un nombre croissant de médecins et autres professionnels de santé utilisent les plateformes comme Instagram, Facebook, TikTok et YouTube pour diffuser des messages de santé publique, réfuter les idées reçues et partager les coulisses de leur métier.
-
Le Dr Olivier Marpeau, chirurgien-gynécologue et "influenceur santé" sous le nom "mon.gynéco" (2,5 millions d'abonnés cumulés), est cité comme un exemple éminent de cette tendance. Il a commencé à utiliser les réseaux sociaux pour répondre aux questions fréquentes de ses patientes de manière plus large.
-
Selon le Dr Marpeau, l'activité sur les réseaux sociaux est un "énorme boulot" qui nécessite de trouver des idées, d'écrire des textes en vérifiant les sources, de monter des vidéos et d'avoir une stratégie d'engagement.
Les raisons derrière l'engagement des professionnels de santé :
- Combler un manque d'information : Constatant dans leurs cabinets l'existence de "réseaux parallèles d'informations sur la santé", les médecins souhaitent "aller jouer sur leur terrain de jeu" pour proposer des informations vérifiées.
- Toucher un public plus large, notamment les jeunes : Le Dr Dachicourt, membre du syndicat des jeunes médecins généralistes, souligne que les réseaux sociaux sont devenus le "canal d'information principal" pour les jeunes, une population qu'ils ont du mal à toucher en consultation.
- Lutte contre la désinformation : En occupant le terrain avec des informations fiables, les professionnels de santé cherchent à "éteindre ces charlatans" qui diffusent des messages potentiellement dangereux, souvent motivés par des préoccupations commerciales. Le Dr Dachicourt utilise l'intelligence artificielle (deepfake) pour démonter les conseils dangereux diffusés par des influenceurs peu scrupuleux.
Influence et rémunération des professionnels de santé sur les réseaux :
- Le Dr Marpeau revendique le terme "influenceur", le considérant comme une "vraie influence" qui peut être "très positive pour changer les comportements des gens, leur apporter des informations vérifiées qui vont impacter leur vie de manière positive."
- Les professionnels de santé ne peuvent pas donner de "conseil médical du tout, personnalisé" ni faire la "promotion de dispositifs médicaux ou de médicaments, citer de marques". Ces règles sont basiques.
- Ils peuvent en revanche faire des "collaborations commerciales" ou "collaborations rémunérées" avec des marques, à condition qu'elles soient "déclarées en toute transparence". La rémunération peut provenir de ces partenariats ou, selon les plateformes, du nombre de vues (TikTok, YouTube).
Les patients prennent la parole et partagent leur expertise : * Grâce aux réseaux sociaux, "les patients aussi prennent la parole". Cela permet aux autres patients de "ne se sentir pas seuls", de se rassurer et de se projeter. * Elise et Anne, jumelles diabétiques, ont créé une chaîne YouTube pour partager leur expérience quotidienne avec le diabète de type 1. Elles soulignent que la "parole de patient à patient" est différente de celle de médecin à patient, car elle met l'accent sur l'aspect "pratique" et l'expertise du vécu quotidien. * L'expérience des patients partagée en ligne est jugée "très importante pour les femmes et les hommes qui souffrent de cette maladie, de voir comment ça peut se passer au quotidien et comment transformer une maladie chronique en quelque chose... qui ne doit pas gêner dans la vie de tous les jours." * Les "patient(e)s expertes" deviennent des "partenaires pour la prise en charge, notamment des maladies chroniques", participant même à l'élaboration des "recommandations officielles".
Les risques et la désinformation sur les réseaux sociaux :
-
Les réseaux sociaux sont qualifiés de "temple des fake news". Une étude IFOP de 2023 indique qu'un tiers des 18-27 ans pensent pouvoir avorter sans risque avec des produits à base de plantes, un exemple de fausse information circulant en ligne.
-
Des "remèdes dits 'de grand-mère'" dangereux resurgissent, promus par de jeunes influenceurs, comme l'ingestion de bleu de méthylène ou le fait de se scotcher la bouche pour dormir.
-
Le risque principal est l'incapacité à identifier l'émetteur de l'information ("On ne sait pas qui nous parle, quels sont ses diplômes, quelle est sa formation, est-ce que c'est des messages qui sont vérifiés."). La "notoriété" seule peut donner une force d'impact dangereuse.
-
La désinformation influence les patients avant même la consultation. Le Dr Marpeau observe que les femmes arrivent en consultation avec des "idées très arrêtées" basées sur les informations trouvées en ligne, ce qui "a changé la manière de mener la consultation".
Régulation et solutions face à la "jungle" des réseaux sociaux :
-
Une loi de 2023 a été adoptée pour tenter de "faire le ménage" et "codifier cette activité santé sur les réseaux sociaux". Le député Arthur Delaporte, qui a travaillé sur cette loi, estime que le bilan est "en demi-teinte" mais qu'il y a désormais une "règle". La loi a notamment clarifié l'interdiction de la publicité pour la chirurgie esthétique.
-
Cependant, son application est jugée "difficile". Le député demande "des moyens, des moyens de contrôle", une "efficacité dans les contrôles" et des "sanctions symboliques et exemplaires".
-
Le Dr Marpeau estime que les réseaux sociaux sont "toujours" une jungle, voire "de pire en pire", notamment avec les changements dans les règles de vérification de Meta.
-
Il propose deux solutions : la "sanction" (comme le député) et surtout la "labellisation" des contenus sérieux et la mise en avant des professionnels qualifiés. Il cite l'exemple de Google/YouTube qui vérifient les diplômes et numéros RPPS des médecins.
-
Les réseaux sociaux comme vecteur de santé publique et d'influence politique :
-
Le Dr Marpeau a été contacté par l'Élysée pour un message de prévention sur la vaccination contre le papillomavirus, qu'il juge "très efficace".
-
Les réseaux sociaux sont considérés comme un "très bon vecteur" pour les messages de santé publique et pour "accélérer" la prévention en France.
-
L'activité en ligne ouvre des "fenêtres" d'accès au "cercle de décision, au cercle politique". Le Dr Marpeau est régulièrement contacté par des députés pour donner son avis sur des propositions ou projets de loi liés à la santé des femmes, car il peut transmettre ce qu'il entend de sa communauté.
En résumé :
L'émission met en évidence que les réseaux sociaux transforment profondément la médecine.
Ils offrent aux professionnels de santé une plateforme puissante pour informer, éduquer et lutter contre la désinformation, atteignant notamment des publics moins présents dans les cabinets médicaux.
Parallèlement, les patients y trouvent un espace d'échange et de soutien mutuel, partageant leur expertise du vécu quotidien et devenant de plus en plus des partenaires reconnus dans la prise en charge des maladies chroniques et l'élaboration de recommandations.
Cependant, cette nouvelle ère pose d'énormes défis en matière de vérification des informations, de régulation des influenceurs et de lutte contre les messages dangereux ou frauduleux.
Si une loi existe pour encadrer cette activité, son application reste complexe, et des solutions comme la labellisation des contenus sérieux sont explorées pour renforcer la confiance et la fiabilité de l'information santé en ligne.
L'influence des professionnels de santé sur les réseaux peut même déborder sur le domaine politique, leur donnant une voix dans les débats législatifs sur la santé.
-
Tags
Annotators
URL
-
-
www.youtube.com www.youtube.com
-
Note d'Information : Analyse du Documentaire "Citoyennes !" et de la Discussion sur les Droits des Femmes en France
Source : Extraits de "Citoyennes ! | ZED - Zone d'éducation documentaire"
Date : 2025 Objet : Synthèse des thèmes principaux, des idées clés et des faits importants tirés d'une discussion autour du documentaire "Citoyennes !" et des droits des femmes.
Participants clés :
- Jean-Frédéric Thibau : Réalisateur du documentaire "Citoyennes !"
- Anne-Cécile Mailfert : Présidente de la Fondation des Femmes
- Élèves du Collège Moulinj à Colombe
Résumé Exécutif :
- Ce document analyse une discussion entre le réalisateur du film "Citoyennes !", la présidente de la Fondation des Femmes et des élèves de collège, explorant l'histoire du vote des femmes en France, les combats féministes passés et présents, les inégalités persistantes malgré l'égalité de droit, la division au sein du mouvement féministe, l'importance du collectif et le rôle des hommes dans la lutte pour l'égalité.
La discussion met en lumière le décalage entre l'image symbolique de la France et la lenteur historique de l'acquisition de droits fondamentaux pour les femmes, tout en soulignant les défis actuels, notamment la montée du masculinisme et des contenus anti-féministes sur les réseaux sociaux.
Thèmes Principaux :
- L'histoire lente et difficile du droit de vote des femmes en France : Le documentaire "Citoyennes !" met en évidence le fait que la France, malgré une image symbolique forte de figures féminines comme Marianne, a été l'un des derniers pays européens à accorder le droit de vote aux femmes, en 1944, soit près de 80 ans avant la discussion.
- Les combats persistants pour l'égalité : Les intervenants soulignent que l'histoire des femmes est marquée par une lutte continue pour leurs droits et que cette vigilance est toujours nécessaire aujourd'hui.
- Le décalage entre l'égalité de droit et l'égalité réelle : Malgré l'égalité inscrite dans la loi française, les élèves et Anne-Cécile Mailfert constatent des inégalités sociales et comportementales persistantes dans la vie quotidienne.
- La division et les défis au sein du mouvement féministe : La discussion aborde pourquoi certaines femmes ne se mobilisent pas ou s'opposent au féminisme, évoquant la peur, les difficultés personnelles ou le calcul stratégique.
- L'importance du collectif et du soutien mutuel : L'expérience personnelle d'Anne-Cécile Mailfert met en évidence la nécessité de s'organiser collectivement pour défendre ses droits face aux risques de violence et d'isolement.
- Le rôle des hommes dans le féminisme : Il est reconnu que les hommes peuvent et doivent être féministes ("pro-féministes" ou "alliés"), en soutenant les femmes, en éduquant les autres hommes et en remettant en question les normes de masculinité traditionnelles.
- La montée du masculinisme et des contenus anti-féministes sur les réseaux sociaux : Ce phénomène récent et dangereux est identifié comme un nouveau défi majeur, ciblant particulièrement les jeunes hommes avec des discours machistes et régressifs, et les jeunes femmes avec des contenus prônant la soumission.
Idées Clés et Faits Importants :
- Lenteur du droit de vote en France : Jean-Frédéric Thibau explique son étonnement de découvrir que la France a voté le droit des femmes en 1944, se classant 56ème, bien après la plupart des pays européens qui l'avaient fait après 1918. Il cite : "on arrive en 56e position la France pratiquement toute l'Europe avait voté le vote des femmes après la guerre de 14 donc en 1918 et nous on arrive en en 44 donc il y a un truc et je me suis dit qu'est-ce qui a buggé ?".
- Les suffragettes et la violence : L'étonnement face à la violence subie par les suffragettes anglaises, contraintes d'apprendre le jiu-jitsu pour se défendre contre la police, est souligné : "j'ai surtout été très étonnée par euh les suffragettes anglaises et par cette violence invraisemblable les suffragettes anglaises sont régulièrement arrêtées et violentées par les forces de l'ordre et certaines d'entre elles apprennent le jug dessus afin de pouvoir terrasser les policemanes troposlés elles apprennent le jug dessus pour pouvoir se défendre".
- Le combat permanent : Anne-Cécile Mailfert insiste sur la nécessité d'une vigilance constante : "faut rester vigilante et il faut continuer aussi à se battre aujourd'hui et peut-être dans les années à venir aussi pour défendre nos droits donc il faut pas penser que ce qu'on a une fois qu'on l' on l'a pour toujours l'histoire des femmes elle montre qu' a des moments c'était mieux c'était moins bien et puis en fait les femmes elles ont dû se bagarrer pour faire en sorte d'être les égals des hommes".
- Absence de musée de l'histoire des femmes : L'absence d'un lieu institutionnel dédié à l'histoire des femmes et du féminisme en France est un fait marquant, contrastant avec l'existence de musées sur des sujets très variés. Anne-Cécile Mailfert mentionne : "il y a je sais pas combien de musées du sabot du Camemberbert maison de l'eau de la terre de la mer de tout ce que vous voulez mais il y a pas de musée des femmes il y a pas de musée de l'histoire des femmes en France il y a pas de musée de l'histoire du féminisme encore moins".
- L'égalité de droit vs. l'égalité réelle : Il est clairement établi que l'égalité légale ne se traduit pas toujours en égalité dans la vie de tous les jours. Anne-Cécile Mailfert explique : "dans la Constitution française c'est écrit que globalement je le pour résumer on n pas le droit de discriminer quelqu'un en fonction de son sexe donc normalement quand on est une femme ou un homme en France on a le même droit dans la loi après comme vous avez pu le constater par vous-même malheureusement dans la vraie vie c'est pas tout à fait comme ça".
- La sexualité comme point de cristallisation des inégalités : L'expérience personnelle d'Anne-Cécile Mailfert au collège autour de la question de la masturbation féminine illustre comment la sexualité peut révéler et exacerber les inégalités de genre et entraîner des violences. Elle décrit le harcèlement subi : "les insultes ont commencé à fuser contre moi... j'ai dû changer de collège parce qu'en fait j'étais insultée tous les jours tous les matins tous les midis tous les soirs dès que j'étais dans le couloir toutes les classes c'était Anne Cécile qui avait dit "Ah et du coup avec des tas d'insultes comme vous pouvez vous imaginer"".
- Le choix du compagnon comme acte féministe (pour les hétérosexuelles) : Anne-Cécile Mailfert insiste sur l'importance pour les femmes hétérosexuelles de choisir un partenaire qui ne cherche pas à les dominer ou à minimiser leurs ambitions : "le plus important si vous êtes hétérosexuel c'est de bien choisir votre mec ça c'est vraiment la base".
- Les hommes féministes comme "alliés" : Le rôle des hommes dans le féminisme est vu comme complémentaire à celui des femmes, axé sur le soutien, la remise en question des normes masculines et l'éducation des autres hommes. Anne-Cécile Mailfert affirme : "les hommes doivent être féministes et doivent se battre à nos côtés mais ils font pas le même job que nous".
- Le masculinisme expliqué par les élèves : Les élèves démontrent une bonne compréhension du masculinisme, le décrivant comme une autopression masculine à correspondre à un idéal de force, de dominance et de non-émotion. Une élève le définit comme : "quand les hommes se mettent une sorte de carapace qui font qui moi je suis plus fort moi je gagne l'argent moi je porte tous les tout le fardeau du monde sur moi moi je suis C'est pas quelque chose c'est très très proche de ça".
- Danger des algorithmes et des contenus régressifs : Il est souligné que les algorithmes des réseaux sociaux ciblent particulièrement les jeunes garçons avec des contenus masculinistes et les jeunes filles avec des contenus prônant des rôles traditionnels et soumissifs, contribuant à une régression potentielle de la société. Jean-Frédéric Thibau s'alarme : "ce qui est très dangereux c'est qu'on voit par la suite non seulement moi il y a quelques années je me disais mais ils sont ils sont ils sont malades ils sont pas bien et en fait malheureusement il y en a beaucoup et puis ils ciblent beaucoup les les hommes et les garçons et on voit aussi qu'aujourd'hui c'est une espèce de culture hyper macho qui revient".
Conclusions :
La discussion révèle que malgré des avancées significatives dans l'acquisition de droits, notamment le droit de vote, les femmes en France continuent de faire face à des inégalités profondes, ancrées dans les normes sociales et les comportements quotidiens.
L'histoire du féminisme est une histoire de lutte constante et la vigilance reste primordiale face aux tentatives de remise en cause des acquis.
L'engagement des hommes, en tant qu'alliés, est essentiel pour faire progresser l'égalité, notamment en travaillant sur la déconstruction des stéréotypes de masculinité.
Enfin, les réseaux sociaux apparaissent comme un nouveau champ de bataille, où la propagation de discours masculinistes et anti-féministes représente une menace sérieuse pour l'avenir de l'égalité des genres.
L'éducation et la sensibilisation, comme le montre l'engagement des élèves présents, sont cruciales pour contrer ces tendances régressives.
Tags
Annotators
URL
-
-
www.youtube.com www.youtube.com
-
Document de synthèse : Analyse des sources sur la protection de l'enfance et les enjeux démocratiques
Ce briefing document analyse les thèmes principaux, les idées essentielles et les faits les plus marquants issus des sources fournies, principalement centrées sur le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les défaillances de la protection de l'enfance en France, ainsi que sur des discussions autour de la "conception narrative de la vérité" et de la proposition de loi PLM.
Thèmes principaux :
- Les défaillances structurelles de la protection de l'enfance en France : Le rapport de la commission d'enquête met en lumière un système "profondément et structurellement dysfonctionnel", caractérisé par un "échec des politiques de protection de l'enfance", admis même par le gouvernement. Les "scandales de maltraitance et les défaillances répétées" révèlent des "dysfonctionnements très profonds".
- Le désinvestissement historique de l'État et l'opacité du système : L'État est accusé d'avoir "toujours refusé de voir et de prendre en charge cette question", déléguant historiquement cette politique publique et ne s'étant "jamais regardé" sur ses propres responsabilités. Cette délégation a créé un "millefeuille de responsabilité mêlant département, association, secteur privé qui conduit à ce que personne ne soit responsable de rien". L'opacité du système, caractérisée par une "omerta", rend les enquêtes extrêmement difficiles.
- Le manque de moyens et ses conséquences dramatiques : Le système souffre d'un "manque de moyens criant", entraînant des conditions d'accueil déplorables, notamment dans les pouponnières où les normes d'encadrement sont jugées insuffisantes ou inexistantes pour les plus âgés. Les conséquences pour les enfants placés sont alarmantes, avec des chiffres édifiants concernant leur santé et une espérance de vie inférieure de 20 ans.
- La "conception narrative de la vérité" et ses implications politiques et judiciaires : La phrase des juges concernant les déclarations de Marine Le Pen comme relevant d'une "conception narrative de la vérité" est analysée comme un refus d'entrer dans la démarche judiciaire d'établissement des faits, préférant un récit politique. Ce phénomène est comparé à la "trumpisation de la vie publique" et à la post-vérité, où le récit tend à remplacer les faits objectifs.
- La proposition de loi PLM et le mode de scrutin dans les grandes villes : La proposition de loi visant à modifier le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille soulève un débat sur le retour au droit commun, la lisibilité du vote et les motivations électoralistes de cette réforme, soulevant des divisions au sein de la classe politique.
- Idées et faits les plus importants :
- Rapport de la commission d'enquête parlementaire :
- Titre : "Protection de l'enfance : les défaillances de l'Etat".
- Contenu : 523 pages, 83 heures d'audition, 126 personnes entendues, 7 déplacements, 92 recommandations.
- Constat : "Notre République a failli à protéger les plus vulnérables", "échec de la protection de l'enfance", "action publique profondément et structurellement dysfonctionnelle".
- Responsabilité : L'État "a toujours refusé de voir et de prendre en charge cette question", un "millefeuille de responsabilité" où "personne ne soit responsable de rien".
- Conséquences : "machine à broyer de l'humain", espérance de vie inférieure de 20 ans, deux fois plus de maladies cardio-vasculaires et de cancers, onze fois plus de démences chez les enfants placés.
- Conditions d'accueil : Normes d'encadrement insuffisantes (1 adulte pour 6 bébés en journée, 1 pour 30 la nuit) et aucune norme pour les 3-18 ans, favorisant le secteur privé lucratif et l'intérim. Témoignages d'enfants "tristes", qui "ne jouent plus", "ne pleurent plus car personne ne venait à leur secours".
- Propositions : Réformer le pilotage, augmenter les moyens via une loi de programmation pluriannuelle, renforcer les contrôles et les rendre plus indépendants (contrôle au moins tous les 2 ans, contre tous les 10 ou 15 ans actuellement), mieux former et encadrer le personnel, créer une commission de réparation pour les enfants victimes.
- Accueil du rapport : Accueilli avec "espoir et prudence", crainte d'un "nième rapport qui soit émis sans pouvoir définir clairement où sont les responsabilités".
- Importance de l'historique : L'État a toujours délégué cette politique publique, passée de la charité à un secteur associatif professionnalisant, avec une décentralisation qui a entraîné un "empilement de compétences".
- Opacité et omerta : Difficulté à enquêter due à un "mur du silence absolument énorme", une "omerta" au sein des conseils départementaux et des structures.
- Témoignages : Exemples de Malakaille (enfant de 7 ans mort malgré le suivi de l'ASE), Marina (enfant morte en 2009 malgré des rapports dénonçant les défaillances), Mamie Diara (ancien enfant placé ayant subi de la maltraitance en foyer, soulignant l'importance de l'accès aux droits et la connaissance de ceux-ci par les enfants).
- La situation à Marseille : 90% des foyers dépendant de l'aide sociale à l'enfance seraient des centres de recrutement pour les proxénètes.
- L'accès aux droits : Les enfants placés ou dans leur famille d'origine "souffre d'un manque de moyen pour signaler toute forme de maltraitance". Proposition de rendre obligatoire l'assistance par avocat devant le juge des enfants, mesure qui n'a pas été adoptée malgré plusieurs tentatives.
- La question de la compétence départementale : Le cas de Châteauroux (60 enfants placés sans agrément dans des familles d'accueil maltraitantes par l'ASE du Nord) est emblématique des défaillances de contrôle et de la possible "jugé partie" du département dans l'agrément et le contrôle. Proposition de créer une commission de contrôle indépendante et de permettre aux parlementaires de visiter, y compris de manière inopinée.
- Les familles d'accueil : Le cas de Châteauroux n'impliquait pas des assistants familiaux agréés mais des personnes non habilitées. Nécessité de revaloriser les salaires des assistants familiaux et de repenser l'organisation des séjours de répit. Proposition d'ouvrir l'accueil à "tous" (avec labellisation et sécurisation) et de ne pas se limiter aux modèles traditionnels.
- Les foyers : Proposition d'une loi de programmation sur 5 ans pour former plus d'éducateurs spécialisés, résoudre la crise des vocations et mettre en place un fond d'urgence.
- L'adoption : La proposition de Catherine Vautrin de favoriser l'adoption des enfants placés est jugée pertinente pour les pupilles mais ne concerne qu'une petite partie des enfants sous protection (350 000 mesures au total).
- La sécurité des données : Les données des enfants confiés et des associations ne sont pas suffisamment sécurisées.
- Interdiction des bébés en foyers : Proposition d'interdire l'accueil des enfants de 0 à 3 ans en foyers d'ici 5 ans.
- Financement : L'investissement dans l'enfance, notamment la prévention, est jugé indispensable malgré les déficits, car les études montrent que les problèmes de santé liés aux défaillances coûtent déjà 38 milliards par an.
- La "conception narrative de la vérité" :
- Source : Jugement de Marine Le Pen et de ses coaccusés, notamment la phrase : "les déclarations des prévenus relèvent d'une conception à tout le moins narrative de la vérité".
- Analyse : Refus de la part de la défense d'entrer dans le processus judiciaire d'établissement des faits, préférant un récit politique et une "zone de non-droit" extrajudiciaire.
- Comparaison : Parallèle avec les "alternative facts" de Donald Trump et la "trumpisation de la vie publique", où le populisme refuse les médiations judiciaires et préfère la mise en scène de points de vue.
- Conséquence : Le récit remplace les faits, menace les piliers de la vérité (justice, presse, science).
- Discours réactionnaire : Lien avec un discours plus large (présent aux États-Unis et en Russie) sur la décadence de l'Occident libéral, où les piliers de la démocratie sont considérés comme des freins au capitalisme. Ce discours basé sur l'émotion, l'identité et la morale plutôt que sur les faits est une "offensive" menaçante.
- Le courage des juges : Les juges, en affirmant leur position dans un délibéré détaillé, font une "œuvre pédagogique" et de "salut public" face à cette déconstruction de la vérité.
- La proposition de loi PLM :
- Objet : Changer le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille pour revenir au droit commun, où les électeurs votent directement pour les conseillers municipaux qui élisent ensuite le maire.
- Arguments en faveur : Revient au droit commun, 9 habitants sur 10 seraient favorables au changement, taux d'abstention plus élevé dans ces villes.
- Arguments contre : Manœuvre électoraliste ("loi de convenance personnelle" pour Rachida Dati), absence de concertation, ne résout pas le problème de la prime majoritaire, crée un statut spécifique pour ces communes.
- Timing : Modifier les règles à moins d'un an des municipales est critiqué, bien que des exemples historiques existent (loi de 1982 adoptée moins de 3 mois avant les élections de 1983).
- Divisions politiques : Soutenue par le Premier ministre, Rachida Dati, le RN et LFI. Opposée par les communistes, et divisant les Républicains et le Parti socialiste.
- Avenir de la loi : Probable adoption à l'Assemblée Nationale, opposition possible au Sénat, puis discussion en commission mixte paritaire. Possible saisine du Conseil d'État et du Conseil Constitutionnel.
Citations pertinentes :
- "Notre République a failli à protéger les plus vulnérables." (Première phrase du rapport de la commission d'enquête)
- "l'échec de la protection de l'enfance dans notre pays." (Catherine Vautrin, ministre des Solidarités)
- "un trou noir de la République." (Thibault Enoc, journaliste)
- "une action publique profondément et structurellement dysfonctionnelle." (Rapport de la commission d'enquête)
- "un millefeuille de responsabilité mêlant département, association, secteur privé qui conduit à ce que personne ne soit responsable de rien." (Thibault Enoc, journaliste)
- "une machine à broyer de l'humain." (Thibault Enoc, journaliste)
- "les bébés qu'on a vu et qui avaient 3 mois pour certains on a vu des enfants à l'étage qu'on ne descendait pas parce qu'il y avait pas de bras pour les sortir au sens de les promener ces enfants sont concrètement tristes ils ne jouent plus c'est des enfants qui parfois ne pleurent plus quand ils se font mal des bébés qui ne pleurent plus car personne ne venait à leur secours quand ils pleuraient." (Thibault Enoc, journaliste)
- "l'État a toujours délégué cette politique publique ça permet de dire que les responsabilités en fait il n'a on a passé les décennies à ne pas regarder que l'État était totalement désinvesti c'est pour ça que je parle d'un impensé des politiques publiques de la protection de l'enfance." (Isabelle Santiago, rapporteur de la commission d'enquête)
- "il existe une omerta pas simplement au niveau de des conseils départementaux mais aussi au sein des structures de l'aide sociale dans l'enfance." (Claude Ardide, grand reporter)
- "90 % des foyers qui dépendent de l'aide sociale de l'enfance sont des centres de recrutement pour les proxénètes avec des gamines qui ont moins de 15 ans." (Claude Ardide, grand reporter, citant la chef du parquet mineur de Marseille)
- "exercer un droit c'est avant tout le connaître et donc il faut des relais de transmission de ces droits fondamentaux." (Sarah Despré, avocate)
- "les déclarations des prévenus relèvent d'une conception à tout le moins narrative de la vérité." (Extrait du jugement des juges)
- "la conception narrative de la vérité c'est qu'on raconte une histoire." (Christian Salmon, écrivain et chercheur)
- "On a là un symptôme de la trumpisation de la vie publique et en particulier de la justice." (Christian Salmon, écrivain et chercheur)
- "le récit remplace les faits." (Christian Salmon, écrivain et chercheur)
- "c'est la grande nouveauté de l'époque hein c'est-à-dire que jusqu'à présent il y avait une sorte de consensus entre le développement économique le capitalisme et la démocratie euh tous ces théoriciens dont vous parlez ont brisé ce lien." (Christian Salmon, écrivain et chercheur)
- "c'est une manœuvre électorale et comme toute manœuvre électorale c'est une basse manœuvre." (Céline Vieux, députée socialiste)
Ce briefing met en évidence la gravité de la crise de la protection de l'enfance en France, les manquements de l'État, et la complexité des réformes nécessaires.
Il souligne également les enjeux démocratiques liés à la vérité et à la manière dont les récits peuvent affecter le débat public et la justice.
Enfin, il illustre les tensions politiques autour de la réforme du mode de scrutin dans les grandes villes.
-
- Mar 2024
-
docdrop.org docdrop.org
-
Résumé de la vidéo [00:00:05][^1^][1] - [00:21:35][^2^][2]:
Cette vidéo présente un débat sur l'introduction de l'uniforme à l'école en France, abordant les perspectives historiques, politiques et éducatives. Les intervenants discutent des implications sociales, de la laïcité et de l'égalité, ainsi que de l'impact potentiel sur les élèves et le système éducatif.
Points forts: + [00:00:05][^3^][3] Introduction du débat * Débat sur l'uniforme scolaire + [00:01:08][^4^][4] Arguments pour l'uniforme * Solution aux problèmes de l'école * Laïcité et disparités sociales + [00:02:51][^5^][5] Perspectives des invités * Porte-parole du RN, député, proviseur adjoint et professeur + [00:10:02][^6^][6] Impact de l'uniforme * Égalité visuelle et réduction du harcèlement + [00:15:10][^7^][7] Position du gouvernement * Opposition à l'obligation nationale + [00:19:00][^8^][8] Historique de l'uniforme * Brève adoption sous Napoléon et blouse sous la Troisième République Résumé de la vidéo [00:21:37][^1^][1] - [00:43:48][^2^][2] : La vidéo discute de l'introduction de l'uniforme scolaire en France, abordant les inégalités sociales, la laïcité, et l'impact des réseaux sociaux sur les jeunes. Elle souligne les défis auxquels sont confrontés les établissements scolaires face aux pressions identitaires et religieuses.
Points forts : + [00:21:37][^3^][3] Uniforme scolaire en France * Viser l'égalité sociale * Réduire les inégalités visibles + [00:23:04][^4^][4] Laïcité et éducation * Signalements d'atteintes à la laïcité * Influence des réseaux sociaux + [00:25:47][^5^][5] Pressions identitaires * Augmentation des signalements liés aux tenues religieuses * Défis pour les chefs d'établissement + [00:34:36][^6^][6] Politique et gouvernance * Discussion sur la présidentialisation du système * Rôle du Premier ministre et du président Résumé de la vidéo [00:43:50][^1^][1] - [00:56:54][^2^][2]:
La vidéo discute des défis politiques en France, notamment les tensions au sein de la majorité gouvernementale et les perspectives d'avenir après le mandat actuel du président. Elle aborde également les implications philosophiques et sociales de la réforme des retraites.
Points forts: + [00:43:50][^3^][3] Tensions politiques * Remerciements aux parlementaires * Unité fragile de la majorité + [00:45:00][^4^][4] Soutien tiède * Réactions réservées des alliés politiques * Critiques de la réforme des retraites + [00:47:01][^5^][5] Avenir de la macronie * Spéculations sur la survie politique post-Macron * Comparaisons avec le gaullisme + [00:48:01][^6^][6] Enjeux démographiques * Augmentation de l'espérance de vie * Impact sur la retraite + [00:51:55][^7^][7] Climat social tendu * Risque de grèves et de mouvements sociaux * Craintes de blocages stratégiques
-
- Feb 2024
-
docdrop.org docdrop.org
-
Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:24:29][^2^][2] :
Cette vidéo traite du trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), un trouble qui touche environ 5% des enfants d'âge scolaire et qui se caractérise par des difficultés à se concentrer, à se contrôler et à s'organiser. La vidéo explique les causes, les symptômes, le diagnostic, le traitement et les conséquences du TDAH, ainsi que les moyens d'améliorer ses capacités attentionnelles.
Points clés : + [00:00:39][^3^][3] Le TDAH, un trouble méconnu et mal compris * Souvent confondu avec un problème d'éducation ou une mode * Nécessite un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée * Peut être perçu comme un avantage dans certains contextes + [00:04:49][^4^][4] Le diagnostic du TDAH, une étape cruciale pour les familles * Permet de soulager la culpabilité et le stress des parents * Permet d'obtenir des aménagements scolaires et des aides * Permet de prévenir les risques de dérives et de maltraitance + [00:10:09][^5^][5] Le traitement du TDAH, une combinaison de médicaments et de psychothérapie * Le méthylphénidate, un psychostimulant qui agit sur la dopamine * La guidance parentale, une psychothérapie qui aide les parents à mieux comprendre et accompagner leur enfant * Le suivi médical, une surveillance régulière des effets secondaires et de l'évolution du trouble + [00:15:01][^6^][6] L'apprentissage de l'attention, une compétence à développer chez tous les élèves * L'attention, une capacité qui se travaille et qui se régule * L'intention, une stratégie qui permet de se concentrer sur un objectif * Le circuit de la récompense, un mécanisme qui peut favoriser ou perturber l'attention * Les écrans, une source de distraction qui peut sur solliciter le circuit de la récompense
Tags
Annotators
URL
-
- May 2020
-
-
à 16.14
https://youtu.be/-HrTF_iQoH0?t=1007
cinquième semaine de confinement les écoles sont fermées l'enseignement se fait à distance le maintien de la continuité pédagogique coûte que coûte adil ministère de l'éducation nationale comment ça se passe à nanterre allez venez avec moi on va retrouver à la famille zaoui chez les as oui on se lève comme pour un jour d'école bonjour dit comment vas tu as bien dormi c anderson le plus grand qui chapeaute les devoirs du petit dernier en ce1 ce jour là on découvre ensemble le message du maître de moussa
j'en profite pour remercier tous les parents tous les grands frères toutes les grandes soeurs qui vous aident car sans eux je ne pourrais pas m'en sortir je vous enverrai un programme le programme de la journée le matin vers 8h30 à 9h et j'enverrai le corriger en fin de journée comme je voulais déjà répété souvent vous faites au mieux surtout vous ne vous stressez pas si vous n'arrivez pas terminées dans la journée vous pouvez continuer à la maison on a établi un programme de travail il ya un travail d'écriture chaque jour les offres devront faire une ou deux pages de leurs cahiers d'écriture il n'est pas nécessaire docteur plus il faut préférer la qualité à la quantité non ça qui fait ça aux outils dans les tâches décrit avec eux ont reçu notification qui 3 sekai des trois cahiers et après on commence à y voir était qu'on a fini dans votre photo au point que des trucs qu'on prend ici
le confinement révèle la fracture numérique chez les as oui il n'y a qu'un seul ordinateur pour quatre élèves à la maison alors yolande doit organiser le roulement le matin les deux points qui font les devoirs avec le pc portable pour pouvoir laisser l'ordinateur aux deux plus grands l'après midi parce que il y a les obstacles matériels il y a le niveau scolaire aussi violente s'appuie sur les aînés pour faire l'école sans eux elle n'y arriverait pas fait bien les choses je paie des mousses à elle les invite je peux pas les aider parce qu'ils sont au collège je suis pareil au collège donc c'était du mois difficiles comment les coachs et comment voir si l'on fait les devoirs cisaille d'anglais et oui si combattre les inégalités sociales et scolaires était déjà difficile dans une salle de classe l'exercice s'avère plus périlleux encore avec l'enseignement à distance et pourtant bout ça s'applique dans le travail d'écriture un seul roi du qu'un minuscule fermé appliqué malgré les obstacles yolande met un point d'honneur à ce que les enfants ne décroche pas pendant le confinement je veux que mes enfants une nouvelle quelqu'un résille bon boulot ils font dieu c'est très important pour qu'ils arrivent un peu loin m.moussa parce que il est devenu conduit dose tu veux tu as fait voir plus tard bons d'état d'être violent nous confiera qu'elle enverra ses enfants à l'école lors du déconfinement à partir du 11 mai parce qu'il faut bien qu'il reste au niveau elle ne cache pas non plus un sentiment d'angoissé
-
La famille n'a plus internet en plein confinement
-