16 Matching Annotations
  1. Jun 2025
    1. Note de synthèse : "Le Gaslighting, outil de pensée et arme d’émancipation" - Hélène Frappat

      • Cette note de synthèse s'appuie sur une retranscription d'une conférence donnée par Hélène Frappat, philosophe, traductrice et écrivaine, autour de son essai "Le Gaslighting ou l'art de faire taire les femmes" (2023).

      L'intervention explore la notion de "gaslighting" non seulement comme concept psychologique, mais aussi comme outil philosophique et politique pour comprendre les mécanismes de manipulation, de déshumanisation et de destruction du langage.

      Thèmes principaux et idées clés :

      1. Le Gaslighting : Un concept philosophique et politique issu du cinéma

      • Origine du terme : Le terme "gaslighting" provient directement du film éponyme de George Cukor (1944), lui-même une adaptation d'une pièce de théâtre. Le film met en scène la manipulation d'une femme par son mari qui la convainc qu'elle est folle, notamment en abaissant l'intensité des lampes à gaz (d'où le nom) et en niant la réalité de ses perceptions.
      • Fonctionnement du gaslighting : Il s'agit d'une destruction du langage humain et du sens commun, une "déliaison" du langage. Le but est de "tuer l'autre dans le langage", de le faire douter de sa propre perception du réel, de le rendre fou ou docile. Frappat souligne que le gaslighting n'est pas tant une question d'intentionnalité psychologique que de mécanismes de pouvoir.
      • Dimension politique du gaslighting : Hélène Frappat étend le concept au-delà des relations interpersonnelles pour l'appliquer à la sphère politique. Elle cite des exemples contemporains comme le macronisme ("bienveillance" détournée de son sens) ou le négationnisme ("qui se souvient des Arméniens ?"), où des mots sont volés, des faits niés, et des réalités alternatives imposées. Elle affirme que le négationnisme est une forme de gaslighting.

      2. Le cinéma comme outil de pensée et de révélation

      • Le cinéma comme "thatrum" : Reprenant l'étymologie du mot "théâtre" (le lieu où l'on regarde), Frappat insiste sur le cinéma comme "lieu du regard", de la "convergence des regards", et donc comme lieu de la pensée et du désir. Elle critique l'utilisation réductrice du cinéma comme simple illustration d'idées.
      • "Les films nous regardent" : Le cinéma n'est pas passif ; il nous confronte, nous interroge et révèle des enjeux très contemporains. Elle analyse le film Gaslight de Cukor comme une réflexion sur le mariage traditionnel comme "maison de l'horreur" et un "manuel de déshumanisation" de la femme.
      • Révolutionner le regard : Le film Basic Instinct de Paul Verhoeven est présenté comme un contrepoint à Vertigo d'Hitchcock. Si dans Vertigo, l'héroïne est "regardée" (et tuée), dans Basic Instinct, l'héroïne "regarde" (et tue), incarnant l'émancipation par le regard et la voix. La "chatte" de Sharon Stone devient un "regard qui nous regarde", un lieu de subjectivité qui tue, une subversion de la prédation du regard masculin.

      3. Le lien entre violence conjugale et violence politique : La voix de la femme niée et réappropriée

      • La voix comme enjeu de pouvoir : L'étranglement de la voix est un thème central. Le film Gaslight montre comment la voix d'Ingrid Bergman est progressivement éteinte, du contenu de ses phrases à la tonalité de son son. Ce mécanisme d'étouffement de la voix féminine est historique.
      • La généalogie de la voix féminine répugnante : S'appuyant sur les travaux d'Anne Carson (The Gender of Sound), Frappat retrace la longue histoire de la dénégation de la voix féminine dans la philosophie grecque, notamment chez Aristote. Celui-ci, par une "pseudo-analogie" absurde entre la machine à tisser et les testicules, lie la voix grave (masculine) à la suprématie politique et la voix aiguë (féminine, homosexuelle, des "calamites") à l'absence d'autorité. La voix de la femme est perçue comme un "flux" lié au corps (utérus, menstruations, larmes), donc impur et répugnant, devant être verrouillé.
      • Le silence comme "cosmos" de la femme : Citant Sophocle ("le silence est le cosmos de la femme"), Frappat souligne que le silence a longtemps été la "loi" imposée aux femmes.
      • L'acte de "pleurer à la place de" : L'écrivaine se voit comme celle qui "pleure à la place de" (référence à Something's Got to Give de Cukor), non pas pour une écriture larmoyante, mais pour incarner un travail d'empathie, de se mettre à la place de l'autre, dévoyé par des discours politiques comme celui de Macron sur la "bienveillance".

      4. La méthode d'écriture : La "nonfiction" et l'analogie comme mode de pensée

      • La forme comme méthode : Pour Hélène Frappat, la méthode d'écriture est intrinsèquement liée à la forme. Elle se reconnaît dans le genre de la "nonfiction" (Rebecca Solnit, Anne Carson), qui transgresse les frontières des genres littéraires et mélange roman, essai, traduction, et critique cinématographique.
      • La démarche analogique : Sa pensée est profondément analogique, cherchant à "faire le lien" entre des domaines, des époques et des œuvres apparemment disparates (philosophie de Kant, tragédie grecque, films hollywoodiens, littérature enfantine comme Fantomette). Elle rejette les hiérarchies bourgeoises du "bon goût" et la chronologie linéaire.
      • L'écriture comme acte de résistance : L'écriture, en particulier le fait de "dire la vérité" et de "témoigner" (comme le journal dans 1984 d'Orwell), est une arme contre le gaslighting. La "suspension consentie de la croyance" (Coleridge), permise par l'ironie, est une manière de ne plus consentir aux récits qui nous nient.
      • L'incarnation et le présent de l'œuvre : Les œuvres, qu'elles soient antiques ou contemporaines, existent au présent pour le lecteur. L'écrivain donne corps aux personnages, les rendant plus réels que certaines personnes.

      Citations marquantes :

      • "Le gaslighting, c'est l'art de faire taire les femmes."
      • "Les films nous regardent."
      • "Le livre [Gaslighting] est autant une enquête qu'une méthode de combat contre les pratiques de gaslighting contemporaines."
      • "La question c'est pas Célan et ce poète grec, la question c'est le lien en fait." (Anne Carson)
      • "Est-ce que je peux pleurer pour toi ?" (Something's Got to Give) – l'épigraphe de Trois femmes disparaissent.
      • "La voix d'une femme est une partie intime." (Les talibans, écho à Aristote)
      • "Le silence est le cosmos de la femme." (Sophocle)
      • "Le plus grand film jamais réalisé sur le mariage, c'est un film d'horreur." (Sur Gaslight de Cukor)
      • "L'intentionnalité, ça nourrit des pensées du péché, c'est pas mon sujet. Et par ailleurs, je ne m'intéresse pas à la psychologie, et George Cukor non plus. Parce que la psychologie nous éloigne de la politique."
      • "Il faut être deux pour commencer à parler, sinon on est fou." (Wittgenstein)
      • "Écrire c'est pas mettre des mots les uns à côté des autres comme on tisse un collier de perles." (Henry James)
      • "La question c'est est-ce que ce qu'elle [Monique Wittig] va dire est intéressant ou pas." (Deleuze)

      En résumé, Hélène Frappat propose une exploration riche et transversale du gaslighting, en le dépeignant comme une violence fondamentale qui s'exerce sur le langage, la perception du réel et la subjectivité, particulièrement celle des femmes.

      Son approche, qui embrasse philosophie, cinéma, littérature et histoire, vise à déconstruire ces mécanismes pour mieux les combattre, en plaçant la forme, le lien, l'empathie et la résistance de la voix au cœur de sa démarche intellectuelle et créative.

  2. May 2025
    1. Note de Synthèse : La Lutte pour le Droit de Vote des Femmes Européennes

      Source : Extraits du documentaire "Citoyennes ! | Documentaire complet LCP"

      Introduction

      • Le documentaire "Citoyennes !" retrace l'histoire complexe et souvent tumultueuse de l'accès des femmes européennes au droit de vote, depuis la Révolution française jusqu'à la fin du XXe siècle.

      Il souligne que cette histoire est loin d'avoir été un "long fleuve tranquille", marquant une lutte acharnée menée par des groupes de femmes (avec le soutien de quelques hommes) pour faire reconnaître leur statut de citoyennes à part entière.

      Le documentaire explore les raisons de la longue hésitation des pays européens à accorder ce droit, la manière dont les femmes "citoyennes sans citoyenneté" ont participé à la vie politique et sociale, et les figures marquantes de ce combat.

      Thèmes Principaux et Idées Clés

      Une Lutte Ancienne et Persistante :

      La participation des femmes à la vie publique et politique remonte bien avant la Révolution française, avec des figures historiques comme Jeanne d'Arc (bien que récupérée par le roman national) et des centaines d'autres femmes combattantes au Moyen-Âge.

      À partir de la fin du XVIIe et début du XVIIIe siècle, les salons littéraires et scientifiques tenus par des aristocrates et grandes bourgeoises offrent un espace de débat où les femmes peuvent s'exprimer sur un pied d'égalité avec les hommes.

      La Révolution Française : Un Moment Crucial mais Limité :

      La Révolution française marque l'émergence des premières militantes au sens propre du terme, souvent issues des milieux populaires et de la petite bourgeoisie, comme les "dames de la halle" ou les "Poissardes".

      Elles sont les premières pétitionnaires à plaider la cause du peuple, bien que leur mouvement soit plus axé sur des besoins fondamentaux comme "du pain pour le peuple, du pain pour leurs enfants" que sur un féminisme politique.

      Les "citoyennes tricoteuses", assistant aux procès, symbolisent la présence féminine dans l'espace public, même sans droit de parole initialement.

      Elles sont dépeintes de manière négative dans la propagande royaliste.

      Des figures marquantes comme Olympe de Gouge ("l'autrice de la déclaration des droits de la femme, qui est vraiment le premier manifeste féminin"), guillotinée pour ses idées, montrent l'engagement politique radical mais aussi ses dangers.

      D'autres militantes comme Manon Roland, Théroigne de Méricourt, Claire Lacombe et Pauline Léon plaident notamment pour le droit des femmes à l'autodéfense et à s'armer face aux violences.

      Cependant, la Révolution française n'apporte pas de gains significatifs pour les femmes en termes de droits politiques. S'ensuit un "grand renfermement des femmes" qui préfigure la révolution conservatrice napoléonienne.

      Le Code Civil de Napoléon (1804) : La Légalisation de l'Enfermement Domestique :

      Le Code Civil de 1804 établit un cadre légal qui confine les femmes à la sphère domestique, limitant leur liberté et leurs droits.

      "on va même créer un cadre légal à cet enfermement des femmes qui vont être dès lors complètement cantonné à la sphère domestique [...] ce qui va être traduit en fait en texte avec le code civil de Napoléon en en 1804". Ce code est également la traduction des mœurs et coutumes de l'époque.

      L'Émergence du Mouvement Suffragiste au XIXe Siècle :

      La Révolution de 1830 ouvre les consciences, et des femmes commencent à s'organiser en groupes en France, en Angleterre et dans d'autres pays européens.

      Les suffragistes militent pour deux droits fondamentaux : le droit de vote ("le suffrage") et le droit d'être élue. Jeanne Deroin est la première Française à se présenter à une élection législative en 1849.

      Le sujet du droit de vote des femmes est mis sur la table à partir de 1848, avec des auteurs féminins et masculins qui s'en emparent dans la presse.

      Divergences et Soutiens au XIXe Siècle :

      George Sand, figure féminine majeure du XIXe siècle, bien que provocatrice sur le plan des mœurs ("s'habille en pantalon qui fume le cigare qui revendique des amours homosexuels lesbiennes et cetera"), est contre le vote des femmes, estimant qu'elles ne sont pas assez éduquées et que la priorité doit être les droits civils.

      Elle craint que leur vote ne soit influencé par leur mari ou l'Église.

      Victor Hugo, en revanche, est un fervent défenseur du droit des femmes, exprimant son soutien publiquement, notamment lors d'un banquet républicain en 1872.

      Figures Pionnières du Féminisme :

      Hubertine Auclert est la première militante à se déclarer "féministe" en France.

      Elle rejoint la Ligue française pour le droit des femmes en 1877 et milite pour le droit de vote, l'indépendance financière, la séparation des biens et la féminisation de certains mots.

      Elle se présente symboliquement aux élections législatives en 1910. "Une République qui maintiendra les femmes dans une condition d'infériorité ne pourra pas faire les hommes égaux".

      Le Mouvement Britannique des Suffragettes : Radicalisme et Action Directe :

      Organisées depuis le milieu du XIXe siècle, les femmes britanniques, inspirées notamment par les campagnes de John Stuart Mill pour le droit de vote des femmes, intensifient leur action.

      En 1897, plusieurs groupes se fédèrent pour former la National Union of Women's Suffrage Societies (NUWSS). John Stuart Mill dépose régulièrement des propositions de loi pour le vote des femmes au Parlement, sans succès.

      Lassées du pacifisme, les suffragettes, menées par Emeline Pankhurst et ses filles, adoptent des méthodes plus radicales au début du XXe siècle.

      Leur slogan est "Des actes, pas des mots".

      Elles mènent des actions directes, parfois violentes :

      incendies, explosions, bris de vitres, coupure de fils téléphoniques, incendie de boîtes aux lettres. Ces actions les rendent impopulaires en Europe.

      Elles recourent à la grève de la faim en prison, entraînant des gavages forcés ("aujourd'hui on appellerait ça un viol finalement puisque c'est l'intrusion violente d'un corps étranger dans le corps d'une femme sans son consentement"). Ces violences institutionnelles choquent l'opinion publique.

      L'action la plus spectaculaire est celle d'Émilie Davidson, qui se sacrifie lors du derby de Londres en 1913 pour attirer l'attention sur leur cause.

      "Ces pétroleuses iront jusqu'au suicide politique comme Émilie Davidson qui n'hésite pas en 1913 à se faire piétiner par un cheval de l'écurie du roi George 5 lors du derby de Londres".

      Les Premiers Pays à Accorder le Droit de Vote : Nouvelle-Zélande et Finlande :

      La Nouvelle-Zélande est le premier pays au monde à accorder le droit de vote aux femmes en 1893.

      La Finlande est le premier pays en Europe à accorder le droit de vote et d'éligibilité aux femmes en 1906. "Cela a été possible grâce à des femmes des régions rurales et des villes qui se sont réunies et qui ont dit 'Nous avons une opportunité. Nous sommes en train d'écrire l'histoire.'"

      Une hypothèse avancée pour cette précocité est que ces pays étaient des nations jeunes, imprégnées d'une culture des affaires où le pouvoir politique était peut-être moins central que le pouvoir économique.

      En Finlande, la lutte pour l'indépendance vis-à-vis de l'empire russe a créé un sentiment d'unité, et les femmes jouaient déjà des rôles importants dans la société. Le principe de solidarité a justifié leur participation politique.

      La Première Guerre Mondiale : Un Tournant Ambigü : La déclaration de guerre en 1914 suspend les actions militantes en Europe, les femmes participant à l'effort de guerre (les "munitionnettes").

      Certains hommes proposent le "vote des morts" pour que les femmes puissent représenter les soldats tombés au combat, reconnaissant symboliquement leur présence dans l'espace public.

      Ce vote est adopté au Royaume-Uni et en Belgique.

      Au Royaume-Uni, le droit de vote est accordé en 1918 à certaines catégories de femmes de plus de 30 ans ("soit chef de famille soit épouse de chef de famille propriétaire d'un bien immobilier d'une valeur d'au moins 5 livres par an ou diplômé de l'université").

      Ce geste est présenté comme une récompense pour leur contribution à l'effort de guerre, occultant les années de lutte des suffragettes. Le suffrage égal à celui des hommes n'est obtenu qu'en 1928.

      Dans d'autres pays (Russie, Allemagne, pays d'Europe centrale), le droit de vote est accordé aux femmes après 1918, souvent en lien avec des changements de régime et l'éclatement des empires.

      Les Années de l'Entre-Deux-Guerres : Progrès et Résistances :

      La majorité des pays européens accordent le droit de vote aux femmes entre les deux guerres, parfois sous conditions.

      La France reste l'un des "irréductibles" qui résistent. Plusieurs propositions de loi sont bloquées par le Sénat, qui maintient une vision traditionnelle du rôle des femmes. Un sénateur décrit les mains des femmes comme "admirables et toutes semblables à des oiseaux", faites pour être baisées, pas pour voter.

      Louise Weiss emerge comme une figure clé dans les années 1930, utilisant des méthodes radicales et modernes pour bousculer l'inertie politique (candidatures symboliques, manifestations burlesques, distribution de tracts lors d'événements publics).

      "Elle avait finalement des modes d'action hyper moderne qu'on a pu voir ensuite utilisé par des groupes comme Greenpeace ou les Femon".

      Le Front Populaire (1936) : Une Ouverture Limitée : Pour la première fois, trois femmes entrent au gouvernement sous le Front Populaire, en tant que sous-secrétaires d'État.

      C'est une avancée symbolique. Cependant, Léon Blum, chef du gouvernement, craint le vote des femmes, pensant qu'elles pencheraient vers un vote catholique.

      Il demande aux femmes ministres de renoncer à la question du droit de vote.

      Cette expérience met en évidence la forte hostilité au vote des femmes au sein même du camp majoritaire (communistes, radicaux-socialistes).

      La Seconde Guerre Mondiale et l'Obtention du Vote en France (1944) :

      La déclaration de guerre en 1939 relègue à nouveau le droit de vote des femmes au second plan.

      À partir de 1943, la France Libre à Alger prépare le futur régime. Le Général de Gaulle signe l'ordonnance du 21 avril 1944 accordant aux femmes majeures le droit d'être élues et électrices, sans restriction. "C'est absent des débats. Ça va arriver tardivement en fait dans le discours de du général de Gaulle".

      Le vote est accordé en 1944, et les femmes peuvent voter pour la première fois aux élections municipales et législatives en 1945. La participation des femmes à la Résistance et leur présence accrue dans l'économie de guerre ont contribué à cette décision. "Il est indispensable que les femmes votent, une nécessité absolue, normale, un droit".

      La France, patrie des droits de l'homme, arrive tardivement en comparaison d'autres pays européens. Une explication avancée est que le changement de régime (fin de la IIIe République et passage à un nouveau régime) a créé une opportunité, comme dans d'autres pays.

      La forte présence de figures féminines allégoriques (Marianne) dans l'espace symbolique républicain est vue comme une compensation pour leur absence dans l'espace démocratique réel. "l'omniprésence de ces figures féminines dans l'ordre symbolique républicain c'est une façon de faire oublier leur absence dans l'espace public démocratique".

      La Suisse : Un Cas Particulier de Retardataire : La Suisse est l'un des derniers pays au monde à accorder le droit de vote aux femmes. "C'est vraiment pas une histoire glorieuse".

      Plus de 50 votations ont lieu entre 1919 et 1990 sur le sujet.

      Trois raisons expliquent ce retard : Le système politique de démocratie semi-directe, où le peuple (masculin) est consulté et vote "non" à de nombreuses reprises.

      Une société relativement conservatrice, influencée par le modèle germanique, où la place des femmes est traditionnellement au foyer.

      L'épargne de la Suisse par les guerres mondiales, qui n'a donc pas eu la même dynamique de reconnaissance du rôle des femmes que d'autres pays.

      Le mouvement suffragiste suisse privilégie des méthodes pacifiques, de pétitions et de persuasion, se démarquant de l'action violente des suffragettes anglaises.

      L'avocate Antoinette Quinche est une figure marquante, argumentant que la Constitution suisse de 1848 garantit l'égalité des droits pour tous les Suisses (hommes et femmes).

      Malgré l'obtention tardive du droit de vote, de nombreuses femmes ont mis du temps à oser voter, ne sachant pas toujours comment utiliser ce droit.

      Les Combats Post-Suffrage : Droits Civils et Vagues Féministes :

      L'obtention du droit de vote en 1944 en France ne marque pas la fin de la lutte pour les droits des femmes.

      Les droits civils, notamment pour les femmes mariées, doivent encore être obtenus. Il faut attendre 1965 et 1970 pour que les femmes mariées acquièrent l'autonomie sur leur compte en banque et ne nécessitent plus l'autorisation de leur mari pour travailler ou gérer leurs biens.

      "On va devoir attendre 1965 et 1970 pour qu'il y ait des réformes qui viennent donner un statut d'adulte aux femmes mariées et aux femmes mères". L'autorité parentale remplace l'autorité paternelle en 1970.

      Le documentaire évoque les différentes "vagues" féministes :

      La première vague (début du XXe siècle) axée sur le droit de vote.

      La deuxième vague (années 1970) axée sur la libération des corps et l'égalité des sexes.

      La troisième vague (années 1990) marquée par l'approche intersectionnelle, reconnaissant le cumul des formes de domination (genre, race, classe, etc.).

      Le mouvement #MeToo est présenté comme une évolution majeure, un mouvement mondial d'une ampleur inédite, bien que principalement circonscrit au monde occidental.

      Le combat féministe actuel est de plus en plus perçu comme un "combat humaniste", incluant la question des masculinités et la nécessité de libérer les hommes des stéréotypes de performance et de non-émotion. Conclusion

      L'histoire du droit de vote des femmes en Europe est une épopée longue et difficile, marquée par la persévérance de militantes qui ont dû affronter l'hostilité, l'humiliation, l'emprisonnement et même la violence d'État.

      Si l'obtention du droit de vote a constitué une victoire majeure, elle n'était qu'une étape dans la quête d'une pleine égalité, les droits civils ayant dû être arrachés ultérieurement dans de nombreux pays.

      La diversité des tactiques militantes, des approches nationales (radicalisme anglo-saxon versus approche réformiste suisse) et des temporalités souligne la complexité de ce processus historique.

      Les combats actuels continuent d'élargir la réflexion, intégrant les questions d'intersectionnalité et de redéfinition des masculinités dans une perspective humaniste plus large.

      La France, malgré son rôle dans la Révolution et sa représentation symbolique des femmes (Marianne), a été un des derniers pays à accorder ce droit fondamental, un paradoxe qui interroge.

    1. Note d'Information : Analyse du Documentaire "Citoyennes !" et de la Discussion sur les Droits des Femmes en France

      Source : Extraits de "Citoyennes ! | ZED - Zone d'éducation documentaire"

      Date : 2025 Objet : Synthèse des thèmes principaux, des idées clés et des faits importants tirés d'une discussion autour du documentaire "Citoyennes !" et des droits des femmes.

      Participants clés :

      • Jean-Frédéric Thibau : Réalisateur du documentaire "Citoyennes !"
      • Anne-Cécile Mailfert : Présidente de la Fondation des Femmes
      • Élèves du Collège Moulinj à Colombe

      Résumé Exécutif :

      • Ce document analyse une discussion entre le réalisateur du film "Citoyennes !", la présidente de la Fondation des Femmes et des élèves de collège, explorant l'histoire du vote des femmes en France, les combats féministes passés et présents, les inégalités persistantes malgré l'égalité de droit, la division au sein du mouvement féministe, l'importance du collectif et le rôle des hommes dans la lutte pour l'égalité.

      La discussion met en lumière le décalage entre l'image symbolique de la France et la lenteur historique de l'acquisition de droits fondamentaux pour les femmes, tout en soulignant les défis actuels, notamment la montée du masculinisme et des contenus anti-féministes sur les réseaux sociaux.

      Thèmes Principaux :

      • L'histoire lente et difficile du droit de vote des femmes en France : Le documentaire "Citoyennes !" met en évidence le fait que la France, malgré une image symbolique forte de figures féminines comme Marianne, a été l'un des derniers pays européens à accorder le droit de vote aux femmes, en 1944, soit près de 80 ans avant la discussion.
      • Les combats persistants pour l'égalité : Les intervenants soulignent que l'histoire des femmes est marquée par une lutte continue pour leurs droits et que cette vigilance est toujours nécessaire aujourd'hui.
      • Le décalage entre l'égalité de droit et l'égalité réelle : Malgré l'égalité inscrite dans la loi française, les élèves et Anne-Cécile Mailfert constatent des inégalités sociales et comportementales persistantes dans la vie quotidienne.
      • La division et les défis au sein du mouvement féministe : La discussion aborde pourquoi certaines femmes ne se mobilisent pas ou s'opposent au féminisme, évoquant la peur, les difficultés personnelles ou le calcul stratégique.
      • L'importance du collectif et du soutien mutuel : L'expérience personnelle d'Anne-Cécile Mailfert met en évidence la nécessité de s'organiser collectivement pour défendre ses droits face aux risques de violence et d'isolement.
      • Le rôle des hommes dans le féminisme : Il est reconnu que les hommes peuvent et doivent être féministes ("pro-féministes" ou "alliés"), en soutenant les femmes, en éduquant les autres hommes et en remettant en question les normes de masculinité traditionnelles.
      • La montée du masculinisme et des contenus anti-féministes sur les réseaux sociaux : Ce phénomène récent et dangereux est identifié comme un nouveau défi majeur, ciblant particulièrement les jeunes hommes avec des discours machistes et régressifs, et les jeunes femmes avec des contenus prônant la soumission.

      Idées Clés et Faits Importants :

      • Lenteur du droit de vote en France : Jean-Frédéric Thibau explique son étonnement de découvrir que la France a voté le droit des femmes en 1944, se classant 56ème, bien après la plupart des pays européens qui l'avaient fait après 1918. Il cite : "on arrive en 56e position la France pratiquement toute l'Europe avait voté le vote des femmes après la guerre de 14 donc en 1918 et nous on arrive en en 44 donc il y a un truc et je me suis dit qu'est-ce qui a buggé ?".
      • Les suffragettes et la violence : L'étonnement face à la violence subie par les suffragettes anglaises, contraintes d'apprendre le jiu-jitsu pour se défendre contre la police, est souligné : "j'ai surtout été très étonnée par euh les suffragettes anglaises et par cette violence invraisemblable les suffragettes anglaises sont régulièrement arrêtées et violentées par les forces de l'ordre et certaines d'entre elles apprennent le jug dessus afin de pouvoir terrasser les policemanes troposlés elles apprennent le jug dessus pour pouvoir se défendre".
      • Le combat permanent : Anne-Cécile Mailfert insiste sur la nécessité d'une vigilance constante : "faut rester vigilante et il faut continuer aussi à se battre aujourd'hui et peut-être dans les années à venir aussi pour défendre nos droits donc il faut pas penser que ce qu'on a une fois qu'on l' on l'a pour toujours l'histoire des femmes elle montre qu' a des moments c'était mieux c'était moins bien et puis en fait les femmes elles ont dû se bagarrer pour faire en sorte d'être les égals des hommes".
      • Absence de musée de l'histoire des femmes : L'absence d'un lieu institutionnel dédié à l'histoire des femmes et du féminisme en France est un fait marquant, contrastant avec l'existence de musées sur des sujets très variés. Anne-Cécile Mailfert mentionne : "il y a je sais pas combien de musées du sabot du Camemberbert maison de l'eau de la terre de la mer de tout ce que vous voulez mais il y a pas de musée des femmes il y a pas de musée de l'histoire des femmes en France il y a pas de musée de l'histoire du féminisme encore moins".
      • L'égalité de droit vs. l'égalité réelle : Il est clairement établi que l'égalité légale ne se traduit pas toujours en égalité dans la vie de tous les jours. Anne-Cécile Mailfert explique : "dans la Constitution française c'est écrit que globalement je le pour résumer on n pas le droit de discriminer quelqu'un en fonction de son sexe donc normalement quand on est une femme ou un homme en France on a le même droit dans la loi après comme vous avez pu le constater par vous-même malheureusement dans la vraie vie c'est pas tout à fait comme ça".
      • La sexualité comme point de cristallisation des inégalités : L'expérience personnelle d'Anne-Cécile Mailfert au collège autour de la question de la masturbation féminine illustre comment la sexualité peut révéler et exacerber les inégalités de genre et entraîner des violences. Elle décrit le harcèlement subi : "les insultes ont commencé à fuser contre moi... j'ai dû changer de collège parce qu'en fait j'étais insultée tous les jours tous les matins tous les midis tous les soirs dès que j'étais dans le couloir toutes les classes c'était Anne Cécile qui avait dit "Ah et du coup avec des tas d'insultes comme vous pouvez vous imaginer"".
      • Le choix du compagnon comme acte féministe (pour les hétérosexuelles) : Anne-Cécile Mailfert insiste sur l'importance pour les femmes hétérosexuelles de choisir un partenaire qui ne cherche pas à les dominer ou à minimiser leurs ambitions : "le plus important si vous êtes hétérosexuel c'est de bien choisir votre mec ça c'est vraiment la base".
      • Les hommes féministes comme "alliés" : Le rôle des hommes dans le féminisme est vu comme complémentaire à celui des femmes, axé sur le soutien, la remise en question des normes masculines et l'éducation des autres hommes. Anne-Cécile Mailfert affirme : "les hommes doivent être féministes et doivent se battre à nos côtés mais ils font pas le même job que nous".
      • Le masculinisme expliqué par les élèves : Les élèves démontrent une bonne compréhension du masculinisme, le décrivant comme une autopression masculine à correspondre à un idéal de force, de dominance et de non-émotion. Une élève le définit comme : "quand les hommes se mettent une sorte de carapace qui font qui moi je suis plus fort moi je gagne l'argent moi je porte tous les tout le fardeau du monde sur moi moi je suis C'est pas quelque chose c'est très très proche de ça".
      • Danger des algorithmes et des contenus régressifs : Il est souligné que les algorithmes des réseaux sociaux ciblent particulièrement les jeunes garçons avec des contenus masculinistes et les jeunes filles avec des contenus prônant des rôles traditionnels et soumissifs, contribuant à une régression potentielle de la société. Jean-Frédéric Thibau s'alarme : "ce qui est très dangereux c'est qu'on voit par la suite non seulement moi il y a quelques années je me disais mais ils sont ils sont ils sont malades ils sont pas bien et en fait malheureusement il y en a beaucoup et puis ils ciblent beaucoup les les hommes et les garçons et on voit aussi qu'aujourd'hui c'est une espèce de culture hyper macho qui revient".

      Conclusions :

      La discussion révèle que malgré des avancées significatives dans l'acquisition de droits, notamment le droit de vote, les femmes en France continuent de faire face à des inégalités profondes, ancrées dans les normes sociales et les comportements quotidiens.

      L'histoire du féminisme est une histoire de lutte constante et la vigilance reste primordiale face aux tentatives de remise en cause des acquis.

      L'engagement des hommes, en tant qu'alliés, est essentiel pour faire progresser l'égalité, notamment en travaillant sur la déconstruction des stéréotypes de masculinité.

      Enfin, les réseaux sociaux apparaissent comme un nouveau champ de bataille, où la propagation de discours masculinistes et anti-féministes représente une menace sérieuse pour l'avenir de l'égalité des genres.

      L'éducation et la sensibilisation, comme le montre l'engagement des élèves présents, sont cruciales pour contrer ces tendances régressives.

  3. Feb 2025
    1. Voici un sommaire minuté de la vidéo "Chez les jeunes, une fracture entre les sexes ? | 28 minutes | ARTE" avec les idées fortes en gras :

      • 0:00-1:22: Introduction sur la polarisation croissante entre les sexes chez les jeunes en France, selon le rapport du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes. Les jeunes femmes estiment qu'il est difficile d'être une femme, tandis qu'une partie des jeunes hommes pense que la vie est dure pour eux aussi.

      • 1:22-2:15: Présentation des invités : Victoire Tuyon, journaliste féministe ; Périne Simon-Naquet, philosophe ; et Matthieu Slama, essayiste.

      • 2:15-3:47: Discussion sur l'explication de la montée du masculinisme chez les jeunes ayant grandi avec #MeToo. Les jeunes hommes sont abreuvés de contenus masculinistes sur les réseaux sociaux, qui prônent la haine des femmes et des minorités sexuelles. Ces contenus sont souvent accessibles en cherchant des conseils sur la séduction ou la popularité.

      • 3:47-5:24: Analyse de la radicalisation du féminisme et de son impact sur les relations entre les sexes. Certains discours politiques et courants de pensée antagonisent les groupes sociaux. Le féminisme est une cause universelle, mais certains groupes féministes ont parfois exclu les hommes.

      • 5:24-6:14: Importance de reconnaître le rôle des hommes dans le combat féministe, tout en soulignant que ce sont principalement les femmes qui défendent ces idées. Nécessité de ne pas éliminer l'homme du débat.

      • 6:14-7:16: Argument contre l'idée que le féminisme radical est contre-productif. Le masculinisme est au cœur d'un mouvement réactionnaire actuel, avec des influenceurs qui promeuvent des concepts dangereux comme le "Body Count".

      • 7:16-8:05: Explication de l'origine de certains mouvements féministes radicaux, comme le 4B en Corée et Tanaaland, en réponse au harcèlement et aux menaces en ligne. Tanaaland est née d'une blague face au harcèlement en ligne.

      • 8:05-9:00: Affirmation qu'il n'y a pas d'extrémisme féministe comparable au masculinisme, qui est lié à des actes de violence concrets. Le masculinisme tue, contrairement au féminisme. Les revendications féministes visent simplement à réduire la violence et à promouvoir l'égalité.

      • 9:00-10:00: Analyse de la polarisation du vote entre les jeunes hommes et les jeunes femmes, avec des exemples en Corée du Sud, en Pologne et au Portugal. Les partis d'extrême droite utilisent le masculinisme pour gagner des parts de marché électoral.

      • 10:00-11:02: Discussion sur l'opportunisme politique et le renversement réactionnaire, avec l'exemple de Mark Zuckerberg. À chaque avancée pour les femmes, il y a toujours eu des accusations d'extrémisme et de radicalité. Les revendications féministes sont basiques : meilleure répartition de l'argent et du travail, fin des violences.

      • 11:02-11:51: Critique de certaines récupérations idéologiques des revendications féministes, qui affaiblissent la démocratie en assignant les femmes à une identité de victimes. Il faut se confronter à la violence idéologique de l'extrême droite, qui considère que la place de la femme est au service de l'homme.

      • 11:51-12:54: Réflexion sur la capacité à s'entendre et sur les fractures générationnelles et idéologiques. Compréhension des raisons pour lesquelles certains jeunes hommes adoptent des positions masculinistes, liées à l'insécurité économique et climatique. La jeunesse est dans un état terrifiant face aux perspectives économiques et climatiques.

      • 12:54-13:13: Conclusion sur la difficulté d'être un jeune homme et sur la nécessité de proposer autre chose que de la propagande masculiniste.

  4. Oct 2024
    1. Résumé de la vidéo [00:00:21][^1^][1] - [00:26:01][^2^][2]:

      Geneviève Fraisse, philosophe féministe, discute de l'émancipation et de la domination, en soulignant l'importance de l'analyse des contradictions dans le processus d'émancipation.

      Temps forts: + [00:00:21][^3^][3] Introduction de Geneviève Fraisse * Philosophe féministe et directrice de recherche émérite au CNRS * A participé aux événements de Mai 68 * A publié de nombreux ouvrages sur la pensée féministe + [00:05:00][^4^][4] Émancipation et domination * Importance de l'école émancipatrice * Analyse des inégalités produites par l'école * Réflexion sur l'orientation scolaire et les inégalités sociales + [00:12:00][^5^][5] Critique de la sociologie * Critique de l'analyse des inégalités par la sociologie * Importance de l'émancipation sans nécessairement passer par la critique de la domination * Exemple de la féminisation de l'enseignement + [00:17:00][^6^][6] Lutte contre les stéréotypes * Critique de la lutte contre les stéréotypes * Importance de la diversité des images et des représentations * Analyse des contradictions dans le processus d'émancipation + [00:24:00][^7^][7] Conclusion * Importance d'habiter la contradiction * Réflexion sur les mouvements féministes des années 70 * Importance de l'émancipation des femmes dans le contexte révolutionnaire

      Résumé de la vidéo [00:26:05][^1^][1] - [00:52:37][^2^][2]:

      Cette conférence de Geneviève Fraisse explore les contradictions et les avancées dans l'histoire de l'émancipation féministe, en se concentrant sur des exemples historiques et contemporains.

      Temps forts: + [00:26:05][^3^][3] Contradictions et stéréotypes * Travail sur les contradictions de manière positive * Importance des stéréotypes dans la société * Réflexion sur le réel et l'image + [00:27:01][^4^][4] Histoire de l'émancipation féministe * Analyse de la Révolution française * Exclusion des femmes de la citoyenneté * Impact des figures féministes historiques + [00:32:25][^5^][5] Demandes de droits et luttes * Exemples de demandes de droits au 19e siècle * Importance du divorce et de la mutualité * Stratégies individuelles et collectives + [00:40:01][^6^][6] Accès au savoir et émancipation * Importance de l'accès au savoir pour les femmes * Exemples de femmes pionnières dans l'éducation * Comparaison avec la situation actuelle en Iran + [00:48:39][^7^][7] Corps et émancipation * Importance du sport comme lieu d'émancipation * Propriété de son corps et droits reproductifs * Révolution copernicienne dans la perception du corps féminin

      Résumé de la vidéo [00:52:38][^1^][1] - [01:17:49][^2^][2]:

      Geneviève Fraisse discute de la notion de consentement, de la propriété et de la possession du corps, et de l'importance de l'égalité et de la liberté dans la démocratie.

      Points forts : + [00:52:38][^3^][3] Propriété du corps * Importance de la propriété corporelle * Distinction entre propriété et possession * Impact sur les violences et les féminicides + [00:55:01][^4^][4] Consentement * Concept complexe et historique * Différence entre consentement et accord * Débats autour du consentement des dominés + [01:03:00][^5^][5] Démocratie et famille * Intégration de la démocratie dans la famille * Comparaison entre gouvernement civil et domestique * Importance de la représentation démocratique + [01:08:20][^6^][6] Sexisme et discrimination * Disqualification et discrimination * Traversée des siècles par le sexisme * Importance de l'égalité et de la liberté dans la démocratie + [01:12:01][^7^][7] Droits des femmes * Droits réversibles et vigilance * Résistance à l'émancipation * Importance de l'historicité

      Résumé de la vidéo [01:17:52][^1^][1] - [01:36:36][^2^][2]:

      Geneviève Fraisse discute de l'importance des femmes artistes et de leur reconnaissance dans l'histoire de l'art. Elle aborde également le rôle de l'éducation et de l'accès au savoir dans l'émancipation.

      Temps forts: + [01:17:52][^3^][3] Suzanne Valadon et Toulouse-Lautrec * Modèle et artiste * Influence de Toulouse-Lautrec * Représentante des femmes artistes des années 1900 + [01:19:01][^4^][4] Reconnaissance des femmes artistes * Expositions récentes * Importance de leur contribution * Défis de la reconnaissance historique + [01:22:00][^5^][5] Accès au savoir * Multiplicité des sources de savoir * Rôle de l'école et du numérique * Expériences personnelles de Fraisse + [01:27:40][^6^][6] Émancipation par le savoir * Importance de reconnaître l'ignorance * Désir de savoir comme moteur d'émancipation * Enseignement de l'esprit critique + [01:30:01][^7^][7] Demande et prise de droits * Différence entre demande collective et prise individuelle * Exemples historiques de féministes * Importance de l'action collective pour le changement de loi

  5. Feb 2024
    1. Résumé de la vidéo de [00:00:00][^1^][1] à [01:08:02][^2^][2]:

      Cette vidéo est le premier épisode d'une série de podcasts consacrés à l'amour, réalisée par Charlotte Bienaimé. Elle interroge le couple hétérosexuel au prisme du genre, en s'appuyant sur des témoignages de femmes et des analyses d'expertes. Elle explore les enjeux du couple, les normes sociales, les rapports de pouvoir, les violences, les désirs, les ruptures, et les possibilités de réinventer l'amour.

      Points forts: + [00:00:00][^3^][3] L'introduction personnelle de Charlotte Bienaimé * Elle raconte son été sans ses enfants, ses retrouvailles avec ses amies féministes, sa gratitude et ses interrogations * Elle annonce le thème de l'émission et le contexte de sa séparation + [00:07:47][^4^][4] Le témoignage d'Eléonore, 39 ans * Elle revient sur sa relation de sept ans avec un homme sicilien, qu'elle a épousé par amour * Elle décrit les difficultés qu'elle a rencontrées, notamment le manque de désir, la pression familiale, le contrat de mariage, la violence * Elle explique comment elle a réussi à se séparer et à se reconstruire + [00:34:01][^5^][5] Le témoignage de Léa, 35 ans * Elle raconte sa vie avec Camille, un homme qu'elle a rencontré dans un squat * Elle évoque les joies et les galères de leur mode de vie alternatif, leur projet de caravane, leur parentalité * Elle confie les tensions qui sont apparues avec l'entrée à l'école de leur fille, l'alcoolisme de Camille, la violence, la séparation + [00:52:15][^6^][6] Le témoignage de Lucie, 38 ans * Elle partage son expérience de couple avec un homme plus âgé, qu'elle a quitté après 15 ans * Elle analyse les mécanismes de domination, de dépendance, d'isolement, de culpabilité, qui ont marqué sa relation * Elle décrit son processus de libération, son rapport à la solitude, à la sexualité, à l'amour + [01:05:50][^7^][7] La conclusion de Charlotte Bienaimé * Elle remercie les femmes qui ont témoigné, les expertes qui ont apporté leur éclairage, les personnes qui l'ont aidée * Elle annonce le prochain épisode sur l'amour * Elle lance un appel à la révolution féministe

    1. Résumé de la vidéo de [00:00:00][^1^][1] à [01:10:25][^2^][2] :

      Cette vidéo est un podcast à soi de Charlotte Bienaimé, qui traite du sujet de la domination adulte et des violences faites aux enfants par leurs pères. Elle donne la parole à des mères et des enfants qui ont subi des violences conjugales, de l'inceste, ou de la maltraitance, et qui ont dû affronter l'indifférence, le déni, ou la complicité des institutions judiciaires, médicales, ou sociales. Elle analyse les mécanismes de la domination patriarcale, qui protège les pères agresseurs et invisibilise les souffrances des enfants. Elle appelle à une prise de conscience collective et à une mobilisation féministe pour défendre les droits des enfants.

      Points forts : + [00:00:00][^3^][3] L'introduction du podcast * Présente le thème de la domination adulte * Raconte une prise de conscience personnelle * Annonce le plan de la série d'émissions + [00:03:51][^4^][4] Le témoignage de Milly * Victime de violences conjugales de la part de son ex-conjoint gendarme * Accusée de manipulation et d'aliénation parentale par la justice * Condamnée à de la prison pour avoir protégé son fils des violences de son père + [00:10:12][^5^][5] Le témoignage de Heidi * Victime de violences conjugales et de viol conjugal de la part de son ex-conjoint * Sa fille Rose dénonce des viols de la part de son père * La justice refuse de croire la parole de l'enfant et impose des visites médiatisées + [00:17:02][^6^][6] L'analyse de la psychologue Aniférant * Spécialiste des violences faites aux femmes et aux enfants * Explique les conséquences psychotraumatiques des violences * Dénonce le manque de formation et de sensibilisation des professionnels + [00:23:52][^7^][7] Le témoignage de Gweno la sueur * Sociologue et militante féministe * A enquêté sur le mouvement des pères divorcés * Révèle les stratégies et les discours de ces associations + [00:34:22][^8^][8] Le témoignage de Sophia Antoine * Fondatrice du collectif enfantiste * Aide les mères et les enfants victimes de violences * Dénonce le déni de la justice et le poids du patriarcat + [00:45:01][^9^][9] La conclusion du podcast * Rappelle les enjeux de la domination adulte * Appelle à la solidarité et à la révolte * Annonce le prochain épisode de la série

    1. Résumé de la vidéo de [00:00:00][^1^][1] à [01:00:27][^2^][2] :

      Cette vidéo est le premier épisode d'une série consacrée à l'éducation féministe, réalisée par Charlotte Bienaimé pour Arte Radio. Elle explore les enjeux et les difficultés de l'éducation des garçons dans une société patriarcale et sexiste, à travers des témoignages de parents, de spécialistes et d'extraits littéraires. Elle aborde les questions des stéréotypes de genre, de la transmission, de la domination adulte, de la violence, de l'émancipation et de la révolution.

      Points forts : + [00:00:53][^3^][3] La situation des femmes et des filles dans le monde * Des extraits de textes féministes sur la misère du corps et de l'esprit * Des chiffres sur les inégalités, les violences et les discriminations * Des exemples de luttes et de résistances + [00:10:31][^4^][4] L'éducation féministe des filles et des garçons * L'historique et les courants du féminisme en lien avec l'éducation * Les différentes approches possibles : neutre, différentialiste, critique * Les limites et les contradictions de chaque approche + [00:20:10][^5^][5] Le groupe de parole au festival Cause * Les expériences et les interrogations des parents sur l'éducation des garçons * Les difficultés à concilier les valeurs féministes et les normes sociales * Les pistes et les ressources pour accompagner les enfants + [00:37:15][^6^][6] Les alternatives et les utopies féministes * Les exemples de lieux collectifs, de familles recomposées, de parentalités partagées * Les enjeux de la déconstruction des normes et de la redéfinition de la puissance * Les visions d'un monde plus juste et plus égalitaire

    1. Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:22:00][^2^][2] :

      Cette vidéo explore la question du corps féminin dans le féminisme, en retraçant les différentes étapes historiques et théoriques qui ont marqué le rapport des femmes à leur corporéité. Elle s'appuie sur les travaux de la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, qui propose une approche phénoménologique du féminisme, inspirée par Simone de Beauvoir et Iris Marion Young.

      Points clés : + [00:00:08][^3^][3] La bataille de la procréation * Les féministes des années 70 ont libéré les femmes des grossesses non choisies et de la maternité obligatoire * Elles ont revendiqué la contraception libre et gratuite et la liberté de l'avortement + [00:03:36][^4^][4] La bataille du travail * Les femmes ont pu s'engager pleinement dans le monde du travail grâce à la maîtrise de leur fécondité * Elles ont lutté pour l'égalité salariale, la parité et la lutte contre le plafond de verre + [00:05:58][^5^][5] La bataille du genre * Les féministes des années 90 ont importé les notions de genre et de queer, qui déconstruisent les stéréotypes de féminin et de masculin * Elles ont délaissé les questions corporelles, jugées trop essentialistes ou différentialistes + [00:06:53][^6^][6] Le tournant génital du féminisme * Les féministes des années 2010 se sont saisies des sujets les plus intimes et génitaux du corps féminin, comme les règles, le clitoris, la fausse couche ou le post-partum * Elles ont dénoncé les violences gynécologiques et obstétricales, et revendiqué le droit au plaisir et à l'orgasme + [00:08:41][^7^][7] Le mouvement #MeToo * Le mouvement a révélé l'ampleur du harcèlement et des agressions sexuelles subis par les femmes dans tous les milieux * Il a mis en lumière le scandale de l'objectivation corporelle des femmes, qui les prive de leur liberté et de leur dignité + [00:10:24][^8^][8] Le féminisme phénoménologique * C'est une approche qui tient ensemble les deux facettes de l'aliénation et de la libération corporelle des femmes * Elle reconnaît que les femmes sont des sujets libres, mais que leur corps est situé, historisé et socialisé * Elle invite les femmes à se réapproprier leur corps, à le débarrasser des injonctions patriarcales, et à l'éprouver comme source de plaisir et de puissance

  6. Mar 2023
    1. Qui se souvient du livre de Sarah Hrdy La femme qui n’évolua jamais ? Cet essai, publié il y a une vingtaine d’années par une anthropologue formée à la sociobiologie, et engagée dans les mouvements féministes, dénonçait « l’éternel féminin » fondé non sur une position naturelle des femelles et des femmes basée sur des données scientifiques, mais sur une conception archaïque prégnante au cœur d’une anthropologie rongée par les mythes. Pour ceux qui en doutent, je renvoie au grand succès des documentaires-fiction L’Odyssée de l’espèce et Homo sapiens diffusés récemment sur une chaîne de télévision nationale, où ce sont des mâles — australopithèques ou hommes — qui acquièrent la bipédie, inventent l’outil, maîtrisent le feu, etc., et même l’agriculture laissée auparavant aux femmes, une activité moins noble que la chasse.

      L'éternel féminin à travers les mythes et l'anthropologie

  7. Dec 2019
    1. je refusais farouchement la vie qui attendait la future Mme Laiguillon

      Intertexte contemporain : Surtout, ne l’appelez pas Mme Duvernay-Tardif (Florence Dubé-Morneau, conjointe d’un joueur de football très populaire).

    2. Il me répéta que notre société ne respecte que les femmes mariées.

      Trace forte de l’imaginaire social de l’époque.

  8. Nov 2019
    1. mobilisation des femmes

      Beauvoir accepte-t-elle d’étendre l’égalité des sexes à la sphère militaire?

    2. Mais sa réponse me fit réfléchir.

      Devant la réaction de Magdeleine, Beauvoir remet en doute son propre scepticisme vis-à-vis des apparences, de la beauté féminine…

    3. Quand je l’évoquais, à demi dévoilée, exposée au regard d’un homme, je me sentais emportée dans un simoun qui pulvérisait toutes les normes de la morale et du bon sens.

      Clash flagrant entre l’existence des femmes et la vision des hommes.

    4. Je n’étais pas féministe dans la mesure où je ne me souciais pas de politique : le droit de vote, je m’en fichais. Mais à mes yeux, hommes et femmes étaient au même titre des personnes et j’exigeais entre eux une exacte réciprocité. L’attitude de mon père à l’égard du « beau sexe » me blessait. Dans l’ensemble, la frivolité des liaisons, des amours, des adultères bourgeois m’écœurait.

      Beauvoir formule ici les limites de sa propre « attitude féministe ». Elle ne se revendique pas d’un féminisme politique, mais d’une simple réciprocité des deux sexes l’un vis-à-vis de l’autre.