Selon le Dr. Hélène Denis, pédopsychiatre, elle a un "petit regard critique sur la profession de l'éducation et sur le milieu de l'éducation nationale".
Plus spécifiquement, elle critique :
- Le fait que l'anxiété de performance soit très présente à l'école en France, suggérant que le système éducatif français pourrait involontairement contribuer à augmenter les cas. Elle dit à ce sujet : "on est assez bon", avec une connotation critique.
- Le discours autour du "haut potentiel intellectuel" (HPI) qui émane souvent de l'Éducation Nationale sans se baser sur des données scientifiques solides.
Elle décrit cela comme un "délire" et "n'importe quoi", expliquant que l'attribution d'un mal-être à un potentiel intellectuel élevé est souvent fausse et peut même conduire à des errances diagnostiques et des tentatives de suicide.
Elle déplore que des professionnels de l'éducation suggèrent aux parents de faire des tests de QI pour expliquer les difficultés de leurs enfants anxieux.
De plus, elle critique le fait que des aménagements soient automatiquement demandés sous prétexte de HPI, sans considérer d'autres troubles comme l'anxiété, les troubles de l'attention avec hyperactivité ou l'autisme.
- Un potentiel manque de proximité des professionnels de l'Éducation Nationale avec les données scientifiques concernant la prise en charge du harcèlement.
Elle regrette que des programmes soient mis en place sans être en phase avec ces données.
De plus, lors de la discussion, une représentante des usagers au CHU critique l'Éducation Nationale pour avoir tendance à ne considérer que les meilleurs résultats, au détriment du bien-être et du plaisir d'apprendre des enfants.
Elle souligne que l'objectif ne devrait pas être que l'enfant aille stressé à l'école pour réussir, mais qu'il puisse y trouver un bonheur d'apprendre.
Il est important de noter que malgré ses critiques, le Dr. Denis précise que les refus scolaires anxieux ne sont pas uniquement dus à un dysfonctionnement de l'Éducation Nationale française, car ce problème existe aussi dans des pays ayant des systèmes éducatifs réputés exemplaires.
Elle insiste sur la complexité du problème et sur le fait que la peur des jeunes n'est pas toujours directement liée à l'école en elle-même.