Oui, les sources mettent en évidence des éléments spécifiques aux différents départements et territoires de l'Île-de-France, révélant des disparités importantes en matière de santé et d'accès aux soins.
Disparités démographiques et socio-économiques : * La Seine-Saint-Denis est devenue le deuxième département le plus peuplé de la région, derrière Paris mais devant les Hauts-de-Seine. C'est également le département le plus pauvre de France, avec un taux de pauvreté de 28 %, voire 37 % dans l'établissement public de coopération intercommunale (EPCI) de Plaine Commune. * Le Val-d'Oise et la Seine-Saint-Denis ont connu les taux de surmortalité les plus élevés en 2020. * La petite couronne et le Val-d'Oise ont une dynamique démographique plus forte que le reste de la région. * La concentration de populations immigrées est historiquement plus forte en Seine-Saint-Denis, dans le sud du Val-d'Oise et dans le Val-de-Marne. * Les hommes de Seine-Saint-Denis vivent en moyenne 3,9 ans de moins que ceux des Hauts-de-Seine.
Disparités en matière de santé : * La Seine-Saint-Denis, le Val-d'Oise et l'Essonne ont connu les taux de surmortalité les plus élevés en 2020. * La Seine-Saint-Denis présente une situation particulièrement dégradée en ce qui concerne la santé périnatale. * Le Val-d'Oise et l'est de la Seine-et-Marne ont une prévalence du diabète supérieure de 10% par rapport au reste de la région. * Le taux de dépistage du cancer de l'utérus est faible en Seine-Saint-Denis. * Le taux de vaccination HPV est faible en Seine-Saint-Denis, dans le Val-d'Oise et le Val-de-Marne. * Les taux de recours à l'hospitalisation à domicile (HAD) sont hétérogènes selon les territoires, avec des taux plus élevés en grande couronne. * Les taux de recours aux soins psychiatriques varient considérablement selon les départements : Paris affiche les taux les plus élevés et la Seine-Saint-Denis les plus faibles. * La Seine-Saint-Denis est particulièrement concernée par l'accessibilité financière aux soins. * Les taux de pauvreté sont de 10% dans les Yvelines et de 28% en Seine-Saint-Denis, avec des disparités encore plus fortes au niveau des intercommunalités.
Disparités d'accès aux soins et à la prévention : * Plus de 62 % de la population francilienne vit dans un territoire très sous-doté en médecins généralistes. * L'offre hospitalière est plus dense à Paris et en petite couronne, alors que la grande couronne représente 85 % du territoire francilien. * La périphérie de la grande couronne est particulièrement touchée par le manque de médecins, notamment aux urgences, en anesthésie, en imagerie, en psychiatrie et en pédiatrie. * Les dispositifs d'addictologie sont plus concentrés à Paris et en petite couronne, et les CEGIDD (centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic) sont majoritairement issus d'une histoire centrée sur Paris intra-muros. * Certains territoires bénéficient d'une forte densité d'acteurs associatifs (notamment Paris et la Seine-Saint-Denis), tandis que la grande couronne, et en particulier la Seine-et-Marne, sont moins dotées. * Les taux de vaccination contre le Covid-19 varient selon les départements, avec Paris ayant un taux supérieur à la moyenne nationale et la Seine-Saint-Denis un taux nettement inférieur. * Les inégalités territoriales concernent également l'intervention des acteurs associatifs.
Facteurs environnementaux : * Les zones urbaines, les zones proches des aéroports d'Orly et de Roissy et la boucle nord de la Seine sont particulièrement concernées par des phénomènes de multi-expositions environnementales. * La moitié de la population francilienne vit dans un quartier à risque moyen ou fort d'îlot de chaleur urbain, dont 99 % à Paris. * Environ deux tiers des décès évitables liés à la pollution atmosphérique se situent au sein de la Métropole du Grand Paris.
Ces éléments soulignent l'importance d'une approche territoriale pour adapter les politiques de santé aux besoins spécifiques de chaque zone.