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  1. May 2025
    1. synthèse détaillée des principales idées et des faits les plus importants contenus dans les extraits de l'audition de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, sur les manquements des politiques de protection de l'enfance.

      Briefing Document : Audition de Catherine Vautrin sur les Manquements des Politiques de Protection de l'Enfance

      Source : Extraits de "🔴 Audition de Catherine Vautrin sur les manquements des politiques de protection de l'enfance" (Format audio/vidéo retransmis sur le site de l'Assemblée nationale).

      Date de l'Audition : Indéterminée dans l'extrait, mais la Ministre mentionne être en poste depuis le 24 décembre dernier.

      Intervenants Principaux :

      • Catherine Vautrin, Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
      • Mme la Présidente de la Commission
      • Mme la Rapporteure de la Commission d'enquête
      • Autres députés membres de la Commission

      Contexte : L'audition s'inscrit dans le cadre des travaux d'une commission d'enquête parlementaire sur les manquements des politiques de protection de l'enfance en France.

      La Ministre Vautrin, nouvellement nommée (depuis le 24 décembre), est interrogée sur son analyse de la situation actuelle, les blocages existants, les retards dans la publication des décrets et les pistes de réforme envisagées.

      L'audition est retransmise en direct.

      Serment : Catherine Vautrin prête serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, conformément à l'article 6 de l'ordonnance de 1958.

      Synthèse des Thèmes Principaux et Faits Clés :

      Constat Alarmant de la Situation Actuelle :

      • La protection de l'enfance traverse une "crise extrêmement profonde".
      • Près de 397 000 mesures de placement sont suivies par l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE).
      • Le nombre d'enfants confiés à l'ASE augmente de manière importante, notamment les tout-petits, malgré une baisse significative de la natalité en France. Le taux de mesures ASE est passé de 16,6 pour 1000 en 1998 à 22,9 pour 1000 en 2022.
      • La pression s'est accrue avec l'arrivée de nombreux mineurs non accompagnés (MNA), dont 46 200 ont été pris en charge en 2023.
      • Un quart des enfants protégés sont en situation de handicap, représentant potentiellement 50% des hospitalisations en psychiatrie infantile.
      • La parole des enfants placés et anciens placés doit être au cœur de la conception des politiques.
      • Il existe de nombreuses défaillances dans le système.

      Articulation Complexe et Hétérogénéité de la Mise en Œuvre :

      • La politique repose sur une articulation entre l'État (ministères de l'enfance, Justice, Santé, Éducation Nationale), les départements (responsables de l'ASE et de la solidarité), et les associations.
      • Les départements consacrent près de 10 milliards d'euros à ces politiques.
      • Malgré ces moyens, la mise en œuvre est beaucoup trop hétérogène, avec des disparités territoriales importantes.
      • Les conditions de placement et de prise en charge ne sont pas toujours adaptées.
      • Certains juges renoncent à prononcer des placements faute de solutions adaptées.
      • Priorités et Feuille de Route de la Ministre : La Ministre présente cinq priorités, qu'elle aborde avec "l'humilité de quelqu'un qui a pris ces dossiers au mois de janvier".

      Elle insiste sur la nécessité d'être ambitieux et réaliste, de définir un plan d'action précis et d'en mesurer les progrès.

      • Priorité 1 : Fixer des normes et des taux d'encadrement.
      • Les placements représentent 55% des mesures de protection judiciaire.
      • Pouponnières (0-3 ans) : Nécessité urgente de revoir le décret de 1974. Objectif : proposer un décret d'ici fin juin 2025 pour fixer les conditions de prise en charge, incluant la notion d'encadrement et la durée maximale de placement. La pouponnière doit être un lieu temporaire. Proposer une cible initiale de 3 mois, diminuant à 6 semaines.
      • Adoption : Réengager une analyse pour redéfinir les conditions et critères d'adoption des enfants en pouponnière pour lesquels un retour en famille sécurisé n'est pas possible.
      • Établissements d'accueil collectif : Sujet sensible en raison de la disponibilité du personnel et des coûts. Fixer des taux d'encadrement est un objectif, mais nécessite un plan pluriannuel. Proposer une trajectoire pour la fin du 1er semestre 2025 pour une déclinaison dans un décret et le PLF 2026, avec une mise en œuvre sur 5 ans (à partir de 2026).

      • Priorité 2 : Mise en œuvre complète de la loi "Taquet".

      • S'attacher à publier les cinq derniers décrets manquants pour l'application de la loi.

      • Décret sur les agréments (retrait en cas de violence) : Publication espérée pour fin février 2025.
      • Deux décrets sur les PMI (Protection Maternelle et Infantile - objectifs nationaux et normes d'effectifs) : Concertation engagée, publication prévue pour fin avril 2025.
      • Deux décrets nécessitant des développements informatiques (système d'information agréments adoption et base de données agréments assistants familiaux/maternels) : Développements en cours. Le premier devrait être publié en avril 2025, le second annoncé pour novembre 2025, avec une volonté d'accélérer si possible.

      • Priorité 3 : Mieux contrôler les établissements et partager l'information.

      • Envisager une circulaire pour mieux organiser le lien territorial entre les services de l'État et du Ministère de l'Intérieur, potentiellement avec un référent ASE dans les préfectures.

      • Organiser la communication entre départements d'origine et d'accueil en cas de placement dans un autre département.

      • Priorité 4 : Réforme des systèmes d'information.

      • S'appuyer sur les recommandations du rapport Sichel.

      • Converger vers des systèmes d'information réformés (dossier numérique partagé expérimenté).
      • Nécessité de disposer de données en temps réel pour piloter les politiques.
      • Accélérer le déploiement des Comités Départementaux de la Protection de l'Enfance (CDPE), coordonnés par le Président du Département et le Préfet, rassemblant divers acteurs (ASE, PMI, Justice, Éducation Nationale, ARS, organismes de sécurité sociale). Un bilan est demandé pour octobre 2025 en vue d'une généralisation en 2026 si les résultats sont concluants.

      • Priorité 5 : Santé, notamment santé mentale des enfants protégés.

      • Souhait d'une évaluation psychologique systématique à l'entrée dans le dispositif ASE.

      • Lancement d'un appel à projet dans cinq départements dès ce semestre pour travailler sur ce sujet (difficulté de disponibilité des pédopsychiatres).
      • Généraliser les expérimentations réussies "Santé protégée" et "Pegase" dès 2026 pour un réel parcours de soins coordonnés.
      • Soutenir la généralisation des unités d'accueil pédiatrique des enfants en danger (UAPED) : 139 existantes, 25 nouvelles prévues en 2025, avec 4 millions dédiés. Renforcer les 20 territoires les plus denses.
      • Soutenir des projets innovants comme le Centre d'appui à l'enfance.
      • Améliorer les pratiques dès 2025 grâce aux conclusions d'une évaluation globale par la Haute Autorité de Santé.
      • Crise des Professionnels :
      • Le secteur connaît une crise d'attractivité et de fidélisation.
      • 129 100 professionnels sont engagés, mais le nombre de mesures a augmenté de 40% entre 1998 et 2022.
      • Nécessité d'un enjeu de formation : faciliter l'accès aux carrières sociales et médico-sociales (formation initiale, VAE simplifiée).
      • Envisager une évolution de la loi pour autoriser le cumul du métier d'assistant familial avec une autre activité professionnelle. Ce sujet, souvent remonté, est jugé important pour l'attractivité.
      • Corollaire : trouver des solutions pour le droit au répit pour les familles d'accueil.
      • Vers une Refondation : Prévention, Accompagnement et Parcours de Vie :
      • Engager une véritable refondation pour intensifier les efforts en prévention et soutien aux familles.
      • La meilleure protection passe par la création de conditions d'une parentalité protectrice pour éviter les placements.
      • Développer une stratégie de soutien à la parentalité portée par le ministère (diffusion avant la fin du semestre).
      • Transformer l'offre de prise en charge pour garantir l'effectivité des mesures et éviter les ruptures de parcours.
      • Favoriser le placement dans la famille élargie ou chez des tiers de confiance, en prévoyant des dispositions réglementaires pour la vérification de leur honorabilité (lacune actuelle).
      • Favoriser l'adoption chaque fois que possible, en travaillant avec la Justice (accord avec le Garde des Sceaux). Approche conjointe souhaitable entre magistrats, professionnels et départements.
      • Trouver des solutions adaptées pour les enfants en double vulnérabilité (handicap par exemple) en mobilisant l'ensemble du ministère et en développant l'accueil familial et thérapeutique.
      • Garantir un accès réel à la santé et à l'éducation pour chaque enfant (généralisation des parcours de soins coordonnés, prise en compte des spécificités des enfants placés/protégés à l'école).
      • Mieux organiser l'accès aux études supérieures, à l'insertion, à l'autonomie et à l'emploi (mentorat, parrainage, travail avec France Travail).
      • Coopération et Moyens Financiers :
      • La refondation repose sur une coopération pérennisée avec les départements.
      • La protection de l'enfance est le deuxième poste de dépenses sociales pour les départements.
      • Un nouveau cadre de contractualisation orienté sur la prévention sera un levier essentiel.
      • Outils de coordination : montée en puissance du GIP enfance protégée, création du Haut Conseil à l'Enfance.
      • Budget 2025 :Augmentation pérennisée des crédits pour les MNA : passage de 70 à 100 millions d'euros (2023-2024) maintenus en 2025.
      • Stratégie nationale de protection de l'enfance contractualisée avec les départements : moyens consolidés à hauteur de 120 millions d'euros.
      • Lutte contre la prostitution des mineurs : budget pérennisé, maintien de 6 millions d'euros débloqués en 2024.
      • La Ministre se dit prête à aller plus loin.
      • Vision et Engagement :
      • La protection de l'enfance est un enjeu de société qui nous concerne tous.
      • L'engagement est de donner à chacun de ces enfants les moyens de sa réussite.
      • La Ministre s'engage avec humilité et détermination à avancer précisément pour mesurer les points de progrès.

      Échanges et Précisions Post-Exposé Liminaire :

      • Rapporteure :
      • Souligne le caractère émotionnellement impactant des auditions.
      • Partage l'idée de refondation et salue les engagements pris.
      • Revient sur le sujet de la prime Ségur : inégalités de traitement entre départements et associations, créant des difficultés d'attractivité. Pour elle, c'est une erreur profonde liée à la décentralisation de 1983 qui a séparé santé et social. La situation actuelle peut mener à des déficits pour les associations.
      • Insiste sur le manque criant de données (Data) : "pas de Data, pas de visibilité", pas de prospective, pas de recherche longitudinale.
      • Décrit la situation des professionnels qui "cherchent que des places" faute de temps pour être auprès des enfants.
      • Réaffirme la nécessité de normes et de socles nationaux pour garantir un traitement équitable des enfants sur tout le territoire.
      • Met en avant la responsabilité de l'État pour ne pas avoir bougé sur les normes et la revalorisation des métiers.
      • Souligne que la France est le premier pays d'Europe à placer le plus d'enfants en institution, jugeant cela "inacceptable".
      • Critique le manque de coordination interministérielle et la nécessité d'un "pilote dans l'avion".
      • Évoque le manque de formation, notamment chez les juges et les médecins, aux besoins fondamentaux de l'enfant et aux psychotraumas graves. La vision doit être "360°".

      Réponse de la Ministre aux points de la Rapporteure :

      • Reconnaît que la mise en place de la prime Ségur a été compliquée par un périmètre mal défini.

      • Indique travailler activement avec les départements pour "solder le sujet Ségur", potentiellement via une conférence des financeurs début mars.

      • Partage la préoccupation sur les assistants familiaux et l'importance du droit au répit.

      • Confirme que le sujet de la Data est majeur et urgent.

      L'expérimentation Caisse des dépôts est intéressante.

      Le suivi doit être interministériel.

      Elle s'engage à sortir de cette situation.

      • Reconnaît que la place de premier pays d'Europe pour le placement institutionnel est indésirable.

      • S'engage à avancer précisément avec des plans et des suivis pour mesurer les points de progrès.

      • Admet que le manque de normes est lié à l'histoire du secteur en France et n'a pas été suffisamment pris en compte lors de la décentralisation. Un siècle après, il est temps d'y remédier.

      • Souligne le paradoxe entre la préoccupation démographique et l'incapacité à bien accompagner les enfants protégés. Questions des Députés et Réponses de la Ministre :

      • Évaluation des politiques publiques : La Ministre reconnaît un "empilement des dispositifs" et un manque d'évaluation.

      Le rapport de la commission sera une bonne évaluation. Elle propose un plan d'action pour mesurer les résultats.

      • Haut Commissariat à l'Enfance : Le décret est sorti le 10 février. Nomination attendue "dans les semaines qui viennent" (1-2 semaines).

      La Ministre prépare une feuille de route et souhaite garder la responsabilité directe de l'ASE, confiant d'autres sujets au Haut Commissaire (prévention des violences, adoption, parentalité, écrans, petite enfance...).

      • Financement : La Ministre réaffirme les budgets annoncés (MNA, stratégie nationale). Un député s'inquiète des besoins de financement par l'État.

      • Déscolarisation et suivi : Évoque le dispositif "scolarité protégée" et la nécessité d'aller plus loin (taux de redoublement élevés, enfants "Ninies").

      • Prostitution des mineurs :

      La Ministre confirme que c'est un enjeu prioritaire (estimations de 6 à 10 000 mineurs victimes).

      Réaffirme le budget dédié (6 millions) et la nécessité de pilotages locaux.

      • Administrateurs ad hoc : La Ministre renvoie ce sujet au Ministère de la Justice.

      • Contrôle des établissements : L'instruction ministérielle vise à renforcer les contrôles.

      La Ministre souhaite un travail départemental entre services de l'État et du département, sous l'accompagnement du Préfet.

      La situation actuelle est un contrôle par les deux instances, qui mérite "probablement d'être revisitée".

      • Travailleurs sociaux dans les écoles :

      La Ministre évoque la présence d'AESH (qui sont des travailleurs sociaux affectés aux enfants handicapés, pas spécifiquement ASE) comme exemple de personnels autres que les enseignants dans les écoles. Une députée (Mme Adisad) rectifie en précisant que les AESH n'ont pas le statut de travailleur social et n'ont pas accès aux dossiers ou réunions pédagogiques des enfants qu'ils accompagnent.

      Une autre députée (Mme Mesmer) suggère la présence de travailleurs sociaux dans les académies ou écoles pour faire le lien entre Éducation Nationale et départements.

      La Ministre semble ouverte à l'idée et évoque les expérimentations menées.

      • Propos de M. Poiré (Président de département) sur la priorisation des 0-5 ans : Une députée (Mme Mesmer) qualifie ces propos de "scandaleux et dangereux" et interroge la Ministre sur sa réponse à ce désengagement et si elle assume la "suffocation voire la liquidation" du service public de l'enfance.

      La Ministre répond que "les enfants, quels qu'ils soient, quel que soit leur âge, ce sont des enfants" et qu'ils méritent d'être accompagnés et aidés à se reconstruire.

      Elle travaille avec les départements pour apporter des réponses concrètes et assurer le suivi.

      • Budget insuffisant et sanction : Plusieurs députés soulignent l'insuffisance des budgets et l'asphyxie des associations.

      Mme Adisad insiste sur l'absence de sanction en cas de manquement des départements et interroge la Ministre sur les moyens de faire respecter la loi partout et de rétablir l'égalité de traitement.

      Elle cite l'exemple de départements refusant d'accueillir des MNA.

      La Ministre répond que sa responsabilité est de travailler avec les départements pour une politique répondant aux besoins de chaque enfant et assurer l'égalité de traitement.

      Elle mentionne le rôle du Préfet pour regarder et contrôler. Elle précise que la contractualisation avec les départements, dans le cadre d'une politique décentralisée, est un sujet "qui mérite d'être regardé".

      • Sans-abrisme des enfants et hébergement hôtelier :

      Mme Adisad évoque le sans-abrisme de 3000 enfants et le recours à l'hébergement hôtelier.

      Elle demande comment la Ministre compte agir, obtenir des moyens pour ouvrir des places et assurer la coordination interministérielle (Logement, Éducation, Santé, Justice...).

      La Ministre renvoie les politiques de logement au ministère concerné, tout en reconnaissant la nécessité de travailler ensemble en interministériel.

      • Ineffectivité des mesures faute de moyens/places : Une députée (Mme Panonacle) dresse un tableau sombre (mesures non exécutées, ASE "réceptacle" des autres dysfonctionnements, diminution des assistants familiaux, recours à l'intérim coûteux) et demande des mesures concrètes et un calendrier.

      La Ministre renvoie à son propos liminaire qui, selon elle, a présenté une feuille de route précise avec des dates.

      • Attractivité du métier d'assistant familial et cumul d'activité : Mme Collin Esterley évoque la diminution des assistants familiaux et la PPL sénatoriale sur le cumul d'activité.

      Elle interroge sur les limites de ce cumul et les autres mesures d'attractivité.

      La Ministre juge intéressant le cumul si l'activité professionnelle a lieu pendant le temps scolaire de l'enfant, permettant de concilier vie professionnelle et rôle familial.

      Les autres pistes sont la reconnaissance (diplôme) et le droit au répit.

      • Sorties de l'ASE et Contrats Jeunes Majeurs : Mme Adisad critique les "odieux" contrats jeunes majeurs qui ne répondent pas aux attentes.

      Elle insiste sur la nécessité d'un "attachement" pour ces enfants, d'un adulte de référence ("compter pour lui et pouvoir compter sur lui").

      Elle demande si la Ministre va faire cette "révolution". La Ministre reconnaît que les contrats jeunes majeurs ne sont pas satisfaisants.

      Elle partage la notion de confiance et d'affection essentielle.

      Dans un monde idéal, chaque enfant devrait avoir un référent dès le plus tôt possible.

      Elle reconnaît ne pas avoir de solution toute faite mais que c'est une cause nationale qui dépasse l'État et les départements.

      Les mentorats et parrainages sont des pistes.

      • Sanction des manquements : Mme Mesmer réinsiste sur la nécessité de sanctions pour faire respecter la loi, critiquant l'absence de conséquences pour les départements ne respectant pas leurs obligations (MNA, propos de M. Poiré).

      La Ministre réaffirme travailler avec les départements et que l'égalité de traitement est une responsabilité de l'État.

      Elle mentionne les signalements de la Défenseure des droits (dont 5 qu'elle va instruire, dont un en Loire Atlantique), indiquant qu'ils méritent d'être étudiés et donner lieu à des sanctions si nécessaire, en lien avec la Justice.

      Conclusion de la Rapporteure :

      • Souligne l'urgence de la situation ("le temps de l'enfant n'est pas le temps de l'adulte").
      • Exprime l'espoir que la commission permette de "regarder pour devant" et de trouver des solutions partagées.
      • Réaffirme la nécessité de sanctions pour les situations "inacceptables".
      • Met en lumière le constat partagé sur les dysfonctionnements dans l'Éducation Nationale (manque de chiffres, manque de données).
      • Valorise les "belles expériences" existantes dans certains départements ou académies (travailleurs sociaux, protocoles Éducation Nationale/Département) qui devraient être généralisées via des "socles nationaux interministériels".
      • Rappelle la succession rapide de ministres/secrétaires d'État à l'enfance depuis 2022, soulignant un manque de suivi malgré l'annonce d'une "priorité nationale".
      • Affirme que la protection de l'enfance est "un impensé des politiques publiques".
      • Souhaite que le rapport fasse de nombreuses propositions partagées pour que l'ensemble des parlementaires puisse les porter.
      • Souligne le rôle central des associations qui accueillent les enfants.
      • Remercie l'ensemble des participants à l'audition et ceux qui ont contribué.
      • Conclusion de la Présidente :
      • Remercie la Ministre pour sa participation, clôturant le cycle d'auditions.
      • Remercie les témoins, anciens enfants placés, professionnels et députés.
      • Souligne que, malgré des visions parfois différentes de la commission, l'essentiel est de s'entendre sur la nécessité d'agir et que cette commission est un début, pas une fin.

      Points Forts et Idées Clés à Retenir :

      • Reconnaissance unanime d'une crise profonde du système de protection de l'enfance en France.

      • Augmentation continue du nombre d'enfants pris en charge, notamment les plus jeunes et les MNA.

      • Disparités territoriales importantes dans la prise en charge et le manque de solutions adaptées.

      • Manque criant de normes et de données pour piloter efficacement les politiques.

      • Crise d'attractivité et de fidélisation des professionnels, liée notamment aux inégalités de traitement (prime Ségur) et au manque de reconnaissance/répit.

      • Retard important dans la publication des décrets d'application de la loi Taquet.

      • Volonté affichée par la Ministre d'engager une refondation axée sur 5 priorités (normes/encadrement, loi Taquet, contrôle/partage d'info, systèmes d'information, santé/santé mentale).

      • Accent mis sur le renforcement de la prévention et du soutien à la parentalité pour éviter les placements.

      • Intention de favoriser l'accueil familial (famille élargie, tiers de confiance, assistants familiaux) et l'adoption.

      • Nécessité de coordination interministérielle et de coopération renforcée avec les départements.

      • Budgets dédiés annoncés pour les MNA, la stratégie nationale et la lutte contre la prostitution des mineurs.

      • Constat partagé sur le besoin crucial de rétablir l'égalité de traitement pour tous les enfants protégés sur le territoire.

      • La question des sorties de l'ASE et la nécessité d'un adulte référent stable pour les jeunes majeurs est soulevée comme un enjeu majeur et une "cause nationale".

      • Le rôle de l'État pour faire respecter la loi par les départements et éventuellement prévoir des sanctions est un point de tension récurrent dans les échanges.

      • Mise en avant de l'importance de la parole des enfants et anciens placés.

      Prochaines Étapes Mentionnées :

      • Publication des décrets manquants pour la loi Taquet (étalées de fin février à novembre 2025).

      • Conférence des financeurs avec les départements sur le sujet Ségur (début mars).

      • Lancement d'un appel à projet santé mentale dans 5 départements (ce semestre).

      • Proposition d'un décret sur les pouponnières (fin juin 2025).

      • Proposition d'une trajectoire pour les taux d'encadrement en établissements (fin 1er semestre 2025) pour une déclinaison en PLF 2026 et un plan à 5 ans.

      • Nomination du Haut Commissaire à l'Enfance (dans 1-2 semaines).

      • Bilan des CDPE (octobre 2025) en vue d'une généralisation (2026).

      • Généralisation des expérimentations santé "Santé protégée" et "Pegase" (2026).

      • Généralisation des UAPED (2025).

      • Diffusion de la stratégie de soutien à la parentalité (avant fin semestre).

      • Présentation du rapport de la commission d'enquête (début avril, selon la Rapporteure dans un autre passage non inclus dans cet extrait).

      • Ce briefing résume les points essentiels abordés lors de cette audition, offrant une vue d'ensemble des défis, des constats et des premières pistes de travail envisagées par la Ministre en charge de la protection de l'enfance.

    1. Briefing Document : Audition de Rachida Dati sur les Violences dans le Secteur de la Culture

      Ce document résume les principaux points soulevés par la Ministre de la Culture, Rachida Dati, lors de son audition concernant le rôle de son ministère face aux violences sexuelles et sexistes dans le secteur de la culture. Il met en évidence les enjeux, les mesures en cours et les pistes de réflexion pour l'avenir.

      Thèmes Principaux :

      La Rupture avec la Loi du Silence : La Ministre insiste sur la nécessité collective de briser la loi du silence qui a longtemps perduré dans le secteur culturel et au-delà. Elle reconnaît que cette loi du silence a permis aux violences de prospérer. "être ici aujourd'hui avec vous marque notre engagement collectif a brisé enfin la loi du silence cette loi du silence qui a longtemps duré" "ce contexte a a toujours existé mais ça n'a jamais été dénoncé avec cette force puisque pendant des années on a détourné le regard" La Culture n'est pas un Cas Particulier (mais présente des Facteurs de Risque) : Bien que les violences sexuelles et sexistes concernent l'ensemble de la société, le milieu de la culture présente des spécificités (porosité entre vie personnelle et professionnelle, précarité, importance du réseau) qui peuvent favoriser les abus de pouvoir et banaliser les situations d'emprise. "le milieu de la culture ne peut pas s'exonérer de regarder évidemment en face ces questions" "il peut y avoir une porosité parfois même une confusion entre la vie personnelle la vie professionnelle entre l'intimité et le travail oui le corps et la sensibilité sont beaucoup plus exposés que dans n'importe n'importe quel autre secteur la précarité la nécessité d'être reconnu et de faire partie de cette famille du cinéma... sont aussi des contextes qui favorisent les abus de pouvoir qui banalisent des situations d'emprise" L'Ancienne Époque comme Prétexte Inacceptable : La Ministre réfute l'argument selon lequel les violences anciennes seraient excusables car relevant d'une "autre époque" ou d'un "autre contexte". Elle rappelle que le viol et les agressions sexuelles étaient déjà pénalement réprimés par le Code pénal dans les années 70 et 80. La différence réside dans la complaisance et le manque de dénonciation. "pour moi on ne peut pas se contenter de dire évidemment c'était une autre époque" "est-ce queà cette époque la le viol les agressions sexuelles était pénalement réprimé oui c'était dans le code pénal mais on a laissé les tribunes prospérer on a laissé les faits prospérer on les a non seulement expliqué on les a parfois excusé pour ne pas dire encouragé" Le Mouvement #MeToo et le Point de Bascule : Le mouvement #MeToo, initié par l'affaire Weinstein, a marqué un point de bascule, notamment dans le milieu du cinéma et plus largement dans le secteur culturel. Il a permis une libération de la parole et une prise de conscience, bien que la Ministre suggère que son succès ait pu être influencé par la catégorie sociale des personnes impliquées. "l'affaire Weinstein porté par le mouvement Mitou a marqué un point de bascule dans le milieu du cinéma et très vite dans tous les secteurs du spectacle de la musique et de la création dans son ensemble" "ce mouvement Mitou il a été dénoncé j'allais dire par par une certaine catégorie sociale je pense que si ça avait été une autre classe sociale je pense que ce mouvement n'aurait pas eu le succès" La Nécessité d'une Action Collective et Vigile : Malgré les progrès réalisés, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est loin d'être terminée. La Ministre appelle à une vigilance constante, à l'amélioration des dispositifs existants et à une mobilisation collective et responsable. "on pense queon n jamais c'est jamais terminé et donc il faut rester vigilant et évidemment faut améliorer les dispositifs pour ne pas dire les reprendre les et encore une fois les amplifier" "la lutte contre les violences sexistes et sexuelles reste un combat mené collectivement en responsabilité et nous sommes au début d'un processus car je pense que beaucoup de femmes et de mineurs se taisent encore" La Libération de la Parole et l'Augmentation des Chiffres : L'augmentation du nombre de signalements et de cas accompagnés est perçue comme une preuve que les actions menées portent leurs fruits et que la parole se libère. Cette augmentation est une étape nécessaire pour regarder la réalité en face. "Les chiffres vous les avez et je ne vais pas revenir dessus vous me direz que les chiffres augmentent c'est vrai mais c'est aussi la preuve que les actions menées aussi portent leurs fruit la parole se libère ces chiffres vont continuer d'augmenter forcément en acceptant de regarder en face la réalité d'entendre les victimes parce que de plus en plus de cas vont sortir" Le Plan de Lutte du Ministère : Un nouveau plan de lutte contre les violences et le harcèlement sexuel et sexiste sera présenté avant le 8 mars. Ce plan s'adresse au Ministère et à ses établissements, aux structures professionnelles, aux politiques culturelles et aux conditions de travail des mineurs. "j'ai demandé à l'administration de travailler sur un nouveau plan de lutte contre les violences et le sement sexuel et sexiste qui va être représenté avant le 8 mars prochain" Les Levier d'Action du Ministère : La Ministre identifie plusieurs leviers pour agir : La Subvention et les Labels : Possibilité de retirer les aides financières si les mesures préconisées ne sont pas mises en place. Les Textes Réglementaires : Intégration de la lutte contre les VSS dans un maximum de textes, comme l'arrêté sur la santé et la sécurité dans la production cinématographique. Les Licences : Conditionner l'obtention ou le renouvellement des licences d'entrepreneur de spectacle vivant à la formation aux VSS. L'Inspection du Travail : Améliorer l'accès des inspecteurs aux lieux de tournage et de spectacle pour des contrôles inopinés. Le CNC collabore à la rédaction d'un guide de contrôle spécifique. La Formation : Rendre obligatoire la formation aux VSS pour les équipes de tournage, les dirigeants de festivals, les équipes du spectacle vivant et de la musique, et renforcer la connaissance du droit du travail dans les écoles supérieures du ministère. Sensibilisation des présidents d'association. "il y a le levier de la subvention et des labels VO ce qui est attribué peut être retiré et peut être retiré immédiatement si les mesures préconisées ne sont pas évidemment mises en place" "La formation au violence sexiste et sexuelle doit conditionner l'obtention ou le renouvellement de ces licences" "il faudrait qu'on ait en amont le maximum d'information pour pouvoir avoir des contrôles inopinés" "il faut absolument renforcer la connaissance du droit du travail avec des modules obligatoires comme on a sur la santé la sécurité au travail il faudrait rendre ces modules obligatoires dans le cadre et le cas des écoles supérieures qui dépendent du ministère de la Culture" L'Amélioration de l'Accompagnement des Victimes et du Suivi des Signalements : La cellule d'écoute Audience, soutenue par le Ministère, est un dispositif central qui offre un accompagnement juridique et psychologique. Le Ministère souhaite renforcer ce dispositif en élargissant ses horaires et ses attributions (aide à la rédaction de plainte, extension à d'autres secteurs comme la presse). Un meilleur suivi des cas signalés au sein du Ministère est également prévu. "c'est pour répondre à la nécessité d'un espace d' sécure lespè que la fésac et les cinq confédérations syndicales du secteur ont porté cette initiative de cellule d'écoute" "l'élargissement de ces horaires d'ouverture ça sera 2 he 2 heures supplémentaires par jour et de ses attributions notamment à l'accompagnement à la rédaction d'une plainte auprès du Procureur de la République par des avocats mais aussi son extension à de nouveaux secteurs comme celui de la presse dès début 2025" "je veux que le sui des cas signalés soit mieux tracé encore" La Lutte Contre l'Arbitraire et la Nécessité d'Enquêtes Internes Certifiées : La Ministre souligne le problème des enquêtes internes qui peuvent parfois être menées sans processus clair ou objectif, voire pour dédouaner les employeurs. Elle souhaite la certification des organismes réalisant ces enquêtes pour garantir leur impartialité. "on a un problème d'enquête interne ou sur les conclusions de ces enquêtes internes parfois il des enquêtes internes et on a un cas très précis où la victime n'a jamais été entendu" "il faudra évidemment qu'on puisse certifier ces organismes qui font ces enquêtes internes surtout quand elles sont externalisées" La Tolérance Zéro et le Rôle de l'État : La Ministre prône une tolérance zéro face aux délits et crimes, refusant l'idée que certaines affaires puissent "s'arranger". Elle affirme sa conviction en un État fort ayant une responsabilité dans la lutte contre ces violences. Elle suggère d'explorer l'élargissement des critères d'intérêt à agir pour permettre à l'État de se constituer partie civile même si la victime n'ose pas porter plainte. "il faudrait une tolérance zéro sur ces sujets parce que sur les articles 40 ce qu'il faut savoir c'est que souvent on dit euh ça peut s'arranger mais il y a des affaires qui enfin il faut que la justice s'en empare on n'arrange pas des choses qui relèvent du délit ou du crime à mon sens surtout sur les atteintes aux personnes" "moi je crois à un État fort voilà et notamment dans dans ce type de sujet moi je seraai assez favorable de revoir les critères d'intérêt à agir" La Protection des Mineurs, une Priorité Absolue : La Ministre met un accent particulier sur la protection des mineurs, souhaitant étendre la réglementation du travail des mineurs jusqu'à 18 ans et non plus 16. Elle souhaite également que le Ministère ait accès au fichier national judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS). "et plus encore à l'égard des mineurs cette responsabilité elle est globale et donc chacun doit prendre ses responsabilités" "concernant le sujet particulier des dérogations au travail des mineurs de moins de 16 ans moi je suis je suis pour qu'on on aille jusqu'à 18 ans voilà" "j'ai demandé qu'il fasse partie des autorités administratives ayant la possibilité d'accéder aux données du fichier national judiciaire automatisé des auteurs d'infraction sexuelles" La Surveillance des Structures de Formation (Conservatoires, Maîtrises) : Des mesures spécifiques sont envisagées pour les conservatoires (en particulier les non classés) et les maîtrises afin d'imposer des protocoles de signalement, des formations obligatoires et l'élaboration de guides de bonnes pratiques. L'idée d'un label pour les maîtrises est évoquée. "concernant le sujet sur moi j'ai un sujet sur les conservatoires alors sur les conservatoires notamment euh territoriaux non classés" "un cadre strict doit s'appliquer même si la Commission des enfants du spectacle veille aux conditions de travail des jeunes artistes" "je proposais de travailler sur un label pour concernant ces maîtrises qui reposerait sur la présence de personnes formées et qui s'appuie sur un projet pédagogique clair" La Lutte Contre l'Entre-Soi et la Reproduction Sociale : La Ministre dénonce l'entre-soi, la reproduction sociale et le manque de diversité dans les instances de pouvoir et les processus de nomination au sein du ministère et des structures culturelles. "je pense que ce mouvement n'aurait pas eu le succès j' dire malheureuse malheureusement qu'il a eu aujourd'hui il était temps que cette prise de conscience est lieu car je l'ai dit le contraste entre les valeurs défendues par la profession et certains comportements que l'on pouvait y observer devenit intolérable pour la société dans son ensemble" "moi j'ai été très surprise du peu de renouvellement on reprend les mêmes" "c'est aussi ça c'est-à-dire que cette ce ce cette reproduction sociale et sociale d'une certaine catégorie il faudrait ça serait bien qu'elle qu'elle s'arrête un peu mais moi je serai vous je regarderai les process de nomination dans un ministère comme la culture et à tous les niveaux et les conseils d'administration" La Question de l'Homme et de l'Œuvre : La Ministre aborde la difficulté de séparer l'homme de l'artiste, constatant que ce débat semble s'appliquer différemment selon les catégories sociales. Elle estime que l'art ne doit pas servir de bouclier ou d'excuse aux crimes et délits. "tout le sujet c'est aujourd'hui de pouvoir décorréler j'allais dire le statut euh on dit on décorelle l'homme de l'œuvre ou je sais pas quoi de l'artiste je sais pas quoi là" "quand ce sont des artistes ou des milieux très favorisé de pouvoir notamment dans les arts on dit mais ce sont des artistes donc voilà... ce qui est crime et déit devient finalement pas une circonstance atténuante ça devient un art voilà de pouvoir agresser quelqu'un c'est presque artistique" Points Clés et Faits Importants :

      Augmentation de l'accompagnement : Entre 2023 et 2024, la cellule d'écoute Audience a enregistré une augmentation de plus de 50% des accompagnements psychologiques et plus de 77% des conseils juridiques. Manque de Centralisation des Données : La Ministre souligne le manque de centralisation des signalements et des "articles 40" (signalements au procureur) au sein du ministère, rendant difficile le suivi. Articles 40 Déposés : Quatre "articles 40" ont été déposés par le ministère depuis l'arrivée de la Ministre, ce qu'elle juge insuffisant. Accès au FIJAIS : Le Ministère a obtenu l'accès au FIJAIS depuis le 4 décembre 2024. Extension du travail des mineurs : Volonté d'étendre la réglementation du travail des mineurs jusqu'à 18 ans. Création d'une Direction Enseignement et Formation : Une nouvelle direction sera créée au ministère pour avoir des interlocuteurs uniques pour les écoles et y intégrer des modules sur le droit du travail et les VSS. Classes Préparatoires Publiques : Projet de doubler le nombre de classes préparatoires publiques aux écoles d'art pour favoriser la démocratisation. Coordinateurs d'Intimité : Bien que généralisés dans le cinéma, leur obligation sera étudiée pour le spectacle vivant. La contractualisation et la validation des scènes intimes par les comédiens sont jugées favorables. Clause d'Assurance : Existence d'une clause d'assurance interruption de tournage en cas de dénonciation (depuis 2021, non utilisée), avec la volonté de travailler avec les assureurs pour l'améliorer ou la rendre obligatoire. Points Soulevés par le Rapporteur et la Présidente de la Commission (en réaction à la Ministre) :

      Décalage entre Dispositifs et Réalité : Malgré les dispositifs mis en place, les témoignages reçus par la commission montrent un décalage avec la réalité des violences qui semblent systémiques. Manque d'Étude de Victimation : Proposition de lancer une grande étude de victimation pour avoir un état des lieux précis. Suivi des Témoignages d'Audience : Interrogation sur le devenir des témoignages recueillis par Audience et la possibilité d'une assistance juridique. Détection par Signaux Faibles : Suggestion d'enquêtes diligentées en cas de nombreux signalements dans un même lieu. Travail des Enfants : Proposition d'interdire le travail des enfants très jeunes sauf exception, de rendre obligatoire un rapport de fin de tournage par le responsable enfant, de renforcer la relation Tali-Santé-équipes de tournage, et de certifier les accompagnateurs d'enfants. Casting des Enfants : Soulèvement du danger des castings non couverts par la relation de travail et la responsabilité du producteur. Honorabilité des Encadrants : Difficulté pour les associations de contrôler l'honorabilité des intervenants auprès des enfants et suggestion de permettre la consultation du B2 ou l'intervention des services préfectoraux. Méconnaissance du Droit du Travail : Constat d'une méconnaissance importante du droit du travail dans le secteur culturel, et proposition de renforcer sa formation dans les écoles et formations. CHSCT : Constat de l'absence de CHSCT dans le spectacle vivant et la musique, et question de leur mise en place. Registres de Tournage : Proposition d'un registre des lieux de tournage accessible à l'inspection du travail. Quotas de Diversité : Question sur la pertinence des quotas dans les programmations pour favoriser la diversité. Affaire de Fonctionnaire du Ministère : Interrogation sur la reconnaissance par le ministère de défaillances dans l'affaire du fonctionnaire ayant administré des produits éthiques. Ce briefing document offre un aperçu complet des enjeux et des actions envisagées par le Ministère de la Culture pour faire face aux violences sexuelles et sexistes, tout en soulignant les défis persistants et les pistes de réflexion pour l'avenir.

    1. synthèse détaillée des principales thématiques et idées soulevées lors de cette audition, incluant des citations des intervenants.

      Synthèse détaillée de l'audition sur le traitement des signalements de maltraitances sur des enfants placés

      Introduction

      L'audition a réuni des acteurs majeurs du système judiciaire et associatif français pour aborder la problématique cruciale du traitement des signalements de mauvais traitements infligés aux enfants, en s'appuyant notamment sur des affaires dramatiques médiatisées (le petit Tony, le petit Bastien, et le cas de Karine).

      Les intervenants principaux étaient

      • Monsieur Mathieu Bourret (Avocat général près la cour d'appel de Paris, ancien procureur de la République),

      • Madame Magalie La Fourcade (Secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l'homme - CNCDH, ancienne juge d'instruction), et

      • Mesdames Laurence Brunet Jambu et Karine (respectivement tante et victime dans une affaire de maltraitance).

      L'objectif n'était pas de revenir en détail sur chaque affaire en raison du secret de l'instruction, mais d'en tirer des leçons pour proposer des réformes structurelles.

      Principales Thématiques et Idées

      • La problématique du traitement des signalements :
      • Les affaires présentées (Tony, Bastien, Karine) démontrent des défaillances dans le système de traitement des signalements, malgré la présence de multiples informations préoccupantes.
      • Dans l'affaire Bastien, il est apparu que la famille était suivie par les services sociaux départementaux, mais qu'un message d'alerte crucial du père n'avait pas été écouté. Mme La Fourcade note que cela "montre à quel point déjà entrer dans l'identification d'une mort violente n'est pas toujours aisé".
      • Dans le cas de Karine, malgré un "nombre inconsidérable de signalements" et un suivi, elle n'a pas été protégée. Mme Brunet Jambu souligne que "tout le monde savait ce que vivait Karine".
      • Les dysfonctionnements systémiques :
      • Les intervenants s'accordent à dire que le système présente des dysfonctionnements structurels, pas seulement des cas isolés. Mme Brunet Jambu affirme que "ça dysfonctionne ça dysfonctionne beaucoup et on sait qu'il faudrait peu de chososees pour que ça fonctionne en fait c'est pas une question de moyen c'est pas une question de tout mettre enfin de de tout casser c'est juste d'améliorer nos pratiques".
      • Plusieurs aspects du système sont remis en question :
      • Les mesures d'assistance éducative en milieu ouvert (AEMO) : La rapporteure de la commission d'enquête s'interroge sur l'efficacité des AEMO, affirmant par expérience que "une majorité une majorité des mesures avec un budget colossal en millions d'euros finissait par des opp parquet". Les visites ponctuelles et annoncées sont pointées du doigt comme inefficaces ("quand le jour où la personne venait il y avait ce qu'il fallait").
      • La circulation de l'information : Des informations cruciales (rapports de TISF, messages téléphoniques) ne parviennent pas toujours aux bonnes personnes ou ne sont pas intégrées aux dossiers des juges pour enfants. Mme La Fourcade insiste sur l'importance de "veiller à ce que les informations puissent être puissent circuler au sein d'un service de façon à ce que un message soit toujours entendu".
      • Le rôle et la charge des travailleurs sociaux : Les travailleurs sociaux sont souvent en surcharge de travail ("ils ont un nombre d'enfants un nombre de dossiers ils peuvent pas gérer tout c'est juste pas possible pour eux"). La rapporteure mentionne un système "en saturation totale" avec des "sureffectifs partout".
      • La complexité des auditions et le manque de coordination : Trop d'intervenants peuvent être présents aux audiences sans que la personne qui connaît le mieux l'enfant (comme la TISF) ne soit entendue. Mme Brunet Jambu demande : "est-ce qu'il faut pas à un moment donné se poser la bonne question qui doit être à l'audience en fait bah pour moi c'est la personne qui accompagne l'enfant qui le voit tous les jours".
      • Les obstacles au signalement :
      • Monsieur Bourret met en lumière les difficultés et les peurs liées au signalement : "il était en réalité extrêmement difficile de procéder à un signalement".
      • Les raisons invoquées incluent l'indifférence, la peur des représailles ("ce qui peut arriver quand on va ou qu'on doit témoigner contre quelqu'un qui est par ailleurs violent"), la rupture du lien avec la famille ou le voisinage, et même une certaine forme d'optimisme dangereux ("faire un Paris sur l'intelligence ou un Paris sur l'avenir").
      • La pénalisation de la non-dénonciation a été discutée, avec des associations de protection de l'enfance arguant que cela pourrait décourager la parole à l'avenir ("vous ne libérerez jamais aucune espèce de parole").
      • Le statut juridique de l'enfant et le regard de la société :
      • Monsieur Bourret soulève la question du statut juridique du mineur dans le Code civil, le considérant encore comme étant "sous la tutelle et l'autorité et la responsabilité de ses parents" malgré l'évolution sociale. Il suggère une réflexion sur un "véritable statut dans le Code civil".
      • Madame La Fourcade insiste sur la nécessité de "changer nous notre regard sur les les enfants en arrêtant de les voir comme des à mi-chemin entre une personne et autre choses et donc avec des droits en mode dégradé". Elle appelle à "avoir une approche risque par les vulnérabilités" en s'inspirant des sciences humaines et sociales et des approches utilisées pour les violences faites aux femmes.
      • Karine témoigne du manque d'écoute des enfants : "on m'a pas écouté et j'ai pas eu la possibilité d'être écouté". Madame La Fourcade rappelle le droit à la participation de l'enfant selon la Convention internationale des droits de l'enfant : "les enfants doivent être associés aux décisions qui les concernent".
      • La distinction faite par certains entre la protection des jeunes enfants (moins de 5 ans) et celle des enfants plus âgés capables de s'exprimer est jugée "honteux" et "condamnable" par Karine et Mme La Fourcade, qui soulignent que "on le protège c'est tout il y a pas d'autres questions à se poser on protège on le protège".
      • Propositions de réformes et pistes de réflexion :
      • Ouvrir le champ des possibles pour les juges des enfants : Dépasser le choix binaire entre placement et AEMO pour proposer des mesures intermédiaires renforcées.
      • Visites inopinées : Permettre des visites non annoncées par les travailleurs sociaux dans les familles suivies, sur le modèle des inspections de lieux de privation de liberté. Mme La Fourcade estime que "il faut pouvoir aller faire des visites inopiné".
      • Améliorer la circulation de l'information : Garantir que les messages d'alerte soient entendus et que les rapports des intervenants au quotidien (TISF) soient systématiquement intégrés aux dossiers judiciaires.
      • Repenser le lieu de protection : Mme La Fourcade propose l'idée audacieuse que, dans certains cas, ce soient les parents violents qui quittent le domicile plutôt que l'enfant, ou qu'un tiers digne de confiance vienne vivre au domicile. Elle s'inspire de la possibilité de l'éviction du conjoint violent pour les victimes de violences conjugales.
      • Avocat pour l'enfant : Rendre obligatoire la désignation d'un avocat pour l'enfant dès la suspicion de violence ou de maltraitance, au civil comme au pénal, pour garantir une écoute et une représentation effective de ses intérêts.
      • Ordonnance de protection pour enfants : Créer un mécanisme similaire à l'ordonnance de protection pour les victimes de violences familiales, permettant une saisine rapide du juge en cas de danger imminent.
      • Soutien aux tiers dignes de confiance : Mettre en place une allocation spécifique et simplifier les démarches administratives pour les tiers dignes de confiance accueillant un enfant, afin de lever les freins financiers et logistiques. Mme Brunet Jambu demande : "est-ce qu'il faut pas changer juste ça dire bah ok le tir digne de confiance on va lui attribuer une allocation spécifique".
      • Formation des professionnels : Renforcer et systématiser la formation de tous les professionnels en contact avec les enfants (magistrats, travailleurs sociaux, enseignants, personnel médical) pour améliorer la détection et la compréhension des signaux de maltraitance (ex: syndrome du bébé secoué, programmes importés du Québec comme Caliop et Lanterne). Mme Brunet Jambu insiste : "c'est la formation des professionnels du matin au soir la formation La formation".
      • Prévention : Remettre la prévention au cœur des politiques publiques, en soutenant la parentalité et en aidant les familles en difficulté. Mme Brunet Jambu estime qu'"il faut remettre de la prévention qu'il faut aussi aider certains parents".
      • Sensibilisation de la population : Inclure la sensibilisation aux gestes de signalement (appeler le numéro vert, saisir le CRIP) dans les formations aux premiers secours, pour faire du signalement un réflexe citoyen. Monsieur Bourret propose d'intégrer cela aux formations dispensées par des organismes comme la Croix-Rouge.
      • Collecte de données fiables : Améliorer le comptage et l'évaluation des morts violentes d'enfants, en envisageant notamment des autopsies plus systématiques, même en cas de morts apparemment accidentelles.
      • Responsabilité (y compris politique) : Interroger la responsabilité collective de la société en cas de défaillance et envisager des mécanismes de responsabilité sans intentionnalité pour les élus ou responsables dont les choix ont des conséquences graves sur la protection de l'enfance (bien que Monsieur Bourret souligne l'absence de responsabilité pénale collective en droit français).
      • Changer le récit : Cesser de considérer les morts violentes d'enfants comme de simples "faits divers" et reconnaître leur caractère structurel, sur le modèle du traitement des féminicides.
      • Les réussites et les espoirs :
      • Malgré les difficultés, des succès existent, comme la condamnation dans les affaires citées. Mme Brunet Jambu souligne que "quand la justice passe elle est belle".
      • Des initiatives positives existent, comme les programmes importés du Québec par l'association Le Partage, qui montrent des résultats concrets (zéro récidive pour les auteurs mineurs pris en charge).
      • L'optimisme reste nécessaire. Monsieur Bourret conclut sur la capacité d'adaptation et l'imagination des acteurs de la justice pour mettre en œuvre des décisions même avec peu de moyens, partageant un "sentiment positif et d'optimisme".

      Conclusion

      • L'audition a mis en évidence des lacunes importantes dans le système français de protection de l'enfance, notamment dans le traitement des signalements et le suivi des familles.

      Les témoignages poignants ont souligné la souffrance des enfants et la nécessité d'un changement de paradigme, passant d'une approche administrative et parfois trop verticale à une approche centrée sur l'enfant, ses besoins primaires, son écoute et la reconnaissance pleine et entière de ses droits.

      Des pistes de réformes concrètes ont été proposées, allant de l'amélioration de la circulation de l'information à la refonte des mesures de protection et au renforcement de la formation et de la sensibilisation de tous les acteurs impliqués, y compris le grand public.

      La question de la responsabilité de la société et des décideurs face à ces drames a également été fortement soulevée.

    1. Note de Synthèse : La Situation de la Protection de l'Enfance en France

      Source Principale : Extraits de "Situation dégradée de la protection de l’enfance" : la Défenseure des droits sur sa décision-cadre

      Introduction

      La Défenseure des droits présente une situation alarmante et "dégradée" de la protection de l'enfance en France, soulignant de "graves atteintes à l'intérêt supérieur et aux droits des enfants".

      Ces constats, déjà dénoncés dans de précédents rapports (parlementaires, Cour des comptes, IGAS), mettent en évidence un écart significatif entre les droits inscrits dans la loi et leur application effective sur le terrain.

      La décision-cadre de la Défenseure des droits, accompagnée de décisions spécifiques par département, vise à rappeler le rôle central de l'État en tant que garant de la Convention internationale des droits de l'enfant et à proposer 46 recommandations pour améliorer la situation.

      Thèmes Principaux et Idées Clés

      • La Dégradation de la Situation et l'Écart entre Droit et Effectivité :
      • La situation de la protection de l'enfance ne s'améliore pas, elle s'aggrave.
      • Il existe un "écart entre les droits annoncés et leur effectivité".
      • Les constats sont "nombreux et accablants".
      • Citation : "ce qui est très frappant c'est que ces droits sont indissociables interdépendants au nom du bon développement de l'enfant c'estàd qu'on ne peut pas saissonner entre guillemets ces droits"
      • Citation : "ce qu'on observe et vous l'avez un peu dit par rapport à la loi en fait on observe un écart entre les droits annoncés et leur effectif et et c'est une des choses que je vais vous dire on pense pas qu' qu'il a de changement flagrant à faire dans la loi"
      • Citation : "comment on en est encore là en 2024 2025 mais comment on en est dans une situation qui s'aggrave en fait parce que la situation non seulement elle ne s'améliore pas et elle s'aggrave"
      • Les Dysfonctionnements Concrets du Dispositif :
      • Non-exécution des décisions de justice : Des décisions de placement ou d'accompagnement en milieu ouvert ne sont pas appliquées faute de place ou de moyens.
      • Citation : "des décisions de justice n'était pas appliquée euh que ce soit en accompagnement au milieu ouvert ou en en placement avec une saturation clairement du dispositif de protection de l'enfance"
      • Manque de places d'accueil : Enfants accueillis dans des lieux "non autorisés" (gîtes, appartements de location, hôtels) avec du personnel intérimaire.
      • Citation : "des accueils d'enfants dans des lieux non autorisés des gites des locations d'appartements des hôtels avec des éducateurs intérimaire"
      • Retards dans les prises en charge : Délais dans l'évaluation du danger, les mesures éducatives à domicile (AED), les prises en charge en santé mentale.
      • Citation : "nous on est très inquiet du retard dans les prises en charge d'emo [évaluations des situations de danger] parce qu'en fait la situation s'aggrave et c'est comme ça qu'on arrive qu'on arrive au placement"
      • Ruptures dans les parcours : Déscolarisations, ruptures de liens familiaux dues aux changements fréquents de lieux d'accueil.
      • Manque de contrôle : Contrôle insuffisant des structures d'accueil et des familles d'accueil, conduisant à des maltraitances non prises en compte.
      • Citation : "des maltraitances non prises en compte d'un enfant dans un établissement ou dans une famille d'accueil qui renvoie au manque de contrôle au manque de moyens d'ailleurs aussi pour contrôler et les établissements et les familles d'accueil"
      • Non-respect des droits de l'enfant : Droits de visite non respectés, information insuffisante sur leurs droits (notamment droit à l'avocat).
      • Citation : "l'enfant n'est pas toujours suffisamment informé de ses droits je partage complètement votre point de vue ça doit nous interroger quand on sait que la France a ratifié la Convention internationale des droits de l'enfant il y a plus de 30 ans"
      • Les Conséquences Dramatiques :
      • La non-exécution des placements peut avoir des conséquences fatales, comme le décès d'un enfant de 3 ans faute d'exécution d'une ordonnance de placement immédiat.
      • Citation : "insister sur les conséquences dramatiques avec un exemple très précis d'un enfant de 3 ans qui est décédé à son domicile alors qu'il faisait l'objet d'un placement qui faute de place n'avait pas été exécuté"
      • Impact négatif sur la santé psychique des enfants en raison des ruptures et de l'instabilité.
      • Enfants laissés à l'hôpital faute de place d'accueil, ce qui est "totalement délétère pour l'enfant".
      • Citation : "certains nourrissant faute de place d'accueil restent hospitalisés pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois dans des services de pédiatrie"
      • Le Rôle Central de l'État et la Coordination Nécessaire :
      • L'État est le garant de l'application de la Convention internationale des droits de l'enfant.
      • La protection de l'enfance est au "croisement de nombreuses politiques publiques qui relève justement de la compétence de l'État" (solidarité, justice, éducation, santé).
      • Une action "coordonnée entre les différents acteurs" est indispensable.
      • La décentralisation est une bonne chose, mais l'État doit jouer son rôle et "s'est probablement un peu trop dégager là-dessus de ses responsabilités".
      • Citation : "remettre le rôle de l'État au centre de cette question de la protection de de l'enfance c'est l'État qui est garant de l'application de la convention internationale droits de l'enfant"
      • Citation : "ce que nous voulons et je vous le redis c'est mettre en avant la responsabilité de l'État euh et tout en redisant que c'est seulement une action coordonnée entre les différents acteurs qui permettra euh de de s'en sortir"
      • Les Causes de l'Aggravation :
      • Meilleur dépistage des situations de danger.
      • Aggravation des situations due au Covid, à la pauvreté, aux femmes isolées, à l'usage des écrans.
      • Difficultés croissantes des services publics (école, santé).
      • Difficultés d'accès au logement.
      • Manque de moyens humains et financiers (assistants familiaux, foyers, personnels médico-sociaux).
      • Citation : "plusieurs raisons sans aucun doute un meilleur dépistage euh des situations qui se sont aggravées aussi alors avec le covid la pauvreté les femmes isolées l'usage des écrans des services publics de plus en plus en difficulté que ce soit l'école la santé dans les délais de pr en charge"
      • Les Enjeux Liés à la Santé Mentale :
      • Accès difficile aux soins en santé mentale pour les enfants confiés à l'ASE (délais importants, hospitalisation en secteur adulte).
      • Les enfants en protection de l'enfance représentent une part disproportionnée des enfants hospitalisés en psychiatrie.
      • Le manque de moyens en pédopsychiatrie contribue aux difficultés.
      • Nécessité de renforcer la pluridisciplinarité et le partenariat entre les champs socio-éducatifs et médicopsychologiques.
      • Citation : "les difficultés d'accès aux soins en santé mentale pour les enfants confiés à la zeu ainsi que sur la considération que notre société accorde au politiques de la lutte contre la pauvreté au soutien à la parentalité à la protection de l'enfance"
      • Citation : "ces enfants en protection de l'enfance qui représente 2 % des mineurs enfance constituent jusqu'à la moitié des enfants hospitalisé en psychiatrie et dont certains et on l'avait déjà alerté là-dessus hospitalisé en secteur adulte"
      • L'Éducation et l'Inclusion :
      • Difficultés d'accès à l'éducation, multiples déscolarisations dues aux ruptures de parcours.
      • Manque de données précises sur le nombre d'enfants non scolarisés ou en situation de handicap pris en charge par l'ASE.
      • Difficultés d'inclusion scolaire pour les enfants en situation de handicap (manque de dispositifs adaptés, de soutien par des AESH).
      • La scolarisation des enfants en situation de handicap nécessite plus que des AESH (formation des enseignants, taille des classes).
      • Vulnérabilité des enfants en situation de handicap face au harcèlement scolaire.
      • Citation : "on ne sait pas combien d'enfants ne sont pas ne bénéficient pas d'une scolarité d'une éducation"
      • Citation : "l'objectif d'une plus grande inclusion des enfants en situation de handicap évidemment doit être salué mais mais de nombreux enfants souffrent d'un absence d'une absence de prise en charge faute de dispositifs inclusifs en nombre suffisant ou de dispositifs réellement adaptés à leur à leurs besoins"
      • Le Soutien à la Parentalité et la Prévention :
      • Soutien à la parentalité est essentiel, l'État devant accorder l'aide appropriée aux parents.
      • L'intervention précoce (EMO, AED, TISF) est cruciale et fait partie de la prévention.
      • La politique de logement joue un rôle fondamental.
      • Importance de la prévention spécialisée (éducateurs de rue), bien que leurs budgets diminuent.
      • Le rôle des communes dans le soutien à la parentalité est important.
      • Citation : "la politique de logement là-dessus joue un rôle absolument fondamental le soutien à la parentalité est un autre point qui nous paraît essentiel je je je vous rappelle l'article 18 de l'acide hein qui qui dit bien que si élev un enfant est de la responsabilité première de ses parents l'État doit accorder l'aide appropriée aux parents dans l'exercice de la responsabilité qui leur incombe"
      • La Situation des Jeunes Majeurs (Après 18 ans) :
      • Un quart des sans-abri nés en France ont connu un parcours à l'ASE, interrogeant l'efficacité de la politique et la promesse d'égalité des chances.
      • Citation : "qu'un sansabri sur qu né en France a connu un parcours à l'aide sociale à l'enfance on peut effectivement s'interroger sur l'efficacité de cette politique et plus généralement sur notre promesse d'égalité des chances"
      • Nécessité de permettre aux jeunes d'avoir des "projets ambitieux", d'accéder aux études supérieures.
      • Les jeunes de l'ASE sont davantage orientés vers des cycles courts et professionnalisants.
      • Manque de "sortie sèche à 18 ans", nécessité d'un accompagnement obligatoire jusqu'à 21 ans.
      • Non-respect de l'obligation d'entretien un an avant la majorité.
      • Utilisation inappropriée du Contrat d'Engagement Jeune à la place du contrat jeune majeur pour l'accompagnement vers les études.
      • Difficultés d'accès aux aides financières (ARS, etc.).
      • Interprétation restrictive de la loi par certains départements, conduisant à arrêter la prise en charge des apprentis ayant de faibles revenus, ce qui "précarise un jeune un public vulnérable".
      • La Crise du Travail Social :
      • Épuisement des travailleurs sociaux, perte de sens, crise.
      • Absentéisme important dans certaines équipes.
      • Nécessité de décharger les travailleurs sociaux des tâches administratives.
      • Manque de référentiel national pour le nombre de mesures par travailleur social.
      • Importance de l'implication des travailleurs sociaux dans l'élaboration des politiques publiques.
      • Citation : "l'épuisement des travailleurs sociaux et ça vous le savez que trop bien une perte de sens une crise du travail social dans certaines équipes près de la moitié des agents habituels ne sont pas présents"
      • Recommandations Clés (parmi les 46) :
      • Mettre l'accent sur l'effectivité de la loi existante plutôt qu'une réforme législative majeure.
      • Initier des travaux sur les missions et le statut des administrateurs ad hoc.
      • Clarifier et simplifier le régime légal relatif au contentieux de la responsabilité de l'État et des départements en cas de défaillance de l'ASE.
      • Impliquer les familles, enfants et travailleurs sociaux dans l'élaboration des politiques publiques.
      • Former l'intégralité des acteurs.
      • Renforcer les politiques de solidarité (logement, accès aux droits).
      • Traiter toutes les informations préoccupantes.
      • Renforcer les services sociaux des établissements.
      • Renforcer les actions de prévention et de lutte contre la prostitution et la traite des êtres humains.
      • Mieux contrôler les lieux d'accueil (familles, foyers).
      • Poursuivre l'extension et la diversification des lieux d'accueil (familial et institutionnel).
      • Améliorer la coordination des différents acteurs.
      • Garantir un accompagnement continu et adapté pour les enfants en situation de handicap.
      • Rendre obligatoire un suivi des jeunes majeurs jusqu'à 21 ans avec accès garanti (logement, santé, emploi).
      • Mettre en place des délégués aux droits des enfants dans les préfectures (proposition).
      • Ne pas préconiser une renationalisation de la protection de l'enfance, mais renforcer le rôle de l'État.
      • La Procédure et le Suivi :
      • La Défenseure des droits a été saisie par des travailleurs sociaux et alertée par des magistrats (auto-saisine).
      • Les décisions sont basées sur une approche juridique rigoureuse, des déplacements sur le terrain, des rencontres avec les acteurs.
      • Les départements et l'État ont 4 mois pour répondre aux décisions.
      • Un suivi des recommandations sera effectué.
      • Si les recommandations ne sont pas suivies, la question d'un rapport spécial (publication au Journal officiel avec nom de l'organisme mis en cause) pourra se poser.
      • Citation : "Nous ne pourrons pas aller en enquête dans les 100 départements et donc on va régulièrement renvoyer plutôt notre décision cadre qui rappelle les fondements de ce que de ce que nous défendons"
      • Citation : "le suivi vous m'avez posé aussi une question sur le suivi alors là on leur donne 4re mois pour répondre quand même"
      • Citation : "La question se pose si on n'est pas du tout suivi vous savez qu'on a pas de pouvoir de contrainte de fort pouvoir d'enquête la question du rapport spécial pourra se poser vous savez que le rapport spécial c'est publication au Journal officiel avec le nom de l'organisme mise en cause"

      Conclusion

      • Le briefing met en lumière une crise profonde et systémique de la protection de l'enfance en France. Malgré l'engagement des professionnels et les efforts des départements, la situation se dégrade en raison d'un manque de moyens, d'une insuffisance de coordination et d'un écart important entre les droits inscrits dans la loi et leur application concrète.

      La Défenseure des droits insiste sur la responsabilité de l'État, la nécessité d'une action coordonnée et la mise en œuvre effective des recommandations pour garantir les droits fondamentaux et l'intérêt supérieur des enfants, en particulier les plus vulnérables.

      L'absence de renationalisation est privilégiée au profit d'un renforcement du rôle de l'État dans le cadre de la décentralisation.

      Ce document fournit un aperçu des principaux points abordés par la Défenseure des droits et les parlementaires lors de cet échange.

    1. Briefing Document : Examen des actions de l'Agence Nationale du Sport

      Ce briefing document résume les points clés abordés lors de l'audition de Madame Marie-Amélie Le Fur, nouvelle Présidente de l'Agence Nationale du Sport, et de Monsieur Frédéric Sanaur, Directeur Général, par la commission. Cette audition, inscrite dans le Code du Sport (article L 112-1), a permis d'évaluer les actions et les moyens de l'agence.

      Thèmes Principaux :

      • Double Mission de l'ANS : L'ANS a deux missions principales : le soutien au sport de haut niveau (notamment olympique et paralympique) et le développement de l'accès à la pratique sportive pour tous.
      • Gouvernance Partagée : L'agence est fondée sur une gouvernance partagée impliquant quatre collèges : le mouvement sportif, les collectivités territoriales, le monde économique, et l'État. Un changement notable en novembre 2024 a vu la présidence confiée pour la première fois à une personne issue du mouvement sportif.
      • Soutien au Sport de Haut Niveau : L'ANS alloue d'importants moyens financiers (126 millions d'euros en 2023, dont 110 millions hors équipement) pour soutenir les athlètes, l'encadrement technique, la data et la recherche, et la préparation paralympique. Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont été un focus majeur, avec des initiatives comme les maisons régionales de performance et le programme "Gagner en France". L'objectif est de maintenir cette ambition pour les futurs Jeux.
      • Développement des Pratiques Sportives : L'ANS investit également massivement dans le développement de l'accès au sport pour tous (284 millions d'euros en 2023, dont 165 millions pour les équipements). Les actions incluent le soutien aux projets sportifs fédéraux, à l'emploi associatif (plus de 5000 emplois soutenus en 2023), et au plan 5000 équipements (plus de 3000 projets subventionnés en 2023). L'enjeu majeur est la réponse à l'augmentation des demandes de pratique post-JO, limitée par le manque d'équipements et de créneaux.
      • Situation Budgétaire et Financements : La question des moyens de l'ANS est une préoccupation majeure. Une diminution significative des crédits est prévue dans le projet de loi de finances pour 2025, s'ajoutant à un déficit de 71,5 millions d'euros en 2023. Le recours aux taxes affectées (comme la taxe Buffet sur les droits de diffusion) et le développement des financements privés (12 millions d'euros en 2023) sont discutés comme moyens de compenser cette baisse.
      • Déclinaison Territoriale : L'ANS s'appuie sur des conférences régionales du sport (19) et des conférences régionales des financeurs (14) pour diagnostiquer les besoins et cofinancer les actions au niveau local. Le fonctionnement inégal de ces structures est reconnu et fait l'objet d'une évaluation pour améliorer leur efficacité.
      • Enjeux Sociaux et Sociétaux du Sport : L'ANS s'engage de plus en plus en faveur de l'innovation sociale par le sport, avec des actions financées via des appels à projets comme "Impact 2024", abordant l'inclusion, l'égalité, la santé, l'éducation, la citoyenneté et le développement durable. La lutte contre la délinquance et la promotion de l'éthique dans le sport sont également prioritaires.
      • Points de Débat et Critiques : Des questions ont été soulevées concernant la visibilité et la lisibilité de l'action de l'ANS, notamment au niveau local, et la potentielle redondance avec les missions du Ministère des Sports. La baisse des moyens pour des publics spécifiques (personnes en situation de handicap, femmes, jeunes filles, sport santé) et l'impact de la baisse budgétaire sur l'héritage des Jeux sont des préoccupations. La gestion de la taxe Buffet et le financement des équipements structurants sont également des sujets de discussion.

      Idées et Faits Importants, avec Citations :

      • Mission double de l'ANS : "le soutien aux sports de haut niveau en particulier dans les disciplines olympique et paralympique et d'autre part le développement de l'accès à la pratique sportive pour tous"
      • Budget 2023 : L'ANS a "dépensé 280 millions d'euros" pour le développement de l'accès à la pratique sportive pour tous en 2023.
      • Déficit 2023 : L'ANS a "enregistré en 2023 un déficit de 71,5 million d'euros".
      • Baisse de crédits prévue en 2025 : La loi de finance pour 2025 devrait "acter un fort recul des crédits au profit de votre établissement". Initialement, le PLF envisageait un financement de 320 millions d'euros, "en recul de plus de 100 millions d'euros par rapport à 2024". Les discussions récentes pourraient amener une "demande de contribution du budget des sport complémentaire à hauteur de 34 millions d'euros supplémentaires ce qui amène une projection à date de diminution du budget de sport de 33 %".
      • Taxe Buffet : En 2023, elle a représenté "60 millions d’euros de sources pour l’ANS". Des inquiétudes sont exprimées quant à d'éventuels contournements via des contrats de sponsoring. Le rendement a été "que de 48 millions d’euros en 2023 contre 60 espérés".
      • Financements privés : Ils représentaient "12 millions d’euros soit moins de 3 % de vos ressources" en 2023, mais 18 millions en 2024. L'objectif est de les développer.
      • Nouvelle gouvernance : Pour la première fois, la présidence a été attribuée à une "candidature du mouvement sportif".
      • Ambition post-Paris 2024 : "nous sommes déjà à date puisque la page des jeux de 2024 a été tournée été tournée projeté vers une ambition de 2030 2032".
      • Objectif d'augmentation des pratiquants : Continuer à "aller d’ici la l’horizon 2027 chercher de nouveau 3 millions de pratiquants supplémentaires" (objectif de 3 millions pour Paris 2024 atteint dès 2023).
      • Budget haute performance 2023 : "126 millions d’euros ont été attribués sur ce volet haute performance".
      • Soutien direct aux athlètes : Sur le budget haute performance, "14 millions qui étaient rétribués directement aux athlètes" en 2023. Objectif de garantir à chaque athlète du cercle haute performance "40000 € de revenus".
      • Plan 5000 équipements : "en 2023 au titre de de ce plan 5000 équipements ce sont plus de 3000 projets qui ont été subventionné à hauteur de 108000 [108] millions d’euros".
      • Augmentation des demandes de licence post-JO : "près de 20 % de hausse de demande de licence qui malheureusement pour des raisons de disponibilité des équipements... ne peuvent pas être totalement honorés".
      • Engagement sur l'éthique : "nous avions également à l’échelle de l’agence décidé de consacrer plus de 12 millions d’euros aux actions en faveur de l’éthique et de la lutte de la contre la délinquance dans le sport" en 2023.
      • Rationalisation des appels à projets : Réduction du nombre d'appels à projets "de 16 à 7".
      • Efficacité de l'investissement sportif : "quand vous investissez 1 € dans le sport c’est 13 € qui sont économisé par ailleurs".
      • Évolution du budget de l'ANS : Le budget est passé de "2610 millions d’euros" en 2019 à "445 millions d’euros" en 2024.
      • Financement des équipements par l'ANS vs CNDS : L'investissement de l'ANS depuis 2019 représente "à peu près 20 années de CNDS en 6 ans".

      Enjeux Futurs :

      • Naviguer dans un contexte budgétaire contraint tout en maintenant les ambitions de l'agence.
      • Améliorer la gouvernance partagée et la déclinaison territoriale pour une action plus efficace et lisible.
      • Renforcer les partenariats privés et publics pour diversifier les sources de financement.
      • Accompagner la demande croissante de pratique sportive post-JO en résolvant notamment la question de l'accès aux équipements.
      • Poursuivre et intensifier l'engagement en faveur de l'innovation sociale par le sport et des publics prioritaires.
      • Clarifier et optimiser l'articulation avec le Ministère des Sports.
      • Anticiper l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver de 2030 et maintenir l'ambition de haute performance.

      En conclusion, l'Agence Nationale du Sport se trouve à un tournant, cherchant à consolider son modèle récent et à répondre aux défis budgétaires et organisationnels, tout en capitalisant sur la dynamique post-Jeux de Paris 2024 pour continuer à développer le sport en France, tant au niveau de la haute performance que de l'accès pour tous.

      La situation budgétaire actuelle représente une menace significative pour la réalisation de ces ambitions.

    1. Document de synthèse : Analyse des sources sur la prescription des violences sexuelles

      Ce document de synthèse examine les points clés et les arguments présentés dans les extraits de l'audition des professeures de Droit et ex-membres de la CIIVISE sur la prescription des violences sexuelles.

      1. Constat général et contexte :

      • Les violences sexuelles constituent un phénomène de masse en France, avec un nombre élevé de victimes déclarées (270 000 en 2023 selon le ministère de l'Intérieur).
      • Le mouvement #MeToo a libéré la parole des victimes, mais de nombreuses plaintes pour faits anciens sont classées sans suite en raison de la prescription.
      • Les victimes mettent souvent des années, voire des décennies, à pouvoir nommer ou se souvenir des violences subies et à dénoncer leurs agresseurs, parfois en raison d'amnésie traumatique.
      • La question de la prescription est donc centrale dans la problématique des violences sexuelles.

      • Réglementation actuelle et réformes récentes :

      • Les règles de prescription ont été assouplies et élargies par des réformes successives.

      • Actuellement, le délai de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs est de 30 ans à compter de la majorité de la victime.
      • Pour le viol sur majeur, le délai est de 20 ans à compter de la commission du crime.
      • Un dispositif de prescription glissante existe pour les crimes sexuels sur mineurs : si l'auteur commet une nouvelle infraction sexuelle sur un autre mineur avant l'expiration du délai initial, le délai de prescription du crime initial est prolongé jusqu'à la date de prescription de la nouvelle infraction.

      3. Propositions et débats :

      • La CIIVISE préconise l'imprescriptibilité des crimes sexuels commis contre les mineurs dans son rapport de novembre 2023.
      • Une proposition de loi d'Aurore Berger prévoit l'imprescriptibilité des viols commis sur des mineurs en matière civile (pour la réparation du dommage) et non pénale (Article 1er).
      • L'Article 2 de cette proposition de loi vise à étendre le dispositif de prescription glissante aux majeurs.
      • Ces questions suscitent des débats tant juridiques que sociétaux.

      4. Analyse de la prescription glissante et de son extension aux majeurs :

      • Arguments favorables à l'extension aux majeurs :D'un point de vue purement juridique, cela ne soulève pas de problématique et constitue un choix politique possible (Audrey Darsonville).
      • C'est un mécanisme pertinent et légitime, car le caractère sériel des infractions visées pallie les difficultés de preuve et fait obstacle au droit à l'oubli (Julie Klein).
      • Rien ne justifie techniquement que ce mécanisme soit réservé aux seules victimes mineures, le caractère sériel étant identique (Julie Klein).
      • L'extension permettrait de lutter contre le caractère hautement sériel des violences sexuelles (Karine Durrieu-Diebolt).
      • Un acte d'enquête dans une affaire permettrait l'interruption dans toutes les autres affaires impliquant le même auteur, y compris pour les majeurs (Audrey Darsonville).
      • L'absence d'extension aux majeurs crée une injustice pour les victimes dont les faits sont prescrits mais qui pourraient être rattachées à des faits plus récents du même auteur (Karine Durrieu-Diebolt).
      • Points de vigilance et interrogations :Il est impossible de faire un bilan de la prescription glissante actuelle car elle est trop récente (2 ans) (Audrey Darsonville).
      • L'efficacité de la prescription glissante, notamment pour les auteurs sériels qui se déplacent, suppose une coordination nationale renforcée des services de police (Audrey Darsonville).
      • Le mécanisme crée une "chaîne" de prescriptions. Que se passe-t-il si une infraction dans la chaîne disparaît (par exemple, n'est pas caractérisée ou change de qualification) ? Il n'y a pas de dispositif normatif pour éviter que cela ne brise toute la chaîne, ce qui pourrait être difficile à expliquer aux victimes (Audrey Darsonville).
      • Si la prescription glissante est étendue aux majeurs, elle sera sollicitée pour d'autres infractions (comme les homicides en série) car la spécificité actuelle réside dans les victimes mineures. C'est un choix de politique pénale à assumer (Audrey Darsonville).

      5. Analyse de l'imprescriptibilité :

      • Imprescriptibilité pénale (sur les mineurs) :Audrey Darsonville y est plutôt défavorable.
      • Elle estime que les réformes récentes ont déjà largement allongé la prescription (30 ans à partir de la majorité) avec de nombreux actes interruptifs possibles, rendant l'imprescriptibilité pénale moins nécessaire.
      • Elle doute que la justice pénale soit en mesure d'apporter une réponse efficace à des plaintes extrêmement tardives.
      • Elle perçoit l'imprescriptibilité pénale comme une "façon un peu à moindre coût d'offrir une réponse qui ne sera pas assorti de véritable opportunités pénales".
      • La justice pénale ne peut pas être le seul outil de réparation. D'autres outils comme la justice restaurative, peu développée en France, pourraient offrir une réponse structurée.
      • L'ouverture des enquêtes sur faits prescrits devrait être inscrite dans la loi, car même sans réponse pénale pour les faits prescrits, cela peut permettre de remonter à des victimes plus récentes et ainsi de poursuivre l'auteur. Cet outil est jugé plus efficient que l'imprescriptibilité pénale.
      • Arnaud Gallet y est favorable, estimant que c'est un choix de société pour répondre à la sérialité et au traumatisme des victimes. Il souligne que d'autres pays ont mis en place l'imprescriptibilité avec succès.
      • Imprescriptibilité civile (sur les mineurs) :Audrey Darsonville, en tant que pénaliste, soulève des interrogations : que pourra faire le juge civil que le juge pénal ne peut pas faire, le juge civil ne disposant pas des mêmes outils d'investigation ?
      • Elle s'inquiète de la symbolique de l'imprescriptibilité de l'indemnisation, craignant que cela ne renforce l'idée que les victimes déposent plainte pour l'argent, alors que leur demande première est pénale (sanction de l'auteur et reconnaissance du statut de victime). Elle juge ce débat "assez néfaste".
      • Karine Durrieu-Diebolt y est favorable.
      • Elle souligne la diversité et la complexité des délais de prescription actuels (tribunal civil, CIVI), qui rendent la compréhension difficile pour les victimes et les justiciables. L'imprescriptibilité civile permettrait d'harmoniser les délais.
      • Elle met en avant les avancées jurisprudentielles, notamment l'arrêt de la Cour de cassation du 7 juillet 2022 qui retient la date de fin de la thérapie comme point de départ du délai de prescription pour la réparation civile, allongeant considérablement les délais. Elle a personnellement des affaires en cours basées sur cette jurisprudence qui montrent la possibilité d'obtenir réparation civile même si les faits sont prescrits pénalement.
      • Elle souligne que même si ce n'est pas une reconnaissance pénale, c'est une forme de reconnaissance pour les victimes.
      • Elle explique que les victimes déposent souvent une plainte pénale même prescrite pour bénéficier de l'enquête préliminaire et recueillir des preuves pour une action civile.
      • Elle mentionne les avancées technologiques (ADN, échanges numériques, confidences) qui peuvent faciliter la preuve même après de nombreuses années.
      • Julie Klein y est plus réservée.
      • Elle juge cette proposition théoriquement criticable et pratiquement inutile.
      • Elle conteste l'idée que l'imprescriptibilité civile ne soulève pas les obstacles de l'imprescriptibilité pénale, estimant que les règles d'administration de la preuve sont plus rigides en matière civile et que la victime est seule à porter la charge de la preuve sans le bénéfice du travail des enquêteurs. Les obstacles à une action tardive se retrouvent donc au moins à l'identique.
      • L'imprescriptibilité est un mécanisme étranger au droit de la prescription extinctive en matière civile, visant un intérêt purement privé (pécuniaire), ce qui la rend moins légitime théoriquement qu'en droit pénal.
      • Elle considère la proposition pratiquement inutile car la jurisprudence actuelle (arrêt du 7 juillet 2022 sur la consolidation du dommage psychologique) permet déjà dans les faits une imprescriptibilité de facto dans certains cas, la consolidation étant très difficile à atteindre.
      • Paradoxalement, la position de la jurisprudence, en appliquant la notion de consolidation indépendamment de l'âge de la victime, est plus protectrice pour les victimes majeures que la proposition de loi qui limite l'imprescriptibilité civile aux seules victimes mineures.

      6. Points spécifiques et transversaux :

      • Choc traumatique et amnésie dissociative : Ces phénomènes expliquent pourquoi les victimes mettent du temps à parler. Le droit actuel ne prend pas suffisamment en compte cette temporalité spécifique. L'amnésie dissociative n'est pas un simple oubli mais un mécanisme neurobiologique. Il est "inacceptable" qu'une victime retrouvant la mémoire trop tard ne puisse agir en justice (Julie Delpech). L'inscription de la prise en compte de l'amnésie traumatique dans la loi est demandée par certains experts pour contrer la théorie des faux souvenirs (Arnaud Gallet).
      • Caractère sériel des violences sexuelles : C'est un élément central qui justifie des adaptations de la prescription (Karine Durrieu-Diebolt, Julie Klein).
      • Accès à la justice pour les victimes : La prescription actuelle limite l'accès à la justice pour les victimes. L'objectif des propositions est d'offrir un cadre plus juste et adapté à leur parcours (Julie Delpech).
      • Rôle de la justice pénale et punitivité :Certains s'interrogent sur la possibilité ou la souhaitabilité pour la justice pénale de devenir un "instrument thérapeutique" (question de Mme Toria, faisant écho aux propos de Julie Klein).
      • Le "populisme pénal" et le renforcement continu de l'arsenal punitif, alimenté par la souffrance des victimes, peut masquer l'indigence des politiques publiques de protection et empêcher de penser les causes et les moyens de prévention/réparation (André Toria).
      • Le procès pénal n'a pas été pensé pour la victime fondamentalement, et le phénomène de victimisation secondaire est important (André Toria).
      • Les victimes ne cherchent pas la justice pénale pour un bien psychique mais pour une reconnaissance (Karine Durrieu-Diebolt). Le parcours thérapeutique est parallèle.
      • Difficultés probatoires : L'allongement des délais peut rendre la preuve plus difficile, mais les difficultés existent déjà peu de temps après les faits (Karine Durrieu-Diebolt). Il ne faut pas sous-estimer le risque pour les victimes de subir une double peine (le traumatisme et le rejet de la justice) (Julie Klein).
      • Exemples internationaux : Des pays comme l'Écosse, la Belgique et certains États américains ont mis en place l'imprescriptibilité. Ces expériences montrent une baisse des classements sans suite lorsque ces mesures s'accompagnent de moyens suffisants, de formations massives (notamment sur les stéréotypes de genre et le psychotrauma), et d'une volonté politique forte (Arnaud Gallet, Karine Durrieu-Diebolt). Le sens de la loi est crucial (Arnaud Gallet).
      • Hiérarchie des crimes : L'extension de l'imprescriptibilité au-delà des crimes contre l'humanité soulève des questions sur la dilution de sa portée symbolique (Gisèle Lelouis). Cependant, il est possible d'inscrire l'imprescriptibilité pour les crimes sexuels parmi les crimes les plus graves sans remettre en question la spécificité des crimes contre l'humanité, par une hiérarchisation claire dans le droit (Arnaud Gallet citant Benjamin Maître).
      • Nécessité d'une approche globale : La succession de réformes ponctuelles sans recul n'est peut-être pas la meilleure politique législative (Julie Klein). Il faudrait une approche globale et systémique des violences, potentiellement par une loi cadre (Marie Charlotte Garin, Julie Klein).
      • Signalement des faits : Le signalement des faits par des tiers est fondamental et peut permettre aux victimes de franchir le pas de la plainte, surtout pour les personnes vulnérables (Arnaud Gallet). Le taux élevé de "non dénonciation" souligne l'importance d'un réflexe protecteur de la société.
      • Impact des réformes sur le nombre de plaintes : L'augmentation significative du nombre de plaintes (de 23 000 en 2019 à 67 000 en 2023) suggère que la médiatisation et les évolutions législatives encouragent les victimes à parler (Arnaud Gallet).
      • Formation des professionnels : La formation des policiers, magistrats et autres professionnels à l'accueil de la parole des victimes et aux stéréotypes de genre est essentielle et pourrait changer le biais de l'enquête (Karine Durrieu-Diebolt, Arnaud Gallet).

      7. Conclusion :

      Les sources soulignent la nécessité d'adapter le droit de la prescription pour mieux prendre en compte le parcours des victimes de violences sexuelles, marqué par le choc traumatique, l'amnésie et le caractère sériel des agressions.

      L'extension de la prescription glissante aux majeurs semble recueillir un certain consensus sur sa légitimité et sa pertinence.

      Le débat sur l'imprescriptibilité, qu'elle soit pénale ou civile, est plus complexe.

      S'il y a un fort plaidoyer en faveur de l'imprescriptibilité, notamment en raison de la colère des victimes face à l'impunité et des exemples internationaux, des réserves sont émises quant à son efficacité réelle sans moyens d'enquête accrus et sans une réflexion plus large sur le rôle de la justice et la réparation.

      L'importance d'une approche globale, de formations pour les professionnels et d'une volonté politique forte pour accompagner toute évolution législative est un point majeur soulevé par plusieurs intervenants.

    1. Note d'information : Audition d'Adrien Taquet sur les manquements des politiques de protection de l'enfance

      Date de l'audition : (Non spécifiée dans l'extrait, mais contextuellement récente compte tenu de la référence à la loi de 2022)

      Personne auditionnée : Monsieur Adrien Taquet, ancien Secrétaire d'État chargé de l'Enfance et des Familles (Janvier 2019 - Mai 2022)

      Objet : Audition dans le cadre d'une commission d'enquête parlementaire sur les défaillances des politiques publiques de protection de l'enfance.

      1. Introduction et Contexte

      Adrien Taquet, dans son propos liminaire, a reconnu l'existence de "défaillances", "inconstances" et "manques évidents" au sein du système de protection de l'enfance en France.

      Cependant, il a souhaité contextualiser son action en rappelant que ce système, malgré ses difficultés, "sauve 350 000 enfants chaque année".

      Il a également souligné le dévouement des professionnels du secteur et la sensibilisation croissante de la société aux violences faites aux enfants.

      Il a présenté la politique qu'il a menée durant son mandat, articulée autour d'un "pacte pour l'enfance" reposant sur trois piliers, et la loi du 7 février 2022 qui en constitue une brique législative majeure.

      2. Les Trois Piliers du Pacte pour l'Enfance

      • Le pacte pour l'enfance visait à apporter une cohérence à l'ensemble des actions menées et s'inscrit dans la continuité des lois de 2007 et 2016.

      Pilier 1 : La Prévention

      • Adrien Taquet a insisté sur l'importance fondamentale de la prévention, affirmant qu'"il n'y a pas de protection de l'enfance sans prévention".

      • Ce pilier s'est traduit par des politiques telles que la "politique autour des 1000 premiers jours de la vie de l'enfant" (0-3 ans), un domaine sous-investi en France mais crucial pour lutter contre les inégalités précoces.

      • Des investissements ont été réalisés dans la psychiatrie périnatale pour détecter précocement les souffrances psychiques.

      • La Stratégie Nationale de Prévention et de Protection de l'Enfance inclut la contractualisation avec les départements et un réinvestissement de l'État (100 millions d'euros sur 3 ans) dans les PMI (Protection Maternelle et Infantile) pour compenser les désinvestissements départementaux des 10 années précédentes.

      Pilier 2 : Lutte directe contre les violences faites aux enfants

      Ce fut un axe central du mandat d'Adrien Taquet.

      • Mise en place d'un Plan de lutte contre les violences aux enfants (novembre 2019), incluant un volet prévention (cours sur la vie affective et sexuelle à l'école) et un volet numérique (contrôle parental par défaut, contrôle d'âge sur les sites pornographiques).

      • Généralisation des UAPED (Unités d'Accueil Pédiatrique Enfants en Danger) pour l'écoute des enfants victimes.

      • Soutien à la recherche sur la prostitution des mineurs, aboutissant au premier plan national de lutte contre la prostitution infantile (novembre 2021), reconnaissant le mineur prostitué comme une victime relevant de la protection de l'enfance (inscrit dans la loi de 2022).

      • Déploiement du dispositif "Stop", une ligne téléphonique pour les auteurs potentiels de crimes sexuels sur enfants, inspiré des modèles anglais et allemand.

      • Accent mis sur la lutte contre les violences sexuelles et l'inceste, avec la création de la CIVISE (Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles) en septembre 2020.

      • Abaissement du seuil de non-consentement à 15 ans avec le Garde des Sceaux.

      • Prise en compte du syndrome du bébé secoué et des violences éducatives ordinaires (interdiction du droit de correction en juillet 2019).

      Pilier 3 : Amélioration du système institutionnel de protection de l'enfance (Aide Sociale à l'Enfance - ASE)

      Ce pilier a cherché à articuler les différentes dispositions et a abouti à la loi du 7 février 2022.

      Ce pilier repose sur quatre blocs :

      • Bloc réglementaire :Demande à la Haute Autorité de Santé (HAS) d'un référentiel unique d'évaluation des situations de danger, car "un enfant n'est pas considéré en danger de la même façon qu'il soit à Lille ou à Marseille".
      • Lancement d'expérimentations pour améliorer la santé des enfants de l'ASE (Santé Protégée, Pégase).
      • Travail pour doter les CRIP (Cellules de Recueil d'Information Préoccupantes) de ressources pour les situations liées au handicap.

      • Bloc conventionnel :Négociations avec les acteurs (associations, syndicats, employeurs) pour améliorer l'attractivité et les conditions de travail des assistantes familiales.

      • Bloc contractuel :Démarche de contractualisation avec les 100 départements, avec des financements de l'État conditionnés à la mise en place d'un ODPE (Observatoire Départemental de la Protection de l'Enfance) et au réinvestissement dans les PMI.

      • Bloc législatif (Loi du 7 février 2022) :Intégration de dispositions négociées (référentiel HAS, assistantes familiales, PMI, prostitution des mineurs).

      Réaffirmation de l'interdiction de la séparation des fratries (quand l'intérêt de l'enfant le permet), facilitée par le financement de la construction de 600 Villages d'enfants.

      Instauration de l'obligation de désigner un parrain pour chaque enfant de la protection de l'enfance, après le financement de 10 000 dispositifs de parrainage.

      Adrien Taquet a souligné que l'effectivité de la loi, bien qu'imparfaite, a été préparée par des mesures antérieures.

      3. Points de Discussion et Défis Soulevés par la Commission

      Les députés ont soulevé plusieurs points critiques et défis majeurs du système actuel :

      • Crise du système : Malgré les lois et stratégies, la situation est jugée "catastrophique", croisant une crise des métiers du secteur médico-social et une augmentation des placements d'enfants après le Covid.
      • Manque de normes et décrets d'application :Le décret de 1974 sur les pouponnières est jugé "obsolète" et non adapté aux besoins fondamentaux des enfants.
      • Il y a un manque criant de normes dans le secteur de la protection de l'enfance concernant l'encadrement et les fiches métiers, contrairement aux autres secteurs de l'enfance. Un décret, prêt en 2022 selon M. Taquet, n'est toujours pas paru.
      • Des décrets d'application de la loi de 2022 n'ont pas été publiés, notamment celui concernant l'interdiction des placements à l'hôtel et celui sur les normes dans les établissements. Adrien Taquet a exprimé ses regrets à ce sujet, sans pouvoir expliquer les blocages après son départ du gouvernement, bien qu'il ait mentionné des "effets d'embouteillage" au niveau des services du Premier ministre et du Conseil d'État en fin de mandat. Les députés ont insisté pour connaître les raisons précises de ces blocages, potentiellement liées à des coûts financiers ou à l'opposition des départements.
      • Crise des métiers et formation : Le secteur manque de 30 000 postes. La formation initiale est jugée trop généraliste et inadaptée aux spécificités de la protection de l'enfance et aux psychotraumas des enfants. Adrien Taquet a reconnu ne pas avoir su "agripper le sujet" de la formation, un de ses regrets, et a suggéré une forme de "renationalisation" de la formation du travail social. L'attractivité des métiers nécessite une amélioration de la qualité de vie au travail et une revalorisation financière et symbolique.
      • Manque de données : Il n'existe pas de données fiables et centralisées au niveau national pour piloter les politiques publiques. Chaque département utilise son propre logiciel, un choix induit par le principe de libre administration des collectivités locales. Adrien Taquet a expliqué avoir renforcé l'ONPE et confié le système de remontée d'informations (Olympe) à l'ADRESSE pour tenter d'améliorer la situation.
      • Placement à l'hôtel : Malgré l'interdiction légale et la période transitoire de 2 ans, des enfants sont toujours placés à l'hôtel. Le décret transitoire prévoyant un accompagnement renforcé n'est jamais sorti.
      • Enfants "incasables" et handicap : Le terme est le reflet de l'incapacité du système à trouver des solutions pour ces enfants, souvent au croisement de l'ASE et du handicap. Adrien Taquet a reconnu des insatisfactions sur ce sujet et le manque de dispositifs innovants.
      • Accompagnement des jeunes majeurs : Malgré les dispositions de la loi de 2022 (droit au retour, entretiens), l'application par les départements est inégale (50% assurent l'accompagnement jusqu'à 21 ans). Le "projet pour l'autonomie" (décret d'août 2022), censé remplacer le "contrat jeune majeur" et s'inspirant de bonnes pratiques (visite en Val de Marne), vise à améliorer la prise en charge pluridisciplinaire, mais le contrat jeune majeur n'a pas été supprimé. La saisine de la justice par les jeunes (rendue possible par la loi) et les décisions du Conseil d'État rappellent aux départements leurs obligations.
      • Articulation administratif/judiciaire et graduation des mesures : Demande des professionnels de mettre en place des normes également dans le milieu ouvert (AED, AEMO). Adrien Taquet a exprimé le regret de ne pas avoir assez soutenu les mesures en milieu ouvert et a mentionné une conférence de consensus sur le sujet.
      • Contrôle des établissements et indépendance des AdEPAP : Questionnement sur le refus de créer un organisme de contrôle indépendant des lieux de placement. Adrien Taquet a souligné la difficulté de contrôler les 25 000 familles d'accueil en plus des foyers et a mis en avant les contrôles exercés par les départements et les ARS, ainsi que l'obligation pour les départements d'avoir des plans de contrôle. Il a jugé "très intéressant" la suggestion d'un fléchage d'une partie du budget départemental vers les AdEPAP pour garantir leur indépendance.
      • Avocat pour chaque enfant : Opposition d'Adrien Taquet à un avocat systématique pour chaque enfant devant le juge, craignant l'introduction d'une "conflictualité" inutile dans les situations de défaillance parentale simple. Il a rappelé que le recours à l'avocat est déjà possible à la demande de l'enfant ou du juge.
      • Utilisation de psychotropes : Des signalements d'utilisation de psychotropes sur des enfants placés sans diagnostic ou ordonnance (camisole chimique) ont été évoqués. Adrien Taquet a lié cela à la pénurie de personnels de santé et à la crise de la pédopsychiatrie, qui, face à l'absence de professionnels, peuvent conduire à des utilisations "dévoyées" de ces substances.
      • Absence de ministre dédié : Un député a souligné l'absence actuelle d'un ministre spécifiquement en charge de l'enfance, contrastant avec les déclarations faisant de ce sujet une priorité.

      4. Regrets et Perspectives (évoqués ou suggérés)

      • Ne pas avoir su "agripper le sujet" de la formation initiale et continue des travailleurs sociaux.
      • Ne pas avoir suffisamment soutenu les mesures en milieu ouvert.
      • Ne pas avoir réussi à supprimer le contrat jeune majeur et à le remplacer totalement par le projet pour l'autonomie.
      • Le manque de "constance" et de "temps" pour que les lois produisent leurs effets.
      • La question des mineurs auteurs de violences sexuelles sur d'autres mineurs, un domaine sous-abordé.
      • La nécessité de généraliser les comités départementaux de la protection de l'enfance (CDPE).
      • L'urgence de s'occuper de la situation dans les Outre-mer ("le carnage là-bas").
      • L'importance d'investir dans la rénovation et la modernisation des foyers de l'ASE (rapport de la Caisse des Dépôts).

      5. Conclusion

      L'audition a mis en lumière les efforts déployés par Adrien Taquet durant son mandat pour réformer et renforcer le système de protection de l'enfance, notamment à travers le pacte pour l'enfance et la loi de 2022.

      Cependant, elle a aussi révélé les limites et les défis persistants, en particulier l'écart entre les intentions législatives et leur application sur le terrain, le manque criant de moyens humains et financiers, et la nécessité urgente de s'attaquer aux problèmes structurels tels que la formation, le manque de données et le contrôle des pratiques.

      Les regrets exprimés par l'ancien Secrétaire d'État soulignent la complexité du sujet et les chantiers qui restent à ouvrir pour garantir une protection effective et bienveillante à tous les enfants.

    1. Note de synthèse : Examen d’un rapport d’information sur la définition pénale du viol

      Introduction :

      • Le rapport d'information examine la définition pénale actuelle du viol en France et propose des réformes pour répondre aux lacunes constatées et à l'impunité persistante du crime de viol.

      Il met en lumière l'ampleur des violences sexuelles, les obstacles rencontrés par les victimes dans leur parcours judiciaire et la nécessité d'adapter la loi aux réalités des situations vécues.

      Le rapport s'inscrit dans le contexte du mouvement #MeToo, de la reconnaissance de la culture du viol et des engagements internationaux de la France, notamment la Convention d'Istanbul.

      Principaux thèmes et idées clés :

      • L'impunité généralisée du viol : Le rapport souligne le taux extrêmement faible de condamnations pour viol en France, le qualifiant de "sommet de l'iceberg".

      Seulement 6% des victimes de violences sexuelles signalent les faits aux forces de l'ordre. Parmi celles qui se présentent, 4 cas sur 10 ne déposent finalement pas plainte.

      Près de 80% des plaintes déposées sont classées sans suite. En fin de compte, "c'est 1 % des viols qui seront sanctionnés par une condamnation des auteurs aux assises.

      Le crime de viol est donc dans 99 % des cas impuni."

      Aucun autre crime n'a un taux de sanction aussi faible.

      • Les obstacles au signalement et à la poursuite : Plusieurs facteurs expliquent cette impunité. Outre les difficultés matérielles (crime intime, souvent sans témoins, temps jouant contre les victimes), le rapport pointe du doigt les freins culturels, notamment la "culture du viol qui tend à tolérer finalement ou à justifier des violences sexuelles et partout dans la société".

      La définition légale actuelle est également identifiée comme une cause majeure. * La définition légale actuelle et ses limites : Le viol est actuellement défini par trois critères : * L'élément légal (l'infraction définie par la loi). * L'élément matériel : "l'acte de pénétration sexuel [...] en exploitant tel que c'est décrit aujourd'hui une contrainte une menace ou une surprise". * L'élément intentionnel ou moral : l'intention consciente de l'auteur d'exploiter ces conditions. Le rapport critique principalement la dépendance excessive aux critères de "violence, contrainte, menace ou surprise". Lorsque les juges ne parviennent pas à démontrer l'usage de ces éléments et l'intentionnalité, ils "privent ainsi sa décision de base légale", entraînant des classements sans suite, notamment dans les cas de "sidération traumatique ou de situation de vulnérabilité des cas qui sont majoritaires où il n'y a ni violence ni contrainte". Dans ces situations (où la victime dit "non" mais ne se débat pas, est paralysée par la peur, est sous l'influence de substances, ou dépend de l'agresseur), "il n'y aura pas de poursuite et pas de condamnation". * Le droit ne remplit pas sa fonction protectrice et expressive : * Fonction protectrice : Le faible taux de condamnation "dissuade les victimes de porter plainte". Les victimes qui ont le courage de porter plainte subissent souvent une "forme de traumatisation secondaire" par le système judiciaire. Les interrogatoires et investigations se concentrent sur la victime pour prouver la coercition, remettant en question son passé sexuel et retournant sa vulnérabilité contre elle. Les enquêteurs et experts sont peu formés au psychotraumatisme. Un magistrat, François Lavallière, a témoigné qu'il lui arrivait de dire aux victimes : "Madame, je vous crois, cependant je ne pouvais au regard des éléments recueillis dans la procédure et des exigences imposées par la loi condamner l'auteur." Il a même ajouté qu'il hésiterait à inviter une victime à porter plainte dans l'état actuel du droit. La journaliste Julia Féres a également exprimé son incertitude quant à conseiller à une victime de porter plainte, soulignant les coûts (financiers, émotionnels) et les faibles chances de succès. * Fonction expressive : La rédaction actuelle de la loi ne communique pas clairement l'importance du consentement. Elle contribue au maintien d'un "malentendu sociétal sur ce qu'est une bonne victime, un vrai viol et sur la présomption de consentement ou de disponibilité sexuelle des victimes". Le principe selon lequel "toute personne initiant un contact sexuel devrait s'assurer du consentement libre et éclairé de l'autre" et que le consentement garantit la liberté de choix à tout moment n'est pas clairement énoncé. Le manque d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle et à une culture du consentement en France alimente la culture du viol, comme l'indiquent des chiffres alarmants sur les croyances sexistes chez les jeunes et l'exposition précoce à la pornographie violente. * La nécessité de réformer la définition pénale du viol et l'introduction du consentement : Le rapport soutient fortement la nécessité de modifier la définition pénale du viol pour intégrer la notion de non-consentement. Cela contribuerait à "changer de paradigme et remettre en question les préjugés sexistes". Bien que la modification de la loi ne résolve pas à elle seule tous les problèmes, elle est considérée comme une "première réponse" et une "avancée" pour faciliter les poursuites pénales et dans l'effort d'éducation collective. * Alignement sur les normes internationales et les exemples européens : La réforme est jugée nécessaire pour aligner le droit français sur ses engagements internationaux, en particulier la Convention d'Istanbul. Le GREVIO (instance de contrôle de l'application de la Convention d'Istanbul) a souligné dès 2019 que la définition juridique des infractions sexuelles en France n'est "pas fondée de manière explicite sur le consentement libre et non équivoque de la victime". Quinze pays européens ont déjà adopté une définition du viol basée sur l'absence de consentement, avec des exemples récents en Espagne, en Belgique et en Suède, où les premiers retours suggèrent une augmentation du nombre de plaintes suite aux changements législatifs. * Proposition de modification en quatre axes : Les rapporteurs proposent une modification de la définition pénale du viol selon quatre axes principaux : * Introduire la notion de "non consentement" comme critère essentiel. * Maintenir les quatre critères actuels (violence, contrainte, menace, surprise) car ils mettent en valeur certaines stratégies des auteurs et ont créé une jurisprudence précieuse. * Préciser la manière dont le non-consentement sera apprécié "au regard des circonstances environnantes", offrant un outil supplémentaire aux juges et enquêteurs pour interroger la personne mise en cause sur les "mesures raisonnables" prises pour recueillir le consentement. * Préciser les cas où le consentement "ne saurait être déduit", prenant en compte notamment les situations de sidération (qui concerneraient 77% des cas selon certaines auditions) et de vulnérabilités temporaires (sous emprise de substance, emprise psychologique). * Garanties et perspectives : La rédaction proposée garantirait le respect des grands principes du droit français, tels que la présomption d'innocence et la non-rétroactivité de la loi. Les rapporteurs soulignent que cette réforme est une "première pierre que nous jetons face au mur de l'impunité". Ils réaffirment que d'autres mesures sont indispensables : plus de formation pour les forces de police et de justice, plus de moyens pour les institutions et les associations, et une prévention majeure par l'éducation à la vie sexuelle et affective pour combattre la culture du viol. L'inscription de la proposition de loi est attendue en semaine transpartisane fin mars/début avril, marquant le début du parcours législatif.

      Citations clés :

      • "c'est 1 % des viols qui seront sanctionnés par une condamnation des auteurs aux assises. Le crime de viol est donc dans 99 % des cas impuni."
      • "la culture du viol qui tend à tolérer finalement ou à justifier des violences sexuelles et partout dans la société"
      • "l'acte de pénétration sexuel [...] en exploitant tel que c'est décrit aujourd'hui une contrainte une menace ou une surprise"
      • "Si le juge se borne à caractériser un viol ou une agression sexuelle sans arriver à démontrer l'usage de la violence contrainte menace ou la surprise et l'intentionnalité, il prive ainsi sa décision de base légale."
      • "dans les cas de sidération traumatique ou de situation de vulnérabilité des cas qui sont majoritaires où il n'y a ni violence ni contrainte [...] il n'y aura pas de poursuite et pas de condamnation."
      • "Le taux de condamnation il est en réalité si faible qu'il en dissuide les victimes de porter plainte"
      • François Lavallière : "Madame, je vous crois, cependant je ne pouvais au regard des éléments recueillis dans la procédure et des exigences imposées par la loi condamner l'auteur."
      • Julia Féres : "Au début lorsqu'on me demandait si une victime devait porter plainte je répondais oui aujourd'hui je réponds que je ne suis pas sûre"
      • "Les victimes ne sont pas suffisamment protégées elles peuvent subir une forme de traumatisation secondaire lorsqu'elles ont le courage de porter plainte"
      • "La rédaction actuelle contribue au maintien d'un d'un malentendu sociétal sur ce qu'est une bonne victime un vrai viol et sur la présomption de consentement ou de disponibilité sexuelle des victimes"
      • "toute personne initiant un contact sexuel devrait s'assurer du consentement libre et éclairé de l'autre"
      • "L'inscription du consentement dans la définition pénale du viol doit contribuer à changer de paradigme et remettre en question les préjugés sexistes dans les relations affectives et sexuelles"
      • GREVIO : "en France la définition juridique des infractions sexuelles n'est pas fondée de manière explicite sur le consentement libre et non équivoque de la victime"
      • "nous sommes convaincus qu'il est nécessaire de réformer la définition pénale du viol et que c'est une première étape dans un changement de paradigme pour passer de la culture du viol à la culture du consentement"
      • "introduire la notion de non consentement tout simplement"
      • "nous maintenons les quatre critères actuels c'est quelque chose dont nous avons acquis la conviction très rapidement lors de nos auditions il ne s'agit pas de supprimer les critères de violence contrainte menace et surprise"
      • "Préciser la façon dont le non consentement va être apprécié au regard des circonstances environnantes"
      • "nous voulons préciser le cas les cas où le consentement ne serait être déduit et là on revient à l'exemple de la sidération"
      • "modifier la loi modifier la définition du viol dans le code pénal c'est une première pierre que nous jetons face au mur de l'impunité dans ce pays"

      Conclusion :

      Le rapport dépeint un tableau alarmant de l'impunité du viol en France, largement due à une définition légale obsolète qui ne prend pas en compte la réalité de nombreuses victimes, notamment en cas de sidération.

      L'intégration du consentement dans la définition pénale est présentée comme une étape cruciale et nécessaire, alignée sur les standards internationaux et les évolutions législatives d'autres pays européens.

      Cette réforme, couplée à des efforts accrus en matière de moyens judiciaires, de formation des professionnels et d'éducation au consentement, est jugée indispensable pour mieux protéger les victimes, combattre la culture du viol et assurer une justice plus équitable.

    1. Compte rendu d'audition: Violences dans la culture - Me Anne Bouillon et Me Violaine de Filippis-Abate

      Date: [Date de l'audition - non précisée dans les extraits]

      Intervenantes: Me Anne Bouillon, Me Violaine de Filippis-Abate (Avocates spécialisées dans la lutte contre les violences faites aux femmes)

      Commission d'enquête: Violences commises contre les mineurs et les majeurs dans le secteur du cinéma, de l'audiovisuel et du spectacle vivant.

      Résumé:

      Cette audition a mis en lumière la persistance des violences sexistes et sexuelles dans le milieu culturel, notamment dans le cinéma et l'audiovisuel, tout en soulignant leur caractère systémique qui s'étend à d'autres sphères de la société.

      Les avocates ont insisté sur la nécessité de reconnaître l'existence de ces violences, de comprendre les mécanismes de domination à l'œuvre, d'améliorer la prise en charge de la parole des victimes et de repenser les procédures judiciaires et les mesures de protection.

      Thèmes Principaux et Idées Clés:

      Le caractère systémique et massif des violences: * Les intervenantes affirment que les violences faites aux femmes et aux enfants sont "non seulement massives, mais [qu'elles] structurent profondément qui nous sommes". * Bien que le milieu culturel présente des spécificités ("emprise, chantage, omerta, verticalité des hiérarchies", prétexte de la création artistique), les mécanismes de domination sont universels et se retrouvent dans tous les milieux (politique, entreprises, syndicats, famille, couple). * Ces violences sont "inhérentes à notre organisation sociale" et "une condition de la perpétuation de notre système".

      Les mécanismes de domination et l'omerta:

      • Un point central est la "profonde conviction", voire la "profonde croyance" des auteurs de violences quant à leur "légitimité au passage à l'acte violent".
      • Cette conviction est renforcée par une "construction sociale hiérarchisée" où l'appartenance à la catégorie "homme" (perçue comme supérieure) autorise à "ne pas s'empêcher" (d'abuser, de violenter, de violer, de tuer).
      • Dans le milieu culturel, ce phénomène est accentué par le statut "d'artiste, de créateur", élevé au rang de "monstres sacrés", qui semble autoriser de tels comportements.
      • L'omerta est particulièrement forte dans ce milieu, rendant la "libération de la parole" des victimes d'autant plus difficile.

      La légitimité de la parole des victimes et le déni:

      • Il est crucial de "faire contrepoids" au "déni" des auteurs en faisant émerger la parole des victimes et en la faisant "regagner en légitimité".
      • Dire ("Je te crois") à une victime est une "œuvre de réparation" et une parole "performative" qui permet de lutter contre la "victimisation secondaire".
      • Le déni des auteurs est manifeste lorsqu'ils reconnaissent les faits ("ont contraint leurs femmes à des rapports sexuels") mais refusent de se reconnaître comme "violeur" ou "hommes violents", se tenant "à distance [...] des figures d'altérité du monstre, du pervers".

      Les obstacles à la procédure judiciaire et les pistes d'amélioration:

      • Le "dépôt de plainte" est un "saut dans le vide", une "prise du risque", "vertigineux" et une "brèche dans l'omerta". Seulement "6% des victimes déposent plainte".
      • L'"accueil par l'institution judiciaire et policière est toujours un frein énorme". Les "portes pèsent toujours aussi lourd". La "qualité d'accueil" varie considérablement.
      • Les "classements sans suite" sont massifs ("96% des plaintes déposées entre 2012 et 2021 ont été classées sans suite").
      • Pistes d'amélioration:Lutter contre les "classements sans suite" et "poser le principe d'acte d'enquête obligatoire".

      Il faut "chercher", "faire les enquêtes". * "Mieux accueillir et traiter la parole des victimes" en pratiquant le "Je te crois". * Lutter contre les "processus de victimisation secondaire". * Sortir du "sempiternel parole contre parole" et ne pas demander à la parole des victimes d'être la "preuve cardinale", mais de ne pas être traitées comme des "menteuses". * Réfléchir à la place de la partie civile dans le procès. * Travailler sur la question des procédures "bâillon" et de la "menace de ces procédures bâillon systématiquement".

      La question de la protection des victimes:

      • La "protection" est un "angle mort de nos réflexions".
      • Les progrès en la matière sont "toujours pas suffisants". De nombreuses femmes "vivent la peur au ventre".
      • Il faut "mieux informer les plaignantes de ce qu'il advient de leur plainte".
      • Il faut "réformer l'ordonnance de protection judiciaire qui lie toujours pour être obtenu la vraisemblance des violences et l'existence d'un danger". Il faut "faire sauter cette double condition cumulative".
      • Les féminicides sont un "scandale absolu" et il faut "investiguer ce scandale absolu".

      La prévention et l'éducation:

      • La figure du "monstre" (comme dans le cas de Depardieu) est une construction sociale qui masque la réalité : dans "9 cas sur 10", l'agresseur est "monsieur tout le monde".
      • Il y a un "vrai problème sociétal de d'éducation".
      • Pistes d'amélioration:Renforcer l'éducation dès l'école ("séances la vie affective et sexuelle") et sur l'égalité ("matière obligatoire" sur l'égalité). Ces séances devraient être tenues, car c'est dans la loi depuis 2001.
      • "Sensibiliser" les forces de l'ordre et les instituteurs.
      • Empêcher certains hommes de "devenir des violeurs" en travaillant sur le consentement.
      • L'éducation est une solution à "long terme" qui "prend des décennies".

      Le rôle de l'expertise judiciaire:

      • Le "trouble de stress post-traumatique (TSPT)" est "très mal diagnostiqué" bien qu'il soit un "témoin de l'agression", un "marqueur de l'agression" et donc une "preuve au dossier".
      • Les expertises psy sont souvent "misogynes".
      • Il faut "former les expert psis à ça".
      • Explorer les avancées de l'"épigénétique" et la possibilité de "chercher ces marqueurs-là" (sur le gène nr3c1) pour diagnostiquer le TSPT. Le TSPT est réversible, ce qui est une "bonne nouvelle" mais nécessite des soins.
      • La "présence de l'avocate ou de l'avocat est hyper importante pour éviter les phénomènes de victimisation secondaire". Cette prise en charge devrait être "prise en charge par l'État sans conditions de ressources".
      • L'accompagnement des victimes et l'accès à la justice:
      • L'accompagnement des victimes "avant le dépôt de plainte" est essentiel. Les avocats peuvent déjà le faire, mais il faudrait "prévoir une aide juridictionnelle pour ça" et "systématiser" le travail préparatoire des travailleurs sociaux dans les commissariats.
      • Il est "désespérant" d'avoir à "prendre rendez-vous avec un ou une policière dont [on] sait qu'il va lui assurer une écoute bienveillante" pour éviter la victimisation secondaire.
      • La justice devrait être "friendly aux victimes", perçue comme une "passerelle de sortie possible".
      • Le "classement sans suite" peut entraîner des "suicides".
      • Le discours de la victime d'agression sexuelle peut être "incohérent", ce qui est "au contraire une preuve qu'elle a été agressée".

      La question de la "folie des femmes" et la protection de la vie privée:

      • On "essaie de [les] faire passer pour folle" pour "discréditer, délégitimer leurs paroles". Cela renvoie à des imaginaires de "sorcières" et d'"hystérie".
      • Les expertises psychologiques cherchent souvent une "forme de folie ou d'instabilité psychologique" chez les femmes qui dénoncent.
      • Les personnes ayant parlé sont considérées comme "folles, fragiles et délicates", se voyant proposer des "soins" plutôt que de la "réparation".
      • Il faut interdire l'"investigation sur la sexualité des femmes", car leur "passé leurs propres aventures amoureuses, sexuelles soit investiguer et soit porter finalement comme un argument à leur rencontre". Cela permettrait de ne pas les faire passer pour "légère ou pour nymphomane".

      La question de l'emprise et du contrôle coercitif:

      • L'emprise est un "phénomène protéiforme complexe" et est "très peu" dans le code pénal.
      • Il faudrait une "vraie réflexion sur le contrôle coercitif qui est le pendant en prise", c'est-à-dire les "actes posés et voulus par l'auteur avec un dessin concerté qui est celui de maintenir la victime sous emprise".
      • La jurisprudence a déjà commencé à définir le contrôle coercitif, ce qui est utile.
      • La codification de l'emprise doit être abordée avec "précaution".

      La nécessaire spécialisation et circulation de l'information:

      • La "circulation de l'information" au sein des tribunaux est essentielle pour traiter les dossiers de manière globale.
      • Le "décloisonnement des services" et la "mise en œuvre de processus qui sont spécifiques" (comme les juridictions dédiées aux violences intrafamiliales à Nantes) permettent de "gagner en efficacité" et de mieux appréhender les situations.
      • Il faut rendre la justice "friendly aux victimes".

      Citations Clés:

      • "nous sommes là actuellement en plein vote de la motion de censure"
      • "notre commission d'enquête cherche à faire la lumière sur les violences commises contre les mineurs et les majeurs dans le secteur du cinéma de l'audio visuel et du spectacle vivant"
      • "tous les mécanismes de domination que nous connaissons que sont l'emprise le chantage l'omerta la verticalité des hiérarchies sans compter le prétexte fallacieux de la création artistique au nom de laquelle tout serait toujours permis il trouve un terrain d'expression particulièrement favorable"
      • "la violence faite aux femmes et aux enfants existe et cette violence est non seulement massive mais cette violence structure profondément qui nous sommes"
      • "le dénis est nécessaire nécessaire et indispensable comme garant de la perpétuation du système"
      • "tous ceux qui le sont ont en commun la conviction de la légitimité de leur légitimité à ne pas s'empêcher"
      • "sortir du sampéternel parole contre parole"
      • "mieux accueillir et traiter la parole des victime ça veut dire pratiquer en tout cas c'est ce que nous faisons le je te crois"
      • "lutter contre les classements sans suite"
      • "La protection est souvent un angle mort"
      • "vivre la peur au ventre c'est quelque une expérience à nul autre pareil"
      • "il faut faire sauter cette double condition cumulative [pour l'ordonnance de protection]"
      • "je n'en peux plus nous n'en pouvons plus de compter nos mortes"
      • "ça répond au même système que toutes les autres violences faites aux femmes avec effectivement cette particularité peut-être et même sûrement que on y retrouve des lieux de pouvoir des lieux d'influence"
      • "en terme de prévention d'éducation des l'école justement on dit souvent aux enfants mais non t'inquiète pas les monstres n'existent pas mais en réalité on leur dit pas tu peux enfin évidemment on va pas leur dire à 5 ans bien sûr on va pas leur dire tu peux être agressé par ton copain ou voilà mais ce que je dire par là c'est que on a un vrai problème sociétal de d'éducation"
      • "dans 9 cas sur 10 ce monstre là c'est pas un monstre c'est monsieur tout le monde"
      • "sur les enquêtes on n'a pas d'enquête aujourd'hui on n'a pas assez d'actes d'investigation"
      • "former les expert psis à ça parce qu'en fait déjà ils sont pas formés puis souvent ils sont misogynes c'est un problème"
      • "on sait que le TSPT a des conséquences sur l'épigénétique"
      • "une justice de d'abord de classe une justice de dossier"
      • "un réseau d'entraide masculin qui permet d'échapper à toute poursuite ou à toute dénonciation publique"
      • "on les femmes payent le fruit de siècles de euh croyance articulé autour de l'idée que leur parole est euh déraisonnable"
      • "les tribunaux se saisissent de ça ils sont au travail hein déjà sur cette questionl et sur la circulation de l'information et le décloisonnement"
      • "La justice n'est pas un soin"
      • "elle me disent toutes J'ai besoin d'être reconnu"
      • "on demande aux femme d'avoir un discours clair"
      • "un discours incohérent chez une femme victime d'agression sexuelle c'est au contraire une preuve qu'elle a été agressée"
      • "elles se taisent là-dessus [sur leur vie privée] parce que évidemment les policiers adorent des poser ces questions là"
      • "l'attention du législateur devrait peut-être davantage se tourner sur cette notion là [le contrôle coercitif] plutôt que sur celle de l'emprise"

      Points d'attention et Questions en Suspens:

      • La possibilité d'une "matière obligatoire" sur l'égalité à l'école.
      • Les moyens concrets pour obliger les enquêtes à être menées après un dépôt de plainte (décret, loi, liste d'actes minimums).
      • Comment assurer une prise en charge psychologique (spécialisée en TSPT) pour les victimes, idéalement prise en charge par l'État.
      • Comment réformer les expertises psy pour garantir leur impartialité et leur compétence en matière de TSPT.
      • Comment mettre en place une "plateforme de suivi" des plaintes pour les victimes.
      • Les moyens de protéger réellement les témoins.
      • La définition et la codification éventuelle du contrôle coercitif dans le code pénal.

      Conclusion:

      L'audition a souligné la complexité et la profondeur des violences sexistes et sexuelles, appelant à une approche globale qui combine prévention, éducation, réforme du système judiciaire, amélioration de l'accueil des victimes et renforcement des mesures de protection.

      Les intervenantes ont insisté sur la nécessité d'une volonté politique forte pour mettre en œuvre les changements nécessaires.

    1. synthèse détaillée des sources fournies, organisée sous forme de note d'information.

      NOTE D'INFORMATION

      Objet : Table ronde sur la prostitution des mineurs - Synthèse des principaux éléments

      Date : [Date de la table ronde - non précisée dans le texte, laisser vide ou compléter si connue]

      Participants clés :

      Sophie Antoine, Responsable juridique et plaidoyer, Agir contre la prostitution des enfants et les violences sexuelles (ACPE) Stéphanie Kadek, Directrice, Mouvement du Nid Claire Kidé, Présidente, Mouvement du Nid Hélène David, Responsable stratégique et du module Adosexo, ACPE Députés (Stéphane Vogetta, Monsieur Masseglia, Monsieur Arenas, Arnaud Bonet, Nathalie Colin Osterley, Madame Bourois, Madame Dufeu) Introduction

      Cette table ronde a réuni des représentants d'associations travaillant sur la prostitution des mineurs et des députés pour discuter de l'état des lieux, des défis et des propositions pour lutter contre ce phénomène.

      Les discussions ont mis en lumière l'ampleur du problème, l'impact croissant du numérique, les vulnérabilités des victimes et la nécessité d'une réponse globale et coordonnée.

      Principaux Thèmes et Idées Forces

      Ampleur et Nature du Phénomène :

      • Les associations estiment qu'entre 7 000 et 10 000 mineurs se livrent à la prostitution en France, un chiffre certainement sous-estimé.

      Le Mouvement du Nid suggère même "au moins le double", soulignant le manque d'études objectives pour quantifier précisément le phénomène. * La prostitution des mineurs touche tous les milieux sociaux et familiaux, en milieu urbain comme en milieu rural. Elle concerne principalement les filles, mais aussi les garçons.

      • Ce n'est pas un phénomène nouveau ; les associations comme le Mouvement du Nid alertaient déjà dans les années 1960, mais il y a eu un fort déni pendant longtemps. Le sujet est désormais mieux reconnu et pris en compte par les politiques publiques ("plan mineur").

      Mutation et Impact du Numérique :

      • Il y a eu une "mutation des comportements prostitutionnels". Le Mouvement du Nid indique qu'en 2015, 62% de la prostitution passait par internet ; l'Office central de répression de la traite des êtres humains parle désormais de "90 %", voire "quasi unanime".

      • Internet ouvre "le champ des possibles prostitutionnel" et est un "facteur essentiel de probablement l'augmentation de la prostitution des mineurs".

      • Le numérique permet un "plus grand accès aux victimes" pour les proxénètes et un "plus grand accès" pour les clients, qui peuvent agir de manière plus "anonymisé".

      • Les plateformes de "pornographie à la demande type OnlyFans, Mym etc." génèrent des revenus considérables et constituent un modèle qui "la plupart du temps se résume à de la pornographie sur demande". Il y a une inquiétude concernant l'activité des "managers only fans" qui se comportent comme des "rabatteurs".

      • Le numérique est à la fois le "support d'infraction" et le "moyen d'infraction". Il facilite l'"exploitation sexuelle" et contribue à la "glamourisation" de certaines pratiques ("webcaming", vente de photos/vidéos dénudées) qui ne sont pas toujours définies comme de la prostitution par la jurisprudence actuelle (requérant un contact physique).

      • Il y a une "loi qui n'est pas adaptée à une évolution numérique" très rapide, conduisant à une "surlégislation" fragmentée.

      Vulnérabilités des Victimes :

      • La moitié des jeunes impliqués auraient subi des violences durant leur enfance. Les établissements de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) sont particulièrement exposés en raison de la fragilité des jeunes accueillis.

      • Les jeunes fragilisés ont souvent une "vision de leur corps biaisée par les violences qu'ils ont subi" et s'"illusionnent souvent en pensant qu'ils maîtrisent leur corps". Certains n'ont "pas conscience que leur comportement relève de la prostitution".

      • Un "passif traumatique" est un facteur commun ("violences sexuelles incestueuses dans de nombreux cas, harcèlement scolaire qui n'est pas pris en charge"). Cette "vulnérabilité qui augmente [...] est détectée par des prédateurs".

      • La "minorité" est le "premier facteur de vulnérabilité". Les mineurs ont une "immaturité cognitive et affective" qui nécessite un accompagnement "sur mesure".

      • Les plus jeunes (moins de 16 ans) sont "beaucoup plus compliqué[s]" à accompagner car ils se disent "consentants" et "heureux de vivre ce qu'ils vivent". Le travail sur la motivation à sortir est crucial.

      • De nouveaux facteurs de fragilisation émergent, notamment l'addiction à la pornographie chez des enfants dès 10 ans et demi, qui constitue un "traumatisme sévère".

      Le Rôle des Proxénètes et des Clients :

      • Les prédateurs se font passer pour le "gentil petit copain ou la gentille petite copine au démarrage et puis ensuite tomber sur du proxinétisme".

      • Il y a une "multiplicité d'acheteurs donc de pédocriminels qui achètent des actes sexuels aux enfants". Il est essentiel de lutter contre "l'impunité de ceux qui achètent des actes sexuels aux enfants".

      • De plus en plus, il y a une "professionnalisation du proxénétisme des mineurs" avec l'utilisation de "protocoles" et de techniques de "recrutement très très efficaces".

      • Les réseaux de "deal" s'emparent de la prostitution, utilisant les stupéfiants comme "l'arme absolue pour recruter".

      Le "produit c'est de la soumission chimique", il "sert aussi à installer une dette" et à créer une dépendance, rendant la sortie de la prostitution très difficile sans accompagnement de soins.

      • Il y a un "sentiment d'impunité" chez certains proxénètes et clients, comme illustré par l'anecdote du commentaire Google laissé par un client.

      • La justice a du mal à appliquer les qualifications adaptées (viol vs recours à la prostitution de mineurs), et les peines sont parfois jugées insuffisantes.

      La Prostitution des Mineurs comme Violence Sexiste et Sexuelle :

      • La prostitution est qualifiée de "violence extrême qui est extrêmement destructrice pour les personnes qui la subissent".

      • Elle fait "partie des violences sexistes et sexuelles", et le traitement de cette question doit en tenir compte.

      • Il existe un "continuum mineur majeur" dans le système prostitutionnel, bien que les mineurs aient un statut juridique et des vulnérabilités spécifiques.

      Réponses Actuelles et Propositions :

      • Accompagnement : Il est crucial d'accompagner les mineurs qui décident d'arrêter et ceux qui sont dans des "conduites à risque et les conduites de fragilisation". L'accompagnement doit être "psychoéducatif", "individualisé et global", prenant en compte le "psychotrauma" et les addictions.

      • Formation des professionnels : Il est essentiel de former les "actrices et acteurs sociaux au sens très large y compris la police la justice", notamment les "infirmière scolaire assistante sociale scolaire et psychologue scolaire", ainsi que les travailleurs sociaux de l'ASE, car beaucoup n'ont jamais été formés sur le sujet de la prostitution. Cette formation permet de "mieux détecter", d'"avoir le regard un peu plus affuté" et d'avoir des "outils pour être à l'aise pour aborder la question".

      • Lutte contre la banalisation et le déni : Il faut lutter contre la "banalisation de ces pratiques" et le "déni des jeunes victimes".

      • Soutien aux familles : Les parents sont souvent en "solitude et leurs difficultés face à leurs enfants qui se prostituent". Les associations les accompagnent et les conseillent. Il est important de "mieux répondre à ses parents".

      • Cadre législatif et répression :La loi sur la prostitution des mineurs existe (interdiction depuis 2002), mais il y a un "problème d'application qui est quand même important".

      • Il faut se demander si le cadre législatif, notamment concernant le numérique, est adapté. Il faudrait envisager de "retravailler la définition de la prostitution pour que ce soit adapté aussi à des pratiques en ligne".

      • Il faut lutter contre l'"impunité croissante des clients et des proxénètes".

      • Il est essentiel d'avoir une "responsabilisation des plateformes en ligne". L'arrestation récente du propriétaire de Coco et sa mise en examen pour proxénétisme sont vues comme une première étape positive.

      • Il faudrait retenir plus souvent l'infraction de "traite des êtres humains", qui "ouvre beaucoup plus de moyens d'enquête" et permet une "stigmatisation beaucoup plus importante sur les auteurs".

      • Coordination et Politiques Publiques :L'interministériel est important.

      • Il y a un regret que le plan de lutte spécifique contre la prostitution des mineurs n'ait pas été reconduit de manière dédiée.

      • Il faut un "pilotage national" avec un cadre clair qui affirme que "la prostitution des mineurs c'est une violence sexuelle faite aux mineurs et les mineurs doivent être accompagnés comme tel".

      • Il y a un "vrai problème de moyens et d'organisation côté protection de l'enfance".

      • Les commissions départementales de lutte contre la prostitution sont importantes, mais il faut que les associations travaillant spécifiquement avec les mineurs y aient "une voix" et un "accès suffisant".

      • Il faut soutenir durablement les initiatives associatives innovantes (outils numériques, guides, etc.) et "faire vivre aussi les outils qui sont créés".

      • Prévention et Éducation :L'éducation à la sexualité, notamment via le numérique ("outil numérique qui s'appelle dans ma banane"), est un levier "hyper important" pour aider les jeunes à identifier les situations de violence et les relations toxiques, et à demander de l'aide.

      • Il faut "former les enseignants" et la "communauté éducative".

      Continuum Mineurs/Majeurs :

      • Il existe un "continuum mineur majeur" dans les parcours, et il est "très dangereux" d'opposer la prostitution des mineurs et celle des majeurs, car le "système est le même".

      Beaucoup de personnes majeures dans la prostitution ont commencé mineures.

      Citations Clés

      • "entre 7000 et 10000 mineurs se livreraient à la prostitution en France ces chiffres certainement sous-estimés traduisent l'ampleur d'un phénomène qui doit tous nous interroger" (Introduction)

      • "dorén avant 62 % de la prostitution passerait par Internet ouvrant donc le champ des possibles prostitutionnel" (Introduction) - chiffre précisé ultérieurement comme étant désormais plus proche de 90%.

      • "la moitié des jeunes se livrant à conduites prostitutionnelle ou pré-prostitutionnelle auraient subi des violences durant leur enfance" (Introduction)

      • "ces jeunes fragilisés qui ont une vision de leur corps biaisé par les violences qu'ils ont subi s'illusionnent souvent en pensant qu'ils maîtrisent leur corps" (Introduction)

      • "il existe un système prostitutionnel et des personnes qui ont un voilà un statut juridique différent du fait de leur minorité ou de leur majorité mais le système est le même" (Mouvement du Nid)

      • "la prostitution c'est une violence extrême qui est extrêmement destructrice pour les personnes qui la subissent et que donc vraiment ça fait partie des violences sexistes et sexuelles" (Mouvement du Nid)

      • "on a une multiplicité de victimes parce qu'on sait qu'on a malheureusement énormément de victime de violence sexuelle dans l'enfance on a une multiplicité d'acheteurs donc de pédocriminels qui achètent des actes sexuels aux enfants et ça je pense que c'est vraiment important qu'on l'IT en tête parce que on parle toujours et c'est très bien de plus en plus en tout cas des mineurs en situation de prostitution pour se demander comment ça se fait qu'il tombe dans la prostitution mais par contre on se demande assez peu et on met très peu de moyens dans nos politiques publiques pour se demander comment on fait pour lutter contre l'impunité de ceux qui achètent des actes sexuels aux enfants" (Mouvement du Nid)

      • "la grosse différence c'est que si elles ont accepté un joint et boire un verre de vodka alors la jeune est beaucoup plus encline à dire j'étais consentante" (ACPE)

      • "le premier facteur de vulnérabilité c'est véritablement la minorité" (ACPE)

      • "pour les plus jeunes c'est-à-dire les moins de 16 ans l'accompagnement est beaucoup plus compliqué parce que ils ils se disent consentant et ils se disent heureux de vivre ce qu'ils vivent" (ACPE)

      • "il y a une confusion qui est faite même au niveau des politiques... sur ah bah la la les la prostitution bah c'est c'est c'est autorisé ben non pas du tout non" (ACPE)

      • "On a une loi qui n'est pas adaptée à une évolution numérique" (ACPE)

      • "il faut une responsabilisation des plateformes en ligne" (ACPE)

      Points d'Attention / Défis Soulignés

      • Manque de données objectives et d'études pour quantifier précisément la prostitution des mineurs.

      • L'adaptation du cadre juridique à l'évolution rapide du numérique.

      • La difficulté à retenir certaines qualifications judiciaires (ex: traite des êtres humains, viol) et l'application des peines.

      • Le manque de formation initiale et continue des professionnels (travailleurs sociaux, éducateurs, personnels de l'éducation nationale) sur la prostitution des mineurs.

      • Le manque de moyens et d'organisation au sein de la protection de l'enfance pour accompagner les jeunes victimes.

      • L'intégration et la participation des associations spécialisées dans les instances de coordination départementale.

      • La banalisation et le déni du phénomène, y compris chez les jeunes victimes elles-mêmes.

      • L'impact croissant des réseaux de deal et l'utilisation de stupéfiants pour recruter et maintenir l'emprise.

      • La "pornographie à la demande" et le rôle des "managers OnlyFans".

      • La prostitution entre mineurs dans les établissements (ex: ASE, écoles).

      • Le soutien financier insuffisant et non pérenne des initiatives associatives par l'État.

      Recommandations Implicites / Explicites

      • Réaliser une étude objective pour mieux estimer le nombre de mineurs concernés.

      • Adapter le cadre juridique pour inclure les pratiques d'exploitation sexuelle en ligne dans la définition du proxénétisme.

      • Lutter plus efficacement contre l'impunité des clients et des proxénètes, y compris en retenant l'infraction de traite des êtres humains.

      • Responsabiliser les plateformes en ligne.

      • Renforcer la formation des professionnels travaillant auprès des enfants et des jeunes.

      • Mettre à disposition les moyens nécessaires pour l'accompagnement des jeunes victimes, en individualisant la réponse.

      • Assurer un pilotage national clair avec un cadre définissant la prostitution des mineurs comme une violence sexuelle.

      • Améliorer la coordination au sein des commissions départementales et inclure les associations spécialisées.

      • Soutenir durablement les initiatives de prévention et d'éducation (ex: éducation à la sexualité, outils numériques).

      • Développer des modules d'accompagnement spécifiques pour les mineurs qui sont à la fois victimes et auteurs.

      • En résumé, cette table ronde a mis en évidence un phénomène complexe en pleine mutation sous l'effet du numérique, touchant des jeunes vulnérables.

      Les associations soulignent la nécessité d'une réponse globale, mieux coordonnée, mieux financée, axée sur la formation des professionnels, l'adaptation du cadre juridique et une lutte renforcée contre l'impunité des auteurs.

    1. BRIEFING DOCUMENTAIRE : AUDITION DU PRÉSIDENT EXÉCUTIF DE LA SOCIÉTÉ PASS CULTURE

      Date : [À déterminer à partir du contexte si disponible] Sujet : Évaluation et avenir du dispositif Pass Culture Source : Extraits de l'audition du président exécutif de la société Pass Culture.

      Résumé Exécutif : Le président exécutif de la société Pass Culture présente un bilan globalement positif du dispositif, soulignant son succès auprès des jeunes (plus de 4,6 millions de bénéficiaires, 84% d'une classe d'âge de 18 ans).

      Il met en avant les principes fondateurs (universalité, liberté de choix, simplicité) et les multiples services offerts au-delà du simple crédit.

      Cependant, il reconnaît les débats et les critiques soulevés par des rapports récents (Cour des comptes, mission flash), notamment concernant la démocratisation, la diversification des pratiques culturelles, le coût et la gestion du dispositif.

      Les réformes annoncées par la ministre de la Culture (recentrage sur les jeunes éloignés, part réservée au spectacle vivant, ajustements budgétaires) sont abordées, ainsi que les pistes d'amélioration continues, notamment en matière de médiation, de lien avec la part collective et d'accessibilité pour tous les publics et territoires.

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      • Succès Quantitatif et Adhésion des Jeunes :
      • Le Pass Culture est plébiscité par les jeunes, avec plus de 4,6 millions de bénéficiaires depuis sa création et 84% des jeunes de 18 ans l'ayant utilisé.
      • Ce succès est jugé "générationnel", devenant un sujet de conversation parmi les jeunes.
      • Les principes de base - universalité, liberté de choix, simplicité - sont considérés comme les fondements de cette adhésion. Le dispositif est perçu comme une marque de "considération" et de "confiance".
      • Fait marquant : 85% des utilisateurs se déclarent satisfaits (sondage Cour des comptes). L'écart d'utilisation entre les jeunes dont les parents ont fait des études supérieures (87%) et ceux dont les parents n'en ont pas fait (77%) est jugé relativement faible comparé aux statistiques générales de l'Éducation nationale.
      • Évolution du Dispositif au-delà du Simple Crédit :
      • Le Pass Culture est bien plus qu'un "chèque de 300 €". C'est une application avec géolocalisation, recommandations (playlists par des jeunes ou des professionnels), éditorialisation thématique (ex: valorisation des métiers de la culture, Victor Hugo pour la réouverture de Notre-Dame).
      • Présence active sur les réseaux sociaux pour proposer des contenus culturels alternatifs aux "gafas".
      • Marketing digital, newsletters, notifications.
      • Développement de "communautés d'ambassadeurs" et d'"événements exclusifs" (ex: gala de la Philharmonie de Paris).
      • Un "outil souverain d'information culturelle" référençant 40 000 acteurs et leurs offres, vu comme un "GPS de la culture" ou "Pariscope numérique".
      • Défis et Critiques : Démocratisation et Diversification :
      • Malgré le succès quantitatif, les principes ne font pas l'unanimité et soulèvent des questions plus larges sur la jeunesse, la culture et l'émancipation. Le sujet est devenu "passionnel".
      • Les rapports (Cour des comptes, missions flash, universitaires) pointent des limites :
      • Démocratisation insuffisante : Le dispositif toucherait moins les jeunes les plus éloignés de la culture, notamment ceux issus de milieux populaires ou résidant en zones rurales. Certains jeunes éligibles n'adhèrent pas ou n'utilisent pas l'application. (Sarah Legein, Céline Hervieux, Frédérique Meunier, Ali Diwara, Belkir Belhadad). La Cour des comptes parle d'un "risque d'effet d'aubaine". (Frédérique Meunier).
      • Diversification limitée : Forte concentration des dépenses sur le livre (67% des réservations, 46% en montant, selon Géraldine Banier), au détriment du spectacle vivant (moins de 2% des dépenses selon Anne Sicard, faible utilisation pour le théâtre, opéra, musique classique, danse, selon le président exécutif), des musées et autres pratiques. Le Pass tendrait à intensifier des pratiques existantes plutôt qu'à en faire découvrir de nouvelles. (Céline Hervieux, Jean-Claude Raux).
      • Coût et Gestion :
      • Le coût du Pass Culture est élevé (324 millions d'euros en 2024, un quart du budget de la politique des transmissions de savoir et démocratisation). (Céline Hervieux, Fabrice Brun).
      • Le financement est presque exclusivement public (90% selon Anne Sicard, 94% selon José Gonzalez), alors qu'il était envisagé à l'origine un financement important par d'autres partenaires. (Céline Hervieux, José Gonzalez, Maxime Michelet).
      • La société Pass Culture, une SAS financée par des fonds publics, sa masse salariale (11,3 millions d'euros pour 180 salariés en 2023, 174 ETP pour 20 millions selon Frédérique Meunier) et ses frais de fonctionnement (communication, siège social) sont critiqués. (Anne Sicard, Sarah Legein, Frédérique Meunier, Maxime Michelet, Fabien Di Filippo). La Cour des comptes préconise de "couper les frais". (Frédérique Meunier).
      • Critique sur certaines dépenses jugées non prioritaires culturellement (ex: 16 millions d'euros pour des escape games avant leur déférencement, selon Anne Sicard et Tiffanie Joncour ; concerts de la Fête de l'Humanité, selon Tiffanie Joncour).
      • Réformes Annoncées par la Ministre de la Culture :
      • Recentrage vers les jeunes les plus éloignés de la culture (déjà anticipé dans les efforts de la société).
      • Réservation d'une part du montant pour le spectacle vivant.
      • Ajustements des "paramètres" budgétaires face à la "situation budgétaire complexe" : discussion sur les classes d'âge éligibles, les montants alloués, et une "bonification sous conditions de ressources" facilitée par l'utilisation de bases de données existantes pour éviter les démarches aux jeunes.
      • Renforcement de la "médiation" et de l'"éditorialisation" pour inciter à sortir de la "zone de confort" et éviter la "reproduction des habitudes de consommation".
      • Amélioration du "lien entre la part individuelle et la part collective".
      • Expérimentation d'une extension du dispositif à "toute la population française" (projet "GPS de la culture") pour "amortir" l'investissement public (expérimentation dans le Grand Est).
      • Axes d'Amélioration et Propositions :
      • Médiation : Renforcement de la médiation physique et numérique (recommandations, playlists, vlogs, parcours thématiques). La médiation physique par les acteurs culturels sur le terrain est jugée "absolument fondamentale". La médiation numérique par la société Pass Culture est vue comme un complément pour "amplifier la recommandation pair à pair". (Christophe Marion).
      • Part Collective : Jugée essentielle comme "tremplin" pour l'utilisation de la part individuelle. Proposition de renforcer la part collective, notamment au collège, et d'y basculer une partie du budget individuel pour financer les transports, les abonnements presse, l'éducation aux médias. (Violette Spilbou, Florence Héroin-Léotet, Béatrice Bellami, Joël Bruno). Nécessité de mieux articuler les deux parts.
      • Accessibilité Territoriale (Ruralité) : Reconnaissance d'une "inégalité territoriale" (Delphine Lingeman, Frédérique Meunier, Bertrand Sorre, Béatrice Piron). Difficulté d'accès aux offres et problèmes de transport en zones rurales. Constat que les jeunes ruraux ont plus de pratiques numériques et sont plus dépendants de leurs parents pour les déplacements. Les statistiques montrent un taux d'activation légèrement moindre en zone rurale, mais l'inscription est comparable. La société ne peut pas "ouvrir une librairie" mais peut référencer l'offre existante. Proposition de financements supplémentaires pour le transport, de majoration du Pass pour les publics éloignés. (Delphine Lingeman, Fabrice Brun). Le Pass est utilisé "près de chez eux" (70% dans le département de résidence).
      • Accessibilité Handicap : Le dispositif touche moins les jeunes en situation de handicap. Les offres et lieux ne sont pas toujours adaptés ou renseignés. Le site n'est pas entièrement accessible. Les institutions spécialisées n'ont pas été intégrées initialement à la part collective. (Soumia Broua). Des efforts sont en cours (sensibilisation, travail avec Access Libre, filtres de recherche, tests utilisateurs, collaboration avec instituts spécialisés) mais le niveau d'accessibilité n'est pas obligatoire.
      • Financements et Partenariats : Recherche de financements privés (Gradiela Melchor). Meilleure coopération avec les collectivités territoriales (José Gonzalez, Fabrice Brun). L'idée de transférer la gestion aux collectivités est soulevée (Frédérique Meunier, Fabrice Brun). Collaboration avec des collectivités pour financer le transport via la part collective (ex: convention Caravel).
      • Statut Juridique : La SAS est une "société publique". Recommandation de la Cour des comptes de faire de la société un "opérateur de l'État". L'idée est soutenue par le ministère, potentiellement en 2026. La flexibilité actuelle est jugée importante. (Sarah Legein).
      • Extension à d'autres publics/offres : Proposition d'ouvrir le Pass aux enfants dès le CP pour l'achat de livres (Gradiela Melchor). Le président exprime des réserves sur la pertinence du Pass Culture pour cet objectif et la complexité juridique. Discussion sur l'éligibilité des jeux de société (Priska Thevenot), reconnus comme une alternative aux écrans ; une démarche de lobbying au niveau européen est nécessaire pour qu'ils soient reconnus comme biens culturels.
      • Critères d'Éligibilité : Questionnement sur les critères ayant conduit à l'exclusion de certaines offres (ex: spectacle Bernadette de Lourdes de la part collective, considéré comme œuvre historique/pédagogique mais exclu pour laïcité par la commission académique de Versailles ; le Puy du Fou, considéré comme parc d'attraction). (Anne Sicard, Florence Joubert). Le Pass Culture référence les "acteurs culturels" et ne souhaite pas "opérer une hiérarchie et un tri sur chaque offre".

      Citations Clés :

      • "c'est la question de savoir comment on crée les citoyens de demain comment on forme les citoyens de demain et comment on forme les gens qui demain auront les reennes de notre société"
      • "on essayait d'inventer une nouvelle façon de faire de la politique publique une nouvelle façon de faire des politique culturelle notamment en centrant notre attention sur la question des publics"
      • "ils sont plus de 4,6 millions à avoir bénéficié du Pass depuis la création du dispositif et ils sont 84 % à l'âge de 18 ans de bénéficier du dispositif"
      • "on est convaincu qu'il repose sur trois éléments fondamentaux qui étaient à la base du projet le premier c'était la question de l'universalité... le deuxième principe fondamental c'est celui de la liberté de choix... puis la troisième idée c'était la question de la simplicité"
      • "ce sujet que j'ai toujours trouvé passionnant est devenu un sujet passionnel"
      • "aujourd'hui le passe culture c'est beaucoup beaucoup beaucoup plus qu'un chèque de 300 €"
      • "un outil souverain d'information culturelle dans lequel partout en France vous pouvez retrouver les lieux culturels et les offres proposées par 40000 acteurs culturels"
      • "l'objectif il est très clair c'est de faire en sorte que les jeunes n'aient à faire aucune démarche spécifique pour pouvoir prétendre à cette bonification" (sur la bonification sous conditions de ressources)
      • "comment est-ce qu'on fait pour donner envie aux jeunes de sortir de leur zone de confort"
      • "il n'y a pas de fatalité que les jeunes peuvent tout à fait aller voir du spectacle vivant"
      • "finalement le passeculture devient de plus en plus c'est un travail de longue haleine mais devient de plus en plus un espace de découverte et un espace d'inspiration pour les jeunes"
      • "le passculture ne règle pas tous les problèmes mais en tout cas on voit qu'il touche assez largement son public"
      • "le passculture c'est devenu un espace de conversation un espace de dialogue et de participation avec les jeunes pourquoi parce que finalement les jeunes ont de plus en plus confiance dans ce qui leur est proposé parce qu'ils ne se sentent pas juger"
      • "l'ambition initiale va beaucoup plus loin et c'est cette ambition que nous devons retrouver renforcer et adapter" (Béatrice Bellami)
      • "une politique de bon d'achat ce n'est pas une politique culturelle" (Sarah Legein)
      • "le Pass Culture ne permet pas un accès à la culture pour tous les jeunes issus des classes populaires" (Céline Hervieux)
      • "l'objectif d'inscrire un nombre maximum de jeunes est ainsi prévalu sur l'objectif de démocratiser l'accès à l'offre culture" (Frédérique Meunier)
      • "il s'agit de l'inéquité territoriale du dispositif" (Delphine Lingeman)
      • "la vraie question finalement monsieur le Président c'est est-ce que la consommation culturelle d'un jeune d'aujourd'hui sans le passe culture serait réellement très différente de ce qu'elle était il y a quelques années" (Joël Bruno)
      • "le dispositif touche moins celles et ceux dont on peut dire qu'il et elle sont les plus éloignés de la culture" (Jean-Claude Raux)
      • "plus de 90 % du budget du passeculture en fait c'est les consommations des jeunes c'est-à-dire que c'est du budget qui va directement vers les acteurs culturels"
      • "l'idée c'est comment est-ce qu'on leur permet à la fois de trouver ce qu'ils aiment mais aussi de leur faire faire des pas de côté et de progressivement les ouvrir à autre chose"
      • "le fait que dans ces territoires ruraux l'offre culturelle est différente malheureusement le passeculture n'a pas beaucoup de capacité d'action pour ouvrir une librairie ouvrir un cinéma ou installer un théâtre"
      • "le passculture n'est pas en capacité de régler l'intégralité des problèmes d'inégalité moi ce que je regarde c'est la dynamique et la capacité à réduire des écarts"
      • "c'est un travail de très longue haleine parce que d'abord vous avez des équipes sur le terrain qui changent souvent il y a un bouche à oreille mais en fait le temps passant la connaissance du dispositif s'améliore"
      • "l'idée c'est vraiment de démultiplier les points de contact parce que ça nous semble très important de pouvoir démultiplier les points de contact auprès de ces publics là"
      • "notre objectif c'est pas que les jeunes ils soient juste des consommateurs c'est vraiment qu'ils soient partie prenante et qu'il soi acteur en fait finalement de la de la culture"
      • "le sujet de ce qui est culturel et qui ne l''est pas est un sujet très compliqué et qui est très évolutif dans le temps"
      • "nous on n'est pas en capacité de vérifier chacune des offres et d'ailleurs comme l'a dit la ministre dans sa réponse à la Cour des comptes elle ne souhaite pas opérer une hiérarchie et un tri sur chaque offre chaque contenu"
      • "le passculture en fait c'est une politique qui est extrêmement territorialisé parce que les jeunes l'utilisent près de chez eux"

      Conclusion :

      Le Pass Culture est un dispositif populaire et en constante évolution, cherchant à trouver un équilibre entre l'accès universel et la liberté de choix, et les objectifs de démocratisation et de diversification des pratiques.

      Face aux critiques concernant son coût, sa gestion, et son impact inégal sur certains publics et territoires, des réformes sont en cours d'élaboration pour mieux cibler les jeunes éloignés de la culture, encourager certaines pratiques (notamment le spectacle vivant) et potentiellement élargir le dispositif à terme.

      L'accent est mis sur l'amélioration continue de la médiation, le renforcement de la part collective, la collaboration avec les acteurs de terrain et la prise en compte des spécificités territoriales et des publics à besoins spécifiques.

      Les questions budgétaires et la pérennisation du financement restent des enjeux majeurs.

    1. Note de Synthèse : Audition des Directeurs de Conservatoires sur les Violences dans le Secteur de la Culture

      Date : [Insérer Date si connue] Sujet : Examen des violences et du harcèlement dans les conservatoires et établissements d'enseignement artistique, suite à l'audition de directeurs de conservatoires nationaux et régionaux.

      Participants Auditionnés (Directeurs de Conservatoires) :

      • Émilie Delorme (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris)
      • Mathieu Hervé (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon)
      • Alexandre Jung (Conservatoire à Rayonnement Régional de Strasbourg et Académie Supérieure de Musique de la Haute École des Arts du Rhin)
      • Emmanuelle Portalier (Conservatoire à Rayonnement Régional Pierre Barbizet de Marseille)
      • Objectif du Briefing : Présenter les thèmes principaux, les défis majeurs et les propositions émanant de l'audition concernant les violences et le harcèlement au sein des conservatoires, en soulignant la spécificité de ce secteur.

      Synthèse :

      Les directeurs auditionnés soulignent que les conservatoires, en tant que lieux d'enseignement artistique, présentent des risques élevés en matière de violences et de harcèlement en raison de plusieurs facteurs spécifiques : la jeunesse et l'ambition des étudiants, la concentration du pouvoir entre les mains des figures d'autorité, la nature intime et corporelle de l'enseignement artistique, l'engagement profond des familles, la précarité liée à l'intermittence et le manque de mixité dans certaines disciplines.

      Malgré la mise en place de mesures de prévention et de traitement (formations, cellules de signalement, chartes), des difficultés persistantes sont identifiées, notamment :

      • La brièveté du délai de suspension administrative (4 mois) : Insuffisant pour mener à bien les enquêtes et procédures disciplinaires, entraînant la réintégration de personnes mises en cause.
      • La complexité de la combinaison entre procédure administrative et enquête pénale : Désynchronisation des temps et difficultés à mener des enquêtes internes avec les moyens limités de l'établissement.
      • La question de la prescription des faits : Rendant difficile le traitement des violences antérieures.
      • Le manque de moyens humains et financiers dédiés : Le traitement des cas de VSS s'ajoutant aux missions existantes dans un contexte budgétaire tendu.
      • La difficulté à réintégrer les personnes (victimes et agresseurs présumés) : Le manque d'outils ou de formation pour accompagner le retour dans un collectif.
      • La spécificité de la relation pédagogique et artistique : Nécessitant des formations et une expertise adaptées.
      • La notion d'emprise : Particulièrement prégnante dans ce milieu et difficile à appréhender juridiquement.
      • Les directeurs formulent plusieurs propositions, notamment la mutualisation des moyens d'enquête, la structuration des réseaux d'échange, la création de formations adaptées et le questionnement du cadre législatif, notamment concernant le délai de suspension et la notion d'emprise.

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      • Spécificités du Secteur de l'Enseignement Artistique (Conservatoires) :
      • Vulnérabilité des étudiants : Jeunesse, passion convertie en métier, dépendance aux figures d'autorité pour l'avenir professionnel.
      • Concentration du pouvoir : Un même enseignant peut suivre un étudiant de l'enseignement initial au supérieur, voire devenir son employeur. Risque d'emprise.
      • Nature de l'enseignement : Travail sur l'intime, engagement émotionnel, rapport au corps (notamment en danse).
      • Engagement familial : Sacrifices importants des familles, ce qui peut ajouter une pression sur l'élève pour ne pas "tout faire voler en éclats".
      • Dépendance à l'employeur : Liée au système de l'intermittence.
      • Manque de mixité : Dans certaines disciplines, peut favoriser les violences.
      • Citation clé : "...les conservatoires représentent à notre sens des lieux à haut risque déjà parce qu'ils accueillent des jeunes qui veulent faire de leur passion un métier mais aussi parce que des figures d'autorité peuvent en leur sein décider de leur carrière future..."
      • État des Lieux et Mesures Mises en Place :
      • Prise de conscience suite à un rapport du ministère de la Culture en 2020 sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans l'enseignement supérieur culture.
      • Mise en place de formations (obligatoires pour les nouveaux, spécifiques pour les personnes en contact avec les étudiants), de procédures de signalement, et de cellules de signalement/d'écoute.
      • Élaboration de textes cadres : chartes de la relation pédagogique, règlements intérieurs, codes de déontologie.
      • Citation clé : "...nous avons mis en place dès la rentrée 2020 le premier plan de formation et nous continuons à former l'ensemble des nouveaux étudiants nouveaux agents nouveaux enseignants..."
      • Citation clé : "...à Lyon par exemple nous avons œuvré à la mise en place d'une cellule de signalement et élaboré des textes cadre comme une charte de la relation pédagogique elle-même liée à un collège de déontologie..."
      • Principaux Défis et Difficultés :
      • Délais de Suspension Administrative (4 mois) : Jugés insuffisants pour mener à bien l'enquête, entendre toutes les parties, et organiser les procédures disciplinaires (notamment la Commission Consultative Paritaire - CCP). Entraîne des réintégrations difficiles.
      • Citation clé : "...ces 4 mois ne nous permettent pas de faire notre travail correctement notamment dans des enseignements des établissements d'enseignement avec des congés scolaires..."
      • Gestion de l'Enquête et Procédures :Difficulté à mener des enquêtes internes (manque de compétences juridiques, proximité avec les personnes).
      • Désynchronisation et manque de coordination entre les procédures administratives et pénales, ces dernières étant beaucoup plus longues.
      • Citation clé : "...il apparaît clairement plutôt inapproprié de la réaliser en interne parce que nos équipes ne bénéficient pas de l'ensemble des compétences juridique requise qu'elles peuvent être considéré trop proches des personnes en cause..."
      • Prescription des Faits : Le délai de prescription de 3 ans à compter de la connaissance des faits rend difficile le traitement des violences anciennes, souvent révélées tardivement.
      • Citation clé : "...on ne peut engager aucune procédure disciplinaire au-delà de 3 ans à compter du jour où l'administration a eu connaissance effective de la réalité or très souvent on voit que le signalement met à jour une antériorité des faits..."
      • Manque de Moyens : Insuffisance de personnel dédié aux enquêtes, au suivi juridique et psychologique. Le coût des formations externes est élevé.
      • Citation clé : "...Ces questions essentielles mais d'une prise en charge récente que sont le traitement et la prévention des vhss se font malheureusement à l'heure actuelle à moyen constant dans un contexte budgétaire déjà très tendu. C'est un véritable frein..."
      • Réintégration et Accompagnement : Difficulté à réintégrer les personnes mises en cause (enseignants ou étudiants) dans le collectif après une suspension ou une sanction, ou même après un non-lieu pénal, compte tenu du climat de présomption.
      • Citation clé : "...la question est de comment garantir plus globalement une sérénité du travail dans un établissement où se croise toujours victimes et agresseur en attente d'un résultat..."
      • Formation Inadaptée : Difficulté à trouver des formations spécifiquement adaptées à la complexité et à la sensibilité de la relation pédagogique et artistique (rapport au corps, émotion, intimité).
      • Vulnérabilité des Personnels : Le traitement des cas de VSS est éprouvant pour les équipes internes en charge de l'écoute et des enquêtes.
      • Citation clé : "...même les collègues de des ressources humaines nous-mêmes tous ceux qui sont amenés à gérer ce genre d'affaire [...] sont affectés d'une manière ou d'une autre..."

      Propositions et Pistes de Réflexion :

      • Mutualisation des Moyens d'Enquête : Création d'une cellule d'enquête administrative spécialisée dans le secteur de l'enseignement artistique, externalisée si possible pour garantir l'impartialité et l'expertise.
      • Citation clé : "...sur le fait d'avoir des cellules d'enquête mutualisées ça moi ça me paraît assez indispensable euh encore faut-il qu'elles soient spécialisées parce que la relation pédagogique et la relation artistique sur les deux cas c'est quand même on a la croisée de deux très fortes spécificité..."
      • Allongement ou Flexibilité du Délai de Suspension : Possibilité de renouveler le délai de 4 mois sur justification (enquête en cours, procédure disciplinaire planifiée).
      • Structuration des Réseaux d'Échange : Formaliser les échanges entre directeurs et référents VSS des différents établissements (nationaux, régionaux, etc.) pour partager les expériences, les bonnes pratiques et la jurisprudence.
      • Citation clé : "...l'importance de partager les pratiques était vraiment un élément particulièrement prégnant et important..."
      • Développement de Formations Adaptées : Collaborer avec des chercheurs et des experts pour concevoir un catalogue de formations spécifiques à la relation pédagogique et artistique, incluant la prévention de l'emprise et la déontologie. Mutualiser les coûts de formation, potentiellement via un dispositif national soutenu par le ministère.
      • Citation clé : "...il est difficile euh selon moi de trouver des formations qui correspondent précisément à nos structures avec la spécificité qui évoquait Émilie de du rapport au corps du rapport maître élève du tête à tête pédagogique..."
      • Formation Obligatoire des Directeurs : Instaurer une formation obligatoire à la lutte contre les VSS pour toute personne prenant la direction d'un établissement d'enseignement artistique.
      • Prise en Compte Juridique de la Notion d'Emprise : Souhait que la notion d'emprise dans la relation pédagogique soit mieux appréhendée par la législation, pour permettre d'agir en amont des violences sexuelles avérées.
      • Citation clé : "...on aurait aussi besoin que la notion d'emprise entre sur le terrain des législatifs on sait que que c'est qu'elle existe dans le cas de violence conjugale mais elle n'existe pas dans le cas de de relation pédagogique dans les textes..."
      • Clarification des Règles sur les Relations Enseignant-Étudiant (Majeurs) : Affirmer clairement que toute relation intime/sexuelle, même consentie, doit entraîner l'arrêt de la relation pédagogique, et le formaliser dans les textes réglementaires.
      • Amélioration de la Prévention : Multiplier les actions de sensibilisation (conférences, théâtre forum, affichage, événements dédiés), intégrer la prévention des VSS dans les cursus de formation des futurs enseignants, accompagner les familles.
      • Amélioration de la Composition des Jurys : Favoriser les jurys externes pour réduire le risque d'influence des enseignants sur l'évaluation des étudiants.

      Points d'Attention pour le Briefing :

      • Insister sur la spécificité des conservatoires et la complexité de la relation pédagogique artistique.
      • Mettre en évidence les limites du cadre réglementaire actuel (délai de suspension, prescription) face à la réalité des situations.
      • Souligner le besoin crucial de moyens dédiés et d'expertise spécialisée.
      • Valoriser les efforts déjà entrepris par les établissements malgré les contraintes.
      • Relever le souhait d'une meilleure articulation entre procédures administratives et judiciaires.
      • Noter l'importance de la déconstruction des représentations (peur de parler, crainte pour l'avenir).

      Conclusion :

      L'audition a mis en lumière une prise de conscience forte au sein des conservatoires et des efforts significatifs pour lutter contre les violences et le harcèlement.

      Cependant, le secteur est confronté à des défis structurels liés à sa nature profonde, au cadre réglementaire et au manque de moyens.

      Les directeurs auditionnés appellent à un soutien renforcé, notamment via la mutualisation des ressources, l'adaptation du cadre législatif et le développement de formations spécifiques, pour garantir un environnement d'apprentissage réellement sûr et sain pour les étudiants.

      Suivi Recommandé :

      • Approfondir la réflexion sur la mutualisation des moyens d'enquête et la création d'une cellule spécialisée.
      • Examiner les possibilités de réforme législative concernant le délai de suspension et l'intégration de la notion d'emprise dans les textes applicables à l'enseignement.
      • Faciliter la mise en réseau formel des établissements et le partage des bonnes pratiques.
      • Soutenir le développement et la diffusion de formations adaptées aux spécificités de l'enseignement artistique.
      • Transmettre le questionnaire promis par le rapporteur pour recueillir des informations plus détaillées sur les cas traités.
    1. synthèse détaillée des sources fournies, organisée sous forme de note de synthèse ou briefing document, reprenant les thèmes principaux, les idées les plus importantes et incluant des citations clés.

      Note de Synthèse sur la Situation des Mineurs Non Accompagnés (MNA) et la Protection de l'Enfance en France

      Introduction:

      Ce document synthétise les principaux constats et recommandations issus des extraits de présentations de rapports parlementaires concernant la situation des Mineurs Non Accompagnés (MNA) et, plus largement, du système de protection de l'enfance en France.

      Les discussions mettent en évidence des dysfonctionnements majeurs, des inégalités territoriales et un "grand gâchis" sur les plans humain, budgétaire et politique.

      Thèmes Principaux:

      • Hétérogénéité et inégalité de traitement: Disparités importantes dans l'évaluation et la prise en charge des MNA entre les départements, ainsi qu'une différence marquée avec les enfants français natifs.
      • Processus d'évaluation défaillant: Une évaluation qui se concentre davantage sur la recherche de la minorité plutôt que sur l'évaluation des besoins sociaux, avec des délais judiciaires excessivement longs.
      • Manquements graves des départements et de l'État: Refus de prise en charge, placement dans des conditions indignes (hôtels), et manque de coordination entre les différents acteurs.
      • Situation critique à Mayotte: Conditions d'accueil insuffisantes, identification difficile des mineurs en errance, manque de structures et de professionnels, et recours à la rétention administrative et à l'expulsion.
      • Augmentation du nombre de MNA: Une hausse significative du nombre de MNA sur le territoire français en quelques années.
      • Confusion médiatique et politique: Tendance à stigmatiser les MNA en les associant à la délinquance, souvent par confusion avec les jeunes majeurs errants.
      • Obstacles administratifs et juridiques: Difficultés majeures pour obtenir des documents administratifs (titres de séjour), instabilité organisée par la courte durée de validité de ces documents, et recours fréquents aux Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF).
      • Financement insuffisant et répartition inéquitable: Manque de budget pour les contrats jeune majeur et besoin d'une meilleure répartition des financements entre l'État et les départements.
      • Difficultés de la recherche et du transfert de connaissances: Manque de financements pour la recherche, difficulté d'accès aux données, et manque de liens entre la recherche et la prise de décision politique, ce qui contribue à une méconnaissance des situations et des besoins.
      • Saturation du système de protection de l'enfance: Difficulté croissante à prendre en charge tous les enfants confiés à l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE), y compris les enfants natifs.
      • Problématique du placement: Recours important au placement, parfois en raison du manque d'alternatives et d'une prévention insuffisante, avec des taux élevés d'échec de retour en famille.
      • Défis de la détection de la maltraitance: Manque de coordination entre les différentes institutions et services pour identifier et traiter les situations de maltraitance, particulièrement dans les milieux favorisés.
      • Besoin de renforcer la formation et le soutien des professionnels: Manque de moyens pour la formation continue des travailleurs sociaux et besoin de mieux soutenir les professionnels confrontés à des situations traumatisantes.
      • Importance de la participation des enfants: Nécessité de mieux prendre en compte la parole et le vécu des enfants et des jeunes concernés par la protection de l'enfance.

      Idées ou Faits les Plus Importants et Citations Clés:

      • Inégalité de prise en charge et d'évaluation: "dans beaucoup de départements une prise en charge très différente en fonction euh des euh des des natifs et des des MNA" et "une évaluation qui est beaucoup plus une évaluation de minorité ou de majorité d'ailleurs qu'une évaluation sociale à proprement parler". Cette inégalité est soulignée avec des exemples de prix journée pour les MNA (60 € ou 45 €) comparés à ceux pour les natifs (100 € à 170 €).
      • Délais judiciaires impactant la scolarisation: "des délais qui peuvent être de 2 mois voire de 8 mois et qui font que parfois et bien les jeunes arrivent avec la décision judiciaire final alors qu'ils sont devenus majeurs et donc il y a eu une perte de temps énorme sur la question et bien de la scolarisation notamment et de la prise en charge".
      • Refus de prise en charge et mise en danger: Mention d'un département "qui maintenant refuse la prise en charge de mineurs non accompagné" constituant une "mise en danger d'un enfant".
      • Conditions de placement indignes: "une mineure non accompagné fille par exemple placé dans un hôtel apigal vous voyez sur l'évaluation des besoins et des risques on est très très loin du compte". La situation des hôtels est décrite comme un "véritable scandale", "une rente de situation" pour les propriétaires au détriment des conditions d'accueil des jeunes. "Parfois il n'y a pas suffisamment de place dans les structures dédiées donc on les met à l'accueil en les mettant à l'accueil on assure une rente àe pour les propriétaires de ces hôtels".
      • Présomption de minorité: Une recommandation forte est la "présemption de minorité jusqu'à la décision judiciaire", s'appuyant sur les observations du Comité des droits de l'enfant, afin d'éviter la perte de temps pour la prise en charge.
      • Situation catastrophique à Mayotte: Des milliers de mineurs "en situation d'errance", une cellule d'évaluation qui ne traite que "20 % des signalements", un manque criant d'assistants familiaux, et le recours à la rétention et à l'expulsion. "les MNA à Mayot peuvent être retenu dans des centres de rétention administrative il en existe un et expulsé par leur attachement arbitraire à des adultes avec lesquels ils n'ont aucun lien de parenté".
      • Augmentation du nombre de MNA: "en 2021 c'est 19893... en 2023 le dernier chiffre qu'on qu'on a reconnaissance il y aurait 29965 MNA sur le territoire français ce qui fait quand même une augmentation de de 50 % en 2 ans".
      • Confusion entre MNA et migrants majeurs: "on a beaucoup auditionné on est on a fait également une journée visite notamment on est allé à Bordeaux... il nous a expliqué tout le travail que qui qui pouvait mener notamment par rapport au tram où on voyait que il pouvait notamment MNA alors nous on a parlé plutôt de migrants entre nous parce que tant qu'on sait pas si c'est des MNA ou des migrants tant que des fois il y a pas de d'évaluation et je crois qu'il faut être aussi si on veut éviter de stigmatiser les MNA des fois il vaut mieux parler de migrant notamment par rapport au fait délictueux parce que bien souvent ce sont des migrants c'estàd sont plutôt des majeurs des jeunes majeurs et non pas des des des vrais MNA".
      • Le "grand gâchis": La situation des MNA est décrite comme un "grand gâchi ou le grand scandale" sur les plans humain, budgétaire ("ça coûte beaucoup d'argent"), politique ("souvent les départements... ont le sentiment que ce sont des décisions verticales qui leur sont imposées") et scolaire/professionnel ("c'est effectivement cette durée de latence pendant laquelle le MNA n'est pas prise en charge par l'institution éducative il devient la proie de certains adultes plus aguéris il tombe dans la petite délinquance cette petite délinquance qui va défréer la chronique et qui va finalement stigmatiser les MNA"). Il est aussi question d'un "grand gâchi médiatique".
      • Discrimination et obstacles administratifs: Les MNA sont relégués "aux frontières de la protection de l'enfant", perçus comme relevant d'un "droit d'exception". Il existe des "mécanismes que l'État met en place actuellement et depuis un certain temps et qui freine l'obtention des documents administratifs". Les titres de séjour sont souvent "valables que 3 mois". L'instabilité créée par cette situation est critiquée : "C instabilisé cette vraiment cette instabilité pardon qui est organisée pose un énorme problème".
      • Financement de la protection de l'enfance: Les MNA représentent "plus d'un milliard sur le budget des 10 milliards de la protection de l'enfance". Le manque de budget pour les contrats jeune majeur est souligné.
      • Manque de formation et méconnaissance des droits: "il y avait une très grande méconnaissance des droits à régularisation pour les mineurs non accompagnés c'est vrai en préfecture et c'est vrai en protection de l'enfance où très clairement il y a des agents qui aujour aujourd'hui ne sont pas suffisamment formés à la question des titres de séjour".
      • La barrière des 16 ans pour la régularisation: Cette condition est critiquée car elle peut entraîner un allongement volontaire des procédures et des départs plus précoces des enfants.
      • Manque de demandes chiffrées argumentées des départements: Les départements semblent avoir des difficultés à formuler des demandes claires et consensuelles auprès de l'État concernant les moyens nécessaires.
      • Iniquité territoriale: Malgré la loi, certains départements ne l'appliquent pas entièrement (réévaluation des MNA, hébergement en hôtel), créant une "iniquité territoriale".
      • Nécessité de coordination et de moyens: Il est proposé la création d'un "poste délégé interministériel pour coordonner l'ensemble des acteurs". Les services de l'État et des départements sont jugés "ni assez outillés donc pas formé ni assez étaufé et ni assez coordonné".
      • La réalité des jeunes majeurs délinquants: Il existe des jeunes majeurs, souvent venus d'Afrique du Nord, impliqués dans des faits délictueux, qui ne sont pas des MNA mais qui sont abusivement présentés comme tels par la presse. Ces cas relèvent du ministère des Affaires étrangères et posent la question de la reconduite à la frontière.
      • Loi Taquet: Bien que la loi Taquet ait repris certaines préconisations, sa mise en œuvre n'est pas systématique ("un certain nombre de dispositions de cette loi ne sont pas appliqué").
      • Discrimination fondée sur l'accès aux ressources: "il y a une rupture de l'égalité entre les MNA selon que vous serez puissant misérable selon que vous serez vous aurez un carnet d'adresse selon que vous aurez été présenté à un député ou un sénateur".
      • État de la recherche: Il y a un besoin de différencier la recherche scientifique des outils de pilotage des politiques publiques. La recherche en protection de l'enfance manque de financements et n'est pas suffisamment valorisée ou utilisée par les décideurs politiques. L'accès aux données statistiques est complexe et coûteux pour les chercheurs.
      • Observation départementale de protection de l'enfance (ODPE): Ces observatoires sont considérés comme un "très bel outil" et une porte d'entrée pour la recherche dans les départements, mais leur efficacité dépend de leurs capacités et de l'espace qui leur est accordé.
      • Modalités de placement et tiers digne de confiance: Le placement reste central, mais il y a un manque de prévention et de moyens. L'augmentation du recours aux tiers dignes de confiance pourrait être liée au déficit de places, mais il existe aussi des initiatives positives d'accueil par des proches. La loi de 2022 est considérée comme ambivalente sur la question de l'accueil.
      • Échec des retours en famille: Un taux important d'enfants retournent en famille pour être replacés ensuite, souvent parce que le retour n'a pas été suffisamment accompagné.
      • Détection de la maltraitance: Il existe des difficultés de coordination entre les institutions, et les cas de maltraitance dans les milieux aisés peuvent être moins bien repérés en raison de stratégies d'évitement. La question de la responsabilité individuelle et collective des institutions est posée.
      • Formation des professionnels: Le manque de moyens pour la formation continue et la surcharge de travail des professionnels limitent l'accès à la formation et à l'analyse des pratiques.
      • Sens du métier et continuité institutionnelle: Les changements fréquents de personnel (directeurs, juges pour enfants) et la complexité des textes peuvent impacter le sens du travail et la continuité de l'accompagnement pour les enfants.

      Conclusion:

      • L'ensemble des sources converge vers un constat alarmant concernant la situation des MNA et les fragilités structurelles du système français de protection de l'enfance.

      Les recommandations mettent l'accent sur la nécessité d'une approche plus humaine, d'une meilleure coordination interministérielle et interdépartementale, d'un renforcement des moyens alloués, d'une réforme des processus d'évaluation et d'accès aux droits, ainsi que d'une meilleure valorisation de la recherche et de son lien avec la décision politique.

      La situation à Mayotte est un exemple extrême des dysfonctionnements décrits à l'échelle nationale.

      La confusion entre MNA et délinquants majeurs est identifiée comme un obstacle majeur à une prise en charge adéquate et à un débat public serein.

      Le manque de données fiables et l'accès difficile à celles-ci sont également des freins importants à l'évaluation des politiques publiques et à l'amélioration des pratiques.

      L'appel à une plus grande responsabilité de l'État et des départements, ainsi qu'à une reconsidération de l'enfant, qu'il soit natif ou étranger, comme ayant les mêmes droits et besoins fondamentaux, est un fil rouge de ces interventions.

    1. Document de Briefing : Faut-il décroître pour survivre ? Débats de l'Assemblée des idées

      Contexte : Ce document de briefing résume les principaux thèmes et idées abordées lors de l'Assemblée des idées tenue à l'Assemblée nationale, centrée sur la question de la décroissance face à l'urgence climatique.

      L'événement a mis en lumière le contraste entre les approches de croissance verte et de décroissance, ainsi que les défis et opportunités liés à la transition écologique.

      Thèmes Principaux :

      • L'urgence climatique et le constat d'un dépassement des limites planétaires : Le débat s'ouvre sur le rappel des événements climatiques extrêmes déjà observés et le constat alarmant que l'année 2024 devrait dépasser la limite de 1,5°C fixée par les accords de Paris.

      Les intervenants soulignent le dépassement de plusieurs limites planétaires (dont le climat et la biodiversité) et le rythme accéléré de la destruction du vivant, attribuable en grande partie à l'activité humaine.

      • Le paradoxe de la croissance face à la finitude des ressources : La question centrale "faut-il décroître pour survivre ?" confronte les partisans de la croissance verte, qui croient au découplage entre croissance économique et émissions de CO2, aux partisans de la décroissance, qui estiment que la croissance illimitée est incompatible avec les ressources limitées de la planète.

      Le débat explore la tension entre "fin du monde et fin du mois" et la nécessité de concilier impératifs écologiques et sociaux.

      • Découplage vs. Décroissance : Un point de divergence majeur réside dans la faisabilité et la suffisance du découplage. Si certains reconnaissent la possibilité de découpler certaines activités des émissions, ils soulignent que le rythme actuel n'est pas suffisant pour faire face à l'urgence.

      L'idée de la géoingénierie est présentée comme un pari risqué et potentiellement dangereux pour les générations futures ("choc terminal").

      • Le rôle de l'économie et des systèmes économiques : Le débat met en question le modèle économique actuel, mesuré par le PIB, et sa pertinence pour évaluer le bien-être réel.

      Il est suggéré que le capitalisme, en tant que système axé sur l'accumulation, est intrinsèquement incompatible avec un état stationnaire ou une économie de la nature. Cependant, des voix dissonantes s'élèvent pour défendre l'économie de marché comme un outil puissant pouvant être régulé pour servir les objectifs écologiques.

      • La dimension sociale et politique de la transition : La question de l'acceptabilité sociale, géographique et générationnelle de la bifurcation écologique est cruciale.

      Il est souligné que la transition ne doit pas créer de nouvelles fractures et doit être inclusive, reliant villes et campagnes, jeunes et moins jeunes.

      Le lien entre lutte écologique et lutte des classes est évoqué, mettant en lumière la responsabilité disproportionnée des plus riches dans les émissions.

      • Le pouvoir de l'action citoyenne et de la délibération : L'importance des initiatives locales et de la participation citoyenne est mise en avant comme source d'espoir et de solutions concrètes.

      L'expérience de la Convention Citoyenne pour le Climat est citée comme un exemple de la capacité des citoyens à élaborer des propositions ambitieuses lorsque les conditions de délibération et d'accès à la connaissance sont réunies.

      • La nécessité de nouveaux récits et d'une reconnexion à la nature : Pour rendre la sobriété et la décroissance désirables, il est jugé essentiel de construire de nouveaux imaginaires et narratifs.

      La reconnexion avec la nature, même en milieu urbain, est présentée comme un moyen de changer l'appréhension du monde et de favoriser une transition naturelle vers des modes de vie plus respectueux de l'environnement.

      • Les défis liés aux pouvoirs établis et à la gouvernance : Les intervenants pointent du doigt l'influence des lobbies et la concentration du pouvoir économique et politique comme des freins majeurs à la mise en place de politiques écologiques ambitieuses.

      La difficulté de faire évoluer les règles au niveau national et international, malgré un consensus scientifique sur l'urgence, est soulignée. La lenteur des progrès dans les COP est également évoquée.

      Idées et Faits Importants :

      • Éveline Dhéliat : Rappel de sa présentation d'un bulletin météo fictif en 2050, dont les prévisions ont déjà été dépassées dans la réalité. Citation : "face au réchauffement climatique nous sommes déjà au pied du mur".

      Annonce que 2024 sera la première année à dépasser la barre des 1,5°C. Sondage indiquant que 82% des Français sont inquiets du réchauffement climatique, mais seulement 28% pensent qu'il faut ralentir la croissance économique.

      • Timothé Parrique (Économiste) : Critique de la croissance illimitée mesurée en termes monétaires. Concept de croissance anti-économique. Citation : "continuer de produire et consommer plus ça vient générer plus de coûts sociaux et écologiqu que de bénéfices financier". Importance de considérer l'économie de la nature dans l'analyse économique.

      • Camille Étienne (Militante) : Désobéissance légitime face à l'inaction politique. Appui sur la science, citant le rapport du C. Critique du découplage et du progrès technologique comme solution unique, évoquant le "choc terminal" selon Jean Jouzel.

      Responsabilité historique des pays développés. L'espoir réside dans l'action et le choix. Citation de Rebecca Solnit : "l'espérance c'est la croyance que ce que nous faisons peut avoir de l'importance".

      • Gaspard Koenig (Philosophe et essayiste) : Critique du terme de "sobriété" et défense de l'idée que la nature fonctionne par excès. Nécessité de "repenser qu'est-ce que jouir". Importance de l'humus et du cycle "tout ce qui croit doit pouvoir décroître".

      Le problème réside dans la création d'artefacts qui ne peuvent pas être détruits (plastiques, polluants éternels). Nécessité de découpler la croissance de l'économie de marché, qui peut être un outil puissant s'il est régulé par des règles politiques strictes.

      • Cyril Dion (Écrivain et réalisateur) : Représentation de la biosphère comme un grand cercle contenant l'humanité et l'économie.

      Les neuf limites planétaires définies par le Stockholm Resilience Center, dont six ou sept sont déjà dépassées.

      Constat que la surconsommation est la cause principale de ces dépassements.

      Référence au rapport Meadows ("Halte à la croissance").

      Souligne la capacité des humains à trouver des solutions lorsque des espaces de participation et de délibération sont ouverts (Convention Citoyenne).

      Met en évidence les freins liés aux pouvoirs établis et aux lobby (exemples du malus SUV et de l'interdiction des vols intérieurs).

      • Témoignage de jeune (Hiba, 15 ans) : Exigence d'un avenir où l'on vit, pas seulement où l'on survit. Volonté de reconstruire un équilibre.

      Questionnement sur la possibilité de privilégier la qualité à la quantité sans sacrifier l'avenir des plus vulnérables. Appel à des réponses de la part des générations précédentes.

      • Question sur les inégalités : Le rapport Oxfam (2023) est cité, indiquant que 1% des plus riches ont autant émis de CO2 que les deux tiers les plus pauvres en 2019. La transition écologique est perçue comme une question de partage équitable des budgets écologiques finis.

      • Question sur le capitalisme : Référence à l'historien Jérôme Bachet pour dater l'émergence du capitalisme. Le capitalisme est défini comme un système axé sur l'accumulation. L'économie sociale et solidaire est présentée comme une alternative.

      • Question sur l'acceptabilité et les nouveaux récits : Discussion sur la difficulté de rendre la sobriété désirable. Importance des imaginaires et de la reconnexion à la nature.

      • Question sur les médias : Le rôle des médias détenus par des puissances économiques dans la diffusion des récits est soulevé. Soutenir les médias indépendants est suggéré.

      • Question sur le "comment" décroître : Trois chantiers sont identifiés : supprimer les impératifs de croissance (publicité, obsolescence), contracter la production et la consommation par la loi (limites d'artificialisation, quotas carbone), et mettre en place des filets de sécurité pour les personnes vulnérables (revenu universel).

      • Question sur la résistance des économistes : La panique des économistes face à la décroissance est expliquée par une question d'identité et une formation limitée à la pensée dans le cadre du capitalisme. L'arrivée de jeunes chercheurs remettant en question les indicateurs traditionnels est mentionnée.

      • Synthèse de Gaspard Koenig : Insiste sur l'idée que la résistance de l'élite vient d'une conception anthropologique de l'intelligence humaine devant triompher des limites, plutôt que d'une simple recherche de profit. Nécessité de retrouver un lien avec le vivant.

      • Remerciements de Cyril Dion : Souligne le retard des élus par rapport aux préoccupations citoyennes et appelle à une plus grande implication des décideurs politiques dans les questions écologiques et à redonner le pouvoir aux citoyens.

      Conclusion :

      Ce débat a mis en évidence la complexité de la question de la décroissance et les multiples dimensions de la transition écologique.

      Si un consensus semble émerger sur l'urgence de la situation et la nécessité de repenser notre modèle de développement, les voies pour y parvenir divergent.

      La tension entre action individuelle et changement systémique, entre croissance verte et décroissance, et entre approches économiques et écologiques, souligne la profondeur des défis à relever.

      L'optimisme réside dans la mobilisation citoyenne, les initiatives locales et la capacité à inventer de nouveaux récits et de nouvelles formes d'organisation sociale et économique.

      Cependant, la nécessité de faire face aux pouvoirs établis et de faire évoluer les cadres de gouvernance au niveau national et international est également cruciale.

    1. Note de Synthèse : Rapport sur la prise en charge des urgences psychiatriques

      Introduction :

      • Ce document présente un aperçu des conclusions d'une mission d'information transpartisane sur la prise en charge des urgences psychiatriques, menée conjointement par Mme Nicole Dubré-Chira et Mme Sandrine Rousseau.

      Le rapport, fruit de près d'un an de travail, incluant plus de 360 auditions et visites de terrain à travers la France (y compris en Outre-Mer), répond à des alertes généralisées des acteurs de la psychiatrie et suscite de fortes attentes. Il souligne une crise profonde de la psychiatrie en France, exacerbée par la crise sanitaire, et formule des propositions concrètes pour y remédier.

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      • Détérioration Alarmante de la Santé Mentale, en Particulier chez les Jeunes :
      • Le rapport met en évidence une dégradation "préoccupante" et "rapide" des indicateurs de santé mentale depuis 2020.
      • Cette dégradation est particulièrement marquée chez les jeunes (18-24 ans), avec une augmentation de 77% de la prévalence des épisodes dépressifs entre 2017 et 2021, atteignant 20,8% de cette population.
      • La situation est "particulièrement alarmante" chez les jeunes femmes : "les hospitalisations liées aux gestes auto-infligés c’est-à-dire aux tentatives de suicide et auto-agression chez les femmes âgées de 10 à 19 ans (...) ont progressé de 133 % entre 2020 et aujourd’hui et de 570 % entre 2007 et aujourd’hui."
      • La consommation de psychotropes chez les jeunes (12-25 ans) a augmenté de 19% entre 2019 et 2023.
      • Cette souffrance psychique se traduit par une "hausse de l’activité d’urgence" : le nombre de passages aux urgences pour motifs psychiatriques a augmenté de 21% entre 2019 et 2023, une croissance plus rapide que celle des urgences générales.
      • Crise Profonde des Services de Psychiatrie et Dysfonctionnements :
      • La notion même d'"urgence psychiatrique" reste mal définie et il n'existe pas de services dédiés, la prise en charge relevant traditionnellement du secteur psychiatrique. Un examen somatique préalable est nécessaire.
      • Les services d'urgence ne sont pas toujours adaptés pour gérer les crises psychiques, ce qui conduit à une "orientation par défaut tardive des patients en crise psychique".
      • Les patients peuvent attendre "parfois des jours voire des semaines qu’une place en hospitalisation se libère et ce dans des conditions rudimentaires pour ne pas dire plus". Des témoignages font état de "personnes en contention dans les services d’urgence".
      • La prise en charge est souvent tardive, dans un état de santé dégradé, faisant des urgences un "point d’entrée incontournable dans le système de soins psychiatrique".
      • La prise en charge aux urgences tend à se "substituer à un suivi psychiatrique" pour de nombreux patients, compte tenu de la saturation de l'offre de soins de ville.
      • Déséquilibre entre Secteurs Public et Privé Lucratif :
      • L'activité de psychiatrie d'urgence repose "largement sur le secteur public et le secteur privé à but non lucratif qui accueille 80 % de ces épisodes de crise".
      • Le "virage ambulatoire" a entraîné la suppression de 7000 lits d'hospitalisation complète en psychiatrie en 15 ans, principalement dans les hôpitaux publics et privés à but non lucratif (10400 lits en moins depuis 2008), tandis que 3700 lits étaient créés dans le privé lucratif.
      • Le rythme des fermetures de lits s'est "emballé" après la crise sanitaire en raison du manque de personnel.
      • Le secteur privé lucratif gère près d'un quart des capacités et est la "discipline la plus rentable aujourd’hui du secteur privé lucratif avec un taux de marge qui avoisine les 9 %".
      • Ce contraste est saisissant car les hôpitaux publics assurent la "permanence des soins, la prise en charge des patients les plus lourds ainsi que les hospitalisations sous contrainte".
      • Situation "Sinistrée" de la Pédopsychiatrie :
      • Le secteur de la pédopsychiatrie est "totalement sinistré" et caractérisé par une offre de soins "cruellement insuffisante", notamment dans le contexte de l'explosion de la souffrance psychique des jeunes.
      • Le nombre de pédopsychiatres a chuté de 34% entre 2010 et 2022.
      • 58% des lits d'hospitalisation en pédopsychiatrie ont été fermés entre 1986 et 2013.
      • Les Centres Médico-Psychologiques infantojuveniles (CMP) sont saturés, avec des délais de rendez-vous pouvant atteindre "18 mois ou 24 mois".
      • La prévention est "défaillante", en particulier en milieu scolaire où la médecine scolaire est "elle-même déficiente".
      • La prise en charge des mineurs est souvent inadaptée, dans des conditions potentiellement traumatisantes (hospitalisation dans des unités d'adultes), voire "parfois impossible", entraînant des "pertes de chance évidentes". En 2023, 123 enfants de moins de 15 ans s'étant présentés aux urgences du CHU de Nantes pour idées suicidaires ou tentative de suicide n'ont pu être hospitalisés malgré l'indication d'un pédopsychiatre.
      • Les défaillances actuelles "hypothèquent la santé mentale d’une génération d’enfants et c’est toute la société qui en paiera le prix".
      • Manque de Moyens Humains et d'Attractivité des Métiers :
      • Il existe un "manque alarmant de psychiatres et d’infirmières en santé mentale".
      • La hausse des effectifs (+21% entre 2010 et 2023) est un "trompe-l’œil", principalement liée au recours aux retraités actifs, intermittents et médecins à diplôme étranger.
      • Le manque de moyens humains et matériels est corrélé au "recours à la contention des patients".
      • Les conditions de travail sont dégradées, ce qui nuit au bien-être des soignants et à la qualité des soins.
      • Les soignants, en particulier dans le corps infirmier, sont en "très grande souffrance personnelle" et perdent le "sens de leur travail" faute de moyens, recourant à la contention ou à l'administration de substances chimiques.

      Propositions et Recommandations Clés (Organisées selon 5 axes) :

      • Axe 1 : Renforcer l'offre de soins de premier niveau pour éviter le passage aux urgences.

      Cela passe par une meilleure formation des médecins généralistes (stage obligatoire en psychiatrie, numéro territorial pour conseils), le renforcement des moyens des CMP (pivots du secteur) et l'élargissement de leurs horaires, ainsi que la simplification de l'organisation territoriale des soins psychiatriques pour la rendre plus lisible et accessible.

      • Axe 2 : Structurer un parcours de prise en charge d'urgence clair et accessible.

      Établir un parcours commun, généraliser le volet psychiatrique dans les Services d'Accès aux Soins (SAS), systématiser le suivi post-urgence, modifier les conditions d'accueil aux urgences et créer des lits dédiés en Unités d'Hospitalisation de Courte Durée (UHCD).

      • Axe 3 : Mobiliser davantage le secteur privé.

      Réviser les obligations de permanence des soins pour inclure la psychiatrie, garantir un quota de service public en psychiatrie dans chaque territoire, y compris dans les cliniques.

      • Axe 4 : Soutenir particulièrement la pédopsychiatrie et la santé des jeunes.

      Mettre en place les recommandations des Assises de la Pédiatrie et de la Santé de l'Enfant de 2024, prévoir des mesures ciblées pour les enfants protégés et la psychiatrie périnatale, garantir une offre de soins pédopsychiatrique homogène et adaptée, commander un diagnostic sur l'usage croissant des psychotropes et renforcer les moyens de prévention (médecine scolaire). Une "révolution de la santé mentale dans l'éducation nationale" est appelée de leurs vœux.

      • Axe 5 : Améliorer la formation et l'attractivité des métiers de la psychiatrie.

      Renforcer massivement l'offre de formation (augmentation des effectifs de psychiatres et d'infirmiers, passerelles, IPA), rendre la filière plus attractive (campagne de communication, stages obligatoires pour déstigmatiser), commander un audit sur les conditions de travail et les améliorer (rémunérations). * Nécessité d'une Action Politique Ambitieuse et Urgente : * Les politiques actuelles sont "pas suffisantes face à l’ampleur des besoins". * La situation oblige "collectivement à une prise de conscience et à une action résolue en faveur de la jeunesse et de l’avenir de notre société". * Les attentes du secteur sont "très fortes". La Grande Cause Nationale dédiée à la santé mentale en 2025 doit se traduire par un "portage au plus haut niveau", des "moyens supplémentaires substantiels" et une "participation effective du secteur privé". * Des "choix politiques majeurs sont nécessaires pour définir une stratégie de long terme". * Les rapporteurs souhaitent que leurs travaux débouchent sur un colloque à l'Assemblée nationale et la rédaction d'une proposition de loi transpartisane sur la santé mentale et la psychiatrie.

      Points de Discussion et Interrogations Soulevées lors des Échanges :

      • La distinction entre santé mentale et psychiatrie comme enjeu essentiel.
      • L'impact des violences sexistes et sexuelles, ainsi que de l'éco-anxiété, sur la santé mentale des jeunes.
      • La place croissante du secteur privé et les inquiétudes quant à une "solution" reposant sur sa progression.
      • L'impact de la loi RIST sur le départ des professionnels vers le privé.
      • L'amélioration de l'accès aux CMP (délais d'attente, visibilité, publics vulnérables).
      • La nécessité de reconsidérer l'évolution des moyens financiers et humains dédiés à la psychiatrie.
      • La difficulté à obtenir des données précises sur la psychiatrie aux urgences.
      • La situation des soins psychiques en prison, la surreprésentation des troubles psychiatriques et les dispositifs sous-dimensionnés (UHSA).
      • L'articulation entre les structures d'addictologie et de psychiatrie.
      • La réinterrogation du rattachement de la médecine scolaire au Ministère de l'Éducation Nationale.
      • L'impact de la T2A (Tarification à l'Activité) et la financiarisation sur les pratiques psychiatriques (temps de relation, contention, médicaments, temps avec la famille).
      • Le rôle délétère des réseaux sociaux.
      • Le dispositif "mon soutien psy" et son adéquation.
      • La coordination entre les professionnels de santé de ville (CPTS, Contrats Locaux de Santé Mentale).
      • L'importance de la prévention et du dépistage précoce à tous les niveaux (écoles, collectivités, associations, entreprises, familles).
      • L'intérêt d'une loi de santé pluriannuelle pour assurer un suivi serré des objectifs.
      • La question de l'irresponsabilité pénale et la difficulté de sa mise en œuvre.
      • La situation particulière de la gérontopsychiatrie (taux de suicide élevé, isolement, manque de suivi).
      • L'intérêt d'un délégué interministériel sur la santé mentale ou d'un secrétariat d'État dédié.
      • Le développement des équipes de liaison pour faciliter l'accueil et prévenir la violence aux urgences.
      • La sollicitation croissante des structures d'aide aux jeunes (missions locales, PAJ) par les établissements scolaires.
      • Le manque d'accompagnement dans les universités.
      • La question de l'intégration des psychologues dans la filière.
      • La réflexion sur le "transfert de propriétés" et l'élargissement du secteur public (proposition de nationalisation de cliniques).
      • L'impact de la baisse de la natalité et de la vision de la famille sur la pédopsychiatrie.
      • L'augmentation de la consommation de stupéfiants chez les jeunes.
      • La question des politiques sanitaires mises en œuvre pendant la pandémie et leur contribution à la dégradation de la santé mentale.

      Conclusion :

      Le rapport dresse un tableau sombre mais réaliste de la prise en charge des urgences psychiatriques en France, révélant une crise systémique de la psychiatrie.

      Les conclusions et recommandations formulées appellent à une action urgente et coordonnée de tous les acteurs, avec un accent particulier sur la prévention, le renforcement de l'offre de soins de proximité, la structuration des parcours, la mobilisation du secteur privé, et surtout, un investissement massif dans la pédopsychiatrie et l'amélioration de l'attractivité des métiers.

      La désignation de la santé mentale comme Grande Cause Nationale en 2025 est vue comme une opportunité majeure qui doit être saisie par des moyens substantiels et un portage politique fort pour éviter une "promesse trahie".

      Le travail transpartisan de la mission d'information est salué comme un modèle pour les actions futures, y compris la proposition d'une loi sur le sujet.

    1. Note de Synthèse : Rapport d'évaluation des politiques en faveur de l’accès à la culture des personnes handicapées

      Introduction et Portée du Rapport

      • Le rapport d'évaluation vise à examiner les politiques publiques françaises soutenant l'accès à la culture des personnes en situation de handicap.

      Il ne traite pas de l'accessibilité dans son ensemble, mais spécifiquement de l'accès à la culture, considérée comme une "source d'inclusion, d'émancipation, d'apprentissage et d'épanouissement".

      Le rapport souligne la nature protéiforme et évolutive du handicap et de la culture, couvrant des domaines variés tels que l'audiovisuel, les musées, le patrimoine, les arts visuels, la danse, la musique, le théâtre et le livre.

      Un point crucial est de prendre en compte les différents types de handicaps, y compris les handicaps cognitifs et psychiques, souvent relégués au second plan derrière les handicaps physiques et sensoriels.

      Le rapport a abouti à la formulation de 23 propositions pour mieux identifier et structurer cette politique publique et rendre la culture et la pratique artistique plus accessibles.

      Constats Généraux

      Politique Mal Identifiée, Peu Structurée et Suivie : Le constat principal est que la politique publique en faveur de l'accès à la culture des personnes en situation de handicap est "mal identifiée, peu structurée et suivie".

      Cette situation est exacerbée par la diversité et le nombre d'acteurs impliqués dans la politique culturelle.

      Engagement des Acteurs Culturels : Malgré les difficultés systémiques, le rapport note un "vrai engagement des acteurs de la culture" et "beaucoup de bonne volonté, d'initiative et d'attention" portées à l'accueil de ces publics.

      Cadre Juridique : L'accessibilité est un droit qui s'est enrichi. La loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de création, à l'architecture et au patrimoine a spécifiquement visé à favoriser l'accès à la culture et aux arts pour les personnes handicapées et leur contribution à la création.

      Difficultés Liées aux Coûts et aux Contraintes Architecturales : La mise en œuvre de l'accessibilité des lieux culturels est freinée par les coûts et les contraintes liées aux sites classés, nombreux dans le domaine culturel.

      Dispersion des Financements : Les financements sont dispersés entre les différentes directions, services déconcentrés et opérateurs, rendant difficile l'identification et le suivi des dépenses dédiées à l'accessibilité. Thèmes Clés et Idées Principales

      L'Accessibilité des Lieux Culturels (ERP - Établissements Recevant du Public) :

      Des améliorations réelles, notamment depuis la mise en œuvre des agendas d'accessibilité programmés (Ad'AP).

      La plateforme collaborative Accès Libre, portée par le ministère de la Transition Écologique, permet de renseigner l'accessibilité des lieux, mais ne fournit qu'un état des lieux des structures qui ont renseigné l'information, pas un état des lieux global de l'accessibilité.

      Cinémas : Si 75 % des cinémas se déclaraient accessibles en 2022 (étude CNC), la majorité des salles accessibles sont dans les grandes villes, tandis que les salles mono-écran en zone rurale ont des moyens limités.

      Des obligations de réalisation d'audiodescription et de sous-titrage pour les producteurs existent depuis 2020 pour obtenir l'agrément du CNC.

      L'arrivée du numérique facilite la mise à disposition de différentes versions de films, mais leur diffusion effective dans les salles équipées et la transmission d'informations claires aux spectateurs ne sont pas toujours optimales.

      Les handicaps cognitifs et psychiques sont encore peu pris en compte (expérimentation de films au ralenti évoquée).

      Le Marius de l'audiodescription, organisé par la Confédération Française pour la Promotion Sociale des Aveugles et des Amblyopes, met en lumière les meilleures audiodescriptions, mais mériterait une visibilité accrue.

      Sites Web Culturels : L'accessibilité des sites internet culturels progresse, mais des efforts restent nécessaires, notamment pour l'accessibilité aux personnes malvoyantes des sites de cinéma.

      L'Accessibilité des Contenus Culturels : Audiovisuel : Les obligations des chaînes (publiques et privées) en matière d'accessibilité (sourds et malentendants, non ou malvoyants) sont globalement respectées, voire dépassées.

      Des "trous dans la raquette" persistent, notamment les sous-titrages inaccessibles aux enfants ne sachant pas lire, inadaptés aux personnes "dys", la qualité des sous-titrages ou de la LSF, et le manque de diversité des programmes audiodécrits (peu de documentaires).

      L'intelligence artificielle offre des avancées notables pour le sous-titrage, mais la relecture humaine reste indispensable pour garantir la qualité.

      Livre : Le développement de l'accessibilité du livre est particulièrement attendu. On estime qu'environ 8 % des titres commercialisés par les éditeurs français sont adaptés.

      L'objectif est de produire des livres "nativement accessibles" grâce aux technologies numériques (grands caractères, braille, audio, relief, LSF, formats numériques).

      Deux objectifs clés sont le rattrapage des documents adaptés et la structuration de la filière de l'édition adaptée.

      Le portail national de l'édition accessible adapté (projet de 14 millions d'euros sur 2023-2027) permettra d'identifier et de télécharger des documents adaptés, et de commander des adaptations si nécessaire.

      Le processus d'adaptation est actuellement "dispersé et artisanal", coûteux et long. La plateforme Platon de la BnF met en relation éditeurs et organismes agréés pour l'adaptation.

      Théâtre : Le théâtre reste souvent inaccessible en raison de difficultés de compréhension, d'environnement d'accueil adapté et d'accompagnement.

      Musées : Les musées développent des actions en direction des publics handicapés.

      Le Langage Facile à Lire et à Comprendre (FALC) :

      Le FALC est un outil prometteur pour rendre les œuvres culturelles accessibles.

      L'écosystème de formation, de production et de validation de contenus en FALC est encore limité.

      La méthode FALC, portée en France par l'UNAPEI, garantit la participation de personnes handicapées intellectuelles à la confection des supports et propose un guide méthodologique. La marque qualité FALC est attribuée gratuitement.

      Le processus de traduction d'un ouvrage en FALC est très long et coûteux.

      Le FALC manque de visibilité. L'Innovation Technologique au Service de l'Accessibilité : Lunettes connectées : Intègrent sous-titrage, LSF, audiodescription (disponibles à la Comédie Française).

      Permettent au spectateur de choisir et d'adapter les réglages.

      Gilets vibrants : Permettent aux personnes malentendantes de percevoir les effets musicaux.

      Dispositif Voie Claire : Outil numérique pour mettre en évidence les voix humaines et diminuer les sons d'ambiance. Intelligence Artificielle : Offre des avancées pour le sous-titrage, mais nécessite un contrôle humain pour la qualité.

      Les Acteurs Impliqués et Leur Coordination : Multiplicité et Dispersion : De nombreux acteurs interviennent au sein du Ministère de la Culture (Délégation Générale à la Transmission au Territoire et à la Démocratie Culturelle, Direction Générale de la

      Création Artistique, Direction Générale des Médias et des Industries Culturelles) et en dehors (Ministère de l'Éducation Nationale, Direction Générale de la Cohésion Sociale).

      Les opérateurs nationaux (CNC, CNL, Pass Culture) et les services déconcentrés (DRAC) jouent également un rôle. Structures Interministérielles : Le Comité Interministériel du Handicap (CIH), la Conférence Nationale du Handicap (CNH) et la Commission Nationale Culture et Handicap facilitent les échanges et la coordination. Réseaux et Associations : La Réunion des Établissements Culturels pour l'Accessibilité (RECA) regroupe une quarantaine d'établissements (principalement franciliens/parisiens) pour échanger les bonnes pratiques. Des associations spécialisées (Valentin Haüy, CTÉB, Les Doigts Qui Rêvent, Culture Relax, Retour d'Image, Souffleurs d'Images) jouent un rôle précieux, souvent avec des moyens contraints et une incertitude des financements. L'Accès aux Métiers de la Culture et la Représentation : Difficultés d'accès aux formations professionnelles et aux métiers artistiques et culturels pour les personnes handicapées. Identification de référents handicap dans les établissements supérieurs de la culture (100 référents en septembre 2023). Sensibilisation au handicap intégrée aux formations, avec un enjeu de multiplier les partenariats (avec les ESAT par exemple). Inclusion par l'accès des personnes handicapées aux métiers de la culture (groupe de travail, mission d'inspection, accompagnement du CNCA). Soutiens pour l'apprentissage et l'accès à l'emploi (appel à projet "Les uns et les autres" du CNC). Nécessité de remédier à l'autocensure et de sensibiliser les créateurs au handicap. L'accessibilité des scènes de spectacle, qui ne relève pas de la réglementation des ERP, est un frein. Représentation : Nécessité d'une meilleure représentation des personnes handicapées dans les contenus culturels. Le rapport de l'ARCOM a montré une faible représentation dans les programmes de télévision (de 2,4 % pour les fictions à 0,3 % pour les divertissements). Des initiatives existantes (guide des experts pour les femmes, bonus parité) pourraient inspirer des mesures pour le handicap (guide des experts handicap, bonus dans les soutiens du CNC). L'Accès à la Culture des Jeunes en Situation de Handicap : Manque d'outils pédagogiques adaptés aux différents handicaps dans le cadre scolaire. Retard de formation des enseignants. Nécessité de développer l'offre de livres en FALC et braille, notamment dans les écoles accueillant des ULIS. Le Pass Culture est un outil majeur, mais tous les jeunes n'y ont pas accès. Une réforme envisagée devrait permettre une meilleure diversification des publics et un recentrage vers les jeunes les plus éloignés de la culture, y compris les jeunes handicapés. Nécessité de mieux identifier l'offre accessible sur la plateforme du Pass Culture et d'accompagner les jeunes handicapés dans son utilisation. L'accès à la culture dans les établissements médico-sociaux doit être favorisé, avec la possibilité d'un usage collectif du Pass Culture pour faciliter les sorties de groupe. L'Accès à la Pratique Artistique : Souvent considéré comme le "parent pauvre" des politiques culturelles pour les personnes handicapées. Le Ministère de la Culture soutient des projets pour favoriser l'accès aux pratiques (ateliers théâtre, musique, danse, livre/lecture). La pratique artistique doit être considérée comme une composante à part entière de l'accès à la culture. L'Association des Personnes Handicapées dans la Conception des Projets : Application du principe "Ne faites rien pour nous sans nous". L'exemple du Pass Culture, où l'accessibilité n'a été prise en compte que tardivement, est à ne pas réitérer. Associer les personnes handicapées dès la conception favorise une communication adaptée sur les événements. L'Information et les Programmations Accessibles : Les programmations accessibles sont trop souvent incompatibles avec les horaires de travail. L'information sur les manifestations accessibles est partielle, conduisant les personnes handicapées à privilégier ce qu'elles connaissent déjà. La plateforme Accès Libre ne permet pas un état des lieux complet de l'accessibilité. Des évolutions sont en cours pour améliorer l'information, notamment une plateforme dédiée à l'audiodescription. Nécessité de développer, à partir d'Accès Libre, un module spécifique pour l'accessibilité des établissements et manifestations culturelles. La Formation et la Sensibilisation : La formation et la sensibilisation des professionnels de la culture et de l'architecture sont indispensables. Les architectes doivent être formés aux besoins liés aux différents handicaps. Les architectes des bâtiments de France doivent considérer l'accessibilité des monuments historiques ouverts au public comme prioritaire, ce qui n'est pas toujours le cas actuellement. Les professionnels concevant des expositions (commissaires) doivent être formés à la transmission à tous les publics (cartels, audioguides lisibles, pédagogiques, inclusifs). Nécessité d'intégrer systématiquement un module sur l'accueil et la prise en compte des publics handicapés dans les formations aux métiers de la culture et de l'architecture. Formation régulière des conférenciers et du personnel d'accueil. Le Suivi et l'Évaluation : Le suivi régulier et organisé des actions est encore à construire. La dispersion des données rend leur collecte difficile. Proposition de charger les DRAC du recensement et de l'évaluation de l'accessibilité des structures labellisées et la Délégation Générale à la Transmission au Territoire et à la Démocratie Culturelle de la centralisation des données et de l'évaluation consolidée. Confier à un comité d'usagers handicapés le suivi des informations sur Accès Libre et sa coordination avec l'application Pass Culture. Propositions Clés (extraites des thèmes principaux)

      Compléter les projets annuels de performance du Ministère de la Culture par des objectifs et indicateurs relatifs à l'accessibilité. Inclure systématiquement l'objectif d'accessibilité dans les conventions et cahiers des charges des opérateurs culturels et des structures subventionnées. Inclure un critère d'accessibilité dans les appels à projets culturels au-delà d'un certain seuil budgétaire. Rendre les petits établissements culturels privés éligibles au Fonds territorial d'accessibilité. Mettre en place une certification nationale du FALC et créer une aide spécifique dédiée au FALC. Réaliser au moins un support en FALC dans tous les établissements culturels nationaux. Renforcer significativement le Fonds Accessibilité du Ministère de la Culture. Envisager un guide des experts handicapés dans l'audiovisuel et un bonus dans les soutiens du CNC pour les films dont les équipes comportent des personnes handicapées. Prévoir systématiquement l'accessibilité des scènes lors des projets d'aménagement ou de création de salles de spectacle. Développer l'offre de livres en FALC et braille à l'école. Recentrer la part individuelle du Pass Culture en direction des jeunes handicapés et mieux identifier l'offre accessible sur la plateforme. Développer à partir de la plateforme Accès Libre un module dédié à l'accessibilité culturelle. Intégrer systématiquement un module sur l'accueil et le handicap dans les formations aux métiers de la culture et de l'architecture. Sensibiliser les architectes des bâtiments de France à la priorité de l'accessibilité des monuments historiques. Former régulièrement les personnels d'accueil et les conférenciers à la prise en compte des handicaps. Charger les DRAC du recensement et de l'évaluation de l'accessibilité des structures labellisées et centraliser les données pour une évaluation consolidée. Confier à un comité d'usagers le suivi des informations d'accessibilité sur les plateformes dédiées. Défis et Perspectives

      Le rapport met en évidence plusieurs défis majeurs : la complexité inhérente à la diversité des handicaps et du champ culturel, le manque de données centralisées, la dispersion des financements, le coût des aménagements et adaptations, les contraintes architecturales, et la nécessité d'une meilleure formation et sensibilisation de tous les acteurs, y compris le public. Il souligne l'importance de trouver un équilibre entre la non-stigmatisation et la visibilité du handicap dans la sphère publique et les créations artistiques. La question de l'acceptation sociale des comportements liés à certains handicaps dans les lieux culturels est soulevée comme un débat de société à avoir. L'application de la loi de 2005 dans les territoires d'outre-mer nécessite une attention particulière, notamment concernant l'accessibilité physique des lieux. L'évaluation de l'impact social de la pratique culturelle et la capacité de faire ensemble en dépit des besoins d'adaptation spécifiques restent des sujets complexes.

      Le rapport conclut que mieux identifier et suivre la politique publique de l'accès à la culture pour les personnes handicapées permettra une meilleure prise en compte des questions d'accessibilité et d'inclusion.

    1. Note de Briefing : Analyse de la réponse judiciaire aux violences sexistes et sexuelles

      Objet : Synthèse des principales thématiques, idées et faits saillants ressortant des témoignages d'associations, militantes et professionnelles concernant la réponse judiciaire aux violences sexistes et sexuelles.

      Date : 27 novembre 2024 (basé sur les références temporelles dans les sources)

      Sources consultées : Excerpts from "🔴Associations et militantes: leur avis sur la réponse judiciaire aux violences sexistes et sexuelles" (vidéo ou enregistrement d'une audition).

      Résumé exécutif :

      • Les témoignages convergent pour dépeindre un système judiciaire français largement inefficace et souvent traumatisant pour les victimes de violences sexuelles et sexistes.

      Malgré quelques progrès, les statistiques de dépôt de plainte et de condamnation sont alarmantes, témoignant d'une impunité quasi-totale.

      Les principales critiques portent sur l'accueil et la prise en charge des plaintes, la qualité des enquêtes, le déroulement des procès (source de victimisation secondaire) et l'inadéquation de la définition pénale du viol, qui ne se fonde pas explicitement sur l'absence de consentement.

      Un manque criant de formation des professionnels (police, gendarmerie, justice, santé) au psychotraumatisme et aux spécificités des violences sexuelles est également souligné.

      Les intervenantes insistent sur la nécessité d'une approche globale incluant prévention, éducation, moyens conséquents et une réforme législative plaçant le consentement au cœur de la définition du viol, en phase avec les normes internationales.

      Thèmes principaux et idées clés :

      • Des statistiques alarmantes et une impunité généralisée :
      • Les chiffres des violences sexuelles ont presque doublé depuis 2006.
      • Sur 230 000 victimes (18-75 ans) par an, seulement 6.6% portent plainte.
      • Près de 70% des plaintes pour viol sont classées sans suite.
      • Le taux de condamnation pour des faits ressentis comme des viols est inférieur à 1% (environ 0.6%).
      • "Nous avons un taux qui est inférieur à moins de 1 % euh ce serait plutôt du 0,6 % de fait ressentis comme étant des viols qui donnerait lieu à condamnation" (Magalie la Fourcade).
      • Il y a eu une baisse de 40% du nombre de condamnations en matière de viol entre 2018 et 2021 selon une infostat (même si celle-ci date un peu).
      • "Aujourd'hui on a un problème de législation qui ne s'arrête pas qu'un problème de législation évidemment mais la législation étant d' interprétation stricte en droit pénal ça irrigue aussi la façon dont on mène les enquêtes" (Magalie la Fourcade).
      • Un parcours judiciaire traumatisant pour les victimes (Victimisation secondaire) :
      • Le dépôt de plainte est souvent une épreuve. "comment faire en sorte que cette épreuve du dépôt de plein ne soit pas un enfer pour les victimes" (Introduction).
      • Les enquêtes ne sont pas toujours menées correctement ; l'investigué n'est pas toujours auditionné.
      • Le procès est "trop souvent une épreuve traumatisante". "pour celles qui ont à vivre un procès l'expérience est si éprouvante que l'on parle de victimisation secondaire d au fonctionnement de l'appareil judiciaire" (Introduction).
      • La victime est disproportionnellement ciblée par l'examen de crédibilité, contrairement à la personne mise en cause.
      • Le coût financier et la longueur des procédures sont dénoncés.
      • Plusieurs affaires sont en cours devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) pour victimisation secondaire due au fonctionnement de l'appareil judiciaire. "quand j'ai appris qu'il y avait h plaintes contre la France auprès de la CEDH pour victimisation secondaire je mais en fait c'est ça que j'ai vécu" (Julia feus).
      • L'expérience judiciaire peut aggraver le risque de passage à l'acte suicidaire. "les procédures judiciaires on augmenté de façon importante le risque de passage à l'acte suicidaire" (Muriel Salmona).
      • 83% des victimes déclarent n'avoir jamais été protégées ou reconnues en tant que victime.
      • Une ancienne victime témoigne : "j'y croyais beaucoup et j'ai fait tout ce qu'on m'a demandé il a été acquitté et moi j'ai été broyé une deuxième fois" (Julia feus). Elle n'est aujourd'hui "pas sûre" de recommander aux victimes de porter plainte.
      • La victime doit être bien entourée, avoir de l'argent, et s'attendre à perdre.
      • Elle risque que sa plainte ne soit pas reçue (1 chance sur 2) et que 9 plaintes sur 10 soient classées sans suite.
      • Les maltraitances subies pendant la procédure peuvent avoir des conséquences à long terme, même des décennies après. "mon corps se souvient de combien l'institution judiciaire m'a broyé et je pèse mes mots" (Julia feus).
      • Les victimes sont confrontées à des stéréotypes (sainte, fabulatrice, provocatrice). "elle se retrouve en tant que plignante à faire l'objet d'un examen de crédibilité qui est extrêmement virulent autour de l'archétype soit de la sainte... soit de la fabulatrice soit de la provocatrice" (Magalie la Fourcade).
      • Le système actuel favorise l'optimisation sexuelle pour éviter la qualification de viol. "aujourd'hui si vous êtes pas pris sur les quatre critères ce n'est pas un viol donc on est dans un système d'optimisation sexuelle" (Magalie la Fourcade).
      • La nécessité d'une réforme de la définition pénale du viol basée sur le consentement :
      • Les engagements internationaux de la France (Convention du CEDO, Convention d'Istanbul) exigent une définition du viol fondée sur l'absence de consentement.
      • "la définition pénale du viol était totalement insuffisante et a demandé à la France de modifier le code pénal pardon de manière à ce que la définition du viol soit fondée sur l'absence de consentement qu' couvre tout les actes sexuels non consentis ce qui n'est pas permis aujourd'hui et tiennent compte de toutes les circonstances coercitives conformément aux normes internationales relatives au droit de l'homme" (Magalie la Fourcade, citant le CDO).
      • La définition actuelle, basée sur violence, menace, contrainte ou surprise, est interprétée de manière variable par les magistrats et est insuffisante pour couvrir tous les actes sexuels non consentis.
      • Un grand mouvement mondial et européen (Canada, Allemagne, Espagne, Belgique, etc.) a déjà adopté une définition basée sur le consentement.
      • La France doit aligner sa législation sur sa "diplomatie féministe" pour rester crédible.
      • Il ne suffit pas d'ajouter "non consenti" ou "non librement consenti" ; il faut définir le consentement (libre, explicite, ne peut être donné à l'avance, peut être retiré à tout moment) et élargir les critères pour inclure les états de sidération, la ruse et les circonstances coercitives (vulnérabilité, rapports d'autorité, dépendance économique, violences conjugales, etc.).
      • "il faut absolument ouvrir les critères pour pouvoir faire entrer les états de sidération la ruse" (Magalie la Fourcade).
      • La définition belge est donnée en exemple, incluant l'absence de résistance, la vulnérabilité, l'influence de substances, la ruse, etc. (Magalie la Fourcade).
      • Le mot "consentement" dans la loi aurait aussi une fonction éducative.
      • Il y a une divergence sur l'introduction du mot "consentement" : certaines associations craignent qu'il ne se focalise sur la victime et qu'il soit flou ou utilisé contre elle, arguant que le viol est un acte de prédation (Marie France Casalis).
      • Un manque de moyens et de formation des professionnels :
      • Les enquêtes ne sont pas toujours menées par des professionnels formés.
      • Malgré des efforts de formation, celle-ci n'est pas toujours suffisante ou adaptée.
      • La connaissance et la prise en charge du psychotraumatisme ne sont pas généralisées chez tous les intervenants (police, justice, santé).
      • "la connaissance du psychotraumatisme par l'ensemble des intervenants vous paraît-elle acquise et sa prise en charge vous paraît-elle suffisante" (Introduction).
      • Le système est submergé, rendant difficile la prise en charge des victimes qui nécessitent du temps. "le problème de nos forces de l'ordre comme de nos médecins pas comme de nos juristeson c'est qu'ils sont submergés et qu'au milieu de tout ça c'est qu'est-ce qui vient pour viol ça permettra pas de parler" (Marie France Casalis).
      • Le manque de personnel dans les services spécialisés (BLPF à Paris). "en moyenne j'ai vu trois fonctionnaires maximum 7 par blpf sachant que les blpf sont toutes les violences intrafamiliales pas uniquement les viols conjugaux" (Anaïse de fausse).
      • Les outils d'audition spécialisés (protocole Mélanie, Nietzche) ne sont pas systématiquement utilisés.
      • L'aide juridictionnelle n'existe pas au stade du dépôt de plainte.
      • Les délais pour les évaluations psychologiques en unités médico-judiciaires sont très longs (1 an à Paris), conduisant à des expertises alternatives de qualité insuffisante.
      • Le budget alloué aux experts judiciaires est très faible.
      • Les magistrats sont parfois contraints par le cadre juridique inadapté.
      • L'impact du psychotraumatisme sur la procédure et sa prise en charge insuffisante :
      • Le psychotraumatisme est un fil rouge présent à toutes les étapes de la procédure judiciaire.
      • Les conséquences psychotraumatiques sont graves, à long terme, et peuvent entraîner des risques de mort précoce.
      • Le psychotraumatisme n'est pas suffisamment connu, dépisté ou pris en charge par les professionnels de santé, y compris les psychiatres.
      • Les symptômes du psychotraumatisme (sidération, dissociation, mémoire traumatique) sont souvent retournés contre les victimes pour mettre en cause leur crédibilité. "les symptômes qui sont des symptômes universels du trauma... vont être retournés contre les victimes pour mettre à mal leur crédibilité" (Muriel Salmona).
      • Le psychotraumatisme peut être une preuve médico-légale si les experts sont formés.
      • Le dépistage systématique des violences est recommandé mais n'est pas appliqué.
      • L'état de choc traumatique est une urgence médico-psychologique et médico-légale, mais moins de 5% des victimes sont vues en urgence. "personne leur dit qui leur dit quelle campagne dit que c'est une urgence médico-psychologique et médicolégale qui le dit personne" (Muriel Salmona).
      • La prise en charge rapide du psychotraumatisme peut éviter des conséquences très graves. "si ils sont pris en charge rapidement dans les 12 heures qui suivent le trauma on peut éviter toutes les conséquences" (Muriel Salmona).
      • Les victimes de violence sexuelle sont particulièrement vulnérables et ciblées (mineurs, personnes en situation de handicap - 5 à 6 fois plus de risques).
      • Il n'y a pas de centres spécialisés dans la prise en charge du trauma sexuel comme préconisé par la Convention d'Istanbul (un centre par bassin de 200 000 habitants). La Belgique a mis en place 7 centres.
      • Comment porter plainte quand on est en état de choc, qu'on oublie des éléments importants pour la procédure, ou qu'il y a une déconnexion (dissociation) affectant la mémoire et la capacité à se défendre ?
      • Les expertises psychiatriques manquent souvent de pertinence faute de formation des experts au psychotraumatisme.
      • La dissociation chronique due à des violences anciennes (inceste) rend les personnes extrêmement vulnérables et ciblées par les agresseurs.
      • Une prise en charge gratuite et accessible du psychotraumatisme est essentielle.
      • Une culture du viol persistante et le rôle de l'éducation :
      • La justice est rendue par des personnes "bibronnés au Pat et à la culture du viol et à cette idée selon laquelle finalement le corps des femmes est à disposition" (Julia feus).
      • Il faut "faire la peau" à ce "système destructeur oppressif dominateur patriarcal".
      • Il est nécessaire de faire un "examen de conscience" individuel et collectif sur sa place dans ce système (qu'est-ce que j'ai subi, couvert, su sans le dire, fait).
      • La culture du viol se manifeste dans les représentations collectives des victimes (la "bonne victime" est celle qui est morte) et des agresseurs ("bons pères de famille").
      • "on m'a dit en cours d'assise qu'il pouvait pas m'avoir violé parce que c'était un bon père de famille" (Julia feus).
      • "c'est ça qu'il faut changer c'est nos représentations sur le viol et donc sur ce qui est une victime et donc sur ce qui est un violeur aussi" (Julia feus).
      • Ces représentations sont "hyper pratiques" pour le déni et pour ne pas s'attaquer au problème de fond.
      • L'éducation est cruciale pour lutter contre la culture du viol et promouvoir le consentement.
      • Le manque d'éducation sexuelle formelle et l'accès à la pornographie violente dès le plus jeune âge ont des conséquences désastreuses sur la compréhension de la sexualité et du consentement.
      • "50 % des jeunes de 18 à à 25 ans disent qu'ils ont fait leur AUC aation sexuelle avec la pornographie" et ont une culture du viol plus marquée (Muriel Salmona).
      • La tolérance d'une sexualité violente est gravissime.
      • Les spécificités de l'agresseur et la nécessité de s'intéresser à sa stratégie :
      • Les violeurs sont souvent des "crimes sériels" qui affinent leurs techniques et ciblent les victimes vulnérables. "ce sont souvent des CRIM sériel les hommes raffinent leur techniqu et donc on sont de plus performants pour pouvoir sélectionner les victimes prendre celles qui sont trop fragiles pour aller déposer plainte" (Magalie la Fourcade).
      • Un agresseur efficace cherche l'impunité et met en place une stratégie : isoler la victime, la traiter comme un objet, l'humilier, l'affaiblir, transférer la responsabilité sur elle, instaurer un climat de peur et d'insécurité, recruter des alliés, organiser l'atmosphère autour d'elle pour verrouiller le secret.
      • "nous semblerait plus intéressant de nous refocaliser sur la stratégie d'un bon agresseur" (Marie France Casalis).
      • Quelques progrès et pistes d'amélioration :
      • Amélioration de la conservation des prélèvements médicaux-légaux jusqu'au dépôt de plainte dans certains services.
      • Progrès dans l'accueil en police/gendarmerie, notamment via le chat police et la mobilisation de volontaires formés.
      • Évolution positive dans l'exploitation de la téléphonie et de l'informatique.
      • Les Cours Criminelles Départementales sont jugées efficaces par une avocate, avec des magistrats professionnels potentiellement mieux formés et une meilleure prise en charge de la victime pendant le procès.
      • La possibilité de refuser la correctionnalisation existe et doit être utilisée.
      • Le Comité Interministériel du Handicap a mis en place des modules de formation sur les violences sexuelles faites aux personnes handicapées, qui pourraient bénéficier à toutes les personnes vulnérables.
      • Des décisions de justice récentes reconnaissent la sidération et son lien avec l'absence de consentement.
      • Une génération de jeunes magistrats motivés et sensibilisés aux questions de genre émerge.
      • L'information des victimes et de leurs proches sur les démarches à suivre est cruciale et actuellement insuffisante.
      • La prise en charge des auteurs est également essentielle pour lutter contre la récidive, en s'intéressant à leur propre parcours traumatique. "le fait d'avoir subi des violences physiques et sexuelles pour les garçons multiplié par 14 le risque de commettre des violences sexuelles et sexistes" (Muriel Salmona).

      Recommandations implicites et explicites :

      • Réformer la définition pénale du viol pour la fonder sur l'absence de consentement, en définissant clairement le consentement et en élargissant les critères pour inclure les circonstances coercitives, la sidération, la ruse, etc., conformément aux normes internationales.
      • Allouer des moyens financiers et humains conséquents aux services de police, gendarmerie et justice pour garantir des enquêtes de qualité et des délais de procédure raisonnables.
      • Améliorer significativement la formation initiale et continue de tous les professionnels intervenant auprès des victimes (police, gendarmerie, magistrats, avocats, experts judiciaires, personnels de santé) au psychotraumatisme, aux spécificités des violences sexuelles et à l'accueil des personnes vulnérables.
      • Garantir un accueil et une prise en charge du dépôt de plainte respectueux et adapté au trauma vécu.
      • Réduire la focalisation sur la crédibilité de la victime et s'intéresser davantage à la stratégie et au parcours de l'agresseur (faisceau d'indices).
      • Mettre en place des mesures pour lutter contre la victimisation secondaire pendant la procédure judiciaire (ex: interdire l'examen du passé sexuel, permettre l'assistance par un avocat dès le dépôt de plainte, repenser les confrontations).
      • Développer une prise en charge pluridisciplinaire, gratuite et accessible du psychotraumatisme pour toutes les victimes, y compris des centres spécialisés.
      • Renforcer l'éducation à la sexualité et au consentement dès le plus jeune âge et lutter contre la diffusion de contenus violents en ligne.
      • Améliorer l'information des victimes et de leurs proches sur les démarches à suivre après des violences sexuelles.
      • Explorer des pistes pour la prise en charge des auteurs, potentiellement en lien avec leur propre parcours traumatique, afin de lutter contre la récidive.
      • Ne pas barémiser l'indemnisation des victimes et garantir une réparation intégrale et individualisée du préjudice.
      • Maintenir et renforcer les Cours Criminelles Départementales.

      Points de convergence et de divergence :

      • Convergence forte : Constat partagé de l'inefficacité du système judiciaire, de l'impunité, de la victimisation secondaire, du manque de moyens et de formation, de l'importance du psychotraumatisme et de la nécessité d'une réponse globale.
      • Convergence sur la réforme : Accord sur la nécessité de réformer la définition du viol pour inclure l'absence de consentement comme principe central et d'élargir les critères pour inclure les circonstances coercitives.
      • Divergence (principalement sur le terme) : Certaines associations (comme le Collectif féministe contre le viol) s'opposent à l'introduction du mot "consentement" dans la loi, craignant qu'il soit détourné ou qu'il replace la responsabilité sur la victime, préférant se concentrer sur la stratégie de l'agresseur. D'autres estiment que l'intégration explicite du consentement, correctement défini, est indispensable pour aligner la loi sur les normes internationales et changer le paradigme des enquêtes et jugements.

      Prochaines étapes annoncées :

      • La mission sur la définition pénale du viol rendra ses conclusions le 17 décembre prochain.
      • La délégation aux droits des femmes recevra le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères le 10 décembre.
      • Cette note de briefing vise à fournir un aperçu synthétique et fidèle des points clés abordés dans les sources fournies.

      Il est recommandé de se référer aux sources originales pour une compréhension complète des arguments et des nuances exprimées par chaque intervenante.

    1. synthèse détaillée des sources fournies, organisée sous forme de note de synthèse ou "briefing doc", reprenant les thèmes principaux, les idées les plus importantes et incluant des citations pertinentes.

      Note de Synthèse : L'avis du CESE sur la protection de l'enfance

      Date : [Date de la synthèse, ex: 18 novembre 2023] Sujet : Examen de l'avis du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) sur la protection de l'enfance, présenté à la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale par Mme Josianne Bigot, co-rapporteure de l'avis. Source : Excerpts from "🔴 L’avis du CESE sur la protection de l’enfance est présenté à la commission d’enquête" (Vidéo / Transcription)

      Introduction :

      Cette note de synthèse présente les principaux éléments de l'avis du CESE sur la protection de l'enfance, tel qu'exposé par Mme Josianne Bigot devant la commission d'enquête parlementaire. Cet avis fait suite à une saisine du Sénat visant à évaluer l'application des lois de 2016 et 2022 relatives à la protection de l'enfance, dans le contexte d'une crise systémique alarmante. Mme Bigot, forte de son expérience de juge des enfants et de son engagement associatif, souligne les dysfonctionnements persistants et l'aggravation de la situation, ainsi que le décalage entre les textes législatifs et leur application concrète. L'avis du CESE, adopté à la quasi-unanimité, propose un regard "holistique" sur le système et formule des préconisations fortes pour replacer l'enfant au cœur du dispositif.

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      • Une crise systémique de la protection de l'enfance :
      • Le CESE, la commission d'enquête parlementaire et divers acteurs constatent une crise profonde et systémique du système de protection de l'enfance en France.
      • Malgré un arsenal législatif considéré comme "excellent" (lois de 2007, 2016, 2022), les textes ne sont pas pleinement respectés et appliqués sur le territoire.
      • Citation : "la protection de l’enfance est en danger votre expérience et votre témoignage sont précieux pour notre commission d’enquête... le cise avec son rapport pointe la crise systémique de la protection de l’enfance vous alerterz sur les dysfonctionnements qui persistent et même qui s’aggravent ainsi que sur le décalage entre les lois existantes et et leur application concrète sur le territoire"
      • Cette crise se manifeste par : un déficit d'ambition collective, une désorganisation institutionnelle, et l'épuisement/découragement des acteurs.
      • Citation : "on s’est mis très vite d’accord sur les mots clés ils sont apparus lors des discussions qu’on a pu avoir dans le cadre de la commission ces mots clés c’était le déficit d’une ambition collective la dés désorganisation institutionnelle l’épuisement et le découragement des acteurs ce qui ensemble et bien fait que aujourd’hui la protection de l’enfant est en danger"
      • L'invisibilité statistique et le besoin d'un État stratège :
      • Un constat majeur partagé est l'absence criante de statistiques fiables et complètes en matière de protection de l'enfance. Cette "invisibilité statistique" empêche de connaître précisément les besoins, les capacités d'accueil, et les défaillances du système.
      • L'État doit retrouver un rôle de "stratège" et de garant de l'égalité de traitement sur tout le territoire national, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui en raison de fortes disparités départementales.
      • Citation : "on est dans une invisibilité totale dans une absence de statistique totale on ne connaît pas les besoins on ne connaît pas les défaillances et il faut absolument que on remédie à ça"
      • Citation : "l’État est le garant de l’égalité de traitement des citoyens et aujourd’hui ça n’est absolument plus le cas sur le territoire puisque ce qui est frappant sur le territoire c’est que il y a une il y a une inégalité très cruelle pour les enfants entre les les territoires"

      Préconisations majeures du CESE (organisées selon les quatre piliers de l'avis) :

      Pilier 1 : Mettre fin à la désorganisation institutionnelle.

      • Donner les moyens au GIP France enfance protégée : Le GIP doit pouvoir collecter des données précises et actualisées des départements (besoins, capacités, mesures non exécutées).
      • Adopter une stratégie interministérielle : Un pilotage renforcé, rattaché idéalement au Premier Ministre, est jugé indispensable pour coordonner l'action de tous les ministères concernés et assurer une vision globale.
      • Renforcer la contractualisation entre l'État et les départements : Conditionner les financements supplémentaires au respect des obligations départementales et à la mise en œuvre de la stratégie nationale.
      • Évaluer rapidement les Conseils Départementaux de Protection de l'Enfance (CDPE) : S'ils se montrent efficaces pour contraindre la coordination des acteurs (administratifs, judiciaires, etc.), il faudrait envisager leur généralisation et leur caractère obligatoire.
      • Ne pas remettre en cause la décentralisation : Le CESE ne préconise pas de revenir sur la décentralisation mais de renforcer le rôle de garant de l'État.

      Pilier 2 : Mieux protéger les enfants.

      • Rendre effectif le Projet Pour l'Enfant (PPE) : Obliger sa mise en œuvre dans tous les départements pour assurer un suivi personnalisé et impliquer l'enfant et sa famille.
      • Développer la prévention primaire et le soutien à la parentalité : Investir davantage en amont pour éviter d'en arriver à des mesures de protection.
      • Assurer la formation de tous les intervenants auprès des enfants : Permettre le repérage des situations de mal-être ou de maltraitance, conformément à la convention de Lanzarote (2010), qui n'est pas appliquée.
      • Diversifier les prises en charge : Privilégier les petites unités d'accueil et les familles d'accueil (dont le nombre est en baisse). Développer un milieu ouvert plus structuré avec un nombre réduit de situations par travailleur social.
      • Focus sur les enfants à double vulnérabilité (handicap) : Systématiser les conventions entre l'ASE (Aide Sociale à l'Enfance), les MDPH (Maisons Départementales des Personnes Handicapées) et les ARS (Agences Régionales de Santé) et développer des lieux de prise en charge pluriprofessionnelle.

      Pilier 3 : Garantir le respect des droits des enfants.

      • Avocat systématique pour l'enfant : Préconiser la présence systématique d'un avocat auprès de l'enfant, notamment dans les procédures judiciaires (proposition qui n'avait pas abouti en 2007 pour raisons financières).
      • Statut pour les administrateurs ad hoc : Leur donner un statut, une formation obligatoire, un contrôle et une rémunération digne pour garantir la fiabilité de leur mission de représentation des intérêts de l'enfant (actuellement rémunérés très faiblement par le Ministère de la Justice).
      • Effectivité de l'accompagnement des jeunes majeurs : Confier à l'IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) une mission de contrôle systématique pour assurer que les dispositifs prévus par la loi Taquet soient réellement opérationnels.
      • Créer une autorité indépendante de contrôle : Instaurer une autorité indépendante qui aurait le pouvoir de se rendre à tout moment dans les structures d'accueil et dont les enfants auraient connaissance.

      Pilier 4 : Soutenir les professionnels.

      • Améliorer l'attractivité des métiers : Revaloriser les professionnels de la protection de l'enfance (assistants familiaux, TISF, travailleurs sociaux) et reconnaître leur travail (primes, salaires).
      • Garantir les conditions de travail : Adopter et faire appliquer un décret sur les normes d'encadrement dans les établissements (actuellement inexistant, contrairement à la petite enfance).
      • Renforcer la formation des travailleurs sociaux : Adapter les formations aux spécificités du terrain (violences intrafamiliales, grande pauvreté, relations familiales complexes).
      • Accompagnement à long terme des parcours professionnels : Réfléchir à des évolutions ou passerelles pour les travailleurs sociaux compte tenu de la difficulté du métier sur la durée.
      • Lutter contre la précarité de l'emploi : Éviter le recours aux travailleurs sociaux intérimaires pour garantir la stabilité des figures de référence pour les enfants.
      • Replacer l'enfant au cœur du dispositif et l'intérêt supérieur de l'enfant :
      • L'avis et les lois récentes ont cherché à mettre l'enfant au centre du système.
      • L'intérêt supérieur de l'enfant est le fil conducteur de l'avis, défini comme une "dialectique entre les besoins et les droits".
      • Le CESE souhaite que la protection de l'enfance ne soit pas seulement l'affaire des politiques, mais de la société tout entière.
      • Citation : "nous souhaitons que ce soit pas seulement les politiques qui s’engagent sur la protection de l’enfance par que ça ce soit la société tout entière que chacun chacune se sent concerné par la protection de l’enfance et par un enfant en danger ou potentiellement en danger"
      • Proposition d'un Code de l'Enfance :
      • Pour assoir la volonté de reconnaître les droits de l'enfant, le CESE propose la création d'un Code de l'Enfance qui regrouperait tous les textes éparpillés dans différents codes (civil, pénal, famille, éducation). Cela symboliserait le statut particulier de l'enfant.
      • Échanges avec les parlementaires :
      • Les questions des députés ont notamment porté sur :
      • La diffusion de l'avis (présentation à la Ministre, au Sénat, à l'ADF). L'avis a été présenté à la Ministre (qui s'est montrée intéressée) et la directrice de la PJJ a lu le rapport, mais les présentations formelles sont encore en cours.
      • L'absence historique de normes d'encadrement et le rôle des associations gestionnaires. Mme Bigot explique cette situation en partie par l'apport historique du secteur caritatif/religieux (personnel gratuit) et une certaine réserve initiale des associations face aux exigences de formation et de recrutement. Elle note cependant une évolution positive de certaines associations qui soutiennent aujourd'hui l'adoption de normes minimales.
      • L'intérêt potentiel des comités de pilotage mis en place par les procureurs sur les violences intrafamiliales comme modèle pour la coordination en protection de l'enfance.
      • La difficulté de la "graduation" des interventions (prévention, aides administratives, mesures judiciaires, placements) et la saturation des structures. Le manque de moyens et de cohérence entre les systèmes administratif et judiciaire sont pointés comme obstacles à cette graduation souhaitée par les professionnels.
      • Les avantages et inconvénients de la décentralisation avec du recul. Mme Bigot reconnaît le "bazar" initial lors du transfert de compétences mais estime qu'il ne faut pas y toucher à nouveau étant donné l'état actuel du système. Elle insiste sur l'inadmissibilité des inégalités de traitement selon les départements, qu'il faut combattre par d'autres leviers.
      • L'emploi des termes "enfants confiés" versus "enfants placés". Mme Bigot préfère "confiés" comme un terme qui montre une évolution du vocabulaire, tout en reconnaissant que la réalité des "placements" (instabilité, multiples lieux d'accueil) justifie encore l'usage du terme par les anciens enfants placés eux-mêmes pour dénoncer la situation.
      • L'origine de l'absence d'ambition collective. Mme Bigot estime qu'il y a une progression de l'intérêt des élus. Elle suggère que l'émotion ponctuelle ne suffit pas et qu'il faut un engagement personnel de chacun. Elle rejoint l'idée qu'il faut replacer la protection de l'enfance dans une vision plus globale de l'enfance (soutenant l'idée d'un Code de l'Enfance ou d'un ministre de l'enfance, à condition qu'il ait la compétence sur la protection).
      • Le besoin fondamental de stabilité et de figures adultes de référence stables pour les enfants. Mme Bigot est tout à fait d'accord et dénonce le recours aux travailleurs sociaux intérimaires qui nuit à cette stabilité essentielle.

      Conclusion :

      L'avis du CESE et la présentation de Mme Bigot dressent un tableau sombre mais lucide de la situation de la protection de l'enfance en France, marquée par une crise systémique et un décalage flagrant entre la loi et sa mise en œuvre.

      Les préconisations formulées sont ambitieuses et couvrent l'ensemble du système, insistant particulièrement sur le rôle de l'État en tant que garant, la nécessité d'une meilleure coordination des acteurs (notamment via les CDPE), la protection effective des droits de l'enfant (représentation légale, autorité indépendante), le soutien aux professionnels en première ligne, et une vision plus globale de l'enfance dans la société.

      La mise en œuvre de ces recommandations nécessite un engagement fort de tous les acteurs et de la société dans son ensemble pour passer de l'émotion ponctuelle à une réelle ambition collective et un soutien concret pour les enfants en danger.

    1. Document d'Information : Examen des Manquements dans les Politiques de Protection de l'Enfance

      Source : Excerpts from "🔴 Audition du Défenseur des droits sur les manquements des politiques de protection de l’enfance" (Audition à l'Assemblée Nationale)

      Date de l'Audition : (Non spécifiée dans les extraits, mais le contexte renvoie à une audition récente par une commission d'enquête de l'Assemblée Nationale)

      Intervenants Principaux :

      • Madame Claire Hédon, Défenseure des droits
      • Monsieur Éric Delemar, Défenseur des enfants (Adjoint à la Défenseure des droits)
      • Madame Orangche, Chef du pôle Droit de l'enfant
      • Madame Nathalie Leque, Juriste au sein du pôle Droit de l'enfant

      Contexte : Cette audition fait suite à l'invitation de la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale visant à éclairer les parlementaires sur les dysfonctionnements constatés en matière de protection de l'enfance et les solutions à y apporter.

      Le Défenseur des droits, autorité administrative indépendante, présente sa vision et les conclusions tirées de ses pouvoirs d'investigation et du traitement des réclamations individuelles et des auto-saisines.

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      • Rôle et Missions du Défenseur des Droits en Matière de Protection de l'Enfance :
      • L'institution a une double mission : protéger et promouvoir les droits de l'enfant. La promotion est essentielle pour assurer un meilleur respect des droits en amont.
      • La défense des droits de l'enfant traverse les cinq domaines de compétence de l'institution (lutte contre les discriminations, déontologie des forces de sécurité, usagers des services publics, lanceurs d'alertes), car un enfant peut être concerné par chacun de ces domaines.
      • L'institution s'appuie sur trois atouts : son indépendance (inscrite dans la Constitution), sa connaissance du terrain (via ses délégués territoriaux et les réclamations), et son expertise juridique solide.
      • Le Défenseur des droits est chargé de promouvoir et défendre l'intérêt supérieur de l'enfant, conformément aux engagements internationaux, notamment la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE).
      • L'institution traite des réclamations individuelles (plus de 3900 en 2023 tous domaines confondus, dont 1103 traitées par le pôle Droit de l'enfant) qui permettent de mesurer le décalage entre le droit annoncé et son effectivité.
      • Lorsque la médiation n'aboutit pas, l'institution peut mener des instructions avec des pouvoirs importants (convocation, demande de pièces, visites sur place) aboutissant à des recommandations ou observations.

      Manque de Moyens Humains et Financiers de l'Institution :

      • Malgré l'augmentation du nombre de dossiers et leur complexité, les moyens humains et financiers dédiés aux droits de l'enfant au sein du Défenseur des droits ne semblent pas suffisants.
      • La Défenseure des droits souligne que, comparée à d'autres institutions européennes, l'institution française est "plutôt partie des institutions les plus pauvres dans l'ensemble de nos domaines de compétence".
      • Citation : "la dotation en moyen humain sur les droits de l'enfant n'apparaît pas suffisante hein et pour répondre à la volonté formelle du législateur de confier au Défenseur des droits un rôle Vigi dans la bonne application de la CIDE pour faire face aussi à des situations nombreuses et de plus en plus complexes ça fait partie des points d'alerte en ce moment dans le cadre du débat sur le PLF sur les moyens humains et financiers de l'institution en général et quand on se compare aux autres pays Européens on fait plutôt partie des institutions les plus pauvres dans l'ensemble de nos domaines de compéten."

      Situation Critique de la Protection de l'Enfance en France :

      • L'institution alerte depuis de nombreuses années sur les insuffisances en matière de protection de l'enfance.
      • Des recommandations antérieures ont été suivies (référentiel national pour l'évaluation des informations préoccupantes, consécration d'un référent pour enfants confiés, développement de formations communes).
      • Cependant, la situation se dégrade fortement ces dernières années.
      • L'institution a été alertée pour la première fois par des magistrats juges des enfants dénonçant une situation "catastrophique" dans leurs départements.
      • Ces alertes portent sur :
      • Des évaluations de danger non faites ou avec des délais déraisonnables.
      • L'absence de rapports éducatifs pour les audiences.
      • Des levées de placement sans décision ou avis du magistrat.
      • Le manque de places en foyer et d'assistants familiaux.
      • Des mesures de placement non exécutées.
      • Des délais de prise en charge (AEMO) excédant 6 mois.
      • L'absence de référents pour les enfants.
      • Une communication défaillante entre la justice et le département.
      • Ces alertes ont conduit à des auto-saisines par l'institution (les magistrats ne pouvant la saisir directement), ainsi qu'à des saisines par des travailleurs sociaux et professionnels du soin.
      • Plus d'une dizaine de grosses instructions sont en cours, couvrant plusieurs départements (Nord, Somme, Loire Atlantique, Isère, Guadeloupe, Pas-de-Calais, Côtes d'Armor, Var, Maine-et-Loire, Ille-et-Vilaine, Sarthe, Côte d'Or). Sept décisions spécifiques et une décision cadre seront publiées fin janvier.
      • Citation : "ce que j'observe c'est que la situation se dégrade et se dégrade fortement ces dernières ces dernières années nous avons notamment et vous le savez hein c'est C deux dernières années été alerté pour la première fois l'histoire de l'institution par des magistrats juges des enfants sur la situation de protection de l'enfance dans leur département et ces magistrats décrivaient élément à l'appuie une situation assez catastrophique..."
      • Atteintes aux Droits et à l'Intérêt Supérieur de l'Enfant :
      • L'intérêt supérieur de l'enfant n'est pas toujours la boussole des décisions. Un exemple récent (décision 055 de 2024) concerne un changement de lieu d'accueil pour une enfant sans prise en compte suffisante de ses liens d'attachement.
      • Difficultés des services d'aide aux parents (PMI, techniciennes en intervention sociale et familiale) à répondre aux besoins, notamment des familles les plus précaires.
      • Sous-utilisation des mesures administratives ou judiciaires d'accompagnement à la gestion du budget familial.
      • Impact direct de la précarité et du manque de logements sociaux sur la protection des droits de l'enfant. Le Comité des droits de l'enfant de l'ONU a recommandé à la France d'accroître l'offre de logements sociaux pour les familles précaires.
      • Difficultés majeures dans les procédures d'évaluation des informations préoccupantes (listes d'attente, évaluations non pluridisciplinaires) malgré l'augmentation des signalements (notamment depuis la crise sanitaire).
      • Nécessité d'adapter l'intervention éducative à domicile (AED) et les mesures judiciaires (AEMO) pour qu'elles soient rapides, intenses, et calibrées aux besoins de chaque famille. Les retards de prise en charge aggravent le danger.
      • Lourdes difficultés dans le dispositif d'accueil des enfants confiés à l'aide sociale à l'enfance (ASE) : augmentation des placements judiciaires, manque d'assistants familiaux (départs à la retraite, manque d'attractivité du métier), manque de structures d'accueil collectif.
      • Le dispositif est sous-dimensionné, entraînant une mise en tension des professionnels, des accueils en surcapacité et souvent mal préparés, et une multiplication des ruptures d'accueil qui fragilise les enfants et génère des troubles. Le dispositif lui-même crée des situations complexes.
      • Difficultés des référents ASE à faire du travail de fond (synthèses, projets pour l'enfant, travail avec les familles sur les raisons du placement et le retour) du fait de la gestion permanente de l'urgence et des ruptures. Cela contribue à l'allongement de la durée des placements et au manque de places disponibles.
      • Manquements des Contrôles et Modalités d'Accueil Inadaptées :
      • Les contrôles des établissements et services sociaux, des assistants familiaux, des lieux de vie et d'accueil autorisés sont "beaucoup trop lacunaires".
      • Les procédures obligatoires de remontée des événements indésirables et graves sont mal connues ou peu maîtrisées.
      • Inquiétude majeure face à l'émergence de modalités d'accueil non autorisées (gîtes, résidences hôtelières, appartements avec éducateurs intérimaires). Ces pratiques sont dénoncées mais perdurent.
      • Le problème du contrôle financeur peut poser question lorsque le contrôleur (le département) a tellement besoin de la structure contrôlée qu'il ne peut pas la fermer. L'entrée de l'État (préfets) dans les contrôles est vue comme une amélioration. Cependant, les moyens alloués aux organes de contrôle sont insuffisants.
      • Situation Particulière des Mineurs Non Accompagnés (MNA) :
      • Le Défenseur des droits est très inquiet de la façon dont les MNA sont considérés, souvent de manière non conforme à la CIDE.
      • Certains départements ne respectent pas leurs obligations légales, notamment le recueil provisoire d'urgence, évoquant un afflux massif d'arrivées (ce qui n'est pas toujours avéré selon les instructions du Défenseur des droits).
      • Dans certains départements, la fin de l'aide provisoire d'urgence ne concerne que les MNA, pas les autres mineurs. Cela envoie un "très mauvais message selon lequel nous ne serions pas tous égaux devant la loi".
      • La qualité de la prise en charge socio-éducative de ces adolescents est en deçà des attentes. Le Comité des droits de l'enfant des Nations Unies a pointé de "lourdes lacunes du processus d'évaluation" des MNA.
      • Le Défenseur des droits réfute le "fantasme" de l'appel d'air lié à la protection de l'enfance pour expliquer les arrivées de MNA, soulignant qu'ils sont eux-mêmes souvent victimes de réseaux et de traite.
      • La mise en protection d'enfants (y compris MNA) en hôtel les expose directement aux réseaux de prostitution et de traite.
      • Atteintes au Droit à la Santé et à une Prise en Charge Adaptée (Enfants en Situation de Handicap et Santé Mentale) :
      • Le dispositif de prévention/protection et l'offre médico-sociale ne sont pas en adéquation pour permettre à tous les enfants, notamment ceux en situation de handicap, de bénéficier d'un accompagnement adapté.
      • Carences en offre de soins en santé mentale : manque de pédopsychiatres, absence d'offre d'accueil familio-thérapeutique, délais d'attente incompatibles en CMPP.
      • Malgré la volonté de désinstitutionnalisation et d'inclusion pour les enfants en situation de handicap, il manque des dispositifs inclusifs en nombre suffisant ou réellement adaptés.
      • Responsabilité de l'État et Manque de Coordination :
      • Si les départements sont chefs de file de la protection de l'enfance, ils ne portent pas la responsabilité des carences des politiques publiques régaliennes où l'État n'assume pas pleinement sa part (lutte contre la pauvreté, soutien aux politiques de solidarité départementale).
      • La contractualisation et le Pacte des solidarités apportent un appui financier de l'État, mais cela reste "résiduel" comparé aux dépenses des départements.
      • Les expérimentations (CDPE) manquent encore d'opérationnalité en termes d'impulsion, de coordination des acteurs et de sens pour les professionnels.
      • Manque de mobilisation de l'Éducation Nationale : difficultés à protéger les enfants (décrochage scolaire), délitement de la médecine et des assistantes sociales scolaires, absence de services sociaux dans le premier degré.
      • Rôle insuffisant des ARS dans l'offre médico-sociale et de santé mentale.
      • Moyens alloués à la justice insuffisants : absence de greffiers, nombre insuffisant de juges des enfants, allongement des délais en cour d'appel, manque d'administrateurs ad hoc, absence de logiciel national en protection de l'enfance.
      • Manque de moyens pour la lutte contre les violences faites aux enfants : constat alarmant des morts violentes d'enfants, besoins d'accompagnement des forces de l'ordre pour recueillir la parole des enfants. Le Défenseur des droits s'interroge sur le passage du plan à l'action (effectifs de l'Ofmine inférieurs aux prévisions).
      • Le déploiement des UAPED est salué, mais toutes les plaintes pour violations sur mineurs n'y sont pas orientées.
      • Perplexité face à la décision du CERVEAU de clôturer l'affaire Marina, estimant que l'État pourrait à nouveau être condamné par la Cour européenne des droits de l'homme pour manquement à sa responsabilité de protection.
      • Critique de l'Excès de Législation et Nécessité d'Application :
      • Les professionnels sont "saturés de texte depuis 2007 qui ne parviennent pas à appliquer faute de formation juridique suffisante faute de temps de disponibilité". Le projet pour l'enfant est un exemple.
      • L'arsenal législatif semble suffisamment complet ; le problème réside dans son application.
      • Citation : "Franchement les travailleurs sociaux et les cadres sont saturés de texte depuis 2007 qui ne parviennent pas à appliquer faute de formation juridique suffisante faute de temps de disponibilité l'exemple du projet pour l'enfant est à ce titre très marquant il est dans la boî puis ouais voilà très et de nombreux départements ne le font pas mais aussi sur des sur des questions de temps l'arsenal législatif me semble suffisamment complet pour permettre à droit constant de réellement protéger les enfants c'est plutôt le le le leur application."
      • Recommandations Clés (Implicites et Explicites) :
      • Augmenter les moyens humains et financiers dédiés à la protection de l'enfance, tant pour les services de l'État que pour les départements.
      • Renforcer la promotion des droits de l'enfant et l'accès à l'institution du Défenseur des droits, notamment pour les mineurs.
      • Lutter contre la pauvreté et la précarité des familles, notamment en augmentant l'offre de logements sociaux.
      • Améliorer l'évaluation des informations préoccupantes en garantissant leur pluridisciplinarité et en réduisant les délais.
      • Adapter les interventions éducatives et judiciaires pour qu'elles soient rapides, intenses et calibrées aux besoins, et assurer l'exécution immédiate des décisions de justice.
      • Augmenter l'attractivité du métier d'assistant familial et développer les structures d'accueil collectif.
      • Renforcer les contrôles des établissements et services, et doter les organes de contrôle des moyens nécessaires.
      • Mettre fin aux modalités d'accueil non autorisées (hôtel, gîtes, etc.).
      • Assurer la protection inconditionnelle des MNA, le respect de leurs droits et une prise en charge adaptée, en mettant fin aux pratiques discriminatoires.
      • Développer l'offre médico-sociale et de soins en santé mentale pour enfants, notamment en situation de handicap, et mieux articuler les dispositifs.
      • Renforcer l'investissement de l'État dans ses missions régaliennes et améliorer la coordination interministérielle (Éducation Nationale, ARS, Justice).
      • Mieux ajuster les politiques publiques aux besoins des personnes et remobiliser les collectivités locales dans la prévention et le soutien à la parentalité.
      • Développer la bientraitance institutionnelle et la formation du personnel à cet égard.
      • Améliorer la collecte et la disponibilité des données pour une meilleure compréhension des situations et une prise de décision éclairée.
      • Développer les services de prévention spécialisée partout sur le territoire.

      Réclamations Fréquentes :

      • Les réclamations les plus fréquentes concernent les relations entre les parents et les services de l'ASE : manque de lien, difficultés à joindre les référents, manque de travail sur le projet pour l'enfant, incompréhension des attentes envers les parents. Ces difficultés sont exacerbées par la surcharge de travail des référents qui gèrent les urgences au détriment du suivi de fond.
      • Les saisines directes par les mineurs sont rares (environ 4%).
      • Double Vulnérabilité (Enfants en Situation de Handicap et en Protection de l'Enfance) :
      • L'impossibilité de chiffrer précisément le nombre d'enfants en situation de handicap accompagnés par la protection de l'enfance est un obstacle majeur à une prise en charge adaptée. Il existe une déconnexion des données entre la MDPH (départementale) et l'ASE (départementale également).
      • Le manque de chiffres entrave la compréhension des situations et la recherche (doctorats).
      • Les jeunes en double vulnérabilité sont particulièrement sujets aux ruptures d'accueil multiples, avec des conséquences dévastatrices sur leur développement et leur santé mentale.
      • Le manque de dispositifs adaptés (médico-sociaux, pédopsychiatrie) pour ces enfants pousse le système de protection de l'enfance à prendre en charge des situations complexes qu'il peine à gérer.
      • Intérim et Lieux Non Agréés :
      • Le recours croissant à l'intérim dans les structures d'accueil impacte négativement la qualité de la relation avec l'enfant. Le Défenseur des droits n'a pas de vision macro de ce phénomène mais en constate les effets.
      • L'accueil d'enfants en hôtel, pourtant interdit, perdure dans certaines situations.
      • L'augmentation de l'accueil d'enfants dans des lieux non agréés (gîtes, centres de voile habilités Jeunesse et Sport, campings) est une source d'inquiétude majeure. Ces pratiques sont identifiées mais continuent. Les collectifs de jeunes sortant de l'ASE dénoncent également ces pratiques.

      Conclusion Provisoire du Défenseur des Droits :

      Le Défenseur des droits dresse un tableau très préoccupant de la protection de l'enfance en France, marqué par la dégradation de la situation, le manque criant de moyens, des carences systémiques (évaluations, prises en charge, contrôles), des atteintes aux droits fondamentaux des enfants (y compris les plus vulnérables comme les MNA ou ceux en situation de handicap), et une responsabilité de l'État qui n'est pas pleinement assumée.

      L'institution souligne que l'enjeu principal n'est pas l'absence de cadre légal, mais son application concrète sur le terrain.

      Elle met en lumière la nécessité de renforcer la prévention, de mieux coordonner les acteurs (État, départements, services de soins, éducation nationale), et de réinvestir dans les services de proximité et le soutien aux familles pour éviter l'aggravation des situations.

      L'importance de la commission d'enquête pour mettre ces problèmes en lumière est soulignée.

      Les décisions complètes avec des recommandations spécifiques aux départements concernés et des recommandations cadres sont attendues fin janvier.

    1. Briefing : Morts violentes d'enfants dans le cadre familial et impact des violences conjugales sur les mineurs

      Date : 12 novembre 2024

      Sujet : Examen des rapports et des préoccupations concernant les morts violentes d'enfants dans le cadre familial et les mineurs victimes collatérales de violences conjugales. Sources :

      Extraits de la table ronde avec France Victimes et la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme (CNCDH)

      Introduction :

      • Cette table ronde a réuni des représentants de la CNCDH et de France Victimes pour discuter de deux rapports alarmants publiés en 2024 : l'avis de la CNCDH sur les morts violentes d'enfants dans le milieu familial et le rapport de France Victimes sur les féminicides. L'objectif était d'explorer les constats, les défis et les recommandations pour mieux prévenir ces violences, détecter les situations à risque et améliorer la réponse institutionnelle et judiciaire. Les discussions ont mis en évidence la nécessité de changer de regard sur ces phénomènes, souvent considérés comme des faits divers isolés, pour en reconnaître la dimension structurelle et sociétale.

      Principaux Thèmes et Idées Clés :

      • L'ampleur et la sous-estimation des morts violentes d'enfants dans le milieu familial :
      • Le constat est alarmant : "un enfant décéderit tous les 5 jours à la suite de mauvais traitement".
      • Ce chiffre est considéré comme largement sous-estimé en raison d'une collecte de données incomplète et d'un cadrage sociétal qui tend à considérer ces décès comme des actes isolés plutôt que comme le résultat de violences structurelles.
      • Il y a une "énormément de mal à voir la part structurelle la part politique et la part sociétale dans ce phénomène".
      • Ces décès surviennent souvent après une succession d'épisodes violents, révélant des "failles d'Accompagnement des Parents".
      • Un continuum de violences :
      • Les morts violentes d'enfants sont souvent l'aboutissement d'un "continuum de violence" institué au sein de la famille et insuffisamment reconnu à l'extérieur.
      • Il est crucial de comprendre toute la chaîne de violence qui mène au décès.
      • Les enfants victimes collatérales de violences conjugales :
      • Le rapport de France Victimes sur les féminicides a mis en lumière l'impact dévastateur des violences conjugales sur les enfants, qui deviennent des "covictimes".
      • Une enquête de France Victimes a révélé que sur 33 victimes de féminicides ayant des enfants mineurs, 19 étaient présents au moment des faits et 11 y avaient directement assisté.
      • Malgré des signalements potentiels, très peu d'administrateurs ad hoc étaient désignés en amont et peu de mesures de protection étaient en place avant le féminicide.
      • Le constat est similaire après le féminicide : un nombre limité de mesures de protection et de désignations d'administrateurs ad hoc.
      • Défis dans la collecte de données et la qualification juridique :
      • La collecte des données sur les morts violentes d'enfants est incomplète et manque de fiabilité.
      • Les infractions pénales actuelles, souvent qualifiées de "violences aggravées", ne reflètent pas forcément le phénomène des morts violentes d'enfants, ce qui rend difficile sa quantification et sa définition, entravant la prévention.
      • Manque de soutien et failles dans la détection précoce :
      • Il est nécessaire de "mieux soutenir les parents" et "mieux agir [et] détecter au plus tôt".
      • Des failles sont identifiées dans l'accompagnement des parents, notamment dans les périodes prénatales et postnatales.
      • Des difficultés persistent dans le suivi des familles, en particulier celles qui échappent aux radars ou qui changent de département.
      • Le milieu scolaire est un lieu potentiel de détection (absentéisme scolaire), mais il manque de moyens (médecins scolaires) et les protocoles de signalement sont inégalement appliqués.
      • Les professionnels de santé rencontrent des difficultés pour concilier secret professionnel et protection de l'enfant en cas de suspicion de maltraitance.
      • Amélioration de la réponse judiciaire et institutionnelle :
      • Il est essentiel d'"améliorer la réponse judiciaire pour mieux qualifier juridiquement les morts violences des mineurs".
      • La récente loi de mars 2024 permet la suspension automatique de l'autorité parentale du parent poursuivi pour crime commis sur l'autre parent et la possibilité de retrait pour délit.
      • La mise en place d'une ordonnance de protection provisoire pour les mineurs, à l'image de celle pour les victimes de violences conjugales, est portée.
      • Les unités d'accueil pédiatriques enfants en danger (UAPED) montrent une grande disparité de fonctionnement et manquent de généralisation et d'harmonisation au niveau national.
      • Le manque de médecins légistes est une préoccupation majeure, impactant l'expertise et la matérialité des faits.
      • Le rôle crucial de l'administrateur ad hoc :
      • France Victimes insiste sur l'importance de la désignation systématique de l'administrateur ad hoc, qui est un "défenseur judiciaire" et un "représentant légal" des intérêts du mineur.
      • Ils regrettent l'absence de désignation dans un certain nombre de situations, notamment après les féminicides.
      • La mission d'administrateur ad hoc nécessite une revalorisation financière et une harmonisation de son statut et de ses missions.
      • L'accompagnement des mineurs victimes :
      • Il y a un besoin urgent et systématisé d'accompagnement des mineurs covictimes, tant en amont qu'en aval des faits de violence.
      • L'accompagnement pluridisciplinaire (psychologues, juristes, travailleurs sociaux) est essentiel et doit être développé.
      • Les outils existants, comme la réquisition des associations agréées, sont inégalement utilisés.
      • Il est nécessaire de garantir l'"effectivité des droits des personnes victimes".
      • Changer le regard sociétal :
      • Un objectif central est de "changer le narratif changer le regard pour changer les politiques".
      • Il faut passer de la vision de faits divers isolés à une reconnaissance de la dimension structurelle, patriarcale et politique des violences.

      Recommandations et Propositions Principales :

      • Collecte de données : Mettre en place une collecte de données "complètes et FiBL" sur les morts violentes d'enfants.
      • Soutien aux parents : Mieux soutenir les parents pour prévenir les violences.
      • Réponse judiciaire : Améliorer la réponse judiciaire pour mieux qualifier les morts violentes de mineurs. Envisager de nouvelles infractions pénales pour mieux refléter des actes spécifiques comme le syndrome du bébé secoué, non pas dans un but punitif accru mais pour mieux appréhender le phénomène.
      • Détection précoce : Mieux agir et détecter au plus tôt les situations de risque. Renforcer le suivi médical prénatal et postnatal. Améliorer la prise en charge des familles vulnérables.
      • Milieu scolaire : Renforcer la vigilance des enseignants et améliorer les protocoles de signalement de l'absentéisme scolaire. Renforcer les moyens en médecins scolaires.
      • Milieu médical : Accompagner les professionnels de santé dans le respect du secret professionnel tout en assurant la protection de l'enfant en cas de suspicion de maltraitance.
      • Protocole des morts inattendues du nourrisson (MINE) : Élargir l'application de ce protocole, qui permet des examens approfondis après un décès, jusqu'à l'âge de 6 ans.
      • Ordonnance de protection provisoire pour les mineurs : Créer un dispositif similaire à celui pour les victimes de violences conjugales pour une protection immédiate de l'enfant.
      • Statut des enfants victimes d'homicide parental : Réfléchir à un statut d'accompagnement pour ces enfants et les familles qui les prennent en charge, afin de leur garantir des droits et un soutien comparable à celui des enfants placés.
      • Administrateur ad hoc : Systématiser la désignation de l'administrateur ad hoc et revaloriser ce mandat pour garantir une protection effective des intérêts du mineur.
      • Protocole féminicide : Déclencher plus systématiquement le protocole féminicide et garantir l'intégration des associations d'aide aux victimes dans sa mise en œuvre.
      • UAPED : Généraliser et harmoniser le fonctionnement des UAPED sur l'ensemble du territoire, potentiellement sous la coordination d'un responsable national.
      • Éducation à la sexualité et à la vie affective : Renforcer et systématiser l'éducation à la sexualité et à la vie affective pour prévenir les grossesses non désirées dans des contextes compliqués.
      • Coordination inter-institutionnelle : Améliorer la collaboration et le partage d'informations entre les différents acteurs (justice, santé, éducation, services sociaux, associations).
      • Justice restaurative : Envisager l'utilisation de la justice restaurative, dans le respect des principes fondamentaux, pour les enfants témoins de violences conjugales, en assurant une individualisation et un accompagnement adapté.
      • Peines plancher : Rejeter l'idée de peines plancher en faveur d'une individualisation de la peine basée sur les travaux existants et la souveraineté du juge.
      • Pôles Violences Intra-Familiales (VIF) : Saluer la création des pôles VIF qui permettent une approche plus large et décloisonnée.

      Citations Clés :

      • "un enfant décéderit tous les 5 jours à la suite de mauvais traitement"
      • "énormément de mal à voir la part structurelle la part politique et la part sociétale dans ce phénomène"
      • "failles d'Accompagnement des Parents"
      • "mieux agir [et] détecter au plus tôt"
      • "améliorer la réponse judiciaire pour mieux qualifier juridiquement les morts violences des mineurs"
      • "changer le narratif changer le regard pour changer les politiques"
      • "l'administrateur ad hoc n'est pas simplement un défenseur judiciaire [...] mais c'est quelque chose de beaucoup plus large beaucoup plus disciplinaire"
      • "garantir la protection des intérêts du mineur"
      • "il faut absolument qu'il y ait une généralisation et un mode de fonctionnement univoque sur le territoire des dispositifs publics de protection des mineurs"
      • "l'effectivité des droits des personnes victimes"
      • "les enfants en fait dans le cadre des morts violentes ils sont souvent instrumentalisés pour en fait atteindre l'autre parent"

      Conclusion :

      Les échanges ont mis en évidence la complexité et l'urgence de la situation. Les morts violentes d'enfants et l'impact des violences conjugales sur les mineurs sont des manifestations d'un problème sociétal profond.

      Les recommandations formulées appellent à une action concertée des pouvoirs publics, des institutions et de la société civile pour renforcer la prévention, améliorer la détection, garantir une réponse judiciaire et institutionnelle adaptée, et assurer un accompagnement effectif des enfants victimes.

      Le changement de regard sur ces violences, de faits divers à un enjeu structurel, est une étape fondamentale pour faire évoluer les politiques publiques.

      L'idée d'une ordonnance de protection pour les mineurs et d'un statut pour les enfants victimes d'homicide parental a suscité un intérêt particulier.

    1. compte-rendu détaillé de l'audition de Claire Hédon, Défenseure des droits, basé sur les extraits fournis.

      Document d'information : Audition de Claire Hédon, Défenseure des droits

      Date : [Date de l'audition - non précisée dans l'extrait, mais identifiée comme ayant eu lieu suite à la dissolution de la législature précédente et avant fin 2023/début 2024] Objet : Présentation du rapport annuel d'activité de la Défenseure des droits et échanges sur l'état de la protection des droits en France. Intervenante principale : Madame Claire Hédon, Défenseure des droits.

      Accompagnants : Madame Mireille Lec (secrétaire générale), Madame Cécile Barrois de Sarigny (adjointe chargée de l'accompagnement des lanceurs d'alerte), Monsieur Daniel Agazenski (délégué général à la médiation), et son chef de cabinet.

      Résumé Exécutif :

      L'audition de Madame Claire Hédon devant la commission des lois visait à présenter le rapport annuel d'activité de l'institution du Défenseur des droits.

      Ce rapport ne se limite pas à un compte-rendu d'activité mais constitue un état des lieux de la défense et de la protection des droits en France, mettant en lumière l'écart entre le droit proclamé et son effectivité.

      La Défenseure des droits, dont l'institution est inscrite dans la Constitution, s'appuie sur cinq champs de compétences principaux :

      • la protection des usagers des services publics,
      • la lutte contre les discriminations, la protection des droits des enfants,
      • le contrôle de la déontologie des forces de sécurité,
      • et la protection des lanceurs d'alerte.

      Les principaux thèmes abordés sont : le recul des services publics et ses conséquences sur l'accès aux droits, la fragilisation de l'État de droit, et la nécessité croissante des missions du Défenseur des droits pour pallier ces difficultés.

      Les statistiques pour 2023 font état de 138 000 réclamations reçues, un chiffre en augmentation constante, principalement liées aux difficultés d'accès aux services publics (80%).

      La Défenseure souligne la déshumanisation et la dématérialisation excessive de l'administration comme obstacles majeurs, touchant particulièrement les plus vulnérables et les habitants des Outre-mer et des quartiers prioritaires.

      Un autre point d'inquiétude majeur est la fragilisation de l'État de droit, perçue à travers des atteintes concrètes aux droits fondamentaux, l'inexécution de décisions de justice, et les attaques visant ceux qui défendent les droits (associations, universitaires).

      Cette érosion s'accompagne d'un discours banalisant les atteintes aux droits et présentant le droit comme un obstacle.

      Face à ces constats, la Défenseure des droits réaffirme l'importance de son rôle de recours, de médiation et de force de proposition pour améliorer le droit et rendre effectifs les droits de chacun.

      Elle met en avant le travail de ses délégués territoriaux, l'importance de la visibilité de l'institution, et la nécessité de renforcer les moyens pour lutter contre les discriminations et garantir un accès effectif aux services publics.

      Points Clés et Thèmes Majeurs :

      • Le Recul des Services Publics et ses Effets sur l'Accès aux Droits:
      • Constat principal : Recul des services publics, fossé entre usagers et administration, déshumanisation.
      • Chiffres Clés : 80% des réclamations concernent les problèmes avec les services publics. 138 000 réclamations reçues en 2023 (augmentation annuelle d'environ 10%).
      • Dématérialisation Excessive : Considérée comme "délétère" et source d'exclusion pour près d'un tiers de la population éloignée du numérique.
      • "Je crois surtout que c'est le service public qui s'est éloigné d'elles notamment des plus vulnérables des plus pauvres des plus en difficulté en faisant peser sur eux une charge administrative une charge matérielle et mentale très lourde."
      • Étude sur les plateformes téléphoniques (CAF, Assurance Maladie, Pôle Emploi, Retraite) : Sur 1500 appels, 40% n'ont pas abouti, et 60% des appels aboutis ont donné lieu à des réponses erronées ou incomplètes.
      • Conséquences Concrètes : Difficultés d'accès aux droits, charge administrative lourde pour les usagers, recul dans les territoires (Outre-mer, rural, quartiers prioritaires).
      • Exemples : Attente de liquidation de retraite aux Antilles (plus d'un an, voire 2 ans), accès aléatoire à l'eau en Guadeloupe, heures de cours non assurées aux Antilles (jusqu'à 20%, faisant perdre une année scolaire en primaire), milliers d'enfants déscolarisés à Mayotte, difficultés d'accès aux subventions MaPrimeRenov, lycéens sans affectation à la rentrée (27 000 en 2023), désertification médicale, renoncement aux soins, enfants handicapés sans accompagnement scolaire suffisant.
      • Recommandation : Les services publics doivent s'adapter à l'usager, non l'inverse. Maintenir plusieurs modalités d'accès, notamment physiques.
      • Les Droits des Étrangers : Un Révélateur des Dysfonctionnements :
      • Constat : Le droit des étrangers est le premier motif de saisine pour la 2e année consécutive (plus d'un quart des réclamations).
      • Difficultés Principales : Impossibilité de prendre rendez-vous en préfecture, délais d'instruction excessifs pour les renouvellements de titres (même simples).
      • Conséquences : Des milliers d'étrangers, parfois établis depuis longtemps, se retrouvent en situation irrégulière involontairement, entraînant des ruptures de droits (perte d'emploi, de logement).
      • "Cela maintient les étrangers régulièrement établis parfois depuis très longtemps dans une forme d'insécurité administrative permanente et les étrangers ne constituent pas un groupe isolé du reste de la population française."
      • La Défenseure des droits ne peut se substituer aux services publics et s'inquiète d'une "embolie" de l'institution face à l'ampleur du problème.
      • La loi immigration n'apporte aucune réponse satisfaisante, préférant fragiliser cette population.
      • Actions : Lancement d'une enquête auprès des préfectures pour identifier les facteurs de dysfonctionnement et les bonnes pratiques, et d'une instruction sur l'administration numérique des étrangers en France (ANEF).
      • La Fragilisation de l'État de Droit :
      • Constat : L'année 2023 a été marquée par une "fragilisation" et une "banalisation" des atteintes aux droits.
      • Formes de Fragilisation :
      • Atteintes concrètes aux droits fondamentaux : Conditionnalité accrue du RSA, facilitation des expulsions de logement (loi Kasbarian critiquée pour son atteinte potentielle au droit au respect de la vie privée et à ne pas subir de traitements inhumains/dégradants, bien que la Défenseure souligne défendre les droits de tous, y compris les propriétaires).
      • "J'ai largement détaillé ces risques dans des avis au Parlement publiés en 2023."
      • Inexécution croissante des décisions de justice (nationales et CEDH) : Mesures de juges des enfants non exécutées, rattachements arbitraires d'enfants à Mayotte pour les éloigner du territoire (malgré les décisions de justice et de la CEDH). "Oui nous avons vu des situations de français expulsés au Comor dans lequel il n'avaient pas de lien fam familux c'est aussi ça la réalité de ce que nous voyons dans nos réclamations".
      • Attaques contre ceux qui défendent les droits et libertés : Menaces contre les associations (liberté d'association menacée, suspension de subventions), atteintes à la liberté académique.
      • Pratiques d'intimidation des forces de l'ordre envers les associations (expulsions de campements, défense de l'environnement).
      • Discours Banalisant les Atteintes : Les droits sont présentés comme des "obstacles" à l'efficacité ou à la volonté générale. Les juridictions sont critiquées.
      • "Cette fragilisation n'est pas nouvelle s'inscrit dans une tendance de fond mais il semble que nous fisions face à une accélération qui pose la question de la santé de de notre démocratie."
      • La Nécessité des Missions du Défenseur des Droits :
      • Rôle : Régler les situations individuelles, faire émerger des questions d'intérêt général dans le débat public, combler le fossé entre usagers et services publics, contribuer à l'amélioration du droit.
      • Atouts : Indépendance, connaissance fine du terrain (600 délégués territoriaux dans 1000 lieux de permanence), expertise juridique solide.
      • Chiffres d'Activité : 138 000 réclamations traitées. 80% des cas font l'objet de médiation, avec un taux de succès de 75%.
      • Exemples de succès : Arrêt de bus scolaire pour trois enfants en zone rurale, personnes atteintes de maladies chroniques devenant militaires, jeunes footballeuses non discriminées dans leurs contrats.
      • Accessibilité : Joignable gratuitement par courrier, mail, formulaire en ligne, téléphone (plateforme générale, 3928 pour les discriminations, 3141 pour les personnes détenues), 600 délégués territoriaux. Ouverture de permanences dans de nouveaux lieux (associations, centres sociaux, missions locales, tiers-lieux).
      • Lutte contre les Discriminations : Travail pour rendre visible les discriminations (personnes d'origine asiatique, personnes en situation de pauvreté, accès au logement social). Lutte contre les contrôles d'identité discriminatoires (enquête de 2017 révélant 20 fois plus de risque pour les jeunes hommes perçus comme noirs ou arabes). Relance de cette enquête.
      • Décision du Conseil d'État (suite aux observations du Défenseur) reconnaissant que les contrôles d'identité discriminatoires ne sont pas des actes isolés et relèvent d'une politique publique.
      • Demande d'évaluation à la Cour des comptes sur les contrôles d'identité : 47 millions de contrôles en 2021 (dont 32 millions hors contrôles routiers), avec peu de résultats judiciaires dans la majorité des cas.
      • Recommandations sur les contrôles d'identité : Traçabilité (globale et individuelle, étude des modèles étrangers), meilleur encadrement des forces de l'ordre, meilleur contrôle du parquet.
      • Protection des Lanceurs d'Alerte : Accompagnement et orientation vers les autorités compétentes, publication d'un guide, publication d'un rapport bisannuel sur les dispositifs de protection.
      • Réponses aux Questions Spécifiques des Députés :
      • Loi Kasbarian (squats) : Inquiétude quant aux atteintes aux droits des occupants, mais la Défenseure rappelle défendre les droits de tous, y compris les propriétaires. Souligne le besoin de données sur l'impact de la loi et les profils des personnes concernées.
      • Robustesse de l'État de Droit : L'État de droit repose sur la séparation des pouvoirs, le respect de la hiérarchie des normes, l'égalité des citoyens, le respect des droits fondamentaux, la liberté associative, d'expression, de manifestation. Sa fragilisation vient des atteintes concrètes et d'un discours qui les légitime.
      • Contrôles d'Identité Discriminatoires : Voir point 4.
      • Accès à la Protection Sociale pour les Français de l'Étranger : Augmentation des réclamations, étude plus large en cours.
      • Discriminations Systémiques (origine) : L'ampleur n'est pas visible dans les saisines et contentieux par peur des représailles et manque de confiance dans l'utilité des démarches. L'application du droit est nécessaire, facilitation des recours (actions de groupe, testing).
      • Services Postaux en Zone Rurale : Partage du constat, réaffirme l'importance de la présence physique, note le retour possible sur la coupe budgétaire.
      • Violences dans les Manifestations : Compétence limitée à la déontologie des forces de sécurité. Souligne la nécessité de l'usage nécessaire et proportionné de la force et des formations à la désescalade.
      • Instrumentalisation du Conseil Constitutionnel : Vote d'articles (cavaliers législatifs) dont l'inconstitutionnalité est connue. Le rôle est au législateur de ne pas les voter.
      • Libertés Associatives : Inquiétude face aux atteintes observées, saisines en augmentation, potentielle enquête approfondie. Compétence pour défendre les associations au titre des libertés d'expression et d'association, même si le contenu de leur action (environnement, etc.) n'est pas un champ de compétence direct.
      • Visibilité de l'Institution : Partage du constat, demande de moyens pour une grande campagne de communication, notamment sur les discriminations.
      • France Services : Amélioration reconnue, mais insuffisante faute d'accès des agents aux dossiers du backoffice. Recommande des permanences des services concernés.
      • Vidéosurveillance Algorithmique : Question d'équilibre entre sécurité et libertés. Saisines en cours, décision à venir. L'auto-saisine a permis des actions concrètes (logements étudiants, continuité des droits sociaux pendant les JO).
      • Mayotte : Reconnaît une situation de crise multifactorielle "effrayante pour tout le monde". Souligne les difficultés d'accès à l'eau, à l'école, à la justice, au logement, et l'éloignement. Refuse de mettre en concurrence les populations (étrangers vs Mahorais). Affirme que la France "manque d'humanité" non seulement avec les étrangers mais avec un certain nombre de personnes ayant du mal à faire valoir leurs droits.
      • Accès à l'Eau (hors Outre-mer) : Difficultés observées en France continentale, notamment en zones rurales et de montagne. Question abordée dans le rapport enfants sur le droit à un environnement sain.
      • Critique de la Loi par la Défenseure : Affirme que ses avis au Parlement sont basés sur les difficultés observées dans les réclamations et l'impact potentiel de certains articles. Défend l'indépendance de son jugement ("la défense du droit n'est pas une question de droite ou de gauche").
      • Contributions au Conseil Constitutionnel : Confirmées, effectuées sept fois depuis la création de l'institution, considérées comme un droit de contribution citoyenne.
      • Compétence sur les Lanceurs d'Alerte : Clarification : Compétence sur l'orientation, la certification et l'accompagnement en cas de représailles pour tous les lanceurs d'alerte. Compétence sur le contenu de l'alerte dans les quatre domaines traditionnels de l'institution.
      • Accès au Logement Social : Les plus pauvres ont le plus de mal à y accéder, quelle que soit l'origine. Situation dramatique due au manque de construction de logements sociaux, surtout très sociaux. Urgence à construire.
      • Contrôles d'Identité (détails) : Nécessité de la présence sur le terrain, mais pas de contrôles systématiques. Expérimentation pour comparer les méthodes de traçabilité (modèles anglais/allemand, caméras piétons). Contrôle du parquet nécessaire.
      • Protection de l'Enfance : Enquête en cours (contradiction avec 14 départements). Inquiétude face aux décisions de justice non appliquées, manque de travailleurs sociaux. Refus de mettre en opposition MNA et enfants protégés, ne résout pas le problème.
      • Difficultés des Étudiants (Parcoursup, Mon Master) : Préoccupation face au manque de transparence des algorithmes et aux difficultés de recours. Saisines peu nombreuses, difficulté d'atteindre ce public. Ouverture de permanences en université. Rapport à venir sur l'IA et les services publics.
      • Amende Forfaitaire Délictuelle (AFD) : Inquiétude sur le non-accès au juge, l'individualisation de la peine, l'inscription au casier judiciaire sans jugement, les difficultés de contestation (montant, procédure). Souvent observée pour des situations où les aires d'accueil ne sont pas suffisantes ou de qualité. Défend les droits de tous sans opposer les populations. Met en avant l'impact sur les victimes et la rupture d'égalité devant la justice.

      Citations Clés :

      • "Ce que je viens vous dire c'est pas simplement je dirais un simple rapport d'activité sur ce que nous faisons mais bien un état de la défense et de la protection des droits et nous sommes pour cela un très bon observatoire des difficultés que les personnes peuvent rencontrer dans l'accès au droits et je dirais de l'écart entre le droit annoncé et son effectivité."
      • "La dématérialisation ne peut pas être considérée comme un progrès si elle exclut et si elle déshumanise le service public."
      • "C'est au service public de s'adapter à l'usager et non pas l'inverse."
      • "Remettre en cause aussi profondément leurs droits menace la cohésion sociale dans son ensemble et l'intégration dans notre République." (concernant les étrangers)
      • "Cette érosion elle prend plusieurs formes d'abord il faut le redire cela passe par des atteintes très concrètes aux droits fondamentaux des personnes... Cela passe aussi par l'inexécution de plus en plus importante de décisions de justice..."
      • "Dès menaces se traduisent parfois par la suspension de subventions accordé par l'État et mis bout à bout ces éléments dessinent la fragilisation d'un édifice celui de l'État de droit par la relativisation des droits et du juge par la limitation des libertés qui font la démocratie."
      • "Je crois pas que vous connaissiez mes opinions politique et la question de la défense du droit n'est pas une question de droite ou de gauche et j'espère qu'elle est au-delà justement des questions d'opinion d'opinion politique."
      • "Mettre en concurrence les populations n'a jamais permis de de mieux défendre les droits des maorés c'est une erreur de mettre en concurrence les populations."
      • "Oui la France manque d'humanité moi je le dirais exactement comme ça oui oui et la France manque d'humanité pas simplement d'ailleurs avec les étrangers elle manque d'humanité avec un certain nombre de personnes qui ont du mal à faire valoir leurs droits."

      Recommandations Émergentes :

      • Maintenir et renforcer les modalités d'accès physiques aux services publics.
      • Garantir la possibilité de déposer des dossiers en format papier.
      • Adapter les services publics aux besoins des usagers, en particulier les plus vulnérables.
      • Réaliser des études d'impact des lois sur l'accès aux droits et les droits fondamentaux.
      • Améliorer la traçabilité et l'encadrement des contrôles d'identité.
      • Faciliter le recours en justice et les actions de groupe en matière de discrimination.
      • Investir dans la protection de l'enfance pour garantir l'exécution des décisions de justice et la qualité de l'accompagnement.
      • Construire davantage de logements sociaux, en particulier très sociaux.
      • Garantir la transparence et l'objectivité des algorithmes utilisés dans l'administration.
      • Abroger ou modifier les dispositions législatives portant atteinte de manière disproportionnée aux droits fondamentaux.
      • Mener une campagne de communication pour mieux faire connaître l'institution et les droits des citoyens.

      Perspectives Futures / Suivi :

      • Rapports à venir sur l'accès à l'eau pour les enfants et le droit à un environnement sain (novembre).
      • Décisions à venir sur les atteintes à la déontologie des forces de sécurité (en cours d'enquête).
      • Rapport et décisions à venir sur la protection de l'enfance (fin janvier).
      • Décisions à venir sur Mayotte (début d'année prochaine).
      • Rapport à venir sur l'intelligence artificielle et les services publics (début novembre).
      • Décision à venir sur les saisines liées aux Jeux Olympiques (en cours d'enquête).
      • Poursuite de l'enquête sur les contrôles d'identité discriminatoires.
      • Ce document résume les principaux points abordés lors de l'audition, en mettant l'accent sur les préoccupations exprimées par la Défenseure des droits et les actions menées par son institution.
    1. compte-rendu détaillé de la table ronde des syndicats étudiants sur le bilan de la rentrée universitaire, basé sur les extraits fournis :

      Briefing : Bilan de la Rentrée Universitaire - Table Ronde des Syndicats Étudiants

      Date : [Date de la table ronde, non précisée dans l'extrait] Objet : Présentation et discussion des enjeux majeurs affectant les étudiants et l'enseignement supérieur lors de la rentrée universitaire. Participants (Syndicats Étudiants) : FAGE, UNEF, Union étudiante, UNI.

      Synthèse des Thèmes Principaux :

      • La table ronde a mis en lumière un constat partagé entre la majorité des syndicats étudiants (FAGE, UNEF, Union étudiante) concernant l'aggravation de la précarité étudiante, le sous-financement chronique de l'université publique, et les problèmes d'accès aux études. L'UNI a quant à elle axé son intervention sur la prolifération de la censure, l'islamisme et les difficultés financières de certains établissements, tout en critiquant la précarité étudiante sous l'angle de "l'assistanat". Des divergences notables sont apparues sur les solutions proposées et la nature des violences observées sur les campus.

      • Points Clés et Idées Importantes :

      • Précarité Étudiante Accrue :

      • Constat unanime de l'augmentation du coût de la vie étudiante, aggravée par l'inflation.
      • La FAGE souligne une augmentation de 3% du coût de la rentrée pour les étudiants cohabitants non boursiers, s'élevant à 3157 €.
      • Augmentation des frais d'inscription et de la CVEC (Contribution à la Vie Étudiante et de Campus). La FAGE indique que la CVEC a augmenté de 14,44% depuis sa création.
      • Conséquences dramatiques sur les conditions de vie :
      • "Un étudiant sur 5 ne mange pas à sa faim aujourd'hui" (FAGE).
      • L'UNEF mentionne qu'"un étudiant sur deux [saute] un repas par jour par faute de moyens financiers".
      • L'Union étudiante chiffre la perte de pouvoir d'achat à 2650 € depuis 2017 et estime à 200 000 le nombre d'étudiants ayant recours à l'aide alimentaire régulière.
      • Les aides publiques sont jugées insuffisantes et la réforme des bourses "demeure au milieu du gué" (Présidence de la commission).
      • La précarité touche particulièrement les étudiants non boursiers (75% des bénéficiaires des épiceries sociales de la FAGE) et les étudiants internationaux.
      • Réforme des Bourses et Aide Financière :
      • Insuffisance de la réforme des bourses de 2023. Le système "reste marqué par des effets de seuil et par un manque de lisibilité" (Présidence de la commission).
      • La FAGE réclame un "budget à la hauteur pour pouvoir répondre réellement aux besoins des étudiants et étudiantes".
      • La FAGE, l'UNEF et l'Union étudiante plaident pour une réforme systémique basée sur une allocation pour tous les étudiants, dé-familialisée. L'UNEF demande une "allocation d'autonomie à la hauteur du seuil de pauvreté pour toutes et tous".
      • La FAGE précise qu'une allocation doit être "territorialisée aux besoins des étudiants et étudiantes" en raison des différences de coût de la vie.
      • L'UNI s'oppose à un "revenu étudiant" universel sans condition, prônant une réforme du système de bourses existant pour mieux intégrer les classes moyennes inférieures et une territorialisation des aides.
      • Crise du Logement Étudiant :
      • Constat d'une "pénurie de logement" (Présidence de la commission), avec "plus de 30 000 logements [qui] manquent à l'appel par rapport aux objectifs fixés par le Président de la République en 2017".
      • L'Union étudiante estime à 100 000 le nombre de jeunes sans logement cette rentrée et indique qu'"un étudiant sur deux est mal logé".
      • Hausse des loyers : plus de 187 € par an dans le privé par rapport à 2017 (Union étudiante).
      • Solutions proposées :
      • Encadrement des loyers (FAGE, UNEF).
      • Construction massive de logements CROUS (FAGE, Union étudiante - plan d'urgence d'au moins 150 000 logements plus un plan pluriannuel).
      • Rénovation des logements CROUS (Union étudiante).
      • Réquisition de logements vacants (Union étudiante).
      • Baisse des loyers (Union étudiante).
      • L'UNI propose un partenariat public-privé pour "floquer des résidences privées avec le logo CROUS" et éviter d'attendre les constructions.
      • Restauration Universitaire et Accès à l'Alimentation :
      • Le repas à 1 € est considéré comme une réponse efficace à la crise sanitaire mais "ne permet pas de garantir à tous une alimentation saine et à prix bas puisque seule une partie des étudiants peut aujourd'hui en bénéficier" (Présidence de la commission).
      • La FAGE et l'UNEF réinsistent sur l'urgence de mettre en place le "repas à 1 € pour toutes et tous". L'UNEF souligne que seulement 26% des étudiants en bénéficient actuellement.
      • L'Union étudiante indique que le coût pour se nourrir au CROUS a augmenté de plus de 500 €.
      • Problème de sous-financement des CROUS affectant la soutenabilité des mesures d'aide (FAGE).
      • Frais d'Inscription et CVEC :
      • L'augmentation de la CVEC "pèse aussi sur le budget des étudiants sans constituer vraiment une réponse pérenne à la fragilité de la situation financière des établissements publics d'enseignement supérieur" (Présidence de la commission).
      • La FAGE et l'Union étudiante dénoncent cette augmentation. L'Union étudiante qualifie la CVEC de "taxe étudiante injuste voulue par Emmanuel Macron qui a dépassé maintenant la barre des 100 €".
      • L'UNI et l'Union étudiante réclament la suppression de la CVEC en raison de son opacité et de son utilisation jugée "burlesque" ou "injustifiée" pour certaines dépenses.
      • La FAGE considère l'augmentation des frais d'inscription comme intolérable au vu de la précarité étudiante. L'UNEF souligne que les frais ont augmenté depuis 2019 (2,93%).
      • Les frais d'inscription pour les étudiants étrangers hors UE ont été multipliés par 16 en 2019 et ont encore augmenté cette année, atteignant 2850 € par an (UNEF, Union étudiante). Ces étudiants sont jugés "ultra précarisé[s]" (UNEF) et les "premières victimes de la précarité" (FAGE). Ces frais sont qualifiés de "xénophobe" (Union étudiante).
      • Sous-financement et État de l'Université Publique :
      • Les universités sont "victimes de la politique d'économie budgétaire du gouvernement puisque [...] le budget de l'enseignement supérieur serait à la baisse de 500 millions d'euros" (Présidence de la commission). L'UNEF parle d'un désinvestissement de l'État et demande un "plan d'investissement immédiat de 1,5 milliards d'euros par an".
      • "Sous-financement chronique" des universités (FAGE). Le nombre d'universités en déficit est passé de 5 en 2002 à 30 en 2023, et "ce sera bientôt 60 cette année" (FAGE). L'Union étudiante confirme 60 universités sur 75 en déficit.
      • Conséquences du sous-financement : impact sur les conditions d'études et de vie, état du bâti "parfois catastrophique", baisse du nombre d'enseignements et du taux d'encadrement (FAGE).
      • Critique des modalités de financement qui "mettraient fin à la gratuité de l'université" (Présidence de la commission).
      • L'Union étudiante alerte sur l'"acte 2 de l'autonomie des universités" en préparation, craignant une "augmentation généralisée des frais d'inscription" et une "casse de nos droits". L'UNI critique la "mauvaise gestion des données publiques" par les présidences suite à l'autonomie.
      • Baisse des capacités d'accueil en licence et master "faute de moyens" (Union étudiante).
      • Accès aux Études et Sélection (Parcoursup, Mon Master) :
      • Le secteur est "marqué par la montée en puissance des formations privées à but lucratif" (Présidence de la commission), qui bénéficient d'un "important soutien public en particulier par l'intermédiaire du financement pour l'apprentissage". Ces formations ne sont "guerre régulée[s]".
      • Les formations privées se présentent comme un "recours pour les étudiants sans affectation", dont le nombre est "plus de 85 000 cette année" (Présidence de la commission). L'UNEF indique 80 000 jeunes sans fac et 34 000 sans master. L'Union étudiante chiffre à "au moins 1 million d'étudiants et étudiantes qui n'ont pu réaliser leurs études dans la filière de leur choix" depuis 2017.
      • Sélection croissante : Parcoursup "organise très clairement la sélection accrue à l'entrée du master mais aussi à l'entrée de l'université" (UNEF). La FAGE et l'UNEF soulignent que la sélection existait avant les plateformes en raison du manque de places et que la solution est l'investissement et l'ouverture de places.
      • L'Union étudiante et l'UNEF demandent l'abrogation de Parcoursup et Mon Master.
      • L'UNI pointe un "énorme problème d'insertion professionnelle des étudiants", prônant l'abaissement du seuil de la prime d'activité pour les étudiants salariés et le développement de banques de stages et forums métiers.
      • Libertés Académiques et Violences sur les Campus :
      • L'UNEF dénonce une "répression jamais enregistrée" contre les étudiants mobilisés (loi immigration, conflit israélo-palestinien). Exemples : entrée des forces de l'ordre, fermeture d'universités, refus d'inscription de représentants syndicaux, destitution d'une élue. L'UNEF demande des "garanties des libertés inhérentes à ce statut".
      • L'Union étudiante dénonce la "montée en puissance des formations privées à but lucratif" et la précarisation de l'université publique. Elle "dénombr[e] de plus en plus de violence et de provocation de l'extrême droite sur [ses] lieux d'étude". Exemples : militant tabassé à Assas, tags nazis, croix celtiques. Elle qualifie cela de "vrai danger".
      • L'UNI dénonce une "prolifération de la censure et des menaces de l'extrême gauche" contre les étudiants engagés à droite. Exemples : tentatives de faire taire l'UNI, menaces, agressions.
      • L'UNI alerte également sur une "montée drastique de l'islamisme au sein de nos lieux d'études" (prolifération du voile, action des EMF) et critique l'"islamo-gauchisme" de certaines organisations étudiantes.
      • Des questions des députés ont soulevé les violences antisémites (liées par certains à l'extrême gauche) et les actes visant les affiches en hommage à Philippine.
      • Autres Sujets Abordés :
      • Santé Mentale : La FAGE et l'Union étudiante partagent le constat d'une santé mentale dégradée chez les étudiants, liée à la précarité. Le dispositif Santé Psy Étudiant est jugé nécessaire mais avec un taux de recours faible (2% selon la FAGE). Augmentation du chèque PSI et prévention sont demandés. Le manque de psychologues dans les universités est souligné (1 pour 16 000 étudiants selon l'Union étudiante, loin de la recommandation de 1 pour 1500).
      • Activité Physique et Sportive : Baisse de la pratique entre le lycée et l'enseignement supérieur. La FAGE demande la généralisation du Pass'sport à tous les étudiants et une meilleure intégration des services universitaires des activités physiques et sportives dans les territoires.
      • Doctorants et Vacataires : Situation alarmante de précarité. L'UNEF et l'Union étudiante demandent la titularisation des vacataires et l'augmentation du financement des thèses.
      • SNU (Service National Universel) : La FAGE et l'UNEF s'y opposent en raison du manque de clarté des objectifs, de l'absence d'émancipation réelle, et du coût potentiel qui pourrait être alloué à la lutte contre la précarité. L'Union étudiante y voit une "mise au pas de la jeunesse".

      Conclusion Générale (du point de vue des syndicats majoritaires) :

      • La rentrée universitaire 2024 est marquée par une aggravation sans précédent de la précarité étudiante, un sous-investissement de l'État dans l'enseignement supérieur public, et des problèmes persistants d'accès aux études et au logement. Les mesures actuelles sont jugées insuffisantes. L'urgence est à une réforme profonde des aides sociales étudiantes (allocation d'autonomie), un investissement massif dans l'université publique, la construction de logements abordables et la suppression des barrières financières et sélectives à l'accès aux études. Les tensions sur les campus et les atteintes aux libertés académiques sont également une préoccupation majeure.

      Recommandations Clés des Syndicats (selon les interventions de la FAGE, UNEF, Union étudiante) :

      • Mise en place d'une allocation d'autonomie pour tous les étudiants, ou à défaut une réforme profonde des bourses basée sur une approche dé-familialisée et territorialisée.
      • Mise en place immédiate du repas à 1 € pour tous les étudiants.
      • Plan massif de construction de logements CROUS, encadrement et baisse des loyers.
      • Investissement pluriannuel d'au moins 1,5 milliard d'euros par an dans l'enseignement supérieur public pour ouvrir des places et améliorer les conditions d'études.
      • Abrogation ou réforme profonde de Parcoursup et Mon Master, et fin de la sélection à l'entrée de l'université et en master.
      • Suppression de la CVEC et des frais d'inscription différenciés pour les étudiants étrangers.
      • Renforcement des dispositifs de santé mentale et de lutte contre les VSS dans les universités.
      • Protection des libertés académiques et condamnation ferme de toutes les formes de violence sur les campus.
      • (Note : Les propos de l'UNI sur la précarité, l'islamisme et l'extrême gauche diffèrent significativement des autres syndicats et n'ont pas été inclus dans ces recommandations clés partagées, mais sont détaillés dans les points clés ci-dessus.)
    1. Sur la base des sources fournies, les thèmes de la jeunesse et de l'éducation ne sont pas le sujet principal de la discussion. L'audition se concentre principalement sur la situation financière des collectivités territoriales, leur relation avec l'État, et les débats entourant leur rôle dans le déficit public national et leur autonomie financière.

      Cependant, quelques points liés à ces domaines sont mentionnés :

      • La restauration scolaire est citée comme un chapitre de dépenses locales ayant subi une forte augmentation (entre 15 et 20%) due à l'inflation.
      • La petite enfance est mentionnée comme une dépense sociale impactant notamment les départements et aussi comme un service de proximité que les maires cherchent à développer en créant des places et des postes, même si cela augmente la masse salariale locale.
      • La question de savoir si les réductions de dépenses locales demandées par l'État impliqueraient de cesser la construction et la rénovation des écoles, lycées, collèges pour nos enfants est soulevée comme exemple de services publics de proximité potentiellement affectés.
      • Le sport et la culture sont cités parmi les secteurs où les collectivités assurent un soutien.

      Ces mentions apparaissent comme des exemples concrets de services et dépenses assurés par les collectivités territoriales, utilisés pour illustrer les contraintes financières auxquelles elles font face ou les types d'investissements qu'elles réalisent, plutôt qu'une discussion approfondie sur les politiques de jeunesse ou d'éducation elles-mêmes.

    2. synthèse des thèmes principaux et des idées importantes abordées lors de l'audition du président du Comité des finances locales (CFL) :

      Contexte et rôle du CFL :

      • L'audition intervient dans la perspective du dépôt du Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2025, suite aux affirmations de ministres (démissionnaires et nouveaux) sur la responsabilité des collectivités territoriales dans le creusement du déficit public.
      • Le CFL, composé d'élus représentant toutes les strates de collectivités et sensibilités politiques, a pour mission de fournir des analyses objectives sur les finances locales au gouvernement et au Parlement.
      • Le président du CFL présente le rapport 2024 sur les finances locales, élaboré en collaboration avec les services de l'État, et dont les chiffres sont considérés comme officiels.

      Remise en question de l'affirmation sur le rôle des collectivités dans le déficit :

      • Comparaison européenne : Les dépenses des administrations publiques locales (APUL) en France représentent 11,3 % du PIB, contre 17 % en moyenne européenne. La dette des APUL est de 9 % du PIB en France, contre 11,5 % en Europe. Le taux de prélèvement obligatoire des APUL est en baisse.
      • Notion de "besoin de financement" vs "déficit" : Le président du CFL insiste sur le fait que les collectivités territoriales ne peuvent pas avoir de déficit au sens strict, car leurs budgets sont votés à l'équilibre. Ce qui est présenté comme un déficit est en réalité un "besoin de financement" qui est intégré au budget suivant.
      • Comparaison avec le déficit de l'État : Le besoin de financement des collectivités territoriales en 2023 était de 4 milliards d'euros, jugé "modeste" comparé au déficit de l'État (près de 154 milliards). La dette des collectivités représente 208 milliards sur une dette publique totale d'environ 3200 milliards.
      • Le "dérapage" de 16 milliards : Ce chiffre, avancé par d'anciens ministres, est fortement contesté par le président du CFL et le rapporteur général de la commission des finances. Ils estiment que ce chiffre est basé sur des hypothèses "complètement irréalistes" de la loi de programmation sur les finances publiques concernant l'évolution des dépenses des collectivités. Le besoin de financement des collectivités serait de l'ordre de 0,4 points de PIB, soit un écart de 0,2 points par rapport aux prévisions initiales, bien loin des 1,1 points de dérapage des finances publiques globales.

      Évolution des dépenses et recettes des collectivités :

      • Augmentation de la masse salariale : L'évolution de la masse salariale (4,8 % en 2023) est principalement due à des décisions de l'État (revalorisation du point d'indice, réforme des catégories C, prime inflation, etc.). Le CFL estime que 90 % de cette évolution est portée par l'État.
      • Achats de biens et services : L'augmentation (12,7 %) est due aux effets de l'inflation, notamment sur les contrats de longue durée (énergie, restauration scolaire).
      • Inflation des normes : Les normes imposées par l'État ont représenté des charges supplémentaires importantes pour les collectivités (2,5 milliards en 2022, 1,6 milliard en 2023).
      • Charges financières : L'évolution des taux d'intérêt a également un impact sur les collectivités (880 millions en 2023).
      • Baisse des concours financiers de l'État : Les concours financiers de l'État aux collectivités ont diminué de 3,9 milliards d'euros en 2024, en raison notamment de la faible évolution de la DGF et du recul d'autres dotations.
      • Recettes fiscales en baisse : L'évolution de la TVA est moins dynamique que prévu (1,3 % au lieu de 4,5 % estimé). Les droits de mutation sont en effondrement (-22 % en 2023, -19,7 % estimé en 2024), impactant fortement les départements.

      Conséquences sur l'autofinancement et l'investissement :

      • Pour la première fois en 2024, l'ensemble des collectivités territoriales verront leur autofinancement brut reculer.
      • La trésorerie des collectivités est diverse : très élevée pour les petites communes rurales (pour financer leurs investissements uniques sur la durée d'un mandat), mais beaucoup plus faible pour les grandes villes (19 jours en moyenne pour celles de plus de 100 000 habitants).
      • Le président du CFL estime que l'investissement des collectivités est un "levier du développement" du pays, représentant près de 70 % de l'investissement public civil. Une baisse de cet investissement, notamment via la réduction du Fond Vert, aurait des conséquences néfastes pour l'économie et la transition écologique.

      Autonomie fiscale et responsabilité des élus locaux :

      • La question de l'autonomie fiscale est centrale. Elle est jugée réduite voire quasiment inexistante dans la réalité.
      • Le président du CFL soutient l'idée de rétablir un lien fiscal direct entre les citoyens et les collectivités locales. Il propose la création d'une "contribution territoriale universelle", même "symbolique", pour renforcer ce lien démocratique.
      • La suppression ou la baisse d'impôts locaux (taxe d'habitation, CVAE) remplacés par de la TVA est considérée comme risquée en cas de ralentissement économique.
      • La renationalisation des impôts est vue comme un handicap pour les collectivités.

      Relations État-Collectivités :

      • Le président du CFL déplore une relation où les collectivités sont souvent considérées comme des "sous-traitants" de l'État et des "variables d'ajustement budgétaire".
      • Il appelle à une nouvelle étape de "vraie décentralisation" qui recentrerait l'État sur ses fonctions régaliennes et donnerait plus d'agilité et de moyens aux collectivités.
      • Les leçons données par l'État aux collectivités sont jugées parfois injustifiées, compte tenu de la meilleure gestion budgétaire des collectivités sur les 30 dernières années.
      • La contractualisation est souhaitée, mais à condition qu'elle soit "négociée" et non fixée unilatéralement par l'État.
      • Le président du CFL déplore le manque de transparence de Bercy sur les chiffres et les méthodes de calcul, rendant le dialogue difficile.

      Autres points abordés :

      • Mille-feuille territorial : Le président du CFL défend l'existence de trois niveaux de collectivités en France, comparable à d'autres pays européens, et souligne l'importance des communes et de leurs élus bénévoles.
      • Réduction des dépenses et effectifs : La proposition de la Cour des comptes de supprimer 100 000 emplois dans la fonction publique territoriale est jugée "grotesque" et incompatible avec le maintien des services publics de proximité.
      • Situation des départements : La baisse des droits de mutation et l'augmentation des dépenses sociales fragilisent particulièrement les départements. L'idée d'une renationalisation de certaines dépenses de solidarité est une piste de réflexion.
      • Fond Vert : Sa possible diminution est vivement critiquée, car elle irait à l'encontre des investissements nécessaires pour la transition écologique.
      • Compensation de la CVAE : La proposition est faite que la moitié de la CVAE encore perçue par l'État soit redonnée aux collectivités territoriales.
      • Simplification des dotations : La fusion de certaines dotations (DCE et DTR) est suggérée pour une meilleure gestion au niveau départemental.
      • Dégradation du service public local : Le président du CFL observe une dégradation des services des finances publiques locaux suite aux réformes.
      • Coefficient correcteur : Sa suppression est jugée nécessaire pour une meilleure justice fiscale.
      • Certification des comptes : L'obligation de certification est jugée pertinente si elle prend en compte la comptabilité publique et le bilan global des collectivités.
      • Loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette) : La loi actuelle est jugée devoir être entièrement refondue.

      Citations clés :

      • "il n'y a pas de déficit il y a des besoins de financement"
      • "ce ne soit les collectivités territorial qui soient les principaux porteurs des problèmes de la nation"
      • "sur l'évolution de la masse salariale 90 % sont portés par les décisions de l'État"
      • "la baisse des concours financiers de l'État en 2024 a été de 3,9 milliards"
      • "les collectivités territoriales... sont en réalité un levier du développement de notre pays"
      • "il en a marre que ceux qui ont géré l'état viennent ensemble et toujours expliquer aux collectivités territoriales qu'elles ne sont pas bonnes"
      • "nous n'avons pas d'autonomie fiscale parce que l'impôt n'est plus territorialisé"
      • "la position de l'Association des maires de France c'est la création d'une contribution territoriale universelle"
      • "les collectivités ne sont pas des agrégats comptables mais des services publics de proximité"
      • "il ne peut pas y avoir de réduction des dépenses sans réduction du service public de proximité"
      • "nous ne ferons pas plus avec moins de moyens"
      • "si l'on veut donner le sentiment que les collectivités territoriales sont une source d'impuissance il suffit de leur donner des responsabilité sans les moyens"
      • "depuis bien longtemps bien trop longtemps on considère les collectivités territoriales comme des sous-traitants de l'État"
      • "le temps de la confiance" (cité par Éric Woerth)
      • "il faut revoir la gouvernance de des finances locales" (Éric Woerth)
      • "un contrat qui ne soit pas léonin"
      • "il y a une dégradation importante du service public local" (sur le réseau des finances publiques)
      • "notre système fiscal local ne répond plus à ce qui devrait être la justice fiscale et la justice des territoires"
      • "nous sommes dans j'allais dire un procès en sorcellerie à l'égard des collectivités territoriales"

      En résumé, l'audition a été l'occasion pour le président du CFL de réfuter l'idée selon laquelle les collectivités territoriales seraient responsables du déficit public, de souligner l'impact des décisions de l'État sur leurs dépenses et recettes, et d'appeler à une refondation des relations État-collectivités basée sur une réelle autonomie fiscale et une confiance réciproque.

    1. NOTE DE SYNTHÈSE POUR L'AUDITION DES RESPONSABLES DU CONSEIL D’ORIENTATION DES POLITIQUES DE JEUNESSE (COG)

      Date : [Date de l'audition - non spécifiée dans la source, utiliser la date d'aujourd'hui si nécessaire] Objet : Présentation des travaux, priorités et recommandations du COG en matière de politiques de jeunesse, d'insertion et d'éducation populaire.

      Introduction

      Cette note de synthèse présente les points clés soulevés lors de l'audition des responsables du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COG).

      Le COG, commission administrative indépendante consultative placée auprès du Premier ministre, a pour mission de coordonner et évaluer les politiques publiques relatives à la jeunesse, à l'insertion des jeunes et à l'éducation populaire.

      Créé en 2016 et renouvelé en 2021, il vise à être un lieu de dialogue essentiel face à un sentiment de non-écoute exprimé par une partie significative de la jeunesse (notamment manifesté par un taux d'abstention élevé chez les 18-24 ans).

      1. Mission et Fonctionnement du COG

      • Le COG est composé de 108 membres bénévoles, répartis en huit collèges représentatifs de la diversité des acteurs des politiques de jeunesse (État, collectivités, jeunes et leurs organisations, associations, acteurs de l'insertion, partenaires sociaux).
      • Ses travaux s'organisent en deux commissions : Insertion des Jeunes et Éducation Populaire.
      • Le COG travaille sur des approches thématiques ou par dispositif (Contrat d'engagement jeune, accès au logement, réforme de l'assurance chômage, Service Civique, SNU, etc.).
      • Les travaux du COG visent à formuler des recommandations pour améliorer les politiques en faveur des jeunes, même si ses recommandations ne sont pas toujours suivies par les responsables politiques, comme l'a souligné l'intervenant initial.

      2. Enjeu Prioritaire du COG : Pérennisation et Moyens

      • L'enjeu majeur pour le COG est son inscription dans la durée, nécessitant :
      • Une inscription dans la loi.
      • La pérennisation de ses moyens, actuellement limités (deux ETP au Secrétariat Général, budget de fonctionnement rattaché aux crédits "Jeunesse et Vie Associative").

      3. Regard Général sur les Politiques de Jeunesse Récentes

      • Constat d'une "politique de dispositifs" : Les politiques en faveur des jeunes sont souvent abordées via une succession de dispositifs variés (SNU, CEJ, obligation de formation, vacances apprenantes, Un jeune une solution, etc.), qui peuvent se cumuler.
      • Manque de coordination interministérielle : C'est un point "prégnant" et regrettable. Le Comité Interministériel à la Jeunesse (CIJ) n'a pas été réuni depuis 2015, malgré les appels récurrents du COG et d'autres organisations. La coordination interministérielle est jugée "un prérequis essentiel pour avoir des politiques de jeunesse davantage intégrées".
      • Déficit de concertation avec les collectivités territoriales et acteurs de terrain : Malgré la loi Égalité Citoyenneté de 2017 prévoyant un "chef de file" régional pour organiser l'action commune des collectivités en matière de jeunesse, sa mise en place est "assez inégale" et ne remporte pas un "franc succès". Le COG note un déficit de concertation entre l'État et les collectivités, mais aussi entre les différents niveaux de collectivités et les acteurs associatifs/organisations de jeunesse.
      • Les jeunes "pas systématiquement, voire quasiment très rarement associés" aux politiques qui les concernent : Ceci contredit l'esprit de l'article 54 de la loi Égalité Citoyenneté qui prévoyait un "processus de dialogue structuré entre les jeunes, les représentants de la société civile et les pouvoirs publics" pour l'élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation des politiques de jeunesse. Le "dialogue structuré" est une méthode essentielle visant à améliorer les politiques publiques en incitant le dialogue entre les jeunes citoyens, la société civile et les pouvoirs publics.
      • Travaux post-COVID : En réaction à la crise sanitaire, le COG a produit un rapport intitulé "Les grands défis des années à venir pour les jeunesses", formulant plus de 181 recommandations dans huit domaines prioritaires (culture, loisir, emploi, engagement, participation, éducation, logement, mobilité géographique, santé). Ce rapport témoigne d'un effort global d'analyse et de propositions.

      4. Focus sur l'Éducation Populaire

      • Fragilité économique du secteur : Le COG met en exergue la "fragilité économique du secteur de l'éducation populaire", à qui l'on demande un "investissement très fort" tout en créant des "logiques concurrentielles" (mentionnées à propos du Service Civique ou du SNU).
      • Rapports clés :"Comment mieux coopérer l’éducation populaire et l’école pour former des jeunes citoyens actifs" (2020) : Ce rapport souligne que la formation citoyenne ne peut reposer uniquement sur l'éducation formelle ou l'éducation populaire, mais nécessite une "marge de progression pour construire une formation qui associe ces deux champs". Il préconise de "penser la formation citoyenne de manière plus globale en valorisant les apports de l'éducation populaire".
      • "Relancer et généraliser les projets éducatifs territoriaux" : Ce rapport appuie l'idée que les Projets Éducatifs Territoriaux (PEDT) sont un outil pertinent pour une "politique éducative transversale" impliquant tous les acteurs (écoles, associations, élus, parents).
      • Facteurs de fragilisation :Généralisation des marchés publics : Entraîne une "mise en concurrence entre des associations elles-mêmes", une potentielle "perte de qualité des actions" due à la primauté du critère financier, et une "perte de sens"/fragilisation du secteur associatif local à long terme.
      • Recours croissant aux appels à projet : Bien que soutenant l'innovation, ils sont "rarement accompagnés d'un travail évaluatif scientifique et robuste" et interviennent souvent avec une "baisse du soutien au fonctionnement des associations par des subventions pluriannuelles", conduisant à des "moyens RH en diminution" alors que les attentes envers le secteur associatif augmentent.
      • Leviers pour relancer l'éducation populaire et sa mission émancipatrice :Reconnaître et valoriser la "juste place" et la "plus-value" de l'éducation populaire.
      • Développer la "continuité éducative" entre le champ scolaire et l'éducation populaire, avec un cadre juridique sécurisant pour les acteurs associatifs et une valorisation de l'engagement des jeunes.
      • Permettre l'expression de "différentes pédagogies" et mobiliser les acteurs pour créer une "communauté éducative".
      • Développer les "pédagogies actives" et les "méthodes participatives".
      • Construire l'éducation à la citoyenneté en se basant sur les "réalités et les ressources du territoire".
      • Développer la "capacité d'agir et de s'engager des jeunes", en valorisant leurs compétences.
      • Question de la définition de l'éducation populaire : L'absence d'une définition claire est un frein ; une reconnaissance législative pourrait passer par une définition.
      • Crise des vocations d'animateurs :Le rapport "Quels animateurs pour nos jeunesses" (2024) identifie deux types d'animateurs (occasionnels/BAFA et professionnels/diplôme professionnel) et note l'utilisation abusive du BAFA comme seul diplôme pour des postes pérennes.
      • Préconisations :Bien différencier les rôles.
      • Lutter contre l'utilisation abusive du BAFA.
      • Mieux valoriser la "fonction éducative des animateurs" notamment par rapport à l'enseignement scolaire.
      • Revoir la rémunération des animateurs professionnels.
      • Lutter contre le travail partiel contraint.
      • Réfléchir au bien-fondé du Contrat d'Engagement Éducatif (CEE), "réglementation dérogatoire au droit du travail".

      5. Focus sur l'Insertion des Jeunes et l'Accès à l'Autonomie

      • Travaux sur la Garantie Jeune et le Contrat d'Engagement Jeune (CEJ) : Le COG note les avancées mais insiste sur les besoins des "jeunes les plus éloignés", un "public particulièrement fragile" à "sécuriser".
      • Recommandations pour le CEJ :Supprimer le délai de carence de 6 mois entre deux contrats.
      • Supprimer la limitation de durée (actuellement 12 à 18 mois) pour que l'accompagnement devienne un "véritable droit" permettant aux jeunes vulnérables d'accéder à l'autonomie.
      • Augmenter le montant de l'allocation (actuellement 552,29 €) jugé insuffisant pour "vivre décemment" (seuil de pauvreté à 1396 €). L'objectif est de "sortir du dispositif pour aller vers le droit inconditionnel" pour subvenir aux besoins fondamentaux (se nourrir, se loger, se vêtir, se soigner).
      • Principe de "droit universel" vs "cumul de dispositifs" : Le COG estime que le cumul de dispositifs n'est pas toujours pertinent et que l'ouverture de droits universels est un "avantage conséquent" pour les jeunes.
      • Revenu Minimum Garanti Inconditionnel : Le COG a formulé de manière "répétée" cette recommandation. Plusieurs scénarios ont été étudiés (Revenu Universel d'Autonomie pour les 18-25 ans, Revenu Universel d'Émancipation sur critères de ressources, Revenu Universel d'Insertion pour les 18-25 ans). L'objectif est d'inscrire le jeune comme un "citoyen à part entière et pas juste un citoyen en devenir".
      • Insertion des jeunes décrocheurs : Le COG a rendu un avis sur l'obligation de formation avec 35 recommandations, insistant sur l'articulation entre les différents acteurs et politiques, et sur la nécessité de surmonter les problèmes de repérage et la "course aux chiffres".
      • Jeunes sortant de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) : Ce public fragile (plus de 35000 majeurs concernés) rencontre des difficultés majeures d'accès aux études, au logement, aux soins. Le rapport "Laissez-nous rêver" (48 propositions concrètes) vise à améliorer leur prise en charge effective suite à la loi de 2022.

      6. Engagement des Jeunes

      • Il n'y a pas de "crise de l'engagement", mais une "évolution des formes d'engagement" (pétitions, manifestations, associations, vote, etc.). Il y a un enjeu à "reconnaître la diversité de ces formes d'engagement" et à le "valoriser".
      • Service National Universel (SNU) : Le COG a émis cinq avis sur ce dispositif. Si les objectifs initiaux (transmettre les valeurs républicaines, société de l'engagement, cohésion nationale) sont partagés, les modalités de mise en œuvre suscitent des débats. Le COG a proposé des pistes d'amélioration dès 2017.
      • Points d'alerte soulevés par le COG : Pilotage, rôle des services de l'État, gouvernance, association des acteurs de terrain, articulation avec les autres outils d'engagement (risque de "logique concurrentielle" avec le Service Civique), relation avec le BAFA, moyens humains et financiers du déploiement (inquiétude sur les locaux, charge de travail), mixité sociale (sous-représentation des jeunes de filières professionnelles/alternance, sur-représentation des jeunes de parents issus de corps en uniforme).
      • Un dispositif dont la définition est floue : Le SNU est souvent défini par la négative ("ni la colo, ni l'école, ni militaire"), rendant sa perception difficile pour les jeunes interrogés ("trop militaire, pas assez militaire").
      • Recommandation du COG (dernier avis) : Proposé parmi d'autres scénarios, l'"exonération de SNU les jeunes déjà engagés" pour reconnaître la validité des autres formes d'engagement.
      • Reconnaissance de l'engagement : Pouvoir encourager la participation citoyenne et l'engagement des jeunes "quelle que soit sa forme", car cet engagement n'est "pas forcément valorisé et reconnu".

      7. Santé Mentale

      • La crise du COVID-19 a mis en exergue une "précarité qui était existante", notamment en matière de santé mentale. Les jeunes vont "aussi mal qu'il y a 10 ans", mais la prise de conscience et la mise en lumière du problème sont plus récentes.
      • La commission de l'insertion travaille actuellement sur la santé mentale des jeunes dans le parcours d'insertion sociale et professionnelle.
      • La précarité étudiante aggrave la détresse psychologique (mal-logement, saut de repas, recours aux distributions alimentaires).
      • La question de l'accès au suivi psychologique et psychiatrique est cruciale, notamment en pédopsychiatrie où les délais d'attente sont longs.
      • Les dispositifs comme MonPsy ou Fil Santé Jeunes existent mais leur efficacité face aux obstacles (coût, tabou, accès) doit être améliorée.

      8. Autres Thématiques Abordées

      • Précarité étudiante : Le coût de la rentrée, le logement, l'alimentation, la nécessité de travailler pour subvenir aux besoins (souvent au détriment des études) sont des points alarmants. Le COG a recommandé la mise en place d'un revenu minimum garanti inconditionnel pour permettre aux étudiants de se concentrer sur leurs études.
      • Sport : Le sport est un vecteur de valeurs et de construction pour les jeunes. La baisse du nombre de licenciés sportifs scolaires (USEP) est préoccupante. Le Pass'Sport est une aide, mais son montant (50€ pour un coût moyen de licence/équipement à 150€) et son périmètre (inclure les associations sportives scolaires) sont à revoir. L'importance de la pratique physique et du bien-être au contact de la nature a également été soulignée, en complément des pratiques sportives plus compétitives.
      • Jeunes ruraux : Ils représentent un quart des 18-24 ans, sont attachés à leur territoire mais font plus d'études courtes et professionnelles, entrant plus tôt sur le marché du travail. Ils rencontrent des difficultés d'accès à la mobilité et aux services. Les inégalités hommes-femmes y sont plus marquées. La coordination des politiques publiques est plus compliquée et la confiance dans les institutions plus basse. La proposition de donner une compétence jeunesse aux intercommunalités est une piste de réflexion.
      • Enfants placés : Ce public particulièrement vulnérable (400 000 enfants concernés) est "plus que d'autres enfants Les enfants de la République". Ils sont sur-représentés parmi les décrocheurs, souffrent de problèmes de santé physique et mentale. Le COG a réalisé des travaux pour améliorer leur prise en charge, invitant à consulter son rapport "Laissez-nous rêver". Il est jugé "criminel" de généraliser le SNU (coût estimé à 5 milliards d'euros) alors que la protection de l'enfance (10 milliards d'euros) manque de moyens.
      • Transversalité des politiques jeunesse : Le constat d'un ministère de la Jeunesse affaibli, doublé d'autres portefeuilles et d'un ministre qui souhaite rester maire, interroge sur la capacité à mener une politique transversale réellement puissante. L'idée d'un "ministère de la Jeunesse" avec un secrétaire d'État à l'éducation nationale a été évoquée de manière provocatrice pour souligner l'importance de la transversalité.
      • Prévention et suivi des jeunes en difficulté : La prévention est clé face à la vulnérabilité. Renforcer les messages de prévention à l'école, améliorer le suivi psychologique et psychiatrique, mieux faire fonctionner les petites équipes en contact avec les jeunes repérés sont essentiels. L'effectivité des Conseils Locaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) est questionnée.
      • Initiatives territoriales innovantes : Le COG suit ces initiatives (exemple du certificat universitaire pour les chargés d'information jeunesse à Lille) et pourrait accompagner leur extension si elles sont jugées pertinentes.

      Conclusion

      L'audition a mis en évidence la richesse des travaux du COG et la pertinence de ses analyses face aux défis multiples auxquels la jeunesse française est confrontée. Les appels à une meilleure coordination interministérielle, à un dialogue structuré avec les jeunes et les acteurs de terrain, à une reconnaissance et un soutien renforcés de l'éducation populaire, à l'évolution du modèle du CEJ vers un droit inconditionnel, et à la mise en place d'un revenu minimum garanti inconditionnel sont autant de pistes majeures soulevées par le COG.

      La question de la pérennisation des moyens du COG apparaît comme un préalable essentiel pour lui permettre de poursuivre et d'amplifier ses missions d'expertise et d'évaluation au service des politiques de jeunesse.

    1. Briefing sur l'impact psychologique des réseaux sociaux sur les jeunes

      Ce briefing examine les points de vue exprimés par

      • un chercheur en développement cognitif et socio-émotionnel (M. Borst),
      • une pédiatre clinicienne (Mme Dieu-Osika) et
      • un psychologue et spécialiste des écrans (M. Tisseron)

      concernant l'impact des réseaux sociaux, et notamment de TikTok, sur les jeunes.

      Les discussions mettent en lumière la complexité du sujet, les défis méthodologiques pour établir des liens de causalité clairs et la nécessité d'une approche multifacette incluant la responsabilité des plateformes, l'éducation et le soutien parental.

      Thèmes principaux et idées importantes :

      Le déficit de données scientifiques probantes sur les liens de causalité :

      M. Borst souligne un manque de données scientifiques solides permettant d'établir des liens de cause à effet directs entre l'exposition aux réseaux sociaux et les impacts sur le développement cognitif et socio-émotionnel, en particulier chez les adolescents.

      "On a un déficit de données scientifiques probantes sur la question de de l'effet des réseaux sociaux sur le développement cognitif et socio-émotionnel de l'adolescent (...) la qualité des études est faible (...) on a peu d'études longitudinales qui sont les études qui nous permettent d'établir potentiellement des liens de cause à effet".

      Les études existantes montrent souvent des associations plutôt que des causalités, ce qui rend l'interprétation complexe.

      Il n'existe pas d'études spécifiques sur TikTok à l'heure actuelle, rendant difficile la distinction de ses effets par rapport à d'autres plateformes.

      L'hétérogénéité de la population adolescente et les vulnérabilités spécifiques :

      L'adolescence est une période de grande variabilité individuelle, marquée par des différences de genre significatives dans le développement cérébral, créant des facteurs de vulnérabilité distincts.

      "La population adolescente a une particularité c'est que c'est une population extrêmement hétérogène (...)

      L'hétérogénéité la variabilité entre les individus est sans doute l'une des plus fortes qu'on observe par rapport à toute autre période de la vie. On a notamment des différences de genre qui sont extrêmement marquées".

      Les études montrent que les effets des réseaux sociaux en population générale sont faibles, mais il existe des interactions complexes en fonction de l'âge, du genre et des vulnérabilités préexistantes.

      Par exemple, une étude de 2024 suggère une augmentation des symptômes dépressifs chez les filles mais pas chez les garçons en lien avec le développement de certains réseaux cérébraux.

      L'adolescent est considéré comme vulnérable "par nature" du fait de cette période de développement, avec ou sans facteurs familiaux complexes.

      L'impact indirect via le sommeil :

      Il y a un consensus clair sur l'impact négatif de l'exposition aux écrans (pas uniquement les réseaux sociaux) sur la qualité du sommeil chez les adolescents, qui connaissent déjà un déficit de sommeil important.

      "Le sommeil joue sur la santé physique et sur la santé mentale et que l'exposition aux écran pas spécifiquement les réseaux sociaux mais aux écrans va altérer la qualité du sommeil adolescent on va avoir des impacts potentiels sur la santé mentale".

      Cet impact sur le sommeil a des conséquences potentielles sur la santé mentale et physique, bien que le lien soit indirect.

      La terminologie : addiction, dépendance ou usage problématique ?

      La question de savoir si l'utilisation des réseaux sociaux constitue une "addiction" est débattue. M. Tisseron et M. Porst sont réticents à utiliser ce terme tel que défini par l'OMS pour le jeu vidéo (nécessitant une mono-activité exclusive, désocialisation complète, etc.), compte tenu de la diversité des usages des réseaux sociaux.

      M. Borst souligne que les addictologues eux-mêmes ne qualifient pas encore l'utilisation des réseaux sociaux d'addiction au sens strict.

      Mme Josica parle d'"usage problématique", d'"usage excessif" et note que certains addictologues utilisent le terme "addiction", mentionnant les critères d'usage (besoin d'y être, augmentation du temps en cas de mal-être, source de conflits, absentéisme).

      Il est suggéré que le débat sur la définition ne doit pas éclipser la discussion sur les problèmes concrets liés à l'usage excessif.

      La crise de la santé mentale des jeunes :

      Tous les intervenants reconnaissent une dégradation importante de la santé mentale des enfants et adolescents.

      Mme Dieu-Osika présente des chiffres alarmants montrant une aggravation continue, avec une augmentation des gestes suicidaires.

      M. Borst insiste sur l'urgence d'un "grand plan pour la santé mentale des adolescents en France", notant qu'une proportion importante présente des symptômes dépressifs.

      Bien que les réseaux sociaux puissent amplifier les vulnérabilités, il est crucial de ne pas attribuer tout le mal-être des jeunes uniquement à leur utilisation (M. Tisseron mentionne l'éco-anxiété, M. Borst la crise de la COVID).

      Le rôle des plateformes et de leurs mécanismes :

      Les plateformes sont conçues pour être "addictives par nature" (Mme Dieu-Osika), utilisant des mécanismes de "captologie" et d'"économie de l'attention" (M. Tisseron) pour retenir les utilisateurs.

      M. Borst estime que la "première responsabilité c'est les plateforme", dénonçant leur manque de coopération et le fait qu'elles ne fassent pas respecter les âges minimum déclaratifs.

      Des mécanismes comme la comparaison sociale ("toi tu vis une super vie sur le réseau et moi ma vie elle est compliquée"), la survalorisation de l'apparence physique, les retours quantifiables (likes) et la permanence du contenu contribuent aux effets négatifs observés.

      Des études (comme celle de Common Sense Media citée par Mme Dieu-Osika) montrent des temps d'écran mesurés, des notifications excessives (parfois plus de 500 par jour pour 20% des jeunes), y compris la nuit.

      Les effets négatifs spécifiques mis en évidence par les études et l'observation clinique :

      Bien que les effets statistiques en population générale puissent être modestes, de nombreuses études longitudinales et transversales, ainsi que l'observation clinique, mettent en évidence des liens avec :

      La dépression, l'anxiété et une faible estime de soi. Les idées et risques suicidaires (le rapport d'Amnesty International sur TikTok est cité).

      Les troubles du comportement alimentaire (anorexie mentale en particulier), amplifiés par des "challenges" et des contenus pro-ana.

      Mme Dieu-Osika insiste sur l'augmentation "absolument prodigieuse" de l'anorexie mentale, lien que M. Borst semble relativiser en citant d'autres études qui ne montrent pas d'augmentation de la prévalence globale depuis l'émergence des réseaux sociaux, tout en reconnaissant qu'ils peuvent amplifier le problème pour certains individus vulnérables.

      Une image corporelle négative, notamment chez les jeunes filles (une étude interne d'Instagram fuitée montrant une dégradation de la perception de leur corps chez plus d'un tiers des utilisatrices adolescentes est mentionnée par M. Vogeta).

      La sédentarité, l'obésité et des problèmes de santé physique (hypertension, diabète, vision dégradée, diminution des performances physiques).

      Le cyberharcèlement.

      Le "FOMO" (Fear of Missing Out).

      Les défis méthodologiques et l'interprétation des études : M. Borst critique la tendance au "cherry picking" des études qui montrent des effets négatifs sans considérer l'ensemble de la littérature, y compris les études pré-enregistrées qui ne trouvent pas d'effets significatifs en population générale.

      Il souligne l'importance de considérer la "taille de l'effet" des résultats statistiques pour guider les politiques publiques.

      Il insiste sur la nécessité de la recherche sur le long terme (études longitudinales, cohortes), idéalement en France pour tenir compte du contexte social et culturel spécifique.

      La nécessité d'une approche globale et des solutions :

      Il y a un appel à une approche "holistique" (M. Borst) et à "faire feu de tout bois" (M. Borst) incluant :

      La responsabilisation des plateformes : Mettre en place des systèmes contraignants de vérification de l'âge.

      M. Borst et Mme Dieu-Osika sont d'accord sur ce point, bien que M. Borst note que l'application des lois existantes (sur la pornographie) est un défi.

      L'éducation : Éduquer les parents (M. Tisseron mentionne que la moitié des parents se sentent insuffisamment informés) et les enfants dès la maternelle sur le numérique et les risques potentiels.

      M. Borst insiste aussi sur l'éducation des jeunes à ce qu'est l'adolescence et ses particularités.

      Le soutien à la parentalité : Informer les parents sur le développement de l'enfant et de l'adolescent pour leur permettre de faire des choix éclairés.

      M. Tisseron propose que les smartphones soient vendus avec les réseaux sociaux bloqués jusqu'à 13 ans (ou plus, selon la décision parentale) pour obliger les parents à s'informer et à négocier avec leurs enfants.

      Il met en garde contre la "dérésponsabilisation des parents" par une intervention excessive de l'État.

      Le renforcement des facteurs de protection : Améliorer l'accès à la pédopsychiatrie, développer les activités extrascolaires et périscolaires, réouvrir des espaces physiques où les jeunes peuvent se rencontrer librement pour réduire leur dépendance aux écrans pour lutter contre l'ennui et l'isolement.

      M. Tisseron propose d'ouvrir les cours de récréation et les gymnases le weekend.

      La promotion d'alternatives : Promouvoir des réseaux sociaux éthiques (comme Mastodon) ou l'utilisation de téléphones "DUM Phone" sans accès à internet (Mme Dieu-Osika donne l'exemple d'écoles de son quartier).

      La régulation : Agir au niveau européen (et potentiellement mondial) pour réguler les plateformes (M. Borst) et limiter les risques (M. Vogeta cite l'exemple de la loi influenceurs comme point de départ).

      L'évaluation : Évaluer systématiquement l'impact réel des politiques publiques mises en place (M. Porst).

      Les fonctions des réseaux sociaux pour les jeunes :

      M. Tisseron souligne que les jeunes utilisent TikTok pour diverses raisons, pas seulement négatives : lutter contre l'ennui, se rassurer ("safe place"), s'amuser, décompresser et s'informer. Il est important de comprendre ces besoins avant d'envisager des interdictions.

      Points de divergence notables :

      Le degré de certitude scientifique concernant les liens de causalité directs entre l'usage des réseaux sociaux et les impacts négatifs sur la santé mentale.

      M. Borst adopte une posture plus réservée basée sur les données de recherche en population générale, tandis que Mme Dieu-Osika insiste sur la convergence des études récentes et l'observation clinique pour conclure à des effets négatifs clairs et importants, justifiant des mesures d'urgence.

      L'augmentation de la prévalence de certains troubles comme l'anorexie mentale : Mme Dieu-Osika affirme une augmentation "prodigieuse" en lien avec les réseaux sociaux, tandis que M. Borst cite des études qui ne montrent pas d'augmentation de la prévalence globale.

      En résumé, les sources consultées présentent un tableau nuancé mais globalement préoccupant de l'impact des réseaux sociaux sur les jeunes.

      Si l'établissement de liens de causalité directs à grande échelle reste un défi méthodologique, l'observation clinique et de nombreuses études récentes suggèrent des associations fortes et des mécanismes clairs par lesquels les plateformes peuvent amplifier les vulnérabilités préexistantes et contribuer à la dégradation de la santé mentale, du sommeil et de la santé physique.

      Les intervenants s'accordent sur la nécessité d'agir de manière globale, en incluant la responsabilisation des plateformes, une éducation précoce et continue, et un renforcement des facteurs de protection pour les jeunes, tout en tenant compte du rôle essentiel et de la responsabilité des parents.

    1. Briefing : Être Humain et Protéger la Nature : Une Contradiction ? Analyse des Fondements de l'Action Écologique et du Raisonnement Humain

      Source : Excerpts from "Être humain et protéger la nature : une contradiction ?" (Présentation orale)

      Date : [Date de la présentation - non précisée dans l'extrait, à insérer si disponible]

      Présentateur : [Nom du présentateur - non précisé dans l'extrait, à insérer si disponible]

      I. Thèmes Principaux :

      La Destruction comme Processus Naturel et Ancien : L'idée que la destruction n'est pas une caractéristique intrinsèquement humaine mais un processus fondamental et nécessaire à la vie depuis ses origines.

      La Spécificité Humaine : L'Empêchement de la Régénération : La contribution unique de l'humanité n'est pas la destruction en soi, mais l'empêchement de la régénération du milieu, rendu possible par l'extraction excessive de ressources.

      L'Écologie Pense "À l'Envers" : Une critique de l'approche écologique actuelle qui se concentre sur l'action en aval plutôt que sur les processus destructeurs en amont dont nous sommes issus.

      La Permanence de l'Objet et le Récit Collectif : L'importance de la capacité humaine à mentaliser des objets indépendamment de leur existence réelle, et comment cela a contribué au développement d'outils, de récits collectifs et potentiellement à une forme de déni.

      L'Autodomestication et la Coopération : L'hypothèse que l'humanité s'est progressivement autodomestiquée en favorisant la coopération, ce qui a eu des conséquences biologiques (réduction de la taille du cerveau) et sociales (interdépendance accrue).

      La Théorie Argumentative du Raisonnement : L'idée que le raisonnement humain n'a pas pour objectif principal de trouver des réponses objectives aux problèmes (comme l'écologie), mais de construire des arguments pour convaincre les autres ou rejeter leurs idées, expliquant ainsi l'échec collectif à résoudre la crise écologique et la polarisation des débats.

      II. Idées et Faits Clés :

      La Destruction Création : Le processus de destruction est indissociable de la création dans le vivant.

      Depuis 3,8 milliards d'années, pour que de nouvelles formes de vie apparaissent ou se développent, l'état précédent doit être détruit. "systématiquement à chaque fois que de l'énergie et des molécules sont transformé pour pour devenir quelque chose de vivant il y a destruction de l'état précédent"

      Cela se manifeste par la photosynthèse (les végétaux détruisent l'état du milieu minéral pour se construire) et l'alimentation (les organismes hétérotrophes mangent d'autres organismes vivants).

      "manger c'est détruire de la vie toujours"

      La Nouveauté Humaine n'est pas la Destruction, mais l'Empêchement de la Régénération : L'humanité, comme tout autre vivant, détruit pour exister. Cependant, sa capacité à extraire excessivement matière et énergie empêche le milieu de se régénérer.

      "Nous avons apporté l'empêchement de la régénération c'est cela que nous avons imposer au vivants"

      "la nouveauté n'est pas la destruction elle était déjà là c'est l'empêchement par capture excessive de matières diverses matière organique ou matière minérale c'est cette capture excessive qui empêche le vivant de se régénérer autour"

      Critique de l'Approche Écologique Actuelle : En se focalisant sur l'action en aval (nos comportements actuels), l'écologie néglige le fait fondamental que notre existence même découle de processus destructeurs en amont.

      "je pense que l'écologie pense à l'envers globalement en disant aujourd'hui nous avons un problème de destruction non nous avons un problème d'empêchement du renouvellement"

      "l'écologie a tendance à penser que ce qui doit être résolu est l'action... alors que notre problème à nous il est en amont c'est que juste le fait d'être aujourd'hui ici est issu d'un processus destructeur"

      Cette focalisation sur l'aval rend l'approche actuelle "très conservatrice" car elle n'aborde jamais le processus destructeur originel dont nous sommes issus.

      La Permanence de l'Objet et ses Conséquences : Cette capacité cognitive unique permet de penser les choses indépendamment de leur présence réelle.

      Essentielle pour le développement technique (combinaison de concepts abstraits pour créer des outils comme le marteau).

      Permet potentiellement un déni : après avoir détruit le réel, on peut imaginer que ce qui a été détruit "existe encore" mentalement (ex: troupeau de zébus chassé).

      Jean-Louis Le Quellec suggère que les peintures rupestres pourraient être liées à cette permanence de l'objet, rendant éternel dans l'imaginaire ce qui est source de vie mais peut disparaître.

      Permet la construction de récits collectifs et l'attribution de propriétés ou d'intentionnalités aux objets ou êtres non-humains (ex: mythe du message perverti et du lièvre).

      Le Mythe du Message Perverti : Un mythe ancien (datant potentiellement d'avant l'agriculture) présent dans de nombreuses cultures, où un messager (souvent un lièvre) corrompt un message de vie de la lune à l'humanité, condamnant celle-ci à la mort.

      Le présentateur suggère que ce mythe nécessite une permanence mentale du lièvre et décharge l'humanité de sa propre responsabilité en l'attribuant à l'animal.

      L'Autodomestication : La coopération humaine, favorisée par les récits et techniques communes, aurait conduit à une sélection culturelle contre l'agressivité et l'impulsivité, entraînant une réduction de la taille du cerveau humain et une spécialisation accrue.

      La gestion de la complexité collective est externalisée dans les mythes, l'organisation sociale, la technique, réduisant la charge cognitive individuelle.

      Cela a rendu les humains modernes "strictement interdépendants" et incapables de gérer la complexité des environnements naturels comme les chasseurs-cueilleurs.

      La Théorie Argumentative du Raisonnement (Ugo Mercier) : Le raisonnement humain est principalement activé dans les contextes de débat ou de rejet d'information, avec pour fonction première de trouver des arguments convaincants ou de justifier ses propres positions.

      "nous raisonnons principalement lorsque n lorsque nous devons chercher des arguments pour convaincre une autre personne"

      "La fonction du raisonnement n'est pas de nous aider à former de meilleures connaissances généralement mais d'évaluer des arguments afin de déterminer les prémisses qui seront convainquantes ou les conclusions qu'il faut accepter"

      Cette théorie explique pourquoi, malgré la conscience des risques écologiques, les actions ne changent pas fondamentalement : le raisonnement sert à défendre le statu quo (ex: maintenir la production de richesse) plutôt qu'à résoudre objectivement le problème.

      Elle éclaire la polarisation des débats : on évite de remettre en cause fondamentale notre adaptation en sélectionnant les conflits argumentatifs qui nous arrangent.

      Exemple de la Transition Énergétique : Le débat se focalise sur le faux dilemme nucléaire vs renouvelables, évitant la question fondamentale de savoir si une transition énergétique est réellement possible, car cette question est trop angoissante.

      III. Points de Discussion Clés Soulevés par le Public et Réponses :

      Nature de la Destruction Humaine vs Animale/Végétale : Une question suggère que la destruction humaine est différente (jouissive, répondant à un désir plutôt qu'à un besoin) et qu'elle devrait rester au cœur du discours écologique.

      Réponse du Présentateur : Le présentateur maintient que la destruction est fondamentale à l'existence.

      L'enjeu écologique clé n'est pas la destruction en soi (qui est en amont de notre existence), mais l'empêchement de la régénération causé par l'extraction excessive.

      La seule façon efficace de réduire notre impact est de "réduire notre demande en amont", notamment notre niveau de richesse.

      "La seule façon pour quelqu'un qui est riche de réduire son empreinte environnementale... c'est pas d'avoir une action écologique de main c'est pas ça c'est de réduire sa demande en richesse"

      Le discours écologique actuel, centré sur l'action (voiture électrique, permaculture, etc.), permet aux personnes riches de se sentir investies sans remettre en cause leur niveau de consommation et la production de richesse qui en découle.

      L'Humain qui "Va Bien" : Un humain qui "va bien" dans le contexte actuel n'est pas nécessairement un humain "écologique" au sens de réduire sa demande, mais un humain capable de participer au débat et à l'action en aval, évitant ainsi de traiter de la question existentielle fondamentale de notre impact en amont.

      "un humain qui va bien face à l'écoanxiété c'est un humain qui agit un humain qui agit c'est pas un humain qui réduit la production de richesse c'est pas la même chose"

      Le Raisonnement Évite les Questions Angoissantes : L'incapacité à résoudre la crise écologique vient du fait que notre raisonnement collectif sert à nous défendre contre des idées dérangeantes plutôt qu'à trouver des solutions réelles.

      Nous débattons de faux problèmes pour éviter de poser les vraies questions existentielles.

      IV. Implications et Perspectives :

      Le présentateur suggère que pour sortir de l'impasse écologique, il est nécessaire de :

      • Reconnaître la destruction comme un processus inhérent au vivant et dont l'humanité est issue.

      • Comprendre que la spécificité humaine réside dans l'empêchement de la régénération, lié à l'extraction excessive de ressources et à la structure de nos sociétés.

      • Remettre en question l'approche écologique actuelle, jugée "à l'envers", en s'attaquant à la demande en amont (notamment la production de richesse) plutôt qu'aux actions en aval.

      • Être conscient que notre propre capacité de raisonnement peut nous maintenir dans un déni ou un débat stérile, car sa fonction première est argumentative et non objectivement résolutive.

      • Aborder les questions écologiques d'un point de vue existentiel et systémique, plutôt que de se limiter à des actions comportementales qui ne remettent pas en cause les fondements de notre mode de vie et de notre organisation sociale.

      Ce briefing met en lumière une perspective critique sur l'action écologique, enracinée dans une analyse de l'histoire du vivant et de la psychologie cognitive humaine, suggérant que les solutions résident moins dans des changements de comportement marginaux que dans une remise en cause profonde de notre rapport à l'existence et à la production de richesse.

    1. Réunion Virtuelle FLE : Les clés de la pédagogie positive

      Date : 24 avril 2025 Animateur : Margoline Pierré (Formatrice au Cavilam Alliance Française)

      Introduction et modération : Sébrine Bre (Responsable Formation aux éditions Maison des langues)

      Résumé exécutif :

      Cette rencontre virtuelle FLE est le lancement d'un parcours pédagogique sur la pédagogie positive organisé par les éditions Maison des langues en collaboration avec le Cavilam.

      Margoline Pierré présente les principes fondamentaux de la pédagogie positive, ses figures inspirantes et ses applications concrètes dans la classe de FLE.

      L'objectif est de découvrir cette approche pour faire évoluer les pratiques enseignantes et favoriser un environnement d'apprentissage respectueux, encourageant et porteur pour les élèves.

      Points clés et thèmes principaux :

      La pédagogie positive n'est pas une théorie unique mais un courant basé sur des principes communs issus de la psychologie, des sciences de l'éducation, des neurosciences et de la communication non violente.

      L'idée centrale est de "mettre l'élève au centre de l'apprentissage dans un cadre respectueux encourageant et porteur."

      Figures inspirantes :

      Plusieurs figures ont influencé la réflexion sur la pédagogie positive, parmi lesquelles :

      • Martin Sellingman : Fondateur de la psychologie positive, axée sur les forces et les émotions positives pour l'épanouissement.
      • Jane Nelson : Psychologue et éducatrice, à l'origine de la discipline positive qui combine fermeté et bienveillance.
      • Philippe Meirieu : Chercheur en sciences de l'éducation, insiste sur l'importance de la relation éducative.
      • Catherine Gueguen : Pédiatre formée aux neurosciences affectives et sociales, souligne l'impact du climat relationnel sur l'apprentissage.
      • Marshall Rosenberg : Créateur de la communication non violente (CNV) pour favoriser l'écoute et l'empathie.
      • Céline Alvarez : Pédagogue, s'appuie sur la liberté, la manipulation concrète, le respect du rythme et les neurosciences.
      • Howard Gardner : Psychologue, connu pour la théorie des intelligences multiples, valorisant la diversité des talents.

      Les sept principes fondamentaux de la pédagogie positive :

      Répondre aux besoins de reconnaissance et d'appartenance : Ces besoins fondamentaux (se sentir vu, entendu, intégré, accepté) créent un cadre sécurisant propice à l'apprentissage.

      Des actions simples comme nommer les élèves, des mots d'encouragement, des activités brise-glace et des travaux de groupe peuvent y contribuer.

      Comme le disait Marshall Rosenberg : "Connect before correct." Avant d'enseigner, il faut savoir accueillir.

      Exemple d'activité : Cercle de présentation avec un moyen mnémotechnique lié au prénom (ex: "Je m'appelle Marjoline et j'aime manger des mangues"). Afficher un nuage de prénoms dans la classe peut renforcer le sentiment d'appartenance.

      Nourrir l'estime de soi et la confiance en soi : La confiance en soi (liée à l'action, la capacité de faire) et l'estime de soi (liée à l'image de soi, la valeur reconnue) sont cruciales et se construisent notamment dans le regard de l'enseignant.

      L'effet Pygmalion (ou prophétie autoréalisatrice) démontre l'influence des attentes positives sur les performances. Il faut éviter les étiquettes négatives et privilégier les phrases qui encouragent et renforcent la croyance en leurs capacités.

      Exemples de phrases à privilégier : "Je sais que tu peux le faire", "Tu es capable d'y arriver même si c'est difficile". Exemples de phrases à éviter : "Tu es lent(e)", "Tu n'as pas la bosse des maths", "Tu es bavarde".

      Valoriser l'effort plutôt que le résultat est important.

      Exemple d'activité : Utiliser les 24 forces de caractère de Martin Sellingman sous forme de cartes à s'offrir mutuellement en explicitant la force reconnue chez l'autre ("ça nourrit à fond l'estime de soi et la confiance").

      Prendre en compte les émotions : Les élèves sont des personnes entières avec des émotions qui influencent directement les processus cognitifs (attention, mémorisation, motivation). Un élève stressé ou inquiet ne sera pas disponible pour apprendre. Il est important d'accueillir, d'expliciter et d'utiliser les émotions en classe.

      L'apprentissage à mieux se connaître émotionnellement (compétences sociales et émotionnelles) et à mieux connaître les autres (empathie) est essentiel. "Tous les travaux autour des neuroscience nous montre bien que les émotions sont indissociables du des processus cognitifs."

      Exemple d'activité : Utiliser des cartes d'émotion pour un temps d'échange en début de cours ou en fin de cycle ("Comment te sens-tu aujourd'hui et pourquoi ?"). Cela permet de prendre la température émotionnelle de la classe et de travailler la communication orale.

      Tenir compte des différents profils d'apprentissage : Les élèves apprennent de différentes manières. Plusieurs grilles de lecture existent pour comprendre cette diversité, comme le modèle VAK (Visuel, Auditif, Kinesthésique), la théorie des intelligences multiples d'Howard Gardner, les sept personnalités d'apprentissage, ou la boussole des quatre couleurs (inspirée du modèle DISC). Comprendre ces profils permet d'adapter sa posture, de diversifier les approches, les activités et les supports, et de valoriser la diversité. Adapter sa pédagogie n'est pas "en faire plus" mais "en faire autrement."

      Valoriser l'erreur et favoriser les feedbacks positifs : L'erreur est trop souvent perçue négativement. Il faut convaincre les élèves qu'elle est inévitable, naturelle et indispensable à l'apprentissage.

      L'erreur est un signal, un point d'appui pour la compréhension et l'avancement. "On apprend de ses erreurs" est une réalité neurocognitive. Il faut créer un climat de sécurité où les élèves n'ont pas peur de se tromper et instaurer une "culture de l'essai".

      Le feedback doit être bienveillant, utile et constructif, avec des compliments descriptifs et spécifiques.

      Le "feedback sandwich" (point fort, point à améliorer, encouragement) est une technique utile.

      Il est important d'impliquer l'élève dans le processus en lui demandant ce qu'il pense de son travail.

      Citations inspirantes : "Le meilleur maître, c'est l'échec" (Maître Yoda), "Il y a de l'or dans l'erreur" (Matthieu Cheddid). "Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j'apprends." (Nelson Mandela).

      Exemple d'activité : Le "bingo des erreurs" où les élèves recherchent et analysent collectivement des erreurs anonymes dans un corpus. Cela permet de dédramatiser et de jouer avec l'erreur.

      Préserver la motivation et l'implication : La motivation des élèves repose sur les "4 C" :

      • Choix : Sentiment d'avoir un peu de liberté et de contrôle dans la classe (ex: choisir des exercices, l'ordre des activités).
      • Connexion : Sentiment d'être connecté au groupe, à l'enseignant et au contenu.
      • Compétences : Sentiment d'être capable de progresser et de réussir à son niveau. L'enseignant doit bien choisir le niveau de difficulté des activités.
      • Compréhension : Besoin de comprendre pourquoi ils apprennent, le but des activités, ce à quoi cela va les mener.

      Il est crucial de changer la perception de l'intelligence. Selon les travaux de Carole Dweck sur les mindsets, un état d'esprit fixe considère l'intelligence comme innée et figée, ce qui freine la prise de risque et la progression.

      Un état d'esprit de développement considère que les compétences peuvent évoluer avec l'effort et les stratégies ("Je ne peux pas encore").

      "On peut progresser toute ton de vie."

      L'enseignant doit aussi se motiver lui-même pour être entraînant et "réenchanter" le quotidien de la classe (varier les supports, dynamiser les activités, apporter de la couleur, utiliser le jeu, stimuler la créativité, attiser la curiosité).

      Développer l'autonomie : Rendre les apprenants responsables et acteurs de leur apprentissage, en privilégiant une pédagogie active où ils participent, expérimentent, cherchent et construisent leurs connaissances.

      Encourager la métacognition (réfléchir à sa propre manière d'apprendre) est essentiel pour leur donner des outils. Apprendre à réapprendre (grâce aux neurosciences cognitives) est une compétence clé.

      L'apprentissage informel (regarder des séries, suivre des comptes sur les réseaux sociaux, créer un groupe WhatsApp de classe) est une autre voie vers l'autonomie. S'inspirer de la "classe autonome" en proposant des ateliers autocorrectifs est également une piste.

      "L'autonomie, c'est pas de laisser l'apprenant seul, c'est l'accompagner et créer des conditions pour qu'il apprenne à apprendre par lui-même."

      Citation : "Apprendre, c'est devenir capable de se passer de l'enseignant." (Jean-Pierre Astolfi)

      Parcours pédagogique et ateliers complémentaires :

      Le parcours pédagogique comprend deux rencontres virtuelles FLE gratuites et quatre ateliers virtuels payants (27,90 € par atelier) plus interactifs et pratiques (2h, max 50 personnes, tâches avant et après). Un certificat de 3 heures de formation est délivré par les éditions Maison des langues.

      Rencontre virtuelle FLE n°1 (Lancement) : 24 avril - "Les clés de la pédagogie positive" (Margoline Pierré) Rencontre virtuelle FLE n°2 : 30 avril - Application des concepts dans l'offre éditoriale des éditions Maison des langues (Sébastien Devraz)

      Atelier virtuel n°1 : 21 mai - "Prise en compte et gestion des dimensions [émotionnelles] dans la classe de FLE" (Margoline Pierré)

      Atelier virtuel n°2 : 18 juin - "Profils et personnalités d'apprentissage de nos apprenants" (Margoline Pierré)

      Atelier virtuel n°3 (Automne) : Apport des neurosciences sur l'apprentissage (Laurence Rogie)

      Atelier virtuel n°4 (Automne) : Pédagogie de l'erreur et gestion des rétroactions (Magalie Delcombel)

      Les inscriptions aux rencontres virtuelles sont gratuites via Evenbrite. L'inscription au premier atelier (21 mai) ouvre dès le 2 mai.

      Remarques et questions du public :

      • Difficulté pour les ados à parler de leurs émotions : L'animatrice suggère une approche progressive, en commençant par des émotions positives ou en racontant des anecdotes passées.
      • Demande de référence sur les sept personnalités d'apprentissage (qui sera incluse dans la sitographie).
      • Appréciation de la participation et du dynamisme malgré le format virtuel.
      • Souligne l'importance de la formation continue pour les enseignants.

      Conclusion de la rencontre :

      Cette première rencontre a posé les bases de la pédagogie positive et ses sept principes.

      Elle invite les participants à explorer davantage ces concepts et à les appliquer dans leurs pratiques, en soulignant que "déjà avec cette base là vous pouvez faire de grandes choses".

      Le parcours proposé par les éditions Maison des langues et le Cavilam offre des approfondissements précieux pour ceux qui souhaitent aller plus loin.

    1. Briefing : Renouer avec l'Autorité à l'École avec Jean-Pierre Bellon

      Source : Extraits de "Instant Canopé : renouer avec l'autorité à l'école avec Jean Pierre Bellon"

      Date : Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire (veille) 2024

      Intervenants :

      • Sophie Courau : Directrice d'ESF sciences humaines, éditrice des ouvrages de Jean-Pierre Bellon.
      • Jean-Pierre Bellon : Professeur de philosophie, pionnier de la lutte contre le harcèlement scolaire en France, auteur de "Renouer avec l'autorité à l'école".
      • Public : Professionnels de l'éducation (enseignants, chefs d'établissement, CPE, directeurs d'école).

      Synthèse :

      Cette discussion avec Jean-Pierre Bellon met en lumière les liens étroits entre la crise de l'autorité à l'école, le harcèlement scolaire et le chahut en classe.

      Bellon, fort de son expérience d'enseignant et de son travail sur le harcèlement, propose dix mesures concrètes pour restaurer un climat scolaire apaisé, insistant sur la nécessité d'une autorité bienveillante alliant courtoisie et fermeté.

      Il critique le manque de formation des enseignants sur la gestion des incivilités et des classes difficiles, le flou entourant la définition et la hiérarchisation des infractions scolaires, et l'inefficacité perçue des sanctions actuelles, notamment dans le premier degré.

      Des propositions sont faites pour repenser les punitions, les sanctions (notamment l'exclusion temporaire), l'utilisation des téléphones portables, l'architecture des établissements et les relations entre l'école et les familles, en plaidant pour des protocoles clairs, une approche collective et une verticalité institutionnelle renforcée.

      Thèmes principaux et Idées clés :

      Lien entre Manque d'Autorité, Harcèlement et Chahut : Bellon établit un lien direct entre la défaillance de l'autorité et les phénomènes de harcèlement et de chahut.

      Les élèves victimes de harcèlement témoignent que la situation est "le pire" dans les classes des professeurs en difficulté.

      Le chahut, tout comme le harcèlement, est un phénomène de groupe, rendant les sanctions individuelles inefficaces et potentiellement contre-productives en provoquant la coalition du groupe.

      Le manque d'autorité se manifeste par le chahut, dont la réalité dans les classes françaises est confirmée par des enquêtes internationales comme PISA. PISA 2022 révèle qu'un lycéen sur deux considère qu'il y a trop de bruit en classe pour entendre le professeur, une situation qualifiée d'"injustice scolaire gigantesque".

      Citation : "Le lien est direct moi le lien que j'ai vu d'abord entre le le harcèlement et et les classes dites dit difficile il était le suivant tous les élèves victime de brimade tous les élèves victimes de harcèlement faisaient tous le même constat c'est que c'était dans la classe du professeur en difficulté lui-même que la situation était le pire."

      Citation : "le harcèlement comme le Chahu sont deux symptômes d'une défaillance de l'autorité tout de même." Citation : "PISA 2022 nous apprend qu'un lycéen sur de considère qu'il y a trop de bruit dans sa classe au point qu'il n'entend pas ce que dit le professeur imaginez l'injustice que cela représente."

      La Crise de l'Autorité à l'École, Symptôme d'une Crise Sociétale :

      Bellon reconnaît que l'école n'échappe pas à une crise de l'autorité plus vaste qui touche la société.

      Cependant, il estime que l'école est un lieu où il est possible "d'essayer de faire quelque chose" pour rétablir l'autorité, en raison du contact quotidien et prolongé (de 8h à 17h) avec les jeunes en formation.

      Propositions pour Rétablir l'Autorité :

      Allier Courtoisie et Fermeté : S'inspirant d'Hannah Arendt, l'autorité se situe entre la force/contrainte et la persuasion/négociation. Il s'agit de donner des injonctions claires et fermes, tout en maintenant la courtoisie.

      L'objectif est de ne laisser à l'élève récalcitrant que le choix du refus d'obtempérer, qui peut alors être traité formellement.

      Citation : "cette alliance entre courtoisie et fermeté ne laisse à l'élève contrevenant si jeose dire qu'une seule porte de sortie c'est le refus d'obtempéré."

      Citation : "je pense qu'il convient absolument de rétablir au sein de des établissements scolaires des règles de courtoisie de civilité."

      Nécessité de la Formation des Enseignants : Il existe un "scandale" concernant le manque de formation des enseignants à la gestion des comportements difficiles (élèves arrogants, insultants, menaçants). Contrairement à d'autres métiers en contact avec le public, les enseignants ne disposent pas de protocoles de réaction.

      Citation : "le défaut de formation des enseignants il est quand même criant c'est un purure scandale."

      Citation : "on nous a pas formé à un protocole sur comment je réagis lorsque j'ai face à moi un élève arrogant un élève insultant un élève menaçant et cetera."

      Définir et Hiérarchiser les Infractions Scolaires : Il n'existe pas de liste claire et hiérarchisée des incidents scolaires non délictuels. Bellon a tenté de le faire (56 incidents listés) pour permettre aux enseignants de savoir à quoi s'attendre et de faire la distinction entre les incidents mineurs et graves. Le manque de hiérarchie conduit à des sanctions disproportionnées (ex: lettre d'excuse pour une insulte grave).

      Citation : "on s'était jamais penché sur qu'est-ce que c'est qu'un incident scolaire j'ai essayé de le faire j'ai essayer rédiger la liste des incidents scolaires c'estàdire tout ce qui ne devrait pas se faire se produire dans une classe dans un établissement dans une école et cetera je suis arrivé à 56 inincid."

      Citation : "Avouez quand même que oublier son livre et insulter un professeur c'est pas tout à fait de même nature." Tolérance Zéro et Signalement Systématique : Toutes les infractions, même mineures, doivent être systématiquement signalées. Cela permettrait d'informer l'opinion, les parents et les élèves, et de s'accorder sur une "échelle" de gravité et de sanctions appropriées ("un barème").

      Citation : "non pas forcément mais elles doivent être systématiquement signalé il faut en laisser passer aucune faut une tolérance zéro à cet égard il faut un signalement systématique de toutes les infractions."

      Réformer le Système de Sanctions (Punitions vs Sanctions) :

      La distinction actuelle entre punitions (données par tout personnel) et sanctions (données par le chef d'établissement) est jugée désordonnée et inefficace.

      Les enseignants sont mis en difficulté en devant gérer seuls les punitions.

      Bellon suggère de supprimer le pouvoir discrétionnaire de punition des enseignants.

      Citation : "ce désordre de la distinction entre les punitions et les sanctions c'est quelque chose qui a fait son temps qui n'a plus de sens."

      Citation : "je suggère qu'on leur retire ce pouvoir discrétionnaire dont ils ne savent pas quoi faire d'ailleurs et qu' est met à risque parce que l'occasion de la sanction en classe c'est un risque authentique pour les professeurs."

      Confier la Proposition de Sanctions à une Commission : Il est proposé de créer une commission (composée de différents professionnels de l'établissement) qui examinerait tous les incidents signalés et ferait une proposition de sanction au chef d'établissement. Cela permettrait une plus grande cohérence et déchargerait l'enseignant.

      Adapter la Sanction dans le Primaire : La situation dans le premier degré est décrite comme un "désordre absolu" en matière de sanctions, avec un manque criant de "vie scolaire" et de lieux dédiés pour gérer les élèves perturbateurs. La solitude des professeurs des écoles est soulignée.

      Repenser l'Exclusion Temporaire (Exclusion Internée) : L'exclusion sèche est paradoxale et inefficace, surtout pour les élèves en difficulté.

      L'exclusion devrait être "internée", c'est-à-dire que l'élève reste dans l'établissement mais avec des contraintes (horaires décalés, lieu spécifique, travail différent).

      Il s'agit d'une pratique héritée des Bénédictins (règle de Saint-Benoît). La sanction doit être "frustrante" (enlever quelque chose) et "signifiante" (verbalisée).

      Citation : "renvoyer un garçon ou une fille chez lui ça peut pas marcher ben c'est bien précisément le contraire qu'il faut faire."

      Citation : "l'idée de que l'exclusion soit internée c'est-à-dire que l'élève a l'obligation devenenir en cours mais il pourra peut-être pas faire exactement les mêmes choses."

      Citation : "pour une sanction pour qu'elle soit éducative faut qu'elle soit dite faut qu'elle soit mise en mot faut qu'elle soit verbalisée... il faut qu'aussi la sanction elle soit frustrante."

      Gérer l'Utilisation du Téléphone Portable : Il n'y a pas de "ligne claire" en France sur ce sujet. Bellon préconise une règle simple et ferme : téléphone éteint dans le sac au fond de la pièce, comme lors d'un examen.

      Toute utilisation entraîne un signalement et une sanction. Le téléphone en classe représente un risque pour les enseignants. L'exemple d'un incident où une enseignante est insultée après avoir demandé à un élève de ranger son téléphone illustre cette difficulté.

      Citation : "sur la question du téléphone portable il faut quand même avoir une ligne claire en France on n'a pas de ligne clair."

      Citation : "franchement les téléphones portables ils n'ont rien à faire à l'école."

      Aménager l'Espace et le Temps Scolaire (Architecture des Établissements) : L'architecture actuelle des établissements peut être propice aux problèmes d'autorité (ex: salle des profs inadaptée, cours de récréation regroupant tous les élèves).

      Bellon suggère de repenser les espaces pour les adapter aux besoins (bureaux pour les enseignants, plusieurs cours de récréation, lieux dédiés pour les sanctions). Ce point est considéré comme un projet à plus long terme ("le lycée Hannah Arendt").

      Citation : "tous les architectes scolaires d'ailleurs j'observent que les architectes scolaires c'est pas toujours ils interrogent pas toujours les professeurs pour c'est quand même énorme ça quand on construit une maison en général on s'intéresse à aux habitants là non pas trop."

      Améliorer les Relations École-Familles : Les relations entre l'école et les parents sont souvent tendues, avec des directeurs d'école et enseignants confrontés à des incivilités et des contestations (44% des directeurs d'école insultés selon une étude). Bellon recommande l'établissement de protocoles pour accueillir les familles et gérer les situations difficiles.

      Il souligne que les professionnels du primaire sont plus exposés en l'absence de sas d'accueil.

      Citation : "vous pointez les mauvaises relations qu'entretiennent trop souvent les parents avec l'institution scolaire et vous citez notamment une étude de George futinos selon laquelle 44 % des directeurs d'école ont déclaré avoir été insultés par des parents d'élèves."

      Citation : "il faut vraiment là encore avoir un protocole pour réagir face aux incivilités."

      Principes de la Sanction Éducative :

      S'inspirant d'Éric Prerat, Bellon insiste sur trois aspects d'une sanction éducative :

      • Signifiante : Elle doit être dite, verbalisée, prononcée avec gravité et solennité, en distinguant l'infraction de la personne.

      • Frustrante : Elle doit enlever quelque chose à l'élève (un droit, un avantage, la participation à une activité).

      • Réparatrice : Elle doit inclure une dimension de réparation, en lien avec le préjudice causé à la vie collective ou aux personnes (excuses, réparation matérielle).

      Citation : "Eric prerat dit que pour une sanction pour qu'elle soit éducative faut qu'elle soit dite faut qu'elle soit mise en mot faut qu'elle soit verbalisée."

      Citation : "il faut qu'aussi la sanction elle soit frustrante faut qu'on m'enlève quelque chose."

      Citation : "il faut que la sanction elle est une dimension réparatrice."

      Nécessité d'une Approche Collective et Institutionnelle :

      Les directeurs d'école, en particulier, manquent de pouvoir hiérarchique et de protection institutionnelle face aux contestations des parents.

      L'idée de rattacher les écoles aux collèges (proposée par un ancien ministre) aurait pu offrir une direction institutionnelle et une vie scolaire dans le primaire.

      La contestation des parents est également vue comme un symptôme d'une forte inquiétude quant à l'avenir de leurs enfants, qui se manifeste par une contestation systématique de la moindre sanction.

      Il est crucial qu'il y ait une "verticalité" et une "protection systématique" de la part de l'institution (rectorat, dasen, chefs d'établissement) pour soutenir les enseignants face aux contestations et aux pressions. Les failles institutionnelles peuvent être exploitées par des "adversaires de l'école".

      Citation : "il faudrait renforcer le pouvoir hiérarchique des directeurs du Prim."

      Citation : "il faut une verticalité il faut qu'il y ait des choses qui ne se négocient pas."

      Certaines règles devraient être non négociables : contenu des enseignements, règles de civilité/courtoisie, respect absolu des personnes, tenue correcte.

      Les enseignants sont des modèles pour les élèves et doivent également faire preuve d'élégance et de distinction. Le travail de rétablissement de l'autorité et de gestion des difficultés doit être "construit collectivement" au sein des établissements, en s'inspirant des erreurs et des bonnes pratiques.

      Le dispositif SCORE (inspiré de la préoccupation partagée) pour les classes difficiles est présenté comme un exemple d'approche collective et axée sur la recherche de solutions par les élèves eux-mêmes.

      Points d'action suggérés par Jean-Pierre Bellon :

      Développer des formations spécifiques pour les enseignants sur la gestion des comportements difficiles et l'application de protocoles.

      Établir une liste claire et hiérarchisée des infractions scolaires.

      Mettre en place un système de signalement systématique de toutes les infractions.

      Supprimer le pouvoir discrétionnaire de punition des enseignants et le confier, ainsi que la proposition de sanction, à une commission dédiée.

      Repenser et adapter les sanctions dans le premier degré, notamment en explorant l'idée d'espaces et d'organisation permettant des sanctions frustrantes (ex: récréation décalée).

      Généraliser l'exclusion temporaire "internée". Instaurer une règle claire et ferme concernant l'utilisation des téléphones portables en classe.

      Engager une réflexion à long terme sur l'architecture des établissements pour mieux gérer l'espace et le temps scolaire.

      Développer des protocoles d'accueil et de gestion des relations avec les familles, notamment dans le primaire, et renforcer le soutien institutionnel aux professionnels de terrain.

      Construire collectivement au sein des établissements des chartes ou des règles non négociables concernant le comportement, le respect et la tenue. Utiliser des dispositifs collectifs comme SCORE pour gérer les classes difficiles.

      Conclusion :

      Jean-Pierre Bellon propose une approche globale pour faire face à la crise de l'autorité à l'école, en identifiant les liens entre ce phénomène, le harcèlement et le chahut.

      Ses propositions visent à professionnaliser la gestion des incivilités et des conflits, à clarifier les règles et les conséquences des manquements, à repenser les sanctions pour les rendre plus éducatives, et à renforcer la protection et le soutien institutionnel des professionnels de l'éducation.

      L'accent est mis sur la nécessité d'une action collective au sein des établissements et d'une réaffirmation de la verticalité institutionnelle pour faire face aux contestations et garantir un climat scolaire apaisé.

    1. Note de Synthèse : : Extraits du reportage "Lycée du Blanc-Mesnil : du pire au meilleur de France"

      Date : Non spécifiée dans l'extrait, mais couvre une période de 10 ans.

      Résumé Exécutif :

      Ce reportage explore la transformation remarquable du Lycée Mozart au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), passant en l'espace de 10 ans du dernier lycée de France au premier lycée public selon un classement récent.

      Le succès est attribué à une combinaison de discipline stricte, d'un engagement fort du personnel enseignant, et d'une volonté d'inclure et de faire progresser tous les élèves, indépendamment de leur origine sociale.

      L'établissement met l'accent sur la préparation intensive au baccalauréat et l'accompagnement personnalisé, ouvrant des perspectives d'études supérieures pour des élèves qui n'auraient peut-être pas eu cette chance ailleurs.

      Thèmes Principaux :

      La Rigueur comme Fondement du Succès : Le lycée Mozart a instauré des règles strictes, notamment en matière de ponctualité et d'assiduité. Cette discipline est perçue comme essentielle pour créer un environnement d'apprentissage propice.

      L'Engagement Inconditionnel du Personnel : Les enseignants et le personnel de vie scolaire font preuve d'un dévouement exceptionnel, allant au-delà de leurs obligations pour soutenir les élèves.

      L'Inclusion et l'Égalité des Chances : Le lycée refuse d'exclure les élèves en difficulté et s'efforce de donner à chacun les moyens de réussir, reconnaissant les inégalités sociales et financières auxquelles beaucoup sont confrontés.

      La Préparation Intensive au Baccalauréat : Une grande partie de la stratégie du lycée tourne autour de la préparation rigoureuse aux examens, incluant des devoirs sur table hebdomadaires et des stages de révision pendant les vacances.

      L'Ouverture vers les Études Supérieures : Le lycée travaille activement à préparer les élèves aux études post-bac, notamment par le biais de partenariats comme celui avec Sciences Po.

      Idées et Faits Importants :

      Transformation Spectaculaire des Résultats : Il y a 10 ans, le taux de réussite au baccalauréat était de 49,7 %. Aujourd'hui, il est de 88 %, au-dessus de la moyenne nationale. Le lycée a été classé premier lycée public de France récemment.

      Lutte Contre l'Absentéisme : Grâce à une discipline ferme, le taux d'absentéisme a été divisé par deux en 10 ans. Jamel, le responsable de la vie scolaire, joue un rôle central dans cette démarche : "pour qu'ils arrivent toujours plus tôt si on les accepte à chaque fois qu' en retard les professeurs ne pourront à pourront pas faire leur cours correctement c'est sévère et on a des bons résultats par rapport à la séduité par rapport à la présence en classe par rapport à l'arrivée le matin grâce un petit peu à ce système là"

      Soutien aux Familles Dépassées : La rigueur n'est pas une fin en soi, mais un moyen de soutenir les familles qui peuvent être en difficulté. Jamel se voit d'abord comme un allié pour les parents.

      Valorisation de Tous les Élèves : L'ambition est de "faire progresser tout le monde et donner sa chance à chaque élève même le moins favorisé". Personne n'est exclu pour mauvais résultats.

      Exemples d'Élèves :

      Collins : Ayant échoué au bac l'année précédente et ayant un passé de comportement difficile ("je répondais au prof après dès qu'il osse le ton j'ossis le ton sinon maintenant voilà je suis calme prof il parle j'écoute je me tais"), il a été réintégré et s'accroche pour devenir prof de sport. Son père, chauffeur de bus sans diplôme, met l'accent sur l'importance des études : "Les études c'est la clé c'est la clé du succès faut pas lâcher nous ici on lâche trop".

      Fati : Élève en Terminale S, il bénéficie des stages de révision gratuits car il ne peut pas compter sur l'aide de ses parents, qui parlent turc à la maison et n'ont pas eu la possibilité d'étudier. Il exprime que le français a été appris tardivement, ce qui peut le pénaliser. Sa mère insiste sur l'importance du diplôme : "le diplôme c'est vraiment important c'est un passeport pour les entreprises la seule façon d'ouvrir les portes de l'avenir et d'avoir un vrai métier". Fati rêve d'intégrer une école d'ingénieur. Maxens : Issu d'une famille de la classe moyenne, il vise Sciences Po et bénéficie d'un coaching hebdomadaire spécifique pour préparer l'oral, rendu possible par le partenariat avec l'établissement.

      Engagement des Enseignants : Des professeurs comme Jean-Luc Thazi, professeur de physique-chimie depuis 23 ans, sacrifient une partie de leurs vacances pour proposer des stages de révision gratuits. Il estime que ses élèves ont besoin d'un "coup de pouce supplémentaire" car ils n'ont pas forcément les mêmes ressources que d'autres, financièrement ou personnellement à la maison.

      Devoirs sur Table Hebdomadaires : Le samedi matin est désormais réservé aux devoirs sur table obligatoires, pour habituer les élèves à la pression des examens. Le professeur d'économie Ahmed Khelif souligne l'importance d'aborder des thèmes qui parlent aux élèves, comme la mobilité sociale et le rôle de l'école dans la réduction des inégalités, reflétant la diversité sociale du lycée : "la question de l'ascenseur sociale est-ce que un fils d'ouvrier a les mêmes chances de devenir cadre qu'un enfant cadre par exemple et ça c'est des thématiques qui leur parl beaucoup l'origine sociale des est plutôt éterog a une certaine mixité sociale"

      Partenariat avec Sciences Po : L'accord avec Sciences Po, qui dispense les élèves de l'épreuve écrite d'admissibilité, a permis de retenir les meilleurs élèves et de créer une "dynamique collective" tirant l'ensemble du lycée vers le haut :

      "L'idée c'est pas que 4 5 si élèves réussissent c'est pas ça l'intérêt l'intérêt c'est bien sûr on est très content qu' in po on est très content mais l'idée c'est qu'il une dynamique collective que ce soit l'ensemble du lycée qui soit qui soit qui soit je dirais tiré vers le vers le haut et je crois qu'on a plutôt plutôt bien réussi puisque le lycée c'est s redressé depuis 10 ans voilà on était classé par L'Express il y a 10 ans dernier lycée de France 1593e sur 1593 et là on est on a été classé récemment premier"

      Conclusion :

      Le reportage présente le Lycée Mozart comme un modèle de réussite éducative dans un environnement potentiellement difficile.

      En combinant une discipline ferme, un soutien personnalisé intense et un engagement profond de la communauté éducative, l'établissement a non seulement amélioré ses résultats de manière spectaculaire, mais a surtout réussi à redonner espoir et ouvrir des portes aux élèves, prouvant que l'origine sociale n'est pas une fatalité pour la réussite scolaire.

      L'accent mis sur la préparation au bac et l'orientation vers les études supérieures semble être une stratégie payante.

    1. Voici un bref résumé des points clés soulevés dans la vidéo:

      • L'importance de l'apprentissage et de l'environnement scolaire : L'apprentissage et l'école jouent un rôle essentiel dans la vie des enfants, les préparant à la société et occupant une grande partie de leur quotidien.

      • Processus d'apprentissage : L'apprentissage implique l'acquisition et la mémorisation d'informations, ainsi que la capacité de les rappeler, avec une interaction forte entre le développement cérébral et les expériences.

      Le cerveau évolue en créant et supprimant des connexions neuronales, avec des périodes de plasticité accrue pendant l'enfance, facilitant l'apprentissage rapide.

      • Facteurs influençant l'apprentissage : Les capacités cognitives, la motivation et le plaisir sont essentiels pour un apprentissage réussi.

      ** Adapter le niveau de difficulté et récompenser** les progrès sont importants.

      La curiosité, les préférences individuelles et le contexte familial jouent également un rôle.

      • Impact du système éducatif : Un système éducatif idéal devrait enseigner aux enfants comment apprendre, en développant des stratégies d'attention, de mémorisation et de motivation.

      Il est crucial de motiver les élèves et de prendre en compte leurs émotions, car l'école peut être une source de stress et de mal-être.

      • Évaluation et notation : Souligner systématiquement les erreurs peut être contre-productif. Les notes peuvent motiver, mais aussi exclure et démotiver.

      Il est préférable d'évaluer les compétences de manière dynamique, en se comparant à soi-même, et de combiner les notes avec des observations nuancées.

      • Compétences pour l'avenir : Outre les savoirs techniques, il est essentiel de développer des compétences socio-émotionnelles, la capacité à distinguer les vraies des fausses informations et à utiliser le savoir existant de manière critique.

      • Ouverture et inclusion : L'apprentissage inclusif se construit collectivement. Il est important de ne pas hiérarchiser les langues étrangères et de valoriser le multilinguisme.

      Les outils numériques et l'intelligence artificielle peuvent faciliter l'apprentissage personnalisé et l'ouverture sur le monde.

      En résumé, un système éducatif idéal devrait se concentrer sur le développement des compétences, la motivation, l'inclusion et l'adaptation aux besoins individuels de chaque élève, tout en préparant les apprenants aux défis du monde numérique.

    2. sommaire horodaté de la vidéo "Quel est le système éducatif idéal ? | Kids | ARTE" :

      • 0:00-1:01 : L'importance de l'apprentissage et de l'environnement scolaire dans la vie des enfants. Un apprentissage efficace prépare les élèves à la société. Critique du système scolaire actuel et de la motivation des élèves.

      • 1:01-2:04 : L'apprentissage est l'acquisition d'informations de l'environnement, leur enregistrement dans la mémoire et la capacité de les rappeler. Il y a interaction entre le développement cérébral et les expériences mémorisées.

      L'apprentissage se fait par la suppression ou la création de connexions neuronales. Le développement cérébral influence l'apprentissage, avec des périodes de plasticité accrue pendant la petite enfance, favorisant l'apprentissage rapide du langage, de la marche, des interactions sociales et de la motricité fine.

      • 2:04-3:05 : L'acquisition de connaissances dépend des capacités cognitives de l'apprenant. Il faut adapter les exigences à chaque individu.

      Le plaisir est une source de motivation essentielle.

      Le niveau cognitif attendu doit être accessible, ni trop facile, ni trop difficile. Il faut récompenser les apprentissages et renforcer la confiance en soi.

      • 3:05-4:03 : Souligner systématiquement les erreurs peut être contre-productif.

      Les bonnes notes stimulent, motivent et permettent la comparaison, mais peuvent aussi exclure et démotiver.

      Il faudrait combiner les notes avec des observations nuancées.

      L'avenir de l'apprentissage pourrait passer par des structures participatives impliquant enfants et enseignants.

      En Allemagne, les mauvaises notes des élèves ont rarement des conséquences pour les enseignants.

      Un système parfait évaluerait les compétences de manière dynamique en se comparant à soi-même.

      • 4:03-5:05 : Les préférences individuelles et le contexte familial influencent l'apprentissage.

      La curiosité est une forte motivation. Une étude révèle que la curiosité et l'intérêt influencent la mémorisation.

      • 5:05-6:05 : L'école peut être source de stress, d'échec ou de mal-être, avec des conséquences sur la vie extrascolaire.

      Les émotions négatives peuvent évoquer des suspicions de TDA ou TDAH. Un système éducatif idéal apprendrait aux enfants à apprendre, en enseignant des stratégies d'attention, de mémorisation et de motivation.

      • 6:05-7:06 : Les adolescents peuvent se concentrer longtemps lorsqu'ils sont motivés.

      L'école doit trouver comment motiver les élèves. Technovation Girls est un projet pour encourager les filles à programmer.

      • 7:06-8:03 : Il faut des savoirs techniques, mais l'école n'en dispense pas assez.

      Il est fondamental de savoir distinguer les vraies informations des fausses.

      L'enjeu est d'apprendre à utiliser le savoir existant et à évaluer la fiabilité des informations.

      Il faut développer des compétences socio-émotionnelles et psychosociales, qui fondent notre humanité, en plus des compétences techniques.

      • 8:03-9:02 : L'apprentissage inclusif se construit collectivement.

      Le toucher est important. Le futur de l'apprentissage passe par le digital et le numérique.

      La révolution numérique a eu lieu et l'intelligence artificielle va changer beaucoup de choses.

      La période de Covid a montré qu'il était possible d'élargir l'espace scolaire.

      • 9:02-10:01 : Apprendre une nouvelle langue est un défi. Le langage est une clé de la réussite.

      Il ne faut pas hiérarchiser les langues étrangères.

      Pour apprendre une langue, il faut communiquer et avoir du plaisir à parler.

      • 10:01-11:11 : Le multilinguisme est bénéfique.

      Les applications d'apprentissage permettent d'adapter le rythme au niveau de l'élève.

      Il faut apprendre à évaluer ce qu'on produit pour apprendre de ses erreurs.

      Il faut apprendre aux élèves à apprendre, ce qui leur donne de l'autonomie et est transférable.

    1. note d'information détaillée basée sur les extraits de "Eric Charbonnier (OCDE) - Réussite à l’École - CESE":

      Note d'information : Analyse du système éducatif français et leviers d'amélioration

      Source : Extrait de l'intervention d'Eric Charbonnier (OCDE) au CESE sur la réussite à l'école.

      Date : Non précisée dans l'extrait.

      Synthèse : Cette intervention d'Eric Charbonnier de l'OCDE offre une analyse nuancée du système éducatif français. Si des progrès significatifs ont été réalisés en termes de niveau d'éducation global de la population, des points de faiblesse majeurs subsistent, notamment la performance décevante des élèves en mathématiques et surtout le niveau élevé des inégalités sociales et scolaires. Trois leviers principaux sont identifiés pour améliorer la situation : investir davantage dans les premiers niveaux d'éducation, renforcer la qualité de la profession enseignante, et revaloriser les filières professionnelles.

      Thèmes principaux et idées clés :

      Progrès et Points Forts :

      • Le système éducatif français a réussi à élever considérablement le niveau d'éducation de sa population au cours des trente dernières années.

      • Plus d'un jeune sur deux obtient désormais un diplôme de l'enseignement supérieur, ce qui est considéré comme un "vrai progrès".

      Points de Faiblesse et Défis :

      • Performance des élèves : Il y a des "soucis sur la performance de nos élèves", particulièrement en mathématiques, où un "grand recul" est observé par rapport à il y a une vingtaine d'années.

      • Classement international : Les élèves français de 15 ans sont "dans la moyenne dans les pays de l'OCDE" selon les études PISA, ce qui est jugé "décevant".

      • Inégalités sociales et scolaires : C'est le "point d'alarme". La France est "un des pays les plus inégalitaires de la zone OCDE". Venir d'un milieu défavorisé en France réduit "beaucoup moins de chance de réussir dans le système d'éducation que dans la plupart des autres pays de l'OCDE".

      Reconnaissance des Efforts Politiques :

      • La lutte contre les inégalités sociales et scolaires est reconnue comme une "des priorités de tous les gouvernements depuis 2012", ce qui est jugé une "bonne chose".

      • Leviers Prioritaires d'Action : Les études de l'OCDE identifient trois leviers principaux pour agir :

      • Lutte contre les inégalités dès le plus jeune âge :La France s'est "trompée pendant longtemps" en "sous investi dans les premiers niveaux d'éducation".

      • La dépense par élève dans l'enseignement élémentaire est "inférieur de 9% à la moyenne des pays de l'OCDE", alors qu'elle est "30% supérieurs au lycée".

      • Il y a également eu un sous-investissement dans les "zones d'éducation prioritaire".

      • L'action prioritaire consiste à "investir dans ces premiers niveaux d'éducation".

      • Renforcer la qualité du métier d'enseignant :Il existe de "vraies défaillances en France".

      • Des "soucis salariaux" existent, les enseignants sont "moins bien payés que dans la plupart des pays de l'OCDE", ce qui nécessite une "revalorisation salariale".

      • Il est également nécessaire de "mieux les former".

      • La formation initiale est "insuffisamment focalisé sur le volet pédagogique du métier".

      • La formation continue "n'est pas ciblée sur leurs besoins".

      • Les enseignants eux-mêmes expriment un besoin de "davantage de formation pour travailler avec les élèves les plus en difficulté".

      • Valoriser toutes les filières d'enseignement :Les filières professionnelles "ne sont pas assez valorisées en France".

      • Cela conduit à des élèves en "échec scolaire".

      • Il y a "peu d'opportunités d'emplois quand on sort avec un bac professionnel en France".

      • Il faut "valoriser ces filières" et "faire en sorte qu'elle conduisent à des métiers".

      • Comme dans d'autres pays (Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Autriche), il faut que les filières professionnelles permettent aux jeunes de "poursuivre des études jusqu'au niveau master s'il le souhaite".

      Perspectives :

      • En activant ces trois leviers, et avec la "volonté politique depuis une quinzaine d'années", on peut "espérer des progrès et voir un jour la France être un pays plus égalitaire qu'elle ne l'est".

      Citations clés :

      • "...le niveau d'éducation de la population s'est considérablement élevé depuis une trentaine d'années avec aujourd'hui plus d'un jeune sur deux qui sort avec un diplôme de l'enseignement supérieur c'est un vrai progrès..."

      • "...par contre c'est vrai qu'on a des soucis sur la performance de nos élèves notamment vis-à-vis des mathématiques qui est en grand recul par rapport à une vingtaine d'années..."

      • "...à l'âge de 15 ans les élèves français sont dans la moyenne dans les pays de l'OCDE qui est vraiment décevant..."

      • "...le point d'alarme c'est le niveau des inégalités sociales la France et un des pays les plus inégalitaires de la zone au cede..."

      • "...quand on vient d'un milieu défavorisé en France on a beaucoup moins de chance de réussir dans le système d'éducation que dans la plupart des autres pays de l'OCDE..."

      • "...la lutte contre les inégalités sociales et scolaires et une des priorités de tous les gouvernements depuis 2012 et c'est une bonne chose..."

      • "...le premier levier c'est de lutter contre les inégalités d'elles plus jeune âge en France on s'est trompé pendant longtemps on a sous investi dans les premiers niveaux d'éducation..."

      • "...la dépense par élève et par exemple inférieur de 9% à la moyenne des pays de l'OCDE dans l'enseignement élémentaire alors qu'elle est 30% supérieurs au lycée..."

      • "...le second levier c'est renforcé la qualité du métier d'enseignant on a des vrais défaillances en France il y a des soucis salariaux nos enseignants sont moins bien payés que dans la plupart des pays de l'OCDE..."

      • "...il faut aussi mieux les former et est-ce qu'on peut voir dans les statistiques internationales c'est que la formation initiale est insuffisamment focalisé sur le volet payetagogique du métier et que la formation continue n'est pas ciblée sur leurs besoins..."

      • "...enfin le dernier levier il est nécessaire de valoriser toutes les filières de l'enseignement et on sait qu'en France nos filières professionnelles ne sont pas assez valorisés du coup on retrouve des élèves en échec scolaire il y a peu d'opportunités d'emplois quand on sort avec un bac professionnel en France..."

      • "...il faut que les filières professionnelles permettent aux jeunes de poursuivre des études jusqu'au niveau master s'il le souhaite..."

      Conclusion : L'analyse de l'OCDE met en évidence la nécessité d'une action ciblée pour transformer le système éducatif français en un système plus performant et surtout plus égalitaire, en concentrant les efforts et les investissements sur les premières années, le soutien aux enseignants et la revalorisation des voies professionnelles.

    1. synthèse détaillée des points clés et des idées principales tirées des extraits de "Élise Huillery (Université PSL) - Réussite à l’École - CESE" :

      Thèmes Principaux :

      L'équité comme moteur de performance éducative et économique. L'importance cruciale des compétences non-cognitives (comportementales et sociales) pour la réussite. La nécessité de réformer le système éducatif français pour développer ces compétences et réduire les inégalités.

      Points Clés et Faits Importants :

      Lien entre Équité et Performance : Les enquêtes internationales comme PISA (couvrant environ 80 pays) démontrent que les systèmes éducatifs les plus équitables (ceux avec les moins d'inégalités socio-économiques entre élèves) sont également les plus performants.

      Citation : "...il existe des travaux qui montrent que les systèmes éducatifs les plus équitables donc ceux qui ont le moins de d'inégalités entre entre les élèves selon leur régime social sont également les plus performants sur l'ensemble des pays qui passent les tests pizza c'est à dire 80 pays à peu près donc on voit que l'équité dans l'éducation va plutôt de concert avec la performance et l'excellence dans l'éducation..."

      Impact Économique de l'Éducation : L'équité et la performance éducatives ont des effets positifs avérés sur l'économie. Les "rendements de l'éducation" (gains privés et publics liés à une meilleure éducation) sont largement documentés dans la littérature économique, influençant positivement les salaires, la croissance et l'innovation.

      Citation : "...ce qui est ensuite entraîne des effets évidemment positifs sur l'économie puisque les rendements de l'éducation c'est à dire les gains privés et public liés à plus d'éducation sont largement démontrés dans la littérature économique à la fois sur les salaires mais aussi sur la croissance l'innovation donc la performance économique."

      Définition des Compétences Comportementales : Elles se rapportent à la qualité du rapport à soi. Cela inclut : La confiance en soi.

      Un état d'esprit de développement (optimisme quant à la progression et la réussite).

      L'autodiscipline et le contrôle de soi (capacité à différer la gratification pour des bénéfices futurs).

      Citation : "alors les compétences comportementales ça réfère à tout ce qui est rapport à soi c'est-à-dire la qualité du rapport à soi à la fois la confiance en soi évidemment un état d'esprit de développement c'est à dire une forme d'optimisme par rapport à ses chances de progression ces chances de réussite également tout ce qui va être de l'ordre de la l'autodiscipline et le contrôle de soi donc la capacité à réfréner des désirs immédiats pour faire des efforts qui amèneront des bénéfices futurs plus importants..."

      Définition des Compétences Sociales :

      Elles se rapportent à la qualité du rapport aux autres. Cela inclut : * La coopération. * La confiance. * La tolérance et le respect des différences. * Le sentiment d'appartenance (faire partie d'une équipe, se sentir soutenu et soutenir les autres).

      Citation : "...les compétences sociales vont référer au rapport aux autres à la qualité du rapport aux autres donc à la coopération à la confiance à la capacité de tolérance de respect des différences et puis aussi au sentiment d'appartenance c'est-à-dire au sentiment de faire partie d'une équipe de se sentir soutenu par les autres et de soutenir les autres..."

      Impact des Compétences Non-Cognitives sur la Réussite : Des études importantes menées depuis environ une décennie démontrent l'impact causal significatif des compétences sociales et comportementales sur la réussite scolaire et l'insertion professionnelle.

      Citation : "oui elle contribue très nettement à la réussite scolaire il y a des études très importantes maintenant depuis une décennie à peu près sur le rôle le l'impact causal des compétences sociales et des compétences comportementales sur la réussite scolaire également sur l'insertion professionnelle a réussi scolaire donner..."

      Importance Égale à l'Intelligence (QI) : L'importance de ces compétences est au moins égale à celle de l'intelligence mesurée par le quotient intellectuel (QI). Elles ont été longtemps négligées et doivent être remises au cœur du système éducatif.

      Citation : "...on sait que ce sont des compétences qui agissent au moins autant que l'intelligence donc mesurée par exemple le quotient intellectuel l'importance de ces compétences est au moins égale à l'intelligence et c'est quelque chose qui a été longtemps négligé et qu'il faut justement remettre au coeur du système éducatif puisque les travaux ont démontré leur importance."

      Déficit en France : Les élèves français présentent un "très fort déficit" en compétences sociales et comportementales.

      Citation : "...les élèves français se démarquent par un très fort déficit en compétences sociales et comportementale donc il faut modifier les pratiques pédagogiques également les pratiques parentales pour aider à développer ses compétences qui aujourd'hui manque cruellement aux élèves français."

      Recommandations de Réforme : Pour développer ces compétences et réduire les inégalités, trois recommandations principales sont formulées :

      Formation des Enseignants : Intégrer de manière significative le développement des compétences sociales et comportementales dans la formation initiale et continue des enseignants.

      Citation : "La première c'est lié à ce que je viens d'écrire c'est une formation des enseignants qui incorporent de manière importante ce qui n'a pas tout le cas aujourd'hui le développement des compétences sociales et comportementales donc une formation continue et une formation initiale où on forme les enseignants aux pratiques pédagogiques qui permettent de développer ses compétences sociales et comportementsales parce que ça a un potentiel de réduction des inégalités sociales agricoles très important..."

      Réforme de l'Orientation et des Aides Financières : Améliorer l'accompagnement à l'orientation pour lutter contre l'autocensure et les biais, et réformer les aides financières pour les étudiants d'origine modeste afin de favoriser l'accès à l'enseignement supérieur.

      Citation : "...la deuxième recommandation de mon point de vue d'après les travaux de recherche c'est de changer de réformer l'accompagnement à l'orientation et les aides financières qui sont apportées aux enfants d'origine modeste pour l'enseignement supérieur on cède après les travaux de recherche que l'orientation n'est pas encore suffisamment favorable à l'égalité des chances beaucoup d'autocensure beaucoup de biais dans la perception de ses compétences donc ça c'est quelque chose sur lequel il faut réformer l'accompagnement également les aides qui ont démontré un effet positif sur l'accès à l'enseignement supérieur..."

      Promotion de la Mixité Sociale : Encourager la mixité sociale dans les établissements, particulièrement en maternelle et en primaire, car elle a des effets positifs sur les performances scolaires, le bien-être social et la cohésion sociale à l'âge adulte.

      Citation : "...la troisième recommandation réfère à la mixité sociale dans les établissements surtout au niveau de l'école maternelle et au niveau de l'école primaire où on sait d'après les travaux de recherche que la mixité sociale a un jeune âge à des effets positifs non seulement sur les performances scolaires mais également sur les le bien-être social et les attitudes de cohésion sociale à l'âge adulte."

      En résumé, le document souligne l'importance fondamentale de l'équité et du développement des compétences non-cognitives (sociales et comportementales) pour améliorer à la fois la performance éducative et l'égalité des chances en France, et propose des pistes de réforme concrètes pour y parvenir.

    1. synthèse détaillée des principales thématiques et idées importantes issues des extraits que vous avez fournis, incluant des citations pertinentes.

      Briefing : École et inégalités – Conférence Delahaye & De Cock

      Ce briefing synthétise les points clés abordés lors de la conférence de Jean-Paul Delahaye et Laurence De Cock sur les enjeux de l'école face aux inégalités, en particulier celles liées à la pauvreté et aux origines sociales.

      1. La jeunesse "invisible" : les enfants des pauvres

      Constat : Les intervenants mettent en lumière une population souvent négligée dans les débats sur l'école : les enfants issus de milieux défavorisés. Jean-Paul Delahaye, en particulier, s'identifie comme une "exception consolante", reprenant l'expression de Ferdinand Buisson pour décrire le faible nombre d'enfants de pauvres qui parviennent à intégrer le système scolaire secondaire d'élite.

      Citation : "c'est monsieur jean paul ii l'avait donc je le présentais un je suis pas journaliste donc je sais gérer aussi aller sur wikipédia je suis désolé mais effectivement c'est ça... aujourd'hui auteur d'un livre d'exception consolante un grain de pauvres dans la machine j'adore le titre je lis tout ce qui est qui et qui faisait dire beaucoup de choses"

      Citation : "effectivement je pense que c'est plutôt intéressant de commencer par parler d'une jeunesse dont on parle finalement assez peu les enfants les enfants des pauvres une jeunesse invisible en parler alors vous l'avez dit oui voilà parce que je viens de sortir un livre qui s'appelle exception consolante acception consolante c'est l'expression utilisée par ferdinand buisson qui était le collaborateur de jules ferry comme vous le savez qui bien conscient que dès la fin 19ème siècle y avait quelque chose qui n'allait pas bien dans le système"

      Réalité de la pauvreté à l'école : La pauvreté se manifeste par des difficultés concrètes ayant un impact direct sur la scolarité : Manque d'argent chronique, privations (fournitures, vêtements).

      Citation : "il ya d'abord une première chose c'est un manque permanent d'argent et privation d insatisfaction permanente" Conditions de logement précaires (insalubrité, exiguïté) rendant le travail scolaire à la maison difficile voire impossible.

      Citation : "autre chose les conditions de logement... on a dans nos écoles collèges et lycées aujourd'hui des élèves qui ont des difficultés considérables liés à leurs conditions de logement insalubre exigu"

      Difficultés d'accès aux ressources éducatives hors de l'école (livres, espace de travail). Citation : "les enfants de pauvres aujourd'hui ont beaucoup de difficulté de vivre à la maison ce qu'ils apprennent à l'école pas de livre pas d'endroit pour travailler"

      2. Les limites et les efforts de l'institution scolaire

      Reconnaissance des efforts locaux : Les intervenants saluent l'engagement du personnel scolaire (enseignants, directions) qui fait preuve d'ingéniosité et de solidarité face aux difficultés des élèves. Citation : "hommage à nos écoles collèges et lycées qui sont au contact de ces difficultés et qui déploient des trésors d'imagination"

      Citation : "je pense assez que de ces écoles maternelles ou dans les salles des maîtres il ya des cartons avec des réserves de bonnes et de pulls de pantalon je pense à ce collège aubervilliers où ils ont une petite salle où il ya trois machines à laver on lave le linge des gamins" L'école, refuge et repère : Pour beaucoup de familles en difficulté, l'école devient un lieu de soutien et de sécurité au-delà de sa fonction éducative stricte.

      Citation : "c'est devenu en fait des refuges des repères pour un certain nombre de familles ont des difficultés pour se nourrir"

      Des fonds sociaux insuffisants et vulnérables : Les aides directes aux familles (fonds sociaux) ont diminué drastiquement par le passé et restent en deçà des besoins, servant souvent de "variable d'ajustement budgétaire".

      Citation : "ces fonds sociaux il était le montant était de 70 millions d'euros en 2002 et ils sont tombés à 32 millions d'euros en 2012... on a divisé les fonds sociaux par 2,3 pour faire les fins de mois du ministère de l'éducation nationale c'est à dire que ces fonds sociaux sont une variable d'ajustement budgétaire"

      Des bourses scolaires dérisoires et un non-recours important : Le montant des bourses est jugé trop faible pour couvrir les dépenses réelles, et de nombreuses familles n'y ont pas recours.

      Citation : "la bourse maximum d'un collégien vous entendez bien l'amour ce maximum donc c'est pour les csp - - - c'est c'était 360 euros et je laisse toujours planer un petit silence 360 euros par an... ça fait même pas le prix d'accès à la restauration scolaire" Citation : "on a beaucoup de familles qui n'accèdent pas aux droits il ya un non recours au droit à la bourse qui est trop important dans ce pays"

      Manque de personnel socio-médical: Le système éducatif souffre d'une pénurie de professionnels (infirmières, assistants sociaux, médecins scolaires) indispensables pour accompagner les élèves en difficulté. Citation : "on n'a pas suffisamment d'infirmières infirmiers des assistants sociaux de médecins scolaires médecin scolaire"

      Inégalités dans l'accompagnement éducatif : L'accompagnement éducatif est loin d'être réparti équitablement. Des budgets importants sont alloués aux filières d'élite (classes préparatoires), tandis que les élèves de l'éducation prioritaire bénéficient de fonds bien moindres.

      Citation : "il ya un accompagnement éducatif qui est dans un budget sans contrainte... c'est l'accompagnement éducatif dans les classes préparatoires aux grandes écoles qu'on appelle les heures de colle... ça ruisselle dans ce pays mais ça réussit pas vraiment à l'endroit sa richesse plutôt à l'envers"

      3. La notion d'émancipation et ses différentes interprétations

      Un mot "vidé de sa substance" : Laurence De Cock souligne que le terme d'émancipation, historiquement lié à la gauche et à la libération des aliénations, a été récupéré et réinterprété dans un sens "libéral", synonyme de "libre entreprise de soi" et de dépassement individuel par la concurrence.

      Citation : "émancipation sociale... c'est un mot qui est à la fois suranné et des substances y alizés... c'est l'un des maux de la gauche qui a été un petit peu laissé de côté qu'on a laissé un petit peu s'effilocher évidemment quand la gauche laisse s'effilocher des concepts importants ils sont immédiatement récupéré"

      Citation : "cette émancipation est aujourd'hui un terme que l'on voit sans aucun problème fleurir dans le monde entrepreneurial dans le monde de l'école privée un petit peu partout voilà mais pas dans sa spécificité initial qui est celle du discours d'une gauche d'émancipation"

      L'émancipation sociale : Pour Laurence De Cock, l'émancipation sociale dans son sens original implique de se libérer des différentes formes d'aliénation (idéologiques, communautaires, familiales, etc.) non pas par la concurrence, mais en en prenant conscience pour s'en libérer collectivement.

      Citation : "ce n'est pas du tout une logique entrepreneuriale c'est pas la libre entreprise de soi il ya effectivement l'idée de se libérer d aliénation sa indéniablement"

      L'utopie comme moteur : Penser l'école, c'est penser une utopie, se projeter vers un avenir meilleur, même si les propositions pour y parvenir doivent être réalisables.

      Citation : "leur langage c'est celui de l'utopie que distille il dispensait l'école c'est se projeter vers un futur meilleur"

      1. La "réussite" scolaire : une construction sociale à déconstruire

      Hiérarchie des voies : La notion de réussite scolaire est socialement construite et valorise excessivement les études longues et les filières générales, dévalorisant les voies professionnelles.

      Citation : "il faut aller au lycée général enfin il faut c'est ça la réussite il faut les en prépa et en fait le lycée professionnel c'était un peu pour ces jeunes on cessé c'est pas si bien que ça"

      Citation : "réussir c'est faire des grandes études c'est devenir médecin c'est de venir c'est de passer l'agrégation c'est de devenir avocat etc et personne ne dira qu'il a très très bien réussi il a eu un cap2 chaudronnerie donc c'est bien une construction sociale"

      Le collège unique, un échec partiel : L'instauration du collège unique n'a pas suffi à rendre l'école truly inclusive. En supprimant les activités manuelles et pratiques qui existaient auparavant, il n'a pas été pensé pour tous les enfants.

      Citation : "on a supprimé les instits on a supprimé les profs violent et on a mis comme modèle unique du collège le professeur de lycée... ce qui fait qu'aujourd'hui on a un collège unique qui n'a pas été pensée pour tous les enfants"

      Vers l'égalisation des dignités : Pour lutter contre cette hiérarchie, il est nécessaire de donner une égale dignité aux matières intellectuelles et manuelles.

      Citation : "mettre à égale dignité les matières accessible à tous les enfants de telle sorte ce que l'intellectuel le manuel soit mis en équivalence"

      Redéfinir la démocratisation scolaire : La démocratisation ne doit pas être synonyme d'"égalité des chances" (qui conduit à considérer l'échec comme une responsabilité individuelle), mais plutôt permettre à chaque élève d'accomplir la trajectoire scolaire de son choix, sans contrainte et avec un accès égal à la culture scolaire et aux méthodes d'apprentissage.

      Citation : "quand on intériorise l'idée de l'égalité des chances... c'est quand même de sa faute quoi donc c'est ce qu'il appelle des inégalités juste"

      Citation : "c'est donner la possibilité à l'ensemble des élèves d'accomplir la trajectoire scolaire de leur choix et tout est dans le choix parce que il y as choix s'il n'ya pas orientation contraintes"

      Citation : "offrir le même axe est d'offrir un accès à la même culture scolaire à l'ensemble des enfants et culture scolaire au sens véritablement de pas simplement des contenus d'enseignement un mais aussi de comment on apprend comment on apprend"

      1. Les obstacles au changement et les leviers d'action

      Inégalités dans l'offre de formation : La disparité de la qualité de l'enseignement entre les établissements, notamment en termes de stabilité du corps professoral (turn-over, recours aux contractuels), crée des "zones de non-mêmes droits".

      Citation : "il ya des établissements scolaires où il ya très peu titulaire parmi les enseignants il ya des contractuels et quand ils sont malades en plus ils sont pas remplacés" Citation : "il ya des zones de non mêmes droits il ya des endroits de notre pays qui n'ont pas les mêmes droits tout simplement dans l'oeuvre de formation"

      Manque de courage politique et tensions sociales : La volonté de changement se heurte à des résistances, notamment de la part des catégories sociales favorisées dont les enfants bénéficient du système actuel.

      Citation : "on a une partie de la population dont les enfants réussissent bien à l'école telle qu'elle est aujourd'hui qui n'a aucun intérêt à ce que ça ce que ça change"

      Le rôle de la formation des enseignants : Les enseignants manquent de formation en pédagogie, sociologie et psychologie, ce qui limite leur capacité à comprendre et accompagner les élèves issus de milieux divers.

      Citation : "ils connaissent pas un nom de pédagogue ils ne sont pas formés à la sociologie de l'éducation" Citation : "on peut reprocher et réclamé une formation digne de ce nom et donc commencer une formation en pédagogie en sociologie en psychologie d au moins la première année d'un cursus universitaire"

      La nécessité des "alliances" et du travail avec les territoires : L'école ne peut résoudre seule les problèmes liés à la pauvreté et aux inégalités. Il est crucial de tisser des "alliances" (plutôt que des "partenariats" formels) entre l'école, les familles, les associations et les acteurs locaux.

      Citation : "l'école est tout seul ne peut pas régler tous les problèmes des des élèves et des familles" Citation : "tisser des alliances c'était une expression qui était donnée... il y avait un atelier sur l'éducation populaire et qui a tourné autour de la nécessité de tisser des alliances"

      Citation : "nous sommes dans une séquence dans laquelle l'école est très attaquée et donc il faut trouver des lieux de résistance des espaces de résistance j'ai pris conscience que les territoires peuvent pas mal en fait peuvent faire beaucoup"

      L'importance de la mixité sociale dans et hors de l'école : La mixité sociale est un facteur clé de réussite, mais elle ne peut être atteinte par l'école seule. Elle dépend aussi des politiques d'urbanisme et de logement social.

      Citation : "comment vous voulez faire de la mixité sociale et scolaire avec une offre de formation aussi disparates dans notre pays"

      Citation : "on ne fera pas on fera pas des miracles dans l'éducation nationale si la société elle-même ne prend pas ce sujet vraiment à coeur"

      Repenser la petite enfance : Les politiques de la petite enfance sont également essentielles pour agir en amont sur les inégalités et leur impact sur le développement de l'enfant.

      Citation : "je voulais savoir aussi à ce niveau là si vous avez des éléments à nous partager sur aussi ce que fait la pauvreté la petite enfance est ce qu'on peut faire la petite enfance à la pauvreté"

      6. Les zones de non-droit et de non-mêmes droits

      Une remise en cause du pacte républicain : L'existence de "zones de non-mêmes droits" (où l'offre de formation est inégale) est une menace pour la cohésion sociale, car elle peut conduire certains citoyens à remettre en question leurs devoirs envers une République qui ne leur garantit pas les mêmes droits.

      Citation : "il y a des zones de non mêmes droits il y a des endroits de notre pays qui n'ont pas les mêmes droits tout simplement dans l'oeuvre de formation et donc ça c'est un problème parce que nous mettons notre pacte républicain en cause en quelque sorte"

      Citation : "celles et ceux de nos concitoyens qui a tord ou à raison considèrent qu'ils n'ont pas eu les mêmes droits que d'autres vont pas longtemps considéré qu'ils ont les mêmes devoirs que les autres"

      En conclusion, les deux intervenants dressent un tableau lucide des inégalités profondes qui traversent le système éducatif français, étroitement liées à la pauvreté.

      Ils soulignent les limites de l'action de l'école seule tout en reconnaissant les efforts du personnel.

      Ils appellent à une redéfinition de la "réussite" et de l'"émancipation" dans un sens social et collectif, à une réorientation des budgets vers l'éducation prioritaire et la petite enfance, à un renforcement du personnel socio-médical, à une meilleure formation des enseignants et à un travail d'alliances fort avec les acteurs locaux et la société dans son ensemble pour lutter contre les "zones de non-mêmes droits" et construire une école véritablement égalitaire.

  2. Apr 2025
    1. Note de Synthèse : Psychologie Politique et Idéologies Autoritaires

      Introduction

      Le podcast "Etthique et Psycho" explore l'adhésion aux idées autoritaires, violentes ou réactionnaires à travers le prisme de la psychologie sociale et politique. Vicis et Shaikent de "hacking social" discutent des mécanismes psychologiques qui influencent nos croyances, attitudes et comportements politiques. Ils soulignent l'importance d'une approche scientifique et empirique, basée sur des recherches rigoureuses, pour comprendre ces phénomènes complexes.

      1. Psychologie Politique et Psychologie Sociale

      • Définition et Objet d'Étude : La psychologie politique est une branche scientifique de la psychologie qui analyse les mécanismes psychologiques influençant le rapport des individus aux idéologies, partis, leaders, ainsi que les dynamiques collectives comme la polarisation. Elle étudie également le soutien aux hiérarchies, aux inégalités et les violences politiques.
      • Relation avec la Psychologie Sociale : La psychologie politique est considérée comme une application de la psychologie sociale au domaine politique. Il n'y a pas de frontière rigide entre les deux disciplines.

      2. Définition de Gauche et Droite en Psychologie Politique

      • Complexité de la Définition : Il n'existe pas de définition absolue et universelle de la gauche et de la droite. Une distinction importante doit être faite entre les positions économiques et socioculturelles.
      • Dimensions Clés : La psychologie politique contemporaine tend à définir la gauche et la droite selon deux grandes dimensions :
      • Axe Égalité vs Hiérarchie : Une préférence pour l'égalité (gauche) versus une préférence pour le statu quo/hiérarchie (droite).
      • Axe Ouverture vs Tradition : Une préférence pour l'ouverture et l'autonomie (gauche) versus une préférence pour l'ordre, la tradition et l'uniformité (droite).
      • Décalage entre Affichage et Croyances Effectives : Il peut exister un écart important entre l'étiquette politique revendiquée et les croyances, attitudes et comportements idéologiques effectifs d'une personne. La psychologie s'intéresse particulièrement à la "sous-structure motivationnelle", c'est-à-dire les motivations profondes qui orientent les affinités idéologiques.

      3. Critique de l'Approche Psychologisante et Individualisante

      • Conciliation Individu-Structure : La critique selon laquelle la psychologie politique serait trop psychologisante ou individualisante est abordée. Il est expliqué que la psychologie scientifique actuelle considère le comportement humain comme le résultat d'une interaction complexe entre différents facteurs : biologiques, dispositions individuelles, environnement social direct, contexte politique et économique. Il ne s'agit pas de réduire les comportements à l'individu seul.
      • Regarder l'Individu comme un Reflet de la Société : En psychologie, regarder l'individu permet aussi de voir le reflet de la société et de comprendre comment les structures sociales influencent le comportement.
      • Confusion avec la Psychopathologisation : La psychologie politique est parfois confondue avec des approches cliniques ou la psychanalyse, et accusée de psychopathologiser les personnes ayant des idées différentes. Les concepts comme RWA (Autoritarisme de Droite) ou SDO (Orientation à la Dominance Sociale) ne sont pas des troubles mentaux, mais des mesures de tendances et d'attitudes.
      • La Question de l'Environnement Social : L'approche psychologique ne nie pas l'influence de l'environnement social et des conditions matérielles ; elle étudie précisément comment ces influences s'exercent et façonnent l'individu, en complément des approches sociologiques.

      4. Pourquoi les Gens Votent Contre Leurs Intérêts ?

      • Au-delà de l'Homo Economicus : L'idée de l'électeur rationnel (Homo economicus), qui voterait selon son intérêt personnel ou de classe, est considérée comme incomplète. Il existe des phénomènes où des personnes précaires votent contre leurs intérêts matériels.
      • Importance des Émotions : Les émotions jouent un rôle crucial dans les décisions politiques. Nous sommes des "animaux qui rationalisons", et nos choix politiques ne sont pas uniquement le résultat d'un calcul logique. Les émotions comme la colère ou la peur peuvent être des moteurs puissants de nos convictions et actions politiques.
      • Le Rôle des Valeurs : Les valeurs (comme les valeurs de Schwartz) sont souvent de meilleurs prédicateurs de nos choix politiques que notre statut social ou notre intérêt personnel. On peut prioriser ses valeurs, même si cela va à l'encontre de son intérêt matériel direct.
      • Éviter le Jugement : Qualifier les gens de "cons" parce qu'ils votent de manière apparemment irrationnelle est une démarche à éviter. Cela bloque la compréhension et peut relever de l'autovalorisation.
      • Attention aux Visions Simplistes : Considérer que le problème est que les gens "pensent mal" ou que le cerveau est "nul" peut mener à des visions idéologiques potentiellement dangereuses, justifiant un contrôle ou une hiérarchie (paternalisme libertarien), en ignorant la complexité des biais et leur utilité dans certains contextes.

      5. Les Concepts Clés : RWA et SDO

      RWA (Right-Wing Authoritarianism - Autoritarisme de Droite) : * Origine : Forgé par Bob Altemeyer pour corriger l'échelle F des années 50, qui mesurait la personnalité autoritaire. * Dimensions : Mesure l'autoritarisme en termes d'attitude et de comportement, caractérisé par trois dimensions : * Conventionnalisme/Traditionnalisme : Tendance à adhérer aux conventions et traditions (normes morales, rôles de genre traditionnels, etc.). * Agressivité Autoritaire : Attitudes et comportements préjudiciables ou violents envers des groupes extérieurs ou perçus comme menaçants (préjugés envers les minorités, xénophobie, etc.). * Soumission Autoritaire : Soumission aux autorités établies ou reconnues. * Validité : L'échelle RWA est validée et prédit des comportements autoritaires (soumission à l'autorité, soutien aux violences éducatives), ainsi que de forts préjugés et des affinités idéologiques (les scores élevés se retrouvent majoritairement à droite). * Vision du Monde : Les personnes avec un score RWA élevé ont tendance à percevoir le monde comme dangereux, ce qui alimente la peur et le besoin de sécurité et d'ordre. Elles sont sensibles aux discours de menace envers leur groupe d'appartenance. * Empathie : L'empathie chez les personnes RWA peut être cloisonnée, limitée à leur groupe d'appartenance. * SDO (Social Dominance Orientation - Orientation à la Dominance Sociale) : * Mesure : Mesure le versant "domination" de l'autorité, c'est-à-dire les attitudes et comportements qui promeuvent les inégalités sociales et la hiérarchie. * Vision du Monde : La vision du monde est plus compétitive ("la loi du plus fort", "le monde est une jungle") que basée sur la menace existentielle. La menace perçue est liée à la perte de statut social ou de pouvoir. * Lien avec le Narcissisme : Le SDO est connecté au narcissisme, une attitude où l'on s'estime avoir plus de droits et mériter plus de liberté que les autres. Le discours de liberté des personnes SDO peut être centré sur leur propre groupe, voire sur l'individu. * Empathie et Cynisme : Les personnes SDO peuvent avoir des problèmes d'empathie et un cynisme fort, avec un intérêt égocentré. Leur soutien est conditionnel à leur intérêt, même au sein de leur propre groupe. Le SDO est plus difficile à changer que le RWA. * Lien avec les Classes Sociales et le Genre : Le SDO est fortement corrélé aux classes sociales et à l'origine sociale. Les personnes socialement valorisées (les hommes en moyenne, notamment favorisés) tendent à avoir un SDO plus élevé. Plus une personne est discriminée, moins elle a de SDO. * Connexion avec la Tétraide Noire : Le SDO est associé aux traits de la tétraide noire (machiavélisme, psychopathie, narcissisme, sadisme), notamment au sadisme, avec un plaisir à voir la souffrance ou l'échec d'autrui, interprété comme une victoire personnelle. * Interaction RWA et SDO : Il est possible d'avoir des scores élevés dans les deux dimensions, ce qui extrémise généralement les discours et peut mener à des préjugés contradictoires (ex: un groupe cible est à la fois menaçant et faible).

      6. Causes et Flexibilité du RWA et du SDO

      • Antécédents : L'éducation et le contexte familial (environnement strict, favorisant l'obéissance) peuvent influencer le RWA, bien que l'environnement ne détermine pas entièrement l'individu. La perception d'un monde dangereux nourrit le RWA.
      • Malléabilité du RWA : Le RWA est malléable et sensible aux événements et périodes de crise (pandémies, attentats), qui tendent à l'augmenter. À l'inverse, les environnements ouverts, inclusifs, promouvant la diversité et l'autonomie (comme les campus universitaires) tendent à réduire le RWA.
      • Stabilité du SDO : Le SDO est beaucoup plus stable que le RWA et moins sensible aux situations. Il est fortement lié au statut social.
      • Environnement Compétitif : Les environnements qui prônent la compétition et le mérite (école, certains milieux professionnels) peuvent renforcer le SDO. La sensibilité à la menace au statut social ou au pouvoir peut déclencher l'agressivité chez les personnes SDO (ex: réactions dans le milieu du jeu vidéo face à des personnages féminins forts).

      7. Autoritarisme de Gauche (LWA)

      • Existence d'Autoritarisme à Gauche : L'existence d'attitudes et de comportements autoritaires chez des individus ou groupes se revendiquant de gauche n'est pas niée par les chercheurs.
      • Concept de LWA : La pertinence du concept d'"autoritarisme de gauche" (LWA - Left-Wing Authoritarianism), défini comme un autoritarisme s'articulant selon des valeurs de gauche, est débattue.
      • Recherches Passées et Présentes : Des recherches sur le LWA ont été menées dès les années 50 et plus récemment dans les années 2010. Cependant, elles sont largement critiquées.
      • Critiques des Modèles Actuels : Les approches actuelles du LWA sont critiquées pour être trop centrées sur le contexte américain contemporain et pour reposer sur de "fausses équivalences" avec le RWA. Un exemple cité est l'item qui assimile la confiance dans la méthode scientifique à une soumission aveugle, contrairement à la soumission à des figures d'autorité politique ou religieuse mesurée par le RWA.
      • Absence de Validité Prédictive : Les modèles actuels du LWA ne parviennent pas à prédire des comportements autoritaires comme le fait le RWA.
      • Consensus des Chercheurs : Il existe un consensus selon lequel l'autoritarisme est fortement corrélé aux idéologies de droite, et qu'on ne peut établir une équivalence ou une symétrie idéologique entre la gauche et la droite sur la question de l'autoritarisme.
      • Alternatives Conceptuelles : Certains chercheurs suggèrent que ce que les recherches sur le LWA tentent de mesurer pourrait être mieux décrit comme des tendances "antidémocratiques à gauche" plutôt que comme un autoritarisme équivalent au RWA.
      • Position des Locuteurs : Les locuteurs expliquent qu'ils se concentrent sur l'autoritarisme de droite car les concepts de RWA et SDO sont validés et ont fait leurs preuves pour prédire les comportements autoritaires et les oppressions associées, ce qui n'est pas encore le cas du LWA.

      8. L'Efficacité Limitée de l'Argumentation pour Convaincre

      • L'Illusion du Choix Rationnel : S'appuyer uniquement sur l'argumentation pour faire changer d'avis repose sur l'illusion que nos choix politiques sont guidés par la seule rationalité.
      • Aller au-delà de la Surface : Les systèmes de croyances et positions politiques s'enracinent dans des besoins et motivations profonds (sous-structure motivationnelle). L'argumentation reste souvent à la surface.
      • Comprendre les Besoins et Motivations : Pour engager un dialogue potentiellement constructif, il est plus pertinent de chercher à comprendre le "pourquoi" des positions de l'autre, ses valeurs et ses motivations.
      • Adapter son Discours : Adapter son discours aux valeurs de l'interlocuteur peut réduire la mise sur la défensive, sans pour autant valider des propos préjudiciables. Il s'agit de chercher des points d'ancrage dans leur propre système de valeurs pour proposer d'autres perspectives.
      • Les Croyances Bénéfiques : Certaines personnes soutiennent des politiques ou idéologies parce qu'elles correspondent à des croyances qui leur sont bénéfiques psychologiquement, même si elles sont objectivement préjudiciables. La justification du système (croire que le monde est juste, stable, ordonné) peut pousser à voter contre ses intérêts.
      • Les Bénéfices Psychologiques de l'Idéologie : Les idéologies peuvent apporter un sentiment de contrôle, de prévisibilité, voire de supériorité, qui répond à des besoins psychologiques, surtout en situation de précarité ou d'incertitude. Les discours complotistes peuvent aussi apporter un sentiment de ne pas être naïf.
      • L'Échec du Débunking Seul : Démontrer la fausseté d'une idée (débunking) ne suffit pas à faire changer les gens d'avis, car l'adhésion repose sur des motivations et des besoins plus profonds que la seule rationalité.

      9. Lutter Contre les Oppressions : Outils et Pistes

      • Régulation Émotionnelle et Compétences Socio-Émotionnelles : Développer la capacité à travailler avec ses émotions, à les accepter et à se flexibiliser émotionnellement est essentiel. L'émotion est un signal précieux qui nous lie à notre situation et peut nous pousser à l'action (courage, désobéissance). L'empathie permet de se lier aux autres.
      • L'Ouverture : L'ouverture au changement, à l'expérience, est l'antithèse de l'autoritarisme. Nourrir cette ouverture par la créativité, l'empathie, la prise de perspective permet de résister aux logiques de domination et d'imaginer d'autres modes d'existence collective.
      • Le Rôle de l'Environnement Social : Changer d'environnement social (ex: déménager, rencontrer de nouvelles personnes, fréquenter des lieux diversifiés comme l'université) peut contribuer à ébranler les idéologies autoritaires.
      • Repenser les Cadres Institutionnels : Remettre en cause les cadres compétitifs (école, certains milieux professionnels) qui alimentent le SDO et les rapports de domination est important pour lutter contre le harcèlement et les oppressions. Favoriser les liens, la coopération et la motivation intrinsèque est crucial.
      • Le Rôle de l'Art et de la Fiction : L'art et la fiction peuvent être des outils puissants pour développer l'ouverture, l'empathie et la prise de perspective en nous permettant de nous mettre à la place des autres et d'explorer de nouvelles réalités.

      Conclusion

      • L'analyse de la psychologie politique révèle la complexité de l'adhésion aux idéologies autoritaires, qui ne peut être réduite à une simple question de rationalité ou d'intérêt matériel. Les concepts de RWA et SDO fournissent un cadre solide pour comprendre les mécanismes psychologiques sous-jacents, notamment la soumission à l'autorité, la promotion de la hiérarchie sociale, la peur et le besoin de sécurité. Lutter contre les oppressions nécessite de s'attaquer aux racines profondes de ces tendances, en développant la régulation émotionnelle, l'empathie, l'ouverture au changement, et en repensant les environnements sociaux et institutionnels qui peuvent nourrir ces dynamiques. L'argumentation seule est insuffisante ; il est crucial de comprendre les besoins et motivations des individus pour espérer susciter un changement de perspective.

      Cette note de synthèse s'efforce de capturer les thèmes centraux et les idées clés discutées dans les extraits, en utilisant des citations directes lorsque cela est pertinent.

    1. Briefing : Les compétences émotionnelles chez l’enfant

      Source : Extrait du webinaire gratuit "Les compétences émotionnelles chez l’enfant" de l'APPEA,

      Présentatrice : Anna Malika Kamblatz, Docteur en neuropsychologie, Présidente fondatrice de Emmopsie, membre du conseil scientifique de Whatsup neuropsychologie clinique.

      Thème : Définition, développement et évaluation des compétences émotionnelles chez l'enfant.

      Introduction et Contexte :

      Le webinaire, 60ème du nom pour l APPEA, accueille Anna Malika Kamblatz pour aborder un sujet jugé essentiel mais encore insuffisamment outillé : les compétences émotionnelles chez l'enfant.

      L'enregistrement sera disponible en replay, ainsi que le support PowerPoint.

      Il est précisé qu'aucune attestation de formation n'est délivrée pour ce format gratuit.

      Anna Malika Kamblatz, forte de 15 ans de recherche, principalement à l'université de Bordeaux, s'est intéressée au lien entre émotion et cognition et à l'efficacité des prises en charge thérapeutiques.

      Son projet actuel, Emopsie, vise à créer une batterie d'évaluation des compétences émotionnelles pour les enfants, conçue en collaboration avec des enseignants chercheurs et des psychologues de terrain.

      Définition et Modèles des Compétences Émotionnelles :

      Ressentir une émotion provoque des changements cognitifs, physiologiques et comportementaux. La manière d'y réagir dépend des compétences émotionnelles.

      Modèle de Sarnie : Une des premières à théoriser le concept, elle identifie neuf compétences (conscience de ses émotions, vocabulaire émotionnel, empathie...). Elle insiste sur le rôle primordial du contexte social, rendant difficile l'évaluation standardisée.

      Courant de l'Intelligence Émotionnelle : Développé en parallèle, ce courant se concentre sur la capacité à raisonner sur les émotions.

      Il implique la capacité à percevoir les émotions, les utiliser pour favoriser la réflexion, les comprendre et les réguler.

      Ces habiletés sont considérées comme entraînables et évaluables, relevant de processus cognitifs.

      L'intelligence émotionnelle a été popularisée (notamment par Goleman) et parfois transformée.

      Modèle de Nicolas Jacques (2009) : Ayant synthétisé les principaux modèles d'intelligence émotionnelle, Nicolas Jacques propose un modèle basé sur les dimensions les plus récurrentes et utilise le terme de "compétences émotionnelles". Son modèle initial inclut la capacité à :

      • Reconnaître les émotions.
      • Exprimer les émotions.
      • Comprendre les causes et conséquences d'une émotion.
      • Mettre en place des stratégies de régulation.
      • Utiliser les émotions pour modifier les actions.

      Une méta-analyse de 2024 suggère que la cinquième compétence serait plutôt une stratégie de régulation.

      Compétences retenues par Emopsie : Le projet Emopsie se concentre sur les quatre premières compétences identifiées par Nicolas Jacques, car des difficultés dans ces domaines sont largement démontrées dans diverses pathologies ou handicaps, entraînant des conséquences comme l'isolement social, des difficultés à repérer les situations à risque, un bien-être moindre et un risque accru de troubles anxieux/dépressifs.

      Les Quatre Compétences Clés et leur Évaluation :

      Anna Malika Kamblatz détaille ensuite chaque compétence, son développement et les outils d'évaluation existants ou en développement chez Emopsie.

      L'idée d'Emopsie est de créer des tests pertinents scientifiquement et adaptés à la pratique clinique, développés en itération avec des professionnels.

      Reconnaissance des Émotions : Définition : Capacité à identifier les émotions à partir d'expressions non verbales (visage, voix, corps) dans les interactions sociales.

      Cela permet de comprendre et de réagir aux attentes d'autrui et d'anticiper ses intentions.

      Développement : Se développe progressivement. Dès la naissance, les bases sont là. Vers 4 ans, reconnaissance de la joie, colère, tristesse. Plus tardivement la peur, puis la surprise et le dégoût (vers 10 ans).

      Vers 12 ans, les capacités sont similaires entre enfants et adultes, bien que la reconnaissance continue d'évoluer.

      La reconnaissance faciale implique d'explorer des zones clés (yeux, nez, bouche) et d'intégrer diverses informations, nécessitant la mémoire de travail.

      Évaluations existantes :Sous-test de la batterie Nepsie 2 : présentation d'un visage exprimant une émotion, choix parmi quatre propositions.

      DAN (version française) : catégorisation d'une émotion exprimée sur photo (faiblement ou fortement) parmi quatre choix (joie, colère, peur, tristesse). Critique des tests existants : Ils utilisent principalement des photos de visage, ne prenant pas en compte la voix, la posture et le mouvement dynamique des émotions dans les interactions réelles.

      Test Emopsie : Utilisation de vidéos d'enfants exprimant des émotions (joie, colère, peur, tristesse, fortement ou faiblement) via le visage, la voix et la posture. Demande d'identifier l'émotion.

      Il y a des niveaux de difficulté (émotions de plus en plus subtiles).

      Des scores sont obtenus par émotion, intensité, et pour les modalités (visage/posture seuls, voix seule).

      L'objectif est d'intégrer le dynamisme et les multiples canaux de l'expression émotionnelle.

      Expression des Émotions : Définition : Production d'émotions, verbale (langage) ou non verbale (visage, voix, posture). L'accent est mis ici sur le vocabulaire émotionnel verbal, jugé fondamental.

      • Importance du vocabulaire émotionnel : Permet de conceptualiser le ressenti affectif, de l'encadrer, de l'associer à des sensations, des causes, des stratégies de régulation. Facilite le partage avec l'entourage et la recherche d'aide.
      • Développement : Suit la même trajectoire que la reconnaissance. Mots relatifs à la joie, colère, tristesse apparaissent tôt. Peur, surprise, dégoût plus tardivement. Vers 11 ans, le vocabulaire se complexifie (autres catégories, émotions abstraites comme l'envie).
      • Vocabulaire réceptif vs expressif :Réceptif : Nombre de mots compris ("dictionnaire interne"). Évalué classiquement par appariement mot/image.
      • Expressif : Nombre de mots produits à l'oral. Évalué classiquement par des tâches de fluence verbale.
      • Évaluations existantes en français (vocabulaire émotionnel) : Peu de tests validés spécifiquement pour les enfants. Des tests de vocabulaire général existent. Il est crucial d'évaluer séparément le réceptif et l'expressif.
      • Tests Emopsie :Vocabulaire réceptif : Appariement mot émotionnel/image parmi quatre options. Niveaux de difficulté croissante.
      • Vocabulaire expressif : Tâche de fluence affective (dire le maximum de noms d'émotions en une minute). Les résultats sont influencés par l'exposition aux émotions (ex: le film "Vice Versa").
      • Compréhension des Émotions :
      • Définition : Capacité à saisir les causes d'une émotion, sa signification et comment en modifier les conséquences. Essentielle pour identifier les antécédents émotionnels, anticiper les réactions (les siennes et celles des autres) et adopter un comportement adapté.
      • Modèle développemental de Pis (et al.) : Trois grandes périodes :
      • Vers 3 ans (dimension externe) : Reconnaissance des émotions, compréhension que des événements externes peuvent en être la cause (perdre un jouet). Compréhension du lien mémoire/émotion (objets qui rappellent des souvenirs/émotions).
      • Vers 5 ans (dimension interne) : Compréhension que des événements internes (pensées, désirs, croyances) peuvent provoquer des émotions. Compréhension que l'émotion montrée n'est pas toujours celle ressentie intérieurement.
      • Vers 8 ans (dimension complexe) : Intégration du rôle de la régulation. Compréhension qu'on peut ressentir plusieurs émotions simultanément. Influence de la morale et des normes sociales sur les émotions. Le développement se poursuit de 3 à 11 ans.
      • Évaluations existantes :Test international de compréhension des émotions (très utilisé à l'étranger, moins en France malgré une version française) : Lecture d'une histoire, demande comment se sent le personnage, choix parmi quatre propositions. Critique : une seule histoire par composante, évaluation binaire (acquis/non acquis).
      • Tests en France (ex: QCEE) : Lecture d'histoires, identification de l'émotion du protagoniste. Souvent limités à l'influence des causes externes, entraînant des effets plafond.
      • Tests Emopsie : Utilisation de petits dessins animés (format plus adapté) représentant des situations émotionnelles quotidiennes. L'enfant suit un personnage et doit dire comment il se sent et pourquoi. L'évaluation porte sur la justification de l'enfant, et non l'émotion nommée. Les bonshommes bâtons minimisent les stéréotypes physiques. Chaque animation a une double lecture (externe/interne/souvenir) pour évaluer la complexité de la compréhension. L'évaluation est conversationnelle. Une deuxième tâche évalue la compréhension du fait de ressentir plusieurs émotions simultanément (proches temporellement ou en même temps).
      • Régulation des Émotions :
      • Définition : Influencer une émotion (diminuer, augmenter, maintenir, rendre plus positive/négative, modifier durée/intensité) en mettant en place des stratégies (techniques conscientes ou non, comportementales ou cognitives). Il existe une grande variété de stratégies (éviter, confronter, exprimer, masquer, penser, se distraire, ruminer...).
      • Développement : Au début, la régulation est assurée par l'entourage. Vers 2 ans, avec le langage, l'enfant devient plus actif. Jusqu'à 6 ans, stratégies majoritairement comportementales (taper dans un coussin). Avec le développement cognitif (langage, fonctions exécutives), les stratégies se complexifient. Vers 10 ans, processus de régulation de plus en plus internes (positiver, relativiser). Le développement va vers une autonomie croissante.
      • Adaptation des stratégies : L'idée de stratégies "adaptées" vs "inadaptées" est remise en question. La pertinence d'une stratégie dépend du contexte, des capacités et des besoins.
      • Modèles de Flexibilité de Régulation : Assez récents, ils postulent que face à une situation émotionnelle, on analyse le besoin de régulation, on cherche une stratégie dans son "répertoire", on l'applique et on évalue son efficacité. Si elle ne répond pas au besoin, il faut réanalyser la situation et chercher une autre stratégie, montrant une capacité à changer de type de stratégie. Peu d'études chez l'enfant sur ces modèles.
      • Évaluations existantes en français : Principalement des questionnaires évaluant la fréquence d'utilisation de stratégies (adaptées ou non) ou des concepts associés (labilité émotionnelle, acceptation, conscience...). Pas d'évaluation validée de la flexibilité de régulation chez l'enfant.
      • Test Emopsie : Évaluation de la flexibilité via des dessins animés. L'enfant s'imagine dans la situation, décrit comment il se sent et ce qu'il ferait/penserait (première stratégie). Deux "feedbacks négatifs" (si ça ne suffit pas, que ferais-tu d'autre ?). L'évaluation est qualitative (stratégies disponibles) et quantitative (largeur du répertoire, indice de persistance/rigidité à utiliser le même type de stratégie).
      • Projet Emopsie et Perspectives :
      • Statut des tests : Les tests Emopsie sont en cours de validation/étalonnage. Un appel est lancé pour trouver 600 enfants (6-12 ans inclus) pour participer (visio d'environ 1h15). Contact possible via le site Emopsie.
      • Public visé : Principalement les psychologues, mais une réflexion est en cours pour une utilisation par d'autres professionnels du médico-social (orthophonistes, psychomotriciens) selon les compétences évaluées.
      • Format : Application numérique (en ligne).
      • Accompagnement : Formation prévue pour l'utilisation de la batterie. Développement d'un centre de ressources avec des outils de psychoéducation et de remédiation (vidéos, dessins animés, jeux, roues des émotions/stratégies).
      • Études futures : Inclusion de groupes cliniques (TSA, TDAH, déficience intellectuelle) dès l'année prochaine pour évaluer la sensibilité des tests. Développement d'un manuel évolutif.
      • Versions pour adolescents et adultes : Envisagées après la version enfant. Deux versions possibles : une adaptée pour les personnes ayant un handicap (ex: déficience intellectuelle) avec des situations et émotions différentes ; une plus écologique pour les personnes sans déficience intellectuelle, utilisant l'Ecological Momentary Assessment (EMA) via smartphone pour évaluer les compétences dans le vécu quotidien.
      • Objectif de la batterie : Mesurer les quatre dimensions des compétences émotionnelles pour orienter la remédiation et cibler les domaines à travailler en priorité.
      • Corrélation entre les compétences : Bien que liées, les études Emopsie suggèrent que les compétences de reconnaissance et d'expression sont distinctes, notamment grâce à l'utilisation de choix multiples qui minimisent l'impact du vocabulaire sur la reconnaissance.
      • Impact de l'environnement : L'hypothèse est émise que l'exposition et la discussion ouverte sur les émotions en famille ou à l'école (via les compétences psychosociales) pourraient favoriser un développement plus précoce des compétences émotionnelles.
      • Émotions complexes vs sentiments : Distinction (selon une définition possible) entre émotions de base (courtes, intenses), émotions complexes (mélange d'émotions de base, courtes) et sentiments (états affectifs durables, comme l'amour).
      • Questions Diverses et Remarques :
      • Interrogations sur les outils de remédiation une fois l'évaluation faite. La mallette MOI (Méthode d'Observation et d'Intervention) du site Défi Science est citée comme ressource existante. Emopsie développera ses propres outils.
      • Question sur le lien entre l'attribution causale (causes internes/externes) et la compréhension des émotions. Anna Malika Kamblatz trouve la question intéressante mais n'a pas de réponse immédiate basée sur ses lectures.
      • Question sur les programmes pour les parents et leur implication dans la psychoéducation. Aujourd'hui, l'utilisation des roues des émotions est courante. Emopsie souhaite proposer des outils que les professionnels pourront partager avec les parents. Il manque des programmes complets pour travailler l'alexithymie par exemple.
      • Comment rester informé de l'avancement de la batterie ? Via le formulaire de contact sur le site Emopsie (pour laisser ses coordonnées et être recontacté) ou en suivant Anna Malika Kamblatz sur LinkedIn.
      • Question technique sur l'outil : proposera-t-il un système de rapport ou de datavision pour visualiser l'évolution des compétences ? Oui, c'est prévu, pour faciliter le suivi.
      • Question sur les effets test-retest potentiels. L'étude longitudinale prévue sur une cinquantaine d'enfants permettra d'évaluer cet effet d'apprentissage et l'évolution naturelle des compétences émotionnelles sur la durée. Aujourd'hui, il n'y a pas de réponse précise.
      • Quel aspect travailler en priorité chez un enfant avec un trouble neurodéveloppemental sans évaluation fine disponible ? Dépend des difficultés cognitives associées. Pour une déficience intellectuelle modérée, commencer par la reconnaissance. Pour le TSA sans DI, les difficultés pourraient être plus marquées dans la prosodie que la reconnaissance faciale visuelle (selon une étude). Emopsie développera une grille pour aider les psychologues à identifier les tests pertinents selon la plainte.
      • En conclusion, le webinaire souligne le manque criant d'outils validés pour évaluer les compétences émotionnelles chez l'enfant en France. Le projet Emopsie vise à combler cette lacune en proposant une batterie d'évaluation innovante et adaptée, basée sur les dernières recherches et conçue en étroite collaboration avec les professionnels de terrain, dans le but de faciliter le diagnostic et d'orienter les interventions.
    1. Briefing Document : Colloque CNB - Droit, sport et inclusion

      Introduction :

      Ce document de briefing synthétise les principaux thèmes, idées et faits saillants discutés lors du colloque organisé par le Conseil National des Barreaux (CNB) sur le thème "Droit, sport et inclusion".

      Les discussions ont mis en lumière les défis et les avancées concernant l'accès au droit et au sport pour les personnes en situation de handicap, ainsi que le rôle potentiel du droit dans la promotion d'une inclusion véritable et la nécessité d'une évolution législative et des mentalités.

      Thème 1 : L'accès au droit pour les personnes en situation de handicap

      • Constat des besoins : Près de 12 millions de concitoyens en situation de handicap (visible ou non) rencontrent des difficultés d'accès au droit.
      • Initiatives du CNB :Mise en place durant la pandémie de COVID-19 de permanences juridiques dématérialisées "Agir Handicap 100% accessible et gratuite", animées par des juristes et des avocats bénévoles. L'originalité réside dans la possibilité de poser des questions par courriel, téléphone ou visioconférence en langue des signes.
      • Volonté de déconcentration et de déploiement de ces dispositifs localement dans chaque barreau, en collaboration avec la Conférence des Bâtonniers, pour impliquer un maximum de confrères.
      • Création d'un réseau de référents handicap au sein des 164 barreaux et des écoles d'avocats dans le cadre d'un plan d'action en faveur de l'égalité (adopté en mai 2019), visant à accroître la sensibilisation, la connaissance et la cohérence de l'action sur ce sujet.
      • Annonce de futures permanences périodiques au sein de chaque barreau pour aller plus loin dans l'inclusion par le droit, en partenariat avec d'autres acteurs.
      • Mise en ligne début 2025 d'une formation e-learning sur le droit du handicap, basée sur les modules de formation HELP du Conseil de l'Europe, pour la formation continue et initiale des avocats.
      • Objectif : Poser les jalons d'une inclusion par le droit en facilitant l'accès, en formant les professionnels et en sensibilisant la profession d'avocat.

      Thème 2 : Le sport comme vecteur d'inclusion et les spécificités du parasport

      • Rôle de la Fédération Française Handisport (FFH) : Permettre la pratique de l'activité physique et du sport aux personnes en situation de handicap physique, auditif ou visuel (environ 30 000 licenciés, 1700 clubs).

      La FFH organise 27 sports, dont 14 paralympiques.

      • Valeurs de la FFH : Singularité, autonomie et épanouissement des sportifs, que ce soit à travers le haut niveau (vitrine) ou la pratique loisir. Il est important de rappeler que le sport de haut niveau n'est pas la seule finalité et que la pratique sportive est accessible à tous.
      • Faciliter l'accès : Développer l'attractivité et l'expertise en multipliant les clubs et en travaillant sur l'"aller vers".
      • Partager l'expertise : Reconnaître et prendre en compte les spécificités du handicap dans la pratique sportive.
      • Témoignage de Yannick Ifébé (Escrime Paralympique) : Souligne les problématiques d'accessibilité (transports, gymnases), le coût élevé du matériel spécifique et l'importance d'un accompagnement adapté. Il met en avant l'amélioration de la médiatisation du parasport et la nécessité de poursuivre les efforts.

      • Citation : "la grosse problématique ça reste surtout au niveau de l'accessibilité et bah pour en dire un peu sur l'anecdote moi je suis arrivé un petit peu en retard euh parce que du coup je devais prendre la 14 mais l'ascenseur est en panne et l'escalateur aussi donc j'ai dû un peu remonter sur le sur le taxi et ça permet vraiment d'illustrer le je peux pas sur le tableau non plus il y a quand même de de belles avancées comme ça a été dit par le divine il y a quand même des choses qu'on été faites pour les transports mais en fauteil parfois il y a quand même en l'accessibilité"

      • Témoignage de Gaël Rivière (Cécifoot Paralympique) : Illustre comment le sport et le droit peuvent être des terrains d'intégration et d'inclusion. Le sport de haut niveau permet de bousculer les préjugés liés au handicap en montrant la capacité de performance.

      Le droit, notamment dans le domaine juridique, offre un terrain où l'inclusion est possible grâce à l'accessibilité des ressources numériques. Il soulève la question de l'imposition d'obligations aux structures sportives pour accueillir les personnes en situation de handicap et l'importance de la liberté de choix plutôt que de la seule inclusion.

      • Citation : "je crois que le droit et le sport ont cela en commun que ce sont des domaines des terrains privilégiés d'intégration d'inclusion... mais tout en gardant à l'esprit que ce ne sont pas des instruments magiques et que tant le droit que le sport s'ils peuvent beaucoup pour l'inclusion bien évidemment ils ont quelques limites et il ne faut pas en attendre trop non plus."
      • Citation : "j'aime pas beaucoup personnellement ce mot d'inclusion euh parce que euh je préfère celui de liberté ce ce ce qu'on cherche lorsqu'on est en situation d'handicap c'est pas tellement l'inclusion par forcément on peut avoir envie de pratiquer un sport avec euh nos pères on peut avoir envie de ne pas de de d'être dans une institution spécialisée... ce qu'il faut c'est donner la possibilité et la liberté aux personnes en situation de de handicap d'être en inclusion ou de ne pas être..."

      • Témoignage de Marie Rabatel (Experte Violences et Handicap) : Met en avant le rôle du sport comme facteur de catalyseur social et d'égalité. Elle souligne l'importance de l'expertise d'usage des personnes en situation de handicap dans la conception de politiques publiques et d'outils inclusifs, comme la "Règle Sport" (outil de prévention des violences inclusif) et le dispositif "Andigynéco" (accès aux droits gynécologiques et repérage des violences pour les femmes handicapées).

      • Citation : "quand on réfléchit et qu'on pense aux populations les plus vulnérables d'une société et bien ce qu'on met en place c'est utile à toute la société."

      • Citation : "très souvent dans notre société et bien on veut répondre à un besoin mais pas un besoin des personnes un besoin pour soi... sauf que on peut pas être dans une société si on pense const à soi en ignorant les besoins des autres."

      • Témoignage de Yannick Louis-Odinbar (Avocat, CNB) : Souligne la multiplication des problèmes d'accessibilité et de moyens dans les Outre-Mers pour la pratique sportive des personnes en situation de handicap. Le manque d'équipements adaptés, la vétusté des infrastructures, le manque de formation des éducateurs et les difficultés de financement sont des freins majeurs.

      Malgré un potentiel de champions, le nombre de pratiquants et de licenciés reste faible. La communication et la visibilité offertes par les Jeux Paralympiques sont essentielles pour faire évoluer la situation.

      • Témoignage de Pierre Kuller (Para Hockey sur Glace) : Évoque les difficultés rencontrées au sein de sa fédération pour la prise en compte du parasport (manque de moyens dédiés).

      La professionnalisation est une différence majeure avec d'autres pays (Canada, États-Unis). Le statut de sportif de haut niveau ne suffit pas toujours à garantir les aménagements nécessaires auprès des employeurs.

      Thème 3 : Les défis législatifs et la nécessité d'évolution du droit

      • Bilan de la loi de 2005 : Bien qu'ayant marqué une avancée, la loi de 2005 apparaît aujourd'hui imparfaite et nécessiterait une réécriture intégrant davantage les spécificités du sport et les besoins des personnes en situation de handicap.

      L'esprit initial de la loi, axé sur l'utilisateur, s'est parfois perdu au profit de compromis financiers.

      • Nécessité d'un chapitre "Sport et Handicap" : Intégrer spécifiquement le sport dans la législation relative au handicap, avec la participation des sportifs concernés pour garantir la prise en compte de leurs besoins spécifiques.

      • Formation : La formation initiale et continue des professionnels (enseignants, juristes, professionnels du sport, corps médical) au handicap et à l'accueil des personnes en situation de handicap est cruciale. Il est nécessaire d'intégrer ces thématiques dans les cursus.

      • Revalorisation de l'aidant : Reconnaître et valoriser le rôle essentiel des aidants (AVS/AESH, guides, pilotes, assistants) sur le plan législatif et financier. Il faut sortir des systèmes de "bidouillage" et créer un cadre juridique clair pour leur statut et leur financement.

      • Compensation du handicap (PCH) : Le système actuel de la PCH ne prévoit pas de volet spécifique pour le sport et reste inadapté aux besoins des sportifs de haut niveau. Des réflexions sont nécessaires pour une PCH sport ou des mécanismes de financement dédiés. La question de la justification de l'utilisation des fonds et de l'égalité d'accès selon les territoires et les types de handicap est également soulevée.

      • Accessibilité : Au-delà de l'obligation légale, il est nécessaire de développer une véritable culture de l'accessibilité, perçue non pas comme une contrainte, mais comme une source de mieux-être collectif. La question de l'accessibilité numérique reste un enjeu important.

      • Surveillance médicale réglementaire : Les protocoles de surveillance médicale pour les sportifs de haut niveau doivent prendre en compte l'accessibilité des cabinets médicaux et les spécificités des différents handicaps.

      • Financement du parasport : Les moyens alloués au parasport restent insuffisants. Il est nécessaire d'explorer des pistes de financement innovantes, comme un reversement d'une partie des gains de la loterie nationale, et de développer le partenariat privé.

      • Protection des données personnelles (RGPD) : Trouver un équilibre entre la protection des données personnelles des personnes en situation de handicap et la nécessité pour les fédérations sportives et les professionnels de santé d'accéder aux informations pertinentes pour proposer un accompagnement adapté (finalité de l'information).

      • Rôle potentiel du CNB : Le CNB pourrait jouer un rôle moteur dans la réécriture de la loi de 2005 en s'associant avec des experts et des personnes concernées pour proposer un texte législatif ambitieux, axé sur les droits, la liberté et une compensation adaptée.

      Le CNB pourrait également s'engager dans la formation des avocats au droit du handicap et à l'accessibilité.

      Conclusion :

      Le colloque a souligné l'importance cruciale de l'accès au droit et au sport comme facteurs d'inclusion pour les personnes en situation de handicap.

      Si des avancées notables ont été réalisées, notamment à travers les initiatives du CNB et la médiatisation des Jeux Paralympiques, de nombreux défis persistent en matière d'accessibilité, de financement, de formation et d'évolution législative.

      Une action concertée de l'ensemble des acteurs, y compris les pouvoirs publics, les professionnels du droit et du sport, les associations et les personnes en situation de handicap elles-mêmes, est indispensable pour garantir une inclusion véritable et permettre à chacun d'exercer ses droits et de s'épanouir pleinement.

      La réécriture de la loi de 2005, intégrant une vision renouvelée et les spécificités du sport, apparaît comme une étape essentielle pour atteindre cet objectif.

    1. Briefing Document : L'Enfermement des Enfants - Thèmes et Idées Clés

      Ce document de briefing synthétise les principaux thèmes, idées et faits saillants ressortant des sources fournies concernant l'enfermement des enfants, tant dans un contexte migratoire que pénal, ainsi que les enjeux liés à leur prise en charge psychiatrique.

      1. L'Enfermement des Enfants : Une Exception qui Devient Norme ?

      La première source, un colloque sur l'enfermement des enfants, pose d'emblée le principe que l'enfermement d'un enfant devrait être une exception.

      "l'enfermement euh d'un enfant euh par essence et euh quelque chose de qui doit être exceptionnel et qui euh qui peut en tout cas au regard des des textes qui s'applique textes internationaux comme de nos textes fondamentaux euh être une exception si ce n'est une contrariété ou quelque chose de d'assez euh contreintuitif."

      L'enfant est défini comme un être en devenir, en construction, que la société pousse à l'ouverture et à la progression. L'enfermement, au contraire, constitue un arrêt et une fermeture, ce qui apparaît comme un non-sens au regard de la nature de l'enfance.

      Le colloque distingue deux formes principales d'enfermement :

      Hors champ pénal : Concerne les enfants en contexte migratoire (risque de menace à l'ordre public, demande d'asile à la frontière, mineurs étrangers en transit).

      Dans le champ pénal : Conséquence d'une décision de justice suite à une infraction.

      2. L'Enfermement des Enfants en Contexte Migratoire : Chiffres et Conséquences

      Les chiffres présentés soulignent une réalité préoccupante :

      Au niveau international : Environ 330 000 enfants sont privés de liberté chaque année dans un contexte migratoire.

      En France (estimation depuis 2012) : 40 000 enfants placés en rétention, dont plus de 1500 en métropole et l'immense majorité à Mayotte.

      En 2023 : 3349 enfants placés en rétention en France, dont 3262 à Mayotte.

      En zone d'attente (chiffres 2022) : Au moins 5338 enfants enfermés, contre 372 en 2021.

      L'âge moyen des enfants concernés est très faible.

      La durée de rétention peut être brève, mais ses conséquences sont réelles et graves sur la santé des enfants :

      "la communauté scientifique est assez unanime sur le fait que le enfermer un enfant particulier pour des raisons migratoires a de graves conséquences sur sur son état de santé"

      Ces conséquences incluent : repli sur soi, refus de s'alimenter, insomnies, stress, stress post-traumatique.

      Les enfants peuvent être exposés à des événements traumatisants en rétention (tentatives de suicide, automutilations, violences, éloignements sous contrainte).

      L'environnement global de la rétention est décrit comme anxiogène (bruits, grillages, barbelés, présence policière constante).

      Des psychiatres observent que même les bébés ressentent l'anxiété de cet environnement.

      La situation à Mayotte est particulièrement critique, avec un nombre d'enfants enfermés 37 fois supérieur à celui de l'Hexagone.

      Les conditions de prise en charge dans les centres de rétention administrative y sont qualifiées de "juste au-dessus du niveau terrain vague", avec des problèmes d'accès à l'eau et une violence moins organisée qu'en métropole mais bien présente en raison de l'ennui et du manque d'activités.

      La confusion entre zones d'attente et rétention administrative y règne.

      Sur le territoire hexagonal, les zones d'attente sont une notion juridique parfois sans existence physique concrète (chambres d'hôtels).

      La non-admission signifie que fictivement, les personnes en zone d'attente ne sont pas considérées comme étant en France.

      Le réacheminement vers le pays d'origine n'est pas autorisé pour les enfants.

      L'accès aux droits est problématique, notamment l'accès aux interprètes pour les personnes non francophones.

      Des situations absurdes sont relevées, comme des mineurs non contestés recevant des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF).

      La question des nourrissons en zone d'attente est également soulevée.

      Un protocole départemental à Menton concernant l'accueil des mineurs non accompagnés a fait l'objet de critiques de la Défenseure des Droits et pourrait conduire à un contentieux.

      Le recours à l'incarcération dans le champ pénal est parfois utilisé par des magistrats comme une mesure de protection pour les mineurs non accompagnés, notamment victimes de trafic, par manque d'alternatives adéquates.

      Cela a pu entraîner une saturation des quartiers mineurs.

      Une circulaire ministérielle de 2023 est mentionnée, rappelant l'interdiction de placer en CRA ou LRA les familles accompagnées de mineurs (sauf à Mayotte) et incitant à transformer les anciennes places familles en places adultes.

      Elle rappelle également la nécessité d'exécuter les mesures d'éloignement et d'envisager l'assignation à résidence, tout en soulignant la compatibilité des obligations avec la vie privée et familiale (scolarisation des enfants).

      La possibilité d'éloignement de la famille lors d'une visite domiciliaire sur autorisation du juge est également évoquée, suscitant une vigilance particulière.

      La question des rattachements fictifs de mineurs à des adultes pour justifier leur éloignement est condamnée par la CEDH.

      Des modifications de dates de naissance pour transformer des mineurs en majeurs sont également signalées, notamment en zone d'attente en métropole.

      3. La Protection de l'Enfance et la Dimension Sémantique

      Un éducateur de la PJJ souligne la dimension sémantique préoccupante dans le débat public actuel, où la notion de protection des enfants en CRA ou en prison tend à disparaître au profit d'un discours sur les "enfants dangereux", notamment en lien avec les trafics de drogue.

      La situation à Mayotte est perçue comme dérogeant à un certain nombre de droits fondamentaux, posant la question de l'égalité des droits sur le territoire de la République.

      L'évolution des pratiques d'éloignement, passant de l'expulsion des parents laissant les enfants seuls à l'éloignement de toute la famille, est également source d'inquiétude au regard des besoins fondamentaux de l'enfant (liens avec ses parents).

      4. Soins Psychiatriques des Mineurs : Consentement, Isolement et Contention La question des soins sans consentement chez les mineurs est abordée, soulignant une "idiotie juridique" puisque, par définition, les soins (y compris l'hospitalisation) sont décidés par les parents ou les détenteurs de l'autorité parentale, sur indication médicale.

      La seule exception est la décision du représentant de l'État (SDRE). Le consentement du mineur n'est pas requis stricto sensu pour l'hospitalisation.

      Cependant, la dimension clinique et humaine reste essentielle, et l'adhésion du mineur et de ses parents aux soins est un enjeu important, tout comme la préparation de la sortie et le maintien de l'adhésion.

      Le pédopsychiatre intervenant souligne que, bien que le consentement juridique soit parental, la question de la prise en compte de l'opinion de l'enfant et de l'adolescent dans les décisions de soins est fondamentale.

      L'isolement et la contention sont des pratiques utilisées, mais dans des contextes spécifiques et pas toujours en urgence, notamment pour des troubles importants du comportement ou des troubles du spectre autistique.

      La DGOS travaille à une réforme des autorisations d'activités en psychiatrie, entrée en vigueur en juin 2023, visant à homogénéiser la qualité de la prise en charge, notamment en pédopsychiatrie.

      Désormais, un établissement souhaitant faire de la pédopsychiatrie devra être autorisé spécifiquement, de même que pour les soins sans consentement.

      L'offre de soins devra comprendre l'ambulatoire, l'hospitalisation partielle et à temps complet. La prise en charge en pédopsychiatrie s'étend désormais jusqu'à 18 ans.

      La décision médicale d'isolement ou de contention doit être une mesure de dernier recours, non une sanction ou une facilitation pour les soignants, et ne peut concerner que les patients en soins sans consentement.

      Un contrôle du juge est prévu, avec une durée maximale et des réévaluations médicales régulières.

      Cependant, des situations persistent où des mineurs en soins libres font l'objet de mesures d'isolement ou de contention, soulevant un flou jurisprudentiel quant à la compétence du juge dans ces cas.

      Le ministère de la Santé reste convaincu que ces décisions sont justifiées médicalement. Un travail est nécessaire avec le ministère de la Justice, le CGLPL et les professionnels pour clarifier et améliorer cette situation.

      La question du statut du mineur hospitalisé en psychiatrie à la demande de ses parents mérite d'être réexaminée.

      5. Le Contexte de la Psychiatrie Infantile et les Défis La pédopsychiatrie en France est confrontée à une crise démographique majeure et à un modèle psychiatrique qui peine à s'aligner sur les directives internationales prônant la désinstitutionnalisation.

      La diversité doctrinale complexifie la compréhension et l'application du droit.

      La situation est encore plus critique en pédopsychiatrie, avec des départements entiers sans service d'hospitalisation à temps complet, entraînant une hospitalisation massive en état de crise par manque de prévention.

      Le statut juridique des mineurs en crise diffère de celui des adultes.

      Dès lors qu'il y a une décision d'autorité parentale (ou une ordonnance de placement provisoire), le mineur est considéré comme étant en soins libres, même en cas d'hospitalisation.

      Cette fiction juridique signifie qu'il ne bénéficie pas des mêmes droits et protections que les patients en soins sans consentement (droits de la défense, contrôle du JLD).

      L'isolement et la contention ne sont pas autorisés en soins libres. Cependant, le CGLPL constate que cette règle n'est pas toujours respectée, avec un flou jurisprudentiel persistant et des juges parfois réticents à se déclarer compétents ou à lever les mesures illégales.

      Le CGLPL, bien que reconnaissant le manque de base légale de ces pratiques, peine à formuler des recommandations concrètes et hésite à recourir à l'article 40 du Code de procédure pénale (signalement d'un acte de séquestration).

      Le rôle des avocats est crucial pour la progression du droit de la psychiatrie. Il est nécessaire de continuer à saisir les tribunaux, y compris le juge administratif sur la question des conditions indignes d'hospitalisation, en s'inspirant des avancées obtenues pour les conditions de détention.

      Un JLD spécialisé pourrait être une piste à explorer, bien que la tendance actuelle soit à la déspécialisation.

      La prise en compte de l'opinion de l'enfant dans les décisions de soins est un principe fondamental (article 12 de la Convention des droits de l'enfant), qui doit être mieux intégré dans les procédures, y compris par le JLD.

      Le rôle de l'assistance éducative et de l'administrateur ad hoc peut être clé pour garantir la protection des droits de l'enfant.

      6. L'Action du Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL)

      Le CGLPL visite régulièrement les quartiers mineurs (QM) et les établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), parfois plusieurs fois. Il reçoit très peu de saisines directes de la part des mineurs incarcérés.

      Les contrôleurs auditionnent les mineurs seuls en cellule ou en salle d'audience, inspectent les conditions matérielles de détention et discutent des conditions de vie. Ils constatent souvent un manque d'accès à des activités adaptées et un ennui important.

      La violence est présente mais moins organisée qu'en milieu adulte. L'offre de formation et d'enseignement est essentielle mais doit être adaptée.

      La question des transferts vers des établissements pour majeurs à la majorité est un point de vigilance.

      Le CGLPL dispose d'une ligne téléphonique confidentielle pour les détenus. Il publie des rapports et fait des recommandations pour améliorer les conditions de détention et le respect des droits.

      7. Le Rôle du Bâtonnier et l'Opération "Diego"

      Depuis 2021, l'article 719 du Code de procédure pénale confère au Bâtonnier un droit de visite dans les lieux de privation de liberté. Un guide pratique a été élaboré pour faciliter l'exercice de ce droit.

      L'opération "Diego", menée par la Conférence des Bâtonniers, vise à rendre effectif ce droit de visite et à vérifier le respect des droits fondamentaux des mineurs en détention (éducation, santé, dignité, respect).

      Des affiches informant les mineurs de la possibilité de consultations gratuites avec des avocats sont installées dans les lieux de parloir.

      De nombreux barreaux se sont mobilisés et ont intégré cette prérogative. Cependant, des difficultés persistent, notamment en ce qui concerne l'accès aux établissements pénitentiaires (circulaires limitant l'accompagnement du Bâtonnier) et aux Centres Éducatifs Fermés (CEF), où l'accès peut être plus complexe.

      Les visites permettent de constater des améliorations concrètes, comme des travaux de rénovation d'urgence. Le Bâtonnier peut également saisir les autorités compétentes en cas de manquements constatés.

      8. La Situation des Mineurs Incarcérés : Perspectives de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ)

      La PJJ a une mission conjointe avec l'administration pénitentiaire pour accompagner les mineurs détenus et organiser l'individualisation de leur parcours.

      L'intervention éducative est assurée soit par des services éducatifs en détention (EPM, gros QM) soit par les services de milieu ouvert (autres établissements).

      Les services de la PJJ sont chargés de construire et de proposer au magistrat un projet de sortie individualisé.

      Un travail est mené avec les familles pour maintenir le lien et les impliquer dans le projet de sortie.

      Des initiatives concrètes sont développées en détention (cafés des parents, goûters préparés par les mineurs, brochures d'information, réunions de remise de bulletins).

      La PJJ favorise l'accès aux droits des mineurs détenus et l'information aux familles, notamment en participant à la grande consultation du Défenseur des Droits et en élaborant un guide d'accès aux droits adapté aux jeunes.

      Le travail sur le rapport à l'altérité et la citoyenneté est également important.

      L'accès à l'enseignement et à la formation est une obligation (Code de l'éducation).

      Des personnels de l'Éducation Nationale sont présents en détention, mais les spécificités de ce public nécessitent des adaptations.

      Des certifications peuvent être obtenues en détention. Des projets d'orientation sont mis en place.

      9. Peut-on Rendre Utile la Prison pour les Enfants ? Débats et Perspectives

      La question centrale est de savoir si la prison peut être utile pour les enfants.

      L'avocate Amélie Mourino exprime un doute profond, notamment en ce qui concerne la détention provisoire, qui ne semble utile qu'en termes de prévention de la réitération immédiate, sans prendre en compte le sens pour le mineur. Les délais courts de la détention provisoire ne permettent pas un travail significatif avec le jeune.

      Concernant la prison comme peine, elle rejoint la notion de désistance, un processus long et complexe, marqué par des rechutes et des ambivalences, qui dépend de nombreux facteurs environnementaux et de la création de nouveaux liens sociaux pro-sociaux.

      La prison a tendance à isoler et à couper des alliés potentiels. Le temps de la détention est rarement celui de la désistance.

      Les mécanismes d'aménagement de peine, souvent automatiques et rapides, peuvent perdre de leur sens. Rares sont les mineurs pour lesquels la prison a été un coup d'arrêt définitif à la délinquance ; ceux-là auraient probablement pu être aidés par la seule rencontre avec la justice des mineurs.

      Les conditions d'incarcération des mineurs sont également un sujet préoccupant.

      La juge pour enfants Aurélie Champion aborde la question de l'utilité de la détention à travers la notion de parcours du mineur.

      L'utilité ne se mesure pas à l'instant de la détention mais sur un temps plus long, si on parvient à lui donner du sens et à partager ce sens avec le mineur.

      La pensée symbolique de la prison comme menace peut avoir un impact pour certains mineurs, mais pas pour les plus fragiles.

      Il est essentiel de connaître le parcours du mineur et les facteurs de vulnérabilité et de protection pour prendre des décisions cohérentes, notamment celle du placement en détention, et éviter qu'elle n'arrive au "mauvais moment".

      L'audience unique, dans le cadre du CJPM, confie la décision du placement en détention provisoire à des magistrats qui ne connaissent pas le mineur, marquant une rupture potentielle dans son parcours. Des aménagements existent pour un second examen par le juge des enfants.

      La détention provisoire sert souvent à préparer un projet de sortie, parfois sans réelle participation du mineur.

      La question du post-sentenciel, avec l'application automatique des aménagements de peine, pose la question du sens de la détention si le suivi n'est pas effectif.

      La PJJ souligne que, malgré la contrainte de la détention, un travail de fond est mené pour donner du sens à cette période, en se fondant sur le droit commun et en tendant vers le respect de l'obligation de scolarité et de formation.

      L'individualisation du parcours, le maintien du lien familial et la préparation de la sortie sont des axes essentiels. Des initiatives concrètes sont développées en détention pour soutenir ces objectifs.

      Un débat émerge concernant l'efficacité des dispositifs de "sentinelles" (jeunes pairs aidant) en détention, soulignant la nécessité d'une approche collective et de la sensibilisation de l'ensemble de la communauté éducative.

      Face au discours ambiant favorisant la répression et l'incarcération des mineurs, il est rappelé l'importance de considérer le parcours de fragilité de ces jeunes et le rôle essentiel de la justice restaurative, encore trop peu développée pour les mineurs en France.

      Le soutien du Conseil National des Barreaux à la PJJ, face aux contraintes budgétaires, souligne l'importance des moyens dédiés à la prise en charge éducative.

      En conclusion, la question de l'utilité de la prison pour les enfants reste ouverte et complexe.

      Si la nécessité de la contrainte peut être admise dans certains cas, un consensus semble émerger sur l'importance de privilégier des approches éducatives individualisées, de maintenir le lien familial, de préparer activement la sortie et de favoriser l'accès aux droits et à la formation, afin de donner un sens à cette période et de favoriser la désistance à long terme.

      Les conditions d'enfermement et le respect des droits fondamentaux des mineurs doivent être une priorité constante.

    1. Briefing Document : Justice Pénale, Justice Restaurative et leurs Applications Diverses

      Ce document de briefing synthétise les principaux thèmes et idées issus des sources fournies, explorant la justice restaurative dans le contexte de la justice pénale, ses modalités de mise en œuvre, ses bénéfices potentiels et les défis rencontrés dans son application, notamment dans des cas d'infractions graves et en matière environnementale.

      Thèmes Principaux et Idées Clés

      1. Définition et Champ d'Application de la Justice Restaurative :

      La justice restaurative est présentée comme une réflexion alternative à la justice pénale traditionnelle, cherchant à impliquer les auteurs et les victimes d'infractions dans un processus de réparation et de dialogue.

      Bien que la loi française n'exclue aucune infraction du champ de la justice restaurative, des limitations peuvent exister dans la pratique au niveau local en raison de considérations de moyens, de disponibilité des intervenants, de politiques locales et de la nature de certaines infractions (par exemple, les violences conjugales font souvent débat).

      "même si la loi ne n'interdit pas enfin n'exclut aucune infraction du champ de la justice restaurative certains acteurs locaux qui vont considérer que elle n'est pas adapté pour tel ou tel tel ou telle nature d'infraction euh notamment les violences conjugal ça peut faire souvent débat"

      La participation des auteurs et des victimes doit être pleinement consentie et ils ont la possibilité de se retirer du dispositif à tout moment.

      La reconnaissance des faits par l'auteur est une condition nécessaire, non pas dans les moindres détails, mais dans leur principe et leurs éléments principaux, y compris l'élément intentionnel.

      "c'est un dispositif qui implique nécessairement la reconnaissance des faits par son auteur alors la loi et le le code de procédure pénale on trouve un peu partout cette cette référence à la reconnaissance des faits"

      2. Autonomie et Complémentarité avec la Justice Pénale :

      La justice restaurative est autonome par rapport à la procédure pénale et peut être mise en œuvre à n'importe quel stade de la procédure (avant, pendant, après) voire même en l'absence de procédure (infractions prescrites, classement sans suite).

      En théorie, la participation à une mesure de justice restaurative n'a pas d'influence directe sur la procédure pénale, l'exécution de la peine ou l'indemnisation de la victime. Une décision judiciaire ne peut être motivée sur cette seule base.

      Cependant, une incidence psychologique sur les décisions des magistrats n'est pas totalement exclue.

      "on évoque régulièrement l'absence d'influence sur la procédure judiciaire en ce que effectivement la justice restaurative n'aura aucune conséquence sur la procédure pénale sur l'exécution de la peine"

      3. Acteurs et Mise en Œuvre de la Justice Restaurative :

      La mise en œuvre de la justice restaurative repose sur un partenariat entre divers acteurs : les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), les Services Pénitentiaires d'Insertion et de Probation (SPIP), les associations d'aide aux victimes, la juridiction (principalement en tant que prescripteur), le barreau (de plus en plus impliqué).

      Au niveau local, ce partenariat se formalise souvent par des conventions et des réunions régulières (groupes projets) pour coordonner les mesures.

      Au niveau national, le Ministère de la Justice joue un rôle central à travers le Comité National de la Justice Restaurative, instance interdirectionnelle chargée du développement de la justice restaurative. Le ministère finance également la formation des acteurs et soutient les associations spécialisées (comme la FGR).

      4. Défis et Freins au Développement de la Justice Restaurative :

      Manque de visibilité et caractère encore confidentiel : Malgré un cadre légal favorable, le nombre de mesures de justice restaurative reste très faible par rapport au volume des condamnations pénales.

      En 2023, on comptait 302 mesures pour plus de 500 000 condamnations délictuelles et 2400 condamnations criminelles.

      Comment rendre la justice restaurative plus visible et accessible aux bénéficiaires potentiels reste une question cruciale.

      Manque de moyens (notamment budgétaires) : Le budget alloué à la justice restaurative est jugé largement insuffisant pour permettre un développement à grande échelle.

      Le coût est estimé à environ 1 200 000 € en France, une fraction infime du budget de la justice.

      Le nombre de professionnels formés et certifiés (environ 1000 animateurs) est également insuffisant pour répondre à une demande potentielle beaucoup plus importante.

      Le financement par l'auteur à travers la "contribution citoyenne" est principalement destiné à l'aide aux victimes et non directement au financement des mesures de justice restaurative pour cet auteur.

      Résistances et manque d'implication de certains acteurs : Les autorités judiciaires ne sont pas toujours motrices dans la prescription de mesures de justice restaurative, ce qui peut s'expliquer par la nature complémentaire du dispositif par rapport à leur office traditionnel.

      Difficultés opérationnelles : Des problèmes logistiques, comme le manque d'information sur les personnes formées dans différents établissements pénitentiaires, peuvent entraver la continuité des mesures.

      Craintes spécifiques liées à certaines infractions : En matière de terrorisme, par exemple, des freins importants peuvent exister au niveau de la magistrature, des avocats et de l'administration pénitentiaire.

      5. Bénéfices et Potentiel de la Justice Restaurative :

      La justice restaurative est perçue comme un outil puissant de réparation pour les victimes, favorisant l'apaisement, la compréhension et potentiellement le pardon. Le témoignage de Nathalie illustre profondément ce potentiel de guérison et de réappropriation de son histoire.

      Pour les auteurs, elle peut favoriser la prise de conscience des conséquences de leurs actes, la reconnaissance de leur responsabilité et leur réinsertion sociale.

      Sur le plan économique et social, des études suggèrent que la justice restaurative pourrait générer des économies significatives en termes de coûts de justice pénale et de réduction de la récidive. Le rapport coût-bénéfice est estimé à 1 € investi pour 8 € économisés.

      Elle permet de restaurer le lien social et de reconstruire un rapport à l'État et à la justice parfois fragilisé.

      6. Application à des Contextes Spécifiques : Terrorisme et Environnement :

      Terrorisme : Bien que représentant une infime partie des mesures de justice restaurative, l'expérience montre que l'approche est applicable aux infractions à caractère terroriste, sans limitation légale.

      L'accent est mis sur la reconnaissance de responsabilité de l'auteur, l'accompagnement individualisé et sécurisé, et la prise en compte de toutes les personnes touchées (y compris la famille des auteurs).

      Les craintes liées aux justifications idéologiques ou à l'absence de remords existent, mais sont similaires à celles rencontrées dans d'autres types d'infractions.

      Les expériences partagées soulignent le potentiel de dialogue et de prise de conscience, même dans des contextes d'extrême violence.

      Environnement : La justice restaurative est envisagée comme une réponse possible aux infractions environnementales, axée sur la réparation des préjudices (souvent envers la nature, mais avec des conséquences pour les humains).

      L'intégration de la justice restaurative dans le cadre institutionnel existant (pôles régionaux environnement, magistrats référents) est possible, mais nécessite une mobilisation des associations environnementales et une meilleure reconnaissance de leur rôle.

      Des défis persistent, notamment en termes de reconnaissance de culpabilité, d'efficacité de la justice environnementale et de la place des victimes (souvent les associations de protection de l'environnement).

      L'exemple de la justice transitionnelle en Colombie, reconnaissant la nature comme victime, offre des perspectives intéressantes, bien que difficilement transposables en l'état. Conclusion :

      La justice restaurative représente une approche prometteuse et potentiellement transformatrice de la justice, complémentaire à la justice pénale traditionnelle.

      Bien qu'elle soit applicable à un large éventail d'infractions, y compris les plus graves, son développement se heurte à des obstacles significatifs, principalement liés au manque de moyens et à des résistances culturelles ou institutionnelles.

      Les expériences menées, notamment dans le domaine du terrorisme, soulignent son potentiel de réparation et de dialogue.

      L'intégration de la justice restaurative dans des domaines spécifiques comme l'environnement offre également des perspectives intéressantes, à condition de surmonter les défis propres à ces contextes.

      Un engagement politique et des moyens accrus sont nécessaires pour que la justice restaurative puisse pleinement déployer son potentiel et devenir une composante essentielle du paysage judiciaire français.

    1. Briefing Doc : Soins Psychiatriques Sans Consentement - Module 1 : Hospitalisations Complètes et Programmes de Soins

      Date : 18 fev 2025

      Source : Excerpts du "Colloque - Les soins sans consentement 1/2" avec Anne Sophie Lpinard (CNB)

      Introduction

      Ce document présente une synthèse des principaux thèmes et idées abordés lors du premier module d'un colloque consacré aux soins psychiatriques sans consentement, animé par Anne Sophie Lpinard, Présidente de la commission accès au droit et à la justice du Conseil National des Barreaux (CNB) et membre de la commission libertés et droits de l'homme.

      Ce premier module s'est concentré sur les hospitalisations complètes et les programmes de soins, tandis que le second module abordera l'isolement et la contention.

      L'intervention d'Anne Sophie Lpinard a souligné l'importance de cette thématique au regard de la privation de liberté qu'impliquent ces mesures et de leur impact profond sur la vie et les droits fondamentaux des personnes concernées.

      Elle a également insisté sur la variabilité des pratiques territoriales et sur le rôle essentiel de l'avocat dans ce contexte de vulnérabilité, en rappelant que l'avocat ne doit pas être un observateur passif mais un acteur actif (CEDH, arrêt MS contre Croatie, 19 février 2015).

      Plan de l'Intervention

      L'intervention a suivi le plan suivant :

      Les différents types de mesures de soins psychiatriques sans consentement. Les rôles des différents professionnels (avec un focus particulier sur l'avocat et le magistrat). Les jurisprudences pertinentes (nationales et européennes).

      Points Clés et Idées Principales

      1. Évolution Législative

      Loi du 5 juillet 2011 : Cette loi a créé le contentieux de l'hospitalisation complète et du programme de soins tel qu'il existe aujourd'hui, remplaçant la loi de 1990.

      Elle a introduit le terme de "soins psychiatriques sans consentement" et créé les "soins en péril imminent".

      Le principe reste celui des soins libres, l'intervention de l'avocat étant initialement facultative, devenant obligatoire en cas d'impossibilité de comparution du patient.

      Citation : "les soins psychiatriques sans consentement constituent vous le savez une privation de liberté c'est euh un principe qui a été reconnu par le Conseil constitutionnel et à ce titre affecte du coup profondément la vie et les droits fondamentaux des personnes qui font l'objet de ces mesures."

      Citation : "On parle à partir de 2011 de soins psychiatrique sans consentement et non plus de l'hospitalisation d'office ou à la demande d'Er comme on le faisait avant et cette loi est également venu créer les soins en péril imminant."

      Loi du 27 septembre 2013 : Cette loi a rendu l'assistance de l'avocat obligatoire dans le cadre des contrôles des mesures d'hospitalisation complète et a ramené le délai de contrôle systématique des hospitalisations complètes de 15 à 12 jours.

      Citation : "la loi du 27 septembre 2013 qui a rendu l'assistance de l'avocat obligatoire dans le cadre des contrôles des mesures d'hospitalisation complète."

      Loi du 20 novembre 2023 (article 44) : Cette loi a transféré certaines compétences civiles du Juge des Libertés et de la Détention (JLD), notamment en matière de soins psychiatriques sans consentement, au profit du "magistrat du siège du tribunal judiciaire", avec une entrée en vigueur au 1er septembre 2024.

      2. Typologie des Mesures de Soins Psychiatriques Sans Consentement

      Principe : Consentement aux soins. L'exception réside dans les soins sans consentement.

      Soins à la demande du représentant de l'État (SDRE) : Prononcés par le préfet sur la base d'un certificat médical circonstancié (émanant d'un psychiatre extérieur à l'établissement) et d'un arrêté préfectoral. Les critères sont la nécessité de soins et la compromission de la sûreté des personnes ou une atteinte grave à l'ordre public.

      Soins à la demande d'un tiers (SDT) : Ordonnés par le directeur de l'établissement lorsque les troubles mentaux rendent impossible le consentement et que l'état mental impose des soins immédiats avec surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète. Nécessitent une demande d'un tiers (famille ou personne justifiant de relations antérieures) et deux certificats médicaux circonstanciés de moins de 15 jours.

      Soins à la demande d'un tiers en urgence (SDTU) : Possible en cas d'urgence et de risque grave d'atteinte à l'intégrité du malade, sur la base d'un seul certificat médical (pouvant être établi par un médecin de l'établissement).

      Soins en péril imminent (SPI) : Nécessitent l'impossibilité de consentir et la nécessité d'une surveillance médicale constante. Le médecin établissant le certificat ne doit pas exercer dans l'établissement, et les certificats de 24h et 72h doivent être établis par des médecins distincts.

      Soins ordonnés dans le cadre d'une décision d'irresponsabilité pénale : Règles similaires à la SDRE avec des spécificités, notamment la transmission de la décision d'irresponsabilité.

      3. Modalités de Mise en Œuvre de la Contrainte Hospitalisation complète : Le patient est hospitalisé à temps complet dans un établissement habilité. Des aménagements sont possibles (sorties courtes, accompagnées ou non, avec des durées maximales), sans remettre en cause la nature de l'hospitalisation complète.

      Programme de soins : Toute forme de soins autre que l'hospitalisation complète (ambulatoire, à domicile, séjours courts à temps complet). Peut succéder à une hospitalisation complète, maintenant la contrainte et la compétence du magistrat du siège.

      Modification de la prise en charge : Le psychiatre peut à tout moment proposer la transformation d'une hospitalisation complète en programme de soins ou, inversement, la réintégration en hospitalisation complète si le programme de soins n'est plus adapté (non-respect du traitement, dégradation de l'état).

      4. Droits Généraux des Patients

      Applicables à toutes les formes de soins sans consentement (SDRE, SDT, SPI) et soulignant la nécessité d'adaptation, de nécessité et de proportionnalité des restrictions aux libertés individuelles :

      Adaptation, nécessité et proportionnalité des restrictions : Les restrictions doivent être adaptées à l'état mental et au traitement requis (article L3211-3 du Code de la Santé Publique).

      Citation : "les restrictions qui sont imposées à la personne faisant l'objet des soins donc les restrictions à l'exercice des libertés individuelles de la personne doivent être adapté nécessaires et proportionné à son état mental et à la mise en œuvre du traitement requis."

      Respect de la dignité et recherche de réinsertion.

      Droit à l'information : Information sur le projet de décision, la suite envisagée, et possibilité de faire valoir ses observations. L'avis de la personne doit être recherché.

      Autres droits : Communiquer avec les autorités consulaires, saisir la commission départementale, saisir le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, prendre conseil auprès d'un médecin et d'un avocat de son choix, émettre et recevoir du courrier, consulter le règlement intérieur, exercer son droit de vote, pratiquer une activité religieuse ou philosophique de son choix.

      Préservation du logement (article L3211-7 du CSP).

      Droit à l'oubli : Conservation de tous les droits et devoirs de citoyen à l'issue des soins, sans que les antécédents psychiatriques puissent être opposés (article L3211-5 du CSP).

      5. Rôles des Professionnels du Droit

      Magistrat du siège du tribunal judiciaire (ex-JLD) :Contrôle systématique : Des hospitalisations complètes (saisine par le directeur ou le représentant de l'État) dans les délais de 8 jours (saisine) et 12 jours (statut) à compter de l'admission, puis tous les 6 mois (saisine 15 jours avant l'échéance, statut avant l'échéance). Le même délai de 12 jours s'applique en cas de réintégration.

      Contrôle facultatif : Sur saisine de la personne, de son entourage, de son tuteur ou du procureur, ou d'office. Pas de délai spécifique pour la saisine. Le magistrat contrôle la régularité formelle et le bien-fondé de la mesure (non pas l'aspect médical).

      Avocat :Rôle essentiel : Assurer la défense des droits de la personne vulnérable.

      Obligatoire : Pour les contrôles systématiques d'hospitalisation complète (si la personne ne peut comparaître, l'avocat la représente).

      Analyse du dossier : Vérification des pièces (certificats, décisions, arrêtés), des délais, de la régularité des décisions administratives (délégations de signature).

      Entretien avec le patient : Même si inaudible pour le magistrat, l'avocat doit s'entretenir avec la personne (si possible) pour l'informer, recueillir ses observations et porter sa parole. Confidentialité de l'entretien. Adaptation du discours à l'état de santé.

      Préparation de l'audience : Conclusions écrites en cas d'irrégularités.

      Débat devant le magistrat : Soulever les arguments de procédure et de fond (adaptation, nécessité, proportionnalité), sans se substituer au médecin. Information sur la décision et les voies de recours (appel dans les 10 jours de la notification).

      Mandat de l'avocat : Articulation entre le mandat du client et l'obligation légale d'assistance.

      6. Voies de Recours

      Appel : Dans les 10 jours de la notification de la décision du magistrat du siège. Interjeté auprès du Premier Président de la Cour d'Appel ou de son délégué.

      L'appel n'est pas suspensif, sauf demande du Ministère Public (procédure spécifique). Déclaration d'appel motivée obligatoire (sauf pour le patient). Délai pour statuer en appel : 12 jours (sauf expertise : 25 jours ; appel suspensif : 3 jours).

      Pourvoi en Cassation : Ouvert à toute partie ayant intérêt et au Ministère Public. Règles habituelles du Code de Procédure Civile et du Code de la Santé Publique applicables.

      7. Jurisprudence Pertinente (Points Saillants)

      Cour de Cassation :26 octobre 2022 (eurodattage) : Exigence d'eurodattage (heure et minute) des certificats de 24h et 72h pour vérifier le respect des délais.

      18 mai 2022 (avis - mineurs) : Clarification sur l'application des soins sans consentement aux mineurs (autorité parentale privilégiée, SDRE comme seule mesure de contrainte).

      26 octobre 2022 (SPI - information famille) : Obligation d'informer la famille dans les 24h (sauf difficulté particulière, notamment refus de la personne).

      Jurisprudence constante (absence de certificat mensuel) : Entraîne la main levée de la mesure.

      Jurisprudence sur la motivation de l'arrêté préfectoral (SDRE) : Possibilité de renvoi au certificat médical à condition de s'en approprier le contenu et de caractériser l'atteinte à l'ordre public.

      Tribunal des Conflits, 3 juillet 2023 : L'autorité judiciaire est compétente pour statuer sur les demandes de sortie d'UMD et de transfert.

      Jurisprudence sur le mandat de l'avocat : L'avocat n'a pas à justifier de son mandat pour interjeter appel.

      26 octobre 2022 (avis Cour d'Appel) : Le non-respect du délai de 48h pour la transmission de l'avis psychiatrique à la Cour d'Appel n'entraîne pas de main levée automatique si un débat contradictoire a été possible.

      Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) :Article 5 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme : Base du contrôle de la privation de liberté des personnes aliénées.

      Arrêt MS contre Croatie (2015) et Coutura contre Croatie (2019) : Rôle actif de l'avocat exigé. L'avocat ne doit pas être un observateur passif mais interagir avec la personne et avoir un rôle juridique effectif.

      Jurisprudence sur la nécessité de la mesure : Critères de contrôle pour vérifier l'action de l'État.

      Importance d'une prise en charge complète et adaptée : Nécessité d'une prise en charge pluridisciplinaire axée sur la réinsertion.

      8. Modalités d'Intervention de l'Avocat

      Aide Juridictionnelle Garantie : La mission de soins psychiatriques sans consentement (hospitalisation complète, isolement, contention) est couverte par l'AJ garantie en cas de commission d'office.

      Honoraires : Libres en cas de choix par le patient (prudence sur les conventions d'honoraires). AJ possible en cas de choix si la personne est éligible.

      Conclusion Ce premier module a permis de dresser un panorama complet des hospitalisations complètes et des programmes de soins dans le cadre des soins psychiatriques sans consentement, en abordant les aspects législatifs, les différents types de mesures, les droits des patients, les rôles des professionnels du droit et les jurisprudences clés.

      L'accent a été mis sur le rôle actif et essentiel de l'avocat dans la défense des droits des personnes vulnérables soumises à ces mesures de privation de liberté.

      La jurisprudence de la CEDH offre des perspectives intéressantes pour faire évoluer les pratiques et renforcer le contrôle de ces mesures.

    1. Briefing Document : La Santé Mentale de Nos Enfants (Forum de Bioéthique, Février 2025)

      Thème Central : L'augmentation significative des troubles de santé mentale chez les enfants et les adolescents, exacerbée par les crises sociétales récentes (notamment la crise covid), et la nécessité urgente d'une approche multidimensionnelle et sociétale pour y faire face, dans un contexte de crise de la pédopsychiatrie.

      Introduction (Sarah Sananes, Pédopsychiatre et Modératrice) :

      La santé mentale des enfants est un thème ambitieux, actuel et intemporel qui concerne toute la société.

      On observe une augmentation des troubles psychiatriques, notamment chez les plus jeunes, suite aux crises sociétales, en particulier la crise covid.

      Cette situation pose de nouveaux défis sociétaux et met en lumière la crise majeure et systémique que traverse la pédopsychiatrie.

      Prendre soin de la santé mentale dès le plus jeune âge est un enjeu majeur de santé publique.

      "les troubles psychiatriques sont très fréquents euh dans les suites de nombreuses crises de société la crise covid est souvent mentionnée pour ne citer que celle-là euh les problèmes de santé mental ne cesse d'augmenter notamment chez les plus jeunes et ça pose des nouveaux défis de société"

      Principaux Thèmes et Idées Développés par les Experts :

      1. L'Augmentation des Troubles Psychiques chez les Adolescents et son Contexte (Julie Rolling, Pédopsychiatre) :

      Environ 15% des adolescents en France souffrent d'un trouble psychique diagnostiqué (Santé Publique France, 2023), et la moitié des troubles psychiatriques adultes débutent avant 14 ans.

      La déstigmatisation progressive des troubles psychiques est globalement bénéfique car elle favorise l'accès aux soins.

      "il y a sans conteste ces 10 dernières années une déstigmatisation des troubles psychiques qui est globalement bénéfique parce qu'elle favorise l'accès aux soins elle réduit l'exclusion sociale et elle améliore la qualité de vie des personnes que l'on est amené à rencontrer"

      La crise covid a agi comme un modèle expérimental unique, révélant la vulnérabilité du psychisme adolescent en période de bouleversement.

      On a observé une augmentation significative des passages aux urgences et des consultations pour troubles du comportement alimentaire, épisodes dépressifs et idées suicidaires chez les jeunes pendant la pandémie.

      L'adolescence est une période de changements majeurs (physiques, psychiques, sociaux) qui peut être vécue comme une "tempête intérieure". L'issue de cette période dépend des fondations narcissiques et identitaires de l'adolescent et de ses appuis extérieurs.

      Le modèle biopsychosocial (Engel, 1977) est pertinent pour comprendre les troubles psychiques comme l'interaction de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux (environnement).

      L'un des enjeux sociétaux est que chaque adulte puisse occuper sa fonction auprès des enfants, offrant une "contenance systémique".

      Les troubles anxieux et le refus scolaire anxieux ont connu une augmentation significative, interrogeant le rôle de la société perfectionniste, de la peur de l'échec, de la pression sociale (réseaux sociaux) et des nouvelles technologies (intelligence artificielle). La modernité pourrait favoriser l'évitement.

      Le rapport au corps réel est modifié par l'hyperconnectivité et la digitalisation, affectant l'ancrage existentiel et pouvant favoriser l'angoisse. Le contact physique est riche d'indices inconscients importants.

      Les troubles des comportements alimentaires ont également augmenté, possiblement liés à la pression sur l'image corporelle amplifiée par les réseaux sociaux et l'accès à des communautés encourageant ces troubles.

      Le rôle du cyberharcèlement dans les passages à l'acte suicidaire chez les jeunes est devenu majeur, avec un effet de masse et de persistance de la trace en ligne.

      La question du regard à l'adolescence est cruciale, avec l'influence des réseaux sociaux (audience imaginée, relations avec des personnes jamais rencontrées physiquement) et potentiellement de l'intelligence artificielle (biais algorithmiques, bulles cognitives).

      Être un adulte de référence ne signifie pas être parfait, mais être à l'écoute, valider les ressentis, être cohérent et continu.

      "il faut vraiment imaginer ces adolescents qui vont vivre des changements qui vont les traverser des changement physique bien sûr l'accession à la puberté le changement du corps la sexualisation et ces changements physiques et neuropsychologique soutendent un certain nombre de changements psychique qui se caractérise par la question de l'autonomisation par rapport au parents la projection dans l'avenir le rapport au monde qui peut changer et l'ensemble de cette traversée de l'adolescence va permettre aux jeunes de parfaire leur construction identitaire"

      "penser les choses de cette manière mais d'embler en évidence la marge d'action possible à l'échelle du d'une société pour améliorer la santé des plus jeunes"

      2. Les Adolescents "Difficiles" et la Dérive des Contenants (Maurice Corcos, Professeur de Psychiatrie et Psychanalyste) :

      Il existe une population d'adolescents "difficiles" (borderline, "sauvageons") particulièrement touchée et peu évoquée dans le débat public, bien que très fréquente en psychiatrie (hospitalisation, consultation).

      Ces adolescents ont particulièrement souffert du confinement et n'ont pas pu bénéficier des soins appropriés.

      On observe un démarrage plus précoce de l'hétéroagressivité et des tentatives de suicide plus intenses et chez des sujets plus jeunes.

      Les troubles des conduites alimentaires chez les filles ont évolué vers des formes mixtes (boulimie-anorexie), avec une comorbidité toxicomaniaque plus rapide.

      Ces patients sont souvent rejetés, y compris par la psychiatrie, qui peine à les prendre en charge.

      Ces "maladies sociales" sont massivement marquées par des traumatismes depuis l'enfance et même au niveau transgénérationnel. La prévention primaire dès la maternité est cruciale.

      Les familles de ces adolescents sont souvent monoparentales (mère seule) avec des difficultés socio-économiques importantes.

      On observe une "dérive des contenants" : défaillance du contenant maternel, absence du père, déliquescence du soutien sociétal, difficultés de l'éducation nationale, désorganisation du contenant santé, et tensions au niveau policier et judiciaire.

      Le confinement a montré que la famille est un refuge, mais un enfermement prolongé peut être délétère, surtout pour les plus vulnérables. L'environnement est central. Le manque de contenance et de soutien peut entraîner une contre-investissement en emprise de la part des adultes (parents, éducateurs, soignants), aggravant la situation.

      Il est essentiel de mettre l'accent sur les facteurs sociologiques dans la recherche sur les troubles de santé mentale.

      "ces adolescents difficiles c'est un neuphémisme c'est ce qu'on appelle aussi les patients borderline les patients limite c'est ce qu'on appelle aussi dans des termes beaucoup plus stigmatisants les sauvageons les barbares"

      "ces patients ces états limites ces fonctionnements limit ces borderline c'estes barbares c'estes sauvages sont des maladies sociales des maladies sociétales"

      "la dérive des contenants c'est que de ne pas être suffisamment bien les adultes face à des enfants qui ont à vivre aussi des événements considérables comme la pandémie par exemple ces enfants nous regarde sont très attentifs à l'anxiété l'angoisse la dépression ce'est la désorganisation qui nous prend ça les affole considérablement"

      3. Déterminisme, Devenir et la Crise de la Psychiatrie (François Ansermet, Professeur Honoraire de Pédopsychiatrie et Psychanalyste) :

      La santé mentale est autant fonction de la façon dont on la considère que de la façon dont on y répond.

      L'enjeu majeur autour de la santé mentale des enfants est la question du déterminisme (génétique, social, neuroscientifique, psychanalytique, etc.). Il faudrait organiser des "assises des déterminismes".

      Il existe un risque performatif dans la psychiatrie de l'enfant (spécialiste de la prédiction du passé, effet Pygmalion généralisé).

      Il faut miser sur l'"au-delà du déterminisme", sur la part non déterminée, sur le "hiatus" entre d'où l'on vient et ce que l'on devient.

      La pratique clinique doit miser sur un devenir possible, sur une "clinique de la solution" et une "logique de la réponse" plutôt qu'une logique de la cause.

      La responsabilité est liée à la réponse ; il s'agit que l'enfant puisse devenir responsable d'un devenir.

      La crise de la psychiatrie est liée au malaise dans la civilisation, dans l'institution et dans les savoirs. C'est une occasion de changement vers un nouveau paradigme.

      On observe un passage de la norme pour tous à chacun sa norme, voire au hors norme pour tous, impliquant une reconfiguration du champ.

      La question de l'amnésie infantile et de l'accès à la souffrance dans la petite enfance doit être remise au travail.

      Les nouvelles formes de fabrication des enfants reconfigurent la notion de famille.

      L'inclusion de la cité et de la culture dans les lieux de soins pour enfants et adolescents est centrale (exemple de la Maison de l'Enfance et de l'Adolescence à Genève). La souffrance mentale peut être conçue comme une nouvelle allure de la vie.

      "notre pratique c'est une pratique qui mise sur un devenir possible"

      "une crise est toujours une occasion d'un changement"

      "une conception de la souffrance mentale la souffrance psychique pourquoi pas de la maladie psychique comme une nouvelle allure de la vie"

      4. Dépendance, Identité et le Rôle Ambivalent des Réseaux Sociaux (Serge Tisseron, Psychiatre et Docteur en Psychologie) :

      On observe une dépendance matérielle croissante des adolescents à leur famille sur une période plus longue, couplée à une dépendance psychologique croissante aux réseaux sociaux, créant une contradiction.

      La dépendance aux réseaux sociaux est liée au manque d'espaces de rencontre physiques pour les jeunes, à la recherche de popularité pour ceux en difficulté scolaire, et aux algorithmes regroupant les usagers par centres d'intérêt.

      Cette contradiction peut se traduire par de nouvelles symptomatalogies :

      Syndrome de Münchhausen partagé : Adolescents maltraités qui adoptent une complicité avec leurs parents dans les services de soins.

      Identification pathologique via les réseaux sociaux : Adolescents prétendant avoir des symptômes (autisme, troubles bipolaires, Gilles de la Tourette) mis en avant par des youtubeurs.

      Les réseaux sociaux ont des effets ambivalents sur la santé mentale (lutte contre la solitude, augmentation des amitiés existantes), mais aussi des risques.

      L'éducation par les pairs en ligne (via youtubeurs et communautés) est une réalité et peut être une alternative ou un complément aux stratégies traditionnelles d'éducation à la santé mentale.

      Il faut se méfier de la "prédiction qui se réalise" (dire que les ados vont mal peut contribuer à cela).

      L'engagement des jeunes dans des causes diverses est un signe positif.

      Un point commun à leur souffrance est une crise de confiance envers les autres et envers soi. Il est crucial de renforcer leur estime de soi.

      Il faut valoriser les compétences extrascolaires, souvent ignorées par l'institution.

      Les parents ont intérêt à s'intéresser aux domaines d'intérêt de leurs enfants (numérique, jeux vidéo, musique, réseaux sociaux) pour renforcer la confiance mutuelle et comprendre la nouvelle société.

      "le problème n'est pas qu'ils aient cette dépendance à leur famille seulement c'est pas qu'ils aient seulement cette dépendance aux réseaux sociaux c'est que les deux sont en contradiction absolue c'est ça le problème"

      "l'éducation par les pères dans PS évidemment est une alternative ou un complément aux stratégies d'éducation à la santé traditionnelle"

      "toute leur souffrance à mon avis un point commun et c'est làdus que je voudrais terminer c'est que c'est c'est une crise de confi envers les autres envers soi donc je pense que si on veut faire en sorte que les choses évoluent au mieux ben il faut vraiment renforcer toutes les occasions qu'on a d'augmenter leur estime d'eux-même"

      Conclusion Générale :

      Les experts convergent sur la nécessité d'une approche globale et coordonnée pour faire face à la crise de la santé mentale des enfants et des adolescents.

      Cela implique une meilleure compréhension des facteurs de risque et de protection (biologiques, psychologiques, sociaux), une action précoce dès la périnatalité, un renforcement des moyens de la pédopsychiatrie et des autres institutions (éducation, justice, social), une prise en compte de l'impact des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, une valorisation de l'estime de soi des jeunes, et une remise en question des déterminismes pour favoriser un devenir positif.

      La prévention, sous toutes ses formes, est un enjeu majeur.

    1. Briefing Document : Enfant et Handicap, une Question de Société

      Date : 15 mai 2024 Source : Excerpts de "ENFANCE ET HANDICAP | FEB 2022" (Transcription d'une table ronde)

      Introduction :

      Ce document présente un résumé des principaux thèmes et idées clés abordés lors d'une table ronde intitulée "Enfance et Handicap : une question de société".

      La discussion a réuni des professionnels de divers horizons (chirurgien orthopédiste, professionnel de la petite enfance et du secteur médico-social, responsable du débat public en éthique, psychotraumatologue) ainsi qu'une élève de 5ème présentant le travail de son groupe sur le sujet.

      La table ronde a exploré la complexité de la situation des enfants en situation de handicap, les défis rencontrés par les familles, les questions d'inclusion et les perspectives d'amélioration.

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      1. Témoignage d'une Élève et Sensibilisation au Handicap :

      Madeline, élève de 5ème, a présenté le travail de son groupe sur le thème "enfant et handicap dans la société". Leur initiative principale est l'organisation d'une semaine du handicap dans leur collège pour sensibiliser les autres élèves.

      L'inclusion est perçue comme essentielle : "les inclusions c'est quand on est inclus dans notre classe de rattachement et donc il faut aussi montrer qu'on est qu'on est capable de faire pareil".

      Les aménagements et le soutien financier sont jugés insuffisants : "on trouve aussi qu'il faudrait plus d'AVS et aussi qu'on devrait dépenser plus d'argent pour aménager par exemple des les trottoirs pour les fauteuils roulants".

      L'éducation dès le plus jeune âge par les parents est soulignée : "c'est aussi au parents d'expliquer aux enfants tout petit ce que c'est le handicap". Le regard des autres et la peur de la différence sont des obstacles à surmonter.

      2. L'Annonce du Handicap et l'Accompagnement Familial :

      Pour Michel Rongier, chirurgien orthopédiste, l'annonce du handicap est une étape cruciale et doit être faite avec clarté, calme et en prenant le temps d'expliquer les possibilités de suivi et de soins.

      L'annonce est comparée à un "coup de tonner" et nécessite d'aider les parents à faire le "deuil de l'enfant parfait" et à découvrir les potentialités de leur enfant.

      Le regard doit se porter sur l'enfant avant son handicap : "le regard doit se porter sur l'enfant certes mais plus sur l'enfant que sur l'enfant handicapé".

      Il est essentiel de prendre en charge non seulement l'enfant mais aussi les parents et la fratrie.

      La différence ne doit pas être perçue comme une faute ou une punition.

      L'importance d'un partenariat entre les parents et les professionnels est soulignée : "il faut qu'ils soient à côté l'un d'autre faut qu'il soit un petit peu comme des gens qui sont en partenariat on est ensemble pour s'occuper du problème".

      3. La Perception Sociale du Handicap et la Notion de Normalité :

      Michel Rongier rappelle que les enfants en situation de handicap sont parfois considérés comme des "anormaux" et non comme des victimes de maladies.

      Il cite Georges Canguilhem pour distinguer normalité et pathologie : "l'anormalité c'est pas la maladie le normal n'est pas le contraire du pathologique le normal c'est un point statistique sur une c une courbe".

      L'enfant handicapé peut retrouver un nouvel état d'équilibre.

      La différence est trop souvent vue comme une anormalité, conduisant à l'exclusion et parfois à la peur de la contagion.

      L'empathie, définie comme une disposition cognitive à comprendre l'autre et ses émotions, est fondamentale.

      4. Les Enjeux de l'Inclusion, en Particulier pour les Tout-Petits :

      Claudine Ridel, professionnelle de la petite enfance, partage son expérience de terrain et souligne l'ambition d'une société inclusive permettant à chaque enfant de trouver sa place.

      La question du "comment faire concrètement" pour les tout-petits ayant des besoins spécifiques est posée.

      L'inclusion concerne aussi l'entourage familial.

      L'évolution du concept de handicap est retracée : inexistence/exclusion, ségrégation, intégration, inclusion.

      L'intégration est définie comme l'insertion dans un système existant, nécessitant un effort d'adaptation de la part de la personne handicapée.

      L'inclusion, au contraire, implique une adaptation du milieu ordinaire pour accueillir tous les enfants. "l'inclusion elle déplace la charge de la responsabilité c'est pas l'enfant qui doit s'intégrer mais c'est plutôt la structure qui doit offrir les conditions nécessaires à l'accueil de tous les enfants".

      La complexité de l'individualisation dans un contexte de classes nombreuses et de moyens limités est reconnue. L'inclusion ne doit pas nécessairement s'opposer à des lieux d'accueil spécialisés pour des besoins spécifiques.

      Les bénéfices de l'inclusion pour les enfants (ordinaires et en situation de handicap) sont mis en avant : acquisition d'ouverture, acceptation de la différence, développement de l'empathie, amélioration de la communication et de l'autonomie.

      Des freins à l'inclusion persistent : manque de moyens, manque d'AVS/AESH, difficultés pour les enfants polyhandicapés et ceux ayant des troubles du comportement sévères.

      Des initiatives positives existent, comme le bonus handicap de la CAF pour les structures petite enfance inclusives.

      5. La Question de la Différence et de l'Identité :

      Sébastien Cless, responsable du débat public en éthique, aborde la question de la différence d'un point de vue philosophique, en lien avec l'enfance.

      L'enfant apporte du nouveau au monde, notamment par un "qui suis-je".

      Les personnes en situation de handicap sont souvent cantonnées au rôle de témoin et non reconnues comme des acteurs de la réflexion.

      La perception de la différence a évolué au cours de l'histoire (non-différence, indifférence, discrimination).

      La différence peut être à la fois une source de discrimination et une opportunité de construire un monde commun.

      La capacité à "se nommer" et à agir est essentielle pour l'inclusion.

      Un témoignage poignant d'une élève (Lou) illustre le manque d'autonomie et de reconnaissance parfois vécu. l'"aesh fait à ma place sans même me demander l'autorisation".

      La question de la fin de l'enfance pour les personnes en situation de handicap est posée, notamment en lien avec l'autodétermination et la minorité.

      L'importance d'inclure l'ensemble de la communauté éducative dans l'accueil et l'accompagnement est soulignée.

      Une logique de "non-exclusion" plutôt que d'"inclusion" à marche forcée est proposée, en adaptant l'environnement aux spécificités de chacun.

      Le maintien de structures spécialisées pour certains besoins est également jugé important.

      6. La Situation des Handicaps Graves et le Polyhandicap :

      La situation particulièrement difficile des enfants polyhandicapés est soulignée par la modératrice, notamment en termes d'inclusion scolaire et de perception sociale.

      Claudine Ridel confirme la difficulté de trouver des lieux d'accueil et d'accompagnement adaptés après 3 ans pour ces enfants, ainsi que le manque de répit pour les parents.

      Le rôle essentiel des structures médico-sociales pour ces enfants est rappelé.

      Dominique Mastelli, psychotraumatologue, évoque un décalage dans le système, où le manque de places dans certaines structures conduit à une inadéquation des prises en charge.

      Le manque de reconnaissance et d'évaluation sociale dans les MDPH est également pointé.

      Le groupe Polyhandicap France a alerté sur le manque de moyens pendant la crise sanitaire.

      Michel Rongier insiste sur l'épuisement des parents d'enfants avec des handicaps lourds et sur le déchirement du placement.

      Il critique les positions extrêmes prônant la fermeture de tous les centres spécialisés. Il souligne le manque de réponse de l'État aux alertes concernant les besoins spécifiques de ces enfants pendant la pandémie.

      7. Les Défis pour l'Autonomisation des Adultes Handicapés :

      Une question du public soulève la problématique de l'autonomisation des adultes handicapés qui conservent des besoins importants similaires à ceux de l'enfance, alors que de nombreuses structures s'arrêtent à 18 ans.

      Michel Rongier reconnaît ce problème et insiste sur la nécessité d'une continuité de la prise en charge au-delà de l'âge civil.

      Dominique Mastelli évoque l'existence de structures pour adultes (ESAT, MAS) mais souligne les difficultés financières et les limites de l'amendement Creton, qui maintient certains jeunes majeurs dans des structures pour enfants, bloquant ainsi l'accès pour les plus jeunes. Il insiste sur la complexité des situations et les délais d'instruction des dossiers MDPH.

      Conclusion et Perspectives :

      La table ronde met en lumière la complexité de la question de l'enfance et du handicap, soulignant les progrès réalisés mais aussi les nombreux défis qui subsistent.

      L'inclusion est un objectif largement partagé, mais sa mise en œuvre concrète se heurte à des obstacles multiples : manque de moyens humains et financiers, complexité administrative, manque de formation adaptée, préjugés sociaux et difficultés spécifiques pour certains types de handicap (polyhandicap, troubles du comportement sévères).

      Les intervenants insistent sur la nécessité d'une approche individualisée, d'une meilleure coordination entre les différents acteurs, d'une prise en compte globale des besoins de l'enfant et de sa famille, et d'une évolution des mentalités vers une véritable acceptation de la différence.

      La question des ressources est cruciale, mais une meilleure répartition et une réorientation des efforts vers la qualité de l'accompagnement sont également essentielles.

      Le respect des lois existantes et une meilleure évaluation des besoins sont des pistes d'amélioration concrètes.

      La question de savoir si un doublement des efforts suffirait à résoudre les problèmes reste ouverte, mais la nécessité d'une action continue et d'une réflexion approfondie sur les besoins spécifiques de chaque enfant en situation de handicap est indéniable.

      Les besoins ne sont jamais complètement finis, mais des progrès significatifs peuvent être réalisés en améliorant la qualité et l'accessibilité des dispositifs existants.

    1. Briefing Document : La Santé Mentale et le Rôle de l'Union Européenne

      Date: Octobre 26, 2023 (basé sur la date de la source : FÉV 2025 - anticipation du débat)

      Sources: Excerpts de "Comment l'Union européenne peut-elle montrer la voie en matière de santé mentale ? | FEB 2025"

      Introduction:

      Ce document de briefing résume les principaux thèmes, idées et faits saillants discutés lors d'un débat à l'Association Parlementaire Européenne consacré à la santé mentale, au rôle de la bioéthique et à l'implication de l'Union Européenne dans ce domaine. Le débat a réuni des membres du Parlement Européen, des experts en bioéthique et en gouvernance européenne, ainsi que des membres de la société civile.

      Thèmes Principaux et Idées Clés:

      Visibilité Croissante de la Santé Mentale au Niveau Européen:

      Le Parlement Européen accorde une attention croissante à la question de la santé mentale, notamment par la création d'un intergroupe dédié.

      Citation: "In recent years the European Parliament has been paying increasing attention to the issue of mental health and you have been one of the most committed members in this field together with Maria."

      L'intergroupe a réussi à obtenir un soutien transpartisan pour mettre la santé mentale à l'agenda politique de manière horizontale, reconnaissant que ce n'est pas uniquement une question de santé publique.

      Citation: "...to have cross party support of likeeminded MPs when it comes to the creation of an official intergroup dealing directly with mental health... mental health is not restricted to the public health commtee to particular committees but it's a crosscutting subject..."

      Réalisations et Défis Actuels du Parlement Européen: Des initiatives ont été prises, comme la proposition de la "right to disconnect" (droit à la déconnexion) pour protéger la santé mentale des travailleurs.

      Citation: "...initiatives which have not directly translated into legislation when it comes to mental such as the right to disconnect the own legislative initiative that we had during the past mandate..."

      Cependant, des déceptions sont présentes, car des initiatives importantes comme la "right to disconnect" et des mesures contre les addictions en ligne n'ont pas été incluses dans le programme de travail de la Commission. Citation: "...unfortunately the to disconnect did not feature in the Commission working program. Another important piece of legislation and an initiative which I believe will be a top priority for this intergroup is the issue of online addictions and the impact on the mental health of the most vulnerable including min this is one of the bigest challenges that we are facing..."

      Priorités d'Action Futures au Niveau Européen:

      Les intervenants insistent sur la nécessité d'une stratégie européenne pour la santé mentale qui englobe une augmentation des dépenses budgétaires (en ligne avec les recommandations de l'OMS d'au moins 10% du budget santé).

      Citation: "...for me that EU mental heal c important that puts on not just on the Commission to drive forth it also puts on on ourselves in the Parliament to have that common thread as well as increased budget spend. um the who recommends at least 10% of a health budget per per Member State..."

      L'idée d'une "Année européenne de la santé mentale" est proposée pour lever la stigmatisation et favoriser la discussion autour des problèmes de santé mentale.

      L'intégration de la santé mentale dans toutes les politiques de l'UE est cruciale, y compris dans des domaines comme l'agriculture et le marché intérieur (en lien avec les addictions en ligne et la désinformation). Citation: "...we're just constantly reminding pushing and lobbying to make sure the mental health aspects of everything that we do comes to the..."

      La régulation du design addictif des plateformes en ligne et de leurs algorithmes est considérée comme une idée disruptive essentielle pour protéger la santé mentale, en particulier celle des mineurs.

      Citation: "...the best idea that we can have is to control the design the addictive design of these platforms, the algorithms that are being used on a daily basis on these platforms to attract as much attention as possible for for these for miners..."

      Perspective Bioéthique sur la Santé Mentale:

      La définition de la santé mentale est complexe et a évolué, passant d'une opposition à la santé physique à une considération plus large incluant des aspects psychologiques, sociaux et culturels.

      Les dilemmes bioéthiques se posent, notamment en ce qui concerne l'euthanasie pour des raisons de santé psychique, soulignant la nécessité d'une définition claire de ce qu'est une maladie incurable dans ce contexte.

      Une crise de la psychiatrie est constatée dans de nombreux pays européens, avec une inadéquation entre les besoins croissants et l'offre de soins restreinte.

      Citation: "il existe entre la prise en charge de la santé mentale et nous tous ici présents un décalage important entre les besoins nos besoins nous allons de plus en plus mal nous sommes de plus en plus souvent malades nous avons besoin de plus en plus de prise en charge psychologique ou psychiatrique et une inadéquation donc entre ces besoins qui sont de plus en plus importants et l'offre qui elle est de plus en plus restreinte..."

      Les crises contemporaines (climatique, économique, politique) ont un impact significatif sur la santé mentale, avec l'émergence de concepts comme l'éco-anxiété. Citation: "la crise climatiq ue a fait l'objet d'une table ronde puisqu'en effet cette nouvelle pathologie qu'on appelle l'écoanxiété est loin d'être anecdotique elle impacte énormément les populations les plus jeunes dans leur choix professionnel dans leur choix de fonder une famille..."

      Rôle et Limites de l'Action Juridique de l'UE: La santé mentale a toujours été présente indirectement dans le droit de l'UE via la libre circulation.

      La politique de santé de l'UE est une compétence d'appui et de coordination, limitant la possibilité d'adopter des normes contraignantes.

      L'approche globale de la Commission (2023) ambitionne de faire de la santé mentale un pilier autonome de la politique de santé, mais soulève des défis de concrétisation et de dilution de sa spécificité.

      La base juridique pour agir reste limitée (article 168 TFUE et article 16 pour la protection des données).

      La question de la répartition des compétences entre l'UE et les États membres demeure un enjeu majeur.

      Citation: "l'Union européenne n'a pas en principe compétence pour venir uniformiser ou rapprocher les législations nationales dans ce domaine pourquoi parce que on a la réalisation du marché intérieur... la compétence de principe reste celle des états..."

      Importance de la Lutte Contre la Stigmatisation et de l'Autonomisation:

      La stigmatisation reste un obstacle majeur à la recherche d'aide et à la discussion ouverte sur la santé mentale.

      Il est crucial de rendre la question plus visible et d'encourager ceux qui souffrent à se sentir plus à l'aise pour parler et chercher du soutien.

      L'éducation précoce et l'évolution des mentalités sont essentielles pour normaliser la recherche d'aide psychologique.

      Les initiatives de soutien par les pairs sont importantes mais souvent négligées.

      La connexion humaine est fondamentale, et la santé mentale concerne chaque individu.

      Réponses aux Questions du Public:

      Jeunes mamans: Nécessité d'une politique de santé protégeant les personnes vulnérables, y compris les mères et les enfants, avec des initiatives de prévention et de soutien.

      Politique Agricole Commune (PAC): Intégration indirecte de la santé mentale via les conditions de travail des agriculteurs, soulignant le paradoxe de l'approche globale et les défis de concrétisation.

      Dépression Post-Partum: Possibilité pour l'UE d'émettre des directives pour la détection et la prévention, et de soutenir financièrement des initiatives nationales existantes.

      Premiers Secours en Santé Mentale: Potentiel pour l'UE de fédérer et de promouvoir de telles initiatives au niveau européen, bien que le changement de mentalité et la normalisation de la recherche d'aide soient cruciaux.

      Protection Juridique des Personnes Atteintes de Troubles Mentaux: La santé mentale est de moins en moins liée à la "folie", mais la stigmatisation reste un problème. La protection des droits fondamentaux (CEDH) offre un regard extérieur sur les pratiques nationales, notamment en matière d'hospitalisation sans consentement.

      Contamination Collective des Comportements Déviants et Définition du "Normal": Prudence nécessaire dans la définition de la normalité en santé mentale pour éviter la stigmatisation et respecter la dignité humaine. La norme pourrait être définie par l'absence de souffrance personnelle et de souffrance infligée à la société. La santé mentale doit être traitée avec précaution.

      Soutien aux Familles: Nécessité d'une approche globale incluant l'environnement familial. L'UE peut apporter un soutien financier et encourager les États à développer des actions de prévention et de soutien aux familles.

      Conclusion:

      Le débat met en lumière la prise de conscience croissante de l'importance de la santé mentale au niveau européen. Bien que des progrès aient été réalisés, de nombreux défis persistent en termes de législation, de financement, de lutte contre la stigmatisation et de mise en œuvre de politiques cohérentes et efficaces.

      La collaboration entre les institutions européennes, les États membres, les experts et la société civile est essentielle pour que l'Union Européenne puisse véritablement montrer la voie en matière de santé mentale.

      Les intervenants soulignent l'urgence d'agir et d'intégrer la santé mentale dans toutes les dimensions de l'action politique et sociale.

    1. Ainsi, un travail sur l’éducation à la sexualité ou sur la prévention des conduites addictives par une réflexion sur l’altérité, la relation aux autres, les émotions et les sentiments peut être mené à la fois dans le cadre du parcours éducatif de santé mais vient aussi enrichir le parcours d’éducation artistique et culturel par l’étude d’œuvres littéraires, cinématographiques ou picturales développant ces thématiques.
    1. Briefing Document : Éducation à la Sexualité en France

      Source : Excerpts de "Texte collé" (Transcription d'un webinaire)

      Date du document : Inconnu (le webinaire semble être postérieur au 3 février 2024, date de publication du programme d'éducation à la sexualité)

      Objectif du document : Analyser les principaux thèmes, idées et faits saillants concernant l'éducation à la sexualité en France, tels qu'exprimés par les intervenants du webinaire.

      Intervenants principaux :

      • Marc Pelletier : (Fonction non explicitement mentionnée, mais semble être impliqué dans l'élaboration des programmes d'éducation à la sexualité au niveau national - probablement au Conseil Supérieur des Programmes).
      • Sarah Durocher : Représentante du Planning Familial.
      • Adeline Gouttenoire : Animatrice du webinaire.
      • Samira Meguellati : (Rôle non explicitement mentionné, pose des questions).

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      1. Contexte et Nécessité de l'Éducation à la Sexualité :

      • Obligation légale : L'éducation à la sexualité est une éducation obligatoire en France, inscrite par le législateur. ("le législateur a choisi de l'inscrire parmi les éducations obligatoires." - 00:04:17-00:04:19).

      • Évolution sociétale : La prise de conscience et l'importance accordée à cette question ont grandi avec l'évolution de la société, notamment l'autonomie croissante de la jeunesse, l'évolution des modes de socialisation, l'importance des médias et l'évolution des droits, en particulier les droits des femmes. ("à mesure que la jeunesse est devenue un peu plus autonome, que les modalités de socialisation de la jeunesse ont également évolué... les médias sont devenus progressivement plus importants à mesure également que la société se transformait, notamment à travers l'évolution des droits et notamment des droits des femmes.

      Et bien de nouvelles questions sont apparues et progressivement, on a eu une attention...” - 00:04:37-00:05:08).

      • Réponse aux enjeux actuels : L'éducation à la sexualité est essentielle pour répondre aux questions que se posent les jeunes aujourd'hui dans la société. ("très directement finalement aux questions qui se posent aujourd'hui dans la société." - 00:11:16-00:11:21).

      • Lutte contre la désinformation : Il existe de nombreuses idées reçues et une désinformation importante concernant la sexualité, rendant l'éducation cruciale. (Sarah Durocher souligne la désinformation autour du Planning Familial - 00:12:39-00:12:41).

      2. Évolution du Concept : De l'Information Sexuelle à l'Éducation à la Sexualité :

      • Élargissement du champ : L'approche a évolué d'une simple information biologique (corps humain, procréation) vers une éducation plus holistique intégrant des dimensions psychologiques (respect de soi, intimité), affectives, sociales (égalité fille-garçon, prévention des violences, droits).

      ("Ce n'est que progressivement dans les années 70 80 90, que cette information s'est élargie et progressivement devenue une éducation à la sexualité, c'est-à-dire comme lorsqu'on passe d'une information sexuelle à une éducation à la sexualité, on aborde de nouvelles dimensions au champ biologique... on ajoute des dimensions psychologiques... affectives... sociales...” - 00:06:11-00:06:55).

      • Valeurs fondamentales : L'éducation à la sexualité est centrée autour de la tolérance, la liberté, le respect de soi et d'autrui, et vise à aider les élèves à adopter des attitudes responsables.

      ("et qui est d'emblée, d'ailleurs, dès les années 90, qui est centrée autour de la tolérance, la liberté, le respect de soi et d'autrui et d'aider les individus, les élèves à s'intégrer finalement dans à adopter des attitudes responsables en termes individuels, familiales et sociales." - 00:07:09-00:07:27).

      3. Le Nouveau Programme d'Éducation à la Sexualité :

      • Impulsion législative : La loi de 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception a marqué une étape importante en étant déclinée dans le code de l'éducation, rendant l'éducation à la sexualité obligatoire à l'école.

      • Élaboration du programme : Un nouveau programme a été élaboré par le Conseil Supérieur des Programmes (CSP) suite à une lettre de saisine de 2023.

      Un groupe d'experts a été constitué de manière transparente.

      • Objectifs principaux de la lettre de saisine :Attention particulière au premier degré.

      • Articulation avec les trois piliers de l'éducation à la sexualité

      • dimensions biologiques,
      • socio-culturelles et
      • psycho-affectives).

      • Inscription dans le cadre du développement des compétences psycho-sociales des élèves.

      • Adoption et publication : Le programme a été adopté en janvier 2024 et publié le 3 février 2024, à la demande de la ministre.

      • Réponse aux besoins essentiels : Le programme vise à répondre aux besoins actuels des jeunes en matière de relations, de respect, de bien-être et de prévention des violences.

      • Structure autour de trois questions :

      Le programme s'articule autour de trois grandes questions :

      • Comment devenir soi ?
      • Comment rencontrer les autres ?
      • Comment trouver sa place dans la société ?

      4. Mise en Œuvre et Intervenants :

      • Distinction premier et second degré : Le terme "sexualité" n'apparaît explicitement dans le programme qu'à partir de la classe de quatrième.

      Au premier degré, on parle d'éducation à la vie affective et relationnelle.

      • Rôle des enseignants : Les enseignants sont les premiers acteurs de cette éducation, en lien avec les valeurs de l'école.

      • Rôle des intervenants extérieurs (associations agréées) : Des associations comme le Planning Familial, agréées par l'Éducation Nationale, interviennent depuis des décennies et sont un complément important.

      Elles sont formées et ont une expertise spécifique. ("le planning familial, c'est une association féministe d'éducation populaire qui va bientôt avoir 70 ans... on intervient aussi... dans le cadre scolaire ou ça fait des décennies maintenant. Et on a un agrément pour ça...” - 00:12:31-00:13:16).

      • Formation des intervenants : Les intervenants des associations agréées sont formés sur les questions de sexualité, de consentement, de lutte contre les discriminations, etc. Certains ont des formations spécifiques comme le conseil conjugal et familial (diplôme d'état).

      • Respect de la parole et neutralité : Les interventions doivent garantir un climat de confiance, une position neutre et bienveillante, respecter la parole de chacun et favoriser les échanges sans imposer de vues personnelles.

      • Information aux parents : Les parents doivent être informés des projets et des contenus abordés dans le cadre de l'éducation à la vie affective et relationnelle. Les établissements sont encouragés à présenter les projets aux parents lors de réunions.

      5. Réponses aux Questions et Préoccupations :

      • Droit des parents : L'éducation à la sexualité est obligatoire. Une absence ponctuelle pour des motifs philosophiques ou religieux peut être signalée, mais ne constitue pas un droit de retrait général.

      Il est important de dialoguer avec l'établissement. ("L'instruction est obligatoire, l'éducation à la sexualité est une de ses composantes.

      Donc, il n'y a pas de possibilité de se soustraire à cet enseignement." - 00:57:21-00:57:34).

      • Formation des enseignants : Un vaste programme de formation est mis en place au niveau national et académique pour accompagner la mise en œuvre du nouveau programme. Des ressources pédagogiques seront mises à disposition.

      • Notion de consentement et d'intimité : Le consentement est abordé dès le plus jeune âge comme le fait de demander l'autorisation avant de faire quelque chose à quelqu'un.

      L'intimité est la sphère privée de chacun, qu'il faut respecter dès l'enfance.

      • Impact sur la violence sexuelle : L'éducation à la sexualité vise à prévenir les violences en informant sur le consentement, le respect, l'égalité et les droits.

      Elle ne supprimera pas la violence à elle seule, mais contribue à une société plus informée et respectueuse.

      • Perception du programme : Il existe des perceptions diverses, avec des parents inquiets et d'autres qui y voient une nécessité pour la protection et l'information des enfants. Il est crucial de lire le programme et de dialoguer.

      • "Théorie du genre" : L'ancienne ministre de l'Éducation Nationale a affirmé que la théorie du genre n'existait pas et n'était pas présente dans les programmes.

      Conclusion :

      • Le webinaire met en lumière l'importance et l'évolution de l'éducation à la sexualité en France, désormais encadrée par un nouveau programme national.

      Les intervenants insistent sur la nécessité de cette éducation pour répondre aux enjeux sociétaux, lutter contre la désinformation et prévenir les violences.

      Ils soulignent le rôle complémentaire des enseignants et des associations agréées, ainsi que l'importance de la formation des professionnels et de l'information aux parents.

      Malgré certaines inquiétudes, le programme vise à instaurer un cadre clair et respectueux des valeurs de la République, en adaptant les contenus à l'âge des élèves et en favorisant le dialogue.

    2. Éducation à la sexualité : Guide d'étude

      Quiz : Questions courtes

      • Selon les intervenants, quand l'éducation à la sexualité est-elle devenue une action éducative en France ?
      • Quels éléments ont contribué à ce que la sensibilité à la question de l'éducation à la sexualité grandisse dans la société française ? Citez-en deux.
      • Quelle distinction est faite entre l'information sexuelle et l'éducation à la sexualité ?
      • Quels sont les trois objectifs principaux de la lettre de saisine concernant l'élaboration d'un programme d'éducation à la sexualité ?
      • Quand le nouveau programme d'éducation à la sexualité a-t-il été adopté par le Conseil supérieur des programmes et publié ?
      • Selon Sarah Durocher du Planning Familial, quel est l'objectif principal de leur association ?
      • Comment le Planning Familial intervient-il auprès des jeunes en matière d'éducation à la sexualité ?
      • Quelle distinction importante est soulignée concernant l'appellation du programme dans le premier et le second degré ?
      • Quels sont les trois axes qui structurent le nouveau programme d'éducation à la sexualité ?
      • Selon les intervenants, quel rôle essentiel jouent les associations agréées dans la mise en œuvre de l'éducation à la sexualité ?

      Clé de réponses du quiz

      • L'éducation à la sexualité est progressivement devenue une question éducative, notamment dans les années 70, 80 et 90, avec un élargissement des thèmes abordés au-delà des aspects biologiques. La loi de 2001 a ensuite inscrit l'éducation à la sexualité parmi les éducations obligatoires.
      • L'autonomie croissante de la jeunesse et l'évolution des modalités de socialisation (horizontalisation, importance du groupe de pairs et des médias) ont contribué à cette sensibilité accrue. L'évolution des droits, notamment des droits des femmes, et l'apparition de nouvelles questions sociétales ont également joué un rôle.
      • L'information sexuelle se concentre sur les aspects biologiques, la procréation et la physiologie. L'éducation à la sexualité élargit le champ en ajoutant des dimensions psychologiques (respect de soi, intimité), affectives et sociales (égalité, prévention des violences, droits des personnes).
      • Les trois objectifs principaux étaient une attention particulière au premier degré, une prise en compte des enjeux liés à l'égalité entre les filles et les garçons, et une inscription de l'éducation à la sexualité dans le cadre du développement des compétences psychosociales des élèves.
      • Le nouveau programme d'éducation à la sexualité a été adopté par le Conseil supérieur des programmes en janvier dernier (fin janvier) et publié le 3 février.
      • L'objectif principal du Planning Familial est de permettre aux personnes, y compris les jeunes, d'avoir accès à une information et à une éducation complète en matière de sexualité, de contraception et d'avortement, afin qu'elles puissent faire leurs propres choix et se protéger.
      • Le Planning Familial intervient dans le cadre scolaire depuis des décennies grâce à un agrément. Ils accueillent également des personnes dans leurs antennes et interviennent auprès des personnes éloignées du droit, en proposant des informations et un accompagnement sur les questions de sexualité et de droits.
      • Dans le premier degré, on parle d'éducation à la vie affective et relationnelle, tandis que dans le second degré, le programme s'intitule éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité, cette dernière étant abordée dans ses dimensions juridique et sociale.

      • Les trois axes qui structurent le nouveau programme sont :

        • comment vivre ensemble dans le respect de l'égalité ?
        • Comment prendre soin de soi et des autres ?
        • Comment s'informer et développer son esprit critique ?
      • Les associations agréées apportent leur expertise de terrain, forment les professionnels de l'éducation et contribuent à la mise en œuvre des programmes en proposant des interventions adaptées et en luttant contre la désinformation.

      Pour approfondir

      • Analysez l'évolution de la perception et de l'intégration de l'éducation à la sexualité dans le système éducatif français, en vous appuyant sur les éléments historiques et sociétaux mentionnés dans l'extrait.
      • Discutez de l'importance de la distinction entre "information sexuelle" et "éducation à la sexualité" telle qu'elle est présentée, et expliquez comment cette distinction se traduit concrètement dans les objectifs et les contenus du programme.
      • Évaluez le rôle et l'apport des associations comme le Planning Familial dans la mise en œuvre de l'éducation à la sexualité en milieu scolaire, en tenant compte de leur expérience et de leur agrément.
      • Comment le nouveau programme d'éducation à la sexualité tente-t-il de répondre aux enjeux actuels de la société concernant les relations, le respect, l'égalité et la prévention des violences, notamment chez les jeunes ?
      • Réflexion sur les défis et les opportunités liés à la mise en œuvre d'un programme national d'éducation à la sexualité, en considérant les diverses réactions et les besoins de formation exprimés par les professionnels et les parents.

      Glossaire des termes clés

      • Éducation à la sexualité : Démarche éducative globale visant à informer, sensibiliser et développer les compétences des individus en matière de sexualité, incluant les aspects biologiques, psychologiques, affectifs, sociaux, juridiques et éthiques. Elle vise à promouvoir le bien-être, le respect, l'égalité et la responsabilité.
      • Information sexuelle : Transmission de connaissances factuelles concernant la biologie de la reproduction, le fonctionnement du corps et les risques sanitaires liés à la sexualité. Elle constitue une partie de l'éducation à la sexualité mais ne l'englobe pas entièrement.
      • Consentement : Accord libre, éclairé et sans équivoque d'une personne pour participer à une activité sexuelle. La notion de consentement est fondamentale dans la prévention des violences sexuelles et est abordée dès le plus jeune âge dans le cadre de l'éducation à la vie relationnelle.
      • Compétences psychosociales : Ensemble des aptitudes nécessaires pour adopter un comportement adapté et positif qui permette de faire face efficacement aux exigences et aux défis de la vie quotidienne. Elles incluent la conscience de soi, la gestion des émotions, l'empathie, la communication, la résolution de problèmes et la pensée critique, et sont liées à l'éducation à la sexualité.
      • Planning Familial : Association féministe d'éducation populaire qui œuvre pour le droit à la contraception, à l'avortement, à l'éducation à la sexualité et à l'égalité entre les femmes et les hommes. Elle propose des informations, des consultations et des actions de sensibilisation.
      • Développement affectif et relationnel : Processus par lequel les individus développent leur capacité à comprendre et à gérer leurs émotions, à établir et à maintenir des relations saines et respectueuses avec les autres. Cet aspect est central dans l'éducation à la sexualité, en particulier au premier degré.
      • Violence sexiste et sexuelle : Ensemble des actes de violence dirigés contre une personne en raison de son sexe ou de son orientation sexuelle. L'éducation à la sexualité joue un rôle dans la prévention de ces violences par la sensibilisation au consentement, au respect et à l'égalité.
      • Discrimination : Traitement inégalitaire et injuste basé sur des critères tels que le sexe, l'orientation sexuelle, l'identité de genre, etc. L'éducation à la sexualité vise à lutter contre les discriminations en promouvant la tolérance et l'acceptation de la diversité.
      • Cadre légal : Ensemble des lois et des réglementations qui encadrent une activité ou un domaine. En France, l'éducation à la sexualité est inscrite dans le code de l'éducation et fait l'objet de lois spécifiques (comme la loi de 2001).
      • Esprit critique : Capacité à analyser l'information de manière objective, à identifier les biais, à évaluer la fiabilité des sources et à se former un jugement éclairé. L'éducation à la sexualité vise à développer l'esprit critique des jeunes face aux informations et aux représentations de la sexualité.
    3. webinaire organisé par la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Élèves) intitulé « Evars : halte aux idées reçues », portant sur le nouveau programme d'éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (EVARS) qui entrera en application en septembre 2025 de la maternelle au lycée.

      L'objectif principal de cet événement était de clarifier les fondements, les objectifs et les modalités de cet enseignement, en présence de représentants du Ministère de l'Éducation nationale et du Planning familial, afin de répondre aux interrogations des parents et de dissiper les malentendus concernant ce programme obligatoire.

      Les discussions ont abordé l'importance d'une approche progressive et adaptée à l'âge des élèves, le rôle des intervenants, l'information et l'implication des parents, ainsi que les ressources pédagogiques mises à disposition.

      • 0:03:700 - 0:09:460 : Bienvenue au webinaire "Halte aux idées reçues" consacré à l'éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité.
      • 0:10:520 - 0:17:100 : Introduction par Aline n, secrétaire générale adjointe de la FCPE nationale, qui ouvre le webinaire sur l'éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité.
      • 0:17:31:460 - 0:18:820 : Évocation des questions qui arrivent très tôt et de la question de la pornographie comme source d'information chez les jeunes, soulignant l'existence d'une loi de 2001 permettant d'aborder ces sujets.
      • 0:20:30:190 - 0:20:41:930 : Présentation de points de convergence dégagés au printemps 2023 pour renforcer l'effectivité des séances d'éducation à la vie affective et sexuelle.
      • 0:23:10:820 - 0:24:660 : Information sur la saisine du Conseil Supérieur des Programmes en juin 2023 et la constitution transparente d'un groupe d'experts face aux incertitudes et informations erronées.
      • 0:25:40:420 - 0:25:47:600 : Insistance sur le fait que le programme répond à des besoins essentiels et que les programmes d'enseignement sont contextualisés à une époque.
      • 0:26:21:960 - 0:26:37:130 : Présentation des finalités du programme : prévention et lutte contre les violences sexistes et sexuelles (un enfant victime d'agression sexuelle toutes les trois minutes) et contre le harcèlement à l'école.
      • 0:27:38:740 - 0:27:50:440 : Annonce de la présentation de l'organisation progressive du programme entre le premier et le second degré.
      • 0:28:58:180 - 0:29:08:630 : Affirmation de l'inscription des intervenants agréés dans ce programme et de leur audition avec d'autres acteurs.
      • 0:29:42:660 - 0:30:23:290 : Mention des stéréotypes de genre et de la continuité du travail des associations dans ce programme, soulignant que ce programme est un compromis, une première pierre importante et historique, attendu depuis longtemps.
      • 0:30:57:710 - 0:31:10:650 : Explication que le programme met un cadre et évite la désinformation, en s'appuyant sur des associations agréées et des professionnels formés.
      • 0:31:59:930 - 0:32:12:850 : Mention d'exemples de jeunes formés qui informent d'autres jeunes, soulignant la volonté des jeunes d'avoir cette éducation.
      • 0:34:45:220 - 0:35:13:250 : Conclusion d'une partie et annonce d'une pause pour répondre aux premières questions sur le chat, notamment concernant la formation des intervenants.
      • 0:35:35:600 - 0:35:55:670 : Questions sur la formation des intervenants (comment, durée) et sur la possibilité d'avoir plus de trois interventions obligatoires par an.
      • 0:35:56:290 - 0:37:19:590 : Réponse distinguant le premier et le second degré, précisant que le terme "sexualité" n'apparaît dans le programme qu'à partir de la classe de quatrième, visant une éducation progressive et adaptée à l'âge des enfants.
      • 0:38:54:450 - 0:42:08:200 : Précisions sur le fait que dans le premier degré, les séances sont menées par les professeurs, éventuellement avec des personnels sociaux et de santé, et que dans le second degré, cela peut se faire avec le personnel de l'éducation et potentiellement une association agréée, le tout étant écrit et rappelé aux équipes.
      • 0:43:14:710 - 0:44:33:680 : Détails sur la mise en œuvre des séances, reposant sur le projet d'établissement, avec des principes éthiques et pédagogiques précis (climat de confiance, neutralité, respect de la parole, favoriser les échanges sans imposer ses propres réponses, distinguer le public du privé).
      • 0:44:54:780 - 0:47:14:960 : Modalités de mise en place dans le premier degré (initiative des établissements), obligation dans les établissements publics et privés sous contrat, présentation des projets aux parents, explication des thèmes abordés progressivement.
      • 0:47:57:980 - 0:48:34:990 : Explication qu'il n'est pas prévu d'annoncer spécifiquement chaque séance, mais plutôt d'informer dans l'année du contenu général, avec un besoin de pédagogie et de communication.
      • 0:50:32:940 - 0:51:06:640 : Information sur la formation des intervenants par les associations (y compris une formation au conseil conjugal et familial) et sur leur expérience quotidienne.
      • 0:51:36:300 - 0:52:40:840 : Témoignage sur l'étonnement face à la parole des jeunes et aux questions posées, et sur l'approche des intervenants qui utilisent des outils pour l'échange et recadrent les propos inacceptables (transphobes, homophobes, sexistes).
      • 0:52:56:160 - 0:53:41:750 : Insistance sur l'importance de réaliser les trois séances annuelles obligatoires, rappelant que peu de jeunes ont actuellement cette éducation, et rassurant sur le fait qu'on part des questions des jeunes et qu'on ne parle pas de sexualité avant tard.
      • 0:55:28:540 - 0:57:30:680 : Contexte du webinaire pour expliquer que l'éducation à la vie affective et sexuelle n'est pas nouvelle mais est désormais inscrite dans la loi de manière plus claire, et qu'il y a un bon espoir que le programme améliore l'effectivité de ces séances obligatoires.
      • 0:57:30:680 - 0:59:32:760 : Clarification sur l'application du programme, insistance sur le dialogue et la transparence, l'accès libre aux supports pédagogiques, et rappel historique de l'existence de cette éducation depuis les années 70, rendue obligatoire au début des années 2000.
      • 0:59:49:800 - 1:01:24:470 : Information sur la nécessité d'une formation spécifique renforcée, l'existence de personnes formées et de référents académiques, et le lancement d'un vaste programme de formation nationale décliné dans les académies, avec la création de ressources pédagogiques consultables par tous, réaffirmant que le terme "sexualité" n'intervient qu'en quatrième.
      • 1:01:31:000 - 1:02:41:080 : Transition vers les aspects pratiques de la mise en place, rappelant l'importance de l'éducation à la sexualité et les rôles des intervenants et des associations.
      • 1:03:18:050 - 1:03:53:120 : Présentation des trois questions structurant les apprentissages : comment se connaître, vivre et grandir ? Comment rencontrer les autres, construire des relations respectueuses et s'épanouir ? Comment trouver sa place dans la société, être libre et responsable ?.
      • 1:05:07:370 - 1:05:30:450 : Soulignement du principe de construire un parcours sur l'année avec des séances complémentaires, et de l'adaptation des thèmes selon les milieux.
      • 1:05:52:190 - 1:07:23:420 : Présentation de la structure du programme pour l'école maternelle, organisé autour des trois questions, avec des items très simples et adaptés à l'âge pour connaître son corps, exprimer ses émotions, etc..
      • 1:07:42:340 - 1:09:24:590 : Explication que les supports pédagogiques pour la maternelle sont proches des pratiques enseignantes, avec des activités simples pour aborder des questions précoces, et que tout est progressif jusqu'au collège, où la sexualité est abordée plus tardivement.
      • 1:09:46:820 - 1:11:31:480 : Réaffirmation de la progressivité et de l'adaptation à l'âge, avec l'exemple de la maternelle, explication de l'organisation des séances (en équipe dans le premier degré, parcours imaginé avec des séances de deux heures privilégiées dans le second degré pour favoriser l'échange).
      • 1:11:36:940 - 1:12:47:990 : Rappel de la présence de l'enseignant lors des interventions, des principes éthiques et pédagogiques (confiance, expression, échanges à partir des questions des élèves).
      • 1:14:27:540 - 1:17:26:010 : Insistance sur le travail des associations et des équipes pédagogiques depuis des décennies, leur adaptation aux évolutions (comme les réseaux sociaux), et le rôle des espaces créés pour échanger et informer les jeunes.
      • 1:21:07:920 - 1:25:40:370 : Début de la session de questions-réponses, avec une question sur la notion de consentement, son explication et l'âge auquel elle est abordée (dès la maternelle de manière adaptée avec des scènes simples sur l'intimité et le respect du corps).
      • 1:25:40:370 - 1:27:02:890 : Réaffirmation de l'importance de connaître son corps et de nommer les parties, du respect du programme adapté aux âges, et de la prise en compte des difficultés éventuelles.
      • 1:27:31:870 - 1:28:27:130 : Précision sur la possibilité de poser des questions individuelles en dehors du cadre collectif et sur l'opportunité d'avoir un temps d'échange avec un personnel de santé (infirmier/ère).
      • 1:29:07:730 - 1:30:38:470 : Information sur le vaste programme d'accompagnement et de formation (national et académique) en s'appuyant sur les formateurs existants, et sur la mise à disposition de ressources pour le grand public (site de la FCPE nationale) et les professionnels (site Educasol).
      • 1:30:56:210 - 1:32:42:540 : Rappel de la possibilité pour les parents de demander des informations et d'être accompagnés, et de l'existence de foire aux questions et de contacts pour obtenir des réponses.
      • 1:32:48:120 - 1:35:34:900 : Constat du besoin de rassurer les parents et question sur la manière dont l'EVARS va supprimer la violence sexuelle, avec une réponse soulignant que cela fait partie d'un ensemble d'actions (prévention, repérage des violences, information).
      • 1:35:34:900 - 1:37:35:480 : Explication que l'EVARS permet le repérage systématique des violences, informe sur la définition de la violence, et aborde des sujets importants comme les violences conjugales, le consentement et le harcèlement dès les premières relations.
      • 1:37:35:480 - 1:39:42:160 : Importance d'aborder la question de la pornographie comme source d'information chez les jeunes et de pouvoir répondre à leurs questions et les rassurer, ainsi que de développer l'esprit critique face aux informations en ligne et d'identifier les lieux ressources.
      • 1:40:48:460 - 1:42:22:580 : Présentation de l'EVARS comme un levier essentiel pour former les citoyens de demain, avec un parallèle avec les séances d'empathie qui ont montré des résultats positifs sur l'apaisement et le respect d'autrui.
      • 1:44:48:050 - 1:45:28:810 : Rappel que l'EVARS n'est pas un enseignement ordinaire et met en place des dispositifs pédagogiques favorisant l'échange, la réflexion et l'esprit critique.
      • 1:45:29:810 - 1:47:23:900 : Détails sur les outils d'éducation populaire utilisés (boîtes à questions, jeux, discussions en cercle sans table) pour favoriser l'échange bienveillant et non stigmatisant, adaptés à l'âge des participants (lectures pour les plus jeunes).
      • 1:49:07:690 - 1:49:17:190 : Insistance sur l'explication du cadre dès le départ des interventions, ce qui permet généralement un bon déroulement.
      • 1:49:20:320 - 1:51:26:740 : Conclusion du webinaire, rappelant l'importance de l'EVARS, son caractère évolutif, et remerciements aux intervenants et aux participants.
    4. chronologie détaillée et la liste des personnages principaux mentionnés dans la source :

      Chronologie des événements principaux :

      • Années 70-90 : Progressivement, l'information sur la reproduction et la physiologie s'élargit pour devenir une éducation à la sexualité, intégrant des dimensions psychologiques (respect de soi, intimité), affectives et sociales (égalité fille-garçon, prévention des violences, droits des personnes).

      • Années 80-90 : On passe véritablement à une éducation à la sexualité centrée sur la tolérance, la liberté, le respect de soi et d'autrui, et l'adoption d'attitudes responsables.

      • 2001 : La loi relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception prévoit l'éducation à la sexualité comme une obligation dans le cadre scolaire. Cette loi est déclinée dans le code de l'éducation, rendant l'éducation à la sexualité obligatoire à l'école.

      • Depuis 2001 : Le Planning Familial attend la pleine application de la loi de 2001 et continue d'intervenir en milieu scolaire depuis des décennies, fort d'un agrément.

      • Juin 2023 : Le Conseil Supérieur des Programmes (CSP) est saisi pour élaborer un programme d'éducation à la sexualité.

      • Fin janvier 2025 : Le projet de programme d'éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité est adopté par le CSP.

      • 3 février 2025 : Le programme est publié suite à la demande de la ministre.

      • Période suivant la publication : Mise en place d'un vaste programme d'accompagnement et de formation des professionnels au niveau national et académique. Création de ressources pédagogiques mises à disposition des professionnels (et potentiellement consultables par tous).

      Cast des personnages principaux et leurs brèves bios : * Marc Pelletier : Un des intervenants de la discussion ("bi" mentionné au début), prenant la parole en premier pour répondre à la question de l'évolution de l'éducation à la sexualité et de son caractère éducatif. Il semble être un expert ou une figure institutionnelle impliquée dans les questions d'éducation.

      • Sarah Durocher : La deuxième intervenante à prendre la parole. Elle représente le Planning Familial et apporte le point de vue d'une association de terrain impliquée depuis longtemps dans l'éducation à la sexualité. Elle a 15 ans d'expérience d'intervention au sein du Planning Familial.

      • Adeline : L'animatrice ou la modératrice de la discussion ("bi"). Elle introduit les intervenants, pose les questions et gère le déroulement de l'échange.

      • Samira : Une personne posant des questions lors de la discussion, notamment sur la formation des intervenants, le consentement et l'intimité. Elle semble relayer des préoccupations du public.

      • La Ministre (mentionnée) : La ministre ayant demandé la publication du programme d'éducation à la sexualité le 3 février. Bien que non nommée, elle représente le niveau gouvernemental ayant validé et rendu public le programme.

      • Ancienne Ministre de l'Éducation Nationale (mentionnée) : A déclaré que la "théorie du genre" n'existait pas et n'était pas présente dans les programmes. Cette mention vise à rassurer sur le contenu de l'éducation à la sexualité.

    1. S’agissant de la vie privée et familiale, lesdemandes fondées sur les liens personnelset familiaux (article L. 423-23 du CESEDA) nerelèvent pas de l’ANEF, y compris lorsqu’ellesémanent de personnes en situation régulière. Ilen va de même des mineurs entrés en Franceavant 13 ans.
    2. Enfin, d’autres impensés apparaissentégalement affecter l’accès au séjour desréfugiés mineurs et des membres de leurfamille. En effet, il semble que les parents demineurs reconnus réfugiés ou bénéficiaires dela protection subsidiaire en leur nom proprene puissent pas, lorsqu’ils sont dépourvus denuméro étranger, déposer leur demande detitre sur l’ANEF, alors même que l’arrêté du29 mars 2022 le leur impose. Les mineursqui se sont personnellement vu accorderune protection internationale semblent êtreégalement concernés par cette problématiquelorsqu’ils atteignent la majorité.
    3. Briefing Document : Rapport du Défenseur des Droits sur l'ANEF

      Date de publication du rapport : 27 novembre 2024 (date figurant sur le document)

      Source : Défenseur des Droits (France) - Rapport : L’Administration numérique pour les étrangers en France (ANEF) : une dématérialisation à l’origine d’atteintes massives aux droits des usagers

      Objet : Analyse des principaux thèmes, idées et faits saillants du rapport du Défenseur des Droits concernant l'impact de la plateforme numérique ANEF sur les droits des étrangers en France.

      Introduction :

      Le Défenseur des Droits a publié un rapport alarmant concernant l'Administration numérique pour les étrangers en France (ANEF), une plateforme mise en place pour dématérialiser les demandes de titres de séjour.

      Alors que l'objectif initial était de simplifier l'accès aux droits, le rapport met en lumière une réalité préoccupante : la dématérialisation, dans ses modalités actuelles de conception et de mise en œuvre, est à l'origine d'atteintes massives aux droits des usagers étrangers. Le Défenseur des Droits, s'appuyant sur un nombre croissant de réclamations, dresse un bilan critique et formule des recommandations pour remédier à cette situation.

      I. La dématérialisation du dépôt des demandes de titres de séjour : un objectif non atteint et source de dysfonctionnements

      Le rapport constate que la réforme, loin de simplifier l'accès aux droits, a engendré de nouvelles difficultés et aggravé certaines préexistantes.

      A. Limites et dysfonctionnements affectant le dépôt et l’instruction des demandes de titres de séjour :

      Bugs techniques persistants : Le rapport souligne la récurrence de problèmes techniques empêchant les usagers de déposer leur demande en ligne.

      Un exemple cité est l'impossibilité de déposer une nouvelle demande si le système n'enregistre pas la remise du titre précédent, même si celle-ci a bien eu lieu.

      "Cette difficulté, déjà soulignée par le Défenseur des droits dans sa décision n°2022-061, a perduré bien au-delà."

      D'autres bugs incluent la perte de mot de passe sans possibilité de récupération, l'impossibilité de consulter les messages de l'administration, et la non-prise en compte de pièces transmises.

      Choix de conception sources de difficultés :Impossibilité de réaliser simultanément plusieurs démarches :

      Un usager ne peut pas déposer plusieurs demandes de titres de séjour sur des fondements différents via l'ANEF.

      Par exemple, un étudiant ne peut pas demander le renouvellement de son titre et une demande pour raisons médicales en parallèle.

      "Une première limite de l’ANEF, telle qu’elle a été conçue, réside dans l’impossibilité de réaliser simultanément plusieurs démarches via ce téléservice."

      Difficultés de rectification ou d'annulation des demandes :

      Il est complexe pour les usagers de rectifier des erreurs, de compléter leur dossier avec des pièces supplémentaires (notamment volumineuses ou non sollicitées initialement), ou d'annuler une demande en cours.

      Fermetures automatiques de dossiers : Le système clôt automatiquement les dossiers si les pièces complémentaires ne sont pas fournies dans un délai de 30 jours, même en cas de difficultés techniques signalées par l'usager.

      Impensés préjudiciables à certains publics vulnérables :Bénéficiaires d'une protection internationale (BPI) : Des difficultés spécifiques sont rencontrées par les BPI, notamment l'impossibilité pour les parents de mineurs réfugiés sans numéro étranger de déposer leur demande via l'ANEF.

      "En effet, il semble que les parents de mineurs reconnus réfugiés ou bénéficiaires de la protection subsidiaire en leur nom propre ne puissent pas, lorsqu’ils sont dépourvus de numéro étranger, déposer leur demande de titre sur l’ANEF, alors même que l’arrêté du 29 mars 2022 le leur impose."

      Les mineurs ayant obtenu une protection et atteignant la majorité sont également concernés.

      Victimes de violences sexistes et sexuelles, de traite et de proxénétisme : Des besoins d'accompagnement spécifiques pour ces victimes ne sont pas suffisamment pris en compte dans le dispositif actuel.

      Déploiement parcellaire, source de confusion pour les usagers : La liste des titres de séjour concernés par l'obligation de passer par l'ANEF a été élargie progressivement par plusieurs arrêtés, sans réelle lisibilité pour les usagers.

      De nombreuses catégories de titres restent exclues de la plateforme, créant de la confusion quant à la procédure à suivre.

      "Depuis l’adoption du décret du 24 mars 2021, quatre arrêtés ont été pris sur son fondement, élargissant progressivement – et sans réelle lisibilité pour les usagers – la liste des catégories de titres de séjour pour lesquels la demande doit être effectuée sur l’ANEF."

      II. Des atteintes graves et massives aux droits des usagers

      Les dysfonctionnements de l'ANEF entraînent des conséquences directes et significatives sur les droits des étrangers.

      Ruptures de droits au séjour : L'impossibilité de déposer ou de finaliser une demande, de répondre à des demandes de pièces, ou la fermeture arbitraire de dossiers peuvent conduire à la perte du droit au séjour et de tous les droits qui y sont attachés (travail, prestations sociales, etc.).

      "Dès lors qu’une personne se trouve empêchée d’accéder à une démarche ou de la finaliser (...), elle risque de subir une rupture de son droit au séjour et de tous les droits qui y sont attachés."

      Augmentation des réclamations au Défenseur des Droits :

      Le nombre de réclamations relatives aux droits des étrangers a explosé depuis le déploiement de l'ANEF, passant de 10% des saisines en 2019-2020 à 28% en 2023 et prévoyant plus d'un tiers en 2024.

      "Cet accroissement, en à peine quatre ans, de près de 400 % des réclamations relatives aux droits des étrangers reçues par le Défenseur des droits, est sans commune mesure avec l’augmentation tendancielle du nombre total de saisines du Défenseur des droits."

      Difficultés rencontrées même par les étrangers en situation régulière : Les problèmes ne concernent pas uniquement les primo-arrivants, mais aussi des personnes établies en France depuis de nombreuses années, y compris les titulaires de cartes de résident de 10 ans, notamment lors du renouvellement de leurs titres.

      Non-priorisation des situations urgentes : Contrairement aux attentes, l'ANEF ne facilite pas l'identification et le traitement prioritaire des situations urgentes, qui reposent toujours largement sur les sollicitations externes (usagers, associations, Défenseur des Droits, tribunaux administratifs).

      III. Les causes profondes des dysfonctionnements de l'ANEF

      Le rapport met en évidence des problèmes de conception et de mise en œuvre de la plateforme.

      Manque d'anticipation et de concertation : Dès 2019, la Direction interministérielle du numérique (DINUM) avait pointé des problèmes de gouvernance et un manque d'anticipation concernant l'arrêt de l'ancien système (AGDREF) et la reprise des données.

      "Elle a surtout relevé « l’absence de prise en compte à la hauteur des enjeux d’un aspect clé du programme : l’arrêt de l’ancien applicatif (Agedref) et la reprise subséquente des données de gestion. Aucune organisation spécifique de projet n’était prévue ou préparée à cet effet. »"

      Ces avertissements semblent avoir été insuffisamment pris en compte, contribuant aux problèmes techniques actuels liés à la gestion des bases de données.

      Phase d'expérimentation insuffisante : Une phase d'expérimentation plus longue et concertée aurait pu permettre d'identifier et de résoudre en amont de nombreux bugs récurrents.

      Choix techniques limitatifs : L'impossibilité d'effectuer plusieurs démarches simultanément est un choix de conception majeur qui entrave l'exercice des droits.

      Déploiement progressif et illisible : Le calendrier de déploiement de l'ANEF n'a pas été respecté, et la manière dont les différentes catégories de titres ont été intégrées manque de clarté pour les usagers.

      IV. L'insuffisance des dispositifs d'accompagnement et de la solution de substitution

      Le rapport critique l'efficacité des mesures mises en place pour aider les usagers en difficulté avec l'ANEF.

      Le Centre de Contact Citoyen (CCC) : Bien que destiné à assister les usagers, le CCC est souvent inefficace pour résoudre les blocages techniques et son rôle est mal compris par les usagers. Il ne fournit pas toujours d'attestation explicite des blocages rencontrés, ce qui limite l'accès à la solution de substitution.

      Les Points d'Accueil Numérique (PAN) : Leur existence et leur rôle ne sont pas suffisamment connus, et leur fonctionnement est hétérogène selon les préfectures. Souvent animés par des volontaires en service civique, ils ne disposent pas toujours des compétences juridiques nécessaires.

      De plus, leur accès peut être complexe (prise de rendez-vous en ligne parfois obligatoire), et ils sont sollicités à la fois par les personnes en difficulté avec le numérique et par celles confrontées à des bugs de l'ANEF, limitant leur capacité d'accompagnement réel.

      "La Cour des comptes note également, dans son rapport de novembre 2023 relatif à la capacité d’action des préfets45, que la prise de rendez-vous au PAN ne peut parfois s’effectuer que par internet, « ce qui conduit à douter de l’intérêt même du service »."

      La solution de substitution (dépôt non dématérialisé) : Si une solution de substitution (rendez-vous physique, envoi postal ou électronique) est théoriquement prévue en cas de dysfonctionnement de l'ANEF, son accès est en réalité très difficile. Les modalités de prise de rendez-vous ne sont pas clairement indiquées sur les sites préfectoraux, et les usagers doivent souvent prouver un blocage technique constaté par le CCC ou le PAN, ce qui n'est pas toujours aisé à obtenir. "Deux ans après la décision du Conseil d’État, il reste difficile d’évaluer l’effectivité de cette solution de substitution. Cependant, le fait que les services du Défenseur des droits, et tout particulièrement ses délégués, soient quotidiennement saisis de réclamations de personnes ne parvenant à déposer leur demande sur l’ANEF en raison d’un dysfonctionnement de ce téléservice tend à indiquer que le dépôt hors ANEF demeure très difficile d’accès."

      V. Conséquences sur l'accès aux droits sociaux et professionnels

      Les difficultés liées à l'obtention ou au renouvellement des titres de séjour via l'ANEF ont des répercussions sur l'accès aux droits sociaux et professionnels.

      Les attestations provisoires de séjour (attestations de prolongation d'instruction, de décision favorable) ne sont pas toujours reconnues par les organismes sociaux et les employeurs, faute d'une information claire et d'une mise à jour des textes réglementaires.

      "En second lieu, il faut souligner que nombre de droits sociaux sont subordonnés à une condition de régularité de séjour et que, dans la plupart des cas, des listes fixées au niveau réglementaire recensent de façon exhaustive les documents susceptibles de justifier de cette condition.

      Dans ce contexte, il apparaît que des défauts de coordination entre les nouvelles dispositions du CESEDA relatives à ces documents provisoires et certains textes, doublés d’un manque d’information global24 sur la valeur juridique de ces nouveaux documents, ont pour effet d’affecter l’accès aux droits sociaux des personnes concernées."

      VI. Recommandations du Défenseur des Droits

      Le Défenseur des Droits formule une série de recommandations visant à garantir un accès effectif aux droits pour les étrangers et à faire de l'ANEF un outil réellement utile.

      Recommandations générales :

      Recommandation 1 : Intégrer dans le CESEDA le droit à un accès omnicanal pour toutes et tous, permettant de réaliser toute démarche par un canal non dématérialisé sans condition préalable.

      Recommandation 2 : Améliorer l'information des usagers sur les procédures et les dispositifs d'accompagnement.

      Recommandation 3 : Évaluer régulièrement l'impact de la dématérialisation sur l'accès aux droits.

      Recommandations concernant l'ANEF :

      Recommandation 4 : Modifier le téléservice pour permettre la réalisation simultanée de plusieurs démarches, la rectification ou l'annulation des demandes, le dépôt de pièces volumineuses, etc.

      Recommandation 5 : Améliorer la gestion des attestations provisoires de séjour (édition, contenu, automatisation du renouvellement).

      Recommandation 6 : Organiser des consultations régulières avec les utilisateurs de l'ANEF.

      Recommandation 7 : Clarifier le contenu et la valeur juridique des attestations provisoires de séjour en modifiant les articles du CESEDA concernés.

      Recommandations pour les publics vulnérables :

      Recommandation 8 : Régler les difficultés spécifiques rencontrées par les BPI (accès à l'ANEF, délivrance d'attestations).

      Recommandation 9 : Apporter un appui spécifique aux victimes de violences sexistes et sexuelles, de traite et de proxénétisme en préfecture.

      Recommandations concernant les services d'accompagnement :

      Recommandation 10 : Faire évoluer les missions du CCC (renforcement des prérogatives, attestation des blocages, information sur la solution de substitution).

      Recommandation 11 : Faire évoluer les missions du PAN (recentrage sur l'accompagnement, accès non dématérialisé, signalement des demandes déposées, moyens humains formés).

      Recommandation 12 : Doter chaque préfecture d'un service d'accompagnement téléphonique pour les personnes ne pouvant se déplacer ou utiliser l'outil numérique. Recommandation 13 : Permettre aux structures d'accompagnement identifiées par la préfecture de disposer d'adresses électroniques utilisables pour réaliser des démarches sur l'ANEF pour le compte de plusieurs usagers.

      Recommandation concernant les moyens alloués aux préfectures :

      Recommandation 14 : Renforcer durablement les moyens humains affectés aux préfectures pour traiter les demandes et accompagner les usagers. Conclusion :

      Le rapport du Défenseur des Droits met en lumière les conséquences négatives majeures de la dématérialisation des demandes de titres de séjour via l'ANEF dans sa configuration actuelle.

      Les dysfonctionnements techniques, les choix de conception problématiques et l'insuffisance des dispositifs d'accompagnement entraînent des atteintes massives aux droits des étrangers en France.

      Le Défenseur des Droits insiste sur la nécessité d'adopter des mesures urgentes, notamment la reconnaissance d'un droit à un accès omnicanal et l'amélioration significative de l'ANEF et des services de soutien, afin de garantir l'accès au service public et l'effectivité des droits de toutes et tous.

    1. La Cour formule les recommandations suivantes :1. améliorer la connaissance des besoins de mobilitédes jeunes et de leur utilisation des transports, enparticulier pour le travail (autorités organisatrices de lamobilité, ministère délégué chargé des transports) ;2. veiller à ce que les avantages tarifaires (abonnements outickets) applicables aux jeunes tiennent compte de leursressources financières (autorités organisatrices de la mobilité) ;3. renforcer l’offre de transport collectif pour lesjeunes dans les zones périurbaines et rurales plutôtque les avantages tarifaires, en développant lacoordination entre autorités organisatrices de lamobilité (autorités organisatrices de la mobilité).
    2. La Cour formule les recommandations suivantes :1. renforcer les coopérations avec les missions localespour garantir l’accès des jeunes majeurs aux dispositifsd’insertion sociale et professionnelle (départements) ;2. renforcer les coopérations en matière de handicap avec lesmaisons départementales des personnes handicapées eten matière de psychiatrie avec les agences régionales desanté (ministère des solidarités, de l’autonomie et de l’égalitéentre les femmes et les hommes, ministère de la santé et del’accès aux soins, départements, maisons départementalesdes personnes handicapées, agences régionales de santé) ;3. définir des objectifs de prise en charge minimale et lier leversement des fonds accompagnant la mise en œuvre de la loidu 7 février 2022 à sa mise en place (ministère des solidarités,de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes) ;4. améliorer le taux de recours au pécule, notamment parun meilleur échange d’informations entre l’ensemble desacteurs concernés (Caisse nationale des allocations familiales,Caisse des dépôts et consignations, départements).348COUR DES COMPTES | RAPPORT PUBLIC ANNUEL
    3. Briefing Document : Analyse des enjeux et dispositifs relatifs à la jeunesse en France

      Date : 2024-11-07

      Source : Excerpts from "https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2025-03/20250319-RPA2025-volume1_1.pdf" (Cour des Comptes, Rapport sur la politique en faveur de la jeunesse, mars 2025, Volume 1)

      Objet : Synthèse des principaux thèmes, idées et faits marquants concernant la politique en faveur de la jeunesse en France, tels qu'analysés par la Cour des Comptes.

      Public Cible : Toute personne intéressée par les politiques publiques relatives à la jeunesse (décideurs politiques, administrations, acteurs du secteur, chercheurs, etc.).

      Principaux Thèmes et Idées Clés :

      Le rapport de la Cour des Comptes met en lumière plusieurs aspects cruciaux de la politique en faveur de la jeunesse, allant du financement des dispositifs à l'accès aux droits, en passant par l'emploi, la formation, le logement et la mobilité.

      1. Complexité et Manque de Coordination des Dispositifs :

      Le paysage des dispositifs dédiés à la jeunesse est caractérisé par sa complexité et un manque de coordination.

      De nombreuses aides financières et dispositifs existent, souvent liés à l'âge et parfois au statut (étudiant, apprenti, demandeur d'emploi).

      Leur origine est diverse (État, régions, départements, communes, organismes divers), et leurs conditions d'obtention varient (âge, ressources, statut, domiciliation).

      Citation : "Il est difficile de dresser un tableau complet de ces aides, qui peuvent être présentées selon leur objet (logement, transports, sport, culture, prêt, aides, bourses, etc.), selon l’origine de l’aide (...), ou leur matérialité (...). Ces différentes catégories peuvent s’exclure mutuellement ou être cumulables, être soumises à des conditions (...) et varier sur les limites d’âge."

      Le rapport souligne un manque de coordination et de paramétrage des moyens déployés, ainsi qu'un pilotage davantage axé sur l'offre (cibles en volume) que sur les besoins et les résultats. La clarté et le partage des critères d'orientation des jeunes entre les acteurs sont également insuffisants.

      Citation : "Au-delà d’une refonte de la stratégie d’ensemble, les moyens déployés doivent être mieux coordonnés et paramétrés. La détermination des cibles nationales assignées à chaque dispositif ne repose pas sur une évaluation rigoureuse des besoins. Les règles de répartition territoriale des moyens ne garantissent pas une allocation optimale des ressources. Le pilotage par l’offre, fondé sur des cibles en volume pour chaque dispositif, doit céder la place à un pilotage par les besoins et les résultats."

      2. Définition Juridique de la Jeunesse et Droits :

      Le droit ne reconnaît pas une notion unique de "jeunesse", établissant une distinction radicale entre mineurs et majeurs (18 ans).

      Cependant, il existe une progressivité des compétences juridiques et sociales pour les mineurs dès 12 ans, créant une forme de "pré-majorité" avec des droits acquis selon l'âge, l'accord des parents ou les circonstances (soins médicaux, contraception, porter plainte, etc.).

      Citation : "Un premier constat s’impose : le droit ne connaît pas la notion de jeunesse. Il établit un partage radical entre mineurs et majeurs et concourt ainsi à définir deux grandes catégories juridiques de « jeunes » selon qu’ils ont atteint, ou non, 18 ans."

      3. Financement des Politiques Jeunesse :

      Les crédits budgétaires spécifiquement dédiés à la jeunesse restent marginaux et peu évolutifs, incitant les universités à se tourner vers des financements ponctuels via des appels à projets (Plan d'Investissement d'Avenir, France 2030).

      La pérennisation du financement des projets à moyen terme est une préoccupation.

      Le Document de Politique Transversale (DPT) "Politique en faveur de la jeunesse" présente les axes stratégiques et les crédits de l'État, mais il n'existe pas d'équivalent au niveau des collectivités territoriales et de la sécurité sociale, ce qui limite la vision globale des financements.

      Les dépenses de l'État en faveur des 15-25 ans concernent majoritairement l'éducation (enseignement scolaire et supérieur) et l'accompagnement des mutations industrielles (apprentissage). Des crédits importants sont également alloués via la mission Cohésion des territoires (aides personnelles au logement).

      Citation : "Cependant, les crédits budgétaires en question restent marginaux et peu évolutifs, ce qui a incité les universités à s’orienter vers les appels à projets du plan d’investissement d’avenir et du plan France 2030. Ceux-ci ont été déterminants pour mettre en place sur le terrain des projets structurants.

      Cependant, ces abondements extra-budgétaires ne sont attribués que pour une période donnée et les universités doivent désormais anticiper la façon dont elles financeront à moyen terme les projets en cours ou ceux qui restent à lancer."

      Citation : "Les crédits de l'État destinés aux 15-25 ans concernent massivement l’éducation, du lycée au supérieur."

      4. Inégalités Territoriales :

      La situation de la jeunesse varie considérablement d'un territoire à l'autre. L'indice de jeunesse révèle des "îlots de jeunesse" principalement autour des grandes métropoles.

      Les territoires ruraux sont confrontés à des défis spécifiques en matière d'accès à l'enseignement supérieur et à l'emploi.

      Citation : "Ces tendances nationales sont variables d’un territoire à l’autre. À l’échelle départementale, en 2023, les 15-29 ans représentaient moins de 15 % de la population dans 30 départements, et plus de 20 % pour dix d’entre eux."

      5. L'Obligation de Formation pour les 16-18 Ans :

      Le rapport analyse la mise en œuvre de l'obligation de formation pour les jeunes de 16 à 18 ans.

      Si des solutions sont proposées majoritairement via les dispositifs d'insertion professionnelle de droit commun (Pacea, CEJ), des écarts importants existent dans le repérage des jeunes concernés.

      La coordination avec les départements, qui ont un rôle dans les politiques sociales, n'est pas toujours systématique.

      Citation : "Contrairement à ce que suggère son intitulé, celle-ci consiste au moins autant à accompagner qu’à former les jeunes concernés."

      6. Réussite dans l'Enseignement Supérieur :

      Malgré les dispositifs d'accompagnement (plan "Réussir en licence", loi ORE), le taux de diplomation en licence en trois ans reste inférieur à 50%.

      La performance des formations en termes de réussite étudiante est progressivement intégrée dans l'allocation des ressources aux universités via les contrats d'objectifs, de moyens et de performance (COMP).

      Le rapport plaide pour une meilleure visibilité des dispositifs de prévention de l'échec et un suivi statistique consolidé.

      Citation : "Globalement, depuis la mise en place du plan « Réussir en licence », en 2007, et l’entrée en vigueur de la loi du 8 mars 2018 relative à l’orientation et à la réussite (ORE), la part des étudiants ayant obtenu un diplôme de licence en trois ans a progressé de 5,8 points entre la cohorte 2013 et la cohorte 2019."

      7. Accès des Jeunes Ruraux à l'Enseignement Supérieur :

      L'accès est limité par une offre de formation de proximité restreinte et des freins socio-économiques (revenus plus faibles, éloignement géographique).

      Les dispositifs d'aide aux étudiants ne prennent que faiblement en compte le critère d'éloignement.

      Le rapport recommande de simplifier la gestion des aides et de revoir les modalités d'attribution pour mieux intégrer l'éloignement.

      Citation : "L’accès des jeunes issus des territoires ruraux à l’enseignement supérieur est un enjeu majeur de cohésion sociale et territoriale.

      Or, cette problématique est aujourd’hui faiblement prise en compte par les politiques publiques."

      8. Insertion Professionnelle et Dispositifs d'Accompagnement :

      Le rapport analyse l'impact des différents dispositifs d'insertion (Pacea, CEJ, AIJ).

      Il souligne les biais potentiels liés aux cibles en volume fixées nationalement, qui peuvent inciter les opérateurs à orienter les jeunes vers certains dispositifs pour atteindre leurs objectifs de financement, plutôt qu'en fonction des besoins réels.

      Le pilotage par l'offre est critiqué au profit d'un pilotage par les besoins et les résultats.

      Citation : "La montée en charge du CEJ s’est par exemple opérée au détriment de l’AIJ (France Travail) et du Pacea (missions locales), dispositifs préexistants et de moindre intensité : il est possible qu’une partie des jeunes orientés vers le CEJ l’aient été moins parce qu’ils avaient réellement besoin d’un accompagnement intensif que parce que les prescripteurs étaient soucieux d’atteindre leurs objectifs."

      9. Logement des Jeunes :

      La politique du logement étudiant s'est longtemps concentrée sur les résidences universitaires.

      La garantie Visale est un dispositif important pour faciliter l'accès au logement des jeunes, mais elle rencontre parfois des réticences de la part des bailleurs.

      Des dispositifs expérimentaux visent à accompagner globalement les jeunes précaires, où le logement est un outil de stabilisation. Une meilleure coordination locale et la mobilisation du foncier universitaire sont encouragées.

      Citation : "Depuis le début des années 2010, le logement étudiant à vocation sociale fait l’objet d’objectifs de production à travers des plans gouvernementaux..."

      10. Mobilité des Jeunes et Transports Collectifs :

      Le droit à la mobilité, bien que général, a des implications pour les jeunes. Les politiques tarifaires des autorités organisatrices de mobilité (AOM) pourraient être mieux ciblées.

      Des initiatives temporaires comme les Pass Jeunes et le Pass Rail ont montré leur succès.

      Le développement de l'offre de transports collectifs vers les zones périurbaines et rurales est un enjeu majeur pour l'égalité d'accès.

      Citation : "Le droit aux transports pour tous est inscrit dans la loi depuis 1982.

      Il a été transformé en un droit à la mobilité en 2019 qui ne concerne pas spécifiquement les jeunes, sauf pour les transports scolaires."

      11. Jeunes Majeurs Sortant de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) :

      La loi du 7 février 2022 a renforcé le droit à l'accompagnement pour les jeunes majeurs sortant de l'ASE, mais des disparités persistent dans les niveaux de prise en charge selon les départements.

      La notion de "contrat jeune majeur" est variable.

      L'accès au droit commun (insertion, logement) pour ces jeunes doit être renforcé.

      Le pilotage des dispositifs et le suivi de l'atteinte des objectifs sont souvent insuffisants.

      Citation : "Les jeunes majeurs issus de l’aide sociale à l’enfance (ASE), et plus largement tout jeune de 18 à 21 ans sans « ressources ou soutien familial suffisants », sont pris en charge à leur demande par les départements en application de l’article L. 222-5 du code de l’action sociale et des familles."

      Conclusion :

      Le rapport de la Cour des Comptes dresse un tableau complexe de la politique en faveur de la jeunesse en France.

      Il met en évidence la nécessité d'une meilleure coordination et d'un pilotage axé sur les besoins et les résultats, d'une prise en compte accrue des inégalités territoriales, et d'un renforcement de l'accès aux droits pour tous les jeunes, en particulier ceux en situation de vulnérabilité.

      La simplification et la clarification des dispositifs, ainsi qu'une vision globale du financement, apparaissent comme des leviers essentiels pour améliorer l'efficacité et l'équité des politiques publiques dédiées à la jeunesse.

    4. le document contient plusieurs éléments spécifiques concernant la santé des jeunes :

      • Le document souligne l'importance des politiques de prévention pour la santé physique et mentale des jeunes.

      Il note que si les jeunes peuvent sembler en meilleure santé que les adultes en raison de leur âge, la réalité quotidienne peut être différente, avec des conduites à risque nécessitant des réponses publiques adaptées.

      • Le renforcement et un meilleur ciblage du volet préventif des politiques de santé sont nécessaires, qu'il s'agisse d'encourager la pratique sportive ou de prévenir les addictions chez les jeunes.

      • Une approche transversale mobilisant tous les acteurs concernés (ministères, soignants, milieu éducatif, familles et jeunes eux-mêmes) est nécessaire pour la santé des jeunes.

      Les acteurs publics doivent garantir l'accès à des infrastructures d'écoute et d'aide et sensibiliser aux conséquences des mauvaises habitudes alimentaires, de l'inactivité et des addictions.

      • L'adolescence est une phase de questionnement et de vulnérabilité nécessitant un accompagnement adapté, et les maisons des adolescents sont en première ligne pour la prévention et l'accompagnement des problématiques adolescentes, offrant un environnement d'écoute.

      La demande croissante et les difficultés d'accès aux professionnels de la santé mentale en font des acteurs incontournables.

      • La consommation de drogues et d'alcool pose un problème de santé publique majeur en raison du risque d'addiction et des maladies associées.

      Les jeunes sont particulièrement vulnérables aux addictions, leur cerveau n'atteignant sa pleine maturité qu'à 25 ans.

      La France est l'un des pays d'Europe les plus concernés par la consommation de drogues et d'alcool chez les jeunes, mais l'offre de soins reste insuffisante.

      • L'obésité chez les jeunes est un enjeu de santé publique, avec une progression plus rapide en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française que dans l'hexagone.

      Elle est liée à une alimentation déséquilibrée, à la sédentarité et à une activité physique insuffisante, avec la précarité et l'environnement socio-économique et culturel comme facteurs aggravants.

      La prévention de l'obésité des jeunes n'est pas une priorité dans les programmes de santé de ces territoires.

      • Le document mentionne la nécessité de définir une nouvelle stratégie nationale de lutte contre les addictions, en mettant l'accent sur la prévention, l'accompagnement et l'innovation, car les jeunes font partie des catégories les plus exposées et les inégalités d'accès aux soins et à la prévention demeurent marquées.

      • Il est souligné que les jeunes devront faire face à des défis qui mettront à l'épreuve non seulement leurs compétences mais aussi leur santé mentale et physique.

      • Le document indique que des articulations avec d'autres politiques publiques sont insuffisantes, notamment en matière de santé, pour prévenir l'entrée dans les parcours délinquants.

      • En écho aux analyses de la Cour soulignant l'importance de lutter contre les déterminismes sociaux et territoriaux, le ministre signale la mise en place d'une expérimentation d'une "option santé" pour les élèves de la voie générale scolarisés dans des déserts médicaux.

      • Pour les jeunes majeurs sortant de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE), le document mentionne la complexité de la prise en charge des doubles vulnérabilités liées au handicap ou à la psychiatrie, avec des acteurs de chaque secteur s'inscrivant dans des logiques différentes, sans interconnexion des systèmes d'information et sans harmonisation des modalités d'action.

      Départements de France revendique une stratégie interministérielle (solidarité, santé, handicap et éducation) pour ces enfants, qui représentent un quart des dispositifs de l'ASE.

      Les départements ne disposent pas des structures ni des personnels pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes relevant du médico-social et de la pédopsychiatrie.

    5. Le Comité d'éducation à la santé, à la citoyenneté et à l'environnement (CESCE) est l'instance qui permet de mettre en œuvre la politique de l'établissement en matière d'éducation et de prévention dans ces trois domaines.

      En tant qu'instance de réflexion, d'observation et de veille, le CESCE conçoit, met en œuvre et évalue les actions de prévention et d'éducation à la citoyenneté, à la santé et aux questions d'environnement en lien avec le projet d'établissement.

      Cette démarche globale et fédératrice favorise la cohérence et la lisibilité de la politique éducative et encourage les partenariats.

      Le CESCE est réglementairement présidé par le chef d'établissement, qui peut déléguer cette présidence.

      Il est réuni régulièrement et ses membres évaluent les projets et le bilan annuel des actions, produisant un compte-rendu intégré au bilan et rapport annuel de l'EPLE.

      Pour nourrir les quatre parcours éducatifs, le CESCE peut exploiter ses prérogatives et ses domaines d'intervention de la manière suivante :

      • Parcours Avenir : Ce parcours vise à permettre à chaque élève de la 6e à la terminale d'acquérir les premières clés de compréhension du monde professionnel pour construire son projet d'orientation scolaire et professionnelle, notamment en facilitant les échanges entre l’École et le monde économique.

      Le CESCE peut contribuer à ce parcours en organisant des actions de sensibilisation aux métiers liés à la santé et à l'environnement.

      Il peut initier des partenariats avec des professionnels de ces secteurs (par exemple, des professionnels de santé locaux, des entreprises engagées dans le développement durable) pour des interventions en milieu scolaire ou des visites d'entreprises.

      Les actions de prévention des conduites à risque (addictions, etc.) abordées par le CESCE peuvent également éclairer les élèves sur les conséquences de certains choix sur leur avenir professionnel.

      • Parcours d'éducation artistique et culturelle (PEAC) :

      Le PEAC met en cohérence la formation des élèves en s'appuyant sur les enseignements artistiques, les rencontres avec les artistes et les œuvres, et les pratiques artistiques.

      Bien que le CESCE ne soit pas directement centré sur l'art, il peut intégrer une dimension artistique et culturelle dans ses actions de sensibilisation à la santé et à l'environnement.

      Par exemple, des projets de création artistique (affiches, vidéos, pièces de théâtre) peuvent être réalisés par les élèves sur des thèmes de santé ou d'environnement.

      Le CESCE peut également collaborer avec des acteurs culturels locaux pour des interventions ou des événements liant la santé, la citoyenneté ou l'environnement à l'expression artistique.

      • Parcours éducatif de santé : Ce parcours regroupe la protection de la santé des élèves, la prévention des conduites à risque et l'éducation à la santé.

      C'est le domaine d'action le plusDirect du CESCE, comme son nom l'indique.

      Le CESCE est l'instance de coordination de ce parcours au sein de l'établissement. Il conçoit, met en œuvre et évalue les actions de prévention concernant les conduites addictives, l'alimentation, l'activité physique, l'éducation à la sexualité, la prévention des violences, etc..

      Le CESCE peut s'appuyer sur des textes officiels comme le Code de la santé publique et mobiliser des partenaires tels que l'agence régionale de santé (ARS) pour mener à bien ses actions.

      L'utilisation du Logiciel infirmier de l'Éducation Nationale (LIEN) pour le suivi de la santé mentale des élèves peut également alimenter les réflexions et les actions du CESCE.

      • Parcours citoyen de l'élève : Ce parcours vise à former des citoyens conscients de leurs droits, devoirs et responsabilités, en s'appuyant sur l'enseignement moral et civique, l'éducation aux médias et à l'information, et en abordant des thèmes comme la laïcité, l'égalité, la lutte contre les discriminations, l'éducation à l'environnement et au développement durable.

      Le CESCE contribue pleinement à ce parcours par son rôle dans l'éducation à la citoyenneté et à l'environnement.

      Les actions de prévention des discriminations, la promotion de l'égalité (notamment filles-garçons, en lien avec les chargés de mission académiques à l'égalité), l'éducation au développement durable (en lien avec le label E3D et l'ADEME) et la prévention de la radicalisation sont des aspects que le CESCE peut intégrer dans ses actions.

      La participation des élèves à la vie de l'établissement, encouragée par le CESCE, est également un élément clé du parcours citoyen.

      En mobilisant les ressources propres de l'EPLE et en sollicitant des subventions auprès de divers partenaires (collectivités, préfecture, MILDECA, ADEME, ARS, etc.), le CESCE dispose de moyens pour mettre en œuvre des actions concrètes qui nourrissent et enrichissent les quatre parcours éducatifs, contribuant ainsi à une éducation globale et cohérente pour les élèves.

    1. Chronologie des principaux événements abordés dans les sources :

      • 1976 : Archive sonore de Françoise Dolto prodiguant des conseils sur l'éducation à la radio sur France Inter. Cet extrait sert de point de départ pour souligner l'ancienneté du conseil parental.

      • Avant le 20e siècle et à travers les siècles : L'idée que l'éducation façonne l'état futur et que les enfants sont l'avenir est présentée comme une constante historique. Les conseils aux parents évoluent en fonction du contexte historique, économique et politique.

      • Entre-deux-guerres : Période marquée par l'eugénisme, où l'accent était mis sur la discipline pour former une race "belle et forte".

      • Après la Seconde Guerre mondiale : L'amour revient au premier plan dans les conseils parentaux, coïncidant avec la popularisation des théories de Bowlby sur l'attachement, dans un contexte de retour des femmes au foyer après avoir été mobilisées dans les usines pendant la guerre.

      • Il y a environ 50 ans : Le terme "parentalité" n'existait pas, soulignant l'évolution de la conception du rôle parental vers une idée de compétence et de responsabilité individuelle.

      • Aujourd'hui (date de l'enregistrement, courant 2023/2024) :Le conseil parental représente un marché de 20 millions d'euros en France (source : GFK).

      • Le contexte actuel est marqué par un système économique néolibéral et capitaliste, où l'individu est fortement responsabilisé.

      • Installation d'une commission ADOC en décembre 2023, témoignant d'un enjeu de politiques publiques autour du conseil parental.

      • Les neurosciences et le discours sur les "1000 premiers jours" ont renforcé l'importance accordée au développement précoce de l'enfant et, selon les intervenants, ont parfois créé une pression et une culpabilisation excessives chez les parents.

      • Développement de programmes parentaux standardisés et commercialisés, parfois basés sur des recherches présentées comme infaillibles (ex : Triple P Parentalité Positive).

      • Émergence et médiatisation de débats autour des différentes approches éducatives (ex : éducation positive vs. approche plus autoritaire, incarnée par exemple par Caroline Goldman).

      • Les difficultés rencontrées par les élèves et les problèmes sociaux sont de plus en plus imputés à la responsabilité des parents, comme illustré par la réaction du Président de la République suite aux émeutes de juillet précédent (juillet 2023).

      • Privatisation croissante des structures d'accueil de la petite enfance (crèches), soulevant des questions sur la qualité de l'accueil et l'utilisation des fonds publics.

      • Constat d'un manque d'écoute des attentes des parents par l'école, tandis que les attentes de l'école envers les parents sont souvent exprimées.

      • Débats autour de la mixité sociale à l'école et des raisons du "séparatisme scolaire", parfois attribué à des choix parentaux.

      • Mercredi 20 mars (année non précisée, mais vraisemblablement 2024) : Sortie du documentaire "Le monde est à eux" de Jérémy Fontagneux, qui suit un projet de réconciliation entre l'école et les parents en quartier populaire.

      Cast des personnages principaux et leurs brèves bios :

      • Michel Vanerbrook : Universitaire, professeur en pédagogie de la famille au département du travail social et de la pédagogie sociale à l'université de Gand en Belgique. Auteur du livre "Être parent dans notre monde néolibéral". Il apporte une perspective académique et critique sur l'évolution du conseil parental et la responsabilisation des parents dans le contexte socio-économique actuel.
      • Béatrice Bayot (mentionnée comme Béatrice Billot par erreur à plusieurs reprises dans la transcription) : Directrice générale de la FNEP (Fédération nationale des écoles des parents et éducateurs). Elle représente une organisation avec une longue histoire d'accompagnement des parents et met en lumière l'évolution de leur approche, passant d'un accompagnement collectif à une tendance à l'individualisation, et insiste sur la nécessité d'écouter les besoins des parents.
      • Françoise Dolto (archive) : Célèbre pédopsychiatre française qui a prodigué de nombreux conseils sur l'éducation à la radio (notamment sur France Inter). Son archive de 1976 est utilisée pour illustrer l'ancienneté de la pratique du conseil parental.
      • Bowlby (mentionné) : Psychiatre et psychanalyste britannique, connu pour ses travaux sur la théorie de l'attachement. Ses théories ont eu une influence significative sur les approches éducatives après la Seconde Guerre mondiale.
      • David Cameron (mentionné) : Ancien Premier ministre du Royaume-Uni. Son intervention est citée pour illustrer une tendance à attribuer les problèmes de délinquance à l'éducation parentale plutôt qu'à la pauvreté.
      • Aurore Bergé (mentionnée) : Ancienne ministre des Solidarités et des Familles en France (au moment du lancement de la commission parentalité mentionnée). Son action est liée au lancement de la commission sur la parentalité et à des déclarations sur la responsabilité des parents.
      • Serge Hefez (mentionné) : Psychiatre et psychanalyste, nommé à la tête de la commission sur la parentalité en France.
      • Caroline Goldman (mentionnée) : Psychologue pour enfants qui tient une chronique radiophonique (notamment sur France Inter). Elle est présentée comme représentant une approche éducative parfois opposée à l'éducation positive, suscitant des débats.
      • Simone de Beauvoir (mentionnée) : Écrivaine et philosophe française. Un souvenir de son enfance, relaté dans "Mémoires d'une jeune fille rangée", est utilisé pour montrer que les "crises de colère" des enfants ne sont pas un phénomène nouveau.
      • Nicolas Mathieu (mentionné) : Écrivain français, dont une citation relativisant l'efficacité des "grands mots" de l'éducation est utilisée en introduction du livre de Michel Vanerbrook.
      • Jérémy Fontagneux (mentionné) : Professeur de sciences économiques et sociales au lycée dans l'académie de Créteil. Réalisateur du documentaire "Le monde est à eux" qui suit un projet impliquant les parents dans la réussite scolaire. Son témoignage illustre les défis rencontrés par les parents en quartier populaire et l'importance de la collaboration entre l'école et les familles.
      • Paolo Freire (mentionné) : Pédagogue brésilien, connu pour ses travaux sur l'éducation populaire et sa question fondamentale "Education : what for ?" (Éducation : pour quoi faire ?). Sa pensée est évoquée pour souligner la perte de la réflexion sur les objectifs profonds de l'éducation publique.
      • Eva Illouz (mentionnée) : Sociologue israélienne, dont les travaux sur la marchandisation de l'amour sont évoqués pour faire un parallèle avec la possible marchandisation de l'éducation et de la valeur des enfants dans une société compétitive.
      • Victor Castanet (mentionné) : Journaliste et auteur de l'enquête "Les Fossoyeurs" sur les dérives dans les maisons de retraite privées. Son travail est comparé au manque de retentissement médiatique des enquêtes sur la privatisation des crèches.
      • DAF Gastal (mentionné) : Auteur du livre "Le prix du berceau", une enquête sur la privatisation des crèches en France, qui est cité pour illustrer les conséquences potentielles de cette marchandisation sur la qualité de l'accueil et l'utilisation des fonds publics.
    2. Briefing Document : "Parentalité : le coût des 'bons conseils'"

      Source : Excerpts du podcast "Parentalité : le coût des "bons conseils" : épisode 4⧸8 du podcast Quand l'éducation devient un marché | Radio France [8450424].mp3"

      Date de diffusion : 2024

      Intervenants principaux :

      Michel Vanerbrook : Universitaire, professeur en pédagogie de la famille à l'université de Gand (Belgique) et auteur de "Être parent dans notre monde néolibéral".

      Béatrice Bayot : Directrice générale de la FNEPE (Fédération nationale des écoles des parents et éducateurs).

      Thèmes principaux :

      La surcharge de "bons conseils" et son paradoxe : Malgré l'abondance de recommandations adressées aux parents, ceux-ci se sentent de plus en plus stressés, épuisés et isolés.

      La question centrale soulevée est de savoir si ce soutien à la parentalité aide réellement à surmonter les problèmes éducatifs ou s'il ne contribue pas à une individualisation et une responsabilisation excessive des parents.

      Citation : "Comment se fait-il que malgré l'accumulation de conseils à leur attention, les parents semblent toujours plus stressés, épuisés, isolés ?"

      (Introduction)

      La nature changeante des "bons conseils" à travers l'histoire :

      Les conseils éducatifs ne sont pas nouveaux et évoluent en fonction du contexte historique, économique et politique.

      Exemples : Période de l'entre-deux-guerres axée sur l'eugénisme et la discipline, après la Seconde Guerre mondiale avec le retour de l'importance de l'amour (contexte des théories de Bowlby sur l'attachement et le besoin de réintégrer les femmes au foyer).

      Cette historicisation relativise la "vérité" des conseils actuels.

      Citation : "si on veut comprendre les changements, il faut regarder au-delà de l'éducation, il faut regarder le contexte historique, économique, politique." (Michel Vanerbrook)

      Le marché du conseil parental et ses enjeux politiques : Le conseil parental représente un marché de 20 millions d'euros en France (source GFK).

      Il est devenu un enjeu des politiques publiques, avec notamment la mise en place de la commission ADOC en décembre 2023.

      Cette commercialisation soulève la question de savoir si les conseils diffusent des normes implicites.

      La décontextualisation et la normativité des conseils : Les conseils sont souvent décontextualisés, ignorant les réalités diverses des familles (milieu social, conditions de vie, etc.). Ils tendent à définir une norme du "bon parent" et du "bon enfant", basées sur des compétences et des "faire" plutôt que sur l'amour et le lien.

      Citation : "Le problème avec les conseils aux parents, c'est qu'ils sont très très très très souvent décontextualisés qu'on pense que ce qui est bien pour chaque enfant, pour chaque parent..." (Béatrice Bayot citant Michel Vanerbrook)

      La responsabilisation individuelle excessive des parents :

      La société a tendance à rendre les parents individuellement responsables des problèmes de leurs enfants et, par extension, des problèmes sociaux.

      Exemple cité : Réaction du Président de la République suite aux émeutes de juillet (nécessité d'un retour de l'autorité, d'abord dans la famille, et responsabilisation des parents).

      Ce phénomène n'est pas uniquement français et s'observe dans d'autres pays occidentaux (Angleterre, Belgique).

      Citation : "Tous les problèmes de la société, on on montre le parent du doigt et c'est le parent qui est rendu responsable." (Michel Vanerbrook)

      L'évolution du concept de parentalité :

      Le terme "parentalité" est relativement nouveau (apparition il y a environ 50 ans) et est lié à l'idée que le bébé a une conscience et que l'action du parent a un impact sur son développement.

      On est passé d'une focalisation sur l'amour à une insistance sur la compétence et la responsabilité individuelle des parents.

      La distinction entre conseil et accompagnement :

      La FNEPE privilégie l'approche de l'accompagnement plutôt que du conseil, visant à aider les parents à trouver leurs propres solutions plutôt que de leur imposer une vérité.

      L'importance de l'échange entre parents (pair-aidance) tend à diminuer au profit du conseil individuel. L'impact de la "scientification" du développement de l'enfant (neurosciences) :

      La vulgarisation des neurosciences a parfois conduit à un amalgame entre périodes sensibles et périodes critiques du développement, créant une pression anxiogène sur les parents ("tout se joue dans les 1000 premiers jours").

      Cette approche peut déresponsabiliser les parents en les rendant dépendants d' "experts" pour interpréter le développement de leur enfant.

      Dans certains cas extrêmes (Royaume-Uni), cela a mené à des lois permettant le retrait de l'autorité parentale sur la base d'arguments neuroscientifiques.

      Citation : "ce que nous fait passer ce message de des neurosciences avec le discours sur les 1000 premiers jours, c'est comme si tout se jouait dans ces 1000 premiers jours... et que si on fait pas tout ce qui nous disent les conseils en tant que parents, c'est foutu." (Michel Vanerbrook)

      Le débat autour de l'éducation positive vs. approches plus directives :

      Ce débat passionne mais tend à proposer des solutions standardisées ignorant l'individualité de chaque enfant et de chaque famille.

      L'important n'est pas de choisir une "bonne" méthode unique, mais de reconnaître la capacité des parents à faire preuve de bon sens et à connaître leurs enfants.

      La marchandisation de la petite enfance : Le développement rapide des crèches privées à but lucratif transforme les parents en consommateurs et la crèche en produit commercial.

      Le bénéfice pour les actionnaires peut se faire au détriment de la qualité de l'accueil et de l'investissement public dans ce secteur.

      Citation : "Pour le parent, ça le met dans une position de client, de consommateur comme si la crèche était un pot de yaourt." (Michel Vanerbrook)

      Le rôle de l'école et les attentes envers les parents : L'école a souvent des attentes claires envers les parents, mais écoute peu leurs besoins et leurs attentes en retour, menant à un manque de réciprocité.

      La participation parentale est encouragée, mais sa forme et sa signification sont souvent définies unilatéralement par l'école.

      Des initiatives comme celle de Jérémy Fontagneux (projet Réconciliation) montrent l'importance de créer une alliance entre parents et professeurs pour surmonter les difficultés et renforcer la légitimité des parents.

      Le sentiment d'illégitimité de certains parents face aux attentes de l'école (notamment concernant l'orientation) est souligné.

      La "démission" parentale est souvent un manque de moyens ou un sentiment de solitude face à la complexité des informations à traiter.

      Mixité sociale et responsabilité parentale : La question du séparatisme scolaire en France tend parfois à responsabiliser les parents qui éviteraient l'école publique.

      La question fondamentale de l'objectif de l'éducation publique (uniquement la performance ou aussi le vivre ensemble, la solidarité) est souvent occultée.

      La perte de vue du sens profond de l'éducation : La société pousse vers une éducation de la performance au détriment d'autres valeurs essentielles.

      L'accompagnement des enfants dans l'accueil de la diversité et la création de solidarité est parfois négligé. Idées et faits importants :

      Le marché du conseil parental en France s'élève à 20 millions d'euros.

      Le terme "parentalité" est apparu il y a environ 50 ans. La vulgarisation des neurosciences peut générer une anxiété excessive chez les parents.

      La France, autrefois considérée comme résistante à la privatisation de la petite enfance, a connu une augmentation significative des crèches privées à but lucratif.

      La solitude des parents et des enseignants face aux défis éducatifs est un problème majeur.

      Questions soulevées :

      Le soutien à la parentalité contribue-t-il réellement au bien-être des familles ou participe-t-il à une pression normative et individualisante ?

      Comment concilier la diffusion de conseils utiles (ex: sommeil du nourrisson) avec le respect de la diversité des situations familiales et des choix personnels ?

      Où se situe la limite entre la responsabilité individuelle des parents et la responsabilité collective de la société dans l'éducation des enfants ?

      Quel est le rôle de l'État dans le soutien à la parentalité : régulateur, prestataire de services, ou simple diffuseur de normes ?

      Comment repenser le dialogue entre l'école et les parents pour une meilleure compréhension mutuelle et une participation plus significative ?

      Quel sens profond voulons-nous donner à l'éducation de nos enfants au-delà de la performance scolaire et de la préparation à la compétition économique ?

      Ce briefing met en lumière la complexité de la parentalité contemporaine, tiraillée entre une injonction à la performance et à la responsabilité individuelle, un marché florissant de "bons conseils" parfois décontextualisés, et un besoin fondamental de soutien et de solidarité collective.

    1. Briefing Document : L'Autonomie des Élèves - Enjeux, Pratiques et Inégalités

      Source : Excerpts du podcast "Comment développer l'autonomie des élèves ?" de France Culture, avec l'intervention de Patrick Rayou, professeur émérite en sciences de l'éducation à l'Université Paris 8, autour de son livre "L'autonomie des élèves, injonction, pratique, inégalité" (Presses Universitaires de Lyon, 2024).

      Sont également intégrées des réflexions d'Émilie Marquetti, directrice d'école, et de Céline Kesseur, agrégée de sciences économiques et sociales et formatrice académique.

      Date : Emission récente (mention de la publication du livre en 2024 et d'un article de février 2025).

      Thèmes Principaux :

      La polysémie et les tensions autour du concept d'autonomie scolaire : L'autonomie est un idéal éducatif largement partagé et valorisé dès la maternelle, mais sa définition et sa mise en œuvre sont sujettes à de nombreux malentendus et tensions.

      La distinction entre autonomie et indépendance : Une confusion fréquente assimile l'autonomie à la capacité de "faire tout seul sans rien demander à personne", alors que l'autonomie scolaire implique la capacité d'agir par soi-même en s'appropriant des éléments culturels et en sachant solliciter de l'aide de manière pertinente.

      Les inégalités sociales face à l'autonomie : Les élèves issus de milieux populaires peuvent avoir une socialisation qui valorise l'autonomie comme autosuffisance, contrairement aux attentes de l'école.

      La congruence entre la socialisation familiale et les exigences scolaires joue un rôle majeur.

      L'impact des modalités d'évaluation : L'évaluation sommative fréquente peut engendrer chez les élèves une attente de validation constante et une crainte de l'erreur, freinant le développement de l'autonomie et de la confiance en soi.

      L'importance de l'activité intellectuelle vs. l'activité visible : Être actif en classe ne garantit pas une activité mentale et une appropriation des savoirs.

      L'autonomie requiert une capacité à se "déplacer dans les savoirs" et à les mobiliser.

      Le rôle de l'exercice et de l'étayage : L'intégration des exercices en classe, avec le soutien immédiat de l'enseignant, est cruciale pour l'apprentissage et le développement de l'autonomie.

      L'étayage consiste à s'appuyer sur les savoirs et savoir-faire existants des élèves pour les amener vers des conceptions plus abstraites.

      L'évolution de l'autonomie au fil de la scolarité : Les pratiques favorisant l'autonomie fonctionnelle à la maternelle (se déplacer, gérer ses affaires) peuvent sembler contredites par un encadrement plus strict au collège, soulevant des questions sur la cohérence du parcours scolaire.

      L'irruption de l'intelligence artificielle :

      L'IA pose un défi majeur à la notion d'autonomie de la pensée.

      Si elle peut être un outil, elle soulève des questions sur la capacité des élèves à réfléchir par eux-mêmes, à développer leur esprit critique et à comprendre les enjeux liés à son utilisation.

      La dimension sociale et politique de l'autonomie : L'autonomie n'est pas seulement une compétence individuelle, mais elle est aussi influencée par le contexte social et les finalités de l'éducation (former des citoyens critiques vs. des travailleurs performants).

      Les injonctions à l'autonomie peuvent parfois masquer des logiques de responsabilisation individuelle dans un contexte socio-économique donné.

      Idées et Faits Importants :

      Définition étymologique et philosophique de l'autonomie : "on se donne en soi-même des règles." La tension réside dans la nature de ces règles (préexistantes ou propres à l'individu).

      Confusion entre autonomie et indépendance : "Une partie des élèves a l'impression que pour eux être autonome, c'est être indépendant, c'est-à-dire ne rien demander à personne et faire un peu ce qu'on a envie de faire. L'autonomie à l'école, ça n'est pas exactement ça." (Patrick Rayou)

      Différences de socialisation face à la demande d'autonomie : Les enfants de milieux favorisés sont plus habitués à considérer l'enseignant comme une ressource, tandis que ceux de milieux populaires peuvent hésiter à demander de l'aide par crainte de "ne pas faire honte".

      Critique de l'évaluation sommative exclusive : Elle peut créer une "habitude ou croient qu'il faut répondre à des questions de manière précise avec des productions impeccables et sont rarement à envisager ce qui se passe d'une évaluation à l'autre." (Patrick Rayou)

      Distinction entre activité visible et activité mentale : "Il n'y a pas un rapport immédiat entre l'activité visible des élèves et l'activité mentale." (Patrick Rayou)

      Importance de l'exercice en présence de l'enseignant : "D'une part l'enseignant perd des indications sur la façon dont les élèves travaillent [...] Et les élèves perdent l'occasion d'avoir au moment où ils en ont besoin le recours, l'appui de quelqu'un qui sait exactement de quoi il s'agit." (Patrick Rayou, à propos de la suppression des exercices en classe).

      Critique de la "méthodologie hors sol" : Les méthodes d'apprentissage générales sont moins efficaces que l'aide apportée au moment précis de la difficulté. "Ce qui me fait comprendre les choses [...] c'est au moment où j'encontre une difficulté, j'ai la mallette de secours qui arrive parce que c'est en temps opportun." (Patrick Rayou)

      La définition de l'autonomie à la maternelle selon Émilie Marquetti : "le fait de ne pas être dépendant des autres, de gagner en liberté. Euh ça développe chez les élèves le sens des responsabilités et la confiance en soi." Elle distingue l'autonomie physique, affective, intellectuelle et sociale.

      La critique de Patrick Rayou de cette définition : L'autonomie ne signifie pas ne pas être dépendant, car nous sommes redevables de nombreux acquis culturels. "Être autonome, c'est pas du tout faire comme si on pouvait faire sans ça. C'est faire avec ça et faire un projet qui est le sien."

      L'exemple des enfants vendeurs de légumes à Calcutta : Ils sont très compétents en calcul dans un contexte pratique, mais ont des difficultés à l'abstraction scolaire, soulignant le manque de continuité entre savoirs pratiques et théoriques à l'école française.

      Le concept d'étayage pour l'autonomie : Il faut s'appuyer sur ce que les élèves savent déjà faire pour les amener vers des apprentissages plus complexes. "Le problème des élèves qui ont des difficultés, c'est pas qu'il leur manque quelque chose, c'est qu'ils ont à la place de ce qui devraient avoir autre chose que ce qu'il devrait avoir." (Patrick Rayou)

      L'autonomie au lycée selon Céline Kesseur : Elle distingue l'autonomie fonctionnelle (conduire ses apprentissages, savoir demander de l'aide) et l'autonomie politique (penser par soi-même de manière informée).

      L'impact de l'IA sur l'autonomie : Si l'IA peut être un outil d'apprentissage si bien orientée, elle pose le risque d'empêcher la réflexion autonome et soulève des questions éthiques et politiques.

      Le rôle des consignes scolaires : Des consignes trop fermées peuvent brider l'autonomie des élèves en les contraignant à des règles formelles excessives.

      L'appel à une réflexion par problématisation : Il faudrait encourager les élèves à réfléchir au-delà de l'application de règles et à développer une pensée critique.

      Le lien entre les finalités de l'éducation et la conception de l'autonomie : Former des citoyens critiques requiert une approche de l'autonomie axée sur la pensée et la capacité à remettre en question.

      La critique de la "société par projet" et de l'injonction à l'autonomie dans le monde du travail : L'autonomie scolaire peut être instrumentalisée pour former des individus adaptables au marché du travail, parfois au détriment de l'esprit critique.

      Les inégalités de genre face à l'autonomie : Les filles, souvent perçues comme plus autonomes scolairement, peuvent rencontrer des obstacles sociaux et professionnels qui limitent leur autonomie dans d'autres domaines.

      Citations Clés :

      "L'autonomie est devenue un principe éducatif à tel point incontestable qu'elle semble requise de plus en plus tôt dans la scolarité. Dès la maternelle, sans que soit forcément interrogée, les conditions qui la rendent accessible à tous les élèves." (Présentatrice, France Culture)

      "Très souvent, on a tendance à confondre l'autonomie et l'indépendance." (Patrick Rayou)

      "Pour beaucoup d'élèves de milieu populaire, de manière assez paradoxale, être autonome c'est faire tout tout seul sans rien demander à personne. Là où la tradition philosophique consiste plutôt à penser que pour que l'être humain soit autonome, il faut qu'il s'approprie des éléments culturels qui sont à l'extérieur de lui." (Patrick Rayou)

      "Vous travaillez pour vous pas pour la note." (Phrase entendue par Patrick Rayou en classe, illustrant un décalage avec la réalité de l'évaluation). "Apprendre à se déplacer et aller aux toilettes quand on veut, est-ce qu'on est obligé d'aller d'être à l'école pour ça ?" (Patrick Rayou, questionnant la définition purement fonctionnelle de l'autonomie).

      "Nous n'avons pas nous cette continuité [entre savoirs pratiques et abstraits] en tout cas c'est pas notre tradition éducative majeure et je pense qu'on perd beaucoup et que la question d'autonomie se trouve mal posée parce que en effet nous ne nous appuyons pas sur ce que les élèves savent déjà faire." (Patrick Rayou)

      "Quand on utilise l'IA, c'est pas un choix neutre, c'est un choix voilà énergivore et les élèves ne le savent pas nécessairement." (Céline Kesseur, soulignant la dimension politique de l'usage de l'IA).

      "L'appel à l'autonomie peut être un appel incantatoire tant que je n'aide pas les élèves qui sont devant la difficulté à trouver les moyens dont ils ont besoin à ce moment-là." (Patrick Rayou)

      "Devenir auto-entrepreneur de sa propre destruction professionnelle, c'est quelque chose qui est terrible." (Patrick Rayou, faisant référence au livre de Boltanski et Chiapello pour critiquer une vision instrumentale de l'autonomie).

      En Conclusion :

      Ce podcast met en lumière la complexité de la notion d'autonomie scolaire, souvent réduite à un simple slogan.

      Patrick Rayou et les intervenantes soulignent les multiples dimensions de l'autonomie (fonctionnelle, intellectuelle, sociale, politique), les malentendus qu'elle suscite, les inégalités sociales qu'elle peut révéler, et les défis qu'elle rencontre face aux évolutions sociétales et technologiques comme l'intelligence artificielle.

      L'importance d'un étayage adapté, d'une réflexion sur les modalités d'évaluation et d'une prise en compte des savoirs initiaux des élèves apparaît comme essentielle pour favoriser une véritable autonomie intellectuelle et critique, au-delà d'une simple injonction.

      Le débat invite à repenser les pratiques pédagogiques et les finalités de l'éducation à l'aune de cet idéal complexe et nécessaire.

    1. Note d'Information : Les Parcours Éducatifs dans l'Académie de Nantes Source : Extraits du document "guide-acad-parcours-educatifs-nantes.pdf"

      Date de publication : Non spécifiée, mais mentionne la loi de refondation de l’école de la République du 08 juillet 2013.

      Public cible du document : Personnels d’encadrement des premier et second degrés, et enseignants.

      Objectif du document : Fournir des pistes de mise en œuvre réalistes et respectueuses de l’esprit des textes concernant les parcours éducatifs.

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      Le document met en lumière l'importance et la mise en œuvre des parcours éducatifs, une obligation découlant de la loi de refondation de l’école de la République de 2013.

      Ces parcours visent à offrir à chaque élève un cheminement cohérent et personnalisé tout au long de sa scolarité, en s'appuyant sur quatre domaines fondamentaux : l'avenir, la citoyenneté, l'éducation artistique et culturelle, et la santé.

      1. Fondement Législatif et Objectifs des Parcours Éducatifs :

      • La mise en place de quatre parcours éducatifs est une obligation légale issue de la loi du 8 juillet 2013.
      • "Permettre à tout élève de construire quatre parcours éducatifs est un attendu de la loi de la refondation de l’école de la République du 08 juillet 2013."
      • Ces parcours ont pour but de renforcer l’ambition des élèves et de leur permettre de construire une culture personnelle sans discrimination.
      • "Ils visent à renforcer l’ambition de chacun et à lui permettre de construire une culture personnelle sans discrimination."
      • Ils doivent permettre aux élèves de réaliser un cheminement progressif, basé sur des expériences vécues pendant les temps scolaire, périscolaire et extrascolaire.

      2. Nature et Construction des Parcours :

      • Un parcours éducatif est défini comme à la fois :
      • Un chemin pour atteindre des objectifs fixés à l’avance.
      • Un processus guidé et progressif, permettant la découverte, l'expérimentation, la mobilisation, le développement et le renforcement des compétences.
      • "Un parcours c’est, d’une part, un chemin que l’élève emprunte pour atteindre des objectifs fixés à l’avance, et d’autre part, un processus guidé et progressif, construit pour offrir à chaque élève la possibilité, par la découverte et l’expérimentation, de mobiliser, développer et renforcer ses compétences."
      • La construction des parcours doit se faire pour et avec l’élève, en tenant compte de son point de vue et de celui de l'adulte accompagnateur.
      • Les parcours s’ancrent dans les enseignements, mais les dépassent en s'intéressant aux projets qui ont du sens pour l'élève et en l'aidant à garder des traces de son cheminement, notamment à travers des outils comme FOLIOS.
      • "Toutefois les parcours éducatifs dépassent la stricte entrée par discipline le temps d’une année scolaire ou même celui d’un cycle d’enseignement. Ils conduisent en effet les équipes à s’intéresser aux projets qui font sens pour l’élève relativement à ces quatre entrées et lui permettent de se construire tout au long de sa scolarité. Il s’agit donc aussi d’aider l’élève à garder des traces qui font sens pour lui, concrétisent le chemin parcouru et l’aident à lier entre eux les divers projets pédagogiques menés tout au long de la scolarité. Des outils tel FOLIOS permettent cette personnalisation."

      3. Pilotage et Mise en Œuvre :

      • La mise en œuvre des parcours éducatifs requiert un pilotage pédagogique affirmé de la part de l'IEN, du directeur d'école ou du chef d'établissement. Ce pilotage vise à assurer la cohérence, faciliter les partenariats et offrir des opportunités pour renforcer la cohérence des enseignements pour l'élève et sa famille.
      • "Mettre en œuvre les parcours éducatifs induit un pilotage pédagogique affirmé. L’IEN de la circonscription, le directeur de l’école ou le chef d’établissement donne l’impulsion, sensibilise à la cohérence d’ensemble, facilite les partenariats. Ce pilotage a pour objectif d’offrir l’opportunité d’inscrire les enseignements dans une cohérence encore plus forte pour l’élève et sa famille."
      • Les parcours doivent être programmés au niveau de l'établissement, en lien avec les priorités du projet d'école ou d'établissement.
      • Il est essentiel de favoriser la continuité et la cohérence entre les activités menées en classe et les actions proposées dans le cadre des projets.
      • Les équipes pédagogiques doivent réfléchir aux stratégies pour accompagner les élèves dans la réflexivité, la distanciation et la construction d’un regard critique.

      4. L'Élève Acteur de Ses Parcours :

      • L'élève est placé au centre de la construction de ses parcours. Il est amené à observer, explorer, chercher, exprimer, témoigner, collaborer, coopérer, prendre conscience et donner du sens.
      • "L’élève acteur Une organisation pour rendre l’élève acteur de ses parcours Il observe, explore, cherche, exprime ou témoigne de ce qu’il fait. Il collabore ou coopère avec ses pairs afin de mesurer le chemin parcouru et d’identifier celui qui reste à parcourir. Il prend conscience et donne du sens. Il entretient son intérêt et sa motivation."
      • L'élève acquiert progressivement des connaissances et des compétences qui s'accumulent tout au long de son cheminement.

      5. Enjeux des Parcours Éducatifs :

      • Les parcours éducatifs sont fondés sur les enseignements disciplinaires et transversaux et, pour l'école et le collège, sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
      • Ils participent au parcours de réussite de l’élève, en lui permettant d’appréhender le monde, de l’interroger et d’y trouver sa place pour devenir un adulte citoyen, engagé et responsable.
      • "Réussir son parcours scolaire c’est, pour l’élève, être capable d’appréhender le monde dans lequel il vit, l’interroger, se l’approprier, y trouver sa place pour devenir un adulte citoyen, engagé et responsable."
      • L'épreuve orale du DNB permettra à l'élève d'exposer ses intérêts, ses pratiques et ses engagements dans la réalisation des parcours éducatifs.

      6. Articulation Temps Scolaire, Périscolaire et Extrascolaire :

      • Les parcours éducatifs se déploient sur les trois temps de l'élève : scolaire, périscolaire et extrascolaire, en assurant continuité, cohérence et équité.
      • Ils mobilisent différentes modalités : les enseignements, les projets et les partenariats.

      7. Rôle Essentiel des Partenariats :

      • Les partenariats sont considérés comme le rouage essentiel de la mise en œuvre des parcours, qu'ils soient institutionnels, avec les collectivités territoriales, les milieux professionnels, les organismes spécialisés ou les mouvements associatifs.
      • "Les partenariats sont le rouage essentiel de la mise en œuvre des parcours."
      • La complémentarité des approches et la diversité des modalités offertes par les partenaires permettent à chacun de trouver sa place.
      • L'élaboration concertée des projets entre l'équipe pédagogique et les partenaires assure la cohérence des actions.
      • La prise en compte de l'ancrage territorial de l'établissement est indispensable.

      8. Implication des Parents et des Familles :

      La mise en œuvre des parcours éducatifs est une occasion de rapprocher les parents et les familles du monde scolaire et de leur donner une place importante dans l'accompagnement de leurs enfants.

      9. Distinguer Projets et Parcours :

      Le projet est un ensemble articulé d'objectifs, de méthodes et de moyens dans une temporalité déterminée. Le parcours est l'ensemble de projets articulés, cohérents et diversifiés, réalisés sur une temporalité longue (cycle d'enseignement, scolarité obligatoire, parcours de vie). "Ce sont les projets, différents et variés, et les expériences vécues qui constituent le parcours. Chaque projet est une étape dans le parcours pour atteindre les objectifs fixés. C’est la temporalité des actions et donc le cadre qui permet de distinguer le projet du parcours."

      10. Méthodologie de Construction des Parcours :

      • Le document propose des étapes pour construire les parcours :
      • Inventorier les actions existantes et les acquis.
      • Identifier les axes de complémentation.
      • S'interroger sur les méthodes et les approches pédagogiques.
      • Concevoir et mettre en œuvre des projets équilibrés et progressifs.

      11. Évolution de la Posture de l'Enseignant :

      La mise en œuvre des parcours nécessite une évolution de la posture traditionnelle de l'enseignant, qui devient davantage un accompagnateur et un guide pour aider les élèves à établir des liens et à développer leur réflexivité.

      12. Outil Numérique FOLIOS :

      L'outil numérique FOLIOS est mentionné comme un moyen pour l'élève de personnaliser son parcours en collectant, mutualisant et mettant en forme ses expériences scolaires et personnelles, avec l'aide des adultes.

      13. Les Quatre Parcours :

      • Le document réaffirme l'existence des quatre parcours : Avenir, Citoyen, Éducation Artistique et Culturelle, et Santé.
      • En conclusion, ce document académique souligne l'importance d'une approche globale et concertée pour la mise en œuvre des parcours éducatifs, plaçant l'élève au centre de son apprentissage et favorisant la cohérence entre les différents temps et espaces éducatifs, grâce à une collaboration étroite entre les équipes pédagogiques, les partenaires et les familles.
    1. La Cour formule donc les recommandations suivantes :1. tenir avant la rentrée 2025 et chaque année uneconcertation nationale des ministères concernésavec les collectivités territoriales (ministère del’éducation nationale, ministère de la culture) ;2. dès la rentrée 2025, étendre à la totalité des classesdes écoles, collèges et lycées, une organisationsystématique de parcours d’éducation artistique etculturelle, pilotée par le directeur d’école ou le chefd’établissement (ministère de l’éducation nationale) ;3. dès 2025, sécuriser réglementairement la procédure deréférencement dans le cadre de la part collective du passCulture et la resserrer autour de dispositifs nationaux outerritoriaux incluant une procédure d’évaluation périodiqueobligatoire (secrétariat général du Gouvernement, ministèrede l’éducation nationale, ministère de la culture).244COUR DES COMPTES | RAPPORT PUBLIC ANNUEL
    2. La Cour formule à cette fin trois recommandations :1. après évaluation, promouvoir les dispositifs de prise en chargeet de suivi afin de mieux accompagner le passage à la majoritédes jeunes sous main de justice (ministère de la justice) ;2. renforcer les outils d’évaluation de la politique pénaleà destination des jeunes (ministère de la justice) ;3. renforcer les coopérations entre le ministère de la justiceet les autres acteurs de la prise en charge des mineurset des majeurs délinquants (ministère de la justice).215LES JEUNES ET LA JUSTICE PÉNALE
    3. 1. remplacer l’abattement en faveur des contribuables ayantdes enfants majeurs mariés ou chargés de famille rattachés àleur foyer fiscal par l’attribution des mêmes parts de quotientfamilial que pour les jeunes célibataires (recommandationréitérée–ministère chargé du budget et des comptes publics) ;2. dès leur majorité, adresser un courrier d’information auxjeunes les incitant à activer leur espace numérique personnel(ministère chargé du budget et des comptes publics) ;3. harmoniser les modalités de déclaration des revenusdes jeunes faisant l’objet d’exonérations (ministèrechargé du budget et des comptes publics) ;4. promouvoir une sensibilisation à l’impôt afin de familiariserles jeunes, y compris avant leur majorité fiscale, aux grandsprincipes sur lesquels repose le système fiscal français(ministère chargé du budget et des comptes publics).185L’ENTRÉE DES JEUNES DANS L’IMPôT SUR LE REVENU
    4. La Cour formule donc les recommandations suivantes :1. mener à leur terme les expérimentations en cours surla nouvelle Journée Défense et Citoyenneté, dans uncadre juridique à formaliser au plus vite, et en assurerune évaluation précise (ministère des armées) ;2. soumettre à arbitrage interministériel les objectifset le contenu d’une nouvelle Journée Défenseet Citoyenneté et adapter le cadre juridique enconséquence (ministère des armées) ;3. mettre en place l’organisation et mobiliser les moyensnécessaires au déploiement de la Journée Défenseet Citoyenneté en ligne, au bénéfice des jeunesFrançais résidant à l’étranger (ministère des armées,ministère de l’Europe et des affaires étrangères).155LA JOURNÉE DÉFENSE ET CITOYENNETÉ, DES OBJECTIFS À REDÉFINIR
    5. Dans ce contexte, la Cour formule les recommandations suivantes :1. réglementer la teneur en sucre des produits alimentairesimportés, mettre en œuvre une taxe comportementale surles produits contenant du sucre et imposer l’étiquetagenutritionnel des produits commercialisés (gouvernementsde la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française) ;2. favoriser la pratique sportive des jeunes et la luttecontre la sédentarité, dès 2026, en développant desinfrastructures en accès libre destinées à la pratiquede l’activité physique (gouvernements de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française) ;3. encadrer, dès 2026, la commercialisation et ladistribution des produits jugés néfastes pour lasanté à l’intérieur et aux abords des écoles et desétablissements d’enseignement (gouvernements de laNouvelle-Calédonie et de la Polynésie française).LA PRÉVENTION DE L’OBÉSITÉ ChEZ LES JEUNES
    6. Dans ce contexte, la Cour formule les recommandations suivantes :1. améliorer la lisibilité de l’offre à destination des jeunes par lafusion des dispositifs maison des adolescents et point accueil-écoute jeunes en définissant l’accueil, l’accompagnementet les actions de prévention sanitaire et sociale comme leursocle de missions obligatoires (ministère de la santé et del’accès aux soins, Caisse nationale des allocations familiales) ;2. conduire une évaluation scientifique de l’impact desmaisons des adolescents en matière de repérage et deprévention des pathologies somatiques et psychiques desadolescents (ministère de la santé et de l’accès aux soins) ;3. mieux tenir compte des besoins des territoires endéfinissant des critères d’attribution des financements(ministère de la santé et de l’accès aux soins).61LES MAISONS DES ADOLESCENTS
    7. 3. mobiliser les acteurs du monde éducatif, sanitaire et médico-social pour sensibiliser les jeunes aux risques addictifs desdrogues illicites et de l’alcool, ainsi que pour repérer etorienter les jeunes consommateurs (ministère de l’éducationnationale, ministère de l’enseignement supérieur et de larecherche, ministère de la santé et de l’accès aux soins) ;4. lancer une campagne d’ampleur destinée aux jeunespour les sensibiliser aux effets nocifs de la consommationde drogues illicites et d’alcool (ministère de la santé etde l’accès aux soins, Mission interministérielle de luttecontre les drogues et les conduites addictives) ;5. mettre en place un prix minimum de l’unité d’alcool purcontenu dans chaque boisson, pour prévenir et réduirenotamment la consommation des jeunes (ministère dela santé et de l’accès aux soins, ministère du budget etdes comptes publics) (recommandation reformulée).93LES ADDICTIONS DES JEUNES AUX DROGUES ILLICITES ET À L’ALCOOL
    8. La Cour formule à cet effet les recommandations suivantes :1. conduire une étude épidémiologique sur la situation desjeunes souffrant d’addictions (ministère de la santé etde l’accès aux soins, Observatoire français des drogueset des tendances addictives, Santé publique France) ;2. dresser un état des lieux, agrégé nationalement, de l’offremédico-sociale destinée aux jeunes en état de dépendance auxdrogues ou à l’alcool et doter la stratégie interministériellede mobilisation contre les conduites addictives d’objectifschiffrés de réduction de la consommation de drogueet d’alcool chez les jeunes (ministère de la santé et del’accès aux soins, Caisse nationale de l’assurance maladie,Mission interministérielle de lutte contre les drogues et lesconduites addictives, Observatoire français des drogueset des tendances addictives, Santé publique France) ;92COUR DES COMPTES | RAPPORT PUBLIC ANNUEL
    9. La Cour formule les recommandations suivantes :1. prévoir des créneaux d’accompagnement à destinationdes jeunes, notamment les plus éloignés de la pratiquesportive, sur les équipements sportifs en accès libre (Agencenationale du sport, communes et intercommunalités) ;2. développer les partenariats entre les collectivités locales etles acteurs privés pour élargir l’accès, physique et financier,des jeunes à une plus grande variété d’équipementssportifs (communes et intercommunalités) ;3. accroître le taux de pratique des élèves en EPS enassurant un suivi statistique des inaptitudes et enajustant les séances en fonction des capacités des élèvesconcernés (ministère de l’éducation nationale) ;4. cibler davantage le Pass’sport sur les jeunes lesplus éloignés de la pratique sportive (ministère dessports, de la jeunesse et de la vie associative).33L’ACCÈS DES JEUNES AU SPORT
    10. Le rapport de la Cour des Comptes, notamment sa partie consacrée à l'éducation artistique et culturelle (EAC), ainsi que ses observations sur la santé des jeunes et la citoyenneté à travers la Journée Défense et Citoyenneté (JDC), offre plusieurs pistes d'exploitation possibles au sein du Comité d'éducation à la santé, à la citoyenneté et à l'environnement (CESCE) et pour les quatre parcours éducatifs.

      Exploitation au sein du CESCE (Rôle transversal) :

      • Le CESCE, en tant qu'instance de réflexion, d'observation et de veille, peut s'appuyer sur les constats et les recommandations du rapport de la Cour des Comptes pour éclairer sa politique éducative et de prévention dans les domaines de la santé, de la citoyenneté et potentiellement de l'environnement en lien avec les aspects culturels.

      • Le CESCE peut utiliser le rapport pour identifier les enjeux nationaux et les bonnes pratiques mises en évidence par la Cour dans les domaines relevant de ses compétences.

      Par exemple, les difficultés et les pistes d'amélioration concernant l'EAC peuvent inspirer des actions transversales intégrant la culture dans les projets liés à la santé ou à la citoyenneté.

      • Le CESCE, responsable de la cohérence de la politique éducative de l'établissement, peut se servir du rapport pour plaider en faveur d'une organisation plus systématique et de meilleure qualité des actions relevant des quatre parcours éducatifs au sein de l'établissement.

      Exploitation pour les 4 parcours éducatifs :

      Parcours Santé :

      • Le rapport met en lumière la question de l'accès des jeunes au sport et le rôle de l'EPS, informations pertinentes pour les actions du CESCE visant à promouvoir l'activité physique et la santé des élèves.

      Le CESCE pourrait s'appuyer sur la recommandation d'accroître le taux de pratique en EPS pour renforcer les liens avec l'association sportive de l'établissement.

      • Les analyses sur les inaptitudes en EPS pourraient inciter le CESCE à s'interroger sur l'état de santé global des élèves et les freins à la pratique sportive.

      • Les développements sur les maisons des adolescents (MDA), bien que leur intervention au sein des établissements ne soit pas souhaitable selon la Ministre de l'Éducation Nationale, peuvent informer le CESCE sur les structures de soutien existantes pour le bien-être et la santé mentale des jeunes.

      Le CESCE pourrait faciliter l'orientation des élèves vers ces structures en cas de besoin.

      • La partie du rapport consacrée aux addictions des jeunes est cruciale pour le CESCE.

      Les données et les recommandations sur la prévention et la prise en charge des conduites addictives peuvent directement alimenter les actions du CESCE dans ce domaine.

      La mention de la stratégie nationale de développement des compétences psycho-sociales (CPS) comme un moyen de prévenir les conduites à risque est particulièrement pertinente pour le CESCE, qui peut intégrer cette approche dans ses actions de prévention pour le Parcours Santé.

      • L'étude sur l'obésité infantile mentionnée dans les actualités peut également orienter les actions de prévention du CESCE.

      Parcours Citoyen :

      • L'analyse de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) dans le rapport peut être exploitée par le CESCE pour réfléchir à la manière de renforcer l'esprit de défense et le sentiment d'appartenance à la communauté nationale chez les élèves, en complément des actions menées lors de la JDC.

      • La mention de l'enseignement de défense et la nécessité de le conforter dans le Parcours Citoyen peuvent encourager le CESCE à s'assurer de la bonne mise en œuvre de cet enseignement au sein de l'établissement, en lien avec les professeurs d'histoire-géographie notamment.

      • Le rapport souligne l'importance de la formation à l'éducation à la défense, un aspect que le CESCE pourrait prendre en compte dans ses échanges avec l'équipe pédagogique.

      • Bien que concernant les jeunes incarcérés, la mention du droit à l'éducation et des difficultés rencontrées par ces jeunes peut sensibiliser le CESCE aux enjeux d'inclusion et de lutte contre le décrochage scolaire, valeurs citoyennes fondamentales.

      Parcours d'Éducation Artistique et Culturelle :

      • La partie du rapport dédiée à l'EAC est une source d'information essentielle pour le CESCE, même si la responsabilité principale de ce parcours incombe à d'autres acteurs.

      Le CESCE peut se servir de l'évaluation de la Cour sur la gouvernance, le financement et la qualité de l'EAC pour comprendre les enjeux et les défis de ce domaine au niveau national.

      • Le CESCE peut relayer auprès de l'équipe pédagogique et de la direction les recommandations de la Cour visant à étendre à la totalité des classes une organisation systématique du parcours EAC, pilotée par le chef d'établissement.

      • Les constats sur l'utilisation partielle de la part collective du Pass Culture par les établissements et les difficultés rencontrées dans le premier degré peuvent inciter le CESCE à encourager une meilleure exploitation de ces dispositifs au sein de l'établissement.

      • Le CESCE peut souligner l'importance des trois piliers de l'EAC (connaissances, pratique artistique, rencontre avec les œuvres et les artistes) lors de la conception de projets transversaux.

      • Les exemples de bonnes pratiques mentionnés dans le rapport, comme le collège Elsa-Triolet de Marseille ou le collège des Hautes-Ourmes de Rennes, peuvent inspirer des initiatives au sein de l'établissement.

      • Le CESCE peut sensibiliser à la nécessité de soutenir l'engagement des enseignants dans l'EAC par la formation et la simplification des outils.

      • Parcours Avenir :

        • Les réflexions du rapport sur l'entrée des jeunes sur le marché du travail et notamment les aspects fiscaux peuvent informer indirectement le CESCE sur les défis rencontrés par les jeunes adultes.

        • La mention des dispositifs d'aide à l'insertion pour les jeunes en difficulté peut sensibiliser le CESCE aux problématiques d'orientation et d'insertion professionnelle, bien que cela relève principalement du Parcours Avenir lui-même.

        • La promotion du bien-être dans le Parcours Santé et le développement de la citoyenneté responsable dans le Parcours Citoyen, soutenus par les informations du rapport, contribuent indirectement à préparer les élèves à leur avenir personnel et professionnel.

      Les compétences psycho-sociales mentionnées dans le contexte de la prévention des addictions sont également cruciales pour la réussite future des élèves.

      En conclusion, le rapport de la Cour des Comptes constitue une source d'analyse et de recommandations précieuse pour le CESCE.

      Il offre des éléments concrets pour orienter, renforcer et évaluer les actions menées dans le cadre des quatre parcours éducatifs, en mettant en lumière les enjeux nationaux et les pistes d'amélioration possibles au sein de l'établissement.

      Le CESCE peut s'appuyer sur ces informations pour assurer une meilleure cohérence et une plus grande efficacité de sa politique éducative et de prévention.

    11. Il y a de nombreux éléments en lien avec la santé dans les sources que vous avez fournies.

      Ces éléments concernent à la fois la santé physique et mentale des jeunes, ainsi que les politiques de prévention et de prise en charge mises en place ou nécessaires.

      • Voici les principaux éléments en lien avec la santé que l'on peut trouver dans ces sources :

      • Santé des jeunes comme enjeu global : La santé des jeunes est construite autour de l'accompagnement des adultes et des dispositifs publics mis en place. S'intéresser à la santé des jeunes, c'est considérer la santé de toute la population.

      • Habitudes de vie délétères et risques : Certaines études mettent en évidence des habitudes de vie délétères chez les jeunes qui affectent leur bien-être et peuvent les mettre en danger. Ces conduites à risque nécessitent des réponses publiques adaptées.

      • Rôle du sport pour la santé : La pratique sportive est liée à une moindre probabilité d'adopter des comportements à risque et favorise les interactions sociales. Elle contribue à la lutte contre la sédentarité, l’obésité et les maladies cardio-vasculaires.

      • Priorité de la santé mentale : La santé mentale des jeunes est une priorité, surtout depuis la crise sanitaire. Le suicide est une cause importante de décès chez les adolescents. Les acteurs publics doivent garantir l’accès à des infrastructures d’écoute et d’aide.

      • Importance de la prévention en santé mentale : Les dispositifs de prévention doivent faire des jeunes des acteurs de leur santé mentale. Les Maisons des Adolescents (MDA) ont cette mission.

      • Sensibilisation aux conséquences des mauvaises habitudes : Il est essentiel de sensibiliser les jeunes aux conséquences des mauvaises habitudes alimentaires, de l’inactivité et des addictions sur leur santé.

      • Consommation de substances psychoactives : Les niveaux de consommation d’alcool, de tabac et de cannabis restent élevés chez les jeunes en France. Les usages et les modes de consommation évoluent, comme l'alcoolisation ponctuelle importante. La Cour des comptes a mené une enquête sur les addictions des jeunes à l’alcool et aux drogues illicites.

      • Inaptitudes en EPS : Le recours aux inaptitudes en Éducation Physique et Sportive (EPS) peut révéler une dégradation de l’état de santé global des élèves ou traduire des freins socio-culturels ou religieux.

      • Maisons des Adolescents (MDA) : Ces structures accueillent, écoutent et orientent les jeunes en mal-être et leurs familles, proposant une approche globale de la santé. Elles répondent à une demande croissante depuis la crise sanitaire. Le Président de la République les considère comme un acteur central de la prévention des troubles psychiques chez les jeunes.

      • Addictions : Les jeunes sont un public sensible aux risques liés à la consommation d’alcool et de drogues illicites en raison de la vulnérabilité de leur cerveau en développement. Les addictions ont des conséquences sur leur santé mentale et physique. La réponse sanitaire et médico-sociale aux addictions des jeunes est jugée insuffisante.

      • Obésité : L'obésité chez les jeunes est un problème de santé publique, particulièrement en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, résultant d'une alimentation déséquilibrée et d'un manque d'activité physique. L'obésité accroît le risque de comorbidités et affecte la qualité de vie des jeunes. La prévention de l'obésité est essentielle et pourrait réduire les coûts associés à la prise en charge.

      • Rôle des professionnels de santé : Les médecins généralistes et la médecine scolaire devraient jouer un rôle clé dans la sensibilisation, l’information et l’orientation concernant les addictions.

      • Offre de soins en addictologie : La filière hospitalière de soins en addictologie et le secteur médico-social (CSAPA, CAARUD, CJC) prennent en charge les personnes souffrant d'addictions. Une meilleure coordination des soins est nécessaire.

      • Prévention des addictions : Des stratégies de prévention plus ambitieuses doivent être mises en œuvre, y compris la mobilisation du ministère de l’éducation nationale. Le développement des compétences psychosociales chez les jeunes est important pour prévenir l'entrée dans la consommation de substances psychoactives.

      • Santé dans l'enseignement supérieur : Une réflexion est menée autour du concept d’université promotrice de santé, lieu protecteur pour les étudiants. Les services de santé étudiante développent des actions de réduction des risques.

      • Obésité en Outre-mer : La prévalence de l'obésité est plus élevée chez les jeunes en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française par rapport à l'hexagone. Des actions de prévention sont mises en place dans les écoles et les entreprises.

      • Fiscalité et santé : La fiscalité comportementale sur les produits sucrés est un outil de prévention de l'obésité. L'étiquetage nutritionnel est également important pour orienter les choix alimentaires.

      • Ces éléments soulignent l'importance de considérer la santé des jeunes dans sa globalité, en abordant les aspects physiques et mentaux, et en mettant en place des politiques de prévention et de prise en charge adaptées aux différents risques et vulnérabilités.

    12. synthèse analyse les principaux thèmes et idées clés issus des sources fournies, qui abordent divers aspects de la situation des jeunes en France (15-25 ans), notamment en matière de sport, de santé mentale, d'addictions, de citoyenneté, d'impôts et de justice pénale.

      1. Activité physique et sportive

      Manque de données et de ciblage: Il n'existe pas d'étude nationale ou locale sur l'occupation effective et les profils des utilisateurs des installations sportives extérieures, en particulier pour les 15-25 ans.

      Ce manque de données limite la capacité des acteurs publics à évaluer la performance de leurs dépenses et à cibler efficacement les jeunes.

      Difficulté d'association des jeunes: Les communes rencontrent des difficultés pour impliquer les jeunes en amont des projets sportifs.

      Les besoins sont souvent définis par les associations, qui ne représentent qu'une partie de cette tranche d'âge.

      Inaptitudes en EPS: Le volume des inaptitudes en éducation physique et sportive pourrait révéler une dégradation de l'état de santé global des élèves ou traduire des freins socio-culturels ou religieux. Il n'existe pas de suivi académique ou national des absences en EPS.

      Un arrêté de 1989 prévoit l'adaptation de la pratique en cas d'inaptitude partielle, soulignant la nécessité d'un suivi statistique et pédagogique, ainsi qu'une sensibilisation des médecins.

      Hétérogénéité des politiques sportives: Malgré des efforts récents, les politiques sportives peinent à cibler efficacement des publics hétérogènes.

      Structure du tissu associatif sportif: Une majorité des clubs sportifs sont de proximité (< 100 licenciés) et représentent une part significative des licenciés (66%), mais leur poids économique est plus faible (31%) comparé aux clubs intermédiaires et élite.

      2. Santé mentale et Maisons des Adolescents (MDA)

      Rôle essentiel des MDA: Les MDA jouent un rôle d'écoute, d'évaluation et d'orientation pour les jeunes en difficulté. L'accompagnement individuel permet de les diriger vers les solutions les plus adaptées.

      Des témoignages soulignent l'impact positif des MDA : "Depuis la première fois que je suis venue ici, tout a changé et en bien, les personnes qui m’ont suivie m’ont beaucoup aidée et montré les démarches à suivre pour mon cas." (une femme de 18 ans).

      Pluridisciplinarité et orientation sanitaire: Les MDA regroupent des professionnels de différentes disciplines (médecins, psychologues, infirmiers, éducateurs spécialisés), ce qui leur donne une orientation principalement sanitaire, complétée par une dimension socio-éducative.

      Principaux sujets évoqués par les jeunes en MDA: Le mal-être, l'estime de soi, l'anxiété sont les sujets les plus fréquemment abordés (72%), suivis des relations familiales (21%) et de la scolarité (10%).

      Manque de connaissance des MDA par les jeunes: Une part importante des jeunes ne sait pas ce qu'est une MDA : "À la question « savez-vous ce qu’est une MDA ? », 37 % « non pas du tout »."

      Accessibilité géographique inégale: L'implantation des MDA dans les grandes villes garantit l'accès à de nombreux jeunes, mais elles sont moins accessibles en zones rurales.

      Des initiatives "d'aller-vers" et des équipes mobiles se développent pour réduire les zones non couvertes.

      "Il faudrait qu’il y ait des MDA dans plus de villes car pas facile de faire 30 minutes de route quand on habite en campagne et qu’il n’y a pas de bus. Ou un bus itinérant" (parent d’une fille de 13 ans).

      Coordination avec d'autres structures: Une meilleure articulation et complémentarité entre les MDA et les

      Points d'Accueil et d'Écoute Jeunes (PAEJ) sont nécessaires pour une meilleure lisibilité pour le public et les partenaires.

      Financements en hausse mais hétérogènes: Les MDA sont principalement financées par les Agences Régionales de Santé (ARS), les départements et, marginalement, le bloc communal et les régions.

      Malgré une augmentation des financements suite aux Assises de la santé mentale et de la psychiatrie en 2021, l'hétérogénéité des modalités de pilotage et la souplesse du cahier des charges ne garantissent pas une harmonisation des ressources ni une offre proportionnée aux besoins des territoires.

      Nécessité d'évaluer l'impact des MDA: L'ANMDA est favorable à une évaluation scientifique de l'impact des MDA pour valoriser leurs résultats et identifier des axes d'amélioration.

      Augmentation des troubles psychiques: La pandémie et des facteurs à plus long terme (anxiété liée aux écrans, écoanxiété, violences) ont entraîné une augmentation des troubles psychiques chez les jeunes, avec une hausse notable des prescriptions de psychotropes, surtout chez les jeunes filles.

      Renforcement du dispositif "Mon soutien psy":

      L'assurance maladie contribue au renforcement du dispositif "Mon soutien psy" en augmentant le nombre de séances prises en charge et en facilitant l'accès direct aux psychologues.

      3. Addictions chez les jeunes

      Consommation en baisse chez les mineurs, préoccupante chez les majeurs: Une baisse de la consommation d'alcool et de cannabis est observée chez les mineurs depuis 2010, mais la consommation d'alcool et de drogues illicites chez les 15-24 ans en France reste supérieure à la moyenne de l'Union européenne.

      Estimation du nombre de jeunes souffrant d'addictions: Plusieurs méthodes d'estimation donnent des chiffres variables, soulignant la complexité de cette évaluation.

      L'OFDT estime qu'un pourcentage significatif des jeunes de 17 ans présente un risque élevé d'usage problématique ou de dépendance au cannabis.

      Risques liés à la consommation de cannabis: L'usage précoce et régulier de cannabis est un facteur de risque de troubles psychiques et socio-comportementaux.

      Sous-dimensionnement des dispositifs spécifiques:

      Les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC), dispositif spécifique aux jeunes, semblent sous-dimensionnées malgré leur utilité et pertinence reconnues par les ARS. "Enfin le seul dispositif spécifique aux jeunes - celui des « consultations jeunes consommateurs » (CJC), aujourd’hui au nombre de 260 (réparties en 540 points d’accueil) - paraît sous-dimensionné." Une évaluation nationale des CJC est nécessaire pour envisager leur développement.

      Manque de coordination et de données financières: Le financement des activités hospitalières liées aux addictions chez les jeunes manque de lisibilité, et il est difficile de calculer les coûts d'hospitalisation spécifiques.

      Il manque également un état des lieux national agrégé de l'offre médico-sociale destinée aux jeunes en état de dépendance.

      Stratégie interministérielle sans objectifs chiffrés clairs:

      La stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives manque d'objectifs de santé publique clairs, notamment en termes de diminution de la consommation d'alcool et de drogues chez les jeunes.

      Importance de la prévention et de l'orientation: Les structures existantes devraient davantage jouer leur rôle de prévention et d'orientation, avec le soutien des ARS.

      Exemples internationaux de prévention: Les exemples du Danemark (programme MOVE) montrent l'efficacité d'une mobilisation de tous les acteurs autour d'un programme de prévention ambitieux.

      Débats autour de la légalisation du cannabis: La légalisation ou la dépénalisation du cannabis dans d'autres pays a souvent entraîné une hausse de sa consommation, avec des conséquences potentielles pour la lutte contre les addictions.

      4. Journée Défense et Citoyenneté (JDC)

      Évolution du contexte et des enjeux: Le contexte international actuel et la montée en puissance du Service National Universel (SNU) renouvellent les enjeux de la JDC, qui mérite d'être redéfinie. "Or, les contextes sociaux, nationaux et internationaux ont évolué depuis l'instauration de cette journée... ont renouvelé les enjeux de la JDC, qui mérite donc d'être redéfinie."

      Objectifs multiples et tensions: La JDC est à la fois un temps fort obligatoire du parcours citoyen, un outil de maintien du lien entre l'armée et la jeunesse, un moyen de rappeler le devoir de défense, et potentiellement un outil de recrutement pour les armées.

      La volonté du ministère des armées de "remilitariser" la JDC en l'orientant davantage vers le recrutement et le recensement des compétences s'écarte potentiellement de l'équilibre initial entre Défense et Citoyenneté.

      Recrutement : objectif de plus en plus assumé: Bien que le recrutement ne soit pas un objectif explicite du code du service national pour la JDC, les armées le considèrent indispensable pour atteindre leurs objectifs d'engagement. Une étude a établi une corrélation entre la participation à la JDC et le recrutement dans l'armée de terre.

      Adaptation et expérimentation de la JDC: Des évolutions sont en cours, avec une "JDC adaptée" et un projet de "JDC Nouvelle Génération" qui pourraient transformer profondément le contenu et les objectifs du dispositif.

      JDC en ligne pour les Français de l'étranger: La mise en place d'une organisation et la mobilisation des moyens nécessaires au déploiement de la JDC en ligne pour les jeunes Français résidant à l'étranger est une recommandation.

      Bilan mitigé du test d'illettrisme: Le test d'illettrisme réalisé lors de la JDC ne répond pas pleinement aux objectifs du ministère des armées et empiète sur le temps disponible pour les autres contenus.

      Sa suppression pourrait être envisagée sous réserve de modifications législatives.

      5. Les jeunes et l'impôt

      Entrée progressive dans l'impôt: L'entrée des jeunes dans l'impôt est marquée par des disparités de revenus et dépend de plusieurs facteurs (études, charge de famille, âge).

      Le rattachement au foyer fiscal des parents ou l'imposition distincte constituent une spécificité française.

      Dispositifs atténuant l'impôt: Plusieurs dispositifs (exonérations, déductions, crédits d'impôt) atténuent l'impôt dû par les jeunes et leurs familles, notamment en lien avec les études, l'apprentissage, les stages et certaines formes de volontariat.

      Accès aux informations fiscales: La Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) facilite l'accès des jeunes à leur espace particulier sur impots.gouv.fr, notamment par l'envoi d'un courrier dès l'âge de 20 ans.

      Imposition des jeunes mariés: Des règles spécifiques s'appliquent à l'imposition des jeunes mariés ou pacsés qui peuvent être rattachés au foyer fiscal de l'un ou l'autre de leurs parents sous forme d'abattement.

      6. Les jeunes et la justice pénale

      Rupture de la réponse pénale à la majorité: La réponse pénale face aux jeunes de 15 à 25 ans n'est pas homogène, marquée par une rupture lors du passage à la majorité. La justice des mineurs privilégie l'éducatif et l'individualisation, tandis que les jeunes majeurs relèvent du droit commun avec des peines de prison plus fréquentes. "Face aux jeunes de 15 à 25 ans, la réponse pénale n’est pas homogène... la réponse marque une rupture, les « jeunes majeurs » basculant dans le droit commun des procédures et des conditions d’exécution des peines."

      Évolution de la délinquance des mineurs: Si le nombre de mineurs condamnés pour crimes a diminué, la direction de la protection judiciaire de la jeunesse fait état d'une tendance à la hausse du nombre et des durées d'incarcération pour des faits d'une extrême violence.

      Atténuation de la responsabilité pénale des mineurs: Le code de la justice pénale des mineurs prévoit l'atténuation de la responsabilité des mineurs en fonction de leur âge et de leur discernement.

      Alternatives aux poursuites pour les mineurs: La réponse pénale privilégie davantage les alternatives aux poursuites pour les mineurs que pour les jeunes majeurs.

      Stabilité du taux de récidive: Le taux de jeunes de 15 à 25 ans condamnés en état de récidive ou de réitération légales reste stable autour de 45%, soulignant que la politique à l'égard des jeunes délinquants n'atteint pas pleinement ses objectifs de prévention de la récidive.

      Difficultés d'insertion des jeunes sortant de prison: Des études mettent en lumière les difficultés de santé mentale et d'insertion rencontrées par les jeunes sortant de prison.

      Nécessité de renforcer l'accompagnement et la coordination: L'action des services du ministère de la justice doit être articulée avec celle des autres acteurs (éducation, collectivités territoriales, aide sociale à l'enfance) et l'accompagnement des parents doit être renforcé. "Le principe de responsabilité parentale est inscrit dans le droit positif... C’est d’ailleurs en vertu de ce principe que l’aide sociale à l’enfance et la protection judiciaire de la jeunesse interviennent dans le milieu familial pour conforter, en premier lieu, le rôle des parents."

      Conseil des droits et devoirs des familles (CDDF): Ce dispositif de prévention de la délinquance, visant à impliquer les parents, a vu son instauration obligatoire dans les grandes communes supprimée en 2019.

      7. Éducation Artistique et Culturelle (EAC)

      Importance de l'accès à l'EAC: L'éducation artistique et culturelle est reconnue comme essentielle pour le développement des jeunes.

      Périmètre de l'EAC: Le périmètre de l'EAC s'étend au-delà des arts et lettres pour inclure la culture scientifique, le numérique et les médias.

      Organisation territoriale complexe: La gouvernance territoriale de l'EAC, basée sur des comités de pilotage régionaux et locaux, est mise en œuvre de manière diverse selon les territoires.

      8. Préoccupations des jeunes

      Inégalités sociales et environnement: Les préoccupations majeures des jeunes portent sur les inégalités sociales et les questions environnementales.

      Enjeux de sécurité: Les enjeux de sécurité, de liberté, de propriété et de résistance à l'oppression restent importants.

      En conclusion, ces sources mettent en évidence la complexité des enjeux liés à la jeunesse en France.

      Des efforts sont déployés dans de nombreux domaines, mais des défis persistent en termes de connaissance des publics, de ciblage des politiques, de coordination des acteurs, d'évaluation des dispositifs et d'adaptation aux évolutions sociétales.

      Une approche globale et concertée est nécessaire pour répondre efficacement aux besoins et aux aspirations des jeunes.

    1. Briefing Document : "L'École dans et avec la nature"

      Sources : Excerpts de la conférence "L'École dans et avec la nature" dans le cadre des "Mercredis des Savoirs",

      avec les interventions de

      • Christine Boutevin,
      • Céline Serva (CEMEA),
      • Corine Martel (IEN),
      • Sylvain Vagnon (Faculté d'éducation), et
      • Laurent Gautier (Association nationale des CEMEA).

      Date de la conférence : Non spécifiée précisément, mais présentée comme la deuxième conférence des "Mercredis des Savoirs".

      Thème central : L'importance et les enjeux de l'éducation dans et avec la nature, abordée sous un angle historique, théorique, pratique et prospectif.

      Intervenants et leurs rôles :

      • Christine Boutevin : Chargée de mission pour les "Mercredis des Savoirs", elle introduit la conférence et souligne l'intérêt actuel et structurel du thème.
      • Céline Serva (CMEA) : Présente le déroulement de la soirée et met en avant le partenariat avec les CMEA (Centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active). Elle souligne l'objectif de retracer l'histoire de l'école du dehors, de faire des liens avec la formation citoyenne et d'expliciter les enjeux de l'éducation avec la nature pour la compréhension du monde.
      • Corine Martel (IEN) : IEN chargée de mission "Science et éducation à l'environnement et au développement durable", elle présente la mise en contexte de l'école dehors à travers des initiatives concrètes, son lien avec les programmes scolaires et les enjeux actuels (biodiversité, réchauffement climatique, inégalités).
      • Sylvain Vagnon (Faculté d'éducation) : Professeur des universités en Sciences de l'éducation, il aborde le sujet sous un angle socio-historique, retraçant l'histoire de l'école dehors, ses fondements pédagogiques (éducation nouvelle) et soulève des défis et critiques.
      • Laurent Gautier (Association nationale des CMEA) : Responsable du secteur école aux CMEA, il élargit la perspective à l'éducation dehors au sens large (périscolaire, rue, ville), met en avant la complémentarité des acteurs éducatifs et le lien avec les classes de découverte, et présente des ressources des CMEA.
      • Principaux Thèmes et Idées Clés :

      1. Mise en perspective historique de l'école dehors (Sylvain Vagnon) :

      • Les écoles de plein air (années 20-30) : Nées dans un contexte hygiéniste et sanitaire pour purifier l'air et lutter contre les maladies infantiles. L'école de Suresnes est citée comme prototype.
      • Citation : "c'est ces écoles et je vous ai mis évidemment celle de Suren qui est une école extrêmement importante hein parce que justement elle sera un prototype hein de ces écoles de plein air".
      • Les initiatives espagnoles (années 30) : Une vision de l'école dehors en lien avec l'environnement local, comme l'école de la mer à Barcelone, visant à connecter les enfants à leur environnement et aux activités de leurs parents.
      • L'éducation nouvelle (fin 19e - début 20e) : Mouvement pédagogique fondamental avec des figures comme Montessori, Decroly, Freinet, qui prônent une éducation active, concrète et en phase avec l'environnement de l'enfant.
      • Citation d'Adolphe Ferrière : "l'enfant aime la nature on le parca dans les salles closes". Cette citation illustre la critique de l'éducation traditionnelle par l'éducation nouvelle.
      • La classe promenade : Utilisée notamment par Freinet, elle permet de sortir de la salle de classe pour observer le monde et la nature, puis de revenir en classe pour travailler sur ces observations.
      • Citation de Freinet : "La classe promenade fut pour moi la planche de salut". Il décrit l'importance de ces sorties pour l'apprentissage direct et sensoriel.
      • Concepts clés de l'éducation nouvelle liés à l'école dehors : Éducation intégrale (tête, mains, cœur), prise en compte des besoins et intérêts de l'enfant, autonomie, singularité, pensée de l'individu comme être social, révolution copernicienne (enfant au centre), relation équilibrée avec les êtres vivants.

      2. Défis et critiques de l'école dehors (Sylvain Vagnon) :

      Risque d'une nature idéalisée ou mythifiée.

      Écueil de pratiques simplement transférées de l'intérieur vers l'extérieur sans adaptation pédagogique. Intention louable mais nécessité de pérennisation et de clarification pédagogique.

      Critique d'une "fantaisie petite bourgeoise" et risque de boboïsation de l'éducation par l'école dehors, soulevant la question de l'égalité d'accès. Nécessité de penser l'école dehors de la maternelle à l'université.

      3. Mise en contexte actuelle et initiatives concrètes (Corine Martel) :

      • Liens avec les enjeux actuels : Préservation de la biodiversité, réchauffement climatique, et nécessité d'une vision systémique dès le plus jeune âge.
      • Repenser le futur : Face au pessimisme des jeunes, l'éducation dehors peut offrir des perspectives et un pouvoir d'action.
      • Objectifs de Développement Durable (ODD) : Cadre pour penser l'éducation future (qualité pour tous, lutte contre les inégalités, biodiversité, climat).
      • Parcours de l'élève (maternelle à université) : Nécessité d'égalité et d'équité d'accès aux ressources, quelle que soit la localisation géographique.
      • Égalité filles-garçons et inclusion : Exemples concrets d'activités (jardinage) permettant de travailler les compétences de manière transversale et d'inclure les élèves à besoins particuliers (handicap moteur, troubles de l'attention, TSA).
      • Dispositifs institutionnels :Aires Terrestres Éducatives (ATE), Marines Éducatives (AME), Fluviales Éducatives (AFE) : Projets concrets de gestion de sites naturels par les élèves, en lien avec les collectivités et l'OFB. Objectif de 720 ATE d'ici 2030 dans l'académie.
      • Labilisation des établissements E3D (Établissement en Démarche de Développement Durable) : Formation des éco-délégués (cycle 3 à lycée), basée sur les 20 mesures pour la transition écologique à l'école.
      • Instances de participation : Conseils de vie collégienne/lycéenne (CVC/CVL), CESCE (Comité d'éducation à la santé, à la citoyenneté et à l'environnement).
      • Parcours santé : Activité physique quotidienne (APQ), lutte contre l'obésité, renforcement du système immunitaire, développement des compétences psychosociales (coopération, entraide, respect du vivant).
      • Apprentissages disciplinaires concrets : L'école dehors permet d'expérimenter, d'analyser et de comprendre de manière active les notions (ex: érosion des sols, cycle de l'eau).
      • Pédagogie de projet : L'exemple du jardin scolaire comme lieu d'apprentissage transversal (maths, français, sciences, coopération, alimentation, littérature de jeunesse).
      • Exemples concrets d'activités à différents niveaux : Classe dehors en maternelle, étude du paysage en élémentaire (sol, géologie, histoire), énergies renouvelables au collège, formation continue des professeurs.

      4. Éduquer dehors au sens large et complémentarité des acteurs (Laurent Gautier) :

      • Éduquer dehors vs. École dans la nature : Le "dehors" ne se limite pas à la nature (cour d'école, rue, ville).
      • Villes à hauteur d'enfants : Nécessité de repenser les espaces urbains pour qu'ils soient aussi des lieux éducatifs pour les enfants.
      • Prise de risque : Élément important de l'éducation, à intégrer dans un cadre sécurisé.
      • Terrains d'aventure : Espaces éducatifs extérieurs (parfois en milieu urbain) où les enfants peuvent expérimenter, construire et prendre des risques.
      • Complémentarité des acteurs éducatifs : Enseignants, ATSEM, AED, animateurs périscolaires, parents. Importance de changer la nature des rapports lors des activités extérieures.
      • Continuité éducative : De la crèche (crèches du dehors) à l'université.
      • Lien entre École dehors et Classes de découverte : Non-opposition, mais complémentarité et possibilité de passer de l'une à l'autre.
      • Ressources CEMEA : Revue "Éduquer dehors ou éduquer au dehors", dossier numérique gratuit sur Yakaméia (activités, jeux, vidéos, témoignages), podcasts "Éduquer dehors ça s'accompagne".
      • Rencontres internationales de la classe dehors : Prochaines rencontres à Marseille (14-17 mai), lieu d'échange et de mutualisation pour tous les acteurs.

      5. Éléments Soulevés lors des Questions/Réponses :

      • Partenariat avec le monde de l'éducation à l'environnement (CPIE) : Importance de créer des réseaux territoriaux pour avancer ensemble (éducation nationale, recherche, collectivités, associations). De nombreuses collaborations et démarches participatives existent déjà.
      • Formation des enseignants et des acteurs de terrain : Mise en place de formations académiques et de circonscription, développement de ressources (Magistère Canopé, repères de progression Eduscol), verdissement progressif des programmes. Nécessité de penser des séquences d'apprentissage sur le long terme, en équipe.
      • Volonté politique : Un projet éducatif est lié à un projet de société. Une ambition et une volonté politique sont nécessaires pour soutenir et développer l'éducation dehors.
      • Gestion de l'imprévu : Savoir saisir les opportunités d'apprentissage offertes par les événements inattendus lors des sorties.
      • Conception d'outils pour l'école dehors : Des ouvrages et des outils pratiques existent déjà, mais la réflexion continue.
      • Engagement des lycées : Les éco-délégués, les maisons des lycéens sont des acteurs importants. Mise en place d'initiatives concrètes (sentiers de la biodiversité). Valorisation à travers le prix de l'action éco-délégué. Formation spécifique des éco-délégués. Les 20 mesures gouvernementales pour la transition écologique visent une labellisation E3D à 100% d'ici 2030.

      Conclusion :

      • La conférence "L'École dans et avec la nature" a mis en lumière la richesse et la profondeur de ce concept éducatif.

      Ancré dans une histoire pédagogique riche, répondant aux enjeux environnementaux et sociétaux actuels, l'école dehors se présente comme une approche pertinente et nécessaire.

      Elle nécessite cependant une réflexion pédagogique approfondie, une formation adéquate des acteurs, une volonté politique forte et un développement de partenariats solides pour garantir son égalité d'accès et sa pérennisation au sein du système éducatif.

      L'élan actuel, renforcé par des initiatives concrètes et des réseaux d'acteurs engagés, ouvre des perspectives prometteuses pour l'avenir de l'éducation.

    2. Chronologie des événements principaux :

      • Années 1920-1930 : Développement des écoles de plein air. Ce mouvement prend de l'ampleur en Europe, motivé par des préoccupations hygiénistes et sanitaires pour lutter contre les maladies infantiles. L'école de Suresnes en France devient un prototype important.

      • Années 1930 : Expériences d'écoles en lien avec l'environnement local en Espagne. À Barcelone, une école sur la mer est créée, visant à connecter les enfants avec leur environnement immédiat et les activités de leurs parents.

      • Années 1930 : Développement des idées de l'Éducation Nouvelle. Des pédagogues comme Maria Montessori, Ovide Decroly, Célestin Freinet et Adolphe Ferrière mettent en avant l'importance de l'activité de l'enfant, de l'éducation concrète, du lien avec la nature et de l'éducation intégrale (tête, mains, cœur).

      • Fin 19e - Début 20e siècle : Essor de la "classe promenade". Cette pratique, notamment popularisée par Célestin Freinet, consiste à sortir de la salle de classe pour observer l'environnement et utiliser ces observations comme base d'apprentissage.

      • Période contemporaine (après le COVID-19) : Essor renouvelé de l'intérêt pour l'école dehors. La pandémie a mis en évidence les bénéfices de l'extérieur et a conduit à un regain d'intérêt pour les pratiques éducatives en lien avec la nature.

      • Période contemporaine : Développement des Aires Terrestres Éducatives (ATE), Marines Éducatives (AME) et Fluviales Éducatives (AFE). Ces dispositifs, en lien avec l'Office Français de la Biodiversité, permettent aux élèves de gérer de petits sites naturels avec le soutien des collectivités et des experts.

      • Période contemporaine : Mise en place de la labellisation des établissements "E3D" (Établissement en Démarche de Développement Durable). Ce dispositif vise à intégrer les enjeux de la transition écologique dans les établissements scolaires, notamment à travers l'action des éco-délégués.

      • 2023 : Publication des 20 mesures pour la transition écologique à l'école par le gouvernement. Ces mesures fixent notamment l'objectif de 100% des établissements labellisés E3D d'ici 2030.

      • Période contemporaine : Développement de collaborations entre l'Éducation Nationale et le monde de l'éducation à l'environnement. Des partenariats se créent aux niveaux départementaux et régionaux, impliquant des CPIE et d'autres associations.

      • Période contemporaine : Intégration progressive des enjeux environnementaux dans les programmes scolaires. On observe un "verdissement" des programmes de la maternelle au lycée.

      • Mai 2024 : Deuxièmes Rencontres Internationales de la Classe Dehors à Marseille. Cet événement rassemble des enseignants, des chercheurs, des éducateurs et d'autres acteurs autour de la thématique de l'éducation en lien avec la nature.

      Personnages Principaux :

      • Christine Boutevin : Chargée de mission pour les Mercredis des Savoirs. Elle introduit la conférence sur "L'école dans et avec la nature" et met en avant le partenariat avec les CEMEA.

      • Céline Serva : Représentante des Centres d'Entraînement aux Méthodes d'Éducation Active (CEMEA). Elle présente le déroulement de la conférence et remercie les partenaires.

      • Corine Martel : IEN (Inspectrice de l'Éducation Nationale) chargée de mission dans le département de l'Hérault sur une mission "Science et éducation à l'environnement et au développement durable". Elle est co-auteure d'un ouvrage sur l'école dans et avec la nature et présente la mise en contexte des pratiques actuelles.

      • Sylvain Vanagnonf : Professeur des universités en Sciences de l'éducation à la Faculté d'éducation. Ses travaux suivent une approche sociohistorique de l'éducation. Il est co-auteur d'un ouvrage sur l'école dans et avec la nature et présente la perspective historique du mouvement de l'école dehors.

      • Laurent Gautier : Responsable du secteur école à l'Association nationale des CEMEA. Il présente les ressources des CEMEA et leur approche de l'"éduquer dehors", en complément de l'école.

      • Jean-Marc Lang : Spécialiste de la question de l'école dehors, présent dans l'amphithéâtre.

      • Adolphe Ferrière (mentionné) : Pédagogue suisse de l'Éducation Nouvelle, auteur de "L'école active". Sa citation illustre la critique de l'école traditionnelle et l'importance de l'intérêt de l'enfant pour la nature.

      • Maria Montessori (mentionnée) : Pédagogue italienne, figure de l'Éducation Nouvelle, connue pour sa méthode pédagogique mettant l'accent sur l'autonomie et l'environnement préparé.

      • Ovide Decroly (mentionné) : Pédagogue belge de l'Éducation Nouvelle, connu pour son approche basée sur les centres d'intérêt de l'enfant et la devise "La salle de classe, c'est quand il pleut".

      • Célestin Freinet (mentionné) : Pédagogue français, figure majeure de l'Éducation Nouvelle, connu pour ses techniques comme la classe promenade, la coopérative scolaire et l'imprimerie à l'école.

      • Élise Freinet (mentionnée) : Pédagogue et épouse de Célestin Freinet, ayant contribué activement au développement de leur pédagogie.

      • Anne Dominique Israël (mentionnée) : A travaillé sur la thématique des villes à hauteur d'enfants à Montpellier et a réalisé des podcasts sur l'éducation dehors. Elle devait initialement participer à la conférence.

      • Philippe Meirieu (mentionné) : Pédagogue, ancien président des CEMEA, dont la citation sur le lien entre projet éducatif et projet de société est évoquée.

      • Bruno Fran : Directeur d'un CPIE (Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement), il interroge sur les partenariats avec le monde de l'éducation à l'environnement.

      • Rin Salvant : Chef de mission académique à l'éducation au développement durable, il apporte des exemples concrets d'actions dans les lycées.

      • Thérèse de Pol (mentionnée) : Enseignante en lycée professionnel à Paris, dont les actions en lien avec l'éducation dehors sont mentionnées dans le dossier numérique des CEMEA.

      • Toducci (mentionné) : Sociologue ayant mis en place le concept de "ville à hauteur d'enfant" dans la ville italienne de Fano.

    3. Glossaire des Termes Clés

      • Écoles de plein air : Établissements scolaires développés au début du 20e siècle, privilégiant un enseignement en extérieur pour des raisons sanitaires et hygiénistes.
      • Éducation nouvelle : Mouvement pédagogique apparu à la fin du 19e et au début du 20e siècle, centré sur l'enfant, son activité, ses besoins et ses intérêts, prônant des méthodes d'apprentissage actives et concrètes.
      • Classe promenade : Méthode pédagogique consistant à sortir de la salle de classe pour observer et étudier l'environnement, initiée notamment par Célestin Freinet.
      • Éducation intégrale : Conception de l'éducation visant le développement harmonieux de toutes les dimensions de l'être humain : intellectuelle, physique, émotionnelle et sociale.
      • Développement durable : Mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.
      • Biodiversité : Diversité du vivant à tous les niveaux : diversité des espèces, diversité génétique au sein des espèces et diversité des écosystèmes.
      • Aires Terrestres Éducatives (ATE) / Aires Marines Éducatives (AME) / Aires Fluviales Éducatives (AFE) : Dispositifs permettant aux élèves de gérer de manière participative un espace naturel, en lien avec les programmes scolaires et les acteurs locaux.
      • Échodélégués : Élèves élus dans leur établissement scolaire pour porter les projets et les actions en faveur du développement durable.
      • CEMEA (Centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active) : Mouvement pédagogique d'éducation nouvelle, complémentaire de l'école, qui prône une éducation active et globale de l'enfant.
      • Continuité éducative : Principe visant à assurer une cohérence dans le parcours éducatif de l'enfant, en articulant les différents temps et lieux d'apprentissage (école, famille, activités périscolaires).
    1. Note de Briefing : "Comment faire école à celles et ceux qui n'y sont pas ?" - Présentation d'Antoine Gentil Date : 24 mai 2024 (basé sur la mention de la date de sortie de l'essai)

      Source : Transcription d'une conférence de Christine Boutevin et Antoine Gentil à la faculté d'éducation, introduisant la problématique de la rescolarisation des jeunes décrocheurs et présentant le dispositif "Starter" et l'ouvrage "Classe réparatoire : un chemin pour se réconcilier avec l'école".

      Public Cible : Acteurs et futurs acteurs de l'éducation, professionnels intéressés par la problématique du décrochage scolaire et les approches alternatives.

      Thèmes Principaux :

      • La question centrale : Comment faire école à celles et ceux qui n'y sont plus ? Cette question est le fil conducteur de la conférence et interroge les pratiques éducatives traditionnelles face aux jeunes en rupture avec le système scolaire.

      • Nécessité de se décaler d'une "école de la performance" vers une "école de la reconnaissance des individualités" et du respect des droits de l'enfant. Antoine Gentil souligne la pression de la performance et propose une approche centrée sur la reconnaissance des singularités et le respect de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant.

      Il pose la question : "comment se décaler d'une d'une école de la performance qui envahit les discours de façon relativement obsessionnelle [...] pour penser une école de la reconnaissance des individualités ?"

      • Importance d'une approche systémique, territoriale et multipartenariale de la scolarité et de la prévention. L'intégration de la scolarité dans un réseau de partenaires et la prise en compte de l'enfant dans son écosystème familial et social sont présentées comme essentielles.

      "Comment inscrire la scolarité dans un système de prévention intégré aux institutions territorialisées multipartenariales ?"

      • Considération des vulnérabilités psychosociales, en particulier des enfants relevant de la protection de l'enfance.

      La conférence met en lumière les spécificités des enfants victimes d'abandon, de violence, d'errance, etc., et la nécessité d'adapter les propositions scolaires à leurs besoins.

      "Comment proposer une scolarité qui va tenir compte des vulnérabilités psychosociales en considérant tout particulièrement les enfants relevants de la protection de l'enfance ?"

      Présentation du dispositif "Starter" comme une "classe réparatoire" expérimentale à Grenoble.

      Antoine Gentil, enseignant spécialisé, décrit le projet Starter qui accueille des adolescents de 14-15 ans pour un parcours de rescolarisation et d'orientation d'une année. Le dispositif se caractérise par :

      • Un repérage des vulnérabilités privilégiant les jeunes de la protection de l'enfance et en situation de polyexclusion.
      • La construction de coréférences partenariales en amont et pendant le projet.
      • Un espace de recherche et de formation.

      L'engagement professionnel et associatif d'Antoine Gentil.

      Son rôle de coordonnateur de Starter et de délégué général de l'association "Par le Verbe Parer" illustre un engagement double pour l'innovation et la prévention.

      L'association "Parer" est présentée comme "un laboratoire d'idées entre professionnels qui va modéliser des actions en prévention par la mise en œuvre d'alliance éducative ou on pourrait dire aussi de tissage de de maillages territoriaux autour des situations d'enfants et d'adolescents éprouvés."

      • Principes philosophiques sous-tendant l'approche :Penser l'expérience depuis l'expérience pour l'expérience.

      • Considérer l'enfant comme un individu capacitaire et vulnérable, et non comme un simple élève ou usager.

      • Adopter une approche écosystémique et anthropologique de l'action éducative.

      • Reconnaître l'acte éducatif comme un "art de l'immanence" se jouant dans l'instant présent.

      • Souligner l'importance de la part sensible de l'acte éducatif.

      • Affirmer l'indissociabilité des enjeux d'orientation et d'individuation, d'agentivité et d'émancipation.

      "Les enjeux d'orientation sont indissociables des enjeux d'individuation ça veut dire se construire en tant qu'individu [...] rendre indissociable l'orientation de l'agentivité le fait d'être acteur de sa propre vie et d'émancipation le fait de pouvoir se sortir des déterminismes".

      • Plaider pour une logique d'"essage" plutôt que de "duplication" des projets expérimentaux, en tenant compte des spécificités territoriales.

      • Réflexion sur le décrochage scolaire : Distinguer les définitions statistiques et sociologiques, et identifier trois pôles de facteurs en jeu : difficultés d'apprentissage, angoisse envahissante, et vulnérabilités psychosociales.

      L'accent est mis sur la sur-représentation des enfants de la protection de l'enfance dans les chiffres du décrochage scolaire.

      "Les enfants de la protection de l'enfance sont massivement concernés par le décrochage scolaire [...] 13 % des enfants pris en charge par l'aide sociale à l'enfance valident le diplôme national du brevet."

      Fonctionnement du dispositif Starter :

      • Phase d'information et d'investigation en amont (1 à 2 ans).
      • Mise en place d'un coréférencement partenarial.
      • Pratique d'entretiens pour mettre l'enfant et la famille en projection et construire un dossier de candidature.
      • Commission académique statuant sur les candidatures.
      • Entretien initial marquant l'entrée dans le parcours.
      • Rythme scolaire alternant 4 semaines de classe et 2 semaines de stage.

      Éléments clés de l'approche éducative à Starter :Reconnaissance des vulnérabilités psychosociales : Être attentif aux signaux de mal-être, placer les termes "rencontrer" et "reconnaître" au centre du métier, pratiquer la "clinique éducative" (analyse de l'expérience subjective de la rencontre).

      • Relation éducative : Organisée autour des "quatre L et quatre A" (loi, limites, lieux, langage ; attention, affection, acceptation, accompagnement), importance de la pratique de l'entretien, de l'accueil au seuil de l'établissement, de l'hospitalité, de l'empathie méthodologique, de l'humour (avec prudence), du conflit éducatif et de l'autorité éducative ("une autorité qui va de soi [...] mais explicite").

      Principe fondamental : "Tu es digne d'intérêt, tu es irremplaçable." * Alliances éducatives : Travail en réseau avec les familles et les professionnels (éducateurs PJJ, assistants sociaux, équipes de soin, etc.), basé sur l'identification, la reconnaissance, l'information, le partage d'analyses, la définition d'objets de dialogue et de projets communs, et la mise de sens sur l'intervention de chaque partenaire. * Approches pédagogiques : Privilégier les pédagogies de l'explicite (compréhension des stratégies d'apprentissage, réflexivité sur les peurs liées à l'apprentissage, questionnement de la normativité) et l'expression de soi, notamment à travers l'atelier d'écriture quotidien. * Accompagnement à l'orientation : Viser l'"s'orienter" plutôt que l'"orienter", aider à la compréhension des logiques du système, autoriser le rêve, proposer des stages comme expériences initiatiques encadrées, et articuler l'orientation avec la médiation culturelle et les projets à vocation citoyenne.

      Points Saillants et Citations Clés :

      • Sur la nécessité d'un changement de perspective : "comment se décaler d'une d'une école de la performance [...] pour penser une école de la reconnaissance des individualités ?"
      • Sur l'importance de la prise en compte de l'écosystème : "comment considérer l'enfant et sa famille dans son écosystème ?"
      • Sur la définition de Starter : "[une] classe réparatoire".
      • Sur la sur-représentation des enfants de l'ASE dans le décrochage : "13 % des enfants pris en charge par l'aide sociale à l'enfance valident le diplôme national du brevet."
      • Sur le principe fondamental de la relation éducative à Starter : "Tu es digne d'intérêt, tu es irremplaçable."
      • Sur l'importance de l'alliance éducative : "agir en alliance éducative" (référence au rapport interministériel).
      • Sur la visée de l'orientation : "Est-ce qu'on oriente ou est-ce qu'on s'oriente ?"

      Prolongements et Perspectives :

      • Lecture de l'essai "Classe réparatoire : un chemin pour se réconcilier avec l'école" d'Antoine Gentil (Presses Universitaires de Grenoble, 2024).
      • Consultation des ressources documentaires au CRD de la faculté d'éducation.
      • Visionnage du film documentaire "Un bon début" de Chabi Agnas Molia et participation aux séances-débats.
      • Exploration du site internet de l'association "Par le Verbe Parer" et de la page dédiée à Starter sur le site du lycée Guinemmer de Grenoble.
      • Réflexion sur les possibilités d'essaimage des approches développées à Starter, en tenant compte des spécificités territoriales.

      En conclusion, la conférence d'Antoine Gentil met en lumière une approche éducative profondément humaine et systémique pour répondre à la complexité du décrochage scolaire, en particulier chez les jeunes les plus vulnérables.

      Le dispositif Starter, ancré dans des principes philosophiques forts et une pratique de la relation éducative attentive, offre un modèle inspirant pour repenser l'école et sa capacité à "faire école à celles et ceux qui n'y sont plus."

      L'insistance sur le travail en alliance et la nécessité de considérer l'enfant dans sa globalité constituent des pistes essentielles pour les acteurs de l'éducation souhaitant agir face à cette problématique cruciale.

      Glossaire des termes clés

      • Classe réparatoire : Terme utilisé par Antoine Gentil pour désigner un dispositif spécifique (comme Starter) visant à réconcilier les jeunes en rupture avec l'école.
      • Décrochage scolaire : Processus complexe et plurifactoriel de désaffiliation progressive d'un jeune vis-à-vis des apprentissages et de l'institution scolaire. Peut être défini statistiquement (sortie sans diplôme) ou sociologiquement (processus).
      • Vulnérabilités psychosociales : Ensemble des facteurs sociaux, affectifs et psychologiques qui fragilisent un individu et peuvent impacter négativement son parcours, notamment scolaire.
      • Protection de l'enfance : Terme générique désignant les dispositifs et les actions visant à assurer la sécurité et le bien-être des enfants en danger ou en risque de l'être, incluant l'aide sociale à l'enfance et la protection judiciaire de la jeunesse.
      • Poli/multiexclusion : Situation d'accumulation de difficultés et d'exclusions dans différents domaines de la vie (social, familial, scolaire, etc.).
      • Coréférence partenariale : Collaboration structurée entre différents professionnels (éducatifs, sociaux, de santé, etc.) autour d'un même enfant ou adolescent afin d'assurer une prise en charge globale et cohérente.
      • Clinique éducative : Approche qui met l'accent sur l'expérience subjective de la rencontre éducative, l'analyse des situations individuelles et la prise en compte de l'histoire et du vécu de l'enfant.
      • Acte éducatif (art de l'immanence) : Conception de l'enseignement et de l'éducation comme se déroulant principalement dans l'instant présent, nécessitant adaptation et réactivité face aux circonstances.
      • Alliances éducatives : Collaboration et partenariat entre l'école, la famille et les autres acteurs du territoire pour soutenir le parcours éducatif des enfants et des adolescents.
      • Empathie méthodologique : Capacité à se mettre à la place de l'enfant ou de l'adolescent pour comprendre sa situation, ses besoins et ses difficultés.
    1. Selon le Dr. Hélène Denis, pédopsychiatre, elle a un "petit regard critique sur la profession de l'éducation et sur le milieu de l'éducation nationale".

      Plus spécifiquement, elle critique :

      • Le fait que l'anxiété de performance soit très présente à l'école en France, suggérant que le système éducatif français pourrait involontairement contribuer à augmenter les cas. Elle dit à ce sujet : "on est assez bon", avec une connotation critique.
      • Le discours autour du "haut potentiel intellectuel" (HPI) qui émane souvent de l'Éducation Nationale sans se baser sur des données scientifiques solides.

      Elle décrit cela comme un "délire" et "n'importe quoi", expliquant que l'attribution d'un mal-être à un potentiel intellectuel élevé est souvent fausse et peut même conduire à des errances diagnostiques et des tentatives de suicide.

      Elle déplore que des professionnels de l'éducation suggèrent aux parents de faire des tests de QI pour expliquer les difficultés de leurs enfants anxieux.

      De plus, elle critique le fait que des aménagements soient automatiquement demandés sous prétexte de HPI, sans considérer d'autres troubles comme l'anxiété, les troubles de l'attention avec hyperactivité ou l'autisme.

      • Un potentiel manque de proximité des professionnels de l'Éducation Nationale avec les données scientifiques concernant la prise en charge du harcèlement.

      Elle regrette que des programmes soient mis en place sans être en phase avec ces données.

      De plus, lors de la discussion, une représentante des usagers au CHU critique l'Éducation Nationale pour avoir tendance à ne considérer que les meilleurs résultats, au détriment du bien-être et du plaisir d'apprendre des enfants.

      Elle souligne que l'objectif ne devrait pas être que l'enfant aille stressé à l'école pour réussir, mais qu'il puisse y trouver un bonheur d'apprendre.

      Il est important de noter que malgré ses critiques, le Dr. Denis précise que les refus scolaires anxieux ne sont pas uniquement dus à un dysfonctionnement de l'Éducation Nationale française, car ce problème existe aussi dans des pays ayant des systèmes éducatifs réputés exemplaires.

      Elle insiste sur la complexité du problème et sur le fait que la peur des jeunes n'est pas toujours directement liée à l'école en elle-même.

    2. Briefing Document : Le Refus Scolaire Anxieux

      Source : Excerpts de la transcription de la conférence "Le refus scolaire anxieux : mieux le reconnaitre, mieux le comprendre pour mieux le soigner" avec le Docteur Hélène Denis, pédopsychiatre au CHU de Montpellier.

      Date de la conférence : 2025

      Thèmes Principaux :

      Définition et distinction du Refus Scolaire Anxieux (RSA) :

      Le Dr. Denis insiste sur l'importance d'utiliser le terme "refus scolaire anxieux" plutôt que "phobie scolaire", qu'elle considère comme un terme obsolète et imprécis.

      Le RSA est défini comme l'incapacité pour un enfant ou un adolescent d'aller à l'école en raison d'une anxiété intense.

      Elle cite la définition de Juria Guérin (1974) : enfants ou adolescents qui, pour des raisons irrationnelles, refusent d'aller à l'école et résistent avec des réactions d'anxiété vive ou de panique à l'idée d'y aller, malgré les efforts pour les y forcer.

      • "le refus scolaire anxieux qu'est-ce que c'est et ben c'est ce qu'on appelle dans le jargon populaire la phobie scolaire et il faut plus employer ce mot-là à partir de ce soir phobie scolaire ça veut plus trop rien dire"
      • "ce sont des enfants ou des adolescents qui n'arrivent plus à aller à l'école parce qu'ils sont anxieux et que cette anxiété est tellement forte qu'il n'arrive plus à y aller"
      • Caractéristiques des jeunes souffrant de RSA : Contrairement à l'absentéisme scolaire classique (école buissonnière), les jeunes atteints de RSA veulent retourner à l'école, ont des ambitions scolaires et souffrent de cette situation. Ils sont souvent conscients du caractère irrationnel de leurs peurs anxieuses et demandent de l'aide.
      • "la particularité de ces jeunes qui ne qui sont absents parce qu'il n'arrivent plus à aller à l'école pour des raisons anxieux sont des patients qui veulent retourner à l'école ils ont des ambitions scolaires ils étaient auparavant plutôt très intéressés voir très investis dans la scolarité et à un moment donné ils n'arrivent plus à y aller et ce sont des jeunes qui du coup souffrent de cette situation et demandent de l'aide"

      Le RSA comme complication de troubles anxieux : Le RSA n'est pas un diagnostic en soi dans les classifications internationales, mais plutôt une manifestation ou une complication de troubles anxieux sous-jacents (un ou plusieurs).

      Le Dr. Denis présente les critères de Berg pour définir les patients concernés par le RSA dans le cadre de la recherche : refus d'aller à l'école entraînant une absence prolongée, détresse émotionnelle anticipatoire (peur, colère, tristesse, symptômes physiques), maintien au domicile pendant les heures de classe, absence de comportements antisociaux significatifs et efforts parentaux préalables pour la rescolarisation.

      "le refus scolaire anxieux c'est pas un diagnostic qui est dans les classifications parce qu'en fait c'est une complication de plusieurs troubles anxieux"

      Les Troubles Anxieux : Le Dr. Denis souligne la sous-reconnaissance et la mauvaise prise en charge des troubles anxieux en France.

      Elle explique que l'anxiété est une émotion normale et utile, mais que les troubles anxieux se caractérisent par une peur exagérée, intense, fréquente et durable, entraînant une souffrance importante et des comportements d'évitement.

      Elle détaille différents types de troubles anxieux chez l'enfant et l'adolescent : anxiété de séparation, phobies spécifiques, trouble anxiété généralisée (TAG), anxiété sociale (y compris l'anxiété de performance), trouble panique et troubles obsessionnels compulsifs (TOC) (bien que n'étant plus classés comme troubles anxieux, ils peuvent entraîner un RSA).

      • "les troubles anxieux c'est une c'est une pathologie qui est très peu connue ou très mal diagnostiquée et très très mal prise en charge en France"
      • "les troubles anxieux c'est une peur normale qui va être très exagérée au départ ça peut être une peur normale mais on n'arrive pas à trouver la résolution ou alors c'est une peur normale qui a trouvé une résolution qui revient très forte à un autre moment du développement"

      Conséquences des Troubles Anxieux non traités : Le Dr. Denis insiste sur les répercussions importantes des troubles anxieux non traités sur le développement psychologique, la vie familiale, les apprentissages scolaires, et le risque accru de développer à l'âge adulte des troubles anxieux persistants, une dépression, ou des conduites addictives (abus de substances pour gérer l'anxiété).

      "le problème des troubles anxieux de l'enfant et de l'adolescent c'est que si on n'y fait rien il y a pas de raison que ça s'arrête et donc on va laisser se construire comme ça un adulte anxieux sans s'en être occupé sans avoir arrêté cette trajectoire d'anxiété"

      Diagnostic Différentiel du RSA : Il est crucial de distinguer le RSA de l'absentéisme scolaire volontaire (école buissonnière), qui n'est pas motivé par l'anxiété et où les jeunes n'expriment pas de souffrance ni de désir de retourner à l'école. La distinction peut parfois être complexe, notamment en présence de facteurs familiaux compliqués.

      "ce qui n'est pas un refus scolaire anxieux c'est ceux qui ne vont pas à l'école mais parce qu'ils n'ont pas envie d'y aller ce sont des jeunes qu'on appelle école buissonnière"

      Traitement du RSA : Le traitement de référence, basé sur les études internationales, est la Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC), éventuellement associée à un traitement médicamenteux (antidépresseurs ISRS).

      La TCC vise à apprendre au patient à identifier et à modifier ses pensées dysfonctionnelles, à gérer ses émotions et à s'exposer progressivement aux situations anxiogènes.

      "dans les études scientifiques de bonne qualité on retrouve qu'il faut faire de la thérapie cognitive et comportementale qui est le traitement de référence des troubles anxieux"

      "la technique de référence c'est s'exposer aux situations qui font peur on va préparer le patient doucement mais sûrement à s'exposer à ce qui fait peur"

      Prise en charge spécifique au CHU de Montpellier : L'unité du Dr. Denis propose une prise en charge spécifique en hospitalisation de jour pour les adolescents (11-16 ans) souffrant de RSA.

      Cette prise en charge combine scolarité adaptée au sein de l'unité avec des thérapies cognitives et comportementales individuelles et en groupe.

      Un travail important est mené en partenariat avec les familles et les établissements scolaires pour faciliter le retour à l'école.

      "l'unité du docteur Hélène Denis au CHU de Montpellier a développé une prise en charge spécifique ces patients qui ont en général entre 11 et 16 ans [...] sont reçus en hospitalisation de jours durant cette période ils poursuivent leurs études au sein de l'unité et reçoivent des soins en thérapie cognitive et comportementale à la fois en individuel et en groupe"

      Rôle de l'Éducation Nationale dans la détection et la prise en charge précoce : Le Dr. Denis encourage les professionnels de l'éducation à être attentifs aux signes d'anxiété liés à la scolarité (peur exprimée, somatisations, absences perlées), à adopter une attitude empathique et bienveillante, à proposer des aménagements scolaires si nécessaire (temps partiel), à faciliter la verbalisation des peurs, et à orienter vers une aide spécialisée en cas de persistance ou d'aggravation. Elle souligne l'importance du lien avec les parents.

      "aller chercher avec des mots simples et une reconnaissance empathique et bienveillante de 'Mais qu'est-ce qui te fait peur ? même si c'est débile tu peux peut-être me le dire'"

      "il vaut mieux aménager faire du temps partiel plutôt que s'acharner et après tout bloquer la déscolarisation totale c'est l'enfer pour repartir c'est l'enfer il vaut mieux y rester un peu et moins souvent et et mettre en place des stratégies pour essayer que petit à petit on y reparte"

      Points de vigilance : Le Dr. Denis exprime un regard critique sur certaines approches et terminologies dans le domaine de l'éducation, notamment concernant le "haut potentiel intellectuel" (HPI), qu'elle considère comme une invention franco-française problématique et non étayée scientifiquement comme cause de mal-être scolaire.

      Elle met également en garde contre une utilisation excessive et parfois inappropriée du terme "harcèlement". Idées ou Faits Importants :

      • Le refus scolaire anxieux est une problématique fréquente et invalidante chez les adolescents.
      • Il est essentiel de distinguer le RSA de l'absentéisme non anxieux pour une prise en charge adaptée.
      • Les troubles anxieux sous-jacents sont souvent mal diagnostiqués et pris en charge en France.
      • La TCC est le traitement de référence du RSA et des troubles anxieux.
      • Une prise en charge multidisciplinaire et un partenariat étroit avec les familles et les écoles sont cruciaux pour un retour à l'école réussi.
      • La détection précoce et les aménagements scolaires peuvent prévenir une déscolarisation totale.
      • Certaines notions populaires comme le lien systématique entre HPI et mal-être scolaire sont remises en question par le Dr. Denis.

      Conclusion :

      La conférence du Dr. Hélène Denis met en lumière la complexité du refus scolaire anxieux, son lien étroit avec les troubles anxieux, et l'importance d'une approche diagnostique et thérapeutique rigoureuse.

      Elle souligne le rôle crucial des professionnels de l'éducation dans la détection précoce et l'orientation, ainsi que la nécessité d'une collaboration étroite avec les équipes médicales et les familles pour accompagner au mieux ces jeunes en souffrance et favoriser leur retour à l'école.

      La présentation du dispositif spécifique du CHU de Montpellier offre un exemple concret de prise en charge efficace basée sur la TCC.

    1. Note de Briefing : Analyse des thèmes et idées clés de "L'école n'est pas faite pour les pauvres"

      Ce document de briefing résume les principaux thèmes, idées et faits marquants issus de la transcription de la conférence intitulée "L'école n'est pas faite pour les pauvres", animée par Jean-Paul Delahaye.

      La conférence s'inscrit dans le cycle des "Mercredis des savoirs" de la Faculté d'Éducation et vise à interroger les enjeux éducatifs et sociétaux, en s'appuyant sur la recherche et l'engagement des acteurs de l'éducation.

      Introduction et Contexte :

      La conférence s'ouvre par un rappel du cadre et des objectifs de ces rencontres par Agnès Perin Dousel, soulignant le partenariat entre l'université de Montpellier, la CASDEN, les CMA Occitanie, la MAIF et la MGEN.

      L'objectif principal est d'assurer l'ouverture de la science sur la société et de promouvoir les valeurs émancipatrices et citoyennes portées par l'école de la République, l'éducation populaire et l'économie sociale et solidaire.

      Elle insiste sur la nécessité de ces rappels dans un contexte actuel "compliqué, un peu anxiogène".

      Sylvain Vagnon présente ensuite Jean-Paul Delahaye, en soulignant son parcours de haut fonctionnaire du ministère de l'Éducation nationale, son expertise du système scolaire, son engagement contre l'illettrisme, et son rôle dans l'élaboration du rapport "Grande pauvreté et réussite scolaire".

      Il le décrit comme un "homme de conviction" dont l'œuvre vise à "changer l'école finalement pour changer la société".

      Son dernier ouvrage, "L'école n'est pas faite pour les pauvres", sous-titré "pour une école républicaine et fraternelle", est présenté comme la poursuite de cette réflexion, particulièrement pertinente dans la période actuelle.

      Thème central : L'impact de la pauvreté sur l'école et le rôle de l'école face à la pauvreté.

      Jean-Paul Delahaye ouvre son propos en ayant une pensée pour Dominique Bernard, enseignant assassiné. Il introduit ensuite les trois sources principales de sa conférence :

      Le rapport "Grande pauvreté et réussite scolaire" (2015) : Décrivant le quotidien des enfants et adolescents issus de familles pauvres dans le système éducatif.

      Il y reconnaît son propre vécu d'enfant issu d'un milieu modeste.

      "Exception consolante" : Un ouvrage personnel où il relate son parcours et interroge la notion d'"exception consolante" de Ferdinand Buisson, soulignant que la réussite de quelques enfants pauvres ne doit pas masquer les injustices persistantes.

      "L'école n'est pas faite pour les pauvres" (2022) : Un essai provocateur visant à alimenter le débat sur la place de l'école dans les élections présidentielles, en mettant en lumière le manque de connaissance des réalités des enfants de milieux populaires.

      La Mission de l'École et la Réalité Actuelle :

      Delahaye rappelle la mission fondamentale de l'école, telle qu'énoncée par le Conseil National de la Résistance en 1944 :

      "la possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l'instruction et d'accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable non de naissance mais de mérite et constamment renouvelée par les apports populaires."

      Il confronte cette ambition à un graphique éloquent illustrant la "disparition progressive et constante des enfants du peuple au fur et à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie scolaire".

      Il souligne que l'élite actuelle n'est pas constamment renouvelée par les apports populaires, évoquant une "héritocratie" plutôt qu'une "méritocratie".

      Il cite Condorcet pour alerter sur le risque de formation d'une "aristocratie non de talent et de lumière mais de profession" lorsque l'accès aux fonctions importantes dépend d'études spécifiques.

      La Réalité de la Pauvreté pour les Jeunes :

      Delahaye présente des chiffres alarmants sur la pauvreté en France : 9 millions de personnes vivent avec moins de 1128 € par mois, dont 3 millions de jeunes (1 sur 5).

      Parmi eux, 1,6 million connaissent la grande pauvreté (12% des effectifs scolaires, en augmentation depuis 2015).

      Il décrit la pauvreté comme une situation d'"éprouvés" (Guillaume Leblanc), marquée par :

      Pauvreté de biens et de conditions de vie : Privations, restrictions, retards de paiement, dépendance aux allocations (il évoque l'attente du facteur pour les allocations familiales dans son enfance).

      Pauvreté de lien : Exclusion sociale, sentiment d'inutilité, moins de vacances, moins d'amis.

      Difficultés pour se nourrir : Il cite une enquête du Secours Populaire montrant que 11% des Français n'ont pas pu payer la cantine, et évoque des cas de sous-alimentation constatés par les médecins scolaires.

      Difficultés pour se loger : Espaces exigus, mal chauffés, surpeuplés, sans espace pour le travail scolaire (citation de Daniel Thin sur l'impossibilité de "faire vivre ce qu'ils apprennent à l'école").

      Difficultés pour s'habiller : Il rend hommage au dévouement des personnels de l'éducation nationale et évoque son propre vécu d'enfant pauvre aidé par les instituteurs.

      Difficultés pour se soigner : Problèmes d'accès aux soins, exemple des caries dentaires non soignées au Havre.

      Difficultés générales : Listes de fournitures onéreuses, incompréhension du caractère non obligatoire de la coopérative scolaire, coût des sorties scolaires (il relate son humiliation de ne pas pouvoir partir en voyage scolaire). Les Leviers Manquants du Système Éducatif :

      Delahaye reconnaît que l'école n'est pas responsable de tout, citant un rapport de la Cour des Comptes de 2018 qui souligne les facteurs exogènes (logement, salaires, etc.).

      Il reprend la citation de Jean Jaurès sur la nécessité de rattacher le problème scolaire à l'ensemble du problème social.

      Néanmoins, il critique le manque d'investissement et les dysfonctionnements du système éducatif :

      Manque de personnel : Insuffisance d'assistants sociaux et de médecins scolaires (il cite le rapport de Robin Reda : "8 enfants sur 10 n'ont jamais vu de médecins scolaires").

      Bourses insuffisantes et inégalités d'accès : Montant des bourses de collège dérisoire (360 € par an en 2015), complexité des démarches administratives (aggravée par la numérisation).

      Fonds sociaux : Variable d'ajustement budgétaire, avec des périodes de forte baisse.

      Difficultés dans le travail après la classe : 58% des élèves déclarent rencontrer des difficultés (enquête DEPP, 2021), manque d'efficacité des dispositifs d'aide (APC, accompagnement personnalisé).

      Inégalités flagrantes dans les moyens alloués : Comparaison accablante entre les dépenses pour l'accompagnement éducatif en éducation prioritaire (18,80 € par élève) et en classes préparatoires (843 € par élève).

      Défiscalisation des cours particuliers payants : Coût de 300 millions d'euros, dix fois plus que l'accompagnement éducatif en éducation prioritaire. Il interroge : "Qui sont les assistés ?" et dénonce une forme de "prédation budgétaire".

      Répartition des Moyens et Organisation du Système :

      Delahaye critique la mauvaise répartition du budget de l'Éducation nationale, avec des dépenses moindres pour l'école primaire par rapport aux autres pays européens et un investissement plus important dans le lycée.

      Cela se traduit par des effectifs de classe plus élevés en France au niveau de la scolarité obligatoire.

      Il aborde également la question de l'éducation prioritaire, soulignant que les efforts supplémentaires sont relativisés par la concentration de professeurs plus expérimentés et mieux rémunérés dans les collèges favorisés.

      Il cite Thomas Piketty pour illustrer les différences de dépenses selon les parcours scolaires et les origines sociales (coût quatre fois supérieur d'un parcours en classes préparatoires et master par rapport à un lycée professionnel).

      Il met en évidence des inégalités similaires dans le financement de l'enseignement supérieur (moins pour les étudiants à l'université que pour ceux en classes préparatoires).

      Formation des Enseignants et Mixité Sociale :

      Delahaye insiste sur la nécessité d'une formation pédagogique solide pour les enseignants, point faible du système français selon l'OCDE.

      Il regrette la diminution du volume horaire de formation initiale et continue des professeurs des écoles depuis 30 ans.

      Il souligne l'importance cruciale de la mixité sociale et scolaire, démontrant que celle-ci ne nuit pas aux meilleurs élèves et est un levier formidable pour ceux en difficulté.

      Il dénonce la ségrégation inter-établissements (12% des collégiens dans des établissements uniquement avec des enfants de milieux défavorisés), la ségrégation sociale et scolaire au sein des établissements (pratiques illégales de classes de niveau), et l'aggravation de cette ségrégation due au financement important de la concurrence privée de l'école publique.

      Il rappelle que la scolarité obligatoire à 3 ans n'a fait qu'augmenter le financement des écoles maternelles privées sans apporter d'élèves supplémentaires.

      Il commente un graphique illustrant la forte disparité de l'IPS entre les établissements publics et privés.

      Liste de Courses pour une École Plus Juste et Fraternelle :

      Delahaye propose une série de mesures (qu'il qualifie de "banales" mais nécessitant une mise en œuvre cohérente) :

      • Conviction que tous les enfants sont capables d'apprendre.
      • Meilleure répartition du budget.
      • Meilleure formation et rémunération des enseignants.
      • Réflexion sur les savoirs enseignés (importance du travail manuel).
      • Attention aux cycles et transitions.
      • Développement de la coopération plutôt que de la compétition.
      • Évaluation encourageante.
      • Orientation moins liée aux origines sociales.
      • Rythmes scolaires adaptés aux besoins des enfants (retour à la semaine de 4 jours et demi).
      • Davantage de mixité sociale et scolaire.
      • Confiance aux équipes de terrain.
      • Travail en coéducation avec les parents.

      Enjeux Politiques et Choix de Société :

      Delahaye insiste sur le fait que la réussite scolaire des enfants de milieux populaires est avant tout une question politique, impliquant des choix fondamentaux :

      • Intérêt général vs. intérêt particulier.
      • Collectif vs. parcours individuels.
      • Scolarisation ensemble vs. scolarisation séparée.
      • Savoirs qui font sens pour tous vs. savoirs de sélection.
      • Coopération vs. compétition (il relate une anecdote illustrant l'opposition à la vision coopérative).

      Il souligne que les inégalités dans le système éducatif ne nuisent pas à tout le monde, et qu'une partie de la population n'a pas intérêt à ce que cela change.

      Il prend l'exemple des rythmes scolaires primaires, démontrant que la semaine de 4 jours, plébiscitée par les classes moyennes et favorisées et arrangeant les collectivités, est défavorable aux enfants de milieux populaires (manque de l'après-midi d'école où ils ne bénéficient pas d'activités extrascolaires).

      Il cite l'Académie de Médecine sur la nécessité d'adapter les journées scolaires aux besoins des enfants.

      Il note que les familles populaires sont conscientes de ces enjeux et sont plus favorables à la semaine de 4 jours et demi.

      Conclusion : Un Appel à l'Action pour Préserver le Pacte Républicain :

      Delahaye avance trois raisons fondamentales pour agir en faveur de la réussite scolaire de tous :

      • Économique : Les inégalités freinent la croissance.

      • Sociale : Les échecs et humiliations scolaires créent des frustrations et des colères.

      • Républicaine : Ceux qui n'ont pas eu les mêmes droits à l'école pourraient ne pas accepter les mêmes devoirs.

      • Il conclut en rappelant la première ligne de la Constitution de 1958 : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale."

      Il explique que l'indivisibilité implique à la fois la reconnaissance de la diversité et la nécessité de rester unis.

      Pour maintenir cette unité, la République doit impérativement être laïque, démocratique et sociale.

      Échanges et Questions :

      Les questions et remarques suite à la présentation ont porté sur :

      • Le lien entre l'autobiographie et l'engagement politique de Jean-Paul Delahaye.
      • La place de la fratrie dans l'accompagnement scolaire.
      • L'articulation entre les classes populaires et les questions ethniques et culturelles.
      • La possibilité de reproduction de parcours comme celui de Jean-Paul Delahaye dans le contexte actuel.
      • Le pessimisme ambiant chez les enseignants et la nécessité de temps de réflexion.
      • L'impact des évaluations nationales sur le sentiment d'échec précoce.
      • Le rôle de la formation des enseignants face à la diversité des publics.
      • L'importance de la coopération et de la mixité.
      • La situation préoccupante de l'enseignement professionnel.

      En conclusion, la conférence de Jean-Paul Delahaye dresse un tableau lucide et alarmant des inégalités scolaires en France, enracinées dans des problématiques sociales et politiques profondes.

      Elle constitue un appel vibrant à une action collective et à des choix politiques courageux pour que l'école de la République devienne réellement "faite pour tous", et en particulier pour les enfants issus des milieux populaires.

    1. Briefing Document : Évolution des Représentations Alimentaires Source : Excerpts de "Un œil dans l'assiette : Evolution des représentations [avec Universcience]"

      Date : (Implicite : période contemporaine)

      Thèmes Principaux :

      • La nature évolutive de nos représentations alimentaires : Nos choix alimentaires actuels ne sont pas naturels ou figés, mais le résultat d'une histoire complexe d'évolutions historiques, économiques et culturelles. Le "présentisme cognitif" nous empêche de percevoir ces transformations passées et d'imaginer les bouleversements futurs dans notre alimentation.
      • L'impact des facteurs externes sur nos habitudes alimentaires : Découvertes géographiques, révolutions industrielles, essor du froid domestique, intensification agricole, globalisation des marchés, publicité, marketing et normes sanitaires ont profondément façonné ce que nous mangeons aujourd'hui.
      • Remise en question des piliers traditionnels et émergence de nouvelles préoccupations : Des aliments autrefois valorisés (viande, pain, céréales) sont aujourd'hui contestés pour des raisons de santé ou d'impact climatique. L'ultra-transformation et le gaspillage alimentaire sont devenus des enjeux majeurs.
      • Le rôle des multiples acteurs dans nos choix alimentaires : Industrie alimentaire, pouvoirs publics, ONG, associations de consommateurs, influenceurs et experts (réels ou supposés) contribuent à former nos perceptions et nos valeurs alimentaires.
      • Le mythe de la "sagesse des anciens" et l'évolution réelle de l'alimentation : Bien qu'il y ait une nostalgie d'une époque où l'on mangeait "mieux", l'espérance de vie au Paléolithique était bien inférieure. Cependant, certaines pratiques ancestrales (prise de temps pour manger, savoirs empiriques sur les transformations et les mélanges alimentaires) pourraient être réhabilitées. L'émergence récente de l'ultra-transformation et des additifs pose de nouvelles questions sanitaires.
      • La dimension politique et sociale de l'alimentation : L'alimentation a toujours été un objet politique, impliquant consommateurs, marchés et l'État (qui diffuse normes et recommandations). Il existe une grande diversité de consommateurs dont les habitudes alimentaires sont fortement déterminées par des facteurs socio-économiques (origine sociale, diplôme). Les inégalités sociales se reflètent dans les choix alimentaires et leurs conséquences sur la santé.
      • L'impact du fast-food et l'importance du temps et du plaisir dans l'alimentation : Le fast-food, phénomène relativement récent, est associé à des habitudes de consommation plus fréquentes dans les milieux sociaux défavorisés. La prise de temps pour manger et l'écoute des signaux de faim et de satiété sont des aspects potentiellement mieux gérés autrefois et importants pour une alimentation de qualité. Le plaisir reste un élément essentiel de l'alimentation.
      • Les limites des politiques de santé publique et l'importance de la littératie : Malgré les efforts d'éducation et de sensibilisation (PNNS), les courbes d'obésité et de surpoids continuent de monter, touchant même des catégories sociales auparavant relativement protégées. La littératie (capacité à chercher, évaluer et utiliser l'information) est cruciale, mais les individus ne sont pas toujours rationnels et sont soumis à des biais.
      • Les leviers d'action : Régulation, éducation, initiatives locales et sécurité sociale de l'alimentation : Agir sur la publicité (notamment pour les enfants), réguler les filières industrielles, promouvoir l'éducation nutritionnelle dès l'enfance, soutenir les initiatives citoyennes locales et explorer des systèmes comme la sécurité sociale de l'alimentation sont des pistes pour améliorer l'environnement alimentaire.
      • Les défis de l'avenir : Durabilité, gaspillage, production et consommation responsable : Il est impératif de repenser nos modes de production et de consommation pour nourrir une population croissante de manière durable, en privilégiant les aliments végétaux, de saison et locaux, et en luttant contre le gaspillage.
      • Les conflits d'intérêts et la fiabilité de la recherche scientifique : Le financement de la recherche par l'industrie agroalimentaire peut influencer les résultats des études. Il est crucial d'être vigilant quant aux conflits d'intérêts et de privilégier les expertises collectives indépendantes.
      • Le rôle de l'école dans l'éducation à l'alimentation : L'école a un rôle potentiel important dans la transmission de savoirs et le développement de la pensée critique en matière d'alimentation, mais des inégalités existent et il est essentiel de former les enseignants et de mettre à jour les recommandations.

      Idées et Faits Importants (avec citations) :

      • Le présentisme cognitif : "Nous avons tendance à voir notre époque comme une évidence un état figé un équilibre naturel qui aurait toujours existé et qui perdurera C'est ce qu'on appelle le présentisme cognitif, figurez-vous Une difficulté à percevoir les transformations passées et à imaginer les bou les bouleversements futurs L'alimentation ne fait pas exception..."
      • L'évolution de nos habitudes alimentaires : "Ce que nous mangeons aujourd'hui est le produit [...] de découverte géographique de révolution industrielle de l'essort du froid domestique de l'intensification agricole et de la globalisation des marchés."
      • Le caractère récent de certaines préoccupations : "Il y a un siècle l'idée de boire du lait d'amande ou d'avoine aurait semblé plus farfelue que les voitures volantes promises pour 2015. Elles sont où mes voitures volantes de 2015 ?"
      • La remise en cause de la viande : "De même la viande autrefois synonyme de prospérité est aujourd'hui remise en cause pour des raisons de santé et d'impact climatique."
      • La méfiance envers l'ultra-transformation : "Et l'ultratransformation suscite une méfiance croissante bien que son rôle dans l'accessibilité alimentaire soit indéniable."
      • Le rôle des acteurs : "Tous ces acteurs ont joué et continu de jouer un rôle dans notre manière d'appréhender une tranche de jambon une laitue ou une barre chocolatée."
      • Le mythe du "c'était mieux avant" : (Fran Arbois Calas) "...rappelons quand même que au paléolithique he ils devaient avoir une espéance de vie de 35 ans Je sais pas quand ils avaient de la chance Euh donc non c'était pas mieux avant."
      • Les préoccupations liées à l'ultra-transformation : (Fran Arbois Calas) "...quand on on évoquait tout à l'heure la problématique de l'ultra transformation des aliments c'est vrai que euh bah l'usage de ces additifs alimentaires oui il y a un siècle et quelques il y avait pas tout ça On se pose de plus en plus la question On a aujourd'hui plus de 80 90 études qui montrent des impacts potentiellement négatifs de ces aliments ultra transformé he qui vont contenir notamment ces additifs alimentaires dont on pourrait se passer sur la santé."
      • La réhabilitation des savoirs empiriques : (Fran Arbois Calas) "...sur les transformations alimentaires il y avait des savoirs empiriques qui sont qu'on peut réhabiliter à travers ça sur les processus de conservation des aliments aussi sur les les mélanges aussi qu'on peut faire... ces savoirs ancestraux ils réhabilitent certains savoirs qu'aujourd'hui la science oublie un petit peu."
      • L'alimentation comme objet politique : (Philippe Cardon) "Par contre la réalité c'est que de tout temps l'alimentation était un objet politique."
      • La diversité des consommateurs et l'impact socio-économique : (Philippe Cardon) "Et un consommateur ça n'existe pas en soi En fait il y a une diversité de consommateurs qui sont liés en fait à tout un ensemble de caractéristiques sociales Genre la l'origine sociale c'est un élément important le diplôme c'est un élément important le genre... plus on monte dans l'échelle sociale plus les individus consomment de produits frais et de légumes Par exemple plus on descend dans l'échelle sociale plus moins on en consomme et plus on va consommer de produits par exemple transformés voire même ultra transformés qui ont des conséquences [...] sur la santé."
      • L'impact du fast-food : (Fran Arbois Calas) "Après le problème de ces chaînes de fast food c'est que euh bah c'est pas une fois de temps en temps c'est-à-dire qu'il y a un voilà une publicité un marketing auprès des jeunes qui incitent à y aller tous les jours..."
      • L'importance du temps pour manger : (Fran Arbois Calas) "...le côté de prendre le temps de manger et du coup d'écouter c'est de le d'avoir le temps d'écouter son estomac qui nous dit 'C'est bon là j'ai atteint la satiété' écouter ces signaux de faim et de satiété manger ce qu'on appelle en pleine conscience..."
      • Lien entre fast-food et origine sociale : (Philippe Cardon) "Les statistiques sont imparables Et la consommation de fast food là aussi elle est fondamentalement liée à la structure sociale Plus on monte dans l'échelle sociale moins on consomme de fast food Plus on descend dans l'échelle sociale plus on consomme de fast food."
      • Les limites du PNNS : (Philippe Cardon) "On part quand même d'un constat qui est assez dur c'est que ça fait à peu près 30 ans qu'on investit dans des politiques publiques de d'éducation de sensibilisation qu'on transmet des recommandations [...] Et paradoxalement quand on regarde la courbe d'obésité de surpoids sur les 30 dernières années elle ne fait que monter."
      • La littératie en santé : (Fran Arbois Calas) "...sur le concept de littératie c'est-à-dire comment on est capable de d'accueillir déjà d'aller chercher l'information d'exercer sa pensée critique sur l'information d'évaluer la source d'assimiler l'information et d'orienter ses comportements en fonction."
      • L'importance du plaisir : (Mathilde Touvier) "Et la santé ça passe aussi par le plaisir ça passe aussi par ces moments où on s'autorise des écarts où voilà..."
      • Les disparités en matière d'ultra-transformation : (Mathilde Touvier) "...sur les aliments ultra transformer On est à 30 % de la fenêtre où on peut le faire Ouais bah faisons-le toujours mais et ils sont à 60 % des calories par jour par les aliments ultra transformés et cetera Donc on est quand même dans un pays où l'alimentation enf tout n'est pas perdu..."
      • Le rôle de la publicité : (Mathilde Touvier) "...il y a une étude de santé publique France qui a mesuré qui a regardé toutes les publicités auxquelles étaient exposés les enfants [...] ils ont montré que pour plus de la moitié des produits c'était des produits avec un Nutriscore Dou E."
      • Les actions citoyennes locales : (Philippe Cardon) "...à l'échelle local de quartier il existe tout un ensemble d'actions qui sont portées par des citoyens qui créent des cantines des restaurants citoyens qui créent des ateliers de sensibilisation..."
      • La sécurité sociale de l'alimentation : (Mathilde Touvier) "...il y a un projet en France actuellement c'est la sécurité sociale de l'alimentation pour aider les personnes les plus démunies à avoir un budget qui leur permet d'aller vers des produits sains des produits de haute valeur nutritionnelle."
      • L'importance de privilégier les aliments végétaux et de saison : (Mathilde Touvier) "...il y avait déjà dans la version actuelle du PNS par exemple des aspects de privilégier les aliments végétaux essayer de limiter les les produits carnés ou les les graisses animales et cetera... Il y avait déjà des recommandations qui étaient qualitatives sur le fait d'essayer de privilégier les fruits et légumes de saison."
      • Les conflits d'intérêts dans la recherche : (Mathilde Touvier) "...il y a quand même des études qui ont été publié par exemple sur boisson sucrée obésité qui montre que quand l'étude est financée par une célèbre marque de soda ou voilà par coca par exemple et ben il y a cinq fois plus de risque de conduire à bah aucun lien aucun problème entre boisson sucré obésité que si c'est une étude financée par pour la recherche publique."
      • Le Nutriscore et son potentiel : (Mathilde Touvier) "...150 publications même l'OCDE [...] qui dit ça qu'on pourrait éviter 2 millions de cas de maladies chroniques en Europe grâce au Nutriscorde d'ici 2050 et pour autant l'Europe ne prend pas la destinition de le rendre obligatoire."
      • La complexité de l'éducation à l'école : (Philippe Cardon) "Sauf que ben je vais le dire de manière assez crue c'est que l'école on lui demande beaucoup de choses en fait."
      • L'importance des compétences psychosociales : (Fran Arbois Calas) "...aujourd'hui on un des piliers enfin un des éléments sur lesquels est construite les est construit le programme d'éducation des enfants c'est les compétences psychosociales le développement des compétences psychosociales dont la pensée critique fait partie..."
      • Les circuits courts : (Mathilde Touvier) "Donc bien entendu que c'est à développer le tissu associatif le tissu local Voilà c'est il y a que des bénéfices..."

      Conclusion :

      • Ces extraits soulignent la complexité de nos représentations alimentaires et leur caractère profondément évolutif.

      Nos choix sont influencés par une multitude de facteurs historiques, économiques, sociaux et culturels.

      Si le mythe d'un passé alimentaire idéal est déconstruit, l'émergence de préoccupations sanitaires liées à l'ultra-transformation et aux modes de production actuels est mise en évidence.

      La dimension politique et sociale de l'alimentation, marquée par des inégalités importantes, nécessite des approches multidimensionnelles pour promouvoir des habitudes plus saines et durables.

      L'éducation, la régulation, le soutien aux initiatives locales et la prise en compte des facteurs socio-économiques apparaissent comme des leviers essentiels pour l'avenir de notre alimentation.

      La vigilance face aux conflits d'intérêts dans la recherche scientifique est également cruciale pour garantir la fiabilité des connaissances.

    1. Briefing Document : "Prof. Judy Fan : Cognitive Tools for Making the Invisible Visible" Source : Extraits d'une introduction et d'une présentation de la Professeure Judy Fan.

      Thèmes Principaux :

      Les outils cognitifs et l'abstraction visuelle comme moteurs de la compréhension et de l'innovation humaine.

      La présentation explore comment les humains utilisent des outils conceptuels et matériels, en particulier l'abstraction visuelle, pour rendre visible l'invisible, communiquer des connaissances complexes et innover.

      Le parcours de recherche de Judy Fan : de la neuroscience fondamentale à la cognition humaine complexe.

      L'introduction met en lumière la transition de la recherche de Judy Fan des processus perceptuels de base (vision, neurosciences computationnelles) vers des aspects plus complexes de la cognition humaine, tels que la créativité, la narration, l'éducation et la pensée symbolique.

      L'importance de la rigueur scientifique dans l'étude de la cognition de haut niveau.

      Judy Fan est présentée comme une chercheuse cherchant à appliquer la rigueur des neurosciences computationnelles à l'étude de phénomènes cognitifs complexes, reconnaissant le défi de cette entreprise.

      L'étude de la communication visuelle à travers le dessin. Une partie de la présentation se concentre sur la manière dont les gens utilisent l'abstraction visuelle dans le dessin pour communiquer des connaissances sémantiques, explorant les bases perceptuelles de la compréhension des dessins, l'influence du contexte et l'émergence de conventions graphiques.

      La distinction entre la représentation visuelle et l'explication mécaniste.

      La recherche présentée explore comment les gens conçoivent et créent des explications visuelles du fonctionnement des choses, en les comparant aux simples représentations visuelles et en soulignant un potentiel sacrifice de la fidélité visuelle au profit de l'abstraction mécaniste.

      L'évaluation et la modélisation de l'abstraction visuelle par des systèmes artificiels.

      La présentation aborde la question de la création de systèmes d'intelligence artificielle capables d'abstraction visuelle d'une manière similaire aux humains, en utilisant un nouveau benchmark (SA) pour évaluer la compréhension et la génération de croquis.

      Les fondements cognitifs de la visualisation de données et du raisonnement statistique.

      La dernière partie de la présentation se penche sur la manière dont les gens utilisent les visualisations de données pour le raisonnement statistique, explorant la compréhension des graphiques par les humains et les systèmes d'IA, la sélection appropriée de types de graphiques pour des objectifs épistémiques et l'évaluation des outils de mesure existants. Idées et Faits Importants :

      Définition des outils cognitifs : "so we study cognitive tools what are those okay let's start with something as familiar and simple as the number line i've been told not to move around as much because we're using this mic okay I'm going to try to do that um nature didn't give us number line we invented it".

      L'exemple de la ligne numérique illustre comment des constructions humaines abstraites deviennent des outils fondamentaux pour la pensée.

      L'impact des systèmes de coordonnées cartésiennes :

      L'invention des coordonnées rectangulaires est présentée comme un "genuinely cutting edge tool for thought" qui a permis de lier l'algèbre et la géométrie, résolvant des problèmes mathématiques complexes.

      L'histoire de l'apprentissage humain est liée aux technologies rendant l'invisible visible : Des exemples historiques comme les pinsons de Darwin, le télescope de Galilée, les dessins de Ramón y Cajal et les diagrammes de Feynman illustrent l'importance des outils visuels dans la découverte scientifique.

      L'abstraction visuelle : Toutes ces représentations partagent la capacité à "leverage [...] visual abstraction to communicate um what we see and know about the world in a format that um highlights what is relevant to notice".

      Le modèle conceptuel de la recherche de Judy Fan: Un schéma est présenté pour illustrer l'intégration des outils cognitifs et de l'ingénierie dans la compréhension de la découverte et de l'invention humaines, complétant les modèles traditionnels de la psychologie cognitive et de la cognition sociale.

      La communication visuelle à travers le dessin : La recherche explore si la compréhension des dessins repose sur la ressemblance (comme suggéré par la performance des réseaux neuronaux entraînés sur des photos) ou sur la convention.

      L'adaptation de l'abstraction au contexte : Une étude montre que les gens ajustent le niveau de détail de leurs dessins en fonction du contexte référentiel, produisant des dessins plus détaillés lorsque des distracteurs sont similaires et des dessins plus schématiques dans le cas contraire.

      La distinction entre la représentation et l'explication visuelle : La recherche suggère que les explications visuelles privilégient les mécanismes et les abstractions, potentiellement au détriment de la fidélité visuelle, contrairement aux simples représentations. "people think of explanations as being images that pick out mechanistic abstractions while greatly deemphasizing visual appearance".

      L'évaluation des modèles d'IA pour l'abstraction visuelle : Le benchmark SA (Sketch Amodal) évalue la capacité des modèles d'IA à comprendre et à générer des croquis abstraits, révélant un écart significatif entre les performances des modèles et celles des humains.

      Les défis de la compréhension des visualisations de données par l'IA : Une comparaison rigoureuse entre les humains et les systèmes d'IA sur plusieurs tests de raisonnement basé sur des graphiques révèle des lacunes importantes dans la capacité des modèles d'IA à interpréter les visualisations de données d'une manière similaire aux humains, y compris dans les schémas d'erreurs. "across all these assessments we did see a meaningful gap between models and humans".

      La sensibilité des humains au choix approprié de graphiques : Une étude suggère que même les non-experts sont sensibles aux caractéristiques des graphiques qui les rendent plus adaptés à répondre à certaines questions sur des données.

      L'évaluation critique des tests existants de compréhension de la visualisation de données : La recherche remet en question ce que mesurent réellement les tests standardisés de compréhension de graphiques, suggérant que des facteurs sous-jacents non liés aux types de graphiques ou aux types de questions pourraient être plus pertinents pour expliquer les schémas d'erreurs. Citations Pertinentes :

      (Introduction de Judy Fan) "I think of Judy as one of the most creative researchers I know of any stage in any field and I really mean that deeply." (Judy Fan sur la ligne numérique) "nature didn't give us number line we invented it".

      (Judy Fan sur l'abstraction visuelle) "what all of these examples share in common is they leverage um what I've been calling visual abstraction to communicate um what we see and know about the world in a format that um highlights what is relevant to notice".

      (Judy Fan sur les explications visuelles) "people think of explanations as being images that pick out mechanistic abstractions while greatly deemphasizing visual appearance".

      (Judy Fan sur l'écart entre les modèles d'IA et les humains pour la compréhension des graphiques) "across all these assessments we did see a meaningful gap between models and humans". Conclusion :

      La présentation de la Professeure Judy Fan offre un aperçu fascinant de sa recherche sur les outils cognitifs et l'abstraction visuelle.

      Elle met en lumière l'importance de ces mécanismes pour la compréhension, la communication et l'innovation humaines, tout en explorant les défis de la modélisation de ces capacités par l'intelligence artificielle et de l'évaluation de la compréhension des visualisations de données.

      Sa recherche souligne la complexité de la cognition humaine et la nécessité d'approches rigoureuses et interdisciplinaires pour l'étudier.

    1. Île-de-France

      Au niveau national, le taux de mesures d’ASE est de 22,5 mesures pour 1 000 jeunes de moins de 21 ans fin 2021, mais varie fortement selon les départements. Un peu plus de la moitié des collectivités présentent un taux qui fluctue entre 19,4 ‰ et moins de 29,2 ‰. Les départements aux taux de mesures les plus faibles sont plus nombreux en Île-de-France, en Bretagne, dans les Pays de la Loire et le quart Sud-Est.

    1. Briefing Document : "Agir auprès des parents d’adolescents" - Rendez-vous de la santé

      Date: 16 mai 2024 (basé sur le contenu de la source)

      Source: Excerpts de "Rendez-vous de la santé - Agir auprès des parents d’adolescents" (transcription d'une discussion) Participants principaux: Emily Greffier (Coordinatrice en parentalité, Association Oxygène), Madame Lodé (Infirmière scolaire), autres participants (parents, professionnels).

      Introduction:

      Ce document de briefing synthétise les principaux thèmes et idées abordés lors d'un "Rendez-vous de la santé" axé sur l'accompagnement des parents d'adolescents.

      La discussion a exploré la perception des parents quant à leur sollicitation, l'approche à adopter dans l'accompagnement parental, et l'importance du travail en réseau et de la prise en compte des spécificités des quartiers prioritaires.

      Thème 1 : La sollicitation des parents aujourd'hui

      La discussion s'est ouverte sur l'affirmation : "Être parents aujourd'hui, c'est d'être sollicité à chaque instant". Un sondage rapide a révélé une majorité de participants d'accord avec cette idée.

      Points clés et arguments :

      • Sollicitation multipartenaire : Les parents sont sollicités par de nombreux acteurs : centres sociaux, éducation nationale (écoles, collèges, lycées), structures fréquentées par l'enfant (accueil de loisirs, etc.), et bien sûr, leurs propres enfants. Emily Greffier souligne que "on se rend bien compte que le parent il est sollicité par plein de partenaires".
      • Rôle du centre social : Le centre social se positionne comme un "médiateur" et un "guide" pour orienter les parents vers les ressources appropriées. Leur mission est d'identifier les besoins des parents et des partenaires pour créer du lien.
      • Travail au long terme : L'accompagnement parental n'est pas une démarche qui commence à l'adolescence, mais un travail continu dès la petite enfance. Les structures comme les multi-accueils jouent un rôle précoce dans la mise en confiance des parents.
      • Spécificités des quartiers prioritaires : Dans ces quartiers, les familles monoparentales (souvent des mères) sont particulièrement sollicitées, devant gérer seules l'éducation de leurs enfants et les nombreux rendez-vous avec les professionnels (CMPP, etc.). Cette sur-sollicitation peut entraîner un oubli de leurs propres besoins.
      • Sentiment de jugement : Les parents des quartiers prioritaires peuvent se sentir constamment jugés par les nombreux professionnels qui interviennent auprès de leurs enfants, même si ces professionnels adoptent une posture bienveillante.
      • Confiance en soi : Un manque de confiance en soi et un sentiment d'insécurité quant à leurs compétences parentales peuvent entraver la capacité des parents à proposer un cadre sécurisant à leurs enfants.
      • Contre-argument : Madame Lodé, infirmière scolaire, a exprimé un désaccord partiel, notant que certains adolescents ne sont pas forcément à l'aise avec leurs parents et se tournent davantage vers les grands-parents. Cela nuance l'idée d'une sollicitation constante des parents par leurs adolescents.

      Thème 2 : L'approche dans l'accompagnement parental : apporter des réponses ou accompagner la recherche ?

      Une deuxième affirmation a été soumise au vote : "Agir avec les parents, c'est leur apporter des réponses". Les avis étaient plus partagés.

      Points clés et arguments en faveur d'apporter des réponses (avec nuances) :

      • L'accompagnement peut orienter les parents vers des réponses qu'ils n'ont pas trouvées, les aidant ainsi. Il est "primordial des épauler les parents aussi dans leur rôle" (participation d'un parent).
      • Points clés et arguments contre une approche centrée sur l'apport de réponses :
      • Partir du cadre de référence de la famille : Il est crucial de ne pas imposer ses propres solutions et d'adopter une "démarche active d'écoute" pour comprendre les capacités et les besoins spécifiques de chaque famille (Madame Mac).
      • Accompagner plutôt qu'imposer : L'approche privilégiée est d'accompagner les parents, de les orienter, mais de laisser la place au rôle parental. Il s'agit de "soutien" et d'orientation, pas de substitution (Madame Langlois).
      • Démarche d'écoute et non directive : Les professionnels doivent écouter les familles et entendre leurs besoins sans leur donner de réponses directes. L'objectif est d'aider les parents à "cheminer" et à trouver leurs propres solutions, notamment à travers les échanges entre pairs. Emily Greffier insiste : "jamais on va leur donner de réponse, c'est-à-dire que on les aide à cheminer et à ce qu'elle trouve les réponses par elles-mêmes".
      • Valorisation des échanges entre pairs : Les lieux d'échange entre parents sont importants car ce sont les pairs qui peuvent se donner des réponses basées sur leur propre expérience. Le rôle du professionnel est de faciliter ce dialogue.
      • Co-construction et prise en compte des besoins des parents : Les thématiques des rencontres parents sont définies en fonction des besoins exprimés par les parents eux-mêmes, et non imposées par les professionnels.
      • Utilisation d'outils participatifs : Lors des rencontres, des outils ludiques et participatifs sont utilisés pour faciliter le débat et permettre à chacun de s'exprimer et de trouver sa place.
      • Évaluation des séances : Les rencontres parents font l'objet d'une évaluation par les participants (via des smileys et des questions) afin de recueillir leur opinion et leur ressenti.

      Thème 3 : Importance du travail en partenariat et de la coordination

      L'efficacité des actions de soutien à la parentalité repose sur la coordination et la mise en réseau des acteurs.

      • Points clés et exemples :Travail avec les établissements scolaires : Oxygène travaille étroitement avec les écoles primaires, maternelles et le collège (participation aux conseils d'école, accompagnement à la scolarité, lien avec les enseignants et directeurs).
      • Participation aux instances de coordination : Oxygène participe aux "participants de soutien" et aux équipes pluridisciplinaires de soutien mises en place par l'Éducation Nationale et la ville de Dieppe, permettant d'échanger des informations sur les jeunes en difficulté et de coordonner les accompagnements.
      • Lien avec la coordinatrice RARe+ : Le travail étroit avec la coordinatrice du Réseau d'Aides et de Ressources pour l'Éducation dans les quartiers prioritaires facilite la mise en lien des projets des établissements scolaires et des actions du centre social.
      • Rencontres parents multi-niveaux : Des rencontres sont organisées pour les parents de différents niveaux scolaires (de la maternelle au collège) sur des thématiques définies avec eux.
      • Objectif de cohérence et de confiance : Le travail en réseau vise à montrer aux familles une cohérence entre les différents acteurs et à renforcer la confiance des parents.

      Thème 4 : Valorisation des compétences psychosociales et de l'éducation populaire

      L'accompagnement parental intègre une dimension de développement des compétences psychosociales des parents et s'inscrit dans une logique d'éducation populaire.

      • Points clés et exemples :Ateliers sur les compétences psychosociales (CPS) : Le centre social met en place des ateliers axés sur la confiance en soi, la prise de position, la prise de décision, etc., pour les habitants.
      • Impact positif des ateliers CPS : Des témoignages montrent que ces ateliers ont permis à des mères de gagner en confiance et d'adopter une posture plus bienveillante et à l'écoute dans les groupes de parole.
      • Rendre les habitants acteurs : L'éducation populaire vise à rendre les parents acteurs de la société, en les accompagnant dans le développement de leurs compétences sociales, la gestion de leurs émotions et de leur stress.
      • Valorisation du rôle parental et du droit à l'erreur : Il est important de valoriser le rôle complexe de parent et de reconnaître le droit à l'erreur, car il n'existe pas de "notice" prédéfinie.
      • Compétences parentales et CPS : Les compétences parentales sont étroitement liées aux compétences psychosociales : gestion des émotions, communication, capacité à comprendre les informations, à demander de l'aide, etc.
      • Organisation de temps d'échange avec des professionnels : Pour faciliter la compréhension du système médico-social, des temps d'échange sont organisés avec des professionnels (par exemple, du CMPP) pour clarifier leurs missions et rendre les parents plus à l'aise pour les solliciter.

      Conclusion:

      Ce "Rendez-vous de la santé" a mis en lumière la complexité du rôle de parent aujourd'hui, notamment en termes de sollicitation.

      Il a souligné l'importance d'une approche d'accompagnement parental basée sur

      • l'écoute,
      • la co-construction et
      • la valorisation des compétences des parents

      plutôt que sur la simple transmission de réponses.

      Le travail en réseau et la prise en compte des spécificités des quartiers prioritaires apparaissent comme des éléments essentiels pour un soutien efficace à la parentalité.

      La démarche d'éducation populaire et le développement des compétences psychosociales des parents sont également des leviers importants pour renforcer leur autonomie et leur bien-être.

    1. Glossaire des termes clés

      • Participation citoyenne : Implication des citoyens dans les processus décisionnels et la vie publique, allant au-delà du simple vote.
      • Démocratie participative : Forme de démocratie qui met l'accent sur la participation active des citoyens dans la prise de décision politique, en complément de la démocratie représentative.
      • Présélection (involontaire) : Le phénomène par lequel, en raison des choix de communication ou de conception d'une démarche, seuls certains types de personnes sont naturellement attirés et participent, tandis que d'autres se sentent exclus ou désintéressés.
      • Aponymes : Néologisme désignant un mot ou une expression formée à partir du nom d'une personne. (Bien que le texte mentionne des "aponyes au jardin", il s'agit probablement d'une erreur de transcription et le contexte suggère qu'il s'agit plutôt d'un abus d'acronymes).
      • Acronymes : Sigles prononçables comme un mot (ex: ONU) ou suites d'initiales (ex: SNCF). Leur usage excessif peut rendre un message obscur pour les non-initiés.
      • Jargon technique : Vocabulaire spécifique à un domaine d'activité ou d'expertise, qui peut être difficile à comprendre pour le grand public.
      • Expérience vécue (dans le contexte de la participation) : Ce que les participants ressentent et font concrètement lorsqu'ils s'engagent dans une démarche participative (ex: discussion en groupe, échange d'idées, contribution créative).
      • Offre de divertissement : Ensemble des activités de loisirs et de distractions disponibles pour un individu (ex: cinéma, sport, sorties entre amis, visionnage de séries). L'idée est de considérer la participation comme une option parmi d'autres pour l'emploi du temps des gens.
      • Matière lignocellulosique : Biomasse végétale sèche, constituant principal des parois cellulaires des plantes (bois, paille, etc.), utilisée notamment pour la production de bioénergie ou de produits chimiques.
      • Intelligence artificielle (IA) : Ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence humaine.
    1. Note de synthèse : Dix conseils pour bien gérer les relations parents-enseignants (Jean-Louis Auduc)

      Source : Extraits de "https://maromme.circonscription.ac-normandie.fr/IMG/pdf/ecole-parents_-_dix_conseils_de_jl_auduc.pdf" (initialement paru dans l'Expresso du Café pédagogique, 31/01/2014).

      Ce document présente dix conseils concrets de Jean-Louis Auduc, ancien directeur d'IUFM, pour améliorer et gérer efficacement les relations entre parents et enseignants à différents niveaux de la scolarité. L'auteur analyse les dynamiques en jeu et propose des pistes d'action pour instaurer la confiance et une collaboration fructueuse au bénéfice de l'enfant.

      Thèmes principaux et idées importantes :

      1) Combattre et vaincre les peurs réciproques :

      • Peurs des parents : Jugement sur leur enfant perçu comme un jugement sur eux-mêmes, sentiment d'incompétence parentale, peur de ce qu'ils vont entendre sur leur enfant, peur des "représailles" sur leur enfant suite à leurs interventions, et surtout, la peur d'être convoqués, souvent synonyme de problèmes.
      • Citation (Mehdi Hatri) : "Peur du jugement des enseignants sur leur capacité à être de bons parents, peur face au pouvoir tant des enseignants que de l’institution école, notamment en matière de redoublement, d’orientation ou de sanctions, peur de ce qu’ils vont entendre sur leur enfant..."
      • Obstacles chez les enseignants : Ne pas accepter la critique, considérer tout désaccord comme un conflit, difficultés à prévoir des temps de rencontre, percevoir les parents uniquement comme "utiles" pour des activités ponctuelles.
      • Obstacles chez les parents : Informations parfois inexactes données par l'enfant, réticence à entrer en conflit avec l'enseignant.
      • Peurs des enseignants : Peur d'une surveillance, de l'ingérence, de devoir se justifier, manque de formation à la gestion d'entretien et à l'annonce d'informations, peur de parler en groupe, d'être déstabilisé, de ne pas maîtriser la situation ou d'être mal compris.
      • Citation (Mehdi Hatri) : "Les enseignants sont partagés entre deux attitudes contradictoires : - celle qui consiste à envisager les parents comme des partenaires potentiels - celle qui se limite à se méfier d’eux. Je pense que cette attitude paradoxale s’explique du fait qu’ils ont peur.(…) peur d’être jugé sur ses méthodes et ses compétences, peur de se faire agresser tant physiquement que verbalement, peur d’être dépourvu face à des interrogations de parents » …"
      • Conséquences d'une mauvaise communication : Messages contradictoires nuisant au développement de l'enfant, incohérence lourde de conséquences, déficit de stimulation, difficultés à comprendre les valeurs sociales.
      • Bénéfices d'une communication réussie : Attitude plus positive des parents envers l'école, meilleure compréhension des pédagogies, sentiment de valorisation et d'appartenance, meilleure transition enfant-famille/école, confiance accrue des enfants.

      2) Comment gérer l’accueil des parents d’élèves :

      • Il est erroné de considérer les parents peu présents comme "démissionnaires". Leurs contraintes horaires (travail atypique) peuvent être un facteur.
      • Les horaires des services scolaires doivent correspondre aux rythmes de vie des familles.
      • Les lieux d'accueil et d'écoute doivent répondre aux besoins des familles et être construits avec elles, en les impliquant à toutes les étapes (diagnostic, mise en œuvre, évaluation).
      • La classe peut être un premier lieu d'accueil possible.

      3) Comment construire des relations de confiance entre parents et enseignants ?

      • Ne pas seulement "convoquer" en cas de difficulté, mais "inviter" pour parler de l'enfant et construire une coopération.
      • Le dialogue ne signifie pas un consensus mou, mais une confrontation exigeante de points de vue pour dépasser les tensions.
      • Les tensions sont normales en raison des positionnements différents (intérêt général de la classe vs. intérêt particulier de l'enfant).
      • Le refus de dialogue est inquiétant. La confrontation nécessaire doit se faire dans le respect, en plaçant l'enfant au centre et en précisant les règles de l'échange.

      4) Comment aborder les différentes rencontres avec les familles ?

      • Différents types de rencontres existent (circonstancielles, obligatoires, sollicitées).
      • Conseils pour chaque rencontre : Prendre l'enfant tel qu'il est, encourager et valoriser les réussites (même minimes et extrascolaires).
      • Ce qu'il ne faut pas faire : Se laisser déborder, adopter une attitude fataliste, se justifier systématiquement, blâmer la famille, penser pouvoir tout résoudre seul (conseiller d'autres professionnels si besoin), répondre à l'agressivité par l'agressivité, être "ouvert" uniquement pour certaines choses (sorties) et "fermé" pour d'autres (apprentissage).
      • Les demandes de rencontre doivent être présentées comme des "rendez-vous".
      • Privilégier le dialogue à l'écrit "à chaud".
      • Tenir un historique des rencontres précisant : Qui a provoqué le rendez-vous, quelles informations ont été données, quelles questions restent en suspens, quelles décisions ont été prises et leur suivi, les potentialités de travail commun ou les problèmes rencontrés.

      5) Le jeune doit-il être présent lors des réunions parents-enseignants ?

      • Pas de réponse générale. La rencontre est initialement un entretien entre adultes.
      • Il peut être utile que l'enfant n'assiste pas à la première partie, mais puisse être appelé à la fin pour entendre les accords entre parents et enseignants.

      6) Comment se donner les moyens de réussir les réunions parents-enseignants ?

      • Impliquer réellement les parents pour qu'ils considèrent l'école de leur enfant comme "leur" école.
      • Pour une rencontre efficace : Préparer une liste de points à aborder, commencer par une réussite de l'enfant, envisager un tiers en cas de conflit potentiel, être précis dans le message (utiliser des fiches si besoin), écouter attentivement les inquiétudes, expliquer calmement le diagnostic, laisser l'interlocuteur présenter le sien sans l'interrompre, faire reformuler pour s'assurer de la compréhension.
      • Ne pas être défensif face à la colère, rester pondéré, ne pas rendre les parents responsables des problèmes, ne pas se précipiter sur les solutions mais chercher avec la famille l'origine des difficultés.
      • Travailler la fierté des enfants et des parents.
      • Laisser du temps pour les questions des parents en rappelant que les problèmes personnels se règlent en privé et qu'il faut éviter les désaccords devant l'enfant.
      • Méthode pour orienter vers un "spécialiste" : Rédiger une note à l'attention du spécialiste pendant l'entretien et la remettre aux parents dans une enveloppe, favorisant ainsi une consultation plus fréquente.
      • Citation : "Pour bien montrer aux parents que c’est en professionnel « généraliste » que l’enseignant adresse à un « spécialiste » les parents, il peut être utile de toujours prévoir lors d’une rencontre parents/enseignants quelques enveloppes et feuilles de papier. Pendant qu’il indique le spécialiste aux parents, l’enseignant rédige quelques lignes à destination de celui-ci pour lui indiquer pourquoi cette famille vient le voir. En fin d’entretien, il remet l’enveloppe aux parents en lui indiquant de remettre cette enveloppe lors de leur rendez-vous avec la personne indiquée. L’expérience a montré qu’une telle procédure ne délégitimait pas l’enseignant en tant que professionnel et entraînait une plus fréquente consultation du professionnel spécialiste » bien plus fréquente qu’à l’occasion d’une simple indication orale."
      • À la fin de l'entretien : Faire le point sur ce qui a été dit, s'assurer de la compréhension de la participation attendue des parents, présenter les solutions comme un constat commun, rassurer et positiver, proposer un point de suivi, choisir l'outil de correspondance adapté pour le suivi.

      7) Comment accueillir les parents non-francophones ?

      Se référer au texte intégral pour ce point.

      8) Comment permettre aux parents d’épauler, d’aider leurs enfants ?

      • Rappeler régulièrement que toutes les familles peuvent soutenir la scolarité au quotidien.
      • Rôle des parents : Organiser un cadre de travail (horaire régulier, concentration, préparation du cartable, repos), rassurer l'enfant (cohérence famille-école, respect des demandes de l'enseignant, éviter les critiques devant l'enfant), encourager et soutenir (confiance, accepter l'erreur, répondre positivement aux questions, parler avec l'enfant, rencontrer les responsables d'associations si l'enfant est accompagné).

      9) Comment annoncer une nouvelle « difficile » aux parents ?

      • Préparer l'annonce pour que les parents gardent espoir et ne se bloquent pas.
      • Travail d'équipe indispensable : Impliquer tous les enseignants et personnels spécialisés pour une vision globale de l'enfant. La décision "difficile" doit être présentée collectivement.
      • Citation : "Un travail d’équipe : annoncer une mauvaise nouvelle nécessite un travail d’équipe impliquant tous les enseignants et les personnels spécialisés intervenant dans l’établissement afin que tous les éléments concernant le jeune puissent être connus de toute l’équipe. C’est normalement à l’ensemble des membres de l’équipe de présenter une décision « difficile » à la famille."
      • Importance de la temporalité : Il n'est pas toujours efficace de commencer par la présence d'"experts".
      • Privilégier une première rencontre avec un parent ou un ancien élève ayant vécu une situation similaire peut aider les parents à accepter la réalité et à ne pas se sentir seuls. Ces personnes sont des "témoins d'espoir".
      • Citation : "Dans le cas d’une décision « difficile » et perçue comme une « mauvaise nouvelle » par les parents, il n’est pas sur que le « tiers » présent à la réunion pour aider la famille doive être un expert ou un professionnel de l’éducation nationale. Un parent d’élève, voire un ancien élève ayant vécu la même situation quelques années auparavant peut être un atout pour aider les parents à vivre la dure réalité. Le but de l’entretien d’annonce de la décision est de donner de l’espoir à la famille en lui indiquant les voies possibles pour la réussite de l’enfant. Ces personnes seront pour les parents des témoins d’espoir. Elles permettent de mieux gérer le second temps de la rencontre avec les professionnels et les « experts » et de faciliter la prise de décision par la famille ainsi mobilisée vers les voies possibles facilitant la poursuite de scolarité de l’enfant."
      • L'exemple de l'annonce de troubles autistiques chez un jeune enfant illustre l'intérêt de faire témoigner d'autres parents ayant vécu la même situation avant l'intervention des experts.

      10) Comment montrer aux parents qu’il doit exister un « jardin secret » partagé dans la classe entre les enseignants et les élèves et que tout ne peut être dit aux familles ?

      • Être totalement transparent risque de ne pas préserver l'intimité et l'espace privé de l'enfant, préjudiciable à son autonomie.
      • Il faut gérer les contradictions entre les messages scolaires et les pratiques familiales en permettant à l'élève de construire ses propres choix.
      • Tout ne peut pas être dit aux familles, surtout concernant les adolescents, qui ont besoin de confiance et d'intimité pour grandir et développer leur estime de soi.
      • Citation : "On ne peut pas tout dire à la famille concernant ce que fait un jeune dans la classe, notamment lorsqu’il s’agit d’un (e) adolescent (e). Le jeune, pour grandir, pour développer son « estime de soi » doit avoir confiance dans le monde des adultes et dans les institutions. Elle ou il a besoin de se sentir « libres » dans ses différents espaces et de pouvoir préserver son intimité."
      • Un enseignant peut légitimement refuser de répondre à des questions intrusives sur les interactions entre élèves, de la même manière qu'il ne demandera pas aux parents les détails de la vie privée de leur enfant à la maison.
      • La confidentialité partagée sur certains sujets participe à la construction du futur adulte.

      • En conclusion, ce document souligne l'importance d'une approche empathique, collaborative et respectueuse dans les relations parents-enseignants. Vaincre les peurs mutuelles, établir la confiance, communiquer clairement et tenir compte des réalités de chaque famille sont des clés essentielles pour favoriser le bien-être et la réussite des élèves. L'auteur insiste sur la nécessité de considérer les parents comme des partenaires à part entière de la communauté éducative.

    1. Briefing Doc : Améliorer les Relations Parents-Enseignants

      Source Principale : « Animation les relations parents/enseignants » - Document de travail suite à une animation du 5 février 2014.

      Thèmes Principaux Abordés :

      Ce document, issu d'une animation pour enseignants, met en lumière les préoccupations majeures des professionnels de l'éducation concernant leurs interactions avec les parents d'élèves.

      Il explore ensuite des pistes concrètes pour améliorer cette relation, en insistant sur la communication, la collaboration et la gestion des conflits.

      Questions Soulevées par les Enseignants :

      Les enseignants ont exprimé un large éventail de questions, regroupées autour de plusieurs axes :

      • Communication et Lisibilité :

      Comment optimiser les échanges, rendre le travail scolaire plus transparent pour les familles, et mener efficacement les réunions (rentrée, individuelles) ?

      Comment gérer les attentes concernant les devoirs et l'aide à la maison ?

      Comment contrer les perceptions négatives de l'école chez certains parents ?

      • « Comment communiquer et rendre plus lisible ce qui se fait à l'école? »

      • « Comment accueillir et désamorcer les représentations négatives des parents sur l'école ? »

      Gestion des Conflits et Situations Délicates :

      Comment aborder l'annonce de difficultés (notamment le handicap), gérer l'anxiété parentale, les problématiques liées aux parents divorcés, les conflits avec les parents (contestataires, revendicateurs), les malentendus, et même les conflits entre familles dans les quartiers difficiles ?

      • « Comment gérer les conflits ? Les situations difficiles ou délicates ? »

      « Problèmes des parents divorcés : que faire quand on ressent des pressions de la part des familles, comment harmoniser et calmer le jeu ? »

      Suivis Extérieurs et Rôle de l'Enseignant :

      Quelle est la limite de l'implication de l'enseignant dans les suivis (orthophoniste, psychologue, etc.) ?

      Qui conseiller ?

      Comment en parler et accompagner ?

      Jusqu'où faut-il tirer la sonnette d'alarme ?

      Quel est le rôle précis des enseignants dans ces situations ?

      • « Comment gérer les suivis extérieurs ?

      Jusqu'où ? »

      « Quel est le rôle des enseignants ? »

      Pistes de Réponse et Idées Clés :

      Le document propose des pistes de réflexion et des actions concrètes pour répondre à ces interrogations, articulées autour de trois fonctions essentielles de la relation école-famille :

      • Fonction d'Accueil (Attitude) : Il est crucial de créer une atmosphère détendue et d'encourager la prise de parole.

      Cela passe par une attitude d'ouverture (disponibilité physique et intellectuelle, écoute, changement de perspective), une disponibilité physique (saluer, sourire, répondre), et une réflexion collective en équipe sur l'organisation de cet accueil, similaire à l'accueil des élèves.

      • « Une fonction d'accueil (attitude) détendre l'atmosphère et libérer la parole pour pouvoir communiquer. »
      • « Une attitude d'ouverture : Disponibilité physique mais aussi intellectuelle : ouverture, écoute, changer de point de vue pour mieux anticiper les attentes des familles. »

      • Fonction d'Information (Devoir de l'Enseignant) : Les enseignants ont le devoir de rendre le fonctionnement de l'école plus compréhensible pour les parents. Cela inclut la professionnalisation de la communication, la formation pour mieux communiquer, prendre de la distance, et gérer les échanges et conflits. Des dispositifs et outils de communication (orale et écrite) doivent être développés et évalués par l'équipe.

      • « Une fonction d'information (devoir de l'enseignant) pour permettre aux parents de mieux comprendre le fonctionnement de l'école. »

      • « Du côté de l'enseignant la communication avec les parents doit absolument être professionnalisée pour devenir efficiente. »

      • Fonction de Collaboration : L'objectif est de mieux accompagner la scolarité des enfants en impliquant les parents. Les dispositifs mis en place doivent viser cette collaboration.

      • « Une fonction de collaboration pour mieux accompagner la scolarité de leur enfants. »

      Outils et Stratégies Proposés :

      Le document détaille plusieurs outils et stratégies pour mettre en œuvre ces fonctions :

      • Réunion de Rentrée : Elle doit poser le cadre, présenter l'équipe, les contenus d'enseignement, les règles, les outils, les attentes, et les modalités d'échange. Il est important de relever discrètement les parents présents pour informer les absents.

      Des points administratifs, l'emploi du temps, les programmes (en adaptant le niveau de détail), les méthodes de travail, les outils des élèves, le travail à la maison (avec des conseils aux parents), et les relations école-familles (cahier de liaison, disponibilités pour les rendez-vous, calendrier des rencontres) doivent être abordés.

      La réunion doit se conclure en réaffirmant l'importance de la co-éducation et les attendus de l'école vis-à-vis de l'enfant.

      • Entretiens Individuels : Les parents doivent être conviés et informés brièvement du motif de la rencontre. L'entretien doit se dérouler dans un lieu confidentiel, sans interruption, avec une présentation de chaque participant.

      Il doit porter sur un sujet précis et avoir une durée convenue. L'attitude de l'enseignant doit être professionnelle (basée sur des faits, pas des jugements), visant à créer une "alliance" autour de la réussite de l'enfant.

      Il faut commencer par des propos positifs, utiliser un vocabulaire simple, éviter le jargon, et associer le parent à la compréhension de la situation.

      L'enseignant doit écouter le point de vue du parent, répondre à ses questions, et se concentrer sur les solutions. Il est crucial de rester calme, attentif, de ne pas juger, culpabiliser ou donner des leçons, et de ne pas suggérer de "double peine" en cas de sanction scolaire. Un résumé de l'entretien peut être utile.

      • « L’attitude à rechercher n’est ni compassionnelle, ni culpabilisante, mais professionnelle. Les propos tenus doivent se fonder sur des faits, des constatations et non sur des jugements ou interprétations. »

      • « L’objectif est vraiment de créer une "alliance". »

      • Carnet de Rencontre ou de Suivi des Élèves : Cet outil permet de centraliser les informations importantes sur chaque élève (informations de base, documents officiels, suivis extérieurs, historique des entretiens avec les parents, objectifs fixés). Il vise l'objectivité dans le suivi des relations avec les familles.

      • Communication Écrite (Cahier de Liaison) : Elle doit être courte, synthétique, accessible, et rédigée avec soin (formules de politesse). Il est important d'éviter les écrits "à chaud". Il faut également s'assurer que les parents sont informés des bilans des conseils d'école.

      • « Préférer les écrits courts et synthétiques, accessibles : éviter les écrits à chaud quand on peut se sentir agressé, en colère, énervé. »

      • « Attention, quelques formules de politesse sont nécessaires, même pour écrire des choses qui peuvent nous sembler anodines. »

      • Co-éducation : Il est essentiel de rendre explicites les attentes de l'institution, de favoriser un diagnostic partagé entre l'école et la maison, et de considérer que la non-participation de certains parents ne signifie pas nécessairement un désintérêt.

      Le partage des responsabilités et la collaboration dans l'intérêt de l'élève sont primordiaux. Le document mentionne les six modes de coopération de Joyce L. Epstein (mode parental, communiquant, impliquant, répétiteur, participatif, coordonnateur social).

      • Instaurer/Réinstaurer la Confiance : La confiance se construit par la connaissance mutuelle, le respect des rôles, la communication, l'écoute, la compréhension, et la recherche de consensus.

      Des actions concrètes, une réflexion commune, un partenariat et un travail d'équipe sont nécessaires. Il faut sortir des stéréotypes et apprendre à changer de point de vue. La disponibilité, le temps et le respect de la confidentialité sont essentiels.

      Gestion des Conflits :

      Le document aborde la gestion des conflits comme une part inévitable des relations interpersonnelles. Il souligne l'importance de ne pas laisser les situations larvées et de considérer le conflit comme une source potentielle de créativité et de transformation.

      Principes Clés : Éviter de traiter les conflits "à chaud", différer la prise de rendez-vous en cas de forte émotion, ne pas traiter les problèmes en surface, rester disponible et à l'écoute pour bien comprendre le désaccord de l'autre. Stratégies : Ventiler les émotions avant la rencontre, faire attention à ses perceptions, ne pas attaquer l'autre partie, clarifier les détails de la solution, et communiquer efficacement (chercher à comprendre, rester objectif, ouvert). La Négociation : Elle est présentée comme l'approche la plus satisfaisante, visant à identifier les intérêts communs pour une solution "gagnant-gagnant". Le document détaille les six étapes clés de la négociation : zoom sur la situation/se préparer, aborder la négociation, partager ses points de vue, bâtir sur les intérêts communs, trouver des solutions, fixer une rencontre de suivi. Références et Ressources Complémentaires :

      Le document cite plusieurs ouvrages, liens internet et vidéos qui ont servi à la préparation de l'animation, offrant des ressources supplémentaires pour approfondir les différents aspects abordés.

      Conclusion :

      Ce document met en évidence la complexité et l'importance de la relation parents-enseignants.

      Il souligne la nécessité d'une approche proactive, basée sur une communication claire, une collaboration sincère et des stratégies efficaces de gestion des conflits.

      La professionnalisation de la relation avec les familles est présentée comme un enjeu majeur pour favoriser la réussite scolaire des élèves et instaurer un climat de confiance mutuel.

    1. Glossaire des termes clés

      • Compétences sociales et comportementales : Ensemble des aptitudes liées au rapport à soi (confiance, estime de soi, autodiscipline) et au rapport aux autres (coopération, empathie, respect). Elles sont cruciales pour la réussite scolaire, l'insertion professionnelle et le bien-être social.
      • Soft skills : Terme souvent utilisé pour désigner les compétences sociales et comportementales. Élise Huillery préfère éviter ce terme car il peut suggérer qu'elles sont moins importantes que les compétences techniques ("hard skills").
      • Compétences non cognitives : Autre terme parfois employé pour les compétences sociales et comportementales, que Élise Huillery critique car il implique qu'elles ne seraient pas liées aux processus cognitifs, ce qui est incorrect.
      • Estime de soi : Sentiment de valeur personnelle et de confiance en ses propres capacités.
      • Optimisme : Tendance à envisager l'avenir de manière positive et à croire en ses chances de succès.
      • État d'esprit de développement (Growth mindset) : Croyance que l'intelligence et les capacités peuvent être développées et améliorées par l'effort, l'apprentissage et la persévérance.
      • Locus de contrôle : Perception qu'une personne a du contrôle sur les événements de sa vie. Un locus de contrôle interne signifie croire que l'on est maître de son propre destin, tandis qu'un locus de contrôle externe attribue les événements à des facteurs extérieurs.
      • Contrôle de l'impulsivité : Capacité à différer une gratification immédiate pour obtenir un bénéfice futur plus important.
      • Autodiscipline : Capacité à se motiver et à persévérer dans la poursuite d'objectifs, même face à des difficultés ou des distractions.
      • Empathie : Capacité à comprendre et à partager les sentiments d'autrui.
      • Sentiment d'appartenance : Sentiment de se sentir intégré et accepté au sein d'un groupe (par exemple, la classe ou l'école).
      • Anxiété scolaire : Sentiment de nervosité, d'inquiétude ou de peur associé aux situations scolaires, comme les évaluations ou la performance en classe.
      • Sentiment de compétence (en mathématiques) : Perception qu'un élève a de ses propres capacités et de son efficacité dans un domaine spécifique, ici les mathématiques.
      • Persévérance : Capacité à continuer à s'efforcer malgré les obstacles et les difficultés.
      • Ouverture à la résolution de problème : Disposition à aborder des problèmes nouveaux avec curiosité et l'envie d'essayer de trouver des solutions.
      • Apprentissage coopératif : Méthode pédagogique où les élèves travaillent ensemble en petits groupes pour atteindre un objectif commun, favorisant l'entraide et la collaboration.
      • Feedback : Information donnée à un élève sur sa performance, visant à l'aider à comprendre ses points forts et ses points faibles et à progresser dans son apprentissage.
      • Tâche comportementale : Situation ou activité conçue pour observer et mesurer directement les comportements des individus dans un contexte donné, par exemple, leur capacité à coopérer ou à faire confiance.
    2. Chronologie des principaux événements abordés dans la source :

      • Période contemporaine (avant la conférence) :Constat d'un angle mort dans l'éducation en France : Mise en évidence d'une attention insuffisante portée aux compétences sociales et comportementales des élèves (confiance, coopération, autonomie).
      • Identification d'une faiblesse des élèves français : Les enquêtes (notamment PISA et PIAC) révèlent un déficit notable des élèves français (et des adultes) en matière de compétences sociales et comportementales (état d'esprit de développement, anxiété, sentiment de compétence, persévérance, ouverture à la résolution de problèmes, locus de contrôle, coopération).
      • Mesure des compétences sociales et comportementales : Utilisation de divers outils pour évaluer ces compétences, allant de questionnaires déclaratifs (estime de soi, sentiment d'efficacité personnelle, locus de contrôle, état d'esprit de développement, sentiment d'appartenance) à des tâches comportementales (jeux de confiance, jeux de coopération).
      • Importance des études de jumeaux (Twin studies) : Ces études, bien que méthodologiquement perfectibles, suggèrent que la part génétique dans l'intelligence (QI) se situe entre un tiers et la moitié, laissant une marge de manœuvre significative pour le développement.
      • Développement du concept d'état d'esprit de développement par Carole Dweck : Cette théorie met en avant l'idée que l'intelligence est malléable et peut progresser avec les efforts.
      • Comparaisons internationales via les enquêtes PISA : La France se situe en dessous de la moyenne de l'OCDE pour l'état d'esprit de développement et présente des niveaux d'anxiété plus élevés, un sentiment de compétence en mathématiques plus faible (non corrélé à leur niveau réel), une persévérance moindre, un manque d'ouverture à la résolution de problèmes et un locus de contrôle plus externe que d'autres pays comparables. La coopération est particulièrement problématique, la France étant le dernier pays de l'OCDE dans cet indice.
      • Multiplication d'études sur l'impact du développement de l'état d'esprit : Des recherches en Norvège, aux États-Unis, en Turquie et en France montrent des effets positifs et significatifs de la formation à l'état d'esprit de développement sur les résultats scolaires des élèves.
      • Expérimentation en France dans les collèges REP+ : Une expérimentation contrôlée a montré des effets positifs d'un programme de formation à l'état d'esprit de développement (12 sessions sur 4 ans) sur l'état d'esprit, le comportement en classe et les résultats scolaires des élèves.
      • Travaux de l'Education Endowment Foundation (EEF) : Cet organisme met en évidence l'impact variable des actions éducatives (taille des classes, apprentissage coopératif, feedback) sur l'apprentissage des élèves, soulignant l'efficacité de l'apprentissage coopératif et surtout du feedback individualisé et positif.
      • Programme intensif à Montréal pour enfants défavorisés (7-9 ans) : Ce programme axé sur le contrôle de soi et les habiletés sociales a eu des effets significatifs à long terme sur la réussite scolaire (augmentation de l'obtention du bac), l'insertion professionnelle (augmentation des revenus, baisse de l'inactivité) et la société (baisse de la criminalité, de la dépendance aux prestations sociales). Une analyse de rentabilité a montré un rendement de 11 dollars pour 1 dollar investi.
      • Nécessité de réformer l'évaluation des élèves : La méthode d'évaluation actuelle est jugée contradictoire avec le feedback positif nécessaire à la progression.
      • Importance de la formation des enseignants et des parents : Il est souligné le besoin de former les enseignants aux pédagogies favorisant les compétences sociales et comportementales (apprentissage coopératif, feedback, développement de l'état d'esprit) et d'impliquer également les parents dans ce processus.
      • Mise en place d'expérimentations à grande échelle en France : Les programmes "Motiveaction" pour les enseignants et "1, 2, 3 CP" pour les parents visent à développer ces compétences chez les enfants.

      Cast des personnages principaux mentionnés dans la source :

      • Élise Huillery : Économiste française spécialiste des questions d'éducation. Elle est l'auteure de la présentation dont sont extraits les propos, et ses recherches portent notamment sur l'importance et le développement des compétences sociales et comportementales des élèves. Elle a participé à des expérimentations sur ce sujet en France.
      • Stan (mentionné au début) : Personne non identifiée dans la source, probablement un interlocuteur ou une audience à qui Élise Huillery s'adresse de manière informelle au début de sa présentation. Elle l'interpelle en plaisantant sur la possibilité de tenir compte de ses propos pour une éventuelle réforme.
      • Philippe Lagon (mentionné) : Personne non identifiée dans la source, probablement une personne ayant introduit Élise Huillery ou ayant participé à une discussion antérieure mentionnée lors de la présentation. Il est cité en référence à une discussion sur la nature expérimentale de certaines recherches.
      • Yan Algan (mentionné) : Économiste, ayant collaboré avec Élise Huillery et Corine Prost sur une étude utilisant les enquêtes PISA pour analyser les compétences comportementales des élèves français. Il a également mené des recherches avec Élisabeth Bisley sur le suivi à long terme du programme de Montréal.
      • Corine Prost (mentionnée) : Chercheuse ayant collaboré avec Élise Huillery et Yan Algan sur une étude utilisant les enquêtes PISA concernant les compétences comportementales.
      • Carole Dweck (mentionnée) : Psychologue américaine ayant développé le concept d'état d'esprit de développement (mindset), qui postule que l'intelligence est malléable et peut être développée par l'effort et l'apprentissage.
      • Élisabeth Bisley (mentionnée) : Chercheuse ayant collaboré avec Yan Algan sur le suivi à long terme du programme intensif de Montréal évaluant l'impact des compétences sociales sur la vie adulte.
    3. il y a également alors ça c'est très précieux pour les chercheurs parce que il y a un un organisme anglais qui s'appelle Education endomen Foundation qui fait des revues de littérature de tous les justement les travaux scientifiques pour essayer de voir quelles sont les actions éducatives qui ont le plus d'impact sur les connaissances sur les sur l'apprentissage des des élèves donc en fait on voit en abscisse ici la taille de l'effet moyen de ces interventions et en ordonné ici vous voyez le coût de ces interventions
    4. Briefing Document : Développer la coopération, la confiance et l’autonomie des élèves

      Source : Excerpts from "Développer la coopération, la confiance et l’autonomie des élèves - Élise Huillery"

      Thème Central : La nécessité de reconnaître et de développer les compétences sociales et comportementales (CSC) des élèves comme un levier essentiel de la réussite scolaire, de l'insertion professionnelle et du bien-être sociétal. Élise Huillery argumente que ces compétences sont actuellement un "angle mort" du système éducatif français, bien que leur importance soit de plus en plus reconnue.

      Points Clés et Arguments Principaux :

      1. Définition et Importance des Compétences Sociales et Comportementales (CSC) :

      • Compétences Comportementales (Rapport à soi) : Estime de soi, optimisme, état d'esprit de développement (croire en la malléabilité de l'intelligence), locus de contrôle (sentiment de maîtrise sur ce qui nous arrive), contrôle de l'impulsivité, autodiscipline.
      • Huillery précise : "les compétences comportementales ça va référer à tout ce qui est rapport à soi-même donc on va retrouver dans les compétences comportementales dans le rapport à soi des des l'estime de soi une forme d'optimisme par rapport à à ses chances de réussite un état d'esprit de développement [...] un locus de contrôle [...] et la capacité en fait tout tout ce que je viens de citer ça réfère à un sentiment qu'on est capable de progresser qu'on est capable en faisant des efforts d'y arriver et puis il y a également de des des compétences très importantes qui sont le contrôle de son impulsivité et l'autodiscipline."
      • Compétences Sociales (Rapport aux autres) : Capacité à coopérer, empathie, respect, tolérance, contrôle de l'impulsivité et de l'agressivité envers les autres, sentiment d'appartenance.
      • Elle explique : "dans les champs des compétences sociales donc là on va parler du rapport aux autres et de la qualité du rapport aux autres donc entre autres on va avoir la capacité à coopérer à être empathique à respecter à tolérer à contrôler également l'impulsivité l'agressivité par rapport aux autres mais également le sentiment d'appartenance le sentiment de faire partie d'une équipe que l'on soutient et par laquelle on est soutenu".
      • Terminologie : Huillery clarifie l'utilisation de termes variés tels que "soft skills", "compétences non cognitives" ou "compétences socio-émotionnelles", soulignant qu'il s'agit bien de compétences cognitives qui se développent dans le cerveau. Elle préfère l'appellation "compétences sociales et comportementales" pour éviter les connotations réductrices de certains termes.

      2. Le Déficit Français en Matière de CSC :

      • État d'esprit de développement : Les élèves français ont un score d'état d'esprit de développement inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE, indiquant une moindre croyance en la capacité de l'intelligence à évoluer.
      • "ce qu'on voit c'est que la France est en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE concernant le score d'état d'esprit de développement donc la croyance que l'intelligence c'est quelque chose qui peut évoluer et qui peut s'entraîner et se développer en fait."
      • Anxiété, Sentiment de Compétence, Persévérance, Ouverture à la Résolution de Problèmes, Locus de Contrôle : Les données PISA montrent que les élèves français sont plus anxieux, ont un sentiment de compétence en mathématiques plus faible (même en étant dans la moyenne des performances), sont moins persévérants, moins ouverts à la résolution de problèmes et ont un locus de contrôle plus externe (sentiment que ce qui leur arrive dépend de facteurs extérieurs).
      • Concernant l'anxiété : "ce qu'on voit c'est que la France a une les élèves français [...] ont un niveau d'anxiété qui est nettement au-dessus des pays de l'OCDE".
      • Sur le locus de contrôle : "l'écart par rapport à la moyenne des autres pays est très fort on a des élèves pour qui le locus de contrôle est beaucoup plus externe et donc bah par contraposer moins interne donc en gros nos élèves pensent plus qu'ailleurs que ce qui leur arrive dépend de l'extérieur de contrainte extérieure et non pas de leur stratégie de leur travail de leurs efforts à eux."
      • Coopération : La France se situe au dernier rang des pays de l'OCDE en termes de capacité et de perception de la pratique coopérative.
      • "pour la coopération c'est la catastrophe nous sommes le dernier pays dernier pays de tous les pays de l'OCDE dans notre dans la capacité en fait l'indice de coopération il mesure la comment les élèves voient la pratique coopérative et comment ils l'utilisent et alors là on est les derniers."
      • Sentiment d'Appartenance et Résolution Collaborative de Problèmes : Bien que moins marqué, la France est également en dessous de la moyenne de l'OCDE dans ces domaines.
      • Similitudes chez les Adultes : Huillery souligne que ces déficits observés chez les élèves se retrouvent également chez les adultes, d'après les enquêtes comme le PIAC.

      3. L'Impact des CSC sur la Réussite Scolaire, l'Insertion Professionnelle et la Société :

      • État d'esprit de développement et réussite scolaire : Des études menées dans plusieurs pays, dont la France, montrent que le développement d'un état d'esprit de développement chez les élèves a des effets positifs et significatifs sur leurs résultats scolaires et leurs apprentissages, même à long terme. Une expérimentation menée dans des collèges REP+ en France a confirmé ces effets positifs sur l'état d'esprit, le comportement en classe et les résultats scolaires des élèves.
      • "ces programmes ont tous montré des effets positifs et significatifs sur des tests scolaires sur les notes des élèves sur des apprentissages même 2 ans et demi après les interventions".
      • Apprentissage Coopératif et Feedback : L'apprentissage coopératif est une pratique pédagogique à fort impact sur l'apprentissage des élèves, avec un coût relativement faible (principalement de la formation des enseignants). Le feedback individualisé et positif est identifié comme l'intervention éducative ayant l'impact le plus élevé sur la progression des élèves.
      • Concernant l'apprentissage coopératif : "l'apprentissage coopératif ça fait partie des pratiques pédagogiques qui ont été le plus étudié avec le un niveau de de confiance dans les résultats élevés et qui montre des effets qui sont bien plus importants euh par rapport au au à la réduction des tailles de classe".
      • Sur le feedback positif : "le feedback doit aussi être positif c'est-à-dire que le feedback doit dire à l'élève pas seulement ce sur quoi il faut qu'il retravaille [...] il faut il faut faire aussi beaucoup de feedback positif en disant c'est super tu as progressé là-dessus je suis très contente que tu aies réussi à faire ce cette chose-là même si là et on va essayer de retravailler et cetera."
      • Programme de Montréal (Contrôle de Soi et Habilités Sociales) : Un programme ciblant des enfants défavorisés âgés de 7 à 9 ans, axé sur le contrôle de soi et les habiletés sociales, a eu des effets spectaculaires à long terme : amélioration des compétences sociales, augmentation du taux d'obtention du baccalauréat, hausse des revenus annuels, baisse de l'inactivité, diminution de la criminalité et de la dépendance aux prestations sociales. Ce programme s'est avéré être un investissement très rentable pour la société.
      • "ce programme se finance lui-même fois 11 donc pour 1 € dépensé dans le programme on a 11 enfin c'est des dollars on a 11 dollars de gagner entre guillemets si on fait toute la somme de ces bénéfices à la fois individuels et sociaux."
      • Les CSC comme facteurs instrumentaux : Huillery insiste sur le fait que le développement des CSC n'est pas seulement souhaitable en soi, mais qu'elles sont des compétences "instrumentales" qui favorisent la réussite scolaire et l'insertion professionnelle, générant des "bénéfices publics" importants.

      4. Recommandations pour l'École :

      • Développer l'apprentissage coopératif : Mettre en place des pratiques pédagogiques favorisant la coopération et la collaboration entre les élèves.
      • Travailler sur l'état d'esprit de développement : Intégrer la promotion de cet état d'esprit au cœur du système éducatif, en formant les enseignants et les parents.
      • Réformer l'évaluation des élèves : Adopter des méthodes d'évaluation qui favorisent un feedback positif et encourageant, aligné sur la progression et non uniquement sur le constat des erreurs.
      • Former les enseignants (initiale et continue) : Renforcer la formation des enseignants aux pédagogies et aux attitudes qui développent les CSC.
      • Impliquer et former les parents : Reconnaître le rôle central des parents et les former aux pratiques et attitudes favorisant le développement des CSC chez leurs enfants.

      Conclusion Principale :

      Le discours d'Élise Huillery met en lumière un enjeu crucial pour le système éducatif français : la prise en compte et le développement actif des compétences sociales et comportementales des élèves.

      En s'appuyant sur des données de recherche solides, elle démontre que ces compétences ne sont pas des "soft skills" secondaires, mais des leviers fondamentaux pour améliorer la réussite scolaire, favoriser l'insertion professionnelle et générer des bénéfices significatifs pour la société dans son ensemble.

      Elle appelle à une transformation des pratiques pédagogiques, de la formation des enseignants et de l'implication des parents pour combler le déficit français dans ce domaine et exploiter pleinement le potentiel des élèves.

    5. e prends cet exemple en particulier parce que ce qui est extraordinaire donc ça c'est un travail de Yan AlGaN et 00:26:14 d'éliisabeth Bisley ils ont suivi ils ont pu suivre ces enfants qui avaient reçu le programme à 8 ans jusqu'à l'âge de 37 ans et à l'âge de 37 ans ce qu'ils ont pu voir c'est une augmentation des 00:26:26 revenus annuels une baisse de l'inactivité donc en fait des effets très importants de ce programme qui était vraiment sur les habilités sociales jusqu'à la galdu des effets extrêmement extrêmement intéressants qui 00:26:39 ne se cont enfin qui ne se limit évidemment pas aux champ scolaires et également des effets sur la société en général parce que il y a une baisse de la criminalité une baisse du nombre 00:26:51 d'arrestation une baisse du niveau de de de de dépendance aux prestations sociales et en fait s'ils font là les les auteurs ont fait un calcul de rentabilité hein ce sont des économistes on peut pas on peut pas leur en vouloir 00:27:03 ils font des calculs de rentabilité des politiques publiques ça c'est ce que le programme a coûté donc quand les enfants avaient 7 8 et 9 ans et et la partie positive c'est tout ce qu'il a rapportter ce programme donc essentiellement parce qu'il a rapporté 00:27:16 des salaires supplémentaires mais aussi parce que il a diminué les les les transferts sociaux aussi parce qu'il a diminué la criminalité c'est le c'est le violet foncé il a réduit les nombre de 00:27:27 doublement et il a limité les besoins en special education donc type razed ou Ulis et cetera et donc en fait ce programme se finance lui-même fois 11 donc pour 1 € dépensé dans le programme 00:27:40 on a 11 enfin c'est des dollars on a 11 dollars de gagner entre guillemets si on fait toute la somme de ces bénéfices à la fois individuels et sociaux
    6. donc en fait ce programme se finance lui-même fois 11 donc pour 1 € dépensé dans le programme 00:27:40 on a 11 enfin c'est des dollars on a 11 dollars de gagner entre guillemets si on fait toute la somme de ces bénéfices à la fois individuels et sociaux donc l'éducation he ça rejoint ce qu'on a beaucoup entendu ce matin c'est un 00:27:54 investisement qui se finance lui-même l'éducation parce que en fait fait les rendements sont tellement élevés mais surtout ici ce qui est intéressant c'est que c'est un programme qui qui ne portait que sur les compétences comportementales et qui a ses effets 00:28:05 extrêmement positifs
    7. cet exemple- 00:24:42 làà à vous montrer l'impact sur Laé sur l'insertion professionnelle donc c'est un un programme qui a été mis en place à Montréal qui euh était uniquement pour des enfants défavorisés avec euh donc 00:24:55 très défavorisés entre 7 et 9 ans et c'est un programme qui a euh travaillé deux compétences euh de manière assez intensive le contrôle de soi donc le contrôle de de son impulsivité et les 00:25:09 habilités sociales c'està les habilités de coopération euh et de de respect des autres et ce programme il a montré euh des des alors il a montré déjà des des effets très importants sur justement les 00:25:22 compétences sociales donc là j'ai pas forcément le temps de détailler euh ces courbes donc je vais pas mais en tout cas je vais vous donner le message principal c'est que les compétences sociales des enfants ont été très développées elles ont presque elles ont 00:25:35 en fait rattraper le niveau des enfants favorisés qui n'avaient pas qui n'étaient pas éligiblebl à ce programme
    8. je voulais mettre l'accent sur on va dire le le le la enfin l'intervention éducative qui a l'impact le plus élevé c'est le feedback le feedback c'estàd de faire des retours 00:23:28 individualisés aux élèves pour en fait les aider à identifier là où ça va bien et là où faut encore progresser en leur donnant des pistes individualisé de comment faire pour progresser et en fait ce qui est intéressant dans cette lér 00:23:40 donc l'effet est énorme c'est vraiment le plus élevé et pareil c'est ça nécessite de la formation donc et ça nécessite d'avoir des classes pas trop importantes donc c'est là qu'on voit qu'on pourrait utiliser nos classes pas trop importantes pour faire ça mais ce qui est intéressant dans la revue 00:23:53 littérature de de de l'EEF c'est que il distingue entre des feedback positifs qui ont des effets très importants et justement ils insistent sur le fait que le feedback doit aussi être positif c'est-à-dire que le feedback doit dire à 00:24:06 l'élève pas seulement ce sur quoi il faut qu'il retravaille parce que c'est pas terrible qu'on a beaucoup tendance à faire dans notre système éducatif parce qu'on pense que c'est ça qui va aider les élèves en fait c'est en leur disant ben non là ça va pas tu as pas réussi à faire ça et cetera il faut il faut faire 00:24:18 aussi beaucoup de feedback positif en disant c'est super tu as progressé les dessus je suis très contente que tu ai réussi à faire ce cette chose-là même si là et on va essayer de retravail et cetera donc ça c'est quelque chose qui 00:24:30 est présent dans dans cette dans cette revue de littérature sur le feedback c'est l'importance du positif de l'encouragement dans le feedback
    9. là ce que j'avais allumé c'est l'apprentissage coopératif parce que l'apprentissage coopératif ça fait partie des pratiques pédagogiques qui 00:22:42 ont été le plus étudié avec le un niveau de de confiance dans les résultats élevés et qui montre des effets qui sont bien plus importants euh par rapport au au à la réduction des tailles de classe 00:22:54 donc ça c'est une politique et en plus elle coûte rien c'est vous avez avez pas besoin de matériel il faut former les enseignants d'accord à à utiliser le travail coopératif donc évidemment qu'il y a un coup de formation mais c'est un 00:23:06 coup pour toute la vie après de l'enseignant il peut toute la vie mettre en place des structures coopératives dans sa classe et ça ça aide énormément à progresser pour les les élèves
    10. par exemple là je l'ai pas je l'ai pas allumé mais la réduction de la taille des classes qui a été qui est effectivement une action importante gouvernementale depuis 2017 00:21:38 c'est une c'est une action qui est coûteuse hein parce qu'il faut recruter évidemment les enseignants pour réduire les effectifs qui dans la littérature internationale a des 00:21:50 effets modérés d'accord donc c'est pas la politique qui a le plus d'effets en terme d'apprentissage l'évalu tion qui a été faite sur les données françaises suite au dédoublement de de REP et des REP plus en fait la réduction t des 00:22:04 classes elle est même plutôt à ce niveau-là ici là 010 c'est plutôt ça l'effet qu'on a trouvé sur les données françaises voyez donc c'est pas c'est bien je veux dire il faut pas il faut pas regrossir les classes c'est pas mon 00:22:17 propos du tout mais ça ne suffit absolument pas de réduire la taille des classes si on transforme pas les pédagogies si on transforme pas l'état d'esprit des élèves et leur motivation à apprendre en fait on a des effets qui sont très décevants relativement au coût 00:22:30 donc en fait maintenant il faut agir sur d'autres leviers pour gagner davantage en efficacité sur ce dédoublement de CP
    11. 12 sessions donc ét allé sur 4 ans donc vous voyez 00:19:18 c'est très léger comme type de programme c'est-à-dire que on va trois fois par an une association venait dans la classe classe entière et c'était pas du tout individuel hein c'était toute la classe et puis il faisait cette formation au à 00:19:32 l'état d'esprit de développement et on a vu des effets positifs sur l'état d'esprit des élèves donc ça c'est déjà une bonne nouvelle il n'y a pas de fatalité un élève n'est pas génétiquement dans un état d'esprit 00:19:46 fixiste
    12. je pense vous avoir convaincu que nous avons un problème dans le système éducatif et la société française en général parce que encore une fois ça se retrouve chez les adultes en terme de 00:17:08 compétences sociales et comportemental alors vous pourriez me dire en fait c'est pas grave on s'en fiche c'est parce que c'est pas forcément ça qui compte dans la réussite éducative donc maintenant ce que je vais essayer de vous montrer c'est que ça compte dans la 00:17:20 réussite éducative c'est pas juste des compétences qu'on peut avoir souhaiter en elle-même mais c'est des compétences instrumentales en fait pour la réussite scolaire et pour l'insertion professionnelle avec des bénéfices publics qui sont 00:17:33 importants
    13. pour la coopération c'est la catastrophe nous sommes le dernier pays dernier pays de tous les 00:16:05 pays de l'OCDE dans notre dans la capacité en fait l'indice de coopération il mesure la comment les élèves voient la pratique coopérative et comment ils l'utilisent et alors là on est les 00:16:19 derniers donc je pense que c'est également évidemment du côté des compétences sociales un très gros souci
    14. mais en plus les les élèves français sont moyens donc on peut s'attendre à quoi que leur 00:13:47 sentiment de compétence soit moyen donc à zéro ça ce serait rationnel ce serait euh ce serait ça correspondrait bien à la réalité de leur niveau or ce qu'on voit c'est que nos élèves qui sont moyens se considèrent en dessous euh 00:13:59 puisqueil y a il y a davantage de il y a une moindre perception de ces compétences alors que pour nos pays voisins les États-Unis par exemple sont pas on n pas des scorses fabuleux non plus mais eux leurs élèves se pensent évidemment plus plus performant qu'ils 00:14:12 ne le sont en vrai peut-être donc il y a un sentiment de compétence qui est déficitaire et qui n'est pas qui ne correspond pas à la réalité
    15. puis on voit que le locus de contrôle et plus externe là c'est très très fort le l'écart par rapport à la moyenne des autres pays est très fort on a des élèves pour qui le 00:15:15 locus de contrôle est beaucoup plus externe et donc bah par contraposer moins interne donc en gros nos élèves pensent plus qu'ailleurs que ce qui leur arrive dépend de l'extérieur de contraintte extérieure et non pas de 00:15:27 leur stratégie de leur travail de leurs efforts à eux
    16. l'indice 3 c'est l'indice de persévérance nos élèves sont beaucoup 00:14:25 moins persévérants ils abandonnent face a une difficulté ils abandonnent plus rapidement euh on peut aussi voir que il manque d'ouverture à la résolution de problème c'est quoi l'ouverture à problème c'est le fait d'avoir envie 00:14:38 d'essayer d'avoir de pas connaître quelque chose mais de s'y mettre et en fait nos élèves manquent également d'ouverture donc d'envie de plaisir de de de de de de s'y mettre et de 00:14:50 d'apprendre et de faire les choses ce qui est relié à l'anxiété probablement c'est-à-dire que comme ils sont plus anxieux et qu'ils ont moins confiance en eux bon bah il ils ils ont pas ils ont pas cette démarche de d'être ouvert à la 00:15:03 résolution de problème
    17. mais ce qui est très intéressant c'est que c'est vrai des autres pays aussi c'estàd que le plongeon qu'on voit en France on le voit 00:13:22 dans les autres pays ça c'est quelque chose d'ailleurs que je veux rajouter à la présentation qu'on vient d'entendre parce que c'est pas français la baisse en mathématique en fait en terme relatif la France reste dans la moyenne des pays de l'OCDE elle a elle est depuis les 00:13:34 années 2000 elle le reste aujourd'hui donc ce plongeon il est commun donc il y a aucune raison alors non seulement le plongeon il est commun
    18. donc mon propos sera en quatre temps d'abord je vais 00:01:07 expliquer ce qu'on appelle compétenence sociale et comportemental et vous montrer que c'est un des talons d'IS français euh un très important une très importante faiblesse en fait des élèves 00:01:19 français et ensuite je vais vous montrer euh des impacts qui ont été présentés dans la littérature surtout une littérature économique mais pas seulement euh l'impact de ces compétences à la fois sur la réussite 00:01:32 scolaire ce qui évidemment est le sujet majeur aujourd'hui mais aussi sur l'insertion professionnelle et aussi des bénéfices publics pour la société en général de ses compétences sociales et comportementales et je tiens à dire que 00:01:44 en fait on développe pas ces compét en seulement pour elle-même même si c'est important d'avoir une capacité à coopérer à se faire confiance à faire confiance aux autrre ça peut être recherché en tant que tel mais en tant 00:01:57 qu'économiste on va aussi rechercher ses comp compétence en tant qu'ell favorise la réussite scolaire l'insertion professionnelle et qu'elles ont des bénéfices pour la société en général et donc enfin je finirai par des 00:02:10 recommandations alors que sont les compétences sociales et comportementales

      https://youtu.be/sDiTiopMs6w?t=63

    19. que sont les compétences sociales et comportementales les compétences comportementales ça va référer à tout ce qui est rapport à soi-même donc on va retrouver dans les compétences comportementales dans le 00:02:22 rapport à soi des des l'estime de soi une forme d'optimisme par rapport à à ses chances de réussite un état d'esprit de développement je vais expliquer tout de suite après ce que ça veut dire l'état d'esprit de 00:02:34 développement un locus de contrôle ça aussi j'expliquerait ce que ça veut dire et la capacité en fait tout tout ce que je viens de citer ça réfère à un sentiment qu'on est capable de 00:02:47 progresser qu'on est capable en faisant des efforts d'y arriver et puis il y a également de des des compétences très importantes qui sont le contrôle de son impulsivité et l'autodiscipline 00:03:00 donc cette capacité à reférainer un plaisir immédiat pour un plaisir futur plus important et puis dans les champs des compétences sociales donc là on va parler du rapport aux autres et de la qualité du rapport aux autres donc entre 00:03:13 autres on va avoir la capacité à coopérer à être empathique à respecter à tolérer à contrôler également l'impulsivité l'agressivité par rapport aux autres mais également le sentiment d'appartenance le sentiment de faire 00:03:25 partie d'une équipe que l'on soutient et par laquelle on est soutenu c'est euh également une une ce qu'on dans le champ des compétences sociales
    20. deuxième point très important c'est le déficit de ces compétences parmi les élèves français alors là je vais parler que des élèves 00:09:59 mais sachez puisque nous sommes des adultes que ça vaut aussi pour nous les adultes les enquêtes auprès des adultes qui sont menées notamment l'enquête PIAC qui est mené par l'OCDE également auprès des adultes montre à peu près exactement 00:10:11 les mêmes déficites he il y a pas de miracle à 18 ans on devient pas complètement différent de ce qu'on de ce qu'on voit chez les adolescents donc par exemple sur l'état d'esprit de développement euh ici ce que je vais représenter donc la la ligne noire c'est 00:10:25 la moyenne de tous les pays de l'OCDE d'accord donc on a standardisé et en fait chaque bâton représente un pays et le pays qui est en gras et la France donc ce qu'on voit c'est que la France 00:10:37 est en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE concernant le score d'état d'esprit de développement donc la croyance que l'intelligence c'est quelque chose qui peut évoluer et qui peut s'entraîner et se développer en 00:10:50 fait donc justement c'est important qu'on sache que c'est vrai que l'intelligence peut se développer pour que en fait normalement 100 % des gens g devrai répondre oui d'accord devrait avoir un score d'état d'esprit de 00:11:02 développement vous pourriez vous dire bah oui mais en fait les élèves français ils ont raison ils sont beaucoup plus lucid que les autres non ce n'est pas le cas en fait quand on a un état d'esprit de développement qui n'est enfin quand on ne pense pas que l'intelligence pe 00:11:15 peut se développer on a tort scientifiquement parlant et donc donc la France est plutôt du côté des pays déficitaires
    21. je conclus et ensuite je je fais mes recommandations c'est plus donc première conclusion nous avons en France un un important déficit en compéten sociales et comportemental 00:28:18 deuxièmement ces compétences sociales et comportementales joue un rôle important dans la réussite scolaire dans l'insertion professionnelle et elle a aussi c'est c'est c'estes comp sont des externalités positives sur la cohésion 00:28:30 sociale la dépense publique et Bonne Nouvelle on peut les changer on peut les transformer on voit que les programmes arrivent à modifier donc c'est pas quelque chose de de donné pour toujours au contrair
    22. que faire pour l'école 00:28:45 trois points et et mais ces trois points par que j'ai que j'ai parce que c'est c'est c'est les points sur lesquels je travaille mais il y en aurait d'autres évidemment travailler sur le développement de l'apprentissage coopératif pour pour entraîner les 00:28:58 capacités de coopération de collaboration entre enfants travailler sur l'état d'esprit de développement de manière beaucoup plus à rentrer dans le cœur du réacteur c'est-à-dire là ce que je vous ai présenté tout à l'heure c'était une association qui venait trois 00:29:09 fois par an dans le l dans le collège donc en fait en formant les profs et les parents on pourrait peut-être avoir un effet beaucoup plus important que juste en comptant sur des acteurs extérieurs à l'éducation nationale qui viennent sensibiliser les enfants pour essayer de 00:29:22 changer leur état d'esprit euh et puis des méthodes pour déévaluation l' évaluation des élèves c'est un problème important parce que la façon dont on évalue les élèves est est assez contradictoire avec justement ce 00:29:35 feedback positif encourageant qui aide à progresser dont on a vu qu'il avait un effet très important donc il faut augmenter réformer les contenus de formation des enseignants à la fois initiale et continue en ce sens parce 00:29:47 que ça suppose de former les profs ne peuvent pas inventer tout seul ça se fait dans les autres pays dans les autres pays on utilise l'apprentissage con impératif on utilise le feedback d'autres autres méthodes d'évaluation que la méthode française l'état d'esprit 00:30:00 de développement est beaucoup plus présent mais ça il faut former nos enseignants à ça et puis les parents aussi pourquoi Pasin les parents sont aussi les acteurs centraux de l'éducation avec les enseignants donc on 00:30:13 peut former les parents aux pratiques pédagogiques et aux attitudes qui développent ses compétences sociales et comportementales et donc je finirai sur ce slide en fait on est en train de mener deux expérimentations à grande échelle l'une qui concerne les 00:30:25 enseignants motiveaction et l'autre qui concerne les parents 1 2 3 CP qui justement sont des programmes qui essayent de former les parents et les enseignants à développer ses compétences chez leurs enfants je vous 00:30:36 [Applaudissements] [Musique] 00:30:56 remercie
    23. que sont les compétences sociales et comportementales les compétences comportementales ça va référer à tout ce qui est rapport à soi-même donc on va retrouver dans les compétences comportementales dans le rapport à soi des des l'estime de soi une forme d'optimisme par rapport à à ses chances de réussite un état d'esprit de développement je vais expliquer tout de suite après ce que ça veut dire l'état d'esprit de développement un locus de contrôle ça aussi j'expliquerait ce que ça veut dire et la capacité en fait tout tout ce que je viens de citer ça réfère à un sentiment qu'on est capable de progresser qu'on est capable en faisant des efforts d'y arriver et puis il y a également de des des compétences très importantes qui sont le contrôle de son impulsivité et l'autodiscipline donc cette capacité à reférainer un plaisir immédiat pour un plaisir futur plus important et puis dans les champs des compétences sociales donc là on va parler du rapport aux autres et de la qualité du rapport aux autres donc entre autres on va avoir la capacité à coopérer à être empathique à respecter à tolérer à contrôler également l'impulsivité l'agressivité par rapport aux autres mais également le sentiment d'appartenance le sentiment de faire partie d'une équipe que l'on soutient et par laquelle on est soutenu c'est euh également une une ce qu'on dans le champ des compétences sociales
    24. Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:21:53][^2^][2]: * 00:00 Début * 01:03 Sommaire * 02:11 I es compétences * 04:18 Les mesures * 09:48 Déficit de compétences * 16:58 Compétences sociales * 17:34 Expérimentation au collège * 20,57 Impact des politiques éducatives * 24:38 Impact sur l'insertion professionnelle * 26:43 Calcul de rentabilité * 28:07 Recommandations

      Cette vidéo, présentée par Élise Huillery, aborde l'importance des compétences sociales et comportementales dans l'éducation, telles que la confiance, la coopération et l'autonomie des élèves. Elle souligne que ces compétences sont souvent négligées dans le système éducatif français, mais qu'elles sont essentielles pour la réussite scolaire, l'insertion professionnelle et les bénéfices publics. Huillery propose des recommandations pour développer ces compétences chez les élèves.

      Points forts: + [00:00:22][^3^][3] L'importance des compétences sociales * Nécessité de développer la confiance, la coopération et l'autonomie * Impact sur la réussite scolaire et l'insertion professionnelle * Bénéfices pour la société en général + [00:02:14][^4^][4] Les compétences comportementales et sociales * Comprend l'estime de soi, l'optimisme et le contrôle de l'impulsivité * Inclut la capacité à coopérer, l'empathie et le sentiment d'appartenance + [00:09:51][^5^][5] Le déficit des compétences chez les élèves français * Les élèves français montrent un manque de compétences comparé à l'OCDE * Importance de l'état d'esprit de développement et de la persévérance + [00:17:36][^6^][6] L'impact des compétences sur la réussite éducative * Les programmes visant à développer un état d'esprit de croissance montrent des résultats positifs * Amélioration du comportement en classe et des performances scolaires Résumé de la vidéo [00:21:56]¹[1] - [00:30:56]²[2]:

      La vidéo présente une conférence d'Élise Huillery sur l'amélioration de l'apprentissage des élèves en France. Elle discute de l'importance de réduire la taille des classes, mais souligne que cela ne suffit pas sans transformer les pédagogies et motiver les élèves. Elle met en avant l'apprentissage coopératif et le feedback positif comme des leviers efficaces pour améliorer l'éducation.

      Points forts: + [00:22:00]³[3] Réduction de la taille des classes * Effets limités sans changement pédagogique * Coûts élevés par rapport aux bénéfices * Nécessité d'autres actions pour améliorer l'efficacité + [00:22:39]⁴[4] Apprentissage coopératif * Pratiques pédagogiques efficaces et peu coûteuses * Formation des enseignants requise * Impact significatif sur la progression des élèves + [00:23:24]⁵[5] Feedback positif * Retours individualisés pour guider les progrès * Importance de l'encouragement et de la reconnaissance des réussites * Distinction entre feedback positif et négatif + [00:24:46]⁶[6] Programme à Montréal * Ciblage des compétences sociales et comportementales * Effets à long terme sur l'éducation et l'insertion professionnelle * Rentabilité élevée pour la société + [00:28:14]⁷[7] Déficit en compétences sociales en France * Rôle crucial dans la réussite scolaire et professionnelle * Possibilité de transformation par des programmes éducatifs + [00:29:01]⁸[8] Recommandations pour l'école * Développement de l'apprentissage coopératif et de l'état d'esprit de développement * Réforme de l'évaluation des élèves * Formation continue des enseignants et des parents

    1. Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:25:06][^2^][2]:

      Cette vidéo présente comment Anne-Marie enseigne les soft skills à ses élèves au CFA de La Roche-sur-Yon. Elle explique l'importance des compétences comportementales, relationnelles et cognitives dans le monde professionnel et comment elle les intègre dans son enseignement.

      Points forts : + [00:00:00][^3^][3] Introduction aux soft skills * 83 % des employeurs les considèrent essentiels * Anne-Marie enseigne au CFA depuis plus de 30 ans * Importance des compétences comportementales et relationnelles + [00:01:59][^4^][4] Enseignement des soft skills * Compétences non étudiées en classe ou en entreprise * Importance de la ponctualité et de la politesse * Adaptation au monde professionnel et au CFA + [00:05:08][^5^][5] Évaluation des soft skills * Utilisation d'un tableau pour l'auto-évaluation * Trois domaines : cognitif, relationnel, comportemental * Importance de l'autonomie et de l'initiative + [00:07:00][^6^][6] Méthodes d'enseignement * Classe flexible et travail en autonomie * Importance de la coopération et de l'entraide * Encouragement à la réflexion et à la créativité + [00:11:00][^7^][7] Suivi et progression des élèves * Auto-évaluation et évaluation par l'enseignant * Importance de la motivation et de la ponctualité * Récompense des élèves pour leur progression et leur auto-évaluation précise

      Résumé de la vidéo [00:25:08][^1^][1] - [00:25:51][^2^][2]:

      Cette vidéo présente une discussion avec Anne-Marie sur l'enseignement des compétences interpersonnelles à ses élèves en CFA. Elle partage ses méthodes et l'impact de ces compétences sur les étudiants.

      Points forts : + [00:25:08][^3^][3] Importance de la répétition * Répéter jusqu'à 10 fois * Satisfaction après plusieurs essais * Encouragement à persévérer + [00:25:18][^4^][4] Remerciements à Anne-Marie * Accueil chaleureux * Interaction avec les élèves * Contribution à l'éducation + [00:25:31][^5^][5] Crédits de la production * Podcast animé par Nathalie Drefus * Enregistrement et montage par l'équipe * Ressources supplémentaires sur êtreprof.fr

    1. Briefing Document : La controverse autour du HPI et du HPE dans le champ de la psychiatrie

      Source : Excerpts de l'épisode "Les psychiatres en ont marre des histoires de HPI et HPE !

      Avec le psychiatre Michael Sikorav" du podcast "Intensément".

      Date : Non spécifiée dans l'extrait.

      Présenté par : Raf (animateur d'Intensément) et Dr. Michael Sikorav (psychiatre).

      Thèmes Principaux :

      • La saturation et l'irritation des psychiatres face à la "pathologisation" du Haut Potentiel Intellectuel (HPI) et du Haut Potentiel Émotionnel (HPE).
      • La pétition collective dénonçant les dérives de l'attribution systématique de souffrances psychologiques au simple fait d'être HPI.
      • Le décalage entre le nombre de psychologues et neuropsychologues soutenant la pétition et le faible engagement des psychiatres.
      • L'expérience clinique du Dr. Sikorav et de sa femme (également psychiatre) face à des patients arrivant avec des auto-diagnostics ou des bilans neuropsychologiques mettant en avant le HPI/HPE comme explication principale de leurs difficultés.
      • La critique de la sur-interprétation des bilans neuropsychologiques et de la multiplication des diagnostics de HPI/HPE, parfois sans réelle correspondance avec les critères ou les problématiques psychiatriques sous-jacentes.
      • La mise en lumière des dangers de ces diagnostics erronés, retardant la prise en charge de véritables troubles psychiatriques.
      • Une discussion nuancée sur l'intérêt et les limites des tests de QI et des concepts de HPI/HPE dans la pratique clinique psychiatrique.
      • Une critique plus large de la qualité de la psychothérapie et du manque de mise à jour des connaissances des professionnels.
      • La dimension sociale et la "hype" autour des diagnostics de HPI/TSA/TDH, contrastant avec une moindre attention portée à des troubles comme le bipolaire.
      • L'humilité et la prudence du Dr. Sikorav face à la complexité des diagnostics et à l'évolution des connaissances.

      Idées et Faits Importants :

      • Irritation des psychiatres : Le titre même de l'épisode et les propos du Dr. Sikorav soulignent une exaspération croissante des psychiatres face à la focalisation excessive sur le HPI/HPE. Sa femme, également psychiatre, aurait une réaction "épidermique" en entendant parler de HPI, allant jusqu'à casser des chaises, illustrant une forte frustration.

      • Citation : "Bah en fait nous ce qui se passe que le HPI ça se présente comme ça C'est j'ai des j'ai des gens qui viennent et genre par exemple j'ai un ados qui ne va plus en cours qui a des idées suicidaires qui éventuellement entend les voix du Seigneur qui lui disent que le monde la fin du monde est proche

      Et j'ai le patient qui vient et qui me dit et je fais 'Bah vous pensez qu'il lui arrive quoi à votre fils ?' Quoi et ils me disent il y en a qui me disent 'Bah écoutez je pense il y a un peu de l'angoisse et aussi on m'a parlé de HPI Et c'est vrai que moi ça me fait péter un câble Péter un câble à l'intérieur Ouais c'est clair

      Et du coup ma femme c'est carrément épidermique tu vois si tu veux elle arrive même plus à se contenir quand elle rentre Des fois elle casse des chaises elle en peut plus Donc donc je pense que les psychiatres aussi ça les gaffe d'entendre parler de la C'est pour ça qu'on fait cette pétition justement."

      • Pétition et manque de soutien psychiatrique : Une pétition dénonçant la pathologisation du HPI a recueilli plus de 1400 signatures et le soutien de nombreux professionnels (psychologues, neuropsychologues, chercheurs, personnalités publiques). Cependant, peu de psychiatres l'ont rejointe.

      • Citation : "J'avais fait un poste qui disait que il y avait peu de psychiatres qui avaient répondu à notre appel à la pétition qui dénonçait les dégâts de la pathologisation du HPI et toi tu as répondu en disant 'Faudrait en faire faudrait faire une vidéo.'"

      • Expérience clinique : Le Dr. Sikorav observe fréquemment des patients arrivant avec des bilans neuropsychologiques concluant à un HPI "à toutes les sauces", même en présence de troubles psychiatriques évidents. Il en vient à ne plus lire ces bilans.

      • Citation : "Moi en moyenne il y en a qui arrivent quand ils ont pas trop de fric mais dans ceux qu'ont vu un psychologue il y a du HPI mais à toutes les sauces mais à toutes les sauces C'est-à-dire que je ne lis même plus les bilans neuropsychos parce que à la fin du bilan neuropsycho il y a marqué HPI une fois sur deux Oh mais c'est dingue."

      • Hétérogénéité des profils et biais des bilans : Souvent, les patients présentant des troubles psychiatriques ont des profils hétérogènes aux tests de QI (faiblesse en vitesse de traitement ou concentration due aux troubles), mais les bilans tendent à conclure au HPI sans nuance.

      • Citation : "c'est souvent souvent ils sont hétérogènes quand ils arrivent en psychiatrie ils ont des problématiques Tous les trous psychiatriques entraînent des problèmes de concentration Donc souvent sur la partie vitesse de traitement et les tests qui évaluent la concentration les gens ils sont effondrés Donc tu as un profil hétérogène et du coup là moi j'ai très peu de gens qui disent c'est hétérogène on ne peut pas dire j'ai euh cet htérogène on peut penser à un diagnostic de HPI ou un diagnostic de HPE ou euh enfin moi j'ai la j'ai la complète ah si j'ai la complète je suis désolé j'ai j'ai tout et n'importe quoi moi C'est ça me fait de la peine pour les patients parce que des fois ça se retourne contre les patients tu vois nous on est là ils sont malins et tout mais non c'est qu'en plus on leur on leur souffle dans l'oreille quoi Donc on perd du temps on fait pas un test de cuit quand les gens sont au milieu d'une problématique psychiatrique Ça n'a pas de sens."

      • Conséquences négatives : Attribuer la souffrance au HPI peut masquer de réels troubles psychiatriques, entraînant des errances diagnostiques, des dépressions et des idées suicidaires.

      • Citation (introduction de Raf) : "c'est-à-dire je le rappelle le fait que depuis 25 ans de nombreuses personnes se voient attribuer leur souffrance au simple fait d'avoir un HPI alors qu'en réalité il souffre de véritables troubles ou pathologies psychologique ou psychiatrique et que un HPI n'est ni un trouble ni une maladie Et cette situation vous le savez entraîne de très nombreux et de graves drames errances psychologiques erreur diagnostique dépression envie suicidaire et cetera."

      • Intérêt commercial et biais des explications : Il serait plus "vendeur" pour certains professionnels de présenter un "fonctionnement extraordinaire" (HPI/HPE) plutôt qu'un trouble psychiatrique sévère.

      • Citation : "Et en plus si moi je dois vendre un bilan neuropsycho et après vendre des solutions j'ai beaucoup plus intérêt à dire 'Bon ben écoutez là vous avez un fonctionnement un petit peu extraordinaire Il y a des compétences particulières qu'on va développer' que dire 'écoutez vous avez un trouble psychiatrique sévère Je comprends rien là ce qui se passe et il va falloir castetonner votre enfant' Et c'est pas forcément de la malpractice tu vois C'est pas forcément qu'ils sont mauvaises c'est juste naturellement c'est des explications qui sont beaucoup plus acceptables que il y a peut-être un problème psychiatrique ça va ça risque de mal se passer si on fait on fait rien Enfin tu vois les gens quand ils viennent chez moi ils aiment pas venir chez moi Bah c'est comme si tu vo chez le cancérologue tu aimes pas aller chez le cancérologue c'est pas agréable du tout."

      • Critique de la psychothérapie : Le Dr. Sikorav exprime un avis très critique sur le niveau général de la psychothérapie et le manque de mise à jour des connaissances de certains psychologues, illustré par une anecdote extrême.

      • Citation : "Non mais les soins psychiatriques sont catastrophiques et les soins de psychologue de psychologue sont à mon avis catastrophiques Le niveau extrêmement faible il y a absolument aucun doute Donc quand on est sur LinkedIn et cetera on voit les gens les plus impliqués ou une partie des gens les plus impliqués Donc il y a un biais et cetera mais tu as des psychologues qui sont pas sauvables Je suis désolé Il y en a qui sont pas sauvables."

      • Scepticisme face au HPE : Le concept de HPE est jugé particulièrement "fumeux" et non spécifique, pouvant se manifester dans de nombreux troubles psychiatriques ou simplement être une forme d'hypersensibilité émotionnelle non pathologique.

      • Citation : "Et du coup HPE sachant que c'est pas déconnant HPE tu vois moi typiquement tu peux me mettre HPE Si tu mets une musique un peu triste je chiale Tu mets un film un peu trich ou voilà c'est ce que j'allais te dire Ça dépend ce que tu mets c'est pas déconnant c'est pas dépend que tu définis comme concept de HPE

      C'est ça le gros problème du concept de HPE c'est que soit effectivement ça se voit comme ce que tu viens de dire c'est-à-dire l'équivalent entre guillemets de l'autre concept de l'hypersensibilité on va dire

      Soit tu as d'autres personnes qui voient le HPE comme étant une des compétences émotionnelles Ça c'est autre chose

      Et du coup ça ça tu vois le le problème se rapproche de celui du TDH à savoir que c'est HPE si ça devait être un syndrome allez on dit que c'est dans le DSM6

      Hop Ben c'est pas c'est pas c'est pas spécifique à quoi que ce soit Tu peux avoir ses présentations quand tu es bipolaire quand tu es machin quand tu es B Et c'est gênant je te jure."

      • Gestion des patients arrivant avec des idées de HPI/HPE : Le Dr. Sikorav adopte une approche pragmatique et humble, ne niant pas catégoriquement ces notions mais recentrant la discussion sur les problèmes concrets et la nécessité d'une prise en charge adaptée. Il renvoie parfois les patients vers les professionnels qui ont posé ces diagnostics s'ils y trouvent une aide.

      • Citation : "maintenant moi je moi moi je dis je sais pas si vous êtes HPI ou HPE c'est pas forcément mon vocabulaire à moi

      Ce qui est sûr c'est que là votre femme va vous quitter vous dormez plus vous arrêtez pas de faire des trucs vous avez dépensé 500000 balles de jeux vidéo on a un problème qui doit être réglé et sauf si le HPI ou le HPE peut se solutionner moi je pense qu'il faut qu'on s'attaque à ma lecture du truc

      C'est juste ça c'est vraiment vous êtes ce que vous voulez S'il y a une solution vous faites la solution Ou alors des fois il y a des gens il disent 'Ouais mais vous dites des conneries j'ai vu mon psychologue qui dit que je suis HPE ben vous allez chez le psychologue et si ça va mieux vous revenez pas et c'est parfait.'

      Moi moi j'ai de patient me fait si ça marche pas vous revenez et HP ou pas on essaie de régler le problème de cette façon C'est juste ça."

      • Rôle des "coachs" et dérives commerciales : Le Dr. Sikorav pointe du doigt les dérives de certains "coachs" qui exploitent le concept de HPE à des fins commerciales.

      • Citation : "Mais les coachs machins qui te vendent du spécialiste HPE abonne-toi à ma newsletter là ils sont un peu crad C'est un peu cradeau quand même."

      • Complexité et nécessité de nuance : Malgré son scepticisme, le Dr. Sikorav reconnaît la complexité des situations et le fait que les patients qui se pensent HPI/HPE sont souvent sincères dans leur démarche et leur souffrance.

      Il appelle à une approche plus nuancée et moins dogmatique.

      • Citation (conclusion de Raf) : "Et je te remercie en tout cas toi de de rajouter de la complexité Et ben je t'en prie tu es mon métier C'est très bien Et voilà."

      Conclusion :

      • Cet échange met en lumière une tension palpable au sein du champ de la santé mentale concernant la place et l'interprétation des concepts de HPI et HPE.

      Si ces notions peuvent apporter une compréhension à certaines personnes, leur surutilisation et leur attribution systématique comme cause unique de souffrance sont vivement critiquées par certains psychiatres, qui y voient un risque de masquer des troubles psychiatriques réels et de retarder une prise en charge adéquate.

      Le Dr. Sikorav, avec sa franchise habituelle, exprime une saturation face à cette "épidémie" de diagnostics de HPI/HPE et insiste sur la nécessité de revenir à une approche clinique rigoureuse et centrée sur la psychopathologie avérée.

      La discussion souligne également les enjeux de la formation des professionnels, les pressions socio-économiques et la complexité de distinguer un fonctionnement atypique d'une véritable pathologie mentale.

    1. Voici un sommaire de la vidéo avec des indications temporelles basées sur le déroulement du contenu :

      • Introduction (Début de la vidéo) : L'introduction est faite par Elena, la fondatrice de Toadhouse Games. Elle explique que ce tutoriel est conçu pour les débutants qui n'ont aucune connaissance en codage et que les premières vidéos seront gratuites sur YouTube. Elle présente Ren'Py comme un moteur de roman visuel utilisé par des milliers de créateurs.

      • Qu'est-ce que Ren'Py ? (Environ 0:00 - 1:00) : Ren'Py est un moteur pour créer des romans visuels et de la fiction interactive. Bien qu'il fonctionne avec du code Python, il n'est pas nécessaire de savoir coder pour l'utiliser. Le logiciel fournit tout ce dont vous avez besoin, y compris des éditeurs de texte.

      • Téléchargement de Ren'Py (Environ 1:00 - 2:00) : Il faut se rendre sur ri.org et cliquer sur le bouton de téléchargement. Différentes versions sont disponibles pour Windows, Mac, Linux, Android et iOS. Une fois le fichier téléchargé, il faut l'exécuter et extraire les fichiers dans le dossier de votre choix.

      • Ouverture et présentation du lanceur Ren'Py (Environ 2:00 - 4:00) : Dans le dossier extrait, double-cliquez sur l'application Ren'Py (l'icône avec un anime) pour ouvrir le lanceur. Le lanceur affiche les projets ouverts (tutoriel et question par défaut) et les fichiers associés à chaque projet. Sur la droite, l'option "script" permet d'accéder aux fichiers de code, qui peuvent être édités dans un éditeur de texte comme Atom. Ren'Py peut télécharger et installer Atom pour vous.

      • Exploration des fichiers du projet (Environ 4:00 - 5:00) : Le dossier "game" contient tous les fichiers du jeu (audio, musique, images, etc.). Un raccourci vers le dossier "images" est également disponible. Le fichier "script" contient le code du jeu, y compris les dialogues, les transitions, la musique et les scènes. Les options et les écrans (screens) permettent de personnaliser l'apparence du jeu.

      • Construction et distribution du jeu (Environ 5:00 - 5:30) : L'option "build distributions" permet de créer une version jouable de votre jeu pour la partager avec d'autres sur différentes plateformes comme PC, Linux, Mac, itch.io ou Steam.

      • Exercice pratique avec le projet "The Question" (Environ 5:30 - 8:00) : Il est recommandé de sélectionner le projet "the question" et de lancer le projet pour jouer au jeu. Ensuite, ouvrez le script du projet "the question". L'exercice consiste à jouer au jeu tout en regardant le code correspondant dans l'éditeur de texte. Cela permet de comprendre comment le code contrôle le déroulement du jeu (musique, scènes, dialogues, choix). Il est possible de faire de petites modifications dans le script et de recharger le jeu pour voir les changements.

      • Présentation de Scrivener (Environ 8:00 - 9:00) : Scrivener est un logiciel optionnel qui peut être utilisé pour écrire le dialogue et organiser le contenu de votre roman visuel. Un modèle Ren'Py pour Scrivener créé par Toadhouse Games est disponible. Scrivener propose des conseils d'écriture de base et des modèles pour les profils de personnages et le code Ren'Py.

      • Conclusion (Environ 9:00 - Fin de la vidéo) : Elena encourage les spectateurs à commencer à expérimenter avec Ren'Py en modifiant le projet "the question". Des tutoriels plus avancés sur les "flags" et les choix seront proposés ultérieurement. Des ressources d'aide sont disponibles sur Twitter, par e-mail (teamtoadhouse@gmail.com), sur les subreddits et les forums Ren'Py, ainsi que sur le Discord de Toadhouse Games.

    1. Voici un sommaire avec des indications temporelles basées sur le déroulement de la vidéo :

      • Introduction (Début) : Elena Linaire, fondatrice et directrice créative de Team Toad House et Toad House Games, présente le studio et annonce un game jam de visual novels sur itch.io.

      Elle mentionne des ateliers animés par des professionnels de Toad House pour aider à la création de visual novels. L'objectif est de rendre la création de jeux accessible aux débutants.

      • Téléchargement de Ren'Py (Environ 2-3 minutes) : Elena explique comment télécharger Ren'Py depuis le site renpy.org.

      Elle précise que Ren'Py est un moteur de jeu open source et gratuit spécialement conçu pour les visual novels. Elle cite d'autres moteurs de jeu comme Unity, Unreal, Game Maker, Godot et Twine, notant qu'ils sont adaptés à différents types de jeux.

      Elle souligne que la connaissance de Python n'est pas nécessaire pour utiliser Ren'Py, bien que le "pi" dans Ren'Py fasse référence à Python.

      • Documentation et Ressources (Environ 4-5 minutes) :

      Elena mentionne que le site de Ren'Py contient de la documentation, qui est parfois considérée comme peu conviviale.

      Elle recommande également le serveur Discord Ren'Py et le forum Lumisoft comme ressources d'aide.

      La documentation couvre les bases et les utilisations plus spécifiques de Ren'Py, y compris les systèmes de dates, de monnaie et d'inventaire.

      • Lancement et Création d'un Nouveau Projet (Environ 6-10 minutes) :

      Elena montre l'interface du lanceur Ren'Py, affichant des projets existants comme ceux de Toad House Games.

      Elle explique comment créer un nouveau projet, choisir la langue (avec des options comme le pig latin) et sélectionner un éditeur de texte (recommandant Adam, qui peut être téléchargé directement depuis Ren'Py).

      Il est possible de choisir la résolution du projet, avec 1280x720 comme valeur par défaut, et un schéma de couleurs clair ou foncé pour l'interface (GUI).

      • Structure des Fichiers d'un Projet (Environ 11-13 minutes) :

      Elena présente la structure des dossiers créés pour un nouveau projet Ren'Py, notamment les dossiers game (contenant images, audio, gui, saves), audio cache et autres.

      Elle explique que le fichier script.rpy est l'endroit où le code du jeu est écrit.

      Elle montre comment remplacer l'icône de l'application et modifier les éléments de l'interface graphique dans le dossier gui.

      • Jeu Ren'Py par Défaut et Code de Base (Environ 14-16 minutes) :

      Elena lance le projet par défaut de Ren'Py pour montrer les fonctionnalités intégrées comme les sauvegardes, les chargements, les préférences (volume, plein écran, saut, etc.) et l'écran "À propos". Elle exécute le court jeu par défaut pour illustrer la structure de base : arrière-plan (bg), sprites et dialogue.

      Elle ouvre ensuite le fichier script.rpy dans Adam pour montrer le code correspondant, expliquant les déclarations de personnages (define) et le point de départ du jeu (label start).

      • Définir des Personnages et Écrire du Dialogue (Environ 17-19 minutes) : Elena explique comment définir des personnages avec un nom et une couleur de texte.

      Elle montre comment écrire du dialogue en utilisant le nom du personnage défini. Elle aborde la question de la gestion de plusieurs personnages avec des noms similaires.

      • Outil Narratif Scrivener (Environ 19-22 minutes) : Elena présente Scrivener comme un outil utile pour la planification et l'écriture du récit d'un visual novel, permettant d'organiser l'intrigue, les dialogues et même d'intégrer des éléments de code de base avant de les copier-coller dans Ren'Py.

      • Narration et Positionnement du Texte (Environ 22-24 minutes) : Elena explique comment gérer le texte de narration (sans nom de personnage), souvent utilisé pour les pensées internes.

      Elle mentionne les deux modes de texte principaux dans Ren'Py : en bas de l'écran et en plein écran (NVL). Elle déconseille de placer le texte narratif ailleurs à cause de la complexité du code.

      • Choix, Sauts (Jump), Appels (Call) et Drapeaux (Flags) (Environ 25-41 minutes) :

      Elena démontre comment créer des choix (menu) dans Ren'Py, en utilisant les mots-clés menu, les options et les actions à entreprendre (texte, jump vers un autre label, call à un autre label).

      Elle explique la différence entre jump (saut sans retour) et call (appel avec retour après un return).

      Elle introduit le concept de drapeaux (flags), qui sont des variables utilisées pour suivre les décisions du joueur et influencer le déroulement de l'histoire (default nom_du_drapeau = False, \$ nom_du_drapeau = True, if nom_du_drapeau:).

      Elle montre comment les drapeaux peuvent être utilisés avec des instructions if pour afficher du contenu conditionnel.

      • Analyse des Jeux Tutoriel et "The Question" (Environ 41-47 minutes) :

      Elena examine le jeu tutoriel inclus avec Ren'Py, soulignant ses fonctionnalités (sauvegarde, chargement, préférences, rollback, historique) et son contenu éducatif sur les bases de Ren'Py.

      Elle explore ensuite le jeu d'exemple "The Question", attirant l'attention sur l'analyse du jeu du point de vue d'un développeur (apparence des sprites, positionnement, expressions, choix).

      Elle montre comment le code du jeu "The Question" utilise la définition de personnages avec des couleurs de texte personnalisées (codes hexadécimaux), les drapeaux et la structure des labels pour créer des choix et des embranchements narratifs.

      • Exemple de Code de "Good Looking Home Cooking" (Environ 47-1 heure 17 minutes) :

      Elena présente le code de son jeu "Good Looking Home Cooking" comme un exemple plus complexe, montrant l'utilisation de définitions pour les sons, les curseurs et les personnages (avec des propriétés comme la couleur et le texte alternatif pour la synthèse vocale).

      Elle explique l'utilisation de variables pour suivre les choix importants (drapeaux) et comment ces drapeaux sont utilisés dans les menus et les instructions conditionnelles pour créer différents embranchements et fins.

      Elle illustre l'utilisation de transformations et de positionnement pour les sprites, les transitions (dissolve, fade to black), et la création d'une séquence de crédits animée à partir d'une image PNG défilante. Elle discute des différentes fins possibles dans un visual novel (bonne, mauvaise, tiède).

      • Taille des Images et Arrière-Plans (Environ 1 heure 17 minutes - 1 heure 21 minutes) :

      Elena aborde la question de la taille des images, expliquant qu'elle est déterminée par essai et erreur pour correspondre à la résolution du projet et à l'aspect souhaité. Elle montre des exemples d'arrière-plans filtrés dans le jeu Ren'Py "Karashojo".

      • Conseils de Gestion du Temps et Conclusion (Environ 1 heure 21 minutes - Fin) :

      Elena termine en donnant des conseils pour la gestion du temps et éviter le "crunch" pendant le game jam, notamment en se fixant des mini-échéances régulières et en étant réaliste quant à la portée du projet.

      Elle encourage les participants à utiliser des outils comme Scrivener et à rejoindre la communauté Discord pour trouver de l'aide et des collaborateurs.

      Elle rappelle l'importance d'inclure la mention légale de Ren'Py dans le jeu.

    1. Voici un sommaire avec des horodatages (timestamps) de la vidéo, mettant en évidence les points les plus importants en gras et en français :

      • [0:00] Introduction et bienvenue à la chaîne Toadhouse par une artiste invitée, Thunderbird Paints, qui est l'artiste principale et directrice artistique de Toadhouse Games. Elle prévoit de parler de la conception des environnements, des personnages et potentiellement de l'interface utilisateur pour les romans visuels.
      • [1:00] Début de la discussion sur la conception des personnages et des environnements pour les romans visuels, en commençant par les personnages car ils sont la base d'un roman visuel.
      • [2:00] L'importance d'avoir une idée du scénario avant de concevoir les personnages. L'artiste lance l'idée de créer un roman visuel fictif avec des thèmes rétro, comme un décor de foire Renaissance ou de western cowboy.
      • [3:00] Choix d'un thème de roman visuel sur le thème de Donjons et Dragons (D&D). Discussion sur le personnage principal : statique ou adaptable (avec un générateur de personnages). Le chat vote pour un personnage principal spécifique.
      • [3:00] Détails du personnage principal : un barde avec un accent texan, non binaire. Discussion sur la race du personnage (humain, demi-orc, demi-elfe).
      • [4:00] Application de la discussion sur la conception des personnages concernant les scènes spéciales (CG) et l'interaction avec d'autres personnages, en tenant compte de l'esthétique et des constructeurs de personnages.
      • [5:00] Principes de base pour dessiner un personnage, en commençant généralement par une illustration de référence (turnaround). Importance de considérer l'esthétique de base et le potentiel de cosplay.
      • [6:00] Début du croquis d'un personnage demi-orc non binaire, en se concentrant sur la forme générale et les épaules. Discussion sur les méthodes de coloration (traits et remplissage ou une seule couche).
      • [7:00] Continuation du croquis de référence (turnaround), en veillant à l'alignement des différentes parties du corps. Utilisation de guides pour la hauteur et la variance des types de corps et des formes.
      • [8:00] Esquisse des traits du visage, en commençant par le nez d'orc. Importance de l'hydratation (mention du robot à eau). Discussion sur l'influence d'un chapeau de cowboy sur la coiffure et l'utilisation de références.
      • [9:00] Ajout de détails à la tenue, comme un gilet. Discussion sur le fait que les romans visuels ne doivent pas nécessairement être romantiques et qu'ils peuvent inclure des mini-jeux et des scénarios non linéaires.
      • [10:00] Poursuite de l'ajout de détails à la tenue (jambières, éperons). Mention de romans visuels comme Persona. Pause thé avec l'apparition des chats.
      • [11:00] L'inspiration du jour liée à la citation du sachet de thé. Continuation du dessin des bottes de cowboy. Discussion sur la quantité d'art de personnage typiquement visible dans un roman visuel (buste ou taille).
      • [12:00] Importance d'avoir des sprites de corps entier pour les zooms et les effets, ainsi que pour les scènes spéciales. Ajout d'éléments à la tenue (sac, bretelles).
      • [13:00] Finalisation de la silhouette et ajout d'une guitare. Réglage de la forme du chapeau. Début de la stylisation de la tenue.
      • [13:00] Séparation des calques pour le croquis de face et de dos. Ajout d'une ceinture. Le chat approuve le design.
      • [14:00] Début de la coloration du personnage, en utilisant une seule couche pour la plupart de l'illustration conceptuelle. Discussion sur les couleurs de peau des tieffelins dans D&D.
      • [15:00] Discussion sur la personnalisation des personnages dans les jeux et la création d'éléments de personnalisation.
      • [15:00] Retour à la définition des traits du visage, en se concentrant sur la forme du visage, les expressions et les couleurs.
      • [16:00] Informations généralement fournies lors de la création d'un design de personnage (personnalité, historique, apparence physique, couleur préférée). Le rôle de l'artiste dans la traduction de la personnalité en esthétique visuelle.
      • [17:00] Fin de la coloration de la tenue principale. Transition vers la conception des environnements. Importance de la posture pendant le dessin et suggestion d'étirements.
      • [17:00] Couleur de la guitare inspirée de l'ancienne guitare de l'artiste. Couleur de la ceinture.
      • [18:00] Couleur du bord du chapeau et des bottes. Choix de la couleur du pantalon pour créer un schéma de couleurs cohérent. Discussion sur la modification des couleurs.
      • [19:00] Célébration des abonnements offerts à la chaîne. Ajout d'un détail de chemise dépassant.
      • [20:00] Discussion sur la création de sprites de personnages et l'importance des expressions faciales. Le nombre d'expressions nécessaires (généralement six ou sept).
      • [21:00] Croquis rapide d'une guitare. L'idée de la conception prime sur le détail parfait.
      • [21:00] Ajout rapide d'orteils. L'artiste utilise le même pinceau pour la plupart du concept.
      • [22:00] Ajout de boutons. Idée d'utiliser l'asymétrie dans la conception des tenues pour montrer qu'un personnage est légèrement déséquilibré.
      • [23:00] Exemples de modifications de la tenue pour créer différents aspects (manches, capes, gants).
      • [23:00] Retour à la conception de base et discussion sur les expressions faciales (colère, tristesse).
      • [24:00] Question sur le stockage des expressions faciales et des poses corporelles. L'artiste montre des exemples de son travail sur "Call Me Sarah" et "Good Looking Home Cooking", où les corps et les expressions sont généralement conservés séparément pour permettre des changements dans le langage corporel.
      • [26:00] Conseils pour accélérer la conception des personnages pour un délai court (nombre d'expressions limité, poses simples, réutilisation d'éléments).
      • [27:00] Démonstration rapide de changement d'expressions faciales en modifiant des éléments comme les yeux, la bouche et les sourcils, tout en conservant le même corps.
      • [28:00] Transition vers la conception des environnements après une courte pause.
      • [29:00] Introduction à la conception des environnements, perspective et outils (pinceaux de perspective). Importance de placer la ligne d'horizon au milieu pour un roman visuel.
      • [30:00] Croquis rapide d'un coin de rue médiéval, en utilisant des formes simples pour les bâtiments. Utilisation de la touche Shift pour tracer des lignes droites.
      • [31:00] Ajout d'éléments comme des arbres et un magasin général. Discussion sur l'alignement des personnages et des arrière-plans pour qu'ils s'intègrent mieux.
      • [32:00] Utilisation de références photographiques pour la taille des bâtiments par rapport aux personnages (exemple d'Hershey Park). Ajustement de la taille et de l'emplacement des éléments d'arrière-plan.
      • [33:00] Zoom sur une partie de l'esquisse d'arrière-plan pour montrer un arrière-plan potentiel pour un roman visuel. Début du blocage des couleurs de l'environnement.
      • [34:00] Poursuite du blocage des couleurs (bâtiments, arbres). Importance de créer des calques séparés pour les éléments d'arrière-plan pour faciliter les modifications.
      • [35:00] Incident technique avec le stylet de la tablette. Reprise et continuation du blocage des couleurs.
      • [36:00] Présentation d'exemples d'environnements précédemment créés et promotion de l'événement annuel "Environment-tober" pour la pratique des environnements.
      • [37:00] Retour à l'esquisse de l'environnement, suppression des lignes de perspective et début de l'ajout de détails et de considérations sur la source de lumière.
      • [38:00] Démonstration de la création de différentes ambiances lumineuses (crépuscule, matin) en dupliquant le calque de couleurs de base et en utilisant des modes de fusion et des couleurs différents.
      • [39:00] Importance des ombres pour les bâtiments et le paysage. Démonstration rapide de la création d'une scène de nuit avec des étoiles.
      • [40:00] Finalisation de la démonstration de la création d'une scène de nuit. Remarques de clôture, excuses pour ne pas avoir abordé l'interface utilisateur, invitation à poser des questions sur Discord.
      • [41:00] Message de fin et salutations.
    2. Document de Briefing : Conception de Jeux Vidéo de Type Visual Novel

      Source : Extraits de la diffusion en direct "Basic Visual Novel Art | Characters and Environments | Lecture Stream | with Heather Gartner"

      Date : Non spécifiée dans le texte

      Présentateur : Heather Gartner (Thunderbird Paints), Lead Artist et Art Director chez Toad House Games.

      Public Cible : Artistes débutants et développeurs de visual novels, potentiellement participants à une game jam (Toad House Jam).

      Objectif de la Diffusion : Fournir des bases et des conseils pratiques pour la conception de personnages, d'environnements et potentiellement d'interfaces utilisateur (UI) pour les visual novels.

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      I. Introduction et Préambule :

      • L'hôte, Heather Gartner (Thunderbird Paints), remplace Alanna, la dirigeante habituelle de Toad House.
      • Elle est la lead artist et art director de Toad House Games, ayant travaillé sur "Call Me Sarah", "Role for Confidence" et "Good Looking Home Cooking".
      • La session est prévue pour durer environ 2 à 2h30 et se concentrera sur les bases de la création d'éléments visuels pour les visual novels.
      • L'outil principal utilisé sera Adobe Photoshop, bien que Heather mentionne également son intérêt pour Affinity Photo et son utilisation de Krita pour l'animation.
      • Un thème fictif de visual novel sera créé en direct pour illustrer les concepts. Le thème initialement suggéré par le chat était un "cowboy western" ou une "ren fair", mais un thème "dungeons and dragons" (fantasy RPG) sera finalement retenu.

      II. Conception de Personnages :

      • Point de Départ : L'Idée du Scénario : "the first thing that you want to have is an idea of what your plot is going to be". La connaissance de l'intrigue est essentielle pour informer la conception des personnages.
      • Thèmes Overarching : Définir le contexte général (futuriste, moderne, historique, etc.) est une étape préliminaire importante.
      • Personnage Principal : Il peut être statique ou adaptable (via un générateur de personnage). L'oratrice préfère un personnage principal spécifique car il est au cœur du jeu et son design initial influence la conception des autres personnages et des scènes spéciales (CGs).
      • Détails du Personnage Principal : Pour l'exemple, un barde non-binaire avec un accent texan et une origine demi-orc est choisi. L'importance de considérer la race et le type de personnage est soulignée.
      • Scènes Spéciales (CGs) : Ces scènes, souvent débloquables, nécessitent de considérer l'interaction du personnage principal avec les autres. Pour les personnages créés via un builder, il faut s'assurer de la cohérence esthétique (taille, proportions, etc.).
      • Processus de Dessin :Commencer par une idée de la structure corporelle de base (le "frame").
      • Heather Gartner réalise généralement des "turnarounds" (vues de face et de dos) pour ses personnages.
      • Utilisation de calques est essentielle pour la flexibilité et la correction d'erreurs.
      • Des lignes de repère (pour la hauteur, les épaules, la taille, etc.) sont recommandées pour assurer la cohérence des proportions.
      • Le processus de dessin d'Heather est souvent direct avec la couleur, sans forcément passer par un lineart précis.
      • Détails et Reconnaissance :Ajouter des détails distinctifs (un chapeau de cowboy dans l'exemple) pour rendre le personnage reconnaissable par sa silhouette.
      • Considérer la "cosplayability" du personnage peut influencer le design.
      • Les formes (angulaires vs. rondes) peuvent communiquer des aspects de la personnalité.
      • Coloration : Heather utilise généralement une seule couche pour l'illustration principale, avec une esquisse en dessous. L'utilisation de couleurs profondes (vert olive pour la peau de l'orc) est explorée.
      • Personnalisation : L'importance de la communication avec l'équipe (écrivains, etc.) pour comprendre la personnalité, le background et les préférences physiques du personnage est soulignée. L'artiste doit parfois traduire des "sentiments" en esthétique visuelle.
      • Expressions Faciales : Il est conseillé de prévoir différentes expressions (colère, tristesse, joie) pour les sprites. Un nombre limité (6-7) peut suffire pour la plupart des situations, à moins d'un arc narratif spécifique nécessitant des changements d'apparence.
      • Sprites et Assets : Les expressions faciales sont généralement stockées comme des assets séparés du corps. Parfois, le corps entier est redessiné pour correspondre à l'expression et au langage corporel souhaités. Des exemples de sprites de "Call Me Sarah" et "Good Looking Home Cooking" sont montrés pour illustrer cela.
      • Création Rapide de Personnages : Pour les projets avec des délais courts (un mois), il est conseillé de simplifier les designs (moins de détails, peu d'accessoires complexes comme les chapeaux), de réutiliser les assets (formes corporelles) et de limiter le nombre d'expressions faciales (3 expressions génériques peuvent être suffisantes).

      III. Conception d'Environnements :

      • Perspective : Bien que moins cruciale pour les environnements organiques, la perspective est importante pour les scènes en intérieur ou les paysages urbains. Des outils comme les "perspective brushes" peuvent être utiles. La ligne d'horizon est généralement placée à mi-hauteur pour un visual novel.
      • Réutilisation des Environnements : Concevoir des environnements qui peuvent être réutilisés avec des variations (éclairage, saisons, jour/nuit) est une stratégie efficace.
      • Esquisse Rapide : Commencer par des formes simples (boîtes pour les bâtiments). Le style et l'atmosphère sont ajoutés avec les détails.
      • Astuces de Dessin : Utiliser la touche Shift pour tracer des lignes parfaitement droites.
      • Placement des Personnages : Dessiner les arrière-plans en ayant une idée de l'emplacement prévu des personnages pour s'assurer qu'ils s'intègrent bien dans la scène. Ajuster la taille des éléments de l'arrière-plan en fonction de la distance perçue du personnage.
      • Utilisation de Références : Les photos de lieux réels peuvent servir de référence pour la composition, l'échelle et les formes.
      • Coloration des Environnements : Bloquer les couleurs de base, puis ajouter des détails. Les bâtiments et les éléments naturels sont souvent placés sur des calques séparés pour faciliter les modifications.
      • Éclairage et Ambiance : L'éclairage est un outil puissant pour créer différentes ambiances (jour, nuit, crépuscule). Des calques de couleur en mode de fusion (overlay, multiply) peuvent être utilisés pour simuler différents moments de la journée. La manipulation des couleurs (ajout de jaune pour simuler la lumière du jour sur un ciel bleu) est expliquée.
      • Ombres : L'ajout d'ombres pour les bâtiments et le terrain est crucial pour donner du volume et du réalisme.
      • Arrière-Plans Simples vs. Détaillés : Il est acceptable d'avoir des arrière-plans moins détaillés ou flous, surtout si la narration est le point central.
      • Environment-Tober : Heather mentionne un événement annuel (en octobre) où elle propose des thèmes pour la création d'environnements, encourageant la pratique.

      IV. Interface Utilisateur (UI) :

      Le temps imparti ne permet pas d'aborder en détail la conception de l'UI. Heather invite les spectateurs à la contacter sur Discord pour toute question concernant l'UI.

      V. Conclusion :

      • Heather remercie les spectateurs pour leur participation et pour les dons de subs.
      • Elle encourage à la créativité, à la bienveillance envers soi-même et se dit disponible pour répondre aux questions sur Discord.
      • Citations Pertinentes :
      • "the first thing that you want to have is an idea of what your plot is going to be" (concernant la conception des personnages).
      • "visual novels can just be a platform for telling a story hard stop. it is basically a playable story" (soulignant la nature narrative des visual novels au-delà de la romance).

      En Résumé :

      Cette diffusion en direct offre une introduction pratique à la conception visuelle pour les visual novels.

      Heather Gartner partage son expérience et ses méthodes de travail pour la création de personnages et d'environnements, en mettant l'accent sur l'importance du scénario comme point de départ, la considération des détails pour la reconnaissance des personnages, et l'utilisation de références et de techniques d'éclairage pour les environnements.

      Elle encourage également la simplification et la réutilisation d'assets pour les projets avec des contraintes de temps. Bien que l'UI n'ait pas été abordée, la session fournit une base solide pour les artistes débutants et les développeurs de visual novels.

    1. Voici un sommaire de la discussion avec des indications temporelles basées sur l'ordre d'apparition dans le transcript :

      • Introduction et présentation d'Albert Moukheiber (Docteur en neurosciences et psychologue clinicien). Il explique qu'il essaie d'allier la compréhension du fonctionnement du cerveau avec ses applications pratiques.
      • Genèse du livre "Neuromania". L'idée initiale était de déconstruire des phrases courantes et simplistes entendues sur le cerveau et notre fonctionnement. Des exemples incluent l'idée que les gens n'aiment pas changer ou que la tristesse est due à un déséquilibre chimique. L'auteur cite Stanislas Lem sur le danger de la sursimplification.
      • Pourquoi ces simplifications ont pris autant de place. Plusieurs raisons sont évoquées : le caractère récent des neurosciences, l'incertitude scientifique ouvrant la voie aux interprétations, et l'instrumentalisation des découvertes scientifiques (comme la radioactivité ou la physique quantique à des fins marketing).
      • Remise en question du paradigme selon lequel "les gens n'aiment pas changer". Ce concept est davantage lié aux systèmes qu'aux individus. La résistance au changement est souvent utilisée pour justifier des passages en force. Le changement dépend du contexte et de ce qu'il implique.
      • La possibilité de changer et la question de la patience. Changer de tempérament est différent de la résistance au changement organisationnel. Les traits de personnalité (stables) se distinguent des états (temporaires). Le changement prend du temps, ce qui peut être problématique pour quelqu'un d'impatient.
      • Différences entre traits et états de personnalité. Des exemples sont donnés pour illustrer comment quelqu'un peut être colérique (trait) mais pas toujours en colère (état), et comment le contexte influence l'expression de ces traits.
      • La stabilité des traits pour la prédictibilité et la coopération. Un changement trop rapide et constant rendrait la collaboration difficile. L'idée d'un "self" unique et constant est remise en question par la notion de "self switching" selon les contextes.
      • Comment travailler sur l'impatience. Identifier les situations déclenchantes, les conditions propices et agir au niveau approprié. Accepter que le progrès se fait par étapes et prend du temps. La "cognition incarnée" souligne que nos réactions dépendent de notre corps et de notre environnement.
      • Stratégies pour gérer l'impatience. "Think our way out of it" est possible dans certaines situations (exemple du métro en retard), mais pas dans d'autres. Distraction, relaxation corporelle et se souvenir des succès ("count the hits not the misses") sont des pistes. Il faut aussi accepter parfois de ressentir de la frustration.
      • La dichotomie émotion/raison. L'auteur a toujours eu un problème avec la hiérarchisation de ces processus. Souvent, les pensées justifient les émotions. L'opposition frontale est rare.
      • Distinction entre émotions (substrat biologique), ressenti phénoménologique (affects) et communication de l'émotion. Le langage français utilise souvent le même mot pour ces trois réalités, contrairement à l'anglais ("emotions" et "feelings"). Dans le cerveau, il y a des neurones, pas des émotions ou des pensées en soi.
      • L'opposition se fait plutôt entre différentes émotions et pensées. L'exemple de la jalousie ou de l'énervement suivi d'un apaisement est donné. Penser en termes de diades ou de triades (incluant le ressenti corporel) est plus pertinent. Les personnes anosognosiques (ne reconnaissant pas leurs émotions) ne deviennent pas de meilleurs décideurs rationnels, car les émotions sont une forme de feedback.
      • Rôle des émotions comme feedback pour adapter notre comportement. Le déficit émotionnel rend le comportement inopérant. Les bases biologiques des émotions sont dans le cerveau et le corps (cognition incarnée). L'opposition émotion/raison remonte à l'Antiquité (Platon).
      • Les émotions peuvent être remplacées. Nous avons des émotions et des pensées automatiques, mais aussi des processus métacognitifs et métaémotionnels qui permettent de les modifier progressivement. La rumination (une cognition) nourrit l'émotion, montrant leur interdépendance.
      • La porte d'entrée pour casser un cycle émotionnel/cognitif dépend des individus. Injonction émotionnelle, raisonnement, action corporelle, distraction attentionnelle ou acceptation peuvent être utilisés. Les émotions négatives sont importantes et adaptées dans certains contextes (deuil après un licenciement). Vouloir toujours aller bien est une forme de folie.
      • L'idéologie de la maximisation et de l'efficience. Cette tendance, visible dans le minimalisme et la technologie, se reflète dans la volonté de maximiser les expériences positives et d'éliminer les émotions négatives. L'auteur ne cherche pas à se maximiser constamment dans tous les domaines.
      • Apprendre plus vite est parfois une illusion. Il n'y a pas toujours de raccourcis, notamment pour l'apprentissage des langues. Des vendeurs profitent du désespoir pour vendre des méthodes inefficaces. L'immersion est souvent nécessaire.
      • La quête d'amélioration et la comparaison aux autres. Admirer ceux qui apprennent vite ne doit pas nous faire oublier que les compétences varient. Il faut accepter les "règles du jeu" de notre esprit, comme on accepte les limites physiques de notre corps.
      • Comparaison avec les capacités physiques. On n'aurait pas la même discussion sur la possibilité de sauter du troisième étage ou de soulever une voiture. L'amélioration du cerveau passe par son utilisation. La quête d'une amélioration constante peut être une source d'insatisfaction.
      • La motivation et le changement constant. Ce qui motive l'auteur n'est pas une quête intense, mais plutôt l'intérêt. Le changement est inévitable ; la question est comment et à quelle vitesse.
      • Philosophie de vie et éducation de sa fille. Ne pas se prendre au sérieux est une protection. Ne pas lui dire qu'elle est spéciale, mais normale.
      • Remise en question du système scolaire. L'école n'est pas conçue pour le bien-être des enfants, mais pour permettre aux parents de travailler. L'heure de réveil est absurde. Malgré cela, sa fille ira à l'école comme les autres.
      • Inculquer la tolérance à la frustration. La société actuelle cherche à éviter la frustration, ce qui pourrait être problématique. Le côté coercitif de l'école peut paradoxalement aider à développer cette tolérance.
      • La période d'adaptation à l'école. L'objectif initial est la survie et l'adaptation. L'apprentissage viendra plus tard. L'auteur évite les pratiques éducatives qu'il juge néfastes. Il n'a pas lu de livres sur la parentalité pour éviter de se "mêler le cerveau".
      • Le phénomène de l'éducation positive. L'enfant d'une amie, élevé sans se voir dire non, semble bien se développer, mais l'avenir reste incertain. Il faut éviter le piège de la cause unique : de nombreux facteurs influencent le développement d'un enfant (amis, professeurs, etc.). L'éducation positive reflète aussi le désir des adultes d'éviter la frustration.
      • La notion de "bon niveau explicatif". Pour comprendre un phénomène, il faut l'observer au niveau pertinent (exemple de l'embouteillage, de la voiture, d'Alzheimer, de la dépression). Pour comprendre le développement d'un enfant, il faut considérer la famille, l'entourage et la société. Nous avons des pistes sur ce qu'il ne faut pas faire (manque d'affection) et quelques-unes sur ce qu'il faut faire, mais pas de feuille de route précise. La société actuelle produit de la frustration, d'où l'importance de la tolérance.
      • L'approche translationnelle (aller-retour entre théorie et pratique). L'expérience clinique (thérapie) a montré que le déséquilibre chimique n'est pas le bon niveau explicatif pour la dépression, car des facteurs de vie concrets sont souvent en cause. La science a longtemps cherché à objectiver, mais la subjectivité humaine est essentielle.
      • Le défi de développer une science de la subjectivité. La douleur est un exemple de phénomène subjectif difficile à objectiver. Les inégalités de traitement de la douleur entre hommes et femmes sont mentionnées. La recherche sur le cerveau se fait majoritairement en IRM, dans des conditions non naturelles. Il y a une surestimation de ce que l'on sait sur le cerveau ("Neuromania").
      • Appel à refaire de la science avec émerveillement et imagination. La science actuelle est perçue comme trop aseptisée (blouses blanches et statistiques). L'imagination et l'émotion sont nécessaires pour faire avancer la science. La collaboration entre différentes expertises (philosophie, mathématiques, biologie) est cruciale.
      • Paradoxe apparent entre la critique de la surresponsabilisation de l'individu et l'appel à une science de la subjectivité. Retour à la notion de niveau explicatif : selon le phénomène étudié, le niveau pertinent varie. S'intéresser à la subjectivité est important pour comprendre l'individu, mais pour certains phénomènes (comme un embouteillage ou une tendance sociétale), il faut considérer un niveau d'analyse plus large.
      • ** L'exemple de la propriété émergente de l'eau (nécessité de six molécules pour "mouiller")**. Certains phénomènes n'apparaissent qu'à un certain niveau d'organisation. Pour comprendre le vote, regarder l'activité cérébrale individuelle est descriptif, pas explicatif.
      • Importance de distinguer le bon niveau explicatif, la correspondance entre les niveaux et la différence entre description et explication (corrélation vs causalité). L'exemple de la corrélation entre le nombre de McDo et les cas de COVID est donné.
      • Facteurs méta (sociétaux) sous-estimés. Organisation sociétale, rythme social, heures de travail, pression financière et matérielle. La perte des aides sociales et communautaires d'avant est évoquée. L'explosion des burnouts et des troubles anxieux ces dernières années est notable.
      • Le biais des populations "WEIRD" (White, Industrialized, Educated, Rich, and Democratic). La majorité des études en psychologie et neurosciences sont réalisées sur ces populations, puis généralisées à toute l'humanité, ce qui est problématique car ces populations ne sont pas représentatives.
      • Exemple de jeu économique (ultimatum game) montrant des différences culturelles dans les comportements. Les étudiants américains réagissent différemment des populations d'autres cultures face à des offres inéquitables.
      • Remise en question de croyances psychologiques universelles basées sur des échantillons restreints. La culture a une influence profonde. L'exemple du faible taux de natalité en Corée, potentiellement lié au patriarcat, est donné.
      • La complexité des problèmes et le rejet des solutions simplistes. L'auteur se sent dépassé par cette complexité. L'exemple de la dépression, parfois liée à l'environnement social et culturel, est mentionné.
      • Nécessité d'une "thérapie de la société" plutôt que d'une sur-focalisation sur l'individu et le développement personnel. La volonté individuelle a ses limites face aux déterminants environnementaux et sociaux.
      • Expérience de l'auteur face à des patients où il se sent impuissant à aider. Il en parle ouvertement avec le patient et l'oriente parfois vers d'autres thérapeutes plus adaptés. La psychologie clinique est encore une discipline jeune avec des limites. Il est important de reconnaître ces limites pour éviter de culpabiliser les patients.
      • Reconnaissance des limites actuelles de la psychologie clinique. Le mythe d'une compréhension totale de la créativité, des émotions, etc., est dangereux. Il est crucial d'expliquer aux patients que leur souffrance n'est pas forcément de leur faute. La psychologie clinique n'est pas aussi mature que d'autres domaines de la santé.
      • Le mensonge des cinq sens. Nous en avons neuf : la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher, la thermosception (chaleur/froid), la proprioception (position du corps), la nociception (douleur) et l'interception (organes internes). L'omission des quatre autres est un mystère.
      • Le pseudo "sixième sens" (souvent associé à l'intuition). L'auteur pense que ceux qui ont popularisé cette idée ignoraient l'existence des quatre autres sens. Le sixième sens est interprété différemment par chacun.
      • La fascination du réel déjà complexe. L'auteur ne comprend pas pourquoi on cherche à ajouter des artifices (comme des "auras") alors que le fonctionnement réel est déjà extraordinaire. La réalité est plus complexe à comprendre qu'à inventer. La facilité n'est pas nécessairement ce que les gens aiment, mais certains profitent de ce biais apparent.
      • Les raisons du succès des solutions simplistes et erronées. Promesse de résultats rapides et faciles, détresse des personnes cherchant de l'aide, asymétrie argumentative (il est plus facile de convaincre de ne pas faire quelque chose en exagérant un risque que de convaincre de faire quelque chose en prouvant une sécurité à 100%). La loi du nombre explique le succès des démarcheurs téléphoniques.
      • Les neuf sens et la misophonie (sensibilité excessive à certains sons). La question de savoir comment agir sur ces sens est posée. L'auteur partage son expérience de la misophonie et de la difficulté à la gérer.
      • Le bon niveau explicatif pour la misophonie est l'interaction, pas seulement l'individu. Avant de chercher à changer, il faut évaluer l'impact du problème. Des solutions mécaniques (atténuation du son) peuvent être envisagées, mais sont contraignantes. Un travail sur la gestion émotionnelle peut aider. Parfois, l'acceptation est la meilleure voie.
      • Fonctionnement "bottom-up" (des sens vers le cerveau) et découverte récente du fonctionnement "top-down" (du cerveau vers les sens). Notre cerveau "hallucine" activement le réel (processing prédictif).
      • Le cerveau influence activement notre perception sensorielle. Les illusions d'optique illustrent ce phénomène. Il serait intéressant d'explorer si des processus "top-down" pourraient aider à moduler la sensibilité à certains sons comme dans la misophonie. Référence à Andy Clark et son livre "The Experience Machine" sur le cerveau prédictif.
      • Expériences personnelles de l'auteur en matière de changement. Il a consciemment travaillé sur son anxiété, sa manière de parler et sa gestuelle. Il essaie d'avoir plus d'opinions et de ne pas être toujours indifférent aux choix collectifs. Le changement est constant.
      • Recommandation d'une ressource marquante récente : la série "Severance" sur Apple TV+. Une série de science-fiction explorant la séparation entre vie professionnelle et personnelle au niveau cérébral.
      • Le plus grand obstacle surmonté par l'auteur : son anxiété et son stress durant l'adolescence. L'acceptation de soi et le fait de moins se prendre au sérieux l'ont aidé.
      • Personnes que l'auteur aimerait entendre au micro : Zoé Dubu (historienne des psychédéliques) ou Lucy Berkovitz (psychiatre travaillant sur la psilocybine).
      • Définition de "ne pas prendre le pouvoir de sa vie" : la subir. Clarification importante : il ne s'agit pas de prôner la soumission, mais de souligner que vouloir tout contrôler et subir sont tous deux indésirables. Maximiser l'agentivité est essentiel, mais cela passe par un effort collectif et ne dépend pas uniquement de la volonté individuelle.
      • Conclusion et remerciements. Invitation à soutenir les librairies indépendantes.
  3. Mar 2025
    1. Voici un sommaire de la vidéo « One health : Alimentation infantile et santé globale » avec des indications temporelles approximatives basées sur la progression du discours dans le transcript :

      • [Début] Introduction (Professeur Harvé) : Présentation de la 6ème conférence du cycle, mettant en avant l'approche multidisciplinaire avec la participation d'ingénieurs agronomes, en l'occurrence le professeur Daniel Tomé et la professeur Dalila Zout Marnich, qui vont parler de l'alimentation infantile et de la santé globale. Le professeur Tomé commence la présentation.

      • [~0:01:00] Tour d'horizon sur les problèmes d'alimentation infantile (Professeur Daniel Tomé) :

        • Catégories d'âge et conditions physiologiques pour les apports nutritionnels : nourrissons (0-6 mois), enfants (6 mois-3 ans), enfants et adolescents (3-18 ans), adultes.
        • **Les trois ou quatre grands groupes de problématiques liés à l'alimentation :
      • l'énergie,
      • les macronutriments énergétiques (protéines, glucides, lipides), et
      • les micronutriments (vitamines et minéraux)**.

        • Présentation des Apports Nutritionnels de Référence (ANR) ou Dietary Reference Value (DRV).
        • Définition des besoins nutritionnels de l'enfant et de l'adolescent basée sur le métabolisme de base, les besoins de croissance, et l'activité physique.
        • La croissance : accroissement de la taille et de la masse corporelle (musculaire et osseuse), avec des besoins rapportés à la masse corporelle supérieurs à ceux de l'adulte. Impact de l'alimentation sur la santé à court et long terme.
        • Gain de taille et de poids significatif pendant les trois premières années.
        • Évolution de la masse maigre (musculaire et osseuse) et de la masse grasse pendant la croissance. Développement du cerveau, plus rapide dans les premières années.
        • L'adiposité et l'indice de masse corporelle (IMC) chez l'enfant, avec la variation physiologique de la corpulence et le rebond d'adiposité, indicateur de risque ultérieur d'obésité.
        • Évolution des tissus maigres et gras selon l'âge et le sexe.
        • Les trois périodes critiques de l'alimentation infantile : oralité orale (0-6 mois, alimentation lactée), oralité secondaire (6-12 mois, diversification), et après 12 mois (évolution vers l'alimentation normale). Importance de la croissance pendant les premières années.
        • L'alimentation infantile doit assurer un apport adéquat d'énergie et de nutriments pour l'expression optimale du potentiel génétique corporel et cognitif, en évitant la surconsommation énergétique et les risques de déficience (protéines, calcium, fer, iode, zinc, acides gras polyinsaturés, vitamines A, B9, E).
        • Le lait maternel : composition évolutive, protection immunitaire, mais faible en vitamine D et K, nécessitant une supplémentation.
        • Prévalence de l'allaitement en France, plus faible que dans d'autres pays.
        • Les besoins énergétiques de l'enfant, variables selon l'âge, la corpulence et l'activité physique, exprimés en fonction du Physical Activity Level (PAL).
        • Répartition des macronutriments énergétiques (glucides, lipides, protéines) : similarités avec les recommandations pour l'adulte, avec des besoins lipidiques plus élevés chez les très jeunes enfants.
        • Besoins en protéines plus élevés chez l'enfant (par rapport au poids) pour la croissance des tissus maigres, avec un taux de dépôt protéique élevé chez le nourrisson qui diminue avec l'âge.
        • Importance des acides gras polyinsaturés (oméga-6 et oméga-3) pour le développement cérébral pendant les premières années.
        • Statut nutritionnel au cours du développement et risques : retards de croissance, maigreur, surpoids et obésité, anémie (carence en fer), carences en iode, vitamine A, vitamine D et zinc, avec une répartition géographique variable.
        • Types d'études et de données disponibles : problèmes de carence, obésité, et déficiences en micronutriments.
        • Augmentation mondiale de l'indice de masse corporelle (IMC) chez les adultes et les enfants.
        • Lien entre la forte consommation de céréales/racines/tubercules et les retards de croissance.
        • Relation entre la faible consommation de produits d'origine animale et les retards de croissance.
        • Problèmes de déficiences en micronutriments même dans les pays développés (exemple de la Grande-Bretagne pour le fer, la vitamine D, le calcium, le magnésium, le zinc, le sélénium et l'iode).
        • La fortification en micronutriments comme solution à la malnutrition, en particulier pour l'iode (sel iodé), le fer, la vitamine A et le zinc. Complémentation alimentaire pertinente en cas de carence avérée.
        • Exemple du fer : rôle dans le transport de l'oxygène, conséquences de la carence (anémie, mauvais développement neurologique), prévention par l'alimentation diversifiée et fortification.
        • Prévalence de l'anémie par carence en fer dans différents pays.
        • Efficacité de la fortification en fer dans la réduction de l'anémie.
        • Amélioration du développement cognitif des enfants et adolescents grâce à la supplémentation en fer, justifiant les recommandations de l'OMS.
        • Résumé des points clés : enfance et adolescence, rôle crucial de l'alimentation pour le développement physique et cognitif, importance d'un apport adéquat en énergie et nutriments, nutriments particulièrement sensibles liés à la croissance, surveillance nécessaire.
      • [~0:30:00] Focus sur le besoin en protéines (Professeur Dalila Zout Marnich) :

        • Rôle fondamental des protéines : apport d'azote et d'acides aminés indispensables à la survie.
        • Qualité de l'apport alimentaire : quantité d'azote et profil en acides aminés essentiels (neuf pour l'humain).
        • Métabolisme protéique : renouvellement permanent des protéines corporelles (synthèse et dégradation). Rôles des protéines (hormones comme l'insuline).
        • Besoins chez l'adulte (entretien) et besoins supplémentaires (croissance, gestation).
        • Pertes azotées obligatoires (fécales, urinaires, non mesurables).
        • Évaluation du besoin protéique basée sur le besoin azoté, bilan azoté nul.
        • Besoin nutritionnel moyen (0,66 g/kg/jour) et apports recommandés (0,83 g/kg/jour) chez l'adulte.
        • Besoins spécifiques de l'enfant pour la croissance : calcul par méthode factorielle (besoin d'entretien + besoin de croissance corrigé par l'efficacité de dépôt protéique). Efficacité de dépôt variable selon l'âge (66% puis 58%).
        • Exemple de calcul du besoin moyen pour un enfant de 1 à 3 ans (0,86 g/kg/jour).
        • Différences de dépôt protéique (masse maigre) entre garçons et filles, conduisant à des recommandations différentes par tranche d'âge.
        • Qualité des protéines : importance de l'apport en acides aminés indispensables. Besoins en acides aminés indispensables (exemple de la lysine).
        • Conséquences d'un apport déséquilibré en acides aminés essentiels (facteur limitant).
        • Scores d'évaluation de la qualité des protéines : score chimique, PDCAAS (Protein Digestibility Corrected Amino Acid Score), et DIAAS (Digestible Indispensable Amino Acid Score).
        • Exemple comparatif du blé (déficient en lysine, digestibilité moyenne) et du lait (équilibre en acides aminés, haute digestibilité) en termes de qualité protéique.
        • Sources de protéines alimentaires : teneur variable (animale vs végétale), équilibre en acides aminés essentiels (sources animales plus complètes), et digestibilité.
        • Déficiences spécifiques en acides aminés essentiels dans les sources végétales (lysine dans les céréales, méthionine dans les légumineuses).
        • Résultats de digestibilité et de DIAAS pour différentes sources protéiques (tournesol, lin).
        • Explication du lien entre forte consommation de céréales et retards de croissance (déficience en lysine).
        • Risque d'inadéquation de l'apport protéique dans différents pays, aggravé par une faible digestibilité.
        • Double enjeu : quantité et qualité des protéines, crucial pour la croissance de l'enfant.
        • Dilemme : nécessité de réduire la consommation de protéines animales pour des raisons environnementales, alors qu'elles sont plus équilibrées et digestibles.
        • Questions sur les sources végétales de protéines (équilibre en acides aminés, digestibilité, facteurs antinutritionnels, ultra-transformation).
      • [~1:00:00] Discussion et Questions/Réponses :

        • Commentaire sur la consommation de bœuf et son caractère historiquement récent en Occident. Question sur la possibilité de transformer ces pratiques.
        • Réponses du professeur Tomé et de la professeur Azout Marnich sur la consommation de protéines animales et végétales, l'évolution de la consommation de bœuf, la possibilité de réduire la consommation animale (végétalisme possible mais plus complexe), la vitamine B12 et le fer, et le ratio entre sources animales et végétales.
        • Réponse de la professeur Azout Marnich sur l'importance de l'équilibre et la prise en compte de l'obésité/surpoids, le rôle des protéines dans la régulation de la lipogénèse, et la question de l'ultra-transformation des produits végétaux.
        • Question de la salle sur le quota de 0,66 g/kg de protéines, jugé bas. Clarifications sur le besoin nutritionnel moyen vs les recommandations, et l'apport énergétique des protéines (15-20%).
        • Question de la salle sur l'approche "One Health", la compétition entre micronutriments et autres vertus des végétaux (fibres, etc.), les risques liés à la viande rouge, et la perception du besoin en protéines. Discussion sur la nécessité d'un rééquilibrage des sources (diminuer l'animal, augmenter le végétal), mais la question du "jusqu'à quel niveau" et la présence de populations carencées. Précisions sur les risques liés à la viande rouge (cancers colorectaux), les avantages des végétaux (fibres, absence de cholestérol), et l'effet satiétogène des protéines. Retour sur la question de l'ultra-transformation et l'intérêt de consommer des associations traditionnelles de végétaux (légumineuses et céréales).
      • [~1:14:00] Conclusion (Professeur Harvé) :

        • Importance de la connaissance scientifique et de sa transmission au grand public pour transformer les pratiques sociales.
        • Nécessité de concilier une bonne nutrition infantile (quantitative et qualitative) et les enjeux climatiques (diminution de l'élevage intensif, consommation de bœuf).
        • Responsabilité des futurs professionnels de santé dans la transformation des pratiques sociétales.
        • Annonce de la prochaine conférence sur le réchauffement climatique et l'impact carbone. Remerciements.
    1. Briefing Document : Analyse de la Fraude Agro-industrielle et des Risques Liés aux Additifs Alimentaires Source : Excerpts de "La pire arnaque agro-industrielle, à connaître absolument"

      Date d'analyse : 26 octobre 2023

      Thèmes Principaux :

      • Fraude Généralisée dans l'Industrie Agro-alimentaire : La source met en lumière une culture de la fraude où le profit maximal prime sur la qualité et l'authenticité des produits. Les industriels recherchent la "qualité la moins chère que le client est prêt à accepter et qui passe les contrôles sanitaires".
      • Exemple Flagrant du Miel Frelaté : L'exemple du miel chinois est utilisé pour illustrer l'étendue de la fraude. Des produits artificiels, fabriqués dans des "laboratoires" sophistiqués, sont conçus pour passer les contrôles standards, souvent moins performants que les méthodes utilisées par les fraudeurs eux-mêmes. La ré-étiquetage de miel chinois avec des origines fallacieuses (Argentine, Vietnam) est également soulignée.
      • Inefficacité des Contrôles et Complicité Tacite : Malgré la connaissance de ces fraudes par les professionnels du secteur, les autorités peinent à agir efficacement. La Commission européenne reconnaît qu'"un miel sur trois vendu en grande surface est un miel frauduleux", mais les mesures concrètes tardent à venir.
      • Influence de l'Industrie sur les Normes et les Contrôles : Le processus d'établissement des Limites Maximales de Résidus (LMR) de pesticides et d'additifs est fortement influencé par les fabricants eux-mêmes, qui préparent les dossiers et financent les tests. Les experts de l'EFSA seraient "à moitié payés par l'industrie", remettant en question l'indépendance des évaluations.
      • Risques Sous-estimés des Additifs Alimentaires : La source souligne que la majorité des additifs (texturants, colorants, conservateurs, etc.) sont utilisés dans l'intérêt des industriels, sans bénéfice pour le consommateur. L'absence d'évaluation des "cocktails" d'additifs et leurs effets à long terme est un sujet de préoccupation majeur. Une étude de l'INSERM de 2018 est citée, liant une augmentation de la consommation de produits ultra-transformés à un risque accru de cancer.
      • Remise en Question de la Notion de Seuil de Toxicité : Le principe de "c'est la dose qui fait le poison" est invalidé pour les perturbateurs endocriniens et les substances cancérigènes. Les perturbateurs endocriniens peuvent être plus toxiques à très faibles doses (courbes en U), et pour les substances cancérigènes, "la première molécule cancérigène elle est cancérigène", impliquant l'absence de seuil de sécurité.

      Idées et Faits Importants :

      • Définition de la "qualité" par l'industrie : "pour vous la qualité la meilleure c'est la moins chère pour nous la qualité la meilleure la plus de marge c'est c'est la qualité la plus la moins chère que le client est prêt à accepter et qui passe les contrôles sanitaires".
      • Facilité de contourner les contrôles sanitaires : "les produits sont sont fabriqués et sont il sont enfin ils sont conçus pour passer les contrôles".
      • Sophistication de la fraude (exemple du miel chinois) : Les fraudeurs utilisent des "laboratoires d'hôpital avec des HPLC avec des chromatogrammes" pour concevoir des produits artificiels indétectables par les méthodes standards.
      • Coût élevé des analyses fiables : "ça coûte cher une analyse de de carbone de miel". Les analyses de routine (humidité, microbiologie) sont peu coûteuses, contrairement aux analyses spécifiques (pesticides, OGM, sucres exogènes).
      • Reconnaissance officielle de la fraude : "la Commission européenne reconnaît qu'un miel sur TR vendu en grande surface est un miel fruduleux".
      • Méthodes de fraude sur l'origine : Importation de miel chinois et ré-étiquetage avec des certificats d'origine d'autres pays ("rien de plus facile que recevoir un container de miel chinois [...] et de de réobtenir un certificat d'origine pour le ré expédier").
      • Influence des fabricants sur les normes : "en fonction de dossier préparés par les fabricants en fait quand on creuse ce sont les fabricants qui qui font les normes". Les fabricants paient les organismes pour les tests.
      • Conflits d'intérêts potentiels au sein des agences de sécurité alimentaire : "les les collèges d'experts de l'fsa ils sont à moitié payés par l'industrie".
      • Objectif principal des additifs : "la plupart des additifs 90 % des additifs sont uniquement mis dans l'intérêt des industriels".
      • Nombre important d'additifs : "vous en avez quasiment 750 d'additif".
      • Consommation annuelle d'additifs par Français : "chaque Français mangeait à peu près dans les 11 kg d'additif par an".
      • Absence d'évaluation des effets combinés des additifs : "personne ne sait quel est l'effet de toutes ces doses cumulées mélanger sur d'aussi longues périodes".
      • Lien entre produits ultra-transformés et cancer : Étude INSERM (2018) montrant une augmentation de 10% de la consommation de ces produits entraînant "10 % supplémentaires de cancer".
      • Invalidation du seuil de toxicité pour certaines substances : Les perturbateurs endocriniens et les molécules cancérigènes ne suivent pas le principe dose-effet linéaire traditionnel.

      Conclusion :

      Les extraits de cette source révèlent une situation préoccupante au sein de l'industrie agro-alimentaire, marquée par une fraude systémique motivée par la maximisation des profits.

      L'exemple du miel illustre parfaitement la sophistication des techniques de fraude et la difficulté des contrôles à détecter ces pratiques.

      De plus, l'influence significative de l'industrie sur l'établissement des normes et les évaluations de sécurité, notamment en ce qui concerne les additifs alimentaires, soulève de sérieuses questions quant à la protection de la santé des consommateurs.

      La remise en cause de la notion de seuil de toxicité pour certaines substances ajoute une dimension supplémentaire d'inquiétude quant aux risques potentiels liés à l'exposition à ces composés, même à faibles doses.

    1. Voici un sommaire du webinaire avec des indications temporelles approximatives basées sur le déroulement de la présentation :

      • [Début] Présentation de Solidatech (0:00 - 0:05)

        • Solidatech est un programme de solidarité numérique qui aide les associations à renforcer leur impact grâce au numérique.
        • L'organisation est née en 2008 d'un partenariat entre les Ateliers du Bocage (coopérative d'insertion membre d'Emmaüs) et TechSoup, un réseau international de solidarité numérique.
        • Solidatech soutient principalement les associations loi 1901, mais aussi d'autres structures comme les fondations Reconnues d'Utilité Publique et les fonds de dotation.
        • Depuis 2008, plus de 35 000 associations se sont inscrites gratuitement et ont bénéficié de plus de 540 000 outils à tarif solidaire, représentant une économie de près de 200 millions d'euros.
        • Solidatech propose de l'outillage (solutions à tarif solidaire et matériel reconditionné) et de l'accompagnement (centre de ressources, webinaires, formations, support).
      • [0:05 - 0:16] Introduction à Nüag

        • Nüag est une société dont l'outil principal a deux ans et qui est issue du monde de la cybersécurité et de la cryptographie.
        • Le cœur de métier de Nüag est le vote électronique sécurisé, enrichi de fonctionnalités pour l'organisation d'instances de gouvernance, notamment les assemblées générales.
        • Nüag est une plateforme clé en main et dématérialisée, disponible en trois formats : 100% présentiel, 100% en ligne, et hybride.
        • La plateforme est structurée en quatre modules : paramétrage/configuration, pilotage, tenue de la réunion et vote, et restitution/archivage.
        • L'accès à Nüag se fait via le site nuage.fr, où les organisateurs doivent créer un compte personnel et un compte pour leur organisation.
        • Il est possible de constituer une équipe d'organisateurs avec différents droits d'accès.
        • La création d'une réunion peut se faire de zéro ou par duplication d'une réunion précédente.
      • [0:16 - 0:25] Module de Configuration et Paramétrage

        • Ce module permet de définir les généralités de la réunion (titre, date, heure, logo), les modalités de vote (en amont), la gestion des pouvoirs, l'espace documentaire, et la gestion des collèges de vote avec pondérations et rôles spécifiques.
        • L'ordre du jour peut être créé avec autant de résolutions que souhaité, chacune avec un titre, un contexte, des choix de vote paramétrables, et la définition du quorum et des seuils de dépouillement.
        • Des documents spécifiques peuvent être rattachés à chaque résolution pour améliorer la lisibilité pour les votants.
      • [0:25 - 0:32] Module Participants

        • La gestion des participants peut se faire de manière autonome ou avec l'accompagnement de l'équipe Nüag via un fichier Excel.
        • Nüag analyse le fichier pour identifier les erreurs potentielles (doubles identités, mandats, format des emails) et fournit un rapport.
        • Un accompagnement est disponible pour les organisateurs et les participants via chat, email et téléphone.
        • L'espace participants est mis à jour par Nüag.
        • La convocation est personnalisable (texte, bouton, ajout de pièces jointes) et un aperçu est disponible.
        • Présentation de l'offre et de la facturation, avec différentes options selon le format (présentiel, distanciel, hybride) et l'inclusion de la visio intégrée.
      • [0:32 - 0:49] Module de Pilotage (avant et pendant l'AG)

        • Vérification de la configuration avant l'envoi des convocations.
        • Possibilité d'activer ou désactiver le vote par correspondance.
        • Gestion des délégations de pouvoir côté organisateur et participant.
        • Suivi des statistiques de vote (mise à jour automatique, rapports complémentaires sur demande).
        • Modification de l'ordre du jour possible tant que les votes ne sont pas ouverts.
        • Traçabilité des actions des participants sur la plateforme.
        • Fonctionnalités pour la gestion de l'émargement en présentiel et assistance au vote.
        • Possibilité de modifier les informations d'un participant et de renvoyer sa convocation.
        • Suivi des mailings (statuts d'envoi, relances ciblées et personnalisées).
        • Espace votant accessible via un lien personnalisé dans l'email de convocation, avec identification sécurisée.
        • Fonctionnalités de vote en amont, accès à la visioconférence, gestion des pouvoirs, et consultation des documents pour les participants.
        • Déroulement du vote en séance : ouverture et clôture des résolutions, proclamation des résultats.
        • Assistance technique disponible pendant la réunion pour les organisateurs et les participants.
        • Validation des résultats permettant la prise en compte des votes hors plateforme (vote hybride).
      • [0:49 - 0:50] Fin de la Démo et Offre d'Essai

        • Possibilité de voter en amont ou pendant le direct, et de consulter l'état de ses votes.
        • La plateforme est disponible en libre accès jusqu'à 5 personnes pour tester toutes les fonctionnalités (avec ou sans visio).
      • [0:51 - 1:02] Questions et Réponses - Tarification

        • L'offre Starter (jusqu'à 30 convocations) est à 50€ HT par réunion, avec un surcoût de 100€ HT pour l'option visio.
        • Au-delà de 30 convocations, les prix de départ sont de 200€ HT (sans visio) et 300€ HT (avec visio), avec un coût par convocation dégressif au-delà de 500.
        • Un simulateur de prix et des demandes de devis sont disponibles.
      • [1:02 - 1:05] Questions et Réponses - Utilisation avec d'autres outils de visioconférence

        • Il est possible d'utiliser Nüag pour le vote en parallèle d'un autre outil de visioconférence (Zoom, Teams, etc.). L'offre correspondante est appelée "vote numérique".
        • Des répétitions sont proposées pour s'assurer de la bonne manipulation des outils.
      • [1:05 - 1:07] Questions et Réponses - Participants allophones

        • La plateforme est disponible en français et en anglais.
        • L'interface pour les participants est conçue pour être simple.
        • Un support est disponible, mais il est relativement limité pour des besoins spécifiques liés à la langue.
      • [1:07 - 1:10] Questions et Réponses - Création de collèges sans droit de vote

        • Il est possible d'inviter des personnes sans droit de vote, qui pourront assister à la réunion et consulter les documents, mais ne pourront pas voter.
        • Cela peut être utile pour la gestion des cotisations et la communication autour des droits de vote.
      • [1:10 - 1:13] Questions et Réponses - Secret des votes et nombre maximum de participants

        • Le secret des votes est respecté ; l'organisateur sait qui a voté mais pas le contenu de leur vote.
        • Il n'y a pas de limite au nombre de participants, même avec de nombreux collèges et spécificités.
      • [1:13 - 1:18] Questions et Réponses - Suffrages multiples et gestion des pouvoirs

        • Un votant peut avoir plusieurs droits de vote, paramétrables dans le fichier participants.
        • La gestion des pouvoirs permet de voter pour soi-même et pour les personnes ayant donné procuration.
        • Le panachage (ventilation d'un seul droit de vote sur plusieurs choix) est également supporté.
        • La gestion des pouvoirs est intégrée à la plateforme.
      • [1:18 - 1:22] Questions et Réponses - Mails de rappel

        • Les mails de rappel sont ciblés sur la base des participants et peuvent être segmentés (par exemple, relance aux non-votants, remerciements aux votants) ou individualisés.
        • Le lien de connexion personnalisé est automatiquement inclus dans les mails de relance.
      • [1:22 - 1:27] Questions et Réponses - Problèmes de Wi-Fi

        • Des outils de dégradation de la qualité de la visio sont prévus pour les connexions faibles.
        • En cas de mauvaise connexion d'un intervenant distant, une fonctionnalité d'appel téléphonique est intégrée.
        • L'application est généralement légère pour la gestion des votes.
        • L'équipe Nüag peut anticiper les problèmes de Wi-Fi lors des répétitions et proposer des solutions.
        • En cas de régie technique sur place, une collaboration est possible pour optimiser la connexion.
      • [1:27 - 1:30] Questions et Réponses - Tenue des AG 2020 et 2021 le même jour

        • Nüag ne peut pas fournir de conseils juridiques.
        • Cependant, il est techniquement possible de tenir plusieurs AG à la suite sur la plateforme, et cela a déjà été fait.
        • La duplication de séances facilite l'organisation dans ce cas.
      • [1:30 - 1:33] Questions et Réponses - Archivage des résultats

        • Nüag a une obligation d'archivage pendant 10 ans.
        • L'accès aux résultats peut varier selon le type d'association, généralement entre 5 et 10 ans.
        • Les organisateurs ont un contrôle sur la suppression des données après l'AG.
      • [1:33] Questions et Réponses - Importation des participants par Excel

        • Oui, il est possible de télécharger les participants via un import Excel.
      • [1:33 - 1:36] Questions et Réponses - Tarification de l'offre Starter et offre illimitée

        • L'offre Starter à 50€ HT n'inclut pas la visio intégrée, mais comprend l'accompagnement et les quatre modules en version numérique. La visio est une option à 100€ HT supplémentaires pour cette offre.
        • Le tarif indiqué est bien par réunion.
        • Un tarif d'usage illimité sous forme de forfait annuel ("pack gouvernance") est proposé sur devis en fonction des besoins (nombre de réunions, volume de participants).
      • [1:36 - Fin] Conclusion et informations de contact

        • Remerciements aux participants et aux présentateurs.
        • Rappel de l'enregistrement du webinaire et de l'envoi d'un email avec le lien de replay et les informations de contact.
        • Invitation à demander des devis et des démonstrations.
        • Fin du webinaire.
    1. Briefing Doc : Faut-il en finir avec la démocratie participative ?

      Introduction

      Ce document présente une synthèse des principaux thèmes et idées ressortant de la discussion organisée par l'UNADEL (Union Nationale des Acteurs du Développement Local) autour de la question :

      "Faut-il en finir avec la démocratie participative ?".

      L'événement a réuni des personnalités aux expériences et points de vue divers, notamment * Nicolas Rio (politiste et co-auteur du livre éponyme), * Laurence Bart (maître de conférences et administratrice à l'UNADEL), et * Claire Touri (présidente du Mouvement Associatif).

      La discussion a abordé les constats critiques de la démocratie participative actuelle, les attentes citoyennes révélées par les écoutes territoriales, et le rôle potentiel du mouvement associatif, tout en explorant des pistes pour revitaliser le fonctionnement démocratique.

      Thème 1 : Critique de la démocratie participative actuelle

      Nicolas Rio, s'appuyant sur son livre, a exposé une critique fondamentale de la manière dont la démocratie participative est souvent déployée aujourd'hui.

      Son argument central est qu'elle tend à focaliser les efforts sur l'expression des citoyens, partant du principe que le problème réside dans un manque de voix citoyenne.

      Or, selon lui, le problème majeur se situe davantage du côté de la "surdité des institutions" :

      "...le problème c'est pas que les citoyens ne s'exprimeraient pas euh mais davantage que les pouvoirs publics dans leur diversité ne sont pas en capacité euh de d'entendre euh ce que les citoyens formulent..."

      Rio souligne que la multiplication des dispositifs participatifs (conseils de quartier, conventions citoyennes, consultations en ligne) contraste avec un "constat d'impuissance" remontant du terrain, tant de la part des professionnels que des citoyens impliqués.

      Il remet en question la "fausse équivalence entre participation et démocratie", arguant que plus de participation ne signifie pas nécessairement plus de démocratie, et inversement.

      Un autre point critique majeur concerne l'égalité démocratique. Rio met en lumière le fait que les dispositifs participatifs ont tendance à attirer les mêmes profils de participants (diplômés, âgés, déjà engagés), renforçant ainsi les inégalités de représentation et laissant de côté les "inaudibles" :

      "...globalement c'est euh souvent les mêmes profils qu'on retrouve dans la plupart des dispositifs participatifs euh les variables les plus discriminantes étant le niveau de diplôme et l'âge..."

      Il soutient que ces dispositifs peuvent même "décupler ces inégalités de représentation" en donnant davantage la parole à ceux qui l'ont déjà, au détriment de ceux qui sont en retrait de la vie démocratique.

      Enfin, Rio questionne la capacité transformatrice réelle de ces dispositifs, les considérant comme dépendants de l'institution initiatrice et soumis à un "biais de confirmation", où seuls les avis conformes aux orientations initiales ont tendance à être retenus.

      Il alerte sur le risque que l'engouement pour la démocratie participative masque la "fragilisation de nos contrepouvoirs".

      Thème 2 : Attentes citoyennes et la "démocratie du faire"

      Laurence Bart a partagé les enseignements tirés des écoutes territoriales menées par l'UNADEL.

      Ces écoutes révèlent un "formidable fourmillement d'initiative" et d'engagements citoyens diversifiés et souvent informels, participant parfois à l'attractivité des territoires.

      Cependant, elles mettent également en évidence des "effets d'usure" liés aux difficultés rencontrées, un manque de connexion entre les initiatives, et une "difficulté à faire projet commun" avec les institutions.

      Bart observe une transformation des modes d'organisation avec une "prime à l'informel" et des engagements à géométrie variable, une "quête de sens" individuelle et collective, une action tournée vers les dimensions de "l'habité" et les droits fondamentaux, une recherche de "reconnexion au territoire" sans enfermement, et une logique d'"expérience d'action pragmatique" qu'elle nomme "démocratie du faire".

      Cette "démocratie du faire" est confrontée à trois défis majeurs :

      • Le défi du "faire savoir" et de la reconnaissance de l'expertise citoyenne et de sa légitimité.
      • Le défi de la "coopération" et de l'élargissement des cercles d'engagement.
      • Le défi de la "coconstruction d'un projet politique" autour des communs et de l'habitabilité.

      Thème 3 : Rôle et attentes du mouvement associatif

      Claire Touri a apporté la perspective du mouvement associatif.

      Elle reconnaît les tensions démocratiques actuelles (distance avec les représentants, défiance envers les institutions) tout en soulignant une forte mobilisation citoyenne (20 millions de bénévoles).

      Pour elle, la démocratie participative ne doit pas se limiter à de la consultation mais doit mettre les citoyens en situation de "construire".

      Elle estime qu'il n'est pas nécessaire de recourir à la démocratie participative "tout le temps et à tous les étages".

      L'expérience de la Convention Citoyenne sur la Fin de Vie est éclairante.

      Touri souligne que le recours à une telle instance se justifie sur des sujets complexes où les espaces de représentation traditionnels peinent à trouver un consensus.

      La convention devient alors un "nouveau maillon dans la construction de la décision".

      Cependant, elle pointe un problème majeur : le manque de pouvoir des assemblées citoyennes et des corps intermédiaires pour garantir que leurs travaux soient pris en compte, dépendant souvent de la "bonne volonté de quelques personnes".

      Touri insiste sur la nécessité de "recréer des espaces de politisation" au sens d'espaces où se construit une "conflictualité positive".

      Elle s'inquiète d'une "dépolitisation" alimentée par des dispositifs d'engagement parfois superficiels. Pour elle, les corps intermédiaires ont un rôle crucial à jouer dans cette repolitisation.

      Elle conteste l'idée que la seule légitimité soit celle de l'élection, plaidant pour la reconnaissance de différentes sources d'intelligence et de légitimité dans la construction de la décision.

      Pistes et Préconisations

      Plusieurs pistes pour revitaliser la démocratie ont été évoquées :

      • Renforcer la capacité d'écoute des institutions plutôt que de se concentrer uniquement sur l'expression citoyenne (Nicolas Rio).
      • Redonner de la substance à la délibération politique au sein des institutions représentatives (Nicolas Rio).
      • S'inspirer du rôle du Défenseur des Droits pour prendre en compte les sentiments d'injustice et les traduire en actions collectives (Nicolas Rio).
      • Viser un objectif redistributif dans les dispositifs participatifs pour faire entendre la voix des "inaudibles" (Nicolas Rio).
      • Travailler sur le "faire savoir" et la reconnaissance de l'expertise citoyenne (Laurence Bart).
      • Développer la coopération et l'élargissement des cercles d'engagement (Laurence Bart).
      • Coconstruire un projet politique autour des communs et de l'habitabilité (Laurence Bart).
      • Revaloriser le rôle des corps intermédiaires comme espaces de démocratie du quotidien et de politisation (Claire Touri).
      • Admettre différentes sources de légitimité au-delà de l'élection (Claire Touri).
      • Envisager des assemblées politiques avec une part de citoyens tirés au sort pour une meilleure représentativité sociologique (Nicolas Rio).
      • Former les élus à l'écoute et redéfinir les cadres participatifs avec des objectifs clairs (résultats du sondage).
      • Réviser l'écosystème de la démocratie représentative, notamment au niveau local (intervention d'un élu).
      • Réactiver le développement local comme espace de "politique du faire" (Jean-Louis Pinot).
      • Réintroduire la "joie" dans la démocratie (citation d'une participante).
      • Gérer la controverse comme moteur de progrès (conclusion).

      Conclusion

      La discussion a mis en lumière une insatisfaction partagée quant au fonctionnement actuel de la démocratie, y compris dans ses formes participatives.

      Si la démocratie participative suscite un engouement et peut apporter des éclairages précieux, elle n'est pas exempte de critiques concernant son efficacité, sa représentativité et son impact réel sur les décisions publiques.

      Les intervenants ont souligné la nécessité de ne pas opposer démocratie représentative et participative, mais plutôt de les envisager comme complémentaires, en insistant sur la nécessité de renforcer la première et de repenser la seconde pour qu'elle contribue véritablement à une démocratie plus inclusive, à l'écoute et capable de répondre aux défis contemporains.

      La "conflictualité positive" et la reconnaissance de multiples légitimités apparaissent comme des éléments clés pour une revitalisation démocratique réussie.

    1. Briefing Doc : L'avenir des associations face à la raréfaction des subventions publiques

      Thème central : La raréfaction des subventions publiques et privées pour les associations en France représente un risque majeur pour la démocratie, la cohésion sociale et la capacité de la société civile à répondre aux besoins et à innover.

      Sources :

      • Excerpts from "Jeudi du Développement Local "un jour les associations sans subventions publiques : un risque ? "" : Transcription d'une table ronde introduite par Claude Grivel (président de Lunadel) et
      • animée par Carole et Anne Carton (Lunadel), avec les interventions de Cécile Malot (Fondation de France) et Dominique Joseph (membre du CESE et co-rédactrice du rapport "Financement des associations : une urgence démocratique").

      Points clés et Idées Principales :

      1. Introduction et Contexte (Claude Grivel & Carole) :

      Les "Jeudis du Développement Local" sont un rendez-vous régulier depuis 2020, témoignant de l'engagement continu autour des enjeux du développement local et de la vie associative. La situation des associations ne s'est pas améliorée depuis le rapport du CESE de mai 2024, suscitant des inquiétudes quant à leur gestion et leur avenir. L'absence d'associations aurait un coût social considérable, difficile à évaluer précisément, soulignant leur rôle essentiel dans la société française. Le développement local repose sur la capacité à rassembler divers acteurs et habitants autour d'un territoire et d'un désir commun de "faire société", rôle dans lequel les associations sont fondamentales. La matinée est structurée autour des regards croisés de différents intervenants concernés par la vie associative.

      2. Le Rôle et la Fragilisation des Associations (Cécile Malot) :

      • Rôle essentiel : Les associations sont créatrices d'emploi (11% des salariés du secteur privé), offrent un sens à la vie des bénévoles et salariés, assurent la prise en charge de l'intérêt général en complément de l'action publique, sont des lieux d'agilité, d'expérimentation et de créativité, et constituent un gage de cohésion et de lien social. "s'il y avait pas d'association je crois que la société irait très mal".
      • Fragilisation :Baisse des financements publics : Que ce soit de l'État ou des collectivités territoriales, cette baisse ne pourra pas être compensée par la philanthropie. "la Fondation de France ne peut pas faire de fausses promesses de ce point de vue nous n'aurons pas les moyens de compenser la baisse des financement publics et ce n'est pas notre rôle."
      • Mise en concurrence par les appels à projets : Tant publics que privés, les appels à projets peuvent être vertueux lorsqu'ils soutiennent des initiatives libres des associations. Cependant, lorsqu'ils prennent la forme de commandes, ils entravent l'expression citoyenne, baissent la qualité des projets et peuvent nourrir un sentiment de rejet et de ressentiment.
      • Injonction à l'hybridation des ressources : La vente de biens et services, bien que pouvant apporter des financements, peut fragiliser la capacité des associations à recevoir des dons et certaines activités à caractère économique ne sont pas éligibles au mécénat.

      3. La Nouvelle Stratégie de la Fondation de France (Cécile Malot) :

      • Constat : Le fonctionnement basé à 95% sur les appels à projets avait des limites (machine à dire non, temps passé pour les associations et les équipes, enfermement des projets dans des "tuyauteries").
      • Virage stratégique :Développement de collectifs d'action : Neuf collectifs thématiques réunissant des acteurs philanthropiques, des personnalités qualifiées et des personnes concernées pour établir des stratégies de financement communes. "ensemble acteurs philanthropiques personnes qualifiées personnes concernées nous allons établir une stratégie de financement sur le thème qui est le nôtre."
      • Réduction de la part des appels à projets : Objectif de maximum 50%, impliquant le développement d'autres modes d'action.
      • Développement du "repérage direct" : Présence des équipes dans les territoires pour des diagnostics sensibles, soutien à des structures relais (comme les écoutes territoriales de Lunadel), dialogue organique avec le secteur associatif pour nourrir la stratégie.
      • Soutien structurel pluriannuel : Moins de projets mais des subventions plus conséquentes et dans la durée, orientées vers la structure plutôt que vers une action spécifique.
      • Logique de changement systémique : Agir à la racine des problèmes, pas uniquement sur les symptômes.
      • Défis de la nouvelle approche : Question de l'équité, de l'ouverture, de la manière de ne pas être dans un entre-soi et de financer toujours les mêmes, conciliation entre approche systémique et soutien aux besoins urgents.

      4. L'Urgence Démocratique et le Rôle des Associations (Dominique Joseph) :

      • Une France sans associations : Toujours imaginable, mais avec des conséquences désastreuses sur les liens sociaux, la confiance citoyenne (les associations étant un rempart face à la crise de confiance), la réponse aux besoins (au-delà des services, les besoins de lien), et la démocratie (lieux d'apprentissage du débat et de la décision collective). "une France sans association c'est une France dont les liens entre les citoyens et citoyennes seraient complètement brisés".
      • Lien entre fin des subventions et risque démocratique : Le développement des appels à projets a contribué à un changement de paradigme où les associations sont analysées à l'aune de ce qu'elles font plutôt que de ce qu'elles sont, menaçant leur éthique et leur capacité d'initiative citoyenne. Le manque de financement peut entraîner la disparition d'associations essentielles au lien social et à la réponse aux besoins, notamment dans les "diagonales du vide".
      • Éléments marquants du rapport CESE :La professionnalisation/gestionnarisation et la fatigue exprimée par les bénévoles et salariés.
      • Le nombre important de réponses à l'enquête (6500), soulignant l'ampleur du problème.
      • La prise de conscience au sein du CESE de l'urgence démocratique.
      • Réactions et impact du rapport :Sentiment de reconnaissance et de prise en compte des problématiques par les associations.
      • Possibilité de "coalition" et de mobilisation des acteurs associatifs.
      • Intérêt et demandes de présentation du rapport par des collectivités territoriales et des parlementaires.
      • Nécessité d'une prise de conscience des décideurs sur la transformation des modalités de financement au-delà des enveloppes globales.

      5. Perspectives et Mobilisation (Jean-Baptiste Jobard, Collectif des Associations Citoyennes) :

      • Grille de lecture du CAC : Le rapport CESE est lu à travers la grille "Quel monde associatif demain ?" (scénario d'affaiblissement vs. renforcement).
      • Scénario de l'affaiblissement (4+1 mots clés) : Marchandisation, Instrumentalisation, Managérialisation, Répression, Désadministration (conséquences des réformes de l'administration).
      • Antidotes : Démarcheisation, Coconstruction, Démocratisation interne, Droit, Alliances.
      • Appropriation du rapport CESE : Importance de préconisations comme la remise en question du CER (Contrat d'Engagement Républicain) et la transformation de la déductibilité des dons en crédit d'impôts.
      • Mot clé : Subvention. Vue comme l'autre nom de l'initiative citoyenne organisée, l'enjeu est la sécurisation et la démocratisation de la subvention (collectivisation de la délibération sur la répartition des fonds).
      • Convergence avec la philanthropie : Le rapport permet de mieux asseoir l'action associative dans une perspective "polyesque" (économie solidaire au-delà du marché).
      • Mobilisation "Vers des soulèvements associatifs" : Lancement le 1er juillet pour informer, agir et faire entendre la voix des associations comme porteuses de solutions face aux défis sociétaux (et non seulement défendre leur propre financement). Actions symboliques autour de la devise républicaine. Articulation avec les forums associatifs de septembre et une campagne nationale de grande ampleur à venir.

      Conclusion Générale (Claude Grivel) :

      • Nécessité de passer d'une logique de défiance à une logique de confiance envers les associations.
      • Importance de la contractualisation, de la coopération et d'une meilleure connaissance mutuelle entre les sphères publique, privée et associative.
      • Le monde associatif est une source essentielle de créativité et d'innovation au service du développement local et de la réponse aux besoins.
      • Consolider la démocratie passe par la valorisation de la liberté associative et de la capacité à "faire société" ensemble.
      • Le monde associatif est un rempart essentiel pour la défense de la démocratie et des valeurs républicaines.
      • Prochain rendez-vous : Jeudi du Développement Local, 24 avril, 10h, sur le thème des 32 heures et de l'engagement.
    2. événement en ligne, un "Jeudi du Développement Local" organisé par le réseau associatif Unadel.

      La discussion porte sur le risque de la disparition des subventions publiques pour les associations, un sujet introduit par le président de L'unadel qui souligne l'importance cruciale des associations pour la société et la démocratie.

      L'événement structure son propos autour de trois intervenants : la Fondation de France qui présente une évolution de sa stratégie de financement face à la raréfaction des fonds publics, une membre du CESE qui a co-rédigé un rapport alarmant sur le financement des associations et son impact démocratique, et le Collectif des Associations Citoyennes qui propose une analyse des menaces pesant sur le secteur associatif et des pistes de mobilisation.

      L'objectif de cette rencontre est donc d'analyser la situation actuelle, d'échanger sur les défis et les solutions, et de souligner l'urgence démocratique qu'implique la fragilisation du monde associatif.

      Chronologie des événements principaux abordés dans les sources :

      • Avant 2020 : Les "Jeudis du Développement Local" n'existent pas encore sous cette forme, mais il existe un besoin de rencontres et d'échanges au sein du réseau l'Union nationale des acteurs du développement local (Lunadel) et des réseaux régionaux.
      • Depuis 2020 (Début de la COVID) : Face au confinement, Lunadel et les réseaux régionaux, dont "Grand Est citoyen territoire Grand Est" dirigé par Claire, mettent en place des rencontres régulières en ligne initialement appelées "Jeudis du confinement", puis "Jeudis du déconfinement".
      • Période ultérieure (Post-confinement) : Les rencontres régulières se pérennisent et prennent le nom de "Jeudis du Développement Local", se tenant mensuellement.
      • Il y a un mois avant mars 2025 (Février 2025) : Le "Jeudi du Développement Local" initialement programmé est reporté au mois de mars en raison d'indisponibilités de plusieurs intervenants.
      • Mai 2024 : Un rapport sur la situation des associations et le renforcement de leurs financements est présenté au Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE). Dominique Joseph est co-rapportrice de ce rapport. Ce rapport met en évidence l'urgence démocratique liée au financement des associations.
      • Il y a environ 2 ans avant mars 2025 (Début 2023) : La Fondation de France entreprend un virage stratégique important dans ses modes de soutien au secteur associatif, passant d'une prédominance des appels à projets vers un soutien plus structurel, pluriannuel et basé sur un repérage direct et des coopérations au sein de "collectifs d'action".
      • Octobre 2020 : L'Observatoire des libertés associatives, créé par le Collectif des Associations Citoyennes (CAC), publie son premier rapport, objectivant le phénomène de répression de l'action associative.
      • 2021 : Le Collectif des Associations Citoyennes (CAC) publie le livre "Quel monde associatif demain ?", présentant deux scénarios : l'affaiblissement et le renforcement du monde associatif.
      • Début février 2025 : Face à l'adoption du budget et à la prise de conscience de ses conséquences potentiellement désastreuses pour le monde associatif et les collectivités territoriales, une réflexion et une mobilisation intersectorielle s'amorcent au sein du CAC, aboutissant au projet de "soulèvements associatifs".
      • Mois prochain par rapport à mars 2025 (Avril 2025) : L'Observatoire de la marchandisation du CAC prévoit de sortir son deuxième rapport, axé sur les pistes concrètes de démarcheisation. Le Réseau National des Maisons des Associations (RNMA) et Exopé doivent dévoiler les résultats d'une étude flash sur la situation des associations.
      • 1er juillet 2025 (Prévu) : Lancement officiel des "soulèvements associatifs" par le collectif d'associations, sous la forme d'actions symboliques et d'une prise de parole pour souligner le rôle essentiel des associations.
      • Septembre 2025 (Prévu) : Les forums associatifs pourraient servir de relais et de développement à la mobilisation initiée en juillet.
      • Automne 2025 et années suivantes (Prévu) : Le mouvement associatif envisage une campagne massive et de grande ampleur sur les enjeux du secteur associatif.
      • 24 avril 2025 (Prévu) : Prochain "Jeudi du Développement Local" organisé par Lunadel, abordant la question des 32 heures et de l'engagement.

      Cast of personalités et Bios Succinctes :

      • Claude Grivel : Président de Lunadel (l'Union nationale des acteurs du développement local). Il introduit le "Jeudi du Développement Local", soulignant l'importance des associations pour la société et la fragilité de leur situation financière suite au rapport du CESE de mai 2024.
      • Claire : Représentante des réseaux régionaux et dirigeante du réseau "Grand Est citoyen territoire Grand Est". Elle co-organise les "Jeudis du Développement Local" et anime techniquement la rencontre.
      • Carole : Anime la rencontre du "Jeudi du Développement Local", notamment en introduisant les intervenants et en posant des questions.
      • Anne Carton : Membre de Lunadel, elle participe à l'animation technique de la rencontre, notamment en recueillant et restituant les contributions du chat.
      • Cécile Malot : Responsable "Grande Cause Territoire" à la Fondation de France. Elle intervient sur la baisse des financements publics et privés pour les associations, le rôle de la philanthropie, les limites de la compensation, et la nouvelle stratégie de la Fondation de France axée sur le repérage direct, le soutien structurel et les collectifs d'action.
      • Jean-Baptiste Jobard : Coordinateur du Collectif des Associations Citoyennes (CAC). Il réagit au rapport du CESE à travers la grille de lecture des scénarios d'affaiblissement et de renforcement du monde associatif issus du livre "Quel monde associatif demain ?". Il évoque également la mobilisation en préparation des "soulèvements associatifs" à partir du 1er juillet.
      • Dominique Joseph : Membre du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) et co-rapportrice du rapport de mai 2024 sur le financement des associations ("Financement des associations : une urgence démocratique"). Elle partage ses réflexions sur l'importance des associations pour la démocratie, les impacts de la baisse des subventions et les réactions suite à la publication du rapport.
      • Martin Beaubel : Mentionné comme ayant co-rédigé avec Dominique Joseph le rapport du CESE. Il a également récemment intervenu à la Fondation de France.
      • Mariec Martel : Mentionnée pour un avis antérieur du CESE qui abordait notamment la question de la formation à la vie associative.
      • Laurent Fres : Mentionné pour son rapport sur la coconstruction de l'action publique, travail en lien avec le CAC.
      • Jean-Louis Laville : Mentionné comme poursuivant le travail sur la coconstruction de l'action publique avec le CAC et d'autres réseaux.
      • Carl Polyani : Sociologue et économiste dont la perspective sur les différentes formes d'économie (marchande, domestique, réciprocitaire, redistribution) est évoquée par Jean-Baptiste Jobard pour contextualiser le rôle de l'économie associative.
      • Opal : Organisation ayant réalisé des études monographiques sur la dimension réciprocitaire de l'économie des associations.
    3. Voici un sommaire de la vidéo avec des indications temporelles approximatives basées sur le déroulement de la conversation :

      • Introduction (environ 0:00 - 0:02) :

      Claude Grivel, président de Lunadel, introduit la matinée "Jeudi du Développement Local" co-organisée avec les réseaux régionaux.

      Il rappelle que ces rencontres mensuelles existent depuis le début de la COVID.

      Il souligne l'importance des associations et les inquiétudes concernant leur gestion dans le contexte actuel suite à un rapport présenté au CE en mai 2024.

      Il insiste sur le rôle essentiel des associations dans le développement local, le rassemblement des acteurs et la cohésion sociale.

      Il annonce l'intervention de trois personnes : * Cécile Malot de la Fondation de France, * Jean-Baptiste Jobard et * Dominique Joseph, co-rapportrice du rapport au CE.

      • Présentation de Cécile Malot (environ 0:02 - 0:23) :

      Carole introduit Cécile Malot, responsable grande cause territoire à la Fondation de France. Cécile Malot évoque la baisse des financements publics et privés comme une urgence démocratique.

      Elle rappelle l'importance des associations en termes d'emploi, de sens pour les bénévoles et salariés, de prise en charge de l'intérêt général, d'agilité, d'expérimentation et de cohésion sociale.

      Elle souligne la fragilisation des associations par la baisse des financements publics, que la philanthropie ne pourra pas compenser, la mise en concurrence via les appels à projets et l'injonction à l'hybridation des ressources.

      Elle nuance l'appel à projet, distinguant l'invitation à proposer des projets librement conçus de la commande publique, qu'elle juge dangereuse pour la démocratie.

      Elle explique le virage stratégique de la Fondation de France, passant d'un financement majoritairement par appels à projets à une approche de coopération via des collectifs d'action.

      Elle détaille la composition et les thèmes de ces collectifs. Elle précise les nouvelles modalités d'intervention : repérage direct, soutien structurel pluriannuel et logique de changement systémique.

      Elle aborde les questions d'équité et d'ouverture soulevées par ce changement. Elle confirme l'augmentation des sollicitations à la Fondation de France.

      • Questions et réponses avec Cécile Malot (environ 0:23 - 0:30) :

      Anne relaie les questions du chat concernant la difficulté des petites associations face aux appels à projets, les autres acteurs philanthropiques participant aux collectifs d'action et la forme concrète des éventuels appels à projets.

      Cécile Malot précise que les premiers partenaires des collectifs sont les fondations abritées par la Fondation de France et d'autres fonds et fondations rencontrés.

      Concernant les appels à projets, elle indique qu'ils devraient prendre la forme d'un appel à initiatives dans le cadre du repérage direct. Elle évoque également la fatigue des élus locaux face aux appels à projets.

      Elle précise que les coopérations et repérages se font à toutes les échelles territoriales.

      Elle explique que la période de confinement n'est pas à l'origine du changement stratégique de la fondation mais l'a accéléré. Claude Grivel souligne l'expérience territoriale de Cécile Malot comme ayant influencé cette approche.

      • Introduction et présentation de Dominique Joseph (environ 0:30 - 0:52) :

      Claude Grivel accueille Dominique Joseph, membre du CE et co-rédactrice du rapport "Financement des associations : une urgence démocratique".

      Il l'invite à aborder l'imaginabilité d'une France sans association, le lien entre la fin des subventions publiques et le risque démocratique, ce qui l'a le plus marquée lors de la rédaction du rapport et les réactions à sa publication.

      Dominique Joseph estime qu'une France sans association est imaginable mais avec des conséquences majeures, notamment la rupture des liens sociaux et une perte de confiance.

      Elle souligne la confiance accordée aux associations, au même titre que les élus locaux, face à la crise de confiance démocratique.

      Elle insiste sur la diversité des associations et leur rôle essentiel dans le lien social et la réponse aux besoins. Elle met en avant le rôle des associations comme lieu d'apprentissage de la démocratie et de la vie en société.

      Elle évoque l'étude empirique sur le lien entre absence d'associations et montée des votes extrêmes.

      Elle rappelle que le rapport au CE met en avant le passage d'une analyse des associations sur ce qu'elles sont plutôt que sur ce qu'elles font, comme une urgence démocratique.

      Ce qui l'a marquée est le parallèle entre le financement des associations et celui des mutuelles, ainsi que les difficultés et défis rencontrés par les associations de toutes tailles.

      Le nombre de réponses à l'enquête du CE (6500) a été un élément marquant. Les réactions à la publication du rapport ont montré une reconnaissance des problématiques vécues par les associations.

      Le rapport a permis de souligner la nécessité de coalition et de dialogue entre les associations et avec les décideurs. Des collectivités territoriales ont réagi en demandant la présentation de l'avis.

      • Réactions et questions pour Dominique Joseph (environ 0:52 - 1:00) :

      Cécile Malot exprime son accord avec les propos et souligne l'importance du regroupement des associations. Jean-Baptiste Jobard remercie pour l'espoir que représente ce rapport et son analyse de la situation des associations, y compris la dimension européenne. Anne relaie les réactions du chat, notamment le téléchargement du rapport, le témoignage du Conseil Départemental de Haute-Garonne, la suggestion d'un soulèvement formel du monde associatif et la proposition de formations à la vie associative dès l'école. Dominique Joseph réagit à la question de la formation, soulignant que l'engagement se fait naturellement dès le plus jeune âge mais qu'il y a un point d'interrogation dans la phase de travail.

      Elle évoque la mise en concurrence des associations et la nécessité de distinguer les associations du secteur de l'ESS.

      Elle aborde le cadre européen et la possibilité de subrogation pour les collectivités.

      Elle commente la suggestion d'une journée sans association et mentionne les préconisations législatives du rapport.

      Claude Grivel ajoute son point de vue sur la formation et le rôle des familles dans l'engagement, ainsi que la désignation des associations comme premières victimes des restrictions budgétaires.

      • Introduction et présentation de Jean-Baptiste Jobard (environ 1:00 - 1:16) :

      Carole introduit Jean-Baptiste Jobard du Collectif des associations citoyennes. Jean-Baptiste Jobard situe sa lecture du rapport du CE à partir du travail collectif "Quel monde associatif demain" (2021).

      Il présente les deux scénarios du livre : l'affaiblissement et le renforcement. Il précise son point de vue à travers son rôle au CAC (Collectif des Associations Citoyennes) et ses travaux sur l'histoire des libertés associatives.

      Il détaille le scénario de l'affaiblissement avec les mots clés : marchandisation, instrumentalisation (et la révolution invisible du financement public), managérialisation et répression.

      Il évoque le néologisme de désadministration et ses conséquences pour le monde associatif. Pour chaque composante de l'affaiblissement, il propose une "antidote" : démarcheisation, coconstruction, renforcement démocratique interne et le droit.

      Il cite des préconisations du rapport du CE, notamment sur le CER et la transformation de la déductibilité des dons en crédit d'impôts. Il résume le rapport avec le mot "subvention", envisagée comme l'autre nom de l'initiative citoyenne organisée, et la nécessité de sa sécurisation et démocratisation.

      Il cite des exemples de collectivités pratiquant une délibération collective pour la répartition des fonds. Il établit un lien avec la perspective polanyienne d'une économie plurielle et le rôle de l'économie associative et solidaire. Il aborde la question de la défense de la civilisation incluant la solidarité démocratique.

      • Réactions et discussion avec Jean-Baptiste Jobard (environ 1:16 - 1:23) :

      Carole note l'efficacité de la présentation et le rôle des collectivités mises en avant. Dominique Joseph, avant de quitter la réunion, remercie Jean-Baptiste et souligne la convergence des analyses sur la nécessité d'une autre économie et d'un choix de société.

      Elle mentionne son prochain rendez-vous avec des sénateurs sensibilisés à l'avis du CE. Carole relaie l'absence de nouvelles questions dans le chat et invite à consulter les ressources partagées par Jean-Baptiste.

      Cécile Malot partage sa réflexion sur la manière concrète d'agir pour des acteurs comme la Fondation de France, notamment dans les territoires en perte d'associations et de services publics. Jean-Baptiste Jobard prend la parole pour évoquer le soulèvement associatif en préparation depuis février 2025, suite à l'adoption du budget.

      Il explique les trois axes de cette mobilisation : informer, agir pour se faire entendre (avec une action symbolique le 1er juillet autour de la devise républicaine) et mettre en avant le rôle des associations comme porteuses de solutions.

      Il mentionne les prochaines étapes de la mobilisation. Anne confirme l'absence d'autres questions et la suggestion de partager le rapport du CE aux élus.

      • Conclusion (environ 1:23 - 1:27) :

      Claire amorce la conclusion en invitant les participants à partager un mot clé de ce qu'ils retiennent. De nombreux mots sont partagés dans le chat.

      Claude Grivel prend la parole pour sa conclusion, soulignant l'envie de continuer l'échange.

      Il reprend l'idée d'économie réciprocitaire et le lien entre la défense des services publics et du secteur associatif.

      Il insiste sur la nécessité d'une prise de conscience de la société entière quant à l'importance des associations.

      Il met en avant quatre mots clés commençant par "C" : contractualisation (avec un besoin de sérénité), confiance (à reconstruire), créativité (indispensable) et consolidation (de la démocratie).

      Il rappelle le rôle essentiel des associations dans la défense de la démocratie. Il remercie les intervenants, les participants et l'équipe d'animation.

      Il annonce le prochain "Jeudi du Développement Local" le 24 avril sur le thème des 32 heures et de l'engagement. Claire remercie et clôture la matinée.

    1. Présentation de Didier Fassin intitulée "Re-Imagining Punishment (8)" tiré de la transcription vidéo, avec des estimations de timestamps** basées sur la structure du texte :

      • Introduction (environ 0:00 - 1:30) :

      Didier Fassin explique que cette rencontre est une exception à la règle du Collège de France d'utiliser le français, car elle permet de découvrir des pratiques et réflexions internationales sur la punition.

      Il souligne que cet événement est accessible en ligne, notamment sur YouTube, permettant ainsi à un public non francophone de suivre ces réflexions.

      • Premier point : Nous sommes toujours dans un moment punitif (environ 1:30 - 3:00) :

      Malgré une diminution des taux d'incarcération dans de nombreux pays européens et aux États-Unis, Fassin rappelle que ces taux restent beaucoup plus élevés qu'ils ne l'étaient dans les années 1960 ou 1970. Nous sommes donc toujours dans un moment que l'on peut qualifier de punitif.

      • Deuxième point : Absence de corrélation entre crime et punition (environ 3:00 - 5:30) :

      Il n'existe pas de corrélation statistique nécessaire entre le crime et la punition, et l'on peut même douter d'un lien analytique nécessaire. L'exemple de la Finlande, qui a divisé par trois son taux d'incarcération sans augmentation de la criminalité, et celui de l'Angleterre, qui a vu sa population carcérale augmenter proportionnellement à la criminalité, illustrent ce point. Cette observation remet en question le sens commun et invite à une réflexion sur le lien entre le type de crime et le type de punition.

      • Troisième point : Complexité des facteurs expliquant l'évolution de la population carcérale (environ 5:30 - 7:30) :

      Les raisons de l'évolution des populations carcérales, y compris les diminutions observées, sont multiples et complexes, et peuvent ne pas être complètement comprises. La présentation a permis une compréhension plus riche de cette évolution, notamment en ce qui concerne le modèle nordique, caractérisé par un faible taux d'incarcération mais un nombre élevé d'entrées en prison, ce qui soulève des questions sur la désocialisation. Le simple fait d'entrer en prison, même pour une courte durée, a des conséquences importantes.

      • Quatrième point : Question de la visibilité et de la visibilisation de l'incarcération (environ 7:30 - 10:00) :

      La conversation se concentre souvent sur la prison liée à l'activité criminelle, mais il existe d'autres formes d'enfermement, notamment celle des migrants sans papiers, qui sont parfois incarcérés illégalement. Il est important de considérer également la "punition par ricochet" qui affecte les familles et les communautés des personnes incarcérées. La décision d'un juge d'emprisonner une personne a des répercussions sur tout son entourage.

      • Cinquième point : Distribution, inégalité et "punissabilité" (environ 10:00 - 12:30) :

      La question de savoir qui est puni implique de comprendre ce qui est puni et qui est considéré comme "punissable". Ce concept de "punissabilité" est lié à la position sociale, raciale et de genre des individus. La punition est un élément crucial dans la reproduction des inégalités.

      • Sixième et dernier point : Susciter l'imagination et réflexion sur l'abolition de la prison (environ 12:30 - fin) :

      L'analyse des politiques et tendances en Europe et les exemples inspirants d'histoire, d'ethnographie et d'études communautaires ouvrent des perspectives.

      Fassin conclut en citant une réflexion de Claude Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques qui compare nos pratiques de justice et de prison à l'anthropophagie, et souligne l'horreur qu'inspirerait à des sociétés dites primitives l'isolement des individus dangereux hors du corps social.

      Lévi-Strauss notait que ces sociétés privilégiaient la réparation des liens sociaux par un système de dettes et de dons. Fassin invite à imaginer la critique que Lévi-Strauss aurait pu faire de notre système carcéral actuel, considérant l'augmentation considérable du nombre de détenus depuis la publication de son ouvrage en 1955.

    1. Voici un sommaire de la vidéo "Réenchanter les maths à l’école (2) - Agir pour l'éducation (2024-2025)" avec une indication de la progression des sujets abordés, faute de timestamps précis dans le transcript :

      • Introduction au programme "Réenchanter les maths" : Présentation de la deuxième séance du programme initié par Stéphane Mallat, Stanislas Dehaene et d'autres collègues, visant à redonner de l'attrait pour les mathématiques en les abordant par de multiples approches. L'objectif n'est pas de rendre les maths magiques, mais de montrer qu'elles méritent d'être apprises par différentes voies, en s'appuyant sur la pédagogie et l'innovation. Malgré une brillante école mathématique française, la réussite en mathématiques au collège et au lycée (et même au primaire) n'est pas optimale.

      • Présentation des intervenants : Jean-Michel Blanquer introduit Stéphane Mallat, titulaire de la chaire Science des données au Collège de France, membre de l'Académie des Sciences et directeur d'équipe à l'École normale supérieure, soulignant son engagement à rendre la recherche accessible, notamment pour transformer l'éducation. Miguel Toket, inspecteur d'académie-inspecteur pédagogique régionale de mathématiques (académie de Lille), ayant enseigné au collège et à l'université et collaboré sur le rapport Villani-Torossian, est également présenté pour son travail sur le co-pilotage des labos maths et le déploiement de stratégies académiques concernant l'intelligence artificielle. Hakim Vienet, cofondateur et directeur de Matth a data, interviendra pour les questions et le débat.

      • Le titre de la conférence : "Enseigner les mathématiques au lycée avec les challenges d'intelligence artificielle" est mis en avant comme un sujet d'actualité, allant de l'intuition à l'abstraction.

      • Crise de l'enseignement des mathématiques en France : Stéphane Mallat aborde la crise, soulignant l'anxiété vis-à-vis des mathématiques (enquête PISA, notamment chez les filles et les élèves défavorisés) et le manque de motivation suite à la possibilité de choisir de ne plus faire de mathématiques. Une des explications est un enseignement trop formel, comparable à enseigner la musique uniquement par le solfège. L'intuition est fondamentale et se construit par l'expérience, avec un lien essentiel entre les mathématiques, la physique et le monde réel. L'abstraction doit avoir du sens, construit par le lien entre l'expérimentation et l'abstraction. L'expérience personnelle de Stéphane Mallat avec les mathématiques modernes et la découverte d'une approche plus expérimentale aux États-Unis sont mentionnées.

      • Nécessité de passer à l'échelle pour introduire plus d'expérimentation : Malgré les recherches didactiques, peu d'initiatives ont réussi à généraliser l'introduction de plus d'expérimentation et de manipulation en mathématiques au collège et au lycée.

      • L'approche par problème (Problem Based Learning - PBL) : Cette approche, initiée dans les années 70 (Canada, études médicales), met l'accent sur la construction du sens à travers la résolution de problèmes ouverts et liés au monde, favorisant la collaboration. Bien que présentant des avantages (meilleure compréhension, motivation, travail en équipe), elle nécessite beaucoup de temps et un changement de rôle pour les professeurs, ce qui a limité son passage à l'échelle.

      • L'intelligence artificielle comme une réserve de problèmes : Les challenges d'intelligence artificielle offrent une nouvelle source de problèmes pour s'engager dans une pédagogie par problème, avec un potentiel de passage à l'échelle. L'intrusion de l'IA à l'école par les élèves (utilisation de modèles de langage) impose aux enseignants de réfléchir à son intégration pour l'apprentissage des fondamentaux.

      • Utiliser l'IA comme un tuteur personnalisé : Bien que potentiellement intéressant, l'enseignement nécessite la présence de l'enseignant comme médiateur. Il est crucial que les professeurs comprennent la nature de l'IA pour en faire un objet de connaissance et non une "boîte noire". L'IA est une opportunité pour les mathématiques car elle repose sur de belles mathématiques.

      • L'approche du programme matadata : Partir de problèmes du monde réel permettant un passage rapide aux mathématiques, contrairement à d'autres disciplines comme la physique qui nécessitent un enseignement préalable. Presque toutes les mathématiques du lycée peuvent être abordées par cette approche, centrée sur l'expérimentation numérique et la créativité des élèves.

      L'aspect ludique (amélioration des scores, travail en groupe) est également important. Le modèle mathématique de l'apprentissage en IA offre un miroir pour l'enseignement, où l'erreur est fondamentale. L'enseignement est explicite et guidé, basé sur un co-développement avec l'Éducation nationale. Matadata apporte un savoir-faire en mathématiques liées au numérique et à l'IA, tandis que l'aspect pédagogique en classe est apporté par la collaboration avec les professeurs. L'enjeu est un passage à l'échelle nationale.

      • Qu'est-ce qu'un challenge d'intelligence artificielle ? : Définition générale : à partir de données (D), répondre à une question (R) en développant un algorithme (séquence d'instructions). Exemples de challenges : reconnaissance de chiffres manuscrits, diagnostic médical à partir d'un électrocardiogramme fœtal, attribution d'auteurs de textes (Molière/Corneille), reconnaissance de chants de baleines. Chaque challenge implique des données et le développement d'un algorithme pour trouver une estimation de la réponse.

      • Exemple détaillé : reconnaissance d'images de chiffres manuscrits : Les images sont des tableaux de nombres (niveaux de gris). L'enjeu est de reconnaître le chiffre (ex: 2 ou 7). Tous les challenges suivent le même cadre mathématique, centré sur l'apprentissage en IA. À partir des données, on calcule des caractéristiques pour donner une réponse avec un classificateur.

      Les algorithmes dépendent de paramètres appris au fur et à mesure lors d'une phase d'apprentissage (minimisation des erreurs sur une base de données d'entraînement). L'objectif est la généralisation : l'algorithme doit bien répondre sur des données qu'il n'a jamais vues.

      • Couverture des mathématiques du lycée à travers ce cadre :

        • Statistiques : Avec une seule caractéristique (ex: somme des pixels), on peut aborder les écarts, l'échantillonnage, etc. La notion d'histogramme et le meilleur seuil (intersection des histogrammes) permettent de couvrir l'étendue, la variance, les quartiles.

        • Géométrie : Avec deux caractéristiques (ex: valeur moyenne de l'image dans les parties supérieure et inférieure), l'image est représentée comme un point dans un plan. Un classificateur devient une droite à ajuster (paramètres : coefficient directeur et ordonnée à l'origine), permettant de couvrir la géométrie du plan (droites, vecteurs, produit scalaire). Trois caractéristiques permettent d'aborder la géométrie dans l'espace.

        • Analyse de fonctions : La minimisation de l'erreur (fonction dépendant d'un paramètre) amène naturellement à la notion de dérivée (incrément local, pente) pour trouver le minimum (descente de dérivée, tableau de variation), couvrant l'analyse enseignée au lycée. Les notions de convexité et de suites convergentes sont également accessibles.

        • Probabilités : La généralisation repose sur la loi des grands nombres, permettant d'aborder les probabilités, les probabilités conditionnelles, etc..

        • Informatique et Intelligence Artificielle : Les réseaux de neurones permettent un enseignement de l'informatique et de l'IA.
      • Cadre d'enseignement explicite proposé : Établi avec Hakim Vienet et Michel Toket, il comprend trois phases:

        • Poser le cadre : Formalisation mathématique du problème d'apprentissage et de l'IA, rappel des notions essentielles (stats, géométrie, analyse).

        • Manipulation : Expérimentation sur ordinateur pour résoudre le challenge avec les outils mathématiques et développer des solutions créatives améliorant le score.

        • Retour sur les maths : Interprétation des résultats, approfondissement des mathématiques à travers des exercices et des démonstrations.

      • Contraintes et adaptations pour l'enseignement au lycée : Respecter le temps imparti, s'assurer que cette approche s'intègre au programme (décliné suivant ce type de problèmes). Les contenus sont modifiables par les professeurs et créés en co-développement avec l'Éducation nationale (académie de Lille).

      • Exemple d'expérimentation numérique : Structure en phases : découverte des données avec un premier algorithme, puis modification pour améliorer les performances. Exemple en géométrie : manipulation de deux caractéristiques, passage à la représentation dans le plan, manipulation de la droite de séparation (visualisation du lien entre paramètres et performance). L'accent est mis sur les mathématiques, sans programmation lourde. La phase finale vise à comprendre les bonnes caractéristiques (modélisation mathématique).

      • Lien entre les expérimentations et le programme de mathématiques : Le retour sur les maths permet de comprendre les résultats des expérimentations (ex: seuil optimal, lien moyenne/variance/histogramme) et de faire le lien avec les exercices classiques du cours.

      • Lien entre mathématiques et informatique : Souvent un parent pauvre de l'enseignement en France. L'objectif est de dépasser les tensions et de permettre aux élèves de découvrir les réseaux de neurones en comprenant les mathématiques sous-jacentes et en programmant un peu (plutôt pour les classes de SNT ou NSI).

      • Présentation du challenge IA lié au Sommet IA : Accessible aux lycéens de toutes les filières via un site web. Parcours guidé pour comprendre les fondamentaux de l'IA, nécessitant les bases de Python de seconde. L'enjeu est la reconnaissance de tous les chiffres manuscrits.

      • Explication simplifiée d'un neurone et d'un réseau de neurones (perceptron) : Un neurone prend plusieurs caractéristiques en entrée, effectue une moyenne pondérée (avec des poids à apprendre) plus une constante (biais), et produit un vote. Un réseau est une organisation de plusieurs neurones en couches, où chaque neurone vote pour une réponse possible. La réponse finale est l'index correspondant au vote le plus grand. L'apprentissage se fait à partir des erreurs, ajustant les poids (algorithme de Rosenblatt, 1957). Le challenge propose aux participants de trouver leurs propres caractéristiques pour minimiser l'erreur.

      • Objectifs du programme et évaluation : Améliorer la motivation et la compréhension des maths au lycée, évalué avec le programme ID (évaluations randomisées). Encourager l'orientation vers des études scientifiques (suivi des parcours des élèves). Démystifier l'IA en montrant que derrière il y a des mathématiques et de l'informatique, remettant les mathématiques au centre.

      • Évolution du projet : Travail initial en 2024 avec les académies de Lille et de Paris, et quelques expérimentations à New York (culture différente mais mêmes difficultés). Formation de 40 professeurs testée dans plus de 10 établissements (environ 300 élèves, quatre chapitres). Objectif pour l'année prochaine : plus de 100 professeurs et plus de 2000 élèves. L'enjeu majeur est le passage à l'échelle (nécessité de contenus simples à prendre en main, formations courtes, adaptation à la diversité des élèves).

      • Formation des professeurs et modèle envisagé pour le passage à l'échelle : Formation initiale en présentiel, mais nécessité de passer à un modèle plus large (formation par vidéo avec mentorat, modèle proposé par Mathieu Nebra d'Open Classroom).

      • Motivation des professeurs à s'engager : Confrontation inévitable à l'IA en classe, intérêt pour les belles mathématiques sous-jacentes (lien avec leurs études supérieures), plaisir de découvrir que les maths qu'ils enseignent sont connectées à l'IA. Optimisme quant au passage à l'échelle malgré les obstacles.

      • Remerciements à l'équipe de matadata : Mathieu Nebra, Hakim Vienet (responsable pédagogique), Delphine Grison, l'équipe informatique, Louis Capietto et Andrada Chitan (développement de contenus et co-développement avec l'Éducation nationale). Transition vers l'intervention de Miguel Toket.

      • Point de vue institutionnel de Miguel Toket (Inspecteur d'académie) : Approfondissement du propos en tant que mathématicien et perspective institutionnelle. Le programme rencontre les enjeux et problématiques du ministère, notamment le cheminement vers l'abstraction (approche "manipuler, représenter, abstraire" plus difficile au lycée). Matadata aborde ce point de vue avec une approche manipulatoire favorisant le franchissement des ruptures conceptuelles entre le collège et le lycée, y compris pour le formalisme des examens. Permet une compréhension en profondeur des concepts, contrairement à une compréhension de surface souvent rencontrée (ex: fractions au collège, fonctions et dérivées au lycée). Engagement des élèves observé en classe, développement de l'intuition. Relie les mathématiques aux évolutions technologiques (IA), répondant à la question "à quoi ça sert les maths ?". Redonne du lustre à la discipline.

      • Exemples marquants pour l'institution :

        • Statistiques : L'approche avec un seuil simple permettant 30% d'erreur pour la reconnaissance de chiffres est extraordinaire comparée aux exercices traditionnels peu motivants.
        • Analyse (descente de dérivée) : L'algorithme enseigné en spécialité terminale est le même que l'algorithme de descente de gradient utilisé dans les grands modèles de langage (LLM), ce qui est inédit et constitue un levier de développement professionnel pour les enseignants.
      • Impact sur les enseignants et les pratiques pédagogiques : Retours très positifs des formations (bouffée d'air), redonne du sens et de la puissance à une matière parfois décriée. Développement professionnel et compréhension du fonctionnement de l'IA. Plaisir de l'expérimentation en classe et impact positif sur les élèves. Changement de posture et d'approche pédagogique vers une approche expérimentale (complexe à mettre en place habituellement) facilitée par les blocs petits et clé en main de matadata.

      • Réhabilitation de la place de l'erreur dans l'enseignement : L'approche progressive avec l'amélioration des scores permet de considérer l'erreur comme un jalon d'apprentissage. Lien avec le plaisir et l'intuition (compétences psychosociales). Explicitation de l'enseignement avec un contrat didactique interne favorisant l'apprentissage par l'erreur et l'échange entre élèves.

      • Enjeu d'éducation à l'IA : Préparation aux métiers d'aujourd'hui et de demain, réponse à une problématique sociétale (sommet mondial de l'IA). Développement d'une culture de l'IA chez les élèves, même ceux qui abandonnent les maths en fin de seconde. Projet s'inscrivant dans une dynamique nationale (cadre d'usage de l'IA) et académique (stratégie autour de l'IA dans l'académie de Lille, s'appuyant sur les cadres de compétences de l'UNESCO).

      • Dynamique de co-développement : Collaboration entre l'équipe matadata, l'inspection académique et les enseignants (logique de co-construction et de c-éveloppement). Triple regard (pédagogique, didactique et institutionnel) pour construire des ressources adaptées. Importance de l'itération et de l'équilibre entre les différentes parties prenantes. Sélection d'enseignants avec des profils variés pour tester et adapter les ressources. Volonté de mutualiser les expertises et d'assurer la pérennisation des usages.

      • Perspectives du passage à l'échelle : Accompagnement des enseignants et des inspecteurs (formations développées, développement pluriannuel, acculturation des inspecteurs). Structuration du déploiement avec le choix de professeurs formateurs locaux. Articulation avec les politiques nationales et perspectives académiques (égalité filles-garçons, orientation, réduction des inégalités).

      • Modalités envisagées pour le passage à l'échelle : Pensé par paliers (15, puis 50 professeurs, puis académie autonome). Accompagnement personnalisé et suivi des équipes par matadata. Principe de l'Académie autonome permettant un passage complet à l'échelle avec des ajustements continus grâce au retour d'expérience et aux tests de nouveaux défis. Logique de réseau croissant facilitant le passage à l'échelle. Ressources robustes et éprouvées dès les premières phases. Potentiel d'atteindre un grand nombre d'élèves rapidement. Création à l'intérieur des classes avec des retours de professeurs aux profils variés, rendant les ressources adaptées à différents contextes d'enseignement (mathématiques, numérique, IA).

    1. sommaire de la conférence avec des indications temporelles approximatives basées sur le déroulement du discours :

      •Début (environ 0:00 - 0:03) : Introduction par l'animateur du Collège de France pour la première conférence de la série "Agir pour l'éducation 2024-2025" consacrée à réenchanter les maths à l'école.

      Il remercie la Fondation du Collège de France et présente le cycle de six conférences avec les noms des intervenants et leurs sujets respectifs.

      L'objectif est de faire un panorama des recherches et de dégager des idées pour améliorer l'enseignement des mathématiques.

      L'animateur présente ensuite la professeure Elisabeth Spelke de Harvard, une figure majeure en psychologie du développement, à l'origine du concept de "core knowledge" (noyau de connaissance) montrant que les jeunes enfants possèdent déjà des connaissances abstraites sur le monde, y compris mathématiques.

      Il mentionne également le livre récent de Liz Spelke, "What Infants Know". Il établit un lien avec les travaux de Jacques Meller en France sur la cognition des bébés.

      •Introduction de la recherche d'Elisabeth Spelke (environ 0:03 - 0:07) :

      Elisabeth Spelke exprime sa joie d'être invitée et son admiration pour la capacité d'apprentissage des enfants dès la naissance.

      Elle explique que sa recherche porte sur des expériences avec les tout-petits et dans les écoles.

      Elle se concentre sur un projet d'enseignement des maths en Inde et donne trois raisons pour ce choix : la richesse culturelle et linguistique de l'Inde, la présence de grandes ONG éducatives comme J-PAL et Pratham, et les défis posés par les résultats des sondages sur la maîtrise des mathématiques par les enfants indiens.

      Ces sondages montrent qu'un faible pourcentage d'enfants maîtrise les concepts de mathématiques enseignés l'année précédente. La question est de savoir pourquoi et comment aider ces enfants.

      •Bases des sciences cognitives du projet (environ 0:07 - 0:13) :

      Elisabeth Spelke explique que le projet est fondé sur des capacités cognitives présentes dès la naissance, révélées par les sciences cognitives du développement, notamment les travaux de Jacques Meller. Ces systèmes cognitifs se concentrent sur des concepts abstraits et universels.

      Elle illustre ces systèmes avec l'exemple du nombre, en mentionnant des expériences à Paris montrant une sensibilité aux quantités numériques chez les nouveau-nés et les nourrissons.

      Elle distingue deux systèmes de nombres (approximatif et exact pour les petits nombres) ainsi que des systèmes de géométrie, qui soutiennent l'apprentissage des maths. Un cinquième élément crucial est l'acquisition du langage et des symboles.

      L'apprentissage du langage commence très tôt et permet la transmission de perspectives distinctes.

      Une expérience est décrite pour illustrer comment le langage aide les enfants à comprendre le point de vue des autres. L'éducation, notamment en maths, consiste à présenter de nouvelles perspectives.

      •Jeux mathématiques et expériences en Inde (environ 0:13 - 0:18) :

      L'hypothèse est qu'en présentant des activités ludiques qui suscitent les concepts intuitifs mathématiques et en les associant au langage et aux symboles, on peut faciliter l'apprentissage. Des jeux de maths ont été créés et testés à Boston puis en Inde avec des résultats surprenants de similarité dans l'engagement des enfants.

      Une première expérience avec 1500 enfants dans des écoles maternelles a utilisé des jeux de nombres et de géométrie basés sur le "core knowledge", comparés à un programme normal et à des jeux sur des concepts sociaux.

      Les résultats montrent un effet positif sur les intuitions mathématiques, mais limité pour les compétences symboliques à long terme.

      Une deuxième expérience en maternelle a comparé des jeux purement intuitifs, purement symboliques et mixtes. Les jeux mixtes (alternant intuitif et symbolique) ont montré une synergie en renforçant à la fois les intuitions et la maîtrise des symboles.

      Une troisième expérience a été menée dans des classes de CP et CE1 à Delhi avec des jeux mixtes adaptés pour des grands groupes et des enseignants peu formés. Des modifications ont été apportées aux jeux et à la procédure pour faciliter l'engagement des enfants et le suivi par les enseignants.

      •Résultats et perspectives futures (environ 0:18 - fin) : Les résultats de l'expérience en CP et CE1 montrent un effet positif des jeux mathématiques, notamment pour les élèves de CE1.

      Ces jeux sont en cours d'intégration dans les programmes de l'école primaire dans plusieurs états en Inde, posant des défis d'adaptation, de portabilité et de motivation des enfants.

      Des améliorations suggérées par les enseignants, comme l'utilisation de pailles pour la géométrie et la création de jeux de navigation réels, sont mentionnées.

      La question de l'efficacité des jeux reste ouverte, mais plusieurs hypothèses sont avancées : ils s'appuient sur des connaissances de base universelles, les affiches donnent de l'autonomie aux enfants, le jeu en groupe favorise la coopération et l'enseignement mutuel, et leur caractère ludique et social crée de bonnes conditions d'apprentissage.

      Elisabeth Spelke conclut en soulignant l'importance du sentiment d'appartenance et de confiance pour l'apprentissage.

    1. Briefing Document : "Balado « Prendre soin de soi »" Source : Excerpts from the podcast "Prendre soin de soi"

      Date : Information not explicitly provided in the text.

      Participants :

      • Animatrice : Arianne Fiset, collaboratrice auprès du Comité Québécois pour les jeunes en difficulté de comportement.
      • Invitées :Nancy Goyette, professeure titulaire en sciences de l'éducation à l'Université du Québec à Trois-Rivières.
      • Marie-Hélène Veronau, professeure titulaire au département de psychologie de l'Université du Québec à Montréal et titulaire de la Chaire UQAM sur la promotion du bien-être durant les transitions scolaires et post-scolaires.
      • Florence Lacroix, coordonnatrice du service en milieu éducatif de l'Institut Pacifique.
      • Public Cible : Jeunes du troisième cycle du primaire et du secondaire.

      • Objectif du Balado : Sensibiliser à l'importance de prendre soin de soi et d'expliquer ce qu'est la santé mentale positive.

      Principaux Thèmes et Idées Clés :

      • Définition de "Prendre soin de soi" et de la Santé Mentale Positive :
      • Prendre soin de soi ne se limite pas au bien-être physique ("sentir bien dans son corps") mais inclut également le bien-être psychologique et émotionnel ("sentir bien dans sa tête et dans son cœur"), ce qui constitue la santé mentale.
      • La santé mentale positive, selon l'Organisation mondiale de la santé, est "vraiment un état de bien-être dans lequel la personne elle peut se réaliser donc on surmonte là vraiment les petits défis de la vie quotidienne ça nous aide aussi à accomplir notre travail tu sais à l'école puis aussi ça nous aide à à contribuer à la collectivité tu sais dans la vie communautaire si on veut quand on est avec les amis".
      • Les manifestations de la santé mentale positive incluent l'optimisme, la gratitude, l'empathie, la joie de vivre, la connaissance de ses forces et talents, et la capacité à identifier et utiliser des ressources en cas de difficulté.
      • Importance de Cultiver le Bien-être :
      • Des statistiques révèlent que parmi les élèves du secondaire, une proportion significative rapporte des difficultés de santé mentale, soulignant l'importance pour chacun de cultiver son bien-être, quel que soit son état actuel.
      • "Peu importe notre état de santé mentale c'est important de cultiver notre bien-être puis c'est un des moyens en fait pour faire ça c'est de prendre soin de soi."
      • La Normalité des Émotions Désagréables :
      • Il est normal d'éprouver des émotions désagréables de temps en temps, et cela ne signifie pas nécessairement que notre santé mentale va mal si c'est occasionnel.
      • Les émotions, qu'elles soient agréables ou désagréables, sont des indicateurs de notre position par rapport à nos objectifs et nous aident à mieux nous connaître et à choisir des actions alignées avec nos valeurs.
      • "Toutes les émotions qu'elles soient agréables ou désagréables sont importantes c'est des outils pour nous aider à mieux nous connaître et à choisir des actions dans notre vie qui nous amènent vers des la réussite de nos buts qui sont les plus importants pour nous."

      Facteurs Influant sur la Santé Mentale :

      • Des difficultés relationnelles (famille, école), la violence, les injustices, et les défis majeurs de la vie (maladie, handicap) peuvent augmenter le risque de problèmes de santé mentale.
      • Même l'inquiétude face au changement climatique peut avoir un impact sur la santé mentale des jeunes.
      • Stratégies pour Prendre Soin de sa Santé Mentale :
      • Gestion des Émotions : Il est préférable de faire face aux émotions désagréables plutôt que de les éviter. Il est conseillé de prendre le temps de les calmer, de les vivre, et de réfléchir à leurs causes. Ne pas hésiter à en parler à des adultes de confiance ou à des professionnels.
      • Développement d'un Discours Intérieur Positif : Être plus tolérant envers soi-même, comme on le serait avec un ami. Se poser la question de ce que l'on dirait à un ami dans une situation similaire et appliquer ce discours à soi-même.
      • Prendre du Recul : Face à une situation difficile, évaluer si c'est momentané et si cela impacte notre bien-être. Se demander s'il y a d'autres aspects de notre vie qui vont bien.
      • Construire des Relations Positives et une Communication Bienveillante : Être conscient des limites de la communication écrite (manque d'indices non verbaux, difficulté à saisir le sarcasme) et de l'impact potentiel de nos paroles sur les autres.
      • Connaissance de ses Forces et Qualités et celles des Autres : S'appuyer sur le soutien de son entourage.

      • Bénéfices de Prendre Soin de Soi :

      • Augmentation de la qualité de vie et capacité à vivre des expériences joyeuses et enrichissantes.
      • Bienfaits physiques (activité sportive, bonne alimentation) et mentaux/émotionnels (détente, repos, meilleure concentration, disposition à l'apprentissage).
      • Développement de la confiance en soi, meilleure gestion des défis, réalisation du potentiel.
      • Amélioration des relations sociales et interpersonnelles.
      • Contribuer au bien-être collectif : "si on se sent bien ben on va être capable de de refléter un état d'esprit des attitudes qui vont favoriser le bien-être de la collectivité des amis de notre famille".

      • Le Bien-être est Collectif :

      • Prendre soin de soi est important pour soi-même, mais a également un impact positif sur le bien-être des autres (famille, amis, entourage).

      Conseils Pratiques et Ressources :

      • Être à l'écoute de ses besoins et de ceux des autres.
      • Développer la confiance en soi pour s'épanouir.
      • Adopter des stratégies de bien-être comme se reposer, faire du sport, bien manger, agir pour améliorer le monde autour de soi (rendre service, gestes écologiques, prendre des nouvelles de ses proches).
      • Une liste de ressources pour en apprendre davantage est disponible dans la description de l'épisode.

      Citations Clés :

      • "prendre soin de soi c'est pas seulement une question de sentir bien dans son corps [...] mais c'est aussi de sentir bien dans sa tête et dans son cœur" - Arianne Fiset
      • "la santé mentale positive si on se fit là à l'Organisation mondiale de la santé c'est vraiment un état de bien-être dans lequel la personne elle peut se réaliser donc on surmonte là vraiment les petits défis de la vie quotidienne ça nous aide aussi à accomplir notre travail tu sais à l'école puis aussi ça nous aide à à contribuer à la collectivité" - Nancy Goyette
      • "c'est normal vraiment d'avoir des émotions désagréables quelquefois ça arrive à tout le monde aux enfants aux adultes alors ça veut pas nécessairement dire que notre santé mentale va pas bien si c'est occasionnel" - Marie-Hélène Veronau
      • "on a plus de risque d'avoir des problèmes de santé mentale quand on vit des difficultés dans nos relations [...] ou encore quand plus globalement on est dans un environnement où il y a la violence ou des injustices ou encore quand on doit faire face à des grands défis dans la vie" - Marie-Hélène Veronau
      • "quand on vit des émotions il faut le prendre le temps peut-être de les calmer si on les trouve trop intenses prendre des grandes respirations trouver un endroit tranquille pour bien les vivre puis réfléchir à pourquoi on vit ces émotions" - Marie-Hélène Veronau
      • "avoir le filtre du ou de la meilleure amie et de se poser la question par exemple si mon ami vivait ça en ce moment qu'est-ce que je lui dirai dans le fond" - Florence Lacroix
      • "prendre soin de soi ça nous aide à s'épanouir comme personne à ressentir du bien-être malgré les difficultés malgré les expériences un petit peu moins agréables et ça fait en sorte aussi de cultiver une santé mentale positive" - Nancy Goyette
      • "prendre soin de nos relations avec les adultes et les autres jeunes de notre entourage c'est aussi une façon de prendre soin de soi" - Arianne Fiset (conclusion)

      Conclusion :

      Le balado "Prendre soin de soi" aborde de manière accessible et informative l'importance de la santé mentale positive chez les jeunes. Il démystifie le concept, souligne la normalité des émotions et propose des stratégies concrètes pour cultiver le bien-être individuel et collectif.

      L'accent est mis sur la connaissance de soi, la gestion des émotions, la qualité des relations et l'adoption d'un discours intérieur bienveillant.

      Les interventions des expertes apportent une perspective scientifique et pratique, encourageant les jeunes à prendre activement soin de leur santé mentale et de celle de leur entourage.

    1. Briefing Document : Accessibilité de la méthodologie de recherche pour les élèves ayant des troubles des fonctions cognitives

      Source : Excerpts de la présentation "Session parallèle 5 : "Expérimenter les marges"..."

      Présentatrice : J., Maîtresse de conférences à l'Université de Caen, membre du CNEF et co-directrice du Laboratoire International pour l'Inclusion Scolaire.

      Thème principal : Réflexion sur la manière de rendre accessible la méthodologie de recherche, notamment à travers l'entretien biographique, pour permettre aux élèves ayant des troubles des fonctions cognitives (TFC) d'exprimer leur vision du monde et de se réapproprier leur parcours.

      Introduction et Contexte :

      • La présentation s'inscrit dans le prolongement du travail doctoral de J., soutenu en 2020, portant sur les dispositifs ULIS dans le second degré et l'accueil des élèves estampillés TFC. Cette catégorie est définie comme large et hétérogène, incluant des jeunes avec des troubles autistiques, des troubles multiples, une déficience intellectuelle, des troubles du comportement, et des situations où le diagnostic est moins clair. Le choix du second degré se justifie par la phase charnière entre la poursuite scolaire et l'insertion professionnelle. La préoccupation centrale est de donner la parole à ces jeunes pour qu'ils partagent leur propre perspective.

      • J. s'appuie sur l'approche des récits biographiques, en écho aux travaux de Lorim Mon Berger, comme moyen de recueillir leur parcours de vie et de formation. Elle qualifie ce public comme un "public à la communication entre", soulignant la nécessité d'une approche spécifique pour faciliter leur expression.

      Position et Posture de la Chercheuse :

      • L'expérience professionnelle antérieure de J. en tant qu'enseignante spécialisée, notamment dans le premier dispositif lycée professionnel accompagnant les jeunes de 18 à 22 ans, puis comme formatrice pour les enseignants spécialisés, influence sa posture actuelle de chercheuse. Cette trajectoire lui a permis d'endosser différentes postures (enseignante, conseillère, accompagnatrice), ce qui se ressent dans sa manière d'aborder la recherche et la prise en compte de la parole des jeunes.

      Préoccupations Centrales de la Recherche :

      J. expose trois préoccupations imbriquées :

      • Ne pas s'engager dans la "voix de la prise en charge de la parole du narrateur" : Il s'agit d'éviter un recueil de données superficiel où le jeune se contente de répéter ce qu'il pense devoir dire. L'objectif est d'aller au-delà et de permettre aux jeunes de retrouver une place dans le processus de recherche.
      • "moi ce que j'aimerais bien c'est vraiment me questionner sur comment on leur permettre de de retrouver une place"
      • Penser l'environnement de la rencontre et de l'entretien biographique : À l'image d'un enseignant qui aménage un environnement d'apprentissage, le chercheur doit concevoir un cadre propice à la relation et à l'échange dans le cadre de l'entretien biographique. Celui-ci vise à ce que le jeune mette en mots et en sens son parcours de vie pour envisager l'avenir.
      • "l'enseignant doit penser l'environnement d'apprentissage moi en tant que chercheur en fait je dois penser l'environnement de la rencontre en fait et particulièrement vis-à-vis de l'entretien biographique"
      • L'objectif n'est pas de vérifier la véracité des propos, mais de comprendre la perspective du jeune : "moi ce qui m'intéresse c'est voilà comment lui voit les choses comment il les interprète comment il les comprend et comment il me les rapporte c'est-à-dire qu'on est vraiment vraiment pas sur un jugement de valeur moi je prends les choses en fait telles qu'elles me sont tel qu'elles me sont"
      • Conséquences de l'engagement du chercheur dans l'accessibilisation de la relation et de l'espace d'échange : Cela conduit à la nécessité de définir un "environnement capacitant" (ou affordant), qui soit non délétère, prenne en compte les différences interindividuelles (anthropométrie, sexe, âge, culture, compensation des déficiences), et permette le développement de nouvelles connaissances et savoirs.
      • "quand je vais penser mes temps d'entretien il me faut que je puisse créer un environnement dit non délétaire pour l'individu avec cette idée que ça puisse le le préserver ses capacités d'action"
      • Cela implique de gérer le lieu, le stress, le timing, et d'adapter l'approche aux besoins spécifiques des jeunes ayant des difficultés de mémorisation, d'expression verbale, ou de passage de l'abstrait au concret.

      L'Importance de la Coconstruction :

      • La démarche prône une coconstruction de la recherche, allant au-delà d'une simple consultation. Il s'agit d'un cheminement où le chercheur se place aux côtés du jeune, se laissant guider et questionner, reconnaissant l'apport unique de sa perspective.

      Entraves à la Communication dans le Contexte de l'Entretien :

      • J. identifie plusieurs types d'entraves spécifiques à la situation d'entretien avec ces jeunes :

      • Aspects émotionnels : Stress, timidité, potentielle signification du vouvoiement initial comme marque d'importance.

      • Obstacles situationnels : Nature particulière du face-à-face avec un chercheur perçu comme sachant, habitude d'être systématiquement accompagné par un tiers (éducatif, familial, scolaire) entraînant des difficultés à se projeter et à parler en "je", manque d'habitude d'être regardé directement.
      • Aspects culturels et sociologiques : Manque de connaissance des droits et des processus de recherche impliquant les jeunes.
      • Conséquences des troubles ou du handicap : Difficultés à formuler, mémoriser, raconter, pouvant se traduire par un langage limité à des mots-clés.

      Questions Cruciales Concernant les Modalités d'Entretien :

      • Distance et proximité dans la relation : Nécessité d'une flexibilité méthodologique, pouvant aller de l'entretien directif au semi-directif, voire biographique, en fonction de la relation et des contraintes.
      • Distance et proximité du lieu de la rencontre : Importance du choix du lieu (établissement scolaire, domicile, etc.) en fonction du sentiment de sécurité et de confort du jeune.
      • Distance et proximité par rapport à la compréhension de leur propre parcours de vie : Adaptation à la manière dont le jeune perçoit son parcours (principalement scolaire ou plus large).
      • Distance et proximité des supports et outils : Adaptation de l'utilisation de supports (visuels, matériels, etc.) en fonction des besoins et des préférences du jeune.
      • "il y a une dose de flexibilité qui est qui est importante en fait pour pouvoir euh avoir on va dire un un retour un récit qui soit au plus proche de la réalité de la réalité du jeunne"

      Trois Exemples Illustratifs :

      • Nathanaël ou comment se réapproprier son parcours de vie : Un jeune initialement décrit comme peu loquace s'engage pleinement dans l'entretien réalisé à son domicile (choix du lieu et de l'heure, tenue soignée). Il valide ensuite la transcription en occultant les passages qu'il ne souhaite pas voir utilisés. Cet entretien a eu un "effet collatéral" inattendu : Nathanaël a pris la parole pour la première fois lors de son équipe de suivi de scolarisation, s'appropriant son parcours à travers le document créé et exprimant son ras-le-bol d'entendre les autres parler pour lui.
      • Fleur ou la première fois où elle va parler en "je" (majuscule) : Une jeune qui initialement déclare n'avoir rien à dire se révèle grâce à la mise à disposition de matériel (post-it, feutres). L'utilisation de ces supports déclenche le récit. À la fin de l'entretien, elle demande à ce qu'on utilise le prénom "Fleur" pour la désigner, marquant une distinction entre son image publique et sa véritable identité, révélant des choses jamais dites auparavant.
      • John et son père ou comment faire face au récit de son parcours sentiè protecteur : John exprime son agacement face à l'attitude surprotectrice des adultes qui l'accompagnent ("J'en ai pas besoin, je vais bien, faut arrêter de me prendre pour un gosse"). Son récit révèle une conscience de son potentiel et un désir d'autonomie qui n'étaient pas forcément perçus par son entourage. Le père de John, lors d'un entretien séparé, exprime également un sentiment de ne pas avoir été entendu concernant le parcours de son fils, soulignant une libération de la parole favorisée par le contexte de la recherche.

      Responsabilité du Chercheur (Conclusion et Points de Discussion) :

      Ces exemples soulignent la responsabilité du chercheur face aux effets parfois inattendus de la recherche. Il s'agit de prendre en considération la singularité des participants et d'accessibiliser l'environnement d'échange pour que leur parole puisse s'exprimer. Cela implique :

      Une méthodologie "en situation" qui s'ajuste à la qualité de l'échange. Une réflexion sur les "dommages collatéraux" ou "effets secondaires" de l'entretien (prise de parole nouvelle, remise en question du vécu, etc.).

      La question de la limite de la responsabilité du chercheur face aux conséquences de la prise de parole des participants.

      La présentatrice conclut en ouvrant la discussion et en sollicitant des pistes de réflexion et des questions sur ces enjeux importants de la recherche avec des publics dits vulnérables.

      Elle souligne la nécessité d'une approche flexible et attentive, reconnaissant que son expérience professionnelle antérieure est un atout fondamental dans cette démarche.

    1. Briefing Document : Analyse du Plan Ministériel pour la Santé Mentale des Élèves (mars 2025)

      Source : Excerpts from "Santé mentale des élèves : les insuffisances du plan ministériel.pdf", Café Pédagogique, 18 mars 2025.

      Thème Principal : Le document analyse de manière critique le plan d'action ministériel pour la santé mentale des élèves, soulignant ses insuffisances au regard de la gravité de la situation et du manque de moyens structurels.

      Idées et Faits Clés :

      Reconnaissance Ministérielle et Insuffisances Soulignées : * Le ministère de l'Éducation nationale affiche sa mobilisation face à la dégradation préoccupante de la santé mentale des enfants et des jeunes, mettant en place un protocole-cadre pour la santé mentale allant "du repérage à la prise en charge". * Cependant, l'article met en évidence que ce plan, malgré des intentions louables, présente un certain nombre d'insuffisances. Selon Edmond Porra, secrétaire adjoint du Snupden-FSU, il s'inscrit dans le contexte d'"une santé scolaire dégradée".

      Carence Dramatique de Ressources Humaines :

      • L'article insiste sur la situation alarmante des personnels de santé scolaire :
      • "Un infirmier scolaire pour 1 600 élèves, un psychologue EN pour 1 500 élèves, un assistant de service social pour 4000 élèves, un médecin scolaire pour 13 000 élèves".
      • À cette carence s'ajoute un manque d'attractivité de ces métiers, avec une perspective de "quasi-disparition des médecins scolaires".
      • Privatisation Progressive de la Médecine Scolaire :
      • L'effondrement des ressources conduit à une "évolution progressive vers une privatisation de la médecine scolaire", notamment par la délégation aux médecins libéraux des prescriptions et des notifications d'aménagements d'examens.

      Solution des "Secouristes en Santé Mentale" Jugée Insuffisante :

      • Pour pallier le manque de professionnels, le ministère promeut la mise en place d'équipes de "secouristes en santé mentale" dans les établissements.
      • L'article souligne que ces secouristes, à l'image des secouristes classiques, ne sont pas des professionnels de santé médicale ou mentale. Leurs interventions sont limitées à des "gestes de premier secours en santé mentale" et ne relèvent pas de la psychiatrie ou de la psychologie.
      • Ces secouristes sont chargés de relayer les situations aux "équipes ressources" constituées par les personnels médico-sociaux, dont l'article questionne également la capacité d'action face au manque de moyens.

      Risque de Départementalisation et d'Interchangeabilité des Missions :

      • L'article craint que le dispositif actuel ne soit compatible avec un projet de "service départementalisé de la santé scolaire" regroupant les différents corps professionnels (médecins, infirmiers, psy-EN et AS).
      • S'appuyant sur les préconisations de la Cour des Comptes, il est envisagé que ces professionnels, via une "formation complémentaire" et un "élargissement de leurs compétences", puissent s'engager dans des parcours plus diversifiés, avec une possible "interchangeabilité des missions" au sein d'un service fonctionnant "à la sollicitation".
      • L'auteur y voit un risque de "remplacer le suivi au long cours des élèves par un système d’interventions au ticket auprès d’un guichet de services à la demande ou de brigades territorialisées", institutionnalisant ainsi la gestion de la pénurie.

      Déplacement de la Question des Moyens vers l'Organisation :

      • L'article perçoit une stratégie visant à masquer le manque de moyens en mettant l'accent sur l'organisation des moyens existants. Le protocole de santé mentale est vu comme une pièce complémentaire à cette "révolution copernicienne du pilotage de la santé scolaire en mode décroissant".

      Nécessité de Moyens pour des Professionnels Qualifiés :

      • L'auteur affirme qu'il ne faut pas se satisfaire d'une formation aux premiers secours en santé mentale pour les enseignants et personnels de vie scolaire en guise de compensation du manque de ressources.
      • "La meilleure garantie pour la sécurité psychique des enfants que nous accueillons, c’est d’abord d’avoir les moyens d’un travail d’équipes de professionnels spécialisés et qualifiés auprès des établissements, plus que de faire peser ces missions sur d’autres personnels."

      Critique de l'Usage du Concept de Santé Mentale Hors Contexte :

      • L'article met en garde contre un usage non-critique du concept de santé mentale, comparant cela aux critiques formulées sur la thématique des risques psycho-sociaux dans le monde du travail.
      • Le risque est de proposer des réponses abstraites, visant à adapter les individus aux conditions dégradées plutôt qu'à transformer ces conditions. "Le concept de santé mentale, qui tend désormais à suppléer celui de bien-être, court le risque de reproduire le même type de réponse abstraite et potentiellement contre-productive en prétendant agir sur un phénomène isolé de son contexte et de ses conditions d’apparition."

      Ignorance des Facteurs Éducatifs et Sociaux :

      • L'article déplore l'absence de réflexion sur les questions éducatives et sociales dans le diagnostic et les solutions proposées.
      • Il souligne que "une politique éducative qui génère une anxiété de la performance et qui renforce la pression scolaire ne peut que produire un terrain favorable à la phobie scolaire."
      • De même, les effets de la "brutalité du climat social" et de "l'insécurité des familles en difficulté sociale" sur la santé mentale des élèves sont largement ignorés par une politique qui se complaît dans la dénonciation de l'assistanat et la dégradation des protections sociales.

      Détérioration des Structures de Soin Existantes :

      • L'auteur questionne la pertinence de se préoccuper de la santé mentale des élèves tout en laissant à l'abandon les structures de soin publiques, telles que les centres médico-psychologiques (CMP).

      Critique du "Marketing Protocolaire" :

      • La présentation du plan est jugée axée sur une "forme protocolaire" qui induit des attentes potentiellement trompeuses auprès des familles, qui pourraient croire à une prise en charge médicale structurée.

      • "La communication par le renvoi dans les établissements à l’existence du « protocole » comme solution entretient l’ambiguïté dans un contexte de saturation des dispositifs déjà surchargés dans les secteurs de la pédopsychiatrie et des soins psychologiques." Cela alimente des attentes irréalistes face au manque de ressources.

      Impact Négatif sur les Personnels :

      • Le plan ne prend pas en compte la santé mentale des personnels et risque de favoriser les ruptures dans un contexte déjà dégradé, notamment à travers un "fonctionnement managérial qui met à mal leur professionnalité" et un "management coercitif" basé sur un excès de protocolisation et une défiance envers les professionnels.

      Manque d'Ambition et Solutions de Fortune :

      • L'article conclut que malgré l'annonce de la santé mentale comme grande cause nationale, le plan d'action est loin d'être à la hauteur des enjeux, privilégiant "les solutions de fortune et les stratégies communicantes".

      Il exprime une crainte quant aux effets réels du plan, anticipant plus de problèmes que de solutions.

      Quote Significative :

      "La meilleure garantie pour la sécurité psychique des enfants que nous accueillons, c’est d’abord d’avoir les moyens d’un travail d’équipes de professionnels spécialisés et qualifiés auprès des établissements, plus que de faire peser ces missions sur d’autres personnels."

      Conclusion :

      Le document critique sévèrement le plan ministériel pour la santé mentale des élèves, le considérant comme une réponse organisationnelle superficielle à un problème profond de manque de moyens structurels et de dégradation des services publics de santé et d'éducation.

      L'accent mis sur la formation de "secouristes" et sur un protocole est perçu comme un cache-misère qui ne s'attaque pas aux racines du problème, telles que le manque de personnels spécialisés, la privatisation rampante de la médecine scolaire, et l'ignorance des facteurs éducatifs et sociaux contribuant à la détresse des élèves.

      L'article exprime une forte inquiétude quant à l'efficacité réelle de ce plan et à son impact sur les élèves et les personnels.

    1. chronologie détaillée des événements principaux mentionnés dans la source, suivie d'une liste des personnages principaux avec leurs bios :

      Chronologie des Événements Principaux

      • 11 février 2005 : Mention de la loi du 11 février 2005 (relative aux droits des personnes handicapées), dont on célèbre les 20 ans au moment de l'intervention. Cette loi est présentée comme ayant profondément modifié l'école et engagé des personnels, des moyens et des partenariats.
      • 1994 : Mention de la Déclaration de Salamanque, un texte fondateur soulignant que chaque enfant a des caractéristiques, des intérêts et des besoins d'apprentissage propres, et que les différences humaines sont normales, impliquant une adaptation de l'apprentissage aux besoins de chacun. Ce texte introduit la notion de "besoin".
      • Avant la loi de 2005 (implicite) : L'école est perçue comme une "accumulation d'enfants à profil" nécessitant une "accumulation de structure ou de réponse", plutôt qu'une structure inclusive par essence.
      • Période actuelle (post-loi de 2005) :Développement de l'idée d'"école inclusive" et d'"école pour tous". La question se pose de savoir pourquoi il est encore nécessaire d'ajouter ces adjectifs au mot "école" si l'objectif est que l'école soit inclusive par définition.
      • Augmentation du nombre d'élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire.
      • Nécessité de dépasser une vision de l'enfant centrée sur son handicap ou une "étiquette" pour se concentrer sur ses besoins éducatifs particuliers et son identité.
      • Mise en place de dispositifs et de moyens pour l'école inclusive, incluant des services médico-sociaux intervenant en milieu scolaire.
      • Création d'équipes mobiles d'appui à la scolarité (EMAS) dans toute la France, préfigurant les futurs pôles d'appui à la scolarité (qui remplaceront les PI - non explicitement définis). Ces équipes sont composées de professionnels du médico-social.
      • Existence d'enseignants référents pour les élèves en situation de handicap, financés par l'Éducation Nationale, chargés du suivi des projets personnalisés de scolarisation (PPS).
      • Mobilisation d'auxiliaires de vie scolaire (AVS), dont le rôle et les missions sont encadrés par la MDPH. La distinction est faite entre les AVS pour les actes de la vie quotidienne, pour l'aide à la scolarisation et pour l'accompagnement médico-social.
      • Développement de dispositifs spécifiques comme les ULIS (Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire) pour différents types de besoins (TSA, troubles moteurs, troubles des fonctions cognitives, etc.).
      • Stratégie nationale pour les troubles du neuro-développement (TND), avec la création de plateformes d'orientation et d'appui financées par les Agences Régionales de Santé (ARS). Les PCPE (Pôles de Compétences et de Prestations Externalisées) sont mentionnés dans ce cadre.
      • Rôle des établissements médico-sociaux (IME, IEM, ITEP, etc.) qui accueillent des enfants et adolescents avec des handicaps majorés nécessitant une prise en charge pluriprofessionnelle. Les SESSAD (Services d'Éducation Spécialisée et de Soins à Domicile) sont également mentionnés.
      • Évocation de la stratégie "zéro solution" visant à ce qu'aucune personne en situation de handicap ne se retrouve sans solution d'accompagnement.
      • Importance de l'accessibilité (rendre les choses accessibles à tous) comme première étape, suivie de la compensation (mesures complémentaires décidées individuellement).
      • Principe de la "gradation des réponses" pour l'autonomie des enfants.
      • Réflexion sur le projet de société inclusive, tel que défini par Charles Gardou, visant une société sans privilège ni exclusion, où l'environnement est adapté à chacun.
      • Amélioration perçue de l'école et de la société dans l'apport de réponses adaptées aux besoins des élèves, malgré des questions de moyens persistantes.
      • Utilisation du numéro vert "École inclusive" et de plateformes d'information comme "Mon parcours handicap" pour les familles.
      • Discussion autour des aménagements d'examens pour les élèves en situation de handicap, soulignant la complexité de la réglementation et la nécessité d'équilibrer les adaptations individuelles avec le cadre national.
      • Évocation du manque de places dans certains dispositifs spécialisés, comme les ITEP, dans certaines régions.
      • Mention des RASED (Réseaux d'Aides Spécialisées aux Élèves en Difficulté) dans le premier degré, soulignant leur non-généralisation et le rôle du directeur de circonscription dans leur gestion.
      • Discussion autour de la notion de "refus scolaire anxieux" et de la nécessité d'une réponse adaptée et globale, impliquant le médical.
      • Le webinaire actuel est présenté comme une action visant à informer et à promouvoir l'école inclusive vers l'école pour tous.

      Cast des Personnages Principaux

      • L'Intervenante (Inspectrice Conseil Technique École Inclusive) : Elle est au centre de la présentation et partage son expertise sur l'école inclusive, la loi de 2005, les dispositifs existants, les défis et la philosophie de l'inclusion. Elle travaille sous l'autorité de la rectrice et des DAEN (Directeurs Académiques des Services de l'Éducation Nationale).
      • Les Parents : Ils sont mentionnés à plusieurs reprises comme étant des acteurs essentiels et les destinataires de nombreuses informations et dispositifs présentés. Leurs besoins et leurs questions sont une préoccupation constante.
      • Les Personnels de l'Éducation Nationale : Cela inclut les enseignants, les enseignants référents, les inspecteurs de circonscription (dont les inspecteurs SH), les directeurs d'établissement, les personnels des RASED, et les conseillers techniques du recteur et du DASEN. Ils sont présentés comme des acteurs engagés dans la mise en œuvre de l'école inclusive.
      • Les Professionnels du Médico-Social : Ils interviennent de plus en plus dans l'école, notamment à travers les EMAS et les futurs pôles d'appui à la scolarité. Les professionnels des IME, IEM, ITEP et SESSAD sont également cruciaux pour la prise en charge des élèves avec des besoins spécifiques.
      • Charles Gardou : Il est cité pour sa définition de la société inclusive comme une société sans privilège ni exclusion, où l'environnement est adapté à chacun. Cette définition sert de cadre philosophique à la discussion sur l'école inclusive.
      • Les Élèves en Situation de Handicap : Ils sont au cœur du sujet de l'école inclusive. La présentation insiste sur la nécessité de considérer leurs besoins individuels, leur identité et leur potentiel, au-delà de leur handicap.
      • Isabelle (Participant) : Elle pose des questions spécifiques sur les RASED dans le premier degré et sur la situation des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH), témoignant des préoccupations des participants.
      • Madame Pin (Participant) : Elle intervient pour partager son accord sur l'importance des RASED et évoque la nécessité d'une sectorisation moins rigide pour l'accès aux aides.
      • Un Représentant de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Élèves) (Participant) : Il témoigne du manque de places dans certains dispositifs en Île-de-France et se présente comme un partenaire pour interpeller les autorités en cas de besoin.
    2. Briefing webinaire fcpe sur l'École Inclusive

      Date : 8 mai 2024

      Source : Excerpts from "Texte collé" (Transcription d'une intervention orale)

      Objet : Analyse des principaux thèmes, idées importantes et faits marquants concernant l'école inclusive en France, présentés lors d'une intervention.

      Introduction :

      Ce document synthétise les principaux points abordés dans l'extrait d'une intervention orale portant sur l'école inclusive.

      L'intervenant, qui semble être un Inspecteur Conseil Technique en charge de l'école inclusive, partage sa vision, les évolutions récentes, les défis persistants et les moyens mis en œuvre pour favoriser une école pour tous en France.

      L'intervention se situe dans le contexte du 20ème anniversaire de la loi du 11 février 2005, une législation marquante pour les droits des personnes en situation de handicap.

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      • Définition et Philosophie de l'École Inclusive :
      • L'intervenant souligne la nuance entre "école pour tous" et "école inclusive", cette dernière étant perçue comme une extension nécessaire pour atteindre l'objectif d'une école unique pour tous les enfants, sans distinction. Il remet en question la nécessité d'ajouter un adjectif à "école" si l'objectif est réellement l'inclusion de tous.
      • L'école inclusive ne doit pas être vue comme une simple "accumulation d'enfants à profil et avec une accumulation de structure ou de réponse". Il s'agit d'un changement de paradigme dans la perception de l'école.
      • L'intervenant insiste sur l'importance de considérer chaque enfant d'abord comme un élève, avec une identité propre et des besoins éducatifs particuliers, plutôt que de se focaliser sur des étiquettes liées à un potentiel ou un handicap. "D'abord, je reconnais, c'est qu'il a des besoins, tu besoins éducatifs particuliers et vous voyez que essayer de sortir de cette idée de l'étiquette et de la et de l'identification, ça nous oblige nous aussi dans l'école à se demander d'abord quelle est l'identité de cet enfant?" (00:08:30-00:08:48).

      • Il rappelle les textes fondateurs comme la Déclaration de Salamanque (1994) qui pose les principes que "chaque enfant a des caractéristiques, des intérêts, des aptitudes et des besoins d'apprentissage qui lui sont propres" (00:11:29-00:11:38) et que "les différences humaines sont normales et par conséquent, l'apprentissage doit être adapté aux besoins de chaque femme" (00:11:49-00:11:55).

      La Notion de Difficulté et l'Écart à la Norme :

      • La difficulté est définie comme un "écart entre les compétences et les performances de l'élève et ce qui est attendu de lui par rapport à son âge et aux attentes du système éducatif" (00:13:27-00:13:53).

      • L'intervenant perçoit ces enfants en difficulté non pas comme un problème, mais comme une "force" (00:14:43) qui oblige les professionnels à interroger, adapter et répondre aux projets de l'école.

      • L'École Inclusive comme Projet de Société :

      • L'école inclusive n'est pas uniquement l'affaire de l'école, mais engage la société dans son ensemble pour "faire une place dans la société à tous" (00:15:50-00:15:58).

      • L'enjeu est de passer d'une logique d'accessibilité ("je rends les choses accessibles") à une logique de compensation ("mesures complémentaires qui vont être décidées") et idéalement vers une société où l'environnement est adapté à chacun, sans nécessité de privilèges ou d'exclusion. Selon Charles Gardou, une société inclusive est une "société sans privilège ni exclusivité ni exclusion ni exclusion, chacun dans sa place et dans la société ni exclusivité" (00:21:36-00:22:29).

      Évolution de la Loi de 2005 et Nécessité d'Interrogation :

      • La loi de 2005 a "bouleversé, elle a modifié, elle a engagé énormément les personnels, les moyens, mais aussi les partenariats" (00:03:25-00:03:37).

      • Après 20 ans, il est nécessaire d'interroger cette loi et de la regarder avec un œil nouveau en se projetant sur les prochaines années, notamment en ce qui concerne l'application du "droit commun".

      • Moyens et Leviers pour l'École Inclusive :
      • L'intervenant détaille différents moyens humains et dispositifs mis en place :
      • Services d'écoute et d'information pour les familles : Numéro vert national, services dans chaque département sous l'autorité des DAEN (Directeurs Académiques des Services de l'Éducation Nationale).
      • Équipes Mobiles d'Appui à la Scolarité (EMAS) : Professionnels du médico-social intervenant dans les écoles pour observer, étayer et former, préfigurateurs des futurs pôles d'appui à la scolarité.
      • Enseignants référents : Experts académiques (une centaine dans l'académie de Montpellier) qui suivent les enfants et les familles.

      • Accompagnants d'Élèves en Situation de Handicap (AESH) : Distinction entre différentes missions (aide aux actes de la vie quotidienne, aide à la scolarisation, aide à l'autonomie). La MDPH doit nommer clairement le type de mission.

      • Dispositifs spécifiques en établissement ordinaire : ULIS (Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire) pour différents types de besoins (TFC, TED, TSA, TSL, Troubles moteurs, Déficience visuelle, Déficience auditive, Troubles des fonctions cognitives).

      • Dispositifs pour les Troubles du Neuro-Développement (TND) : Stratégie nationale, plateformes de diagnostic et d'orientation (PCO), dispositifs d'accompagnement médico-social (CAMSP, CMPP, SESSAD).

      • Établissements Médico-Sociaux (EMS) : IME, ITEP, etc., indispensables pour les enfants avec des handicaps majorés nécessitant une prise en charge pluriprofessionnelle. Un identifiant national est donné à tous les élèves, y compris ceux scolarisés en EMS, soulignant leur statut d'élève avant tout.

      • Adaptation pédagogique : Nécessité d'interroger la pédagogie pour répondre aux besoins de tous.

      • Formation des professionnels : Essentielle pour une meilleure compréhension et prise en charge des besoins spécifiques.

      Défis et Points de Vigilance :

      • Équité territoriale : Bien qu'une équité nationale dans la répartition des moyens soit affirmée, des manques criants de places dans certains dispositifs sont signalés, notamment en Île-de-France.
      • Articulation entre les différents acteurs : Difficultés d'articulation entre l'éducation nationale, le médico-social et les familles.
      • Refus scolaire anxieux (RSA) : Souligné comme un "fléau" nécessitant une réponse adaptée et globale (médicale, scolaire, familiale). L'idée que "l'enfant n'est pas à sa place" est rejetée.
      • Aménagements d'examens : Question complexe avec une tension entre la nécessité de compensation et le risque de créer des aménagements trop spécifiques et difficiles à structurer. L'objectif reste pédagogique, visant l'autonomie de l'élève.
      • Rased (Réseaux d'Aides Spécialisées aux Élèves en Difficulté) : Inégale répartition sur le territoire, fonctionnement par circonscription et non par école.
      • Importance du Partenariat :
      • La collaboration avec les familles et les associations (comme la FCPE) est essentielle pour faire remonter les besoins et les difficultés.
      • Le médico-social est de plus en plus envisagé comme une "fonction ressource, un appui de l'école" (00:29:51-00:30:01).

      Conclusion :

      L'intervention met en lumière une volonté affirmée de faire progresser l'école inclusive en France, en s'appuyant sur un cadre législatif existant et des moyens humains et financiers en développement.

      L'accent est mis sur une approche centrée sur les besoins individuels de chaque enfant, au-delà des étiquettes, et sur une vision de l'inclusion comme un projet sociétal.

      Cependant, des défis importants subsistent en termes d'équité d'accès aux dispositifs, d'articulation entre les acteurs et de réponse à des problématiques spécifiques comme le refus scolaire anxieux.

      La formation des professionnels et le partenariat avec les familles sont identifiés comme des leviers essentiels pour une école véritablement pour tous.

      Citation Pertinente pour la Diffusion :

      "Ce n'est pas juste de la du vocabulaire que j'utilise... on voit bien que c'est un paradigme qui modifie absolument tout dans la perception que l'on doit voir de ce qu'est l'école, pas une accumulation d'enfants à profil et avec une accumulation de structure ou de réponse..." (00:05:07-00:06:31)

    3. Voici un sommaire de la présentation avec les horodatages correspondants :

      • 00:00:03 - 00:00:13 : Introduction du webinaire intitulé "une école inclusive pour tous, présentation des dispositifs et des structures".
      • 00:00:14 - 00:00:37 : Présentation des intervenants, notamment la secrétaire général adjointe et la vice-présidente de la FCPE, ainsi que Valérie Bareau, Isabelle Thomas Pinatel et Philippe Potre.
      • 00:02:28 - 00:02:42 : Présentation de Monsieur Laffitte qui déroulera la présentation.
      • 00:04:01 - 00:04:14 : Présentation du logo "national école inclusive" et du poste de Monsieur Laffitte en tant qu'inspecteur conseil technique.
      • 00:05:52 - 00:07:00 : Le concept d'école inclusive où tout le monde se retrouve dans une même organisation, visant à terme une "école tout court". L'importance de considérer tous les enfants d'âge scolaire comme des élèves.
      • 00:10:56 - 00:12:47 : Les textes fondateurs de l'école pour tous, notamment la déclaration de Salamanque en 1994 et la question du besoin, du respect de l'identité.
      • 00:12:47 - 00:14:00 : La notion de difficulté dans le système éducatif. La présentation est organisée pour les familles.
      • 00:19:15 - 00:21:21 : Adaptations et aménagements dans la classe, comme les pictogrammes pour les enfants avec autisme. L'inclusion se fait en donnant les moyens de grandir avec des aménagements. Une vision philosophique et un engagement envers un projet de société.
      • 00:23:20 - 00:26:32 : Moyens et leviers pour l'école inclusive. Les informations sont disponibles sur des sites spécialisés.
      • 00:26:33 - 00:27:04 : Coopération étroite avec le médico-social comme avenir. Travail avec l'agence régionale de santé.
      • 00:28:46 - 00:30:15 : Explication des acronymes (avec une annexe dans le guide) et présentation des équipes mobiles d'appui à la scolarisation (EMAS) financées par l'agence régionale de santé et mises à disposition de l'école. Elles sont accessibles aux familles et saisies par les établissements.
      • 00:30:35 - 00:32:29 : Moyens du droit commun qui ne nécessitent pas d'étiquette MDPH. Les élèves sont scolarisés dans le secteur mais aussi dans les IME et ITEP.
      • 00:35:06 - 00:37:29 : Le rôle des AESH (Accompagnants d'Élèves en Situation de Handicap) et les trois missions définies par la MDPH : actes de la vie quotidienne, accès aux activités d'apprentissage, et activités de la vie sociale et relationnelle.
      • 00:37:29 - 00:40:48 : Dispositifs et professionnels présents dans les écoles et établissements, notamment les ULIS (Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire).
      • 00:40:49 - 00:43:18 : Plateformes de repérage et de diagnostic précoce des troubles du neurodéveloppement, notamment l'autisme.
      • 00:43:19 - 00:45:20 : Les UEMA (Unités d'Enseignement Maternelle Autisme), les UEEA (Unités d'Enseignement Élémentaire Autisme) et les DSA (Dispositifs d'Autorégulation). Augmentation de ces dispositifs.
      • 00:46:00 - 00:47:39 : Autres dispositifs spécifiques, comme ceux pour les enfants sourds et les SESSAD (Services d'Éducation Spécialisée et de Soins à Domicile). Présentation d'un outil en ligne pour trouver les établissements médico-sociaux.
      • 00:48:40 - 00:52:00 : Développement des SESSAD, services intervenant sur notification MDPH à l'école ou dans la famille, et évolution vers des SESSAD plus généralistes. Présentation des ESE (Établissements Spécialisés pour Enfants) et des ITEP (Instituts Thérapeutiques, Éducatifs et Pédagogiques) pour les handicaps majorés et les troubles du comportement.
      • 00:52:00 - 00:53:11 : Rapprochement entre les ITEP et les établissements ordinaires.
      • 00:53:12 - 00:55:46 : Moyens dans le premier degré pour les parents. Présentation des IME (Instituts Médico-Éducatifs) et des IEM (Instituts d'Éducation Motrice).
      • 00:55:46 - 00:57:07 : Les EA (Établissements Adaptés) avec des classes à effectif réduit et des enseignements adaptés. Les LEA (Lycées d'Enseignement Adapté).
      • 00:57:07 - 00:59:09 : Leviers pour l'école inclusive, notamment la Conférence Nationale du Handicap d'avril 2023. Déploiement de matériel pédagogique adapté. Augmentation des professionnels du médico-social dans l'école.
      • 00:59:10 - 01:02:41 : Importance de la pédagogie et adaptations nécessaires. Le levier de la formation initiale et continue des personnels, y compris les AESH et les personnels d'encadrement.
      • 01:02:41 - 01:03:20 : Ressources nationales et sites d'information accessibles à tous.
      • 01:05:13 - 01:07:11 : Présentation de l'outil Capco Inclusive, un espace de ressources pour observer l'enfant, ses besoins, trouver des aménagements pédagogiques et s'informer.
      • 01:07:11 - 01:08:25 : Conclusion partielle sur l'importance de regarder ce qui fonctionne et exemple d'inauguration d'un dispositif d'autorégulation.
      • 01:08:25 - 01:12:24 : Questions et réponses, notamment sur les dispositifs d'autorégulation (DSA) et le nombre de places.
      • 01:12:24 - 01:14:00 : Question sur les LEA et le cumul avec une situation sociale nécessitant un internat.
      • 01:14:00 - 01:18:36 : Question sur les aménagements des examens, explication des évolutions et des difficultés liées à l'accumulation des mesures de compensation. Un guide sur les aménagements des examens sera partagé. Nécessité d'une anticipation importante. Exemples d'aménagements parfois aberrants.
      • 01:18:36 - 01:29:45 : Suite des questions et réponses. Question sur l'orientation et la réponse "il n'est pas à sa place". L'idée de lien entre les murs des établissements spécialisés et ordinaires. Des enfants en IME pourraient être en milieu ordinaire. Question sur la formation initiale des enseignants. Importance de casser les étiquettes.
      • 01:29:45 - 01:32:32 : Question sur les RASED (Réseaux d'Aides Spécialisées aux Élèves en Difficulté) dans le premier degré, leur manque de présence partout et la mauvaise information aux familles. La FCP dénonce ce problème.
      • 01:32:32 - 01:39:20 : Réponse concernant les RASED et confirmation du problème. Réflexion sur la formation des personnels avec des séminaires et des formations spécifiques sur l'école inclusive. Importance de la formation, de l'accompagnement et de l'information.
      • 01:39:20 - 01:44:12 : Suite des questions et réponses, notamment sur la communication apaisée entre les familles et l'école. Le travail avec les familles est stratégique.
      • 01:44:12 - 01:49:31 : Information sur d'autres accompagnements possibles pour les enfants en décrochage scolaire et sur des sites internet dédiés. Les liens vers les ressources seront partagés.
      • 01:49:31 - 01:53:21 : Dernière question sur un film traitant de l'école inclusive (la réponse sera donnée ultérieurement). Conclusion du webinaire par Florence de la FCP, remerciements et rappel de la vision d'une école inclusive comme projet de société. Importance du partenariat avec les familles. Rôle des FCPE au niveau départemental et national. Appel au partage des informations.
      • 01:53:21 - 01:53:21 : Fin du webinaire.
    1. Briefing Doc : Émotions, relations, bien-être et bonheur à l'école : liens et perspectives

      Source : Excerpts de la transcription de la conférence "Émotions, relations, bien-être et bonheur à l'école : liens et perspectives" par Madame Gaël Espinoza, professeure en Sciences de l'éducation et de la formation à l'Université de Lorraine (France), membre du laboratoire LISEC et associée au réseau Réverbère (Québec) et à l'Observatoire du bien-être à l'école (France).

      Date de la conférence : Indiquée comme faisant partie de la "deuxième partie du coloc tac" (date précise non mentionnée dans les extraits).

      Introduction :

      La conférence de Madame Gaël Espinoza aborde les concepts d'émotions, de relations, de bien-être et de bonheur dans le contexte scolaire, en explorant leurs liens et en offrant des perspectives pour leur prise en compte.

      L'introduction par Louis Houde (responsable des instituts et coordonnateur de la série Impact 3 au Centre Franco) et Paul Cadieu (présentateur) met en lumière l'importance de ces thématiques dans le milieu éducatif et présente l'expertise de Madame Espinoza.

      Paul Cadieu souligne que "ce sont les émotions des élèves et également les émotions des enseignants [qui sont] vraiment déterminantes aujourd'hui" et que "le bien-être et les émotions c'est ce qui rend possible l'apprentissage".

      Thèmes principaux et idées importantes :

      • Définition et distinction des concepts clés :
      • Affectivité : Définie comme l'ensemble des sentiments, des émotions et des humeurs. Madame Espinoza souligne la difficulté de les distinguer clairement dans le langage courant, notamment chez les enfants, d'où son usage privilégié du terme "affectivité" dans ses recherches. Scientifiquement, elles se différencient par leur durée (émotions courtes, humeurs moyennes, sentiments longs) et leur stimulus (déclencheur précis pour les émotions et sentiments, plus diffus pour les humeurs). Les "affects" sont présentés comme un terme générique pour les regrouper.
      • Elle présente également une définition québécoise de l'affectivité (Louise Lafortune et Lis Saint-Pierre) incluant cinq composantes : la motivation ou l'engagement, la confiance en soi, l'attitude, les émotions et l'attribution (croyances attributionnelles de contrôle). Ceci met en évidence que les émotions sont une composante de l'affectivité et que des notions comme la motivation ont une dimension affective.
      • Émotions : Sont présentées comme des phénomènes multicomposants et adaptatifs. L'existence de six émotions de base (joie, tristesse, colère, peur, dégoût, surprise) est mentionnée, avec une prédominance d'émotions désagréables. L'émotion survient suite à une évaluation cognitive de l'environnement ou de nos pensées et se manifeste par un sentiment, des réactions motrices, des réactions du système nerveux autonome et une impulsion à agir. Madame Espinoza insiste sur la rapidité et la fugacité des émotions.
      • Bien-être : Deux perspectives sont distinguées :
      • Bien-être hédonique (subjectif) : Défini par Edward Diener comme un état final composé de la satisfaction à l'égard de la vie, des affects positifs et des affects négatifs. Ces trois composantes sont liées. Le bonheur est souvent opérationnalisé à travers ce bien-être subjectif. Un modèle du bien-être à l'école (Anna-Liisaেরা) est brièvement évoqué, soulignant l'importance des relations sociales ("aimé") aux côtés des conditions scolaires, de l'épanouissement ("être") et de la santé.
      • Bien-être éudémonique (psychologique) : Défini par Carole Ryff comme un processus d'accomplissement et de réalisation de soi, comprenant six composantes : l'autonomie, la maîtrise de l'environnement, la croissance personnelle, les relations positives avec les autres, les buts dans la vie et l'acceptation de soi. Ce bien-être est plus projectif et orienté vers l'avenir, contrairement au bien-être subjectif plus ancré dans le présent. Les relations positives sont communes aux deux perspectives.
      • L'importance des relations positives (constructives, de qualité) à l'école :
      • Elles font écho à la composante humaine et affective des relations.
      • La "relation affective enseignant-élève" est présentée comme bénéfique pour la performance, la persévérance et les comportements scolaires des élèves, ainsi que pour leur bien-être en dehors de l'école (baisse de la dépression, de l'anxiété, de la délinquance). Elle repose sur la confiance, l'intimité, la communication, le partage, l'affect positif, le soutien émotionnel, la chaleur émotionnelle et l'acceptation.
      • Madame Espinoza insiste sur le fait que cette relation doit être bénéfique pour les enseignants également, leur permettant d'exercer correctement leur métier et de trouver du sens.
      • Les notions d'empathie et de bienveillance sont abordées. L'empathie est vue comme pertinente pour les relations entre pairs (égalité), tandis que la bienveillance, impliquant une asymétrie (veiller sur l'autre), est plus adaptée à la relation enseignant-élève, mais doit s'inscrire dans une posture éthique (se questionner sur ce qui est réellement bien pour l'autre).
      • Concernant les relations entre pairs (enfants), deux types de travaux sont mentionnés : la psychologie s'intéressant aux facteurs de risque/protection des pairs, et la sociologie se concentrant sur le climat scolaire (justice scolaire, stabilisation des équipes pédagogiques). L'importance de faire dialoguer ces deux approches complémentaires est soulignée.
      • L'intérêt de s'intéresser aux émotions, relations, bien-être et compétences psychosociales à l'école :
      • Permet à l'enfant (et à l'adulte) de mieux comprendre ce qu'il ressent, ce qui favorise la réussite scolaire et l'adoption de comportements sociaux de qualité.
      • La régulation émotionnelle, facilitée par la compréhension des émotions, rend l'individu plus disponible intellectuellement.
      • L'expression adéquate des émotions communique les besoins et les demandes, facilitant le développement de relations apaisées.
      • La capacité à exprimer, discriminer, identifier et réguler ses émotions fait partie des "compétences émotionnelles", un aspect important du développement cognitif lié aux comportements sociaux, aux performances scolaires et à la santé. Il est possible d'entraîner ces compétences dès le plus jeune âge.
      • Les compétences psychosociales (CPS) :
      • Sont présentées comme un ensemble de compétences cognitives, émotionnelles et sociales interconnectées.
      • Un document de Santé publique France est mentionné, définissant ces compétences et leurs différentes catégories (avec 21 compétences spécifiques).
      • Les travaux sur les émotions et les relations sont antérieurs au concept de CPS, mais ce dernier peut être un outil utile pour les enseignants.
      • D'autres approches pour travailler sur les émotions et les relations sont possibles (communication non violente, techniques de respiration et de relaxation, activités ludiques, artistiques, sportives).
      • La formation et la posture réflexive de l'enseignant :
      • Pour s'occuper au quotidien de ces éléments, il est essentiel que cela devienne un objet de formation pour les professionnels de l'éducation.
      • Il faut encourager la réflexion sur sa propre posture professionnelle (relation aux élèves, aux collègues, à la direction) et sur ses propres compétences psychosociales, émotions et affectivité.
      • Inviter les enseignants à devenir des "enseignants réflexifs" est crucial, en leur permettant de construire progressivement leur posture, d'expérimenter et d'échanger.
      • La posture évolue avec l'âge et l'expérience.
      • Les CPS de l'enseignant peuvent être des protections de soi (détection des limites).
      • Des exercices de recul réflexif sont proposés : se questionner après une journée scolaire sur ses interactions et son vécu, et mettre en place des moments de discussion et d'échange avec des collègues.

      Conclusion :

      Les concepts abordés sont interconnectés et essentiels pour le bien-être et le fonctionnement harmonieux de l'école.

      S'intéresser quotidiennement à ces aspects rend les individus (élèves et enseignants) plus disponibles intellectuellement et plus apaisés dans leurs relations.

      L'intégration de ces thématiques dans la formation des enseignants et la promotion de la réflexivité professionnelle sont souhaitables. Le bien-être et le bonheur sont une construction individuelle, nécessitant de trouver son propre équilibre.

      Points à retenir :

      La distinction claire entre affectivité, émotions, humeurs et sentiments est importante pour une compréhension approfondie. Le bien-être, qu'il soit subjectif ou psychologique, est étroitement lié aux émotions et aux relations positives.

      La relation enseignant-élève affective et de confiance a des impacts significatifs sur la réussite et le bien-être des élèves (et des enseignants). Développer les compétences émotionnelles et sociales des élèves (et des enseignants) est crucial pour un climat scolaire apaisé.

      La formation des enseignants doit intégrer ces dimensions et encourager la réflexion sur la posture professionnelle. Une prise en compte quotidienne et proactive de ces aspects est plus efficace qu'une intervention ponctuelle en cas de problème.

      Citation notable :

      Paul Cadieu : "ce sont les émotions des élèves et également les émotions des enseignants [qui sont] vraiment déterminantes aujourd'hui" et "le bien-être et les émotions c'est ce qui rend possible l'apprentissage".

      Définition de l'affectivité par Louise Lafortune et Lis Saint-Pierre incluant la motivation, la confiance en soi, l'attitude, les émotions et l'attribution. Définition de l'émotion comme un "phénomène multicomponentiel adaptatif".

      Citation sur les compétences émotionnelles soulignant leur lien avec le développement cognitif, les comportements sociaux, les performances scolaires et la santé, et la possibilité de les entraîner dès le plus jeune âge.

      Suites potentielles :

      Explorer plus en détail les stratégies concrètes pour développer les compétences psychosociales à l'école.

      Approfondir la question de la formation des enseignants sur ces thématiques.

      Examiner les liens entre le bien-être des enseignants et la qualité de leur enseignement et de leurs relations avec les élèves.

      Analyser les approches et outils spécifiques pour favoriser un climat scolaire positif et prévenir le harcèlement.

    2. Voici un sommaire de la conférence avec des estimations de timestamps basées sur le déroulement de la discussion :

      • [0:00 - ~2:30] Introduction par Louis Hou : Louis Hou, responsable et coordonnateur des instituts au Centre franco, ouvre la conférence. Il remercie l'audience et présente brièvement le Centre franco, un organisme œuvrant pour le développement de l'éducation en français en Ontario depuis plus de 50 ans. Il souligne que le Centre franco est une référence en création de ressources pédagogiques et soutient le personnel des 12 conseils scolaires de langue française de l'Ontario.

      Il mentionne les 150 spécialistes du centre qui ont créé de nombreuses ressources et formations. Il invite à consulter le site web du Centre franco et remercie le ministère de l'Éducation de l'Ontario pour son financement.

      • [~2:30 - ~4:30] Présentation de Gael Espinoza par Paul Cadiieu : Paul Cadiieu présente la conférencière, Madame Gael Espinoza, professeure en Sciences de l'éducation et de la formation à l'université de Lorraine en France et membre du laboratoire LISEC.

      Il met en avant ses domaines de recherche : l'expérience scolaire des élèves, leur rapport à l'école et au savoir, la relation enseignant-élève, et l'affectivité et les émotions dans ces expériences.

      Il insiste sur l'importance des émotions des élèves et des enseignants, ainsi que sur le lien entre bien-être et apprentissage. Il explique le déroulement de la conférence et invite à poser des questions via le clavardage.

      • [~4:30 - ~5:30] Introduction de Gael Espinoza : Madame Gael Espinoza remercie pour l'introduction et se présente brièvement.

      Elle ajoute qu'elle travaille également avec le réseau Réverbère au Québec et l'Observatoire du bien-être à l'école en France. Ces affiliations lui permettent de mener des recherches et de rencontrer d'autres professionnels intéressés par les mêmes sujets.

      • [~5:30 - ~8:00] Le concept d'affectivité : Gael Espinoza aborde le concept d'affectivité, le définissant comme l'ensemble des sentiments, des émotions et des humeurs.

      Elle explique les différences scientifiques entre ces trois termes en se basant sur la durée et le stimulus déclencheur. Les émotions sont plus courtes, suivies des humeurs, puis des sentiments. Le stimulus est identifiable pour les sentiments et les émotions, mais diffus pour l'humeur.

      Elle note que dans ses recherches auprès des enfants, il est difficile de distinguer précisément ce dont ils parlent, c'est pourquoi elle utilise souvent le terme générique d'affectivité.

      Elle présente ensuite une définition de l'affectivité proposée par des chercheurs québécois (Louise Lafortune et Lis Saint-Pierre) qui inclut cinq composantes : la motivation ou l'engagement, la confiance en soi, l'attitude, les émotions, et l'attribution. Elle souligne que la motivation est influencée par des éléments affectifs.

      • [~8:00 - ~9:30] Le concept d'émotion : La conférencière se penche sur le concept d'émotion et mentionne les six émotions de base (joie, tristesse, colère, peur, dégoût, surprise).

      Elle remarque la prédominance des émotions désagréables. Elle définit l'émotion comme un phénomène multicomponentiel adaptatif, déclenché par une évaluation de l'environnement ou par des pensées.

      Elle détaille les cinq composantes d'une émotion : l'évaluation cognitive, le sentiment subjectif, les réactions motrices, les réactions du système nerveux autonome, et les tendances à l'action. Elle insiste sur la rapidité avec laquelle une émotion survient.

      • [~9:30 - ~10:30] Lien entre affectivité/émotions et bien-être : Gael Espinoza fait la transition vers le concept de bien-être et son lien avec les émotions et l'affectivité.

      • [~10:30 - ~13:00] Le bien-être selon une perspective hédonique (bien-être subjectif) : Elle présente la perspective hédonique du bien-être, ou bien-être subjectif, selon Edward Diener.

      Ce modèle tripartite comprend la satisfaction à l'égard de la vie, les affects positifs et les affects négatifs. Ces trois composantes sont liées. Elle distingue le bien-être cognitif (satisfaction de la vie) et le bien-être émotionnel (affects positifs et négatifs).

      Elle mentionne que le bien-être subjectif est souvent utilisé pour mesurer le bonheur.

      Elle évoque ensuite le modèle du bien-être à l'école d'Anna Koulu, qui met en évidence quatre dimensions : les conditions scolaires, le sentiment d'être aimé (relations sociales), les moyens d'épanouissement (être), et l'état de santé. Elle souligne la place importante des relations sociales dans ce modèle.

      • [~13:00 - ~14:30] Le bien-être selon une perspective eudémonique (bien-être psychologique) : Elle aborde la perspective eudémonique du bien-être, ou bien-être psychologique, selon Carole Ryff.

      Ce modèle considère le bien-être comme un processus d'accomplissement de soi et identifie six composantes : l'autonomie, la maîtrise de l'environnement, la croissance personnelle, les relations positives avec les autres, les buts dans la vie, et l'acceptation de soi.

      Elle compare les deux perspectives, notant que le bien-être subjectif est plus axé sur le présent, tandis que le bien-être psychologique inclut une projection vers l'avenir. Elle insiste sur l'importance des relations positives dans les deux modèles.

      • [~14:30 - ~19:00] Les relations positives à l'école : Gael Espinoza se concentre sur les relations positives à l'école, notamment les relations enseignant-élève et les relations entre pairs.

      Elle parle de relations constructives ou de qualité et de leur lien avec l'affectivité. Elle évoque ses recherches sur la relation affective enseignant-élève et ses bénéfices pour les élèves (performance, persévérance, comportements scolaires, bien-être en dehors de l'école).

      Cette relation est basée sur la confiance, l'intimité, la communication, le partage, l'affect positif, la proximité, le soutien émotionnel, la chaleur émotionnelle et l'acceptation.

      Elle souligne que cette relation doit être bénéfique pour les élèves et les enseignants, permettant à chacun de se sentir à sa place et de trouver du sens.

      Elle aborde les notions d'empathie et de bienveillance en éducation. Elle note que l'empathie (rapport d'égalité, rôle de l'émotion) est pertinente pour les relations entre pairs, tandis que la bienveillance (asymétrie, questionnement éthique) l'est davantage pour la relation enseignant-élève.

      Elle discute également des relations entre pairs, distinguant les travaux en psychologie (facteurs de risque/protection) et en sociologie (climat scolaire).

      Elle regrette le manque de communication entre ces deux domaines et souligne leur objectif commun de créer un environnement scolaire serein.

      • [~19:00 - ~21:00] L'intérêt de s'intéresser aux émotions, relations, bien-être et compétences psychosociales à l'école :

      Gael Espinoza explique que permettre aux enfants de comprendre leurs affectivités et leurs émotions favorise la réussite scolaire et des comportements sociaux de qualité.

      La compréhension des émotions rend l'enfant plus disponible intellectuellement et plus apaisé dans ses relations.

      Elle illustre cela par l'importance de l'expression émotionnelle pour communiquer ses besoins et faciliter des relations apaisées.

      Elle souligne que l'expression émotionnelle adéquate favorise un développement émotionnel sain.

      Elle cite une définition des compétences émotionnelles et leur lien avec le développement cognitif, les comportements sociaux, la performance scolaire et la santé.

      Elle mentionne qu'il est possible de travailler sur ces aspects à l'école au bénéfice du climat scolaire et du bien-être.

      Elle présente des ouvrages sur l'empathie et la prévention de la violence à l'école. Elle explique que les compétences émotionnelles et sociales (relationnelles) ainsi que les compétences cognitives forment les compétences psychosociales.

      Elle mentionne un document français de Santé publique France qui détaille ces compétences.

      Elle met en avant l'importance de l'identification, de la compréhension, de l'expression, de la régulation et de l'utilisation des émotions pour soi et pour les autres.

      • [~21:00 - ~22:00] Comment travailler sur les émotions et les relations à l'école :

      La conférencière indique que la France a choisi la voie des compétences psychosociales, mais que d'autres approches existent (communication non violente, techniques de respiration, relaxation, yoga, activités ludiques, artistiques, sportives).

      • [~22:00 - ~22:30] Quand s'occuper des émotions et des relations à l'école : Elle insiste sur le fait qu'il faut s'en occuper au quotidien et non pas seulement quand des problèmes surviennent.

      • [~22:30 - ~25:00] Formation et posture réflexive des professionnels : Gael Espinoza souligne l'importance de la formation des professionnels de l'éducation concernant ces aspects, ainsi que leur propre posture et réflexivité enseignante.

      Elle croit qu'il faut du temps pour devenir enseignant et invite à réfléchir sur la relation avec les élèves, les collègues, la direction, et sur ses propres compétences psychosociales et son affectivité.

      Elle regrette que l'approche réflexive ne soit pas suffisamment proposée dans la formation en France. Elle explique que la posture professionnelle évolue avec le temps et l'expérience.

      Elle note que les compétences psychosociales peuvent protéger l'enseignant en l'aidant à détecter ses limites.

      • [~25:00 - ~26:30] Exemples d'exercices pour développer un recul réflexif :

      Elle propose deux exemples d'exercices : se questionner sur sa journée scolaire et ses interactions avec les élèves, et mettre en place des moments de discussion et d'échange avec des collègues.

      Elle insiste sur l'importance de parler de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas avec des collègues de confiance.

      • [~26:30 - ~27:00] Conclusion de Gael Espinoza :

      Gael Espinoza récapitule le cheminement de la conférence, partant des définitions de concepts pour montrer leurs liens et l'intérêt de s'y intéresser à l'école.

      Elle exprime son souhait que ces éléments fassent partie intégrante de la formation des enseignants et qu'ils aient des moments pour s'interroger sur leur posture et leur réflexivité.

      Elle conclut en soulignant l'importance pour chacun de construire son propre bien-être.

      • [~27:00 - ~32:30] Questions et réponses : Suivent des remerciements et une première question sur le droit d'être indulgent dans la profession enseignante, à laquelle Gael Espinoza répond en soulignant l'importance de l'indulgence envers soi-même.

      Une autre question porte sur comment aider un élève trop gentil à s'affirmer, et la conférencière suggère une discussion pour comprendre pourquoi il cherche toujours à faire plaisir aux autres et l'encourager à exprimer ses propres désirs. Monsieur Jacques pose une question sur le lien entre le bien-être et le compromis, notamment dans le contexte de la fatigue et des difficultés personnelles des enseignants.

      Gael Espinoza répond en soulignant que le bien-être de l'enfant ne doit pas se faire au détriment de celui de l'enseignant et insiste sur la nécessité pour les enseignants de trouver leur compte et un équilibre. Une dernière question est posée sur les premières actions à privilégier par les nouveaux enseignants en termes de la thématique abordée.

      Gael Espinoza conseille de privilégier l'honnêteté et l'authenticité dans la relation avec les élèves et de se laisser du temps pour apprendre le métier.

      • [~32:30 - ~34:00] Remerciements et annonces de clôture :

      Paul remercie Gael Espinoza pour son excellente conférence et lit des commentaires positifs du public. Il rappelle de remplir le formulaire de rétroaction et annonce la fin de la conférence TAC pour la journée, tout en mentionnant la poursuite des instituts divers et la planification des instituts d'été. Il invite à s'abonner à l'infolettre du Centre franco.

      Une participante exprime sa gratitude. Une question est posée concernant le partage de la présentation, et Gael Espinoza accepte de l'envoyer.

    1. Briefing Document : Analyse du concept de "Documenteur" et de son potentiel pédagogique pour l'esprit critique Source : Transcription d'une intervention orale intitulée "Les documenteurs : un outil pour enseigner l'esprit critique ?"

      Auteur de l'intervention : Non spécifié dans l'extrait.

      Date de l'intervention : Non spécifiée dans l'extrait, mais contexte d'une conférence.

      Introduction et Contexte de la Recherche :

      L'intervenant(e) introduit sa recherche portant sur les liens entre le cinéma et l'esprit critique, en s'appuyant sur une thèse antérieure concernant l'histoire de l'enseignement du cinéma et l'utilisation de la notion d'esprit critique depuis l'après-guerre. La question centrale actuelle de sa recherche est de déterminer comment le cinéma, et plus spécifiquement le genre du "documenteur", peut être utilisé pour enseigner et développer l'esprit critique. Cette conception de l'esprit critique est envisagée sous deux angles :

      Factuel et scientifique : Développer la capacité à distinguer le vrai du faux, en lien avec le mouvement du scepticisme scientifique. Politique : Donner un sens aux faits, favoriser l'autoréflexivité et la compréhension des normes et valeurs qui influencent notre analyse du monde. La "Septicotèque" : Un Outil Pédagogique Central :

      L'une des premières actions concrètes de cette recherche a été la création de la "septicotèque", une liste de films jugés intéressants pour aborder les différents aspects de l'esprit critique. Cette liste est disponible en ligne et est conçue pour être participative. Les personnes qui identifient un film pertinent peuvent le soumettre avec une argumentation, et après validation, il est inclus dans la liste avec la contribution de la personne. L'objectif est de permettre aux utilisateurs de piocher des films pour explorer des thématiques liées à l'esprit critique.

      "Une de de mes premières actions là-dessus ça été de créer ce que j'ai ce que j'ai appelé la septicotèque donc la septicotèque c'est une liste de films qui sont à notre sens intéressants pour traiter des divers aspects de ces différents aspects de l'esprit critique donc qui est une liste de voilà de de films qui est disponible sur Internet [...] vous pouvez d'ailleurs participer si vous voyez un film qui vous semble intéressant du point de vue de l'esprit critique euh vous nous contactez donc via nos réseau avec une petite argumentation pour nous dire en quoi c'est intéressant selon vous et nous l'inclurons dans dans la liste avec votre votre remarque."

      Art et Culture comme Intrinsèquement Politiques :

      L'intervenant(e) souligne que l'art et la culture sont intrinsèquement politiques, car quasiment aucune œuvre ne traite de faits purement factuels sans les inscrire dans un cadre sociologique, politique ou culturel particulier. Le cinéma et la culture en général favorisent donc une conception globale de l'esprit critique, au-delà des définitions plus restreintes que l'on peut trouver dans les milieux sceptiques. Il est précisé que le terme "politique" n'est pas utilisé ici dans un sens partisan (exclusivement "de gauche").

      "Forcé de constater d'ailleurs que l'art et la culture sont à mon sens donc intrinsèquement euh politique et donc puisque don en fait il y a quasi aucune œuvre qui peuvent traiter en fait des faits purement factuels en fait il y a aucune œuvre qui fait ça toute œuvre a un point de vue sur le monde et ça je vais y revenir à peu près ensuite euh et donc voilà ces œuvres ne peuvent pas juste traiter des faits montrer des faits comment est-ce qu'on a démontré des faits sans les inscrire forcément dans un cadre sociologique euh politique ou culturel particul."

      Le Podcast Associé : Un Lieu d'Analyse :

      Pour rendre la septicotèque plus vivante, une association a été créée, donnant naissance à un podcast mensuel. Chaque épisode est consacré à l'analyse d'un film différent, avec l'objectif de mettre en lumière des œuvres méconnues et de discuter de leur intérêt éducatif et pédagogique dans une approche de l'esprit critique. Des films comme Matrix, Don't Look Up, Le Village, et Piku (film indien) ont déjà été traités, témoignant d'une approche large des questionnements. Les films de procès et les documentaires sont des genres particulièrement pertinents dans cette démarche.

      Intérêt pour le Genre du Documentaire et la Rencontre avec Alain Krivine :

      L'intérêt spécifique pour le genre documentaire a été déclenché par le film Opération Lune. Une rencontre avec Alain Krivine (directeur de Science et pseudo-sciences à l'époque, il s'agit en réalité d'Alain Cirou) a été un catalyseur. La définition proposée par ce dernier du documentaire comme un "film complotiste" a suscité un désaccord et a poussé l'intervenant(e) à approfondir la littérature scientifique sur le cinéma et les documentaires.

      Clarification des Définitions du "Documentaire" :

      La conférence se concentre ensuite sur la nécessité d'éclaircir les différentes définitions du "documentaire", car il n'existe pas une compréhension unique de ce terme. Deux définitions principales sont identifiées :

      Le "Documenteur" comme faux documentaire : Définition originellement liée au film Documenteur d'Agnès Varda (bien que Varda n'ait pas théorisé le concept tel qu'on l'entend aujourd'hui). Cette définition a été popularisée dans les années 2000 et désigne une fiction qui adopte les apparences et les codes du genre documentaire. L'objectif de ces films est souvent de révéler progressivement leur nature fictionnelle après avoir créé l'illusion du réel. Des exemples cités incluent La Bombe, Punishment Park, Spinal Tap, Forgotten Silver, Opération Lune, Bye Bye Belgium, et C'est arrivé près de chez vous. Nicolas Landais (directeur du festival Envoûtement) y inclut même parfois les found footage.

      L'intervenant(e) note que le terme "documenteur" pourrait avoir ressurgi via le Québec, où le terme anglais "mocumentary" (combinant "mockery" et "documentary") pourrait avoir trouvé une traduction équivalente. Une mention de la revue québécoise 24 images et d'un réalisateur nommé Robert Morin est faite à cet égard.

      Le "Documentaire" comme documentaire mensonger : Utilisée notamment dans les milieux de la "zététique" (militantisme en ligne autour des questions scientifiques et du scepticisme), cette définition rapproche le "documentaire" des films qui présentent de fausses informations, comme les documentaires complotistes et pseudoscientifiques (exemples : La Révélation des Pyramides, Hold Up, et certaines productions diffusées sur RMC Découverte). Analyse Critique des Définitions et Proposition Terminologique :

      L'intervenant(e) souligne la contradiction fondamentale entre ces deux définitions. La première définit un outil potentiellement utile pour développer l'esprit critique en stimulant la méfiance de manière ludique, tandis que la seconde désigne des productions manipulatrices.

      Une référence est faite à l'ouvrage Les documenteurs des années noires de Jean-Pierre Bertin-Maghit (2004), qui utilise le terme "documentaire" pour désigner des documentaires de propagande. Cependant, l'intervenant(e) note que Bertin-Maghit ne théorise pas véritablement le concept et que cette définition n'a pas été largement reprise dans la recherche. Bertin-Maghit lui-même indique que dans la propagande, la vérité est payante et le mensonge se situe au niveau des intentions et des interprétations, ce qui ne correspond pas nécessairement aux films ouvertement mensongers.

      L'intervenant(e) critique l'utilisation du terme "documentaire" par certains acteurs de la zététique (mention de l'émission de la Tronche en Biais "L'air des documenteurs" et d'un article publié dans la Revue internationale d'intelligence économique intitulé "Les Documenteurs nouvelle arme dans la guerre de l'information"). Bien qu'il soit reconnu que le langage évolue, l'absence d'un terme clair en français pour définir les documentaires complotistes et pseudoscientifiques est soulignée. L'hypothèse est que le développement de ces productions est lié à l'accès facilité aux outils de tournage et de diffusion numériques.

      L'intervenant(e) propose de conserver le terme "documentaire" pour désigner le faux documentaire à visée critique (comme défini par François Niney dans Le documentaire et ses faux semblants) et de créer un nouveau terme pour les "mauvais documentaires" qui mentent et falsifient les faits. Des suggestions incluent "pseudo-documentaire" (par analogie avec "pseudo-science") ou "documentaire moisi" (comme utilisé par Christophe Michel d'Hygiène Mentale). Il est rappelé que la recherche sur le documentaire et les questions de réel et de croyance au cinéma est déjà riche.

      "Ainsi donc le terme documentaire tel qu'il est utilisé parfois dans la spère sceptique ne semble correspondre ici en fait à aucune définition réelle [...] on sait également que la langue et ses usages fluctuent et qu'aucun mot et qu'aucune définition n'est finalement gravée dans le marbre [...] là là en fait il y a bien ici un vide sémantique c'està dire qu'en fait il y a pas de mot en fait en français en tout cas à ma connaissance pour l'instant pour définir des documentaires complotistes pudoncientifique et mentend en fait ouvertement en fait en falsifiant des faits."

      Usages Possibles du Documentaire pour l'Éducation à l'Esprit Critique (Exemple d'Opération Lune) :

      La deuxième partie de l'intervention se concentre sur la manière dont le documentaire, en tant que faux documentaire (ou "documenteur"), peut aider à développer l'esprit critique, notamment dans le cadre de l'éducation aux médias. Le principe fondamental repose sur le canular.

      Le canular est défini comme une construction en trois temps :

      Dimension ludique. Dimension sociale (mettant à défaut l'institution visée). Médiation de la plaisanterie (révélation de la supercherie). Le canular permet de mettre à jour les phénomènes de croyance et les systèmes de valeurs. Il interroge la frontière entre le réel et la fiction, la vérité et la croyance. Le canular médiatique peut être considéré comme une initiation au fonctionnement inconscient de notre rapport avec la machine médiatique.

      L'exemple central utilisé est le film Opération Lune. L'analyse porte sur les effets de mise en scène utilisés pour faire adhérer le spectateur au propos du film :

      Présence d'intervenants réels (experts, anciens de la NASA, etc.) qui apportent une caution de crédibilité. Utilisation d'images d'archives qui semblent attester ce qui est dit (mais dont le lien peut être manipulé). Le commentaire et l'image s'auto-entretiennent, créant une boucle de croyance. Le "mythe de l'image d'archive" (promesse d'un accès direct et non filtré au passé) est souligné comme fallacieux.

      Présence d'une voix off qui incarne une figure d'autorité et de savoir omniscient. Rythme narratif rapide qui ne laisse pas le temps à la réflexion et à la vérification.

      Champ sémantique et éléments de langage qui peuvent influencer la perception. Mise en place d'un énonciateur (le documentariste hors champ) qui sert de filtre et de garant du discours.

      Utilisation des codes visuels du documentaire (caméra non diégétique, etc.). La manière dont le faux est inséré dans le réel est également analysée :

      Insertion de faux témoins (comme la secrétaire dans Opération Lune interprétée par une actrice) dont le discours fait le lien entre les propos réels mais hors contexte des autres intervenants. Montage suggestif qui donne l'impression de conversations ou de liens qui n'existent pas. Utilisation de musiques qui accompagnent et peuvent influencer l'émotion et l'adhésion. La façon dont le "documentaire" révèle sa supercherie est examinée à travers Opération Lune :

      Indices subtils disséminés dans le montage (incohérences, faux raccords, etc.). Exagération progressive des éléments invraisemblables jusqu'à l'absurde (scènes de traque au Vietnam). Contradiction croissante entre le commentaire et les images. Utilisation de l'humour de plus en plus marqué. Présence d'un bêtisier à la fin qui révèle la nature fictionnelle de certaines scènes et interventions. Mélange assumé de vrais et faux éléments jusqu'à la fin. Limites et Précautions dans l'Utilisation Pédagogique :

      L'intervenant(e) souligne plusieurs limites à l'utilisation des documenteurs pour enseigner l'esprit critique :

      Réceptivité du public au canular : Le public doit être disposé à se faire tromper pour ensuite prendre conscience de ses mécanismes de croyance. Un public braqué ou non réceptif peut ne pas tirer les bénéfices attendus. Nécessité d'un accompagnement : Le film seul ne suffit pas. Il est crucial de l'accompagner d'un discours et d'une analyse pour décrypter les procédés utilisés et encourager la réflexion.

      Risque de neutralisation de la posture critique : L'impression d'avoir compris les mécanismes de manipulation peut paradoxalement conduire à une forme de désengagement critique vis-à-vis du documenteur lui-même, qui reste une œuvre avec un point de vue.

      Délégation de l'esprit critique à l'auteur : Le spectateur peut passivement accepter la "leçon" du film sans développer sa propre capacité d'analyse critique. Il est rappelé que toute œuvre, y compris le documentaire, défend un discours et une position qu'il est essentiel d'analyser.

      Conclusion :

      Le "documentaire" peut être un outil puissant pour l'éducation aux médias et le développement de l'esprit critique, en nous rendant conscients des dispositifs et des esthétiques utilisés par les médias et en nous incitant à remettre en question ce que nous prenons pour acquis.

      Cependant, il est crucial de l'utiliser avec précaution, en l'accompagnant d'une analyse critique et en encourageant le spectateur à conserver son propre esprit critique, non seulement face aux médias traditionnels, mais aussi face à la forme et au discours du "documentaire" lui-même.

      Questions et Échanges (Points saillants) :

      La diffusion d'Opération Lune à la télévision et son potentiel impact sur les théories du complot lunaires sont évoqués. Il est confirmé que les théories complotistes préexistaient au film, qui s'en est surtout moqué. Le risque d'une réception au premier degré par un public non averti est souligné.

      La question de l'utilisation du terme "documentaire" et de sa pertinence face aux avancées technologiques comme l'intelligence artificielle est soulevée. La nécessité de rester vigilant face à toutes les formes de manipulation d'images, qu'elles soient issues d'IA ou de montages traditionnels, est rappelée.

      L'intérêt pour des "documentaires" destinés à un jeune public est exprimé. Des exemples comme un court-métrage sur le dahu et une vidéo YouTube sur le "complot des chats" sont mentionnés comme pistes. L'idée de faire réaliser des faux documentaires par des jeunes est également suggérée comme exercice pédagogique.

      La ressource pédagogique du Brass Bruxell s'appuyant sur Opération Lune est mentionnée. Le film canadien Vendre la guerre est cité comme exemple de documentaire dont le propos peut être déconstruit pour révéler des mécanismes de manipulation.

    2. sommaire de la présentation avec des estimations de timestamps basées sur la lecture du transcript : • [0:00 - 0:50] Introduction de la conférence : Remerciements, présentation du sujet de recherche de l'intervenant (liens entre cinéma et esprit critique depuis l'après-guerre) et de l'objectif de la présentation (comment le cinéma, et plus particulièrement le documentaire, peut aider à développer l'esprit critique). • [0:50 - 1:55] La "Septicotèque" : Présentation de la "Septicotèque", une liste de films intéressants pour traiter divers aspects de l'esprit critique, disponible en ligne et participative. L'art et la culture sont intrinsèquement politiques. • [1:55 - 2:50] Le podcast associé à la "Septicotèque" : Création d'un podcast mensuel par l'association "Sceptique" pour discuter de films méconnus sous l'angle de l'esprit critique (exemples : Matrix, Don't Look Up, Le Village, un film indien). Intérêt pour les films de procès et les documentaires. • [2:50 - 3:50] Intérêt pour les documentaires et rencontre avec Alain Krivine : Fascination pour le genre documentaire depuis le film "Opération Lune". Discussion avec Alain Krivine (Science et Pseudosciences) et désaccord sur sa définition du documentaire comme film complotiste, ce qui a poussé l'intervenant à approfondir la question. • [3:50 - 4:25] Plan de l'intervention : Éclaircir les définitions du documentaire et leurs enjeux, puis examiner les usages possibles du documentaire dans l'éducation à l'esprit critique, notamment dans l'éducation aux médias, avec l'exemple d'"Opération Lune". Conclusion avec des nuances. • [4:25 - 5:55] Définition du mot "documenteur" : Étymologie du mot "documenteur" (documentaire + menteur), inventé a priori par Agnès Varda dans son film "Documenteur" (1981), un film de fiction avec des éléments documentaires. Varda n'a pas théorisé le concept. • [5:55 - 7:05] Première définition de "documenteur" : le faux documentaire : Définition d'un "documenteur" comme une fiction habillée des apparences du genre documentaire, soit un faux documentaire. Exemples : La Bombe, Punishment Park, Spinal Tap, Forgotten Silver, Opération Lune, Bye Bye Belgium, C'est arrivé près de chez vous. • [7:05 - 9:45] Deuxième définition de "documenteur" : le documentaire mensonger : Définition alternative du "documenteur" dans les milieux zététiques comme des documentaires mensongers mettant en avant de fausses informations (documentaires complotistes et pseudoscientifiques). Exemples : La Révélation des Pyramides, Hold Up, documentaires sur RMC Découverte. • [9:45 - 12:00] La résurgence du mot "documenteur" et hypothèse québécoise : Le mot "documenteur" ressurgit dans les années 2000, potentiellement via le Québec et le croisement avec le terme anglais "mocumentary". Première utilisation retrouvée dans la revue québécoise "24 Images" en lien avec le réalisateur Robert Morin. • [12:00 - 13:00] L'ouvrage de Jean-Pierre Bertin-Maghit : "Les Documenteurs des années noires" : Présentation de l'ouvrage qui utilise "documenteur" dans le sens de documentaire de propagande (films vichystes), mais le terme n'est pas réellement théorisé. L'ouvrage est excellent sur le cinéma de propagande. • [13:00 - 14:30] Le terme "documenteur" dans la sphère sceptique et le vide sémantique : Le terme "documenteur" tel qu'utilisé parfois (ex : émission "L'Heure des Documenteurs") ne correspond à aucune définition réelle. Il y a un vide sémantique en français pour définir les documentaires complotistes et pseudoscientifiques. • [14:30 - 16:00] Propositions de termes alternatifs et retour à la définition du faux documentaire : Proposition de continuer à parler de documentaire de propagande ou de "pseudo-documentaire" ou "documentaire moisi". La définition de "documenteur" comme faux documentaire est privilégiée par les chercheurs en cinéma et les cinéphiles (Festival Envisions, Festival Documentaire de l'Abitibi-Témiscamingue). • [16:00 - 17:30] Définition de François Niney du "documenteur" : Présentation de la définition de François Niney : un faux documentaire qui révèle progressivement son illusion (proche du "mocumentary" anglais et du canular). • [17:30 - 19:00] Contradiction entre les définitions et position personnelle : Les deux définitions de "documenteur" sont contradictoires. L'intervenant préfère utiliser "documenteur" pour les faux documentaires à visée critique et regrette son utilisation pour les documentaires mensongers. • [19:00 - 21:15] Difficulté de définir le "documenteur" comme genre et exemple de "Bye Bye Belgium" : Difficulté de définir un genre par l'intention du créateur et la réception du spectateur. Présentation de "Bye Bye Belgium" comme exemple de "documenteur" parodiant les codes télévisuels pour inciter à la méfiance envers les médias. • [21:15 - 24:30] Introduction à l'analyse d'"Opération Lune" : Comment le "documenteur" peut développer l'esprit critique en fonctionnant comme un canular (tromperie révélée). Introduction à l'analyse des effets de mise en scène dans "Opération Lune" pour faire adhérer au propos. • [24:30 - 27:00] Analyse d'un extrait d'"Opération Lune" (jusqu'à 21:45 du film) : Identification des éléments qui poussent à l'adhésion : interviews de vrais témoins, musique, images d'archives (et d'illustration), voix off (comme voix omnisciente), montage, champ sémantique (mafia), mise en place d'un énonciateur (le documentariste), caméra non diégétique. Le mythe des images d'archives est déconstruit (images comme construction sociale et point de vue). Critique du traitement des images d'archives dans "Apocalypse". • [27:00 - 33:00] Comment le faux est inséré dans "Opération Lune" (extrait à 27:30 du film) : Le canular doit avoir un fond réaliste. L'image d'archive et le discours s'auto-alimentent. Analyse d'un deuxième extrait où une fausse témoin (une actrice) est utilisée pour créer le lien entre les propos réels mais hors contexte d'autres intervenants. Critique du montage qui ne correspond pas à la réalité. Importance du rythme rapide du film qui ne laisse pas le temps de la réflexion. Discours des hommes politiques parfois vides et réinterprétables. Le vrai soutient le faux dans le montage. Effets de montage (fondu enchaîné sur une photo) pour accréditer la fausse témoin. • [33:00 - 37:30] Comment "Opération Lune" révèle la supercherie : Indices dans le montage. L'humour devient de plus en plus présent, contradiction entre le narrateur et les images (exagérations, situations absurdes au Vietnam). Faux sous-titres. Le film se termine par un bêtisier. Mélange de rires de vrais intervenants dans le bêtisier. • [37:30 - 40:45] Le "documenteur" et l'éducation à l'esprit critique : Le "documenteur" sert à l'éducation aux médias en faisant prendre conscience des dispositifs utilisés. Citation de Jérémy Hur sur le bénéfice éducatif de la prise de conscience de la lecture "documentarisante". Limites de l'utilisation des "documenteurs" : réceptivité du public (risque de blocage ou d'adhésion totale), nécessité d'un accompagnement discursif. Risque de neutralisation de la posture critique par excès de dévoilement et de délégation de l'esprit critique au réalisateur. Importance de garder un esprit critique sur le film lui-même (discours politique). Exemples de "documenteurs" militants (Peter Watkins). Le degré d'adhésion peut révéler le caractère potentiellement réaliste de certaines situations ("Bye Bye Belgium"). Conclusion : toute œuvre défend un discours et une position. • [40:45 - 42:45] Question 1 : Influence d'"Opération Lune" sur les croyances concernant le programme Apollo ? Difficile à dire. Le film ne dit pas qu'on n'a jamais marché sur la lune, mais que les images sont fausses. Les théories du complot lunaire préexistaient au film. Diffusion du film en France et risque de mauvaise interprétation si le spectateur ne voit pas le début. Exemples d'éléments humoristiques dans le film qui passent inaperçus pour certains. • [42:45 - 45:20] Question 2 : "Documenteur" et intelligence artificielle ? L'IA crée une illusion de vérité, mais la manipulation des images et des discours existait déjà avant. Importance de toujours se méfier des images, même non générées par des IA. Exemple d'exercice pédagogique possible avec des sujets télévisés sans le son. • [45:20 - 47:35] Question 3 : Existe-t-il des "documenteurs" pour un jeune public ? Difficulté à trouver des exemples précis. Mention d'un court-métrage documentaire humoristique sur le dauphin fait par des étudiants. Problème d'accessibilité de certains "documenteurs". Exemple de "Vendre la guerre" (Gulf War Syndrome). Mention d'un outil pédagogique (codes) du Brass à Bruxelles utilisant "Opération Lune". Exemple de la vidéo YouTube "Le complot des chats" faite par des adolescents pour des adolescents pour expliquer les mécanismes complotistes. Suggestion de réaliser directement un "documenteur" à des fins pédagogiques. • [47:35 - Fin] Remerciements.

    1. Briefing Document : Exploration de la Nature Humaine et du Concept d'Essence Source : Extraits de "De la nature humaine (1) - Claudine Tiercelin (2024-2025)"

      Date : 20 octobre 2024 (date du cours mentionnée dans l'introduction)

      Introduction : La Question Obsédante de la Nature Humaine

      Claudine Tiercelin entame son dernier cycle de cours au Collège en s'attaquant à la question complexe et controversée de la nature humaine.

      Dès son introduction, elle souligne l'audace qu'il y aurait aujourd'hui à rédiger un traité sur ce sujet, tant la notion est considérée par beaucoup comme obsolète, voire réactionnaire.

      Elle note un clivage persistant entre ceux qui nient l'existence d'une nature humaine et ceux qui, principalement en psychologie cognitive et philosophie expérimentale, en défendent l'urgence de la compréhension.

      Face à ce "déluge passionnel" et ces "raccourcis en tout genre", Tiercelin annonce son intention d'"enquêter" sur cette notion, s'inscrivant dans la continuité de ses travaux antérieurs sur la connaissance, les vertus épistémiques et la vérité.

      Thème 1 : Le Scepticisme Contemporain Face à la Notion de Nature Humaine

      Tiercelin met en évidence un scepticisme généralisé quant à la pertinence et même à l'existence de la nature humaine.

      Elle cite Maria Kronfeldner et son livre "What's Left of Human Nature?" (Que reste-t-il de la nature humaine ?), dont le titre reflète l'état d'esprit dominant. Kronfeldner elle-même dresse une liste étendue des domaines et des questions auxquels la notion de nature humaine est connectée (évolution, culture, animalité, génétique, IA, morale, etc.), soulignant ainsi la complexité et les multiples angles d'approche.

      "qui oserait aujourd'hui rédiger un volumineux Traité de la nature humaine qui aurait le culot d'intitulé un livre d'Aristote à Darwin et retour qui sent passer pour un FIFé réactionnaire... prendrait le risque de s'intéresser à la nature humaine notion obsolète pure superstition voilà bien une notion parfaitement inutile au dire du plus grand nombre d'ailleurs c'est bien connu la nature humaine cela ne correspond à rien cela n'existe pas"

      Tiercelin relève également la division disciplinaire sur cette question, avec les biologistes et psychologues souvent plus enclins à défendre le concept, tandis que les historiens et anthropologues se montrent plus sceptiques.

      Elle mentionne les travaux de Steven Pinker ("The Blank Slate") qui critique le déni moderne de la nature humaine, s'appuyant sur une perspective évolutionniste, et l'anthropologue Marshall Sahlins qui considère que la civilisation occidentale s'est construite sur une idée erronée de la nature humaine.

      "le chercheur en sciences cognitive stevenen pinger signale à ses lecteur qu'une perspective évolutionniste appropriée nous apprend que nous ne sommes som pas des ardoises vierges et en qu'en conséquence on ne saurait nier la nature humaine."

      "l'antrop l'anthropologue Marshall sins a défendu la conclusion modeste selon laquelle comme il le dit la civilisation occidentale s'est largement construite sur une idée erronée de la nature humaine"

      Cependant, Tiercelin nuance cette division, rappelant que même au sein de la théorie de l'évolution, les avis divergent.

      Elle cite David Hull, dont le travail a influencé de nombreuses critiques du concept, mais souligne aussi des perspectives nuancées venant des sciences sociales, comme celle de Sahlins qui ne nie pas l'existence d'une nature humaine, mais insiste sur sa dépendance à la culture.

      "Salins d'ailleurs ne prétend pas qu'une telle nature n'existe pas mais affirme plutôt que je cite son mode d'existence et son efficacité sociale dépendent de la culture concernerné fin de citation"

      Thème 2 : Les Sources et la Complexité des Désaccords

      Tiercelin identifie plusieurs sources aux désaccords concernant la nature humaine.

      Polysémie du terme "humain" : Le terme peut se référer à l'espèce biologique Homo sapiens, à des espèces plus anciennes du genre Homo partageant certaines propriétés, aux humains modernes sur le plan comportemental (symbolisme, outils complexes, etc.), ou même aux humains contemporains vivant dans des structures sociales complexes.

      Cette variation de référence complexifie les discussions. "l'hypothèse naturelle peut sembler être que nous parlons de spécimen de l'espèce biologique Homo sapiens n'est-ce pas, c'est-à-dire d'organismes appartenant au taxon qui s'est séparé euh et bien du reste de la lignée hinine il y a environ pardon 150000 ans." "toutefois certaines affirmations semblent mieux se comprendre comme faisant au moins potentiellement référence à des organismes appartenant à diverses espèces plus anciennes au sein de la sous-tribu homo avec lesquels les spécimes d'Homo sapiens partagent des propriétés qui ont souvent été jugé significatives"

      • Confusion entre caractéristique typique et distinctive : On mélange souvent ce qui est commun ou typique de l'humanité avec ce qui la distingue des animaux et lui conférerait une supposée supériorité.

      • Différentes conceptions du mot "nature" dans "nature humaine" : On peut s'intéresser au concept lui-même (sa signification, son utilité, ses implications) ou à ce que signifie être humain (les traits caractéristiques de l'homme). Tiercelin annonce qu'elle privilégiera la première approche, l'analyse conceptuelle.

      • "il est deux manières en effet d'aborder évidemment la question de la nature humaine en mettant l'accent soit sur la nature humaine soit sur la nature humaine si vous optez pour la seconde question vous vous intéresserez au concept de nature humaine à son contenu à sa signification explicative le plus important étant de savoir si l'expression nature humaine se réfère à quoi que ce soit aut dit vous vous demanderez par exemple ce que signifie avoir une nature humaine ce concept est-il comme la monarchie britannique la relique d'un âge révolu correspondt-il seulement à quelque chose de réel n'est-ce pas qu'un pur mot quelle est l'utilité d'un tel concept quels sont les engagements épistémiques et ontologiques et ajoutons sociau et politique que l'on prend lorsqu'on utilise un tel terme et de t"

      • Influence des traditions philosophiques et des préjugés : Les débats sont souvent surdéterminés par un "lourd bagage de tradition" et les connotations normatives attachées au terme.

      Thème 3 : Le Débat Historique et Philosophique Illustré par Voltaire et Hartog

      Tiercelin illustre la complexité du débat à travers deux exemples :

      • Voltaire contre Pascal : L'analyse de la critique voltairienne de l'anthropologie pascalienne (péché originel comme fondement de la nature humaine) met en lumière l'opposition entre une métaphysique "raisonnable" (à la Locke et Newton) et une métaphysique spéculative. Voltaire rejette l'idée que la nature humaine, avec ses contradictions, puisse prouver la nécessité de la religion chrétienne. Il défend une vision plus empirique de l'homme, dont la sociabilité naturelle est un antidote au concept de péché originel. Cependant, Tiercelin souligne que Voltaire ne fait que substituer sa propre anthropologie à celle de Pascal.
      • "mon idée est donc que le péché originel ne peut être prouvé par la raison et que c'est un point de foi la proposition qu'il faut rendre solidaire de celle-ci pour ce qui concerne la connaissance de la nature humaine dit pour sa part que comme tout ce qui es t comme le reste de la nature l'homme je cite est ce qu'il doit être"
      • "La sociabilité naturelle de l'homme vous le voyez est donc chemin faisant aussi le plus puissant antidote de Voltaire contre le péché originel de Pascal"
      • L'Enquête Historique de François Hartog : Tiercelin présente l'ouvrage récent de François Hartog, "Départager l'humanité", qui adopte une perspective historique et conceptuelle pour analyser les différentes figures de l'humain (Homo Graecus, Homo Romanus, Homo Christianus, Homo Humanus, Homo Inhumanus) et les "partages" (séparations et créations de commun) qui les définissent à travers l'histoire. Hartog met l'accent sur la construction historique de l'idée d'humanité plutôt que sur une essence naturelle. Il montre comment les critères d'inclusion et d'exclusion ont évolué, culminant avec la période de l'inhumain au XXe siècle et les défis contemporains posés par les non-humains et la crise de l'humanitaire.
      • "L'homme est une idée historique et non pas une espèce naturelle" (citation de Merleau-Ponty en exergue du livre d'Hartog)
      • "partager dit-il c'est tranché séparé mais c'est aussi selon l'autre sens du verbe partagé avec créer du commun il en va ainsi de la vie en cité police ce commun qu'à la différence des non grec les Grecs se ventent de partager mais du même mouvement ce geste d'ouverture à d'autres emporte aussi avec lui la fixation de limite de hiérarchie voire le prononcer d'exclusion"
      • "plus que jamais l'homo inumanus et les violences qui font son ordinaire sont donc de retour autrement dit la progression considérable de l'humanitaire va de pair avec la faillite d'un nombre croissant d'État la multiplication des catastrophes naturelles l'extension des guerrias l'intensification des guerres et leur cortège de violence extrême et l'écart ne cessent de croître entre d'une part les progrès de l'inhumanité et de l'autre ce de l'humanitaire au détriment du second bien entendu"

      Thème 4 : La Portée Normative et les Inquiétudes Liées au Concept de Nature Humaine

      Tiercelin souligne que la violence des débats autour de la nature humaine provient souvent moins d'un désaccord sur son contenu que sur le rôle normatif qu'on lui accorde (descriptif, comparatif, mais surtout normatif). On craint qu'il ne serve de base à l'exclusion, à la négation de l'égalité et à des interdictions morales.

      "pour beaucoup vous voyez ce qui met tant de monde mal à l'aise hein c'est la portée normative considérable de l'expression on y voit une source possible d'exclusion de négation de possibilités sociales en terme notamment d'égalité et d'interdiction morale bref le simple déploiement d'un concept typiquement voire nécessairement pernicieux"

      Elle présente l'analyse de Maria Kronfeldner, qui identifie trois rôles épistémiques (classification, description, explication) et des fonctions pragmatiques de la nature humaine, la plus importante étant selon elle la déshumanisation. Kronfeldner lie cette fonction à l'essentialisme, à l'évolution, à l'hérédité, au clivage nature-culture et aux hypothèses de normalité.

      Elle propose de dépasser ces difficultés en adoptant une conception "post-essentialiste, pluraliste et interactive" de la nature humaine.

      "la plus importante étant selon elle que la référence à la nature humaine est utilisée pour la déshumanisation c'est-à-dire pour considérer les autres comme moins humains"

      "elle répond pour sa part ce qui incidemment n'est pas ma position je la cite une conception antiessentialiste post essentialiste pluraliste et interactive de la nature humaine"

      Thème 5 : La Question de l'Essence et de l'Essentialisme

      Tiercelin aborde ensuite la notion d'essence, souvent au cœur des critiques de la nature humaine.

      Elle constate une "forme de consensus anti-essentialiste" et souligne la mauvaise presse générale de l'essentialisme, souvent associé à une vision téléologique dépassée.

      Elle mentionne la critique de Quine qui remet en question la possibilité de distinguer les propriétés essentielles des propriétés accidentelles sans une explication claire de ce qui détermine le statut modal des propriétés.

      "quin n'avait-il pas raison d'être sceptique quant à la possibilité d'expliquer comment et pourquoi un objet à telle propriété essentiellement et teles autres accidentellement et d'en conclure que nous n'avions besoin de rien d'aut autre que d'une explication naturelle de ce pourquoi nous attribuons certaines propriétés modales d'éré à certains objets"

      "l'essentialisme dixitquin sont incapables de répondre à la demande de conditions nécessairire et suffisante permettant d'identifier la même entité à travers différents scénarios ou monde poss possible"

      Cependant, Tiercelin note un regain d'intérêt pour la métaphysique et un "renouveau de l'essentialisme" dans les années 70 (Kripke, Putnam), ainsi que des formes contemporaines d'essentialisme (scientifique, aristotélicien, "liquiditisme" qu'elle défend elle-même).

      La question centrale devient alors de savoir si ces nouvelles formes d'essentialisme peuvent éclairer le concept de nature humaine.

      Thème 6 : Clarifications Conceptuelles sur l'Essence et l'Essentialisme

      Tiercelin propose plusieurs clarifications concernant les termes d'"essence" et d'"essentialisme" :

      • Propriété essentielle comme propriété nécessaire : Une propriété essentielle est souvent vue comme nécessairement attachée à une entité, découlant de son identité ou constitutive de sa nature.
      • Essence et existence : Une propriété essentielle est ce qu'une entité doit posséder pour exister. Sa perte entraînerait la cessation d'existence de l'entité.
      • Essentialisme superficiel vs. profond : L'essentialisme profond considère que les propriétés essentielles d'une chose déterminent son identité et son caractère unique, tandis que l'essentialisme superficiel se montre plus contextualiste.
      • Essence générale (de genre/espèce) vs. essence individuelle : Une essence générale est partagée par les membres d'un même genre ou espèce, tandis qu'une essence individuelle est propre à un individu.
      • Essence et définition réelle : Une définition réelle vise à saisir ce qu'est une entité, indépendamment de nos représentations, contrairement à une définition nominale qui porte sur la signification d'un mot ou d'un concept.
      • Essentialisme concernant les individus vs. les espèces (kind) : Il est crucial de distinguer ces deux niveaux d'essentialisme, car ils n'impliquent pas nécessairement les mêmes affirmations.
      • Tiercelin illustre cette distinction avec l'exemple de l'or (essence de l'espèce) et de la bague en or (essence individuelle), ainsi qu'avec l'exemple des tigres (essence de l'espèce Panthera tigris ne signifiant pas que les tigres individuels sont essentiellement membres de cette espèce).

      Conclusion Provisoire : Vers une Nouvelle Compréhension ?

      En guise de conclusion de cet extrait, Tiercelin pose la question de savoir si les nouvelles formes d'essentialisme peuvent renouveler notre compréhension de la nature humaine.

      Elle suggère que la distinction entre l'essentialisme concernant les espèces et celui concernant les individus sera importante pour la suite de sa réflexion.

      Elle annonce que la semaine prochaine, elle explorera plus en détail les objections issues de la biologie contre tout essentialisme.

      Ce briefing met en lumière la complexité et la richesse du débat autour de la nature humaine, ainsi que le rôle central qu'y joue le concept d'essence.

      L'approche de Tiercelin, privilégiant l'analyse conceptuelle et s'inscrivant dans une perspective métaphysique, promet une exploration approfondie des enjeux épistémiques et ontologiques soulevés par cette question persistante.

    1. chronologie détaillée des principaux événements et une liste des personnages principaux mentionnés dans l'entretien avec Philippe Meirieu, avec de brèves bios pour chacun :

      Chronologie des principaux événements et idées abordées :

      • Début de carrière de Philippe Meirieu comme enseignant (date non spécifiée) : Commence comme professeur de philosophie, puis instituteur, puis professeur de collège. Il est confronté aux difficultés d'enseigner à des élèves résistants ou peu motivés.
      • Construction en tant qu'enseignant-chercheur (période non spécifiée) : Face aux difficultés pratiques, Meirieu se tourne vers la recherche pour éclairer son travail quotidien avec les élèves. Cette démarche d'investigation de la résistance des élèves devient centrale dans sa pensée.
      • Réflexion sur les ministres de l'Éducation (période contemporaine à l'entretien) : Meirieu identifie Jules Ferry, Jean Zay et Alain Savary comme des ministres marquants qui ont su donner des perspectives et des finalités politiques à l'Éducation Nationale, au-delà de la simple gestion administrative. Il critique le manque de vision actuelle et la focalisation sur des réformes techniques sans but clair.
      • Évocation du plan Langevin-Wallon (période contemporaine à l'entretien) : Mentionne ce plan comme un texte remarquable de l'histoire de la pensée éducative française.
      • Critique du débat actuel sur l'éducation (période contemporaine à l'entretien) : Déplore la pauvreté et la superficialité du débat public, souvent réduit à des slogans et des mesures isolées (comme l'uniforme ou l'interdiction des portables) sans réflexion profonde sur les finalités.
      • Exemple de la commission sur le numérique (période contemporaine à l'entretien) : Critique le fait que seule l'interdiction du portable ait été retenue des conclusions d'une réflexion plus large sur le numérique et les écrans.
      • Plaidoyer pour une convention citoyenne sur l'éducation (période contemporaine à l'entretien) : Suggère cette instance pour remettre de vrais débats éducatifs à l'ordre du jour.
      • Nécessité d'intégrer l'histoire et le débat sur l'école dans la formation des enseignants (période contemporaine à l'entretien) : Critique une formation trop technique qui ne pose pas la question du "pourquoi" de l'enseignement.
      • Confrontation aux défis éducatifs contemporains (période contemporaine à l'entretien) : Souligne les menaces sur la démocratie, la remise en cause de la vérité, et les enjeux liés à l'individualisme et au communautarisme, nécessitant une réflexion sur le rôle de l'éducation.
      • Distinction entre les fondations et les fondements de l'école (période contemporaine à l'entretien) : Reprend l'idée de Ferdinand Buisson pour distinguer les savoirs techniques de base (lire, écrire, compter) des finalités et du sens de l'éducation.
      • Réflexion sur le caractère émancipateur de lire et écrire (période contemporaine à l'entretien) : Critique un enseignement de ces compétences réduit à l'assujettissement aux normes, sans explorer leur dimension historique de libération.
      • Distinction psychanalytique entre le moi idéal et l'idéal du moi (période contemporaine à l'entretien) : Applique cette distinction à l'école, plaidant pour un idéal d'école qui dynamise le travail concret plutôt que la création d'écoles idéales marginales.
      • Débats au sein de l'Éducation Nouvelle (1921-1940) : Évoque les tensions entre ceux qui prônaient la création d'écoles expérimentales et ceux qui voulaient réformer le système global.
      • Question de la culture à l'école (période contemporaine à l'entretien) : Aborde le dilemme entre la culture académique traditionnelle et la culture des jeunes, plaidant pour une approche pragmatique où la culture des jeunes peut être une porte d'entrée vers des apprentissages plus approfondis, à condition d'exigence.
      • Remise en cause de l'idée que lire, écrire et compter sont les savoirs fondamentaux (période contemporaine à l'entretien) : Affirme que ce qui est fondamental est le rapport au savoir, la réflexivité, la capacité à ne pas se laisser manipuler, et l'ouverture à l'altérité.
      • Définition du rapport au savoir (période contemporaine à l'entretien) : S'appuie sur la pensée de Jean-Luc Nancy pour distinguer un savoir transmis comme un paquet d'informations d'un enseignement basé sur une démarche de recherche et d'exigence.
      • Conséquences de considérer le professeur comme un simple transmetteur d'informations (période contemporaine à l'entretien) : Souligne le risque de substitution par l'intelligence artificielle (comme ChatGPT).
      • Importance de l'inhibition comme fondamental (période contemporaine à l'entretien) : Reprend les travaux d'Olivier Houdé sur le rôle du cortex frontal.
      • Plaidoyer pour une "entrée dans l'écrit" plutôt que "lire écrire" (période contemporaine à l'entretien) : Met l'accent sur la découverte par l'enfant de ce que l'écrit apporte en termes d'émancipation (mémoire, espace, temps).
      • Rôle de la philosophie politique pour penser une école émancipatrice (période contemporaine à l'entretien) : Insiste sur la nécessité d'intégrer l'épistémologie et l'anthropologie dans l'enseignement des disciplines.
      • Concevoir chaque discipline comme une histoire (période contemporaine à l'entretien) : S'appuie sur Bruner et Ricœur pour l'idée de narrativité dans la construction de la personne et dans l'entrée dans la connaissance.
      • Importance de l'anthropologie pour repenser l'enseignement (période contemporaine à l'entretien) : Prend l'exemple de l'EPS et du rapport au corps, en référence aux travaux de Georges Vigarello.
      • Critique de l'idéalisme de l'enseignement français (période contemporaine à l'entretien) : Déplore une vision de l'élève comme un pur esprit, ignorant sa corporéité, son histoire et son environnement.
      • Rôle fondamental du rapport à l'espace et des rituels à l'école (période contemporaine à l'entretien) : Souligne le manque de rituels clairs pour installer une "posture mentale" propice à l'apprentissage, en référence aux travaux de Matthew Crawford sur les "dispositifs attentionnels".
      • L'école enseigne plus par ce qu'elle fait que par ce qu'elle dit (période contemporaine à l'entretien) : Illustration par l'exemple d'une classe primaire négligée.
      • Nécessité d'une approche holistique de l'élève (corps et esprit) dans l'apprentissage (période contemporaine à l'entretien) : Plaidoyer pour que toute l'école travaille sur le corps, les postures et le rapport à l'espace.
      • Question de l'uniforme et de la norme (période contemporaine à l'entretien) : Distinction fondamentale entre normalisation (tout le monde pareil, arbitraire) et normativité (ce qui est construit collectivement pour le bien commun), en s'appuyant sur Georges Canguilhem.
      • Préoccupation concernant les difficultés de recrutement du corps enseignant (période contemporaine à l'entretien) : Souligne que la question salariale n'est pas la seule en cause, mentionnant le manque de clarté des finalités, la transformation de l'institution en service avec des parents-clients, et la technocratisation du métier.
      • Sentiment de perte de sens et de dépression chez les enseignants (période contemporaine à l'entretien) : Témoignage personnel de Meirieu sur la situation actuelle.
      • Complexité du métier d'enseignant (période contemporaine à l'entretien) : Insiste sur la nécessité pour un professeur de passer de la passion de sa discipline à la passion de son enseignement, et sur l'importance d'analyser les résistances des élèves.
      • Proposition d'échanges entre professeurs de différentes disciplines pendant la formation (période où Meirieu était directeur de l'IUFM de Lyon) : Vise à faire découvrir que l'amour d'une discipline ne suffit pas à savoir la transmettre.
      • Plaidoyer pour une "école du commun" de 3 à 16 ans (période contemporaine à l'entretien) : Conception de l'école comme un lieu d'apprentissage de ce qui est commun à tous, avec des transitions douces plutôt que des ruptures entre les cycles (exemple de la transition CM2-6ème).
      • Proposition de développer la bivalence chez les professeurs volontaires (période contemporaine à l'entretien) : Suggère de s'appuyer sur le volontariat et la formation pour réduire le nombre d'enseignants par élève dans certains cycles.
      • L'école comme lieu fondateur de la République et de la démocratie (période contemporaine à l'entretien) : Insiste sur le rôle de l'école comme creuset où des singularités partagent des savoirs communs.
      • Nécessité de resituer l'école dans un continuum éducatif plus large (période contemporaine à l'entretien) : Réflexion sur l'importance de l'éducation familiale et des "tiers-lieux" (éducation populaire) en complément de l'école, en référence à l'histoire de l'Éducation Nouvelle (Congrès de Calais 1921 et constat de 1940).
      • Travail d'équilibration entre l'éducation familiale, l'école et les loisirs (période contemporaine à l'entretien) : Souligne la faiblesse de la réflexion sur l'éducation familiale en France et la marchandisation des loisirs.
      • Importance de ce qui se passe dans les "tiers-lieux" (éducation populaire) pour l'engagement des individus (période contemporaine à l'entretien) : Mentionne des études montrant l'impact du patronage, des clubs de sport, etc.
      • Partage des syndicats entre défense corporatiste et défense du bien commun (période contemporaine à l'entretien) : Plaide pour une réflexion sur l'avenir de l'éducation intégrant les syndicats, mais aussi d'autres partenaires (confédérations, parents, élus).
      • Nécessité de construire une alliance entre parents et enseignants (période contemporaine à l'entretien) : Alerte sur le risque de privatisation si cette suspicion mutuelle continue de croître.
      • Importance de s'intéresser à ce qui se passe avant l'école (petite enfance) (période contemporaine à l'entretien) : Souligne le rôle crucial du langage et le statut des éducateurs de jeunes enfants.
      • Nécessité d'une vraie réforme de l'éducation prioritaire (période contemporaine à l'entretien) : Plaide pour un budget consolidé proportionné aux besoins sociaux des élèves.
      • Importance de la formation des enseignants (initiale et continue) (période contemporaine à l'entretien) : Constat de sa dégradation et nécessité de réintégrer la pédagogie.
      • Plaidoyer pour une vraie qualité de débat public et démocratique sur les questions éducatives (période contemporaine à l'entretien).
      • Nécessité de reconsidérer le rôle de l'éducation populaire (période contemporaine à l'entretien) : Référence à la position de Jean Zay en 1936.
      • Évolution personnelle de Philippe Meirieu sur le rôle de l'école (période contemporaine à l'entretien) : D'une conviction que l'école pouvait tout, à une vision plus systémique intégrant la famille et les loisirs.
      • Recommandations de lectures marquantes (période contemporaine à l'entretien) :Lettre à une maîtresse d'école des enfants de Barbiana.
      • Les textes de Célestin Freinet (notamment les invariants pédagogiques).
      • Comment aimer un enfant de Janusz Korczak.
      • Les livres d'Olivier Reboul sur la philosophie de l'éducation.
      • Les livres de Daniel Hameline (notamment Le Domestique et l'Affranchi et La Liberté d'apprendre).
      • La littérature en général comme source de réflexion (mention de Chrétien de Troyes, Les Désarrois de l'élève Törless, et Russell Banks).
      • Des enfants et des hommes, littérature et pédagogie de Philippe Meirieu lui-même.

      Principales personnes mentionnées :

      • Philippe Meirieu : L'interlocuteur principal de l'entretien. Professeur, pédagogue et chercheur en sciences de l'éducation. Il partage ses réflexions sur son parcours, l'histoire de la pensée éducative, les défis actuels de l'école et des pistes pour l'avenir.
      • Jules Ferry : Homme politique français du XIXe siècle, figure emblématique de la création de l'école républicaine, laïque et obligatoire. Meirieu le mentionne comme une figure fondatrice.
      • Jean Zay : Ministre de l'Éducation Nationale et des Beaux-Arts sous le Front Populaire (années 1930). Meirieu le considère comme le meilleur ministre de l'Éducation pour sa vision politique et humaniste.
      • Alain Savary : Ministre de l'Éducation Nationale au début des années 1980. Il a promu les Zones d'Éducation Prioritaire (ZEP) et la réforme des collèges, et a tenté de mettre en place le grand service public laïque et unifié.
      • Lionel Jospin : Ministre de l'Éducation Nationale à la fin des années 1980. Il est associé à la loi de 1989, considérée comme une grande loi éducative.
      • Plan Langevin-Wallon : Projet de réforme de l'éducation élaboré après la Seconde Guerre mondiale par Paul Langevin et Henri Wallon. Meirieu le qualifie de texte absolument remarquable.
      • Jean-Jacques Rousseau : Philosophe des Lumières dont la pensée a profondément influencé la pédagogie. Meirieu le cite comme une figure majeure de la réflexion sur l'éducation.
      • Johann Heinrich Pestalozzi : Pédagogue suisse du XVIIIe-XIXe siècle, figure importante de l'éducation nouvelle. Mentionné indirectement comme un grand pédagogue.
      • Ferdinand Buisson : Pédagogue et homme politique français de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, figure clé de l'école républicaine. Meirieu reprend sa distinction entre fondations et fondements de l'école.
      • Natacha Polony : Journaliste et essayiste française. Meirieu se souvient d'un débat avec elle concernant la culture à l'école.
      • Jean-Luc Nancy : Philosophe contemporain dont la conception du "rapport au savoir" est reprise par Meirieu.
      • Olivier Houdé : Psychologue et neuroscientifique contemporain dont les travaux sur le rôle de l'inhibition (cortex frontal) sont mentionnés par Meirieu comme fondamentaux pour l'éducation.
      • Bruner et Ricœur : Psychologue (Jerome Bruner) et philosophe (Paul Ricœur) dont les travaux sur la narrativité et la construction de soi sont évoqués par Meirieu pour repenser l'enseignement des disciplines comme des histoires.
      • Georges Vigarello : Historien français spécialiste de l'histoire du corps. Ses travaux sont cités par Meirieu pour repenser l'EPS et le rapport au corps à l'école.
      • Jean Piaget : Psychologue suisse du XXe siècle, figure majeure de la psychologie du développement et de l'épistémologie génétique. Sa vision idéalisée du cerveau est critiquée par Meirieu.
      • Matthew Crawford : Chercheur contemporain dont les travaux sur les "dispositifs attentionnels" sont utilisés par Meirieu pour souligner l'importance des signaux et des rituels à l'école.
      • Georges Canguilhem : Philosophe et médecin français du XXe siècle dont la distinction entre normalisation et normativité est centrale dans la réflexion de Meirieu sur la question de la norme à l'école.
      • Adolphe Ferrière : Pédagogue suisse, figure importante de l'Éducation Nouvelle. Il a organisé le congrès de Calais en 1921.
      • Janusz Korczak : Pédagogue et écrivain polonais. Son livre Comment aimer un enfant est recommandé par Meirieu.
      • Célestin Freinet : Pédagogue français, figure majeure de l'Éducation Nouvelle. Ses invariants pédagogiques sont mentionnés comme une référence importante.
      • Olivier Reboul : Philosophe de l'éducation français dont les ouvrages sont recommandés par Meirieu pour leur clarté et leur rigueur.
      • Daniel Hameline : Chercheur en sciences de l'éducation, considéré comme le mentor de Meirieu. Ses livres Le Domestique et l'Affranchi et La Liberté d'apprendre sont cités comme ayant été très importants pour sa pensée.
      • Chrétien de Troyes : Écrivain français du XIIe siècle, auteur de romans de chevalerie. Mentionné comme exemple de littérature permettant de comprendre des enjeux éducatifs (la ritualité, l'adolescence, etc.).
      • Robert Musil : Écrivain autrichien du XXe siècle, auteur de Les Désarrois de l'élève Törless. Cité comme exemple de littérature explorant le monde de l'éducation.
      • Russell Banks : Écrivain américain contemporain. Ses œuvres sont recommandées par Meirieu pour une réflexion éducative.
      • Jean Macé : Pédagogue et journaliste français du XIXe siècle, fondateur de la Ligue de l'enseignement. Son action en faveur de l'éducation populaire est indirectement évoquée.
      • Patronages laïques, clubs de sport, associations de quartier : Mentionnés comme exemples de structures d'éducation populaire ayant un impact déterminant sur l'engagement des individus.
    2. Briefing Document : Analyse des Thèmes Clés de l'Entretien avec Philippe Meirieu Source : Excerpts de l'entretien "Echange avec...Philippe Meirieu"

      Date : 2025

      Introduction :

      Cet entretien avec Philippe Meirieu, figure importante de la pédagogie en France, offre une analyse critique du système éducatif actuel et propose des pistes de réflexion pour son amélioration.

      En s'appuyant sur son expérience personnelle d'enseignant et de chercheur, Meirieu aborde des thèmes fondamentaux tels que le sens de l'école, la formation des enseignants, la place de la culture, le rapport au savoir, les enjeux démocratiques, la question de la norme, le recrutement des enseignants et la nécessité d'un continuum éducatif.

      Ce document synthétise les principaux thèmes et idées exprimés, en incluant des citations significatives de l'entretien.

      Thèmes et Idées Principales :

      1. La Genèse d'une Réflexion Pédagogique à Partir des Difficultés du Terrain :

      Meirieu ancre sa réflexion dans ses expériences शुरुआती d'enseignant, confronté aux résistances des élèves et à la complexité de la transmission du savoir.

      Cette confrontation l'a conduit à une démarche de "enseignant chercheur" :

      "moi si j'avais à à décrire mon histoire je partirai de mes premières expériences de d'enseignant de professeur moi j'ai commencé comme professeur de philo ensuite j'ai été untite ensuite j'étais prof de collège et chaque fois je me suis trouvé face à un certain nombre de difficultés je me suis trouvé face à des élèves qui résistaient face à des élèves qui avaient pas nécessairement envie d'apprendre ce que je leur enseignais au moment où je leur enseignais et et je me suis construit au sens propre du terme comme un enseignant chercheur c'est-à-dire comme quelqu'un qui va chercher de quoi résoudre les questions qui se posent à lui dans la pratique voilà"

      Il souligne l'importance de considérer la résistance des élèves comme un moteur de compréhension et d'amélioration de l'enseignement, à l'image de la résistance électrique qui produit de la lumière.

      "investiguer la résistance des autres à mon enseignement moi je dis toujours c'est une image un peu facile peut-être mais que la résistance il faut prendre ce terme au sens quasiment de l'ampoule électrique dans l'ampoule électrique il y a une résistance cette résistance empêche de passer le courant mais aussiel est clair et moi ce qui m'a aidé à travailler à chercher c'est mes difficultés c'est mes difficultés quotidiennes et c'est à partir de mes difficultés que j'ai construit mon travail"

      2. La Perte de Cap et de Finalités dans le Système Éducatif Actuel :

      Meirieu déplore un manque de vision claire et de finalités politiques fortes pour l'école, comparant les réformes actuelles à une réparation constante de la "machine" sans se soucier de sa destination. Il cite Jean Zay et Alain Savary comme des ministres ayant su impulser des perspectives globales.

      "ce que je trouve de dommage aujourd'hui c'est que on répare en permanence la machine comme on dirions-nous on est en permanence à à raccorder des tuyaux on est dans dans la cale du paquebo à à regarder si on peut pas améliorer la rentabilité de tel ou tel système sans se demander où va le paquebo [...] il semble que les grands ministres de l'éducation sont ceux qui ont su certes rentrer dans la machine mais aussi donner des perspectives donner des axes fort ce qu'a fait Jané ce qu'a fait ensuite quelqu'un comme Alain Savari"

      Il insiste sur la nécessité pour les dirigeants de définir clairement les fondements et les finalités du système éducatif.

      3. La Pauvreté du Débat Public sur l'Éducation :

      Meirieu critique la superficialité du débat actuel, souvent réduit à des slogans et à des mesures ponctuelles (uniforme, résultats PISA, restauration de l'autorité) sans aborder les questions de fond.

      Il regrette l'absence de débat intelligent sur les enjeux éducatifs, illustrée par le traitement réducteur de la question du numérique et des écrans.

      "moi d'abord je suis frappé par l'extrême pauvreté du débat sur l'éducation en France une pauvreté qui est absolument indigne d'un pays comme la France qui a une histoire sur le plan éducatif qui est une histoire fantastique formidable [...] et je trouve que au regard de cette histoire on parle un peu de l'uniforme de temps en temps comme ça sous forme d'une bouffée médiatique on parle parfois des résultats de PISA on parle un peu de la restauration de l'autorité mais tout ça me semble relever plutôt de l'écume des slogans et et ne pas réellement mettre en débat en débat public en débat intelligent ces questions de l'éducation"

      Il propose d'organiser une convention citoyenne pour relancer un débat de fond et souligne la nécessité d'intégrer l'histoire de la pensée éducative dans la formation des enseignants.

      "je crois qu'une convention citoyenne serait bien adaptée à condition que évidemment on tienne compte de ce qu'elle dit on tient compte de ses de ses préconisations oui bien sûr je je suis convaincu que dans la formation initiale et continue des enseignants il faudrait introduire toute une histoire et une acculturation au débat sur l'école et sur l'éducation"

      4. Les Nouveaux Défis Éducatifs Face aux Évolutions Sociétales :

      Meirieu met en lumière les défis inédits auxquels l'éducation est confrontée, tels que la menace sur la démocratie, la remise en cause de la notion de vérité (fake news), et la nécessité de travailler sur le collectif face à la montée de l'individualisme et du communautarisme.

      Il appelle à repenser le rôle de l'éducation à la lumière de la philosophie politique.

      "il me semble que que chaque génération et celle la nottre en particulier se trouve en face de défi éducatif nouveau il se trouve que la démocratie aujourd'hui on le voit bien est menacée alors qu'on considérait depuis longtemps que c'était un régime solidement établie on voit que la notion de vérité elle-même est remise en cause à travers euh les fake news les réseaux sociaux on voit que la notion de collectif doit être travaillée on assiste aujourd'hui à une monté quand même à la fois de l'individuali sme et puis de du communautarisme toutes ces questions-là il faut les les repenser à la lumière de la philosophie politique et les repenser en se posant la question de ce que l'éducation peut faire par rapport à ça"

      5. La Distinction Fondamentale entre les "Fondations" et les "Fondements" de l'École :

      Meirieu reprend la distinction de Ferdinand Buisson entre les savoirs techniques de base ("lire, écrire, compter" - les fondations) et le sens et les finalités de l'éducation (les fondements).

      Il critique une focalisation excessive sur les fondations au détriment des fondements, privant les apprentissages de leur dimension émancipatrice.

      "déjà Ferdinand Buisson qui est le le grand penseur de de l'école républicaine à l'époque de Jul ferie distingué dans les fondamentaux ce qu'il appelait les les fondations et les fondements hein une maison ça a besoin de fondation il faut des fondations faut que dans la terre il y ait un peu de béton qu'on creuse qu'on stabilise ça ce sont les fondations c'est technique ça c'est le lire écrire compté mais les fondations sont pas le fondement une maison son fondement c'est ce qu'on va en faire c'est qui va l'habiter à quoi elle va servir et ça réellement on ne se le pose pas comme question"

      Il illustre cela avec l'enseignement de la lecture et de l'écriture, souvent réduit à l'acquisition de techniques sans explorer leur pouvoir de libération.

      6. La Nécessité d'un "Idéal d'École" Sans Tomber dans l'"École Idéale" Utopique :

      Meirieu emprunte une distinction à la psychanalyse pour distinguer le "moi idéal" de l'"idéal du moi".

      Il transpose cette idée à l'école, plaidant pour un "idéal d'école" qui motive l'action et le progrès, sans chercher à créer des "écoles idéales" marginales et coupées de la réalité du système global.

      "on peut soit rêver à l'école idéale et à ce moment-là on va construire des établissements marginaux et on va éventuellement créer une école hor contrat où on va entre nous réaliser les pratiques qui sont des pratique parfaite en se cooptant et en a ayant que des élèves qui sont à la fois volontaires et mobilisés ça c'est l'école idéale et moi je crois pas à l'école idéale mais je crois qu'il faut avoir un idéal d'école c'est-à-dire il faut être mu par un idéal d'école il faut pas euh aller chercher à à créer des écoles idéales"

      7. La Question de la Culture à l'École : Porte d'Entrée vs. Arrivée :

      Meirieu aborde la tension entre la culture académique traditionnelle et la culture des jeunes. Il propose une approche pragmatique, considérant la culture des élèves comme une possible "porte d'entrée" vers des apprentissages plus approfondis, à condition de ne pas s'y limiter et de maintenir l'exigence intellectuelle.

      "moi j'ai toujours été très partagé là-dessus je pense qu'il y a des situations où il est extrêmement difficile d'imposer la culture académique traditionnelle à des jeunes pour qui cette culture est totalement étrangère et que donc on peut dans ces situationsl partir de la culture qui est la l'heure mais partir ne veut pas dire y rester voilà pour moi [...] je dirais ne confondons pas la porte d'entrée et l'arrivée"

      Il insiste sur la nécessité de placer l'exigence, l'approfondissement et le dépassement au cœur des pratiques pédagogiques.

      8. La Redéfinition des "Savoirs Fondamentaux" :

      Meirieu remet en cause l'idée que "lire, écrire, compter" constituent les seuls savoirs fondamentaux.

      Il met l'accent sur des compétences transversales essentielles telles que la réflexivité, la capacité à ne pas se laisser influencer, la disponibilité à l'altérité et un certain rapport au savoir.

      "d'abord moi je remets réellement en cause l'idée que compter sont des savoirs fondamentaux ce sont des savoirsfaire nécessaires mais ce qui est fondamental c'est pas ça ce qui est fondamental c'est le surc à l'acte et la réflexivité ce qui est fondamental c'est de ne pas se laisser embarquer et mettre sous emprise ce qui est fondamental c'est d'être disponible à l'altérité et capable d'entendre l'autre dans ce qu'il a à me dire et pas simplement de le détruire s'il me contredit"

      Il insiste sur l'importance de transmettre à travers les savoirs une exigence de recherche, d'investigation et de vérité, soulignant que si l'enseignement se réduisait à la transmission d'informations, l'intelligence artificielle surpasserait rapidement les enseignants.

      9. L'"Entrée dans l'Écrit" plutôt que le Simple "Lire-Écrire" :

      Meirieu préfère parler d'"entrer dans l'écrit" pour souligner la découverte par l'enfant de ce que l'écrit apporte en termes d'émancipation (mémoire, espace, temps), plutôt que de se limiter à l'apprentissage technique du lire et de l'écrire.

      "moi je crois que il faut parler d'entrer dans l'écrit pas de lire écrire parce que d'abord la simple distinction lire écrire est une e distinction qui peut être discutée on peut parfaitement dire à juste titre d'ailleurs que pour lire il faut que des gens aent écrit avant et donc l'écrit précède le lire et en fait on sait que pour chaque enfant aussi l'écrit précède le lire c'estàdire le fait de construire du sens à travers des signes précède le décryptage c'est pour ça que je parle moi d'entrer dans l'écrit c'est-à-dire de découverte de ce que l'écrit apporte à l'humain en terme d'émancipation"

      10. L'Importance d'Intégrer l'Épistémologie et l'Anthropologie dans l'Enseignement :

      Meirieu plaide pour une intégration de l'épistémologie (histoire et fondements des savoirs) et de l'anthropologie (sens pour l'humain) dans l'enseignement de chaque discipline.

      Il propose d'enseigner chaque discipline "comme histoire", à la fois la grande histoire de sa construction et comme un récit (narrativité) pour faciliter l'entrée des élèves dans la connaissance.

      "on peut penser un enseignement qui intègre l'épistémologie moi j'ai eu l'occasion de de travailler quand j'étais au Conseil supérieur des programmes un peu d'une autre manière plutôt que que de d'enseigner de l'épistémologie et d'en faire une sorte de discipline supplémentaire intégrer la dimension historique et anthropologique de chaque discipline dans l'enseignement de cette discipline j'avais même dit à un moment enseigner toute discipline comme histoire"

      Il illustre cela avec l'exemple de l'EPS et de la question du rapport au corps, ou encore avec l'histoire des sciences.

      11. La Nécessité de Prendre en Compte l'Élève dans sa Globalité (Corps et Esprit) :

      Meirieu critique l'"idéalisme" de l'enseignement français qui tend à considérer l'élève comme un pur esprit, ignorant son histoire, sa corporéité et son environnement. Il souligne l'importance du rapport à l'espace, des rituels et des "dispositifs attentionnels" pour favoriser la posture mentale nécessaire à l'apprentissage.

      "je crois que l'enseignement français un de ces principaux défauts c'est son idéalisme c'est-à-dire l'idée que un élève est un pur esprit et que finalement on s'adresse à lui simplement à la partie de lui qui est entre les sourcils et et les cheveux à son cerveau indépendamment et encore un cerveau très idéalisé qui est plutôt le cerveau épistémique tel que le décrit piagé on s'adresse à lui indépend endamment de toute son histoire de toute sa corporéité et de tout son environnement à mon avis ça c'est une erreur fondamentale"

      Il insiste sur la nécessité pour l'ensemble de l'école de travailler sur le corps, les postures et la manière d'entrer dans l'espace d'apprentissage.

      12. La Distinction entre Normalisation et Normativité :

      Concernant la question de l'uniforme et plus généralement des normes, Meirieu rappelle la distinction de Georges Canguilhem entre la normalisation (uniformisation, potentiellement arbitraire et mortifère) et la normativité (ce qui est construit par un collectif pour assurer son fonctionnement). Il plaide pour une école qui fasse découvrir la normativité plutôt que d'imposer une normalisation.

      "moi quand on me parle de la question de la norme norme vestimentaire norme comportemental normes cognitiv j'interroge toujours comme le faisait georgees kanguilem pour savoir s'il s'agit de la normalisation ou de la normativité et ça c'est une distinction qui me paraît absolument fondamentale la norm la normalisation dit Quang guilem c'est tout le monde pareil et Quang guilem qui était philosophe mais aussi biologiste dit la normalisation c'est toutes les cellules identiques c'est le cancer je ne veux voir qu'une tête tout le monde est pareil et c'est arbitraire la normativité dit quand qu'il aime c'est ce qui est construit par un collectif pour assurer la des personnes ensemble c'est-à-dire ce qui est nécessaire pour que les individus en commun puissent effectuer le travail qu'ils ont à faire"

      13. La Crise du Recrutement des Enseignants et la Perte de Sens du Métier :

      Meirieu exprime sa vive préoccupation face aux difficultés de recrutement, soulignant que la question salariale n'est pas la seule en cause. Il évoque le manque de clarté des finalités, la transformation de l'institution en un "service" avec des parents "clients", la technocratisation du métier et le sentiment pour les enseignants d'être des exécutants plutôt que des concepteurs.

      "oui moi je suis extrêmement préoccupé par les difficultés de recrutement aujourd'hui du corp enseignant euh une société qui n'est pas capable de mobiliser sa jeunesse sur l'avenir sur les jeunes générations est une société qui doit quand même s'interroger mais je ne crois pas que la question salariale soit la seule elle est importante hein la France a pris un très gros retard sur la reconnaissance salariale des enseignants mais c'est pas la seule je pense qu'il y a d'autres d'autres dimensions qui jouent en particulier euh le manque de clarté des finalités"

      Il décrit un climat de "dépression" inédit au sein de la profession, lié à une perte de sens et à une dévalorisation symbolique du rôle de l'éducation dans la société.

      14. La Complexité de la Transmission du Savoir et la Nécessité de la Formation Continue :

      Meirieu insiste sur la différence entre la passion pour une discipline et la passion pour son enseignement, soulignant que la formation doit aider les enseignants à opérer ce basculement et à comprendre les résistances des élèves. Il propose des initiatives de formation croisée entre disciplines pour favoriser cette prise de conscience.

      "c'est compliqué un enseignant de mathématique en collège ou au lycée c'est quelqu'un qui va devoir assumer un passage déterminant il va devoir passer de la passion des mathématiques à la passion de l'enseignement des mathématiques c'e st un basculement et c'est un basculement que parfois certains collègues ne parviennent pas à faire et s'ils ne parviennent pas à faire ce basculement ils ne rentrent pas dans l'enseignement des maths ils sont figés sur l'idée que ceux qui ne réussissent pas sont des incapables des feignants ils ne comprennent pas qu'on ne comprennent pas ils ne comprennent pas qu'on ne s'intéresse pas ils ne sont pas capables d'examiner les résistances à leur propre enseignement sous l'angle positif hein pour améliorer cet enseignement"

      15. Plaidoyer pour une "École du Commun" avec des Transitions Douces entre les Cycles :

      Meirieu appelle à penser l'école de la scolarité obligatoire (3-16 ans) comme une "école du commun", axée sur l'apprentissage de ce qui est essentiel à tous, et organisée avec des transitions progressives plutôt que des ruptures brutales, notamment entre le CM2 et la 6ème.

      "oui je crois qu'on aurait tout intérêt à à penser en terme d'école fondamental d'école de la scolarité obligatoire dans l'instruction obligatoire l'école de 3 à 16 ans et et la pensée comme étant alors non pas l'école unique qui a fait l'objet d'un d'un gros travail historique mais l'école du commun l'école où on apprend ce qui va faire à tous et et la pensée avec des transitions et non pas des ruptures"

      Il propose de limiter le nombre d'enseignants par élève en 6ème et 5ème et de favoriser la création d'"unités pédagogiques fonctionnelles". Il suggère également de s'appuyer sur les professeurs volontaires pour la bivalence.

      16. La Nécessité d'un Continuum Éducatif et du Rôle des Tiers-Lieux :

      Meirieu insiste sur le fait que l'école ne peut pas être la seule instance éducative et plaide pour un continuum éducatif plus large intégrant la famille et les "tiers-lieux" (éducation populaire, associations, etc.). Il rappelle l'importance de l'éducation familiale et du secteur des loisirs (aujourd'hui trop marchandisé) dans le développement de l'enfant et de l'adolescent.

      "moi je crois que l'école est évidemment un lieu fondateur fondateur de la République et de la démocratie puisque c'est le lieu où des enfants avec des trajectoires différentes avec des des histoires différentes avec des cultures différentes et singulières viennent partager les mêmes savoirs et ce ce cette espèce de mouvement ou des singularités se confrontent pour partager des savoirs communs est fondateur de notre faire ensemble de notre faire ensemble société et je pense qu'à cet égard l'école ne peut pas être la seule à faire cela et un des enjeu me semble-t-il aujourd'hui c'est de resituer l'école dans un continuum éducatif plus large"

      17. Le Rôle Ambivalent des Syndicats et la Nécessité d'Alliances avec les Parents :

      Meirieu reconnaît la tension au sein des syndicats entre la défense des intérêts corporatistes et celle du bien commun de l'éducation. Il appelle à une réflexion sur l'avenir de l'école intégrant tous les partenaires (syndicats, confédérations, parents d'élèves, élus locaux). Il insiste particulièrement sur la nécessité pour les enseignants de construire une alliance avec les parents face aux politiques qui tendent à les opposer.

      "oui je crois que les syndicats sont partagés tous les syndicats plus ou moins et de manière très différenciée sont partagés entre une forme de défense des intérêts corporatistes et une forme de défense du bien commun de l'avenir de l'institution éducative et de l'avenir de l'éducation au sens le plus global du terme [...] moi je dis depuis déjà plusieurs années au sindicat à quel point il faut construire une alliance avec les parents parce que les politiques depuis presque 30 ans jouent les parents contre les profs"

      18. Agir sur Plusieurs Segments pour une Éducation Émancipatrice, Égalitaire et Solidaire :

      Pour Meirieu, améliorer l'éducation nécessite d'agir simultanément sur plusieurs fronts : ce qui se passe avant l'école (langage, éducation familiale), une véritable refondation de l'éducation prioritaire, une amélioration de la formation des enseignants et une qualité du débat public sur l'éducation.

      "je pense que travailler à l'avenir d'une éducation à la fois émancipatrice égalitaire et solidaire nécessite de s'intéresser simultanément à à plusieurs segments d'abord il faut s'intéresser à ce qui se passe avant l'école on sait qu'un élève qui entre en en petite section peut posséder 600 mots ou 5000 mots [...] il faut s'intéresser à l'éducation familiale aussi on n pas en France de recherches suffisantes dans ce domaine [...] je pense qu'il faut aussi travailler sur une vraie reondme de l'éducation dite prioritaire [...] le troisème aspect bien sûr c'est la formation des enseignants"

      Il insiste sur le rôle essentiel de l'éducation populaire et la nécessité de la soustraire à la seule sphère marchande.

      19. Suggestions de Lectures Essentielles :

      En conclusion, Meirieu partage une liste de lectures qui ont marqué son parcours et qu'il recommande aux enseignants et éducateurs :

      Lettre à une maîtresse d'école des enfants de Barbiana (rééditée sous le titre Lettre à une institutrice) Textes de Célestin Freinet (notamment les Invariants pédagogiques) Comment aimer un enfant de Janusz Korczak Ouvrages d'Olivier Reboul sur la philosophie de l'éducation Ouvrages de Daniel Hameline Littérature en général, notamment américaine (Russell Banks)

      Conclusion :

      L'entretien avec Philippe Meirieu offre une perspective riche et nuancée sur les défis et les enjeux de l'éducation en France.

      Son analyse, ancrée dans l'expérience et nourrie par une profonde réflexion philosophique et pédagogique, met en lumière la nécessité d'une vision renouvelée, d'un débat public de qualité et d'une action concertée sur de multiples fronts pour construire une école véritablement émancipatrice, égalitaire et solidaire.

      Ses recommandations insistent sur l'importance de redonner du sens au métier d'enseignant, de prendre en compte l'élève dans sa globalité, de dépasser les approches technicistes et de réintégrer l'école dans un continuum éducatif plus vaste.

    3. Voici un sommaire de la vidéo avec des indications temporelles basées sur le déroulement des thèmes abordés :

      • Début (env. 0:00 - 3:20): Philippe Meirieu introduit son parcours d'enseignant (philosophie, SEGPA, collège) et comment les difficultés rencontrées l'ont conduit à devenir un "enseignant chercheur". Il souligne l'importance d'investiguer la résistance des élèves et comment ses difficultés ont été le moteur de son travail et de sa carrière universitaire. Il considère Jean Zay comme le meilleur ministre de l'Éducation depuis Jules Ferry, non pas pour son expertise pédagogique mais pour sa vision politique.
      • Vision actuelle de l'éducation (env. 3:20 - 6:00): Meirieu critique la tendance actuelle à constamment réparer le système éducatif sans se poser la question de sa finalité. Il regrette la "pauvreté extrême" du débat sur l'éducation en France, en contraste avec sa riche histoire intellectuelle (Jules Ferry, plan Langevin-Wallon, Rousseau, etc.). Il illustre ce manque de débat par l'exemple de la réponse superficielle au rapport sur le numérique à l'école. Il plaide pour de vrais débats éducatifs et suggère une convention citoyenne. Il insiste sur la nécessité d'intégrer l'histoire et la philosophie de l'éducation dans la formation des enseignants, au-delà des aspects techniques. Il évoque les défis éducatifs contemporains liés à la démocratie, à la notion de vérité et au travail sur le collectif face à l'individualisme.
      • Repenser les fondamentaux de l'éducation (env. 6:00 - 11:00): Meirieu remet en question la primauté du "lire, écrire, compter" comme fondamentaux, les considérant comme des savoir-faire nécessaires mais pas fondamentaux en soi. Il reprend la distinction de Ferdinand Buisson entre "fondations" (techniques) et "fondements" (finalités). Il explique comment le "lire, écrire" devrait être enseigné comme un outil d'émancipation, ancré dans son histoire anthropologique, et non comme un simple moyen d'assujettissement. Il distingue l'"école idéale" de l'"idéal d'école", privilégiant ce dernier comme moteur de progrès pour l'ensemble du système. Il aborde la question de la culture à l'école, prônant un pragmatisme qui utilise la culture des jeunes comme porte d'entrée vers la culture académique, à condition d'exigence et d'approfondissement. Il définit le fondamental comme "le surcroît à l'acte et la réflexivité", la capacité à ne pas se laisser influencer, l'ouverture à l'altérité et un rapport au savoir comme quête et exigence. Il argumente que si l'enseignement se réduit à la transmission d'informations, l'IA sera plus efficace. Il propose de parler d'"entrer dans l'écrit" plutôt que de "lire écrire". Il suggère d'enseigner chaque discipline "comme histoire", à la fois la grande histoire des savoirs et comme récit (narrativité) pour faciliter l'entrée dans la connaissance. Il plaide pour l'intégration de l'épistémologie et de l'anthropologie dans l'enseignement, en prenant l'exemple de l'EPS et du rapport au corps.
      • Critique de l'idéalisme et importance du corps (env. 11:00 - 14:00): Meirieu critique l'idéalisme de l'enseignement français qui néglige l'histoire, la corporéité et l'environnement de l'élève. Il souligne le rôle des rituels dans l'instauration de postures mentales propices à l'apprentissage et déplore leur absence actuelle. Il insiste sur la nécessité d'une approche holistique de l'élève, intégrant le corps et l'esprit dans les situations d'apprentissage.
      • La question de la norme et de l'uniforme (env. 14:00 - 15:00): Il distingue la "normalisation" (uniformisation arbitraire) de la "normativité" (règles construites collectivement pour le bien commun). Il critique l'introduction de la normalisation à l'école au lieu de faire découvrir la normativité. Il aborde la question de l'uniforme sous cet angle, le considérant comme une normalisation qui ne fait pas découvrir la nécessité de règles pour un travail collectif efficace.
      • Difficultés de recrutement et perte de sens (env. 15:00 - 17:00): Meirieu exprime sa vive préoccupation face aux difficultés de recrutement des enseignants, pointant au-delà de la question salariale, le manque de clarté des finalités, la perception de l'école comme un service avec des parents "clients", et la technocratisation du métier. Il décrit un sentiment général de perte de sens et de dépression chez les enseignants. Il aborde ensuite la complexité pour un enseignant de passer de la passion pour sa discipline à la passion de son enseignement. Il souligne l'importance de la formation dans ce basculement et raconte des expériences de formation croisée entre disciplines pour sensibiliser à la spécificité de la transmission.
      • Penser l'école fondamentale et les transitions (env. 17:00 - 19:00): Il plaide pour une pensée de l'école de la scolarité obligatoire (3-16 ans) comme une "école du commun" avec des transitions douces plutôt que des ruptures, notamment entre le CM2 et la 6e. Il souligne l'importance pour les élèves de percevoir une cohérence entre leurs différents professeurs. Il évoque la difficulté de cette transition pour de nombreux élèves et propose des pistes comme la réduction du nombre de professeurs et la création d'unités pédagogiques fonctionnelles. Concernant la bivalence, il suggère de s'appuyer sur les professeurs volontaires en leur offrant une formation adaptée.
      • L'école dans un continuum éducatif plus large (env. 19:00 - 25:00): Meirieu replace l'école comme lieu fondateur de la République et de la démocratie mais insiste sur le fait qu'elle ne peut agir seule. Il rappelle l'histoire de l'éducation nouvelle et l'importance d'intégrer l'éducation familiale et les "tiers-lieux" (éducation populaire) dans un continuum éducatif. Il souligne le rôle déterminant de ces espaces pour l'engagement et le développement des jeunes. Il aborde la question du temps scolaire et se prononce pour la semaine de 4 jours et demi. Il évoque les divisions syndicales entre défense des intérêts corporatistes et défense du bien commun, appelant à une réflexion intégrant tous les acteurs de l'éducation (syndicats, parents, élus). Il insiste sur la priorité de travailler avec les parents pour contrer le consumérisme scolaire et défendre le service public. Il souligne la nécessité de s'intéresser à ce qui se passe avant l'école (petite enfance, langage, éducation familiale) et à une vraie refonte de l'éducation prioritaire. Il insiste sur l'importance d'une formation initiale et continue de qualité pour les enseignants, intégrant la pédagogie. Il plaide pour une revitalisation de l'éducation populaire. Il conclut en insistant sur le fait que l'école ne peut pas compenser seule les renoncements de la société dans son ensemble.
      • Recommandations de lectures essentielles (env. 25:00 - Fin): Meirieu cite plusieurs ouvrages qui l'ont marqué, notamment "Lettre à une institutrice" des enfants de Barbiana, les invariants pédagogiques de Célestin Freinet, "Comment aimer un enfant" de Janusz Korczak, les travaux d'Olivier Reboul sur la philosophie de l'éducation, les livres de son mentor Daniel Hameline, et l'importance de la littérature dans la réflexion éducative (mentionnant des auteurs classiques et contemporains comme Chrétien de Troyes et Russell Banks).
    1. Briefing Document : **"Management éducatif : un collectif pour réhumaniser le système" ** Source : Excerpts from "Management éducatif : un collectif pour réhumaniser le système" (Transcription d'un entretien avec Dominique Bucheton, chercheuse en didactique du français et professeure honoraire des universités).

      Date : Non spécifiée dans l'extrait.

      Thèmes Principaux:

      • Les défis croissants pour les chefs d'établissement : Entre les attentes institutionnelles, l'évolution nécessaire des pratiques pédagogiques et l'adaptation aux besoins des élèves, les chefs d'établissement font face à une complexité grandissante.
      • Le désarroi et les besoins des enseignants : Fatigue, sentiment de dévalorisation, incompréhension des évolutions du système éducatif, mais aussi un désir de partage et de collaboration chez une partie des enseignants.
      • La nécessité de reconstruire le collectif dans l'éducation : Le délitement du collectif est préjudiciable à l'innovation pédagogique et à la réussite des élèves. Des stratégies créatives sont nécessaires pour "redorer le balcon du collectif".
      • Les conditions de l'efficience et du bien-être des enseignants : Observer les élèves, les mettre en activité, faire du lien avec leur vécu et leurs savoirs, varier les postures pédagogiques et rythmer le cours sont des éléments clés.
      • Les obstacles culturels à la collaboration : Représentations ancestrales du métier enseignant comme une pratique isolée, logiques d'établissement parfois cloisonnées, et désaccords idéologiques sur les valeurs et les objectifs de l'éducation.
      • Les pistes pour construire des collectifs et réhumaniser le système : Créer des événements fédérateurs, aménager des espaces de travail dédiés aux enseignants, repenser la formation continue, valoriser les initiatives et impliquer les familles.
      • Le risque d'une déshumanisation du système éducatif : Perte de sens, déprofessionnalisation des acteurs, et une possible orientation vers une sélection accrue et une gestion numérisée excessive.
      • L'importance de l'autonomie et de la créativité : Malgré les pressions institutionnelles, l'autonomie professionnelle et la capacité d'innovation des acteurs de l'éducation sont essentielles.

      Idées et Faits Importants :

      • Multiples défis pour les chefs d'établissement : Évolution démographique, changements de programmes incessants, mutations technologiques (IA, systèmes de contrôle), et diversité croissante des profils d'enseignants et de personnels.
      • "Les chefs d'établissement sont devant des défis et des tâches extrêmement compliqué qu'il faut réfléchir collectivement."
      • Sentiment de déprofessionnalisation chez les enseignants : Imposition d'évaluations perçues comme inutiles, manque de reconnaissance.
      • "Il y a beaucoup de fatigue, il y a beaucoup de sentiment d'être dévalorisés, pas reconnus... le sentiment notamment dans le primaire mais aussi dans le secondaire... d’être dé-professionnalisé."
      • Potentiel de collaboration chez les enseignants de 30 à 45 ans : Ils sont plus ouverts à l'échange, à la discussion et au partage de pratiques.
      • "Ce que j'observe, c'est des évolutions importantes chez la génération qui a entre 30 et 45 ans. Ils acceptent de parler entre eux, ils acceptent de se voir entre eux, ils acceptent de se filmer... Ils ont envie de discuter. Si on leur offre l'occasion, ils ont vraiment envie de discuter et partager."
      • Distinction entre enseignement technique et général : Le professionnel favorise davantage le travail collectif et le lien avec la vie pratique. Dans le général, une tendance à l'isolement ("profession libérale").
      • "Ce que j'ai pu constater en collège ou en lycée général, c'est que le métier d'enseignant, souvent il s'apparente parfois à une profession libérale, c'est-à-dire que chacun est dans sa classe, porte fermée..."
      • "Ce qu'on a observé, c'est que les enseignants du technique, faisaient énormément de tissage avec la vie, avec l'expérience... Et dans l'enseignement académique traditionnel, on en fait quasiment pas ou très peu..."
      • Obstacles à la construction du collectif : Représentation de l'isolement comme un plaisir du métier, logiques d'établissement et jugements sur les élèves, désaccords sur les valeurs et l'objectif de l'égalité des chances.
      • "Le prof, il est tout seul dans sa classe, il fait ce qu'il veut. C'est le plaisir du métier... Le besoin d'être dans du collectif, il va devoir lutter contre des représentations ancestrales du métier enseignant."
      • "On n'est pas tous d'accord sur les valeurs qu'on défend... l'idée qu'il faut quand même trier les bons et les pas bons..."
      • Stratégies pour favoriser le collectif : Créer des événements interdisciplinaires, aménager des lieux de travail collaboratifs, repenser la formation continue comme un espace d'écoute et de co-construction de solutions.
      • "La première pour moi que j'observe pour arriver à rassembler, c'est de créer des événements sportifs, culturels, interdisciplinaires... La deuxième idée pratique, c'est des lieux... La troisième idée, évidemment, c'est la formation... la priorité, c'est de les écouter et de les faire inventer ensemble."
      • Définition de l'efficience enseignante : Capacité à maintenir et à engager les élèves intellectuellement pendant la majorité du cours, les mettre en activité (lire, écrire, parler ensemble), et faire du lien avec leur vécu.
      • "On a dit qu'un enseignant était efficient s'il était capable de faire tenir et d'engager ses élèves pendant les trois quarts d'heure du cours... Faire en sorte que les élèves soient en activité de lire, d'écrire, de parler ensemble... qu'il faut que ce qu'il se passe dans la classe... soit en lien avec quelque chose, soit qu'ils ont déjà travaillé soit qu'ils ont vécu..."
      • Importance de la variation des postures pédagogiques : Passer de postures de contrôle et d'enseignement à des postures d'accompagnement et de "magicien" pour maintenir l'attention et accompagner les élèves.
      • "Les enseignants qui effectivement étaient les plus efficients... c'étaient les enseignants qui, au fur et à mesure que la leçon ou la séquence avancent, ils changent de posture."
      • Nécessité de rythmer le cours : Des tâches courtes et variées pour maintenir l'engagement des élèves.
      • "La nécessité de rythmer le cours. C'est-à-dire il ne faut pas que les tâches durent trop longtemps... Plus le cours est rythmé, moins les élèves décrochent."
      • Concept d'atmosphère : Respect réciproque et responsabilité des élèves au sein de la situation didactique.
      • "Derrière tout ça, effectivement, il y a ce qu'on appelle ce qu'on a appelé le concept d'atmosphère, qui est effectivement le concept de respect des élèves respect réciproque qui s'écoutent et s'entendent..."
      • Risque de déprofessionnalisation généralisée : Affectant non seulement les enseignants mais aussi les chefs d'établissement et les inspecteurs, dans un contexte de déconstruction systématique du système éducatif.
      • "On est globalement... à un moment de déconstruction systématique depuis 7-8-10 ans, de déconstruction systématique du système éducatif à tous les niveaux. Les professions de chacun des métiers de chacun sont gommées, transformées pour en faire... des exécutants."
      • Importance de la réhumanisation : Face à une possible déshumanisation du système par la numérisation et une logique de tri, il est crucial de reconstruire les relations et de redonner du sens à l'action éducative.
      • "Le titre de cet entretien, c'est pas seulement créer du collectif, c'est réhumaniser le système, réhumaniser le système. Le système, il est progressivement déshumanisé."
      • Valorisation et communication des initiatives : Il est essentiel de mettre en lumière les réussites et les innovations pédagogiques pour revaloriser l'image de l'enseignant et de l'école.
      • "Y a un travail de valorisation, de revalorisation de l'image de l'enseignant, ce qu'il a fait... Pour le faire savoir, il faut le faire savoir."
      • Implication des familles : Associer les parents à la compréhension des démarches pédagogiques peut renforcer le lien entre l'école et la maison.
      • "Je pense que associer, faire comprendre, partager aux familles ce qui se passe à l'école est tout à fait passionnant."

      Inspirations Finales de Dominique Bucheton :

      Réhumaniser l'école en construisant des collectifs qui travaillent ensemble, s'écoutent et partagent.

      Rendre l'école joyeuse, inventive, vivante, créative et respectueuse des talents et des différences de chacun.

      Ce briefing met en lumière la complexité des défis auxquels est confronté le système éducatif et souligne l'urgence de repenser les pratiques managériales et pédagogiques pour favoriser un environnement plus collaboratif, humain et porteur de sens pour tous les acteurs.

    2. Voici un sommaire de la vidéo "Management éducatif : un collectif pour réhumaniser le système" avec des indications de temps approximatives basées sur le déroulement de la conversation :

      • [0:00-0:01:00] Introduction et défis pour les chefs d'établissement : La vidéo commence par souligner les multiples défis auxquels sont confrontés les chefs d'établissement, notamment le maintien du sens de l'action éducative dans un système tiraillé entre les attentes institutionnelles, l'évolution des pratiques pédagogiques et l'adaptation aux besoins des élèves. Dominique Bucheton est présentée comme chercheuse en didactique du français et spécialiste des postures des enseignants, des élèves et des formateurs. Elle revient ensuite sur les défis croissants des chefs d'établissement, liés aux changements démographiques, aux modifications incessantes des programmes, aux mutations technologiques (notamment l'intelligence artificielle) et à la diversité des profils enseignants et des personnels.

      • [0:01:00-0:02:00] Qui sont les enseignants d'aujourd'hui ? Dominique Bucheton aborde la question des enseignants, soulignant qu'il ne faut pas la simplifier. Elle observe un désarroi généralisé, un sentiment de fatigue, de dévalorisation et de déprofessionnalisation, notamment lié aux évaluations imposées.

      • [0:02:00-0:03:00] Sentiment d'incompréhension et évolutions positives : En parallèle de ce désarroi, elle note une incompréhension face aux évolutions du système éducatif. Cependant, elle observe également des évolutions positives chez les enseignants de 30 à 45 ans qui acceptent davantage de collaborer et de partager. Il existe aussi des débutants dépassés et un noyau d'enseignants engagés et innovants.

      • [0:03:00-0:04:00] Diversité des enseignants et nécessité de ne pas généraliser : Dominique Bucheton insiste sur la diversité des enseignants et sur la nécessité de ne pas les catégoriser de manière uniforme. Elle précise que le sentiment de dévalorisation est un phénomène européen.

      • [0:04:00-0:05:00] Le besoin d'aide et d'écoute des enseignants : Globalement, les enseignants ont envie de progresser et ont besoin d'être aidés et de ne pas être laissés seuls. Dominique Bucheton explique ensuite comment elle les accompagne, principalement dans le cadre de ses formations, en privilégiant l'écoute et le travail en petits groupes pour qu'ils partagent leurs expériences et prennent conscience collectivement de leurs difficultés et des solutions possibles.

      • [0:05:00-0:08:00] Qu'est-ce qui rend les enseignants efficients ? Dominique Bucheton présente les conclusions de ses recherches sur l'efficience des enseignants, qui repose sur la capacité à maintenir et à engager les élèves intellectuellement pendant la majorité du cours. Cela passe par des activités où les élèves lisent, écrivent et parlent ensemble, et où l'enseignant laisse de l'espace à leur expression. Un autre élément essentiel est le "tissage constant" entre les contenus enseignés et le réel de l'expérience des élèves, leurs connaissances antérieures et leur vécu.

      • [0:08:00-0:09:00] Différences entre enseignement technique et académique : Elle souligne que l'enseignement technique pratique davantage ce "tissage" avec la vie et l'expérience des élèves que l'enseignement académique traditionnel.

      • [0:09:00-0:12:00] Importance de l'observation et de l'adaptation des postures : Pour être performant, un enseignant doit être observateur des élèves dans leur singularité et leur diversité. La théorie de l'ajustement professionnel est mise en avant, où l'enseignant adapte ses postures (contrôle, accompagnement, lâcher prise, "magicien", enseignement) au fur et à mesure de la leçon pour maintenir l'attention et accompagner les élèves. Les enseignants qui restent uniquement dans des postures de contrôle ou d'enseignement peuvent entraîner un décrochage des élèves. La posture d'accompagnement est particulièrement délicate à doser.

      • [0:12:00-0:13:00] Nécessité de rythmer le cours : Il est crucial de rythmer le cours avec des tâches variées et de durée limitée pour maintenir l'engagement des élèves.

      • [0:13:00-0:15:00] Le concept d'"atmosphère" et la responsabilisation des élèves : L'instauration d'une atmosphère de respect réciproque et la responsabilisation des élèves (à travers des exemples comme la dictée faite par un élève) sont essentielles pour favoriser leur valorisation et l'apprentissage à partir des erreurs.

      • [0:15:00-0:19:00] Obstacles à la construction du travail collectif chez les enseignants : La conversation se tourne vers les défis pour construire le travail collectif chez les enseignants, contrastant avec la collaboration plus naturelle observée dans l'enseignement professionnel. Le métier d'enseignant est souvent vécu comme une profession libérale, avec peu d'échanges en dehors de la classe. Dominique Bucheton identifie plusieurs obstacles à ce travail collectif, notamment des représentations ancestrales du métier où l'enseignant est seul maître dans sa classe, des logiques d'établissement et des jugements hâtifs sur les élèves, ainsi qu'un manque de consensus sur les valeurs fondamentales et les objectifs de l'éducation. Elle évoque des propos reflétant un manque de croyance en l'égalité des chances. Des logiques personnelles et des talents cachés des enseignants constituent également des freins.

      • [0:19:00-0:25:00] Stratégies pour construire le travail collectif : événements, lieux, formation : Pour favoriser le collectif, Dominique Bucheton propose de créer des événements sportifs, culturels et interdisciplinaires. L'aménagement d'espaces de travail dédiés aux enseignants est également crucial. La formation doit être repensée comme un espace de re-professionnalisation, négociée et axée sur des projets concrets et l'analyse des pratiques, avec une dimension d'écoute et d'échange entre pairs.

      • [0:25:00-0:28:00] Nécessité de temps et approches diverses de la formation : La formation doit s'inscrire dans le temps et se concentrer sur des objectifs précis. Il existe une disparité dans la manière dont les chefs d'établissement abordent la formation.

      • [0:28:00-0:30:00] Importance de l'autonomie et différences de prise de décision chez les chefs d'établissement : L'autonomie des chefs d'établissement est soulignée, expliquant les différences dans leurs prises de décision concernant la formation et le travail collectif. La lourdeur des prescriptions institutionnelles est également mentionnée comme un frein.

      • [0:30:00-0:34:00] Un moment de déconstruction systémique et de déprofessionnalisation : Dominique Bucheton exprime le sentiment d'une déconstruction systématique du système éducatif depuis plusieurs années, entraînant une déprofessionnalisation des enseignants, des chefs d'établissement et même de l'inspection.

      • [0:34:00-0:36:00] Risque d'une sélection accrue et de la numérisation : Elle partage une vision inquiétante d'une possible orientation vers une sélection accrue des élites et une planification numérique excessive où les acteurs de l'éducation deviendraient de simples pions.

      • [0:36:00-0:38:00] Nécessité de réhumaniser le système éducatif : Face à cette déshumanisation progressive, il est impératif de réhumaniser le système éducatif en reconstruisant les relations et en redonnant aux personnels la possibilité d'être créatifs et de s'adapter à l'hétérogénéité des élèves.

      • [0:38:00-0:40:00] Valoriser et communiquer les initiatives positives : Il est essentiel de valoriser et de communiquer les initiatives positives menées par les enseignants, souvent invisibles dans les médias.

      • [0:40:00-0:43:00] Impliquer les familles dans la vie scolaire : Associer les familles à la compréhension de ce qui se passe à l'école est une démarche enrichissante, d'autant plus que la population est globalement instruite. L'exemple d'une école en Écosse favorisant l'implication des parents est cité.

      • [0:43:00-fin] Conclusion : Réhumaniser l'école par le travail collectif et la joie : En conclusion, il est nécessaire de réhumaniser l'école en construisant des collectifs qui travaillent ensemble, s'écoutent et partagent. Rendre l'école joyeuse, inventive, vivante et respectueuse des talents de chacun est un objectif essentiel.

    1. Note de synthèse : Violence à l'école - Crise de sens et réponses politiques Ce document de synthèse examine les principaux thèmes et idées développés dans les extraits fournis de l'article "Violence scolaire : crise de sens et réponse politique." et du livre "Zéro pointé ? Une histoire politique de la violence à l’école" d'Éric Debarbieux.

      Thème 1 : Évolution et perception de la violence à l'école

      Contrairement à une perception courante d'une augmentation générale de la violence subie par les élèves, les enquêtes du ministère indiquent une stabilité de cette violence, y compris entre élèves.

      Cependant, une évolution significative et récente est l'augmentation de la "violence idéologique portée par les élèves eux-mêmes", touchant au "racisme, à la xénophobie ou au LGBTphobies et en particulier la transphobie".

      Selon l'interview, cette augmentation est "très récente mesurée par le ministère" et peut être liée à "l’ambiance idéologique générale de la société au niveau mondial".

      Éric Debarbieux, fort de 40 ans de recherche sur le sujet, corrobore l'absence d'une augmentation générale de la violence subie.

      Il exprime sa lassitude face aux questions récurrentes suggérant une aggravation ("Alors, « ça » monte ? C’est mieux ailleurs ? C’était mieux avant ?") et aux solutions simplistes souvent proposées ("faut les punir, y a qu’à les exclure, des internats, des militaires, la restauration de l’autorité").

      Il critique également la tendance à attribuer des "causes" uniques et superficielles à la violence ("Mai 68, le laxisme, la famille, l’immigration, le wokisme, la culture de l’excuse, la théorie du genre, la monoparentalité, le manque de re-pères, l’ensauvagement").

      Thème 2 : Réponses politiques à la violence à l'école

      L'analyse historique des réponses politiques révèle une prise de conscience tardive de la réalité de la violence scolaire, principalement à partir des années 1990, notamment sous l'impulsion d'alertes comme celles de Jacques Pain.

      Les années 90 ont vu une "conjonction entre une prise de conscience sociétale et médiatique de la violence à l’école à partir de grandes manifestations lycéens et une logique politique avec un plan ministériel contre la violence à l’école".

      Depuis, une caractéristique marquante est la prolifération de "plans" ministériels, souvent déclenchés par la pression médiatique. Jusqu'en 2010-2011, on compte environ une douzaine de plans, souvent "plus ciblés sur le lien police et justice qu’Éducation nationale".

      Cette approche est critiquée comme un "traitement externalisé", basé sur une "vision fausse de la violence comme intrusive, comme étant une intrusion de l’extérieur".

      Debarbieux souligne également la "permanence dans les réponses publiques" et la domination de la "logique du plan ministériel dans une verticalité continue… et inefficace".

      Il note que malgré les bonnes intentions initiales de certains ministres, comme Jean-Michel Blanquer affirmant ne pas vouloir d'une "réforme Blanquer" et privilégiant les "solutions de terrain", la réalité a souvent été une "véritable frénésie d’injonctions" et une approche "top down" que "le terrain n’en peut plus".

      Thème 3 : Harcèlement et cyberharcèlement

      Le harcèlement et le cyberharcèlement sont devenus des sujets centraux dans la perception et la discussion de la violence à l'école.

      Les "progrès techniques avec le web 2.0 voire 3.0 ont amené de nouveaux outils à disposition du harcèlement".

      Cependant, le phénomène n'est pas entièrement nouveau, ayant déjà été discuté lors des Assises nationales de 2011.

      Le harcèlement en milieu scolaire se manifeste souvent par la constitution de groupes désignant un "bouc émissaire", ciblant des aspects tels que "le racisme, à la xénophobie, la transphobie, la grossophobie ou encore le trop bon élève".

      Ce processus est décrit comme la manière dont un "nous" se monte contre un "autre" et est "précipitée par un climat politique diffusé ad nauseam par différents médias, des médias sociaux ou des médias télévisuels".

      L'interview met en cause le rôle de la "presse Bolloré" dans les cours de récréation.

      Debarbieux rappelle avoir joué un rôle important dans la "découverte politique et médiatique du harcèlement en milieu scolaire", mais insiste sur le fait qu'il n'en a pas été "l’inventeur".

      Il critique la prétention de ceux qui se disent "briseurs de tabous" en ignorant le travail antérieur.

      Thème 4 : Crise de sens et rôle des acteurs

      Les sources convergent sur l'idée que la violence à l'école est profondément liée à une "crise de sens". L'interview affirme qu'"il y a longtemps que l’on sait que la violence est une crise de sens !

      Où est le sens de tout ça quand ce sont les ministres eux-mêmes et une grande partie de la classe politique qui en rajoutent sur le rejet de l’autre ?

      Et méprisent finalement la jeunesse dans le jurassique stéréotype de l’enfant sauvage, pour ne pas dire de sauvages."

      Debarbieux insiste sur l'importance de ne pas penser à court terme et de ne pas réagir de manière démagogique à chaque fait divers.

      Il critique la "gouvernance top down" et la surabondance de "textes et circulaires" qui se sont "accélérés d’une manière incroyable depuis une quinzaine d’années".

      Il souligne également le fossé qui s'est creusé entre l'école et le monde politique, ainsi qu'entre l'école et certains parents, avec un "sentiment de déclassement et de mépris".

      Certains personnels expriment un désir d'"éloigner les familles" perçues comme perturbatrices.

      Thème 5 : Rôle de la recherche et des experts

      Debarbieux relate son parcours de chercheur et ses interactions avec différents ministères, soulignant les difficultés et les enjeux de faire entendre les résultats de la recherche dans les décisions politiques.

      Il critique l'instrumentalisation de la recherche à des fins de communication plutôt que pour éclairer réellement les problèmes.

      L'exemple de sa brève rencontre avec François Bayrou illustre cette préoccupation : "Ce qui intéresse le ministre est manifestement plus la communication que le sujet lui-même.

      Ce qui l'intéresse est bien sûr son image."

      Il décrit également les tentatives de l'administration de mesurer la violence, notamment à travers le logiciel Signa (puis Sivis), et les limites de ces recensements administratifs, qui peuvent être sujets à sous-déclaration par crainte d'une mauvaise réputation.

      Il relate son implication dans la création d'un observatoire de la victimation en milieu scolaire et les obstacles rencontrés, y compris la suppression de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales.

      Debarbieux défend une définition large de la violence, incluant les "microviolences" et le harcèlement, car une définition restreinte est "en réalité méprisante pour les victimes".

      Il souligne que l'histoire de la violence est celle d'une "lente découverte des victimes" et de la reconnaissance de leur parole.

      Il met en garde contre la tentation de la "tolérance zéro précoce" et la vision simpliste d'un passage inéluctable de l'"incivilité" à la délinquance.

      Il insiste sur l'importance de considérer l'accumulation des désordres et la nécessité d'une justice sociale pour combattre l'oppression quotidienne.

      Thème 6 : Exemples de politiques et de leurs limites

      Le livre "Zéro pointé ?" offre une histoire politique des différentes approches adoptées pour lutter contre la violence à l'école. Plusieurs exemples illustrent les limites et les échecs de certaines politiques :

      Plans ministériels successifs : Souvent réactifs à la pression médiatique, ils manquent de continuité et d'efficacité à long terme.

      Coopération École-Police-Justice : Répétée mais pas toujours effective sur le terrain, notamment en raison du manque de connaissance mutuelle et de l'instabilité des personnels.

      "Sanctuarisation" de l'école : Basée sur une vision de la violence comme intrusion externe, elle néglige les dynamiques internes et les causes profondes.

      Recours à l'armée et à la discipline militaire : L'expérience des camps JET et les propositions de "camps de redressement" sont présentées comme inefficaces pour la réinsertion des jeunes délinquants.

      Création de personnels précaires (APS) : Malgré un investissement initial et des espoirs, le manque de pérennisation et de reconnaissance a conduit au désenchantement et à la perte d'une partie de l'investissement.

      Réformes et circulaires incessantes : L'inflation de textes administratifs nuit à la clarté de l'action et n'atteint pas le cœur du métier des enseignants.

      "ABCD de l'égalité" : L'abandon de cette expérimentation face aux pressions idéologiques illustre les difficultés de mener des politiques transversales sur des sujets sensibles. Conclusion

      • Les sources présentées dressent un tableau complexe de la violence à l'école et des tentatives politiques pour y répondre.

      Si une augmentation générale de la violence subie n'est pas avérée, l'émergence d'une violence idéologique et la persistance du harcèlement, notamment en ligne, constituent des défis majeurs.

      L'histoire des politiques publiques est marquée par une succession de plans souvent réactifs et externalisés, une verticalité excessive et un manque de continuité.

      La recherche a contribué à une meilleure compréhension du phénomène et à la reconnaissance des victimes, mais son influence sur les décisions politiques reste limitée.

      Les exemples analysés soulignent les difficultés de mise en œuvre de politiques efficaces et pérennes, souvent entravées par des logiques administratives rigides, des pressions idéologiques et un manque de vision à long terme.

      La "crise de sens" au sein de l'école et de la société apparaît comme un élément fondamental à adresser pour une approche véritablement efficace de la violence scolaire.

    1. conférence vidéo produite par le CEA, intitulée "Le cerveau : une forteresse imprenable ?".

      Elle explore les mystères, les pathologies et les nouvelles pistes de traitement concernant cet organe complexe, à travers une discussion entre un radiopharmacien et un expert en neurotechnologie.

      La conversation aborde la structure et le fonctionnement cérébral, les défis posés par la barrière hémato-encéphalique pour l'administration de médicaments, et les stratégies innovantes telles que les ultrasons focalisés pour la franchir, soulignant ainsi la collaboration essentielle entre différentes disciplines scientifiques. :

      • [0:00-0:40] Introduction : Présentation des invités,
      • Nicolas Tournier (radiopharmacien, directeur de recherche au CEA, membre de l'Académie nationale de pharmacie) et
      • Benoît Lara (cofondateur de la start-up Terrasonic, spinoff du CEA, expert en neurotechnologie).

      Le sujet de la conférence est l'exploration des mystères du cerveau, ses pathologies et les nouvelles possibilités de traitement.

      • [0:40-2:20] Structure et fonctionnement général du cerveau :

      Benoît Lara décrit le cerveau comme un organe vital composé de matière grise, de matière blanche et de liquide céphalorachidien, avec des zones aux rôles sensoriels, moteurs et cognitifs bien identifiés. Il souligne l'importance des neurones (environ 100 milliards) connectés par des synapses et des échanges chimiques, ainsi que le rôle crucial et longtemps sous-estimé des cellules gliales, plus nombreuses que les neurones.

      • [2:20-3:40] Fragilité et protections du cerveau :

      Discussion sur la fragilité du cerveau (organe mou, très évolutif, constitué à 75% d'eau) et les différentes couches de protection : physique (crâne, liquide céphalorachidien, méninges) et biologique/physiologique.

      • [3:40-6:30] La barrière hémato-encéphalique (BHE) :

      Nicolas Tournier explique que les principaux échanges se font entre le sang et le cerveau via une vascularisation dense (650 km de tuyaux, 20 m² de surface d'échange). La BHE est présentée comme une interface vitale et sélective qui nourrit et protège le cerveau. Benoît Lara la décrit comme une "petite forteresse" qui empêche le passage de la plupart des médicaments (moins de 2% des médicaments passent naturellement). Les difficultés à prédire et à surmonter cette barrière pour développer de nouveaux traitements sont soulignées.

      • [6:30-9:30] Stratégies pour franchir la BHE :

      Discussion des différentes approches pour contourner la BHE : voies invasives (injections directes), administration intranasale, perturbation de la BHE (chimique, ultrasons) et méthodes utilisées par l'industrie pharmaceutique (molécules lipophiles, non chargées, de taille appropriée, vectorisation, transporteurs actifs). Le coût et le temps nécessaires au développement de médicaments capables de passer la BHE sont mentionnés comme des freins importants.

      • [9:30-10:00] Découverte de la BHE :

      Historique de la découverte de la BHE au 19ème et début du 20ème siècle par Paul Ehrlich et Lina Stern.

      • [10:00-16:30] Pathologies impactant le cerveau : Oncologie (tumeurs cérébrales) :

      Présentation des tumeurs primaires et secondaires (métastatiques), de leur incidence (25 000 nouveaux cas par an en France), de leur mauvais pronostic général et des limites des traitements actuels (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie limitée par la BHE). Les glioblastomes sont cités comme particulièrement agressifs.

      • [11:30-13:30] Pathologies impactant le cerveau : Maladies neurologiques (Alzheimer, Parkinson) :

      Description de ces maladies caractérisées par l'accumulation anormale de protéines et des pertes fonctionnelles.

      Les difficultés d'accès thérapeutique, le temps nécessaire pour évaluer l'efficacité des traitements et les coûts importants sont soulignés.

      Le nombre croissant de patients atteints de maladies neurodégénératives avec le vieillissement de la population est également mentionné.

      • [13:30-15:40] Pathologies impactant le cerveau : Maladies psychiatriques (dépression, schizophrénie) :

      Complexité de ces maladies basées sur les symptômes, avec des mécanismes probablement liés à la chimie des synapses (neuromédiateurs) et potentiellement au nombre de synapses.

      Les traitements innovants ciblant la croissance des synapses (médicaments psychédéliques) et l'efficacité variable et le délai d'action des antidépresseurs sont discutés.

      L'hétérogénéité de la réponse aux traitements et le rôle potentiel de l'imagerie pour la comprendre sont évoqués.

      • [15:40-16:30] Influence de l'environnement et de l'histoire individuelle :

      Impact de la connectivité cérébrale, potentiellement affectée par la prise de substances prohibées à l'adolescence, sur la prédisposition à certaines maladies.

      Parallèle avec les progrès de la médecine personnalisée en cancérologie.

      • [16:30-17:50] Rôle de l'imagerie : IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) :

      Présentation de l'IRM comme modalité de choix pour visualiser la structure du cerveau, la connectivité et détecter des anomalies dans diverses pathologies.

      Les biomarqueurs IRM tardifs dans la maladie d'Alzheimer et l'utilisation de produits de contraste pour les tumeurs sont expliqués.

      • [17:50-19:30] Rôle de l'imagerie : TEP (Tomographie par Émission de Positons) :

      Comparaison avec l'IRM : la TEP utilise des molécules radiomarquées pour cibler des éléments spécifiques dans le cerveau, offrant une information biologique et moléculaire quantitative mais avec des images moins "jolies".

      Exemples d'utilisation de la TEP dans la maladie d'Alzheimer (suivi des plaques amyloïdes, densité des synapses) et pour évaluer l'efficacité des traitements.

      • [19:30-20:00] Radiomarquage : Explication du processus de radiomarquage par des chimistes utilisant des isotopes radioactifs pour rendre les molécules détectables par les caméras TEP.

      • [20:00-21:00] Révolution et histoire de la TEP : La TEP existe depuis un certain temps (années 80 pour les appareils, explosion dans les années 2000), mais l'évolution se concentre sur les radiotraceurs. Description étape par étape du fonctionnement d'une TEP.

      • [20:00-21:00] Exemple d'application de la TEP : Visualisation d'un médicament radiomarqué ciblant une tumeur pulmonaire, montrant la difficulté du passage de ce médicament à travers la BHE et le potentiel pour une médecine plus personnalisée.

      • [21:00-23:30] Collaboration CEA-Terrasonic et technologie des ultrasons : Présentation de la collaboration entre les équipes de Nicolas Tournier (CEA) et Benoît Lara (Terrasonic). Benoît Lara décrit la technologie Terrasonic, un robot médical utilisant des ultrasons transcrâniens combinés à des microbulles pour augmenter temporairement et localement la perméabilité de la BHE sans chirurgie ni anesthésie. L'objectif est de faciliter le passage de médicaments pour traiter des zones spécifiques du cerveau, notamment les métastases cérébrales. Un premier essai clinique chez l'homme est prévu.

      • [23:30-24:00] Description du robot Terrasonic : Machine mobile avec un bras robotique manipulable par l'homme et capable de cibler précisément des zones du cerveau repérées par imagerie (IRM, potentiellement TEP). La procédure est envisagée en ambulatoire.

      • [24:00-26:30] Complémentarité TEP et ultrasons : Nicolas Tournier explique comment la TEP permet de prouver le concept de l'amélioration du passage des médicaments grâce à la technologie de Benoît Lara et d'observer les effets de l'ouverture de la BHE. Discussion des bénéfices potentiels en oncologie (immunothérapie) et dans la maladie d'Alzheimer (mécanismes de réparation). Surprise de l'inefficacité du passage de certaines petites molécules malgré l'ouverture des jonctions serrées, due à l'action des transporteurs d'efflux ("le garde"). La combinaison de l'ouverture de la BHE et de l'inhibition des transporteurs d'efflux est évoquée. L'importance du contrôle spatio-temporel de l'ouverture de la BHE est soulignée.

      • [26:30-28:30] Perspectives futures : Efforts continus pour la translation clinique de la technologie des ultrasons, démonstration de l'efficacité et du bénéfice patient pour différentes molécules thérapeutiques. Collaboration continue et exploration d'autres approches comme la vectorisation (le "cheval de Troie").

      • [28:30-31:00] Fascination pour le cerveau et engagement des nouvelles générations : Les intervenants partagent leur fascination pour le mystère du cerveau et leur motivation par le potentiel thérapeutique de leurs recherches. Importance de la collaboration multidisciplinaire et de l'engagement des nouvelles générations de chercheurs (ingénieurs, pharmaciens, médecins, biologistes, chimistes). Présentation d'un "nounours pharmacien" pour encourager les vocations en pharmacologie, essentielle dans la recherche et le développement de médicaments.

      • [30:00-31:30] Exemples de capteurs et conclusion : Présentation d'un dispositif ultrasonore sous forme de casque et d'un photomultiplicateur utilisé en TEP.

      Remerciements et invitation à commenter, partager et s'abonner à la chaîne YouTube du CEA.

    1. Bien sûr. Voici un sommaire des principaux points abordés dans la vidéo "Y a-t-il un nombre de personnes idéal pour une réunion ?". Veuillez noter que le transcript ne contient pas d'indications de timestamps.

      • La fréquence et la perception négative des réunions en France sont introduites, soulignant qu'on les organise et y assiste souvent sans en percevoir clairement l'utilité.
      • La question de la taille idéale pour une réunion est posée, avec l'idée qu'au-delà d'un certain nombre, elle se transforme en spectacle où peu de personnes participent activement.
      • Il est suggéré qu'un groupe de 4 à 7 personnes est généralement plus efficace pour une réunion, permettant une meilleure participation de chacun et bénéficiant de "la sagesse des fous". Au-delà de ce nombre, les participants peuvent devenir passifs, et en dessous, la puissance du groupe est limitée.
      • L'importance de l'ordre du jour est soulignée, qui doit être pertinent pour toutes les personnes présentes. Un grand nombre de participants peut rendre l'ordre du jour plus lent et mener à une succession de "mini-réunions" au sein de la même séance.
      • L'état de la réunion influence la prise de parole. Des facteurs comme l'identité commune, la sécurité psychologique pour exprimer des opinions négatives, le partage des responsabilités, du stress et des ressources, ainsi que la justesse (fairness) sont cruciaux.
      • L'autocensure, particulièrement en présence de supérieurs hiérarchiques, est identifiée comme un obstacle majeur à l'efficacité des réunions. Les personnes ayant une anxiété sociale peuvent préférer ne rien dire en réunion, même si elles ont des idées pertinentes.
      • Des conseils pour améliorer les réunions sont donnés : laisser les personnes les plus susceptibles de s'autocensurer parler en premier, faire parler les supérieurs hiérarchiques en second, et diviser les grands groupes en plus petits pour des discussions séparées avant de mettre en commun. Il est également important de considérer les conséquences de l'expression libre.
      • En conclusion, la meilleure réunion est potentiellement celle qui n'a pas lieu. Les réunions devraient être utilisées avec parcimonie pour préparer l'action, en évitant de confondre le "mouvement" (réunions) avec l'action concrète. Il est crucial de concrétiser les décisions prises en réunion et de passer à la pratique.
    1. Briefing Document : Les Pièges de l'Objectivation Excessive et des KPI Source : Excerpts from "Et si vos objectifs... vous empêchaient de réussir ? | Psycho-Boulot"

      Date : (Date de publication non spécifiée dans l'extrait)

      Thèmes Principaux :

      La prolifération des KPIs (Key Performance Indicators) : Leur omniprésence dans divers secteurs et l'intention de mesurer objectivement la performance, le rendement, et les interactions.

      La Loi de Goodhart : Le danger de transformer une mesure en cible, ce qui la rend inefficace et peut entraîner des comportements contre-productifs. La Loi de Campbell : Les difficultés et les conséquences négatives de vouloir objectiver quantitativement des aspects qualitatifs.

      La dégradation de la qualité et des processus : Comment la focalisation excessive sur les KPIs peut nuire à la qualité du service, aux relations et à l'atteinte des objectifs réels.

      L'importance du qualitatif et de la subjectivité : La nécessité de compléter les mesures quantitatives par des approches qualitatives et de reconnaître la valeur du jugement subjectif.

      Analogie avec le système éducatif : Comment l'obsession de la note peut nuire à l'apprentissage réel. Idées et Faits Importants :

      Définition et omniprésence des KPIs : Les KPIs sont présentés comme des mesures destinées à quantifier la performance et divers aspects au sein des entreprises et organisations, touchant des secteurs variés comme la restauration, les hôpitaux et les ressources humaines. L'objectif initial est d'améliorer l'efficience et l'efficacité, et potentiellement de récompenser ou punir en fonction des résultats.

      "est-ce que vous connaissez les KPI les KPI les key performance indicator si vous connaissez pas c'est pas grave je connaissais pas non plus je viens de chercher sur google c'est quoi KPI mais c'est quelque chose qu'on a vu apparaître dans plein d'entreprises dans plein de secteurs [...] c'est des sortes de mesures pour mesurer des choses dans une entreprise la performance combien est-ce que les gens s'entendent entre eux le rendement les pertes tout est mesuré tout est objectivé tout est calculé pour essayer de maximiser l'efficience l'efficacité et pouvoir récompenser ceux qui ont de bons KPI et potentiellement punir ceux qui en ont de mauvais"

      La Loi de Goodhart : Quand la mesure devient la cible, elle cesse d'être une bonne mesure. L'auteur introduit cette loi fondamentale pour expliquer pourquoi l'objectivation à outrance peut être contre-productive. "la loi de goodhart qui dit que quand une mesure devient la cible elle arrête d'être une bonne mesure"

      Exemple concret dans un café : Pour illustrer la Loi de Goodhart, l'auteur prend l'exemple d'un café où les employés sont récompensés pour la rapidité du service. Cette mesure, initialement destinée à améliorer l'efficacité, conduit à une dégradation de la qualité du service (erreurs, café moins bien infusé, manque d'amabilité) car l'objectif devient de maximiser le score de rapidité plutôt que de fournir un bon service.

      "problème c'est que automatiquement la loi de goodhart est venu se meler à cette histoire et il y a eu une sorte de course non pas à avoir un bon service avec les clients mais une course à servir aussi vite que possible pour avoir le meilleur score pour être compenser à la fin du mois et de manière quasi mécanique si moi je suis en train de servir aussi vite que possible je vais faire plus d'erreur je vais peut-être laisser le café infuser un peu moins de temps nettoyer la machine un peu moins bien passer un peu moins de temps à être souriant parce que je veux juste passer à la personne d'après et le simple fait d'avoir implémenté ces mesures de KPI dans ce dans cette cafette ou dans ce café a fait que le service s'est dégradé"

      Exemple de la pandémie et des tests COVID : L'auteur cite l'exemple du gouvernement britannique fixant un objectif de 100 000 tests COVID par jour. Bien que l'objectif ait été atteint en termes de nombre, la qualité des tests a pu être compromise, rendant la mesure moins fiable pour évaluer la situation réelle.

      "par exemple un exemple qui est maintenant souvent cité sur la loi de goodhart c'est pendant la pandémie le gouvernement britannique avait annoncé de vouloir faire 100000 tests covid par jour pour essayer de faire une sorte de diagnosticque généralisé c'était ça la cible et là aussi dès qu'on met une mesure c'est la mesure qui devient la cible et non pas la tâche qu'on veut mesurer et dans ce cas-là beaucoup de tests étaient fait à l'arrache à la va vite sans vraiment bien les faire et donc on avait des fut positifs des fois négatifs même si le gouvernement était très fier de dire on a atteint notre cible en fait en réalité c'était pas les 100000 tests qui étaient bien faits"

      La Loi de Campbell : Objectiver le qualitatif mène à la détérioration. Cette loi complémentaire met en lumière les difficultés et les conséquences négatives de vouloir mesurer de manière quantitative des aspects intrinsèquement qualitatifs comme le bonheur au travail ou la relation client.

      "la loi de Campbell dit que quand on veut objectiver de manière quantitative des problématiques qualitatives et ben les deux se détériore quand vous voulez évaluer le bonheur au travail et vous voulez essayer de l'objectiver quand vous voulez évaluer votre relation client et voulez l'objectiver c'est des mesures qui ne sont pas aussi simples à capturer en statistique brut et vous exposer à dégrader aussi bien vos processus que les relations que vous avez avec ces personnes"

      Recommandations : Privilégier le qualitatif et la prudence dans la mesure. L'auteur ne préconise pas l'abandon total de la mesure, mais insiste sur la nécessité d'être prudent et de ne pas être obsédé par les chiffres. Il suggère de renforcer les approches qualitatives et de solliciter le feedback direct des personnes concernées.

      "la première chose que vous pouvez faire au lieu d'être obsédé un peu par les chiffres par les States en sachant que les States peuvent mentir aussi très bien c'est de faire plus de qualitatif au lieu de vouloir tout le temps faire du quantitatif de demander aux gens comment est-ce que ça va pas tout doit être mesuré cette cette obsession de la mesure n'est pas nécessairement une bonne chose et c'est pas parce que vous avez des données que vous allez pouvoir mieux décider"

      Analogie avec l'éducation : La note comme cible au détriment de l'apprentissage. L'auteur établit un parallèle avec le système éducatif où la note devient souvent l'objectif principal, encourageant des comportements comme le bachotage au détriment d'un apprentissage profond et durable. Cela explique potentiellement pourquoi beaucoup de connaissances acquises à l'école sont rapidement oubliées.

      "on retrouve la loi de goodhart d'ailleurs même dans notre enfance on a tous été étudiant à un moment ou un autre de notre vie et un des gros problèmes de l'école c'est qu'au lieu de récompenser l'apprentissage on veut récompenser les notes et donc qu'est-ce qui se passe j'ai l'examen d'histoire géo qui arrive dans dans 2 jours je suis pas vraiment à jour dans mon histoire géo c'est pas je suis pas à jour dans mon apprentissage de l'histoire géo parce que je veux l'apprendre si je suis pas à jour dans l'ingurgitation des chapitres pour pouvoir avoir une bonne note et donc je vais faire du bachotage je vais aller regarder les examens de l'année passée et me dire ah le prof a mis la guerre de 14 18 l'année passée donc si ça se trouve cette année ça va être la deuxième guerre mondiale donc je peux ne pas étudier ça parce que c'est la mesure qui devient l'objet le but c'est d'avoir une bonne note indépendamment de si j'ai appris ou pas"

      Conclusion : Éviter d'infantiliser et reconnaître la valeur de la subjectivité. L'auteur encourage à traiter les collaborateurs comme des professionnels et à ne pas les réduire à de simples scores. Il plaide pour une reconnaissance de la valeur du jugement subjectif et pour un éloignement de la volonté de tout objectiver.

      "essayez de ne pas infantiliser les gens avec qui vous travaillez de ne pas les traiter un peu comme des écoliers à l'école qui doivent juste avoir une bonne note parce que dans le monde réel c'est pas la note qui compte mais c'est le travail qu'on fait et donc éloignez-vous un peu de cette volonté de vouloir tout objectiver et dites-vous que peut-être un monde subjectif n'est pas si mauvais que ça" Implications et Points de Vigilance :

      Lors de la mise en place de systèmes de mesure de la performance (KPIs), il est crucial de réfléchir aux comportements induits et de s'assurer que la mesure ne devienne pas l'objectif au détriment de la qualité et des objectifs réels.

      L'objectivation excessive des aspects qualitatifs peut entraîner une perte de sens et une dégradation des relations humaines et des processus.

      Une approche équilibrée, combinant des données quantitatives et des informations qualitatives (feedback, observations), est essentielle pour une évaluation plus juste et efficace.

      Il est important de communiquer clairement les objectifs et les valeurs de l'organisation pour éviter que les individus ne se concentrent uniquement sur l'atteinte des KPIs au détriment d'autres aspects importants.

      S'inspirer de l'analogie avec l'éducation rappelle l'importance de favoriser un apprentissage et un engagement réels plutôt qu'une simple course aux "bonnes notes" ou aux bons scores.

    2. Voici un sommaire des principaux points abordés dans la vidéo "Et si vos objectifs... vous empêchaient de réussir ? | Psycho-Boulot" :

      • Introduction des KPI (Key Performance Indicators) comme mesures de performance utilisées dans de nombreuses entreprises et secteurs. Les KPI visent à objectiver et calculer des aspects comme la performance, l'entente entre les personnes, le rendement et les pertes pour maximiser l'efficience et récompenser ou punir en conséquence.

      • Présentation de la loi de Goodhart qui stipule que lorsqu'une mesure devient la cible, elle cesse d'être une bonne mesure.

      • Illustration de la loi de Goodhart avec l'exemple concret d'un magasin de café où la mesure de l'efficacité des employés basée sur la rapidité du service a entraîné une dégradation de la qualité du service. Les employés se sont concentrés sur la vitesse au détriment de la qualité (préparation du café, nettoyage, relation client) pour obtenir de meilleurs scores.

      • Autre exemple de l'application de la loi de Goodhart pendant la pandémie, où l'objectif du gouvernement britannique d'effectuer 100 000 tests COVID par jour a conduit à la réalisation de tests parfois bâclés, la cible (le nombre de tests) devenant plus importante que la qualité des tests.

      • Introduction de la loi de Campbell, qui explique que lorsque l'on cherche à objectiver quantitativement des problématiques qualitatives, les deux se détériorent. Tenter de mesurer objectivement le bonheur au travail ou la relation client peut ainsi dégrader ces aspects.

      • Suggestion de ne pas être obsédé par les chiffres et de privilégier davantage le qualitatif en demandant aux gens comment ils vont. L'obsession de la mesure n'est pas toujours bénéfique, et les données ne garantissent pas toujours de meilleures décisions.

      • Application de la loi de Goodhart au système éducatif, où l'accent mis sur les notes plutôt que sur l'apprentissage réel conduit les étudiants à bachoter pour obtenir de bonnes notes sans forcément acquérir une compréhension profonde. Ce manque d'apprentissage pour le contenu pourrait expliquer l'oubli des connaissances acquises à l'école.

      • Recommandation de ne pas infantiliser les employés en les traitant comme des écoliers focalisés sur les notes, car dans le monde du travail, c'est la qualité du travail qui compte.

      • Conclusion encourageant à s'éloigner de la volonté de tout objectiver et à accepter qu'un monde plus subjectif n'est pas nécessairement négatif.

    1. Briefing Document : Analyse des Enjeux et Réformes de l'Éducation Nationale Française Sources : Excerpts de "Éducation nationale : peut-on encore sauver l'école publique ?" (Public Sénat)

      Date : 1er février 2024

      Introduction :

      Ce document présente une analyse des principaux thèmes et idées saillantes qui ressortent du débat sur l'état actuel de l'éducation nationale en France, tel qu'il a été abordé dans l'émission "Sens Public" de Public Sénat.

      Le débat s'articule autour du bilan des années Macron en matière d'éducation, des défis persistants tels que le manque d'enseignants et les inégalités, et des perspectives de réforme sous la nouvelle ministre, Élisabeth Borne.

      I. Bilan des Années Macron (2017-2024) : Un "En Même Temps" aux Résultats Mitigés

      Le débat s'ouvre sur un bilan contrasté des réformes entreprises sous la présidence d'Emmanuel Macron. Plusieurs mesures phares sont évoquées :

      Priorité au Primaire et Dédoublement des Classes : Dès 2017, l'accent est mis sur l'école primaire avec l'obligation scolaire dès 3 ans et le dédoublement des classes de CP et CE1 en zones prioritaires (REP et REP+).

      Le sénateur Olivier Pacot (LR) qualifie cette mesure de "l'une des plus utiles du bilan du chef de l'État" et reconnaît qu'elle a objectivement donné "plutôt de bons résultats". Cependant, il regrette l'absence d'évaluation approfondie de cette réforme.

      • Réforme du Baccalauréat et Création de Parcoursup (2018) : La réforme du bac et la mise en place de Parcoursup pour l'orientation post-bac ont profondément transformé le lycée.

      Si Parcoursup visait à remplacer le tirage au sort par une sélection basée sur le contrôle continu, elle est jugée "toujours très inégalitaire" par la gauche.

      Sophie Vénétit (SNES-FSU) souligne que "parcours sup sélectionne sur la base des notes du contrôle continu de la première et un petit peu de la terminale il y a plus de bac c'est fini ça tout le monde a compris que le bac ne sert ne sert plus à rien or c'était le le seul diplôme national et totalement confidentiel c'est-à-dire qu'on ne sélectionnait pas les lycéens en fonction leur origine sociale parce que le lycée d'origine ça dévoile les les origines sociales donc là il y a un énorme biais qui n'a pas été corrigé ce qui fait que parcours sup reste fondamentalement un outil très inégalitaire."

      • Élévation de l'Éducation au Rang de Cause Nationale (2022) et Réformes Ponctuelles : La réélection d'Emmanuel Macron en 2022 s'accompagne d'une volonté affichée de faire de l'éducation une cause nationale. Des réformes des lycées professionnels, dotés de moyens supplémentaires (1 milliard d'euros par an), sont annoncées. Cependant, Marie Estelpèche (Marianne) note que les réformes pédagogiques lancées par Gabriel Attal ont été en grande partie "annuler les unes après les autres en tout cas de les alléger fortement au point qu'on peut se demander s'il va en rester quelque chose" par la ministre actuelle.

      • Instabilité Ministérielle : Un point critique soulevé est la valse des ministres de l'Éducation nationale.

      Max Brisson (sénateur LR) déplore un "zigzag permanent" et un "condensé du en même temps" sans véritable vision d'ensemble. Il souligne le chiffre de "5 ministres en une année" comme un record préjudiciable à la conduite des dossiers de fond. Sophie Vénétit abonde en ce sens, expliquant que cette instabilité a empêché de mener à bien des chantiers essentiels comme la revalorisation du métier enseignant et l'attractivité. "Ces dossiers n'ont jamais pu être portés n'ont jamais pu aller jusqu'au bout parfois n'ont jamais même pu commencer."

      II. Défis Persistants : Pénurie d'Enseignants, Inégalités et Efficience du Budget

      Malgré les efforts budgétaires (augmentation de 14 milliards d'euros depuis 2017, dont 8 milliards depuis 2022, pour un budget total de 64,4 milliards en 2025), l'école publique française est confrontée à des défis majeurs :

      • Pénurie d'Enseignants : La question du manque d'enseignants est centrale. Plusieurs milliers de postes n'ont pas été pourvus aux concours 2024.

      Sophie Vénétit rapporte qu'une enquête de rentrée a montré qu'il manquait "au moins un professeur dans près de 56 % des collèges et des lycées".

      Des témoignages font état d'élèves n'ayant pas eu cours dans certaines disciplines depuis le début de l'année. Cette pénurie touche également le primaire, avec des difficultés de remplacement fréquentes et prolongées.

      • Inefficience du Budget : Max Brisson souligne un paradoxe : "beaucoup d'argent dépensé et puis il y a toujours un service public défaillant". Il interroge l'efficience des dépenses engagées face à des résultats qui continuent de montrer un "recul de l'école" dans les évaluations. Il plaide pour des réformes de structure plutôt que de simples "replâtrages".

      • Classements PISA : La France continue de figurer parmi les mauvais élèves des classements PISA, ce qui interroge sur l'efficacité du système scolaire.

      • Classes Chargées : Malgré une baisse démographique globale du nombre d'élèves, la France reste l'un des pays de l'Union Européenne avec les classes les plus chargées, particulièrement au collège (26 élèves en moyenne).

      • Crise d'Attractivité du Métier Enseignant : La revalorisation du métier stagne, et la démission d'enseignants a fortement augmenté en 15 ans (de 364 en 2008 à 2836 en 2021).

      Les difficultés de recrutement sont particulièrement marquées dans certaines disciplines (mathématiques, lettres classiques, physique-chimie) et certaines académies (Versailles, Créteil, Paris).

      III. Propositions et Débats : Centralisation vs. Autonomie, Rémunération et Gestion des Ressources Humaines

      Le débat met en lumière des divergences sur les solutions à apporter aux difficultés de l'éducation nationale :

      • Centralisation vs. Autonomie : Max Brisson critique un système "très vertical très centralisé" et plaide pour davantage d'autonomie au niveau des établissements, convaincu de "l'effet établissement".

      Il estime que les réformes décidées depuis Paris ne peuvent qu'échouer dans une société numérique et horizontale. Sophie Vénétit se montre plus sceptique face à une autonomie accrue, insistant sur la nécessité de discussions et d'une adhésion des personnels aux réformes.

      Elle souligne que les dernières réformes ont souvent été menées "contre les personnels ou sans les personnels".

      • Rémunération et Attractivité : La revalorisation salariale est identifiée comme un levier essentiel pour améliorer l'attractivité du métier.

      Max Brisson reconnaît que les professeurs sont "moins bien payés que des cadres de la fonction publique équivalent". Il évoque la nécessité d'une revalorisation indiciaire et potentiellement d'autres formes de rémunération, ainsi qu'une gestion des ressources humaines différenciée en fonction des besoins des territoires.

      Sophie Vénétit insiste sur le fait que les augmentations budgétaires ont été en partie absorbées par l'inflation et que les milieux et fins de carrière ont été les grands oubliés. Elle rappelle des situations préoccupantes de contractuels non payés et de coupes budgétaires impactant les projets pédagogiques.

      • Gestion des Ressources Humaines : Les lourdeurs administratives et le manque de personnel dans les rectorats sont pointés du doigt comme des freins à une gestion efficace des enseignants.

      Max Brisson propose une gestion plus individualisée, reconnaissant l'engagement des professeurs dans les zones difficiles et leur offrant des perspectives de mobilité.

      Sophie Vénétit reconnaît des problèmes de réponse administrative mais met en garde contre une vision qui prônerait moins d'administration, rappelant un rapport soulignant une sous-administration de l'éducation nationale.

      • Accompagnement des Élèves en Situation de Handicap (AESH) : La situation des AESH est présentée comme particulièrement critique, avec des salaires très bas entraînant un manque de candidats et des enfants privés d'accompagnement essentiel à leur scolarisation.

      IV. Arrivée d'Élisabeth Borne au Ministère de l'Éducation Nationale : Espoirs et Défis

      L'arrivée d'Élisabeth Borne à la tête du ministère est perçue avec un mélange d'attente et d'interrogation.

      • Profil et Potentiel : Sophie Dravinel souligne que, contrairement à certains ministres précédents, Élisabeth Borne n'est pas une spécialiste de l'éducation, mais que cela n'est pas nécessairement un désavantage. Sa capacité à "peser sur les arbitrages" budgétaires est présentée comme une qualité essentielle.

      • Premiers Pas et Signaux : Marie Estelpèche relève une entrée en matière potentiellement "brouillonne", notamment avec l'évocation de la réduction des vacances d'été, un sujet sensible et complexe.

      Cependant, Sophie Vénétit note des signaux positifs récents, comme l'annulation des suppressions de postes, fruit d'une écoute et d'un potentiel poids politique de la ministre.

      • Défis à Venir : Le principal défi pour Élisabeth Borne sera de traduire les annulations de suppressions de postes en recrutements effectifs et de s'attaquer à la question cruciale des salaires pour améliorer l'attractivité du métier.

      • Confiance et Valorisation : Max Brisson exprime sa volonté de faire confiance à la nouvelle ministre et l'encourage à valoriser les initiatives positives qui existent déjà dans les établissements plutôt que de se focaliser uniquement sur de grandes réformes.

      Conclusion :

      **Le débat met en évidence une situation complexe et préoccupante pour l'éducation nationale française.

      Malgré des moyens importants, les réformes entreprises n'ont pas permis de résoudre les problèmes structurels tels que le manque d'enseignants, les inégalités persistantes et un sentiment général de difficulté au sein de la profession.

      L'arrivée d'Élisabeth Borne ouvre une nouvelle phase, où sa capacité à peser politiquement et à engager un dialogue constructif avec les acteurs du secteur sera déterminante pour l'avenir de l'école publique.

      La question de savoir si l'école publique peut encore être "sauvée" reste ouverte, mais la nécessité d'une action concertée et d'une vision claire semble plus impérative que jamais.**

    2. Voici un sommaire de la discussion avec des indications temporelles approximatives basées sur le déroulement du débat :

      • [Début] Introduction du débat : La situation inquiétante de l'éducation nationale est posée avec la question de savoir si l'école publique peut encore être sauvée. Le bilan des années Macron en matière d'éducation est introduit, avec un focus sur la priorité donnée au primaire et les réformes entreprises.

      • [0:01 - 0:05 approx.] Bilan des années Macron (2017-2022) :

        • Obligation scolaire dès 3 ans et priorité à l'école primaire.
        • Dédoublement des classes de CP et CE1 en zones prioritaires (REP et REP+) est considéré comme une mesure utile mais sans évaluation.
        • Réforme du baccalauréat et création de Parcoursup en 2018 sont jugées inégalitaires par la gauche. L'idée que le bac "ne sert plus à rien" est mentionnée.
        • L'éducation élevée au rang de cause nationale en 2022 et l'annonce de réformes des lycées professionnels en 2023 avec des moyens supplémentaires.
        • L'interdiction de l'abaya à l'école par Gabriel Attal.
        • Un bilan global mitigé avec la France toujours "mauvais élève" au classement PISA et une revalorisation du métier d'enseignant qui stagne.
        • La succession rapide de sept ministres de l'Éducation en moins de 8 ans est soulignée.
      • [0:05 - 0:10 approx.] Instabilité ministérielle et manque de vision : Max Brisson (sénateur LR) critique le "en même temps" et les "zigzags considérables" des politiques éducatives, menant à un retour "quasiment à la case départ". Il déplore l'absence de "ligne dorsale" et de "vision de l'école". La valse des ministres (cinq en un an) est pointée comme ayant fait "beaucoup de mal" à l'école, empêchant les dossiers de fond comme la revalorisation des enseignants d'aboutir. Le manque de professeurs dans certaines disciplines dès le début de l'année scolaire est constaté.

      • [0:10 - 0:15 approx.] Pénurie d'enseignants et réformes marquantes :

        • Plusieurs milliers de postes d'enseignants non pourvus aux concours de recrutement 2024.
        • Un manque d'au moins un professeur dans près de 56% des collèges et lycées peu après la rentrée.
        • Jean-Michel Blanquer est identifié comme le ministre ayant lancé le plus de réformes marquantes (Parcoursup, réforme du lycée, réforme du bac, dédoublement des classes en primaire).
        • De Gabriel Attal, on retient principalement la circulaire sur la BAA.
        • Le paradoxe d'un budget de l'Éducation nationale élevé (64,4 milliards d'euros pour 2025) avec des pénuries d'enseignants persistantes est soulevé.
      • [0:15 - 0:20 approx.] Inefficacité des dépenses et centralisation excessive :

        • Max Brisson souligne l'augmentation du budget de l'Éducation nationale depuis 2017 sans amélioration des résultats ni de l'attractivité du métier. Il estime que le manque de "réformes de structure" explique cette inefficacité.
        • Il critique un système "très vertical, très centralisé" où les réformes décidées "par le haut" échouent. Il plaide pour plus de pouvoir au niveau local et des établissements.
        • Sophie Vénétit (secrétaire générale du SNES-FSU) met en avant le manque de discussion et d'acceptation des réformes par les personnels, souvent gouvernés "contre les personnels ou sans les personnels". Elle réfute l'idée d'une rigidité des syndicats et souligne le manque d'engagement du débat par les ministres. Elle exprime son opposition à une autonomie et un renvoi excessifs vers le local.
      • [0:20 - 0:25 approx.] Attractivité du métier d'enseignant et rigidités administratives :

        • L'ironie de chaque ministre arrivant en poste promettant moins de lois et plus de concertation, aboutissant souvent à plus de rigidité, est notée. La complexité du système (nombre d'enseignants et d'élèves) est évoquée comme une difficulté à la décentralisation.
        • La question de l'envoi des jeunes enseignants dans les zones difficiles est abordée, liée à la réticence des professeurs plus expérimentés et à un manque de régulation.
        • Audrey Vétaux apporte des chiffres sur la démographie : baisse du nombre d'élèves en primaire mais augmentation au collège et au lycée depuis 2017. La France reste l'un des pays de l'UE avec les classes les plus chargées.
        • La crise d'évocation avec 3000 postes vacants en 2024 et l'augmentation des démissions d'enseignants sont soulignées.
      • [0:25 - 0:30 approx.] Gestion des ressources humaines et spécificités du recrutement :

        • Max Brisson insiste sur la nécessité de tenir compte des spécificités territoriales (écoles rurales). Il propose une gestion des ressources humaines individualisée, récompensant les professeurs acceptant de travailler dans des zones difficiles avec des perspectives d'évolution. Il croit à "l'effet établissement" et à la nécessité de faire confiance aux professeurs.
        • Sophie Vénétit nuance la crise de recrutement, soulignant les disparités importantes selon les disciplines et les académies (Bretagne vs. Seine-Saint-Denis, philosophie vs. mathématiques). Elle évoque la complexité des lourdeurs dans la machine RH de l'Éducation nationale.
      • [0:30 - 0:35 approx.] Lourdeurs administratives et sous-administration :

        • Sophie Vénétit reconnaît l'existence de lourdeurs administratives, avec des témoignages de professeurs confrontés à des problèmes de mutation et de manque de réponses. Elle souligne également le manque de personnel dans les rectorats, conduisant à des délais dans le traitement des dossiers.
        • Elle met en garde contre un discours qui pourrait justifier une réduction du personnel administratif, rappelant un rapport du sénateur Pacot sur la sous-administration de l'Éducation nationale.
      • [0:35 - 0:40 approx.] Impact du manque de remplaçants dans le primaire :

        • Le témoignage d'un père d'élève de CE1 à Charenton-le-Pont, avec neuf remplaçants depuis le début de l'année et une incertitude pour la suite, illustre les difficultés rencontrées.
        • Marie Estelpès (rédactrice en chef à Marianne) confirme que ces problèmes de remplacement sont répandus, y compris à Paris, et que même les congés maternité ne sont pas toujours anticipés en raison d'un manque de remplaçants.
      • [0:40 - 0:45 approx.] Conséquences du manque de remplaçants et solutions partielles :

        • Les conséquences pour les élèves (pas de bulletin) et l'incitation des parents à se tourner vers le privé sont mentionnées.
        • Le dispositif PACT dans le secondaire, visant à rémunérer davantage les professeurs remplaçant en interne, est présenté comme une solution partielle aux absences courtes.
        • L'instabilité des professeurs est jugée plus grave que l'instabilité ministérielle. Le manque global de professeurs est identifié comme la cause principale des tensions et des problèmes de remplacement.
      • [0:45 - 0:50 approx.] Rendre le métier d'enseignant plus attractif :

        • L'augmentation des salaires est présentée comme une nécessité, avec une reconnaissance du sous-paiement des professeurs par rapport à d'autres cadres de la fonction publique. Une revalorisation indiciaire est jugée indispensable.
        • Une gestion différenciée des ressources humaines, adaptée aux besoins spécifiques des territoires, est proposée.
        • L'importance du bien-être et de l'épanouissement des professeurs dans leur métier, difficile dans les conditions actuelles (classes chargées), est soulignée. La question salariale est prioritaire.
      • [0:50 - 0:55 approx.] Contraintes budgétaires et situation des AESH :

        • Malgré le budget important de l'Éducation nationale, des difficultés de paiement des contractuels et des suppressions de projets en cours d'année en raison de contraintes budgétaires sont rapportées.
        • La situation des Accompagnants d'Élèves en Situation de Handicap (AESH) est décrite comme "bien plus dramatique" avec des enfants notifiés pour des heures d'accompagnement qui ne sont pas assurées en raison du manque de candidats, eux-mêmes très mal payés.
      • [0:55 - 1:00 approx.] Témoignage sur le manque d'AESH et analyse d'Élisabeth Borne :

        • Le témoignage d'une mère dont l'enfant autiste n'a plus d'AESH à temps plein illustre les conséquences de ces décisions budgétaires, l'obligeant à arrêter de travailler.
        • Sophie Dravinel analyse l'arrivée d'Élisabeth Borne au ministère, soulignant qu'il n'est pas nécessaire d'être un spécialiste de l'éducation pour être un bon ministre. La capacité à "peser sur les arbitrages" budgétaires est essentielle. La sincérité d'Élisabeth Borne et son profil de haute fonctionnaire sont évoqués. Des exemples d'anciens ministres non enseignants sont cités.
      • [1:00 - 1:05 approx.] Premiers pas d'Élisabeth Borne et question des vacances scolaires :

        • Marie Estelpès partage l'opinion de Sophie Dravinel sur l'importance du poids politique pour les arbitrages budgétaires.
        • Elle s'étonne de la proposition d'Élisabeth Borne de raccourcir les vacances d'été, rappelant que c'est un sujet sensible qui a posé des problèmes à de nombreux ministres précédents en raison des enjeux liés au tourisme, aux syndicats d'enseignants et aux collectivités locales. Les rythmes scolaires sont complexes à modifier.
      • [1:05 - 1:10 approx.] Arguments pour un raccourcissement des vacances et poids politique d'Élisabeth Borne :

        • L'argument du désavantage pour les élèves les plus défavorisés pendant les deux mois de coupure estivale est mentionné. La question du mois de juin "sacrifié" est soulevée.
        • Le poids politique d'Élisabeth Borne est souligné, notamment à travers l'annulation des 4000 suppressions de postes et la prise en compte de certaines critiques sur le "choc des savoirs". Le "vrai test" sera sa capacité à obtenir des augmentations salariales pour les enseignants.
      • [1:10 - Fin] Conclusion et perspectives :

        • Sophie Vénétit attend de voir les actes d'Élisabeth Borne et souligne l'importance pour le ministre de défendre son budget et ses professeurs. Elle suggère de valoriser les initiatives positives qui existent dans les établissements plutôt que de se concentrer uniquement sur les réformes.
    1. Briefing Document : "Et si on levait les yeux ? Une classe face aux écrans" Date : 8 mai 2024

      Source : Excerpts from "Et si on levait les yeux ? Une classe face aux écrans"

      Public Cible : Toute personne intéressée par l'impact des écrans sur les enfants et la société, notamment les parents, les éducateurs et les décideurs politiques.

      Résumé Exécutif : Ce document présente les principaux thèmes et idées clés tirés d'extraits de l'ouvrage "Et si on levait les yeux ?

      Une classe face aux écrans". Le texte explore l'omniprésence des écrans dans la vie des enfants de la "génération alpha" et ses conséquences négatives sur leur attention, leur langage, leur capacité à l'effort et leurs relations sociales.

      Il met en lumière le rôle addictif des écrans, alimenté par la dopamine, et l'influence des algorithmes de l'économie de l'attention.

      Le document souligne l'importance de la prise de conscience, de l'éducation aux médias, de la fixation de limites et de la proposition d'alternatives pour aider les enfants à reprendre le contrôle et à développer des relations et des intérêts dans le monde réel.

      L'expérience d'une classe de CM2 menée par leur instituteur est présentée comme un exemple d'initiative visant à sensibiliser les enfants et à les reconnecter avec la nature et les interactions humaines.

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      1. L'omniprésence et l'impact des écrans sur la "génération alpha" :

      • Les enfants nés avec les smartphones et les tablettes (génération alpha) sont immergés dans un monde d'écrans qui prennent une place considérable dans leur vie.
      • Un instituteur témoigne de l'évolution en 15 ans : autrefois, les enfants jouaient dehors ou lisaient ; aujourd'hui, les écrans sont omniprésents.
      • Conséquences négatives observées : "moindre capacité d'attention", "appauvrissement du langage", "perte du goût de l'effort", "isolement", "une aptitude à l'attente à l'ennui".
      • Les écrans sont perçus par certains enfants comme un "fil invisible" qui les "accroche sur le cerveau".
      • La déconnexion des écrans peut entraîner des réactions fortes chez les enfants, comparées à des "crises" ou à un manque. Un enfant compare cela au comportement d'un "fou" ou d'un "psychopathe" face au manque de son téléphone.

      2. L'attention et la concentration mises à mal :

      • L'attention réflexe, stimulée par les écrans (lumière, mouvement), se développe au détriment de l'attention volontaire et de la concentration.
      • L'attention moyenne des enfants est estimée à 8 secondes en raison du zapping constant sur les réseaux sociaux.
      • L'évolution des formats des réseaux sociaux (vidéos plus courtes sur TikTok) témoigne de cette réduction de la capacité d'attention.
      • Même une courte exposition aux écrans avant la classe peut diminuer la capacité de concentration nécessaire à la résolution de problèmes.
      • Des exercices de respiration et de méditation sont proposés en classe pour aider les enfants à se recentrer et à développer leur attention intérieure. Un enfant témoigne se sentir "libre" et avoir les "esprits tranquilles" grâce à ces exercices, contrairement à la sensation d'être "comme ça" devant les écrans.

      3. L'addiction aux écrans et le rôle de la dopamine :

      • Les écrans sont comparés à des substances addictives, suscitant des réactions de manque lors du sevrage. Une mère décrit son enfant sans écran comme un "drogué", un "toxico".
      • La dopamine, l'hormone du plaisir, est libérée par les interactions sur les écrans (likes, commentaires, gains dans les jeux vidéo), créant un cycle de renforcement positif.
      • Un enfant de 10 ans avoue jouer à GTA (un jeu déconseillé aux moins de 18 ans), soulignant l'exposition à des contenus inappropriés et la recherche de la dopamine.
      • La facilité d'accès au plaisir immédiat des écrans est mise en contraste avec l'effort nécessaire à des activités plus enrichissantes comme la lecture. "Les écrans c'est facile... c'est plus facile que de manger un fruit qu'on a pelé."

      4. L'économie de l'attention et la manipulation des algorithmes :

      • Les plateformes numériques sont engagées dans une "guerre pour capter notre attention". Le PDG de Netflix considère même le sommeil comme son principal concurrent.
      • L'attention est une capacité qui se forme et se déforme, soulignant le rôle de l'éducation.
      • Les algorithmes sont conçus pour retenir l'utilisateur le plus longtemps possible en lui proposant du contenu ciblé (ex: vidéos de chats), exploitant ainsi ses préférences et ses désirs. "Quand vous scrollez vous êtes en train de faire comme une machine à sous."
      • Ce système aliène l'utilisateur, qui devient le "dindon de la farce", le "jouet des algorithmes", perdant son temps au profit des plateformes.

      5. L'impact sur les relations sociales et le langage :

      • Les écrans créent une distance au sein des familles, où chacun est "dans sa pièce avec son écran", entraînant un manque de partage et de communication.
      • L'écran peut faire "écran à la relation", isolant les individus dans leur "bulle".
      • Paradoxalement, dans un service d'urgence, des jeunes privés de leurs portables ne s'en plaignent pas, car l'absence de solitude est un facteur compensatoire. "Madame c'est parce qu'ici on n'est pas seul."
      • L'appauvrissement du langage est souligné, avec une baisse du nombre de mots disponibles chez les enfants.
      • Les abréviations utilisées dans les SMS témoignent d'une certaine "flemme" et d'un manque d'effort dans la communication écrite.
      • Le langage est présenté comme un "super pouvoir", essentiel pour l'expression, la compréhension et la résolution de conflits. Un manque de vocabulaire peut entraîner des difficultés relationnelles et une vulnérabilité face à la manipulation. "Ceux qui parlent le moins bien dans l'école c'est toujours ceux qui ont des embrouilles à la récré."
      • Les mots ont un impact puissant et peuvent blesser autant que des actes physiques. Il est important de maîtriser son langage, notamment sur les réseaux sociaux où les écrits laissent des traces durables.

      6. Le rôle des parents et de l'éducation :

      • Les parents sont confrontés à une complexité accrue de leur rôle face à l'omniprésence des écrans.
      • L'exemplarité des parents est cruciale : les enfants remarquent si les écrans sont plus importants que leurs propres paroles. "Si c'est plus important ce qui se passe sur l'écran de mon père ou de ma mère que ce que je suis en train de lui dire c'est que ça doit être génial ce qui se passe sur ces écrans."
      • L'éducation nationale a un rôle à jouer dans la prévention et la sensibilisation aux dangers des écrans.
      • Il est essentiel de fixer des limites et de guider les enfants vers les "trésors" que recèle le monde réel. "Nos enfants ont besoin de nous face aux écrans pour les contrôler et les limiter bien sûr mais aussi pour les guider vers tous les trésors qu'il recèent."

      7. La nécessité de se reconnecter au réel et de trouver des alternatives :

      • Les enfants sont de plus en plus exposés à des univers "artificialisés" et ont besoin de se reconnecter à la nature, au "vivant", à l'"imprévu" et à l'"émerveillement".
      • Une classe expérimente un séjour de 10 jours sans écran en pleine nature, permettant aux enfants de redécouvrir leurs sensations et la beauté de leur environnement. "J'ai aimé entendre les oiseaux et à un moment j'ai aussi l'impression que je rentendais les arbres le vent."
      • L'importance de la présence et de l'attention dans les relations est soulignée. "Le plus beau cadeau qu'on puisse faire à à quelqu'une ou à quelqu'un c'est celui de notre présence."
      • Pour contrer l'addiction aux écrans, il est nécessaire de susciter des "désirs supérieurs", des activités qui procurent plus de plaisir et de sens que le monde virtuel. "Si on veut aider les les jeunes à quitter l'addiction des écrans il faut susciter en eux comme le dit Spinoza un désir supérieur."
      • La lecture et les activités partagées en famille sont présentées comme des alternatives enrichissantes.

      8. La technologie n'est pas neutre et nécessite un usage conscient :

      • Contrairement à l'idée reçue, la technologie n'est pas neutre ; elle est "ambivalente", à la fois positive et négative.
      • L'écran est comparé à un "parc" avec des zones sûres et des zones dangereuses, nécessitant un accompagnement et une éducation à son usage. "L'écran c'est comme un parc où il y a un côté sombre où il faut pas y aller parce que tu risques de plonger dedans et de jamais en sortir."
      • Il est crucial de développer un usage des écrans où ils sont des "serviteurs" et non des "maîtres", en les utilisant consciemment pour des besoins spécifiques et en se fixant des règles.

      Conclusion :

      Les extraits de "Et si on levait les yeux ?" dressent un portrait préoccupant de l'impact des écrans sur la jeune génération. Ils soulignent l'urgence d'une prise de conscience collective et d'actions éducatives pour aider les enfants à développer un rapport plus sain et équilibré avec le monde numérique.

      L'expérience de la classe présentée dans le livre offre un exemple concret de démarche positive pour reconnecter les enfants au monde réel, à la nature et aux relations humaines, tout en développant leur esprit critique face aux sirènes des écrans.

      L'enjeu est de former des "têtes bien faites" capables d'utiliser les outils numériques avec discernement et de cultiver des richesses intérieures et relationnelles durables.

    2. Voici un sommaire des principaux points abordés dans la transcription de la vidéo "Et si on levait les yeux ? Une classe face aux écrans", basé sur la séquence des interventions :

      • Introduction du problème (début à) : Un instituteur de CM2 constate un changement profond chez ses élèves, la "génération alpha" née avec les écrans, qui ont une moindre capacité d'attention, un appauvrissement du langage, une perte du goût de l'effort, de l'isolement et une faible aptitude à l'attente et à l'ennui.
      • Réflexion et objectifs ( à) : L'instituteur prévoit de réfléchir avec ses élèves pendant 10 mois, inspiré par des experts, pour les aider à comprendre leur relation avec les écrans, dont ils sont à la fois acteurs et victimes. Le but est de leur apprendre à analyser les écrans, à comprendre leur impact, et à reprendre le contrôle pour un bon usage.
      • L'emprise des écrans ( à) : Les écrans sont décrits comme ayant un "fil invisible" qui "accroche" au cerveau, rendant difficile de s'en détacher. Les enfants et même les parents semblent dépendants, et le retrait des écrans peut provoquer des réactions fortes. Cette attraction est comparée à celle des papillons de nuit pour la lumière, stimulant une attention réflexe au détriment de la concentration et de l'attention volontaire. L'attention moyenne des enfants est estimée à 8 secondes à cause du zapping constant sur les réseaux sociaux, dont les formats sont de plus en plus courts (Facebook, Instagram, TikTok).
      • Impact sur la concentration et la respiration ( à) : Même une courte exposition aux écrans avant la classe peut diminuer la capacité de concentration. Des exercices de respiration profonde sont proposés pour aider à la concentration, induisant un sentiment de tranquillité et de liberté intérieure contrastant avec le sentiment d'être "comme ça" devant les écrans.
      • Sensibilisation des parents et dangers récents (début à) : Il est souligné que la sensibilisation des parents est cruciale, car l'omniprésence des écrans est un phénomène récent (10 ans). Un médecin spécialiste est présent pour discuter de cette question et de son livre "les tout petits et les écrans l'épidémie silencieuse". Être parent est plus compliqué aujourd'hui avec les écrans.
      • Prolifération des écrans et temps d'écran ( à) : Le nombre d'écrans par foyer a explosé (de 1 à 10 en 20 ans), devenant la première activité des enfants après le sommeil et une préoccupation majeure des parents. Une expérience de chronométrage du temps passé sur les écrans est mise en place pour les élèves.
      • Mesure du temps d'écran et moyennes ( à) : Les élèves calculent leur temps d'écran quotidien et hebdomadaire. Les moyennes nationales de temps d'écran sont données : 4h45 pour les 8-12 ans et 6h45 pour les 13-18 ans. Les élèves comparent leur temps d'écran à ces moyennes.
      • Prise de conscience et isolement (début à) : Certains élèves prennent conscience de leur temps d'écran important et de son impact sur leur concentration. Une élève explique passer beaucoup de temps sur les écrans par isolement social et manque d'alternatives.
      • Manque de temps et de communication familiale (début à) : Le manque de temps des parents et le recours aux écrans sont évoqués comme des obstacles à la communication familiale. Des exemples concrets illustrent ce manque de disponibilité et ses conséquences.
      • L'exemplarité parentale et la "carie au cerveau" (début à) : L'importance de l'exemplarité des parents est soulignée. L'addiction au téléphone est comparée à une "carie au cerveau". Les parents sont aussi distraits par leurs écrans, servant de mauvais modèles pour leurs enfants.
      • Écrans et relations sociales (début à) : Les écrans sont présentés comme un écran à la relation et au lien social, enfermant chacun dans sa bulle. Même regarder la télévision ensemble est préférable à un usage individuel.
      • Dépendance et absence de plainte (début à) : Dans un service d'urgence, des jeunes passant énormément de temps sur leurs portables ne se plaignent pas de leur absence lorsqu'ils en sont privés, car ils ne sont plus seuls.
      • Le pouvoir d'attraction et l'addiction (début à) : La force d'attraction des écrans et leur capacité à nous déposséder de notre volonté sont interrogées. L'addiction est définie par la présence constante des écrans et leur prise de pouvoir sur notre cerveau.
      • La dopamine et le plaisir des écrans (début à) : La dopamine, l'hormone du plaisir, est expliquée. Les écrans génèrent des moments de plaisir (likes, commentaires, gains dans les jeux vidéo comme GTA), entraînant un cycle de récompense et le désir de retourner sur les écrans.
      • Difficulté du sevrage et législation (début à) : L'arrêt brutal des écrans est comparé au sevrage d'une drogue, soulignant la difficulté et la souffrance que cela peut engendrer. La nécessité d'une législation pour le numérique, comme pour le tabac et l'alcool, est évoquée.
      • Comparaison avec l'alcoolisme et le scrolling (début à) : La dépendance aux écrans est comparée au cercle vicieux de l'alcoolisme décrit par le Petit Prince. Le scrolling sur les réseaux sociaux est assimilé à une machine à sous sans fin, captant l'attention indéfiniment.
      • L'économie de l'attention et la manipulation (début à) : Les écrans et les plateformes sont en guerre pour capter notre attention. L'attention est une capacité qui se forme et se déforme, et l'éducation a un rôle à jouer. Les algorithmes nous manipulent en nous montrant ce que nous aimons (ex: vidéos de chats) pour nous maintenir le plus longtemps possible sur les écrans et nous exposer à la publicité. C'est le principe de l'économie de l'attention, inhérent aux sociétés de consommation.
      • Conséquences physiques et cognitives (début à) : Le manque d'investissement dans les relations sociales et les activités collectives est souligné. Un cerveau passif devant un écran risque de devenir "tout mou". La sédentarité et ses dangers pour la santé sont mentionnés.
      • La "flemme" et la facilité des écrans (début à) : La communication par SMS même dans un petit appartement illustre la "flemme" et le manque de contact direct. Les abréviations dans les SMS sont également liées à la flemme. Les écrans sont faciles et ne demandent pas d'effort intellectuel, contrairement à la lecture.
      • Plaisir immédiat vs. effort et bonheur supérieur (début à) : Le piège des écrans est le plaisir immédiat et facile, comparé à la difficulté et à l'effort nécessaires pour des plaisirs et un bonheur supérieurs (ex: le sport, la lecture).
      • Baisse du vocabulaire et conséquences (début à) : Les études montrent une baisse du nombre de mots disponibles pour parler, en particulier chez les enfants. Cela risque d'entraîner des difficultés de communication, de compréhension, et une vulnérabilité à la manipulation. Le langage est un pouvoir.
      • L'importance du langage et des mots (début à) : Le langage est essentiel pour s'exprimer, comprendre, éviter les conflits et développer la pensée. Les mots peuvent blesser autant que des coups. Il est important de maîtriser son langage, surtout à l'écrit sur les réseaux sociaux où les propos restent.
      • Dangers des réseaux sociaux et cyberviolence (début à) : Les réseaux sociaux peuvent être dangereux et entraîner des problèmes concrets (cyberviolence).
      • Neutralité de la technologie et ambivalence (début à) : La technologie n'est pas neutre, elle est ambivalente (à la fois positive et négative). Internet est comparé à un parc public avec des zones sûres et dangereuses, nécessitant un accompagnement, surtout pour les enfants.
      • Les "côtés sombres" des écrans (début à) : Les réseaux sociaux sont cités comme un "côté sombre" où l'on risque de se perdre.
      • Pression sociale et image de soi (début à) : La pression constante du regard des autres sur les réseaux sociaux et la difficulté de construire l'estime de soi sont abordées, avec une référence au mythe de Narcisse. La quête d'une image parfaite et la comparaison avec les influenceurs peuvent rendre malheureux.
      • Solitude et besoin de connexion réelle (début à) : Le sentiment de solitude malgré la connexion virtuelle est exprimé. Les enfants ont besoin de leurs parents face aux écrans pour être contrôlés, limités et guidés vers d'autres trésors.
      • Écran fixe vs. écran mobile (début à) : L'évolution de l'écran (fixe, temporaire et collectif à mobile, permanent et individuel) et son pouvoir "acaparant" sont soulignés.
      • Alternatives aux écrans et sevrage (début à) : Il est important de proposer des alternatives aux écrans (lecture, activités physiques). L'expérience d'un mois sans télévision a eu des effets positifs sur des enfants. Le sevrage de l'objet d'addiction est une méthode pour changer les comportements addictifs.
      • Qualité du contenu et impact émotionnel (début à) : L'impact des écrans dépend de ce que l'on regarde. Les contenus émotionnels et marquants (comme le film de Chaplin ou des histoires touchantes) sont moins vite oubliés que les contenus rapides et superficiels.
      • Susciter un "désir supérieur" (début à) : Pour aider les jeunes à sortir de l'addiction aux écrans, il faut susciter en eux un "désir supérieur", un plaisir plus grand que celui qu'ils trouvent dans les écrans.
      • Classe découverte sans écran (début à) : Une classe découverte de 10 jours sans écran est organisée pour vivre des moments ensemble dans la nature. Les téléphones sont confisqués pour cette période.
      • Retour à la nature et émerveillement (début à) : Les enfants sont exposés à des univers artificialisés, d'où le besoin de reconnexion avec la nature et le "vivant". Les expériences sensorielles en forêt sont marquantes. Un sentiment de liberté est ressenti au contact de la nature.
      • Isolement urbain vs. connexion naturelle (début à) : Le contraste entre l'isolement sur les écrans en ville et la possibilité de jouer et d'observer la nature est souligné. Les traumatismes parentaux peuvent aussi limiter les sorties des enfants.
      • Importance de la présence et connaissance de soi (début à) : Le plus beau cadeau est notre présence. La méditation est un moyen de revenir à soi. Il est crucial d'apprendre à se connaître avant que les algorithmes ne nous connaissent mieux que nous-mêmes, pour préserver notre liberté.
      • Changements observés après un an de travail sur les écrans (début à) : Les élèves remarquent une meilleure mémorisation et trouvent des occupations plus enrichissantes sans les écrans. Les parents passent moins de temps avec leurs enfants et s'engagent moins dans des causes sociales à cause des écrans.
      • La valeur du temps investi (début à) : La métaphore de la rose du Petit Prince illustre que c'est le temps que l'on consacre à quelque chose qui lui donne de la valeur.
      • Contrôle parental et usage conscient (début à) : Le contrôle parental est une option, mais les parents devraient généralement surveiller l'utilisation des écrans. L'idée est de faire de l'écran un serviteur et non un maître. Pour cela, il faut savoir ce qui est important pour soi.
      • Souvenirs positifs et têtes "bien faites" (début à) : L'espoir est de créer des souvenirs positifs liés à des activités sans écran et de construire des têtes "bien faites" plutôt que "bien pleines".
      • Fierté de l'instituteur et espoir pour l'avenir (début à) : L'instituteur est fier du développement de ses élèves mais reste réaliste quant à l'influence des écrans au collège. Il espère qu'une "graine" a été semée pour un usage plus discerné des écrans.
      • Critique de la conformité et appel à la révolte (début à) : Une chanson critique la conformité imposée par les médias et les réseaux sociaux et appelle à la révolte.
    1. Briefing Document : Le Cyberharcèlement au Périscope Source : Excerpts de l'émission "Le cyberharcèlement au périscope" diffusée sur l'IH2EF.

      Date d'émission : 2024.

      Participants :

      • Fabrice Poli : Inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche, membre de la mission enseignement primaire et du groupe des lettres.
      • Séraphin Alava : Professeur émérite en sciences de l'éducation à l'Université de Toulouse 2 Jean Jaurès.
      • Frédéric Vedren : Chef d'établissement du collège André Chénier au Bouscat (Académie de Bordeaux).
      • Anne Philipson : Directrice territoriale de Canopé Occitanie (en visioconférence).

      Thèmes Principaux :

      Définition et formes du cyberharcèlement :

      • Le cyberharcèlement est défini comme un "acte malveillant répétitif qui est commis par une personne ou par un groupe de personnes de manière électronique dans le but de nuire à cette personne et à l'égard justement d'une personne qui a du mal à se défendre toute seule" (Fabrice Poli).
      • Les formes incluent : intimidations, insultes, moqueries, menaces, propagation de rumeurs, usurpation d'identité, focalisation groupée sur une personne, et transmission de photos ou vidéos dévalorisantes ou intimes.

      Prise en charge du cyberharcèlement par l'Éducation Nationale :

      • Le programme PHARE (programme de lutte contre le harcèlement à l'école) est le dispositif principal. Ses objectifs sont : éduquer pour prévenir, développer les compétences psycho-sociales (empathie), former une communauté protectrice, intervenir pour résoudre les problèmes, et associer parents et communauté éducative.
      • Une prise en charge "nourrie" et "extrêmement attentive" est mise en œuvre (Fabrice Poli).

      Contexte du monde adolescent et numérique :

      • Les adolescents sont immergés dans la culture numérique depuis leur plus jeune âge, avec ses bons usages mais aussi ses pratiques "plus intimes, plus dangereuses, plus violentes" (Séraphin Alava).
      • Le rapport à l'image et à la perception par les autres ("peau numérique") est fondamental à l'adolescence. Les actions en ligne, même impulsives, peuvent avoir des répercussions importantes.
      • Le monde numérique adolescent est parfois perçu comme un "nom numérique de la chambre", un espace d'intimité où les parents se sentent désarmés. Paradoxalement, ces vies numériques sont souvent publiques, et les jeunes manquent de compétences pour en mesurer les dangers.

      Distinction entre agressivité, violence et harcèlement :

      • Agressivité : naturelle, liée à la différenciation des groupes.
      • Violence : dépasse la simple altercation, devient ciblée et violente.
      • Harcèlement : présence évidente d'une cible, de malveillance et d'une volonté de nuire.
      • Environ 20% des jeunes se disent témoins de propos dangereux ou violents, mais les formes de harcèlement violent sont estimées autour de 5 pour 1000 (Séraphin Alava). La perception de la violence est plus forte en ligne.

      Formes spécifiques de violence dans le cyberharcèlement :

      • Violences discriminatoires (racisme, grossophobie) : près de 30% des actes violents (Séraphin Alava).
      • Violences de genre : centrées sur la relation sexuelle ou homme-femme.
      • Violences de refus du vivre ensemble : liées à des oppositions identitaires (origine, religion).
      • Le quotidien : même des disputes entre amis sur les réseaux peuvent devenir très violentes.

      Articulation entre harcèlement scolaire et cyberharcèlement :

      • Il n'y a pas de cloisonnement étanche. Un acte de harcèlement (physique, verbal) peut être révélateur d'un cyberharcèlement et inversement (Fabrice Poli). Les deux vont souvent de pair.
      • Le cyberharcèlement peut venir de l'intérieur ou de l'extérieur de l'établissement et impacter ce qui s'y passe.
      • Cadre juridique du cyberharcèlement (Minute Juris) :
      • Le cyberharcèlement relève de la catégorie juridique générale du harcèlement, défini dans le Code pénal comme le fait de "faire subir à autrui des propos ou des comportements négatifs voir violent" (Raphaël Mata du Vigot).
      • Le harcèlement peut être moral, physique ou sexuel et entraîne une dégradation des conditions de vie de la victime. La répétition n'est pas obligatoire.
      • Le cyberharcèlement est le harcèlement exercé via les nouvelles technologies (téléphones, messageries, forums, réseaux sociaux, etc.). Il permet une diffusion massive et répétée de messages humiliants. Exemples : envois répétés de messages insultants, publication sans consentement de contenus intimes, diffusion de rumeurs.
      • La loi du 7 octobre 2016 a introduit un article sur le "revenge porn". La loi du 3 août 2018 a renforcé la répression du harcèlement en ligne (article 222-33-2-2 du Code pénal).
      • Le harcèlement scolaire est une catégorie juridique spécifique (Loi du 26 juillet 2019 et Loi du 2 mars 2022). L'article L 111-6 du code de l'éducation stipule qu'"aucun élève ou étudiant ne doit subir de fait de harcèlement résultant de propos ou comportement commis au sein de l'établissement d'enseignement ou en marge de la vie scolaire universitaire".
      • Le cyberharcèlement scolaire est une faute pénale spécifique (article 222-33-2-3 du Code pénal), s'ajoutant aux sanctions disciplinaires. Les peines peuvent aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 150 000 € d'amende en cas de suicide ou tentative de suicide de la victime.
      • L'arsenal répressif inclut des peines complémentaires (bannissement des réseaux sociaux), la saisie de matériel, des stages de sensibilisation. Les chefs d'établissement ont l'obligation d'engager des actions disciplinaires. Les personnels ont l'obligation de signaler les faits de harcèlement (article 40 du Code de procédure pénale). Les personnels sont également protégés contre le harcèlement et le cyberharcèlement.

      Témoignages et leviers pour lutter contre le cyberharcèlement :

      • Anne Philipson (Canopé) : La formation est essentielle pour accompagner les personnels éducatifs et ouvrir le dialogue avec les jeunes. Canopé propose des ressources, webinaires et formations. Une veille active est nécessaire face à l'évolution rapide des technologies et des problématiques (IA, fake news). Impliquer les parents est crucial.
      • Frédéric Vedren (Chef d'établissement) : Réagir vite aux signalements (sans précipitation) est primordial pour rassurer la victime et sa famille. Mettre en place des processus clairs (comme le programme PHARE) et professionnaliser la gestion du harcèlement. Former et informer tous les personnels (enseignants, vie scolaire, agents) et les partenaires extérieurs. Agir en classe et individuellement avec les élèves. Les ambassadeurs et la journalisation autour du programme PHARE portent leurs fruits. La question des parents est centrale, souvent axés sur la sanction immédiate alors que l'objectif est la compréhension de l'erreur et la non-répétition.

      Acteurs de la lutte contre le cyberharcèlement :

      Formateurs (Canopé, Clémi), collectivités, personnels périscolaires, conseillers pédagogiques, inspecteurs, réseau régalien (IPREV), cellules départementales/académiques de prévention du harcèlement, gendarmerie/police (BPDJ), associations, centres sociaux. * Fabrice Poli : Importance de la prévention et de l'éducation dès le plus jeune âge (séances d'empathie dès la maternelle). 10 heures annuelles dédiées à la lutte contre le harcèlement (programme PHARE). Intégration dans l'enseignement moral et civique (respect d'autrui) et l'éducation aux médias et à l'information (Clémi). Le collège est un lieu central de détection. La dépendance des jeunes aux boucles de messagerie est forte, car constitutive de leur appartenance au groupe. * Séraphin Alava : L'alliance parents-enseignants-chefs d'établissement est obligatoire. Agir rapidement mais sans empressement (protéger, instruire, éduquer). Le temps de résolution peut être une angoisse pour les parents, le dialogue est essentiel. Une grande partie du cyberharcèlement se passe en dehors de l'établissement. Le cyberharcèlement progresse avec l'âge d'accès aux portables. Les formes spécifiques (vidéos/images fausses, rumeurs) sont très violentes car persistantes et largement diffusées. Les enseignants en sont aussi victimes.

      Stratégies d'approche dans les établissements :

      Éducation des élèves et des parents. Travail au sein du CESC (comité d'éducation à la santé, la citoyenneté et l'environnement) pour un programme d'action.

      Pédagogie pour apprendre à reconnaître les situations, le rôle du témoin, les sanctions.

      Progression et cohérence des actions selon l'âge des élèves. Mobilisation des enseignants en lien avec leur discipline (conseil pédagogique, comité numérique, égalité filles-garçons, EMI).

      Acculturation des personnels aux outils numériques. Rôle des cadres dans l'accompagnement et la formation.

      Cercles restauratifs comme approche complémentaire.

      • Résistances rencontrées : Crainte des enseignants de s'éparpiller, surcharge de travail perçue, sentiment d'incompétence face aux outils numériques et à la gestion émotionnelle des situations et des parents, attente de solutions immédiates parfois irréalistes.

      Évolution et impact du cyberharcèlement :

      • Le cyberharcèlement pourrait potentiellement descendre en âge avec l'usage plus précoce des réseaux sociaux.
      • L'essor de l'IA et la création massive de contenu pourraient complexifier la perception et l'impact du cyberharcèlement (désensibilisation ?), mais l'éducation reste cruciale pour développer un esprit critique. Les jeunes victimes sont souvent dans une phase sensible de leur développement.

      Développement de la citoyenneté numérique :

      • Nécessité de développer une citoyenneté juvénile et numérique, en s'appuyant sur les valeurs de l'école et de la République. Aider les élèves à maîtriser leur image, leur discours et leur empreinte numérique. Ne pas moraliser mais accompagner. Des outils comme les passeports numériques existent. L'IA représente un nouveau défi à intégrer dans la réflexion.

      Temps consacré à l'éducation numérique :

      • C'est une préoccupation transdisciplinaire. Des temps spécifiques sont dédiés (ex : 10 heures annuelles dans le programme PHARE), mais chaque heure de cours peut être l'occasion d'aborder le sujet. Des ressources pédagogiques existent pour accompagner les enseignants (programme PHARE, Clémi, kit empathie).

      Élèves harcelés devenant harceleurs :

      Un élève victime peut devenir agresseur (perception de la loi de la jungle, vengeance, mimétisme). Il est important de prendre en compte cette dynamique pour éviter le surharcèlement et identifier les causes profondes (problèmes familiaux). L'objectif est que l'auteur comprenne son erreur et retrouve une voie pacifique.

      • Vulnérabilité des élèves en situation de handicap :

      • Ils constituent une proie plus facile pour le harcèlement et nécessitent une attention particulière.

      Citation Clé :

      • "Le cyberharcèlement c'est un acte malveillant répétitif qui est commis par une personne ou par un groupe de personnes de manière électronique dans le but de de nuire à cette personne et à l'égard justement d'une personne qui a du mal à se défendre toute seule" (Fabrice Poli).

      • "Aujourd'hui les jeunes sont dans la culture numérique ils sont totalement immergés dans la culture numérique et dans cette culture numérique ils en on les bons usages et l'éducation nationale fait beaucoup pour les aider à être des citoyens numériques mais ils en on aussi les pratiques plus intimes plus dangereuses plus violentes" (Séraphin Alava).

      • "Il faut former les personnels il faut fermer former et informer les parents les élèves" (Frédéric Vedren).

      • "Liker c'est harceler et il faut éduquer les les jeunes à tous les gestes qu'ils peuvent avoir parfois parce qu'ils pensent être soucouvert d'anonymat" (Anne Philipson).

      Conclusion :

      L'émission "Le cyberharcèlement au périscope" met en lumière la complexité et l'omniprésence du cyberharcèlement dans le monde adolescent.

      Elle souligne l'engagement de l'Éducation Nationale à travers des programmes comme PHARE, la nécessité d'une approche globale impliquant l'ensemble de la communauté éducative et les parents, et l'importance cruciale de la formation et de la sensibilisation.

      Le cadre juridique se renforce pour mieux appréhender et punir ces actes.

      Face à l'évolution constante des technologies et des usages, une veille active et une adaptation des stratégies de prévention et d'intervention sont indispensables pour protéger les jeunes et promouvoir une citoyenneté numérique responsable.

    2. Voici un sommaire de la vidéo "Le cyberharcèlement au périscope" avec des indications temporelles approximatives basées sur le déroulement de l'émission :

      • [0:00 - 4:20] Introduction et définition du cyberharcèlement et de ses enjeux : Présentation des intervenants. Fabrice Poli donne une définition simple du cyberharcèlement comme un acte malveillant répétitif commis électroniquement dans le but de nuire à une personne ayant du mal à se défendre. Il cite différentes formes de cyberharcèlement : intimidations, insultes, moqueries, menaces, propagation de rumeurs, usurpation d'identité, focalisation groupée, transmission de photos ou vidéos dévalorisantes ou intimes. Il mentionne la prise en charge du cyberharcèlement par l'Éducation nationale, notamment via le programme PHARE axé sur l'éducation, la prévention, la formation d'une communauté protectrice, l'intervention et l'association des parents.

      • [4:20 - 9:30] Contexte du monde adolescent et distinction entre agressivité, violence et harcèlement : Séraphin Alava évoque le contexte du monde adolescent, immergé dans la culture numérique avec ses bons et mauvais usages. Il souligne l'importance de la perception et de la présentation de soi pour les adolescents dans leur "peau numérique". Il distingue l'agressivité naturelle, la violence ciblée et l'harcèlement caractérisé par une cible et une malveillance. Il mentionne que 20% des jeunes disent avoir été témoins de propos dangereux, tandis que les formes de harcèlement violent concernent environ 5 pour 1000. Il aborde les formes de violence dans le cyberharcèlement : discriminations (racisme, grossophobie), violences de genre et violences liées au refus du vivre ensemble. Fabrice Poli souligne qu'on ne peut pas cloisonner harcèlement et cyberharcèlement, car ils sont souvent liés.

      • [9:30 - 15:30] Cadre juridique du harcèlement et du cyberharcèlement : Présentation de la "minute juris" par Raphaël Mata du Vigot. Il rappelle que le harcèlement n'est pas nouveau mais a pris une dimension numérique. Le cyberharcèlement relève de la catégorie juridique générale du harcèlement, défini dans le code pénal comme le fait de subir des propos ou comportements négatifs ou violents, fondé sur le rejet de la différence. Le harcèlement peut être moral, physique ou sexuel et entraîne une dégradation des conditions de vie de la victime. Contrairement aux idées reçues, la répétition n'est pas obligatoire pour constituer du harcèlement. Le cyberharcèlement s'exerce via les technologies numériques et porte atteinte à la dignité de la victime, créant une situation intimidante ou hostile. Il cite différentes formes de cyberharcèlement (messages humiliants, diffusion de contenus intimes sans consentement, publication d'insultes, divulgation d'informations personnelles). Il mentionne les lois de 2016 et 2018 renforçant la lutte contre le "revenge porn" et le harcèlement en ligne. Il aborde ensuite le harcèlement scolaire, introduit dans le code de l'éducation, et la loi de 2022 visant spécifiquement à combattre le harcèlement scolaire. Le cyberharcèlement est constitutif d'une faute pénale dans le cadre scolaire, avec des sanctions pouvant aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement en cas de suicide de la victime. Des mesures répressives complémentaires existent (bannissement des réseaux sociaux, confiscation de matériel, stages de sensibilisation). Les chefs d'établissement ont l'obligation d'engager une action disciplinaire en cas de harcèlement, et les personnels ont l'obligation de signaler ces faits. Le cyberharcèlement est une forme du harcèlement scolaire et est puni par la loi.

      • [15:30 - 22:50] Témoignages et leviers pour lutter contre le cyberharcèlement : Anne Philipson (Canopé) partage la vision des intervenants et souligne le rôle de la formation des personnels éducatifs. Elle insiste sur la nécessité de rester en veille face à l'évolution du cyberharcèlement et à l'impact de l'IA et des "fake news". Elle rappelle le slogan "liker c'est harceler" et l'importance d'éduquer les jeunes à leurs gestes en ligne. Frédéric Vedren (chef d'établissement) insiste sur la nécessité de réagir vite face aux signalements des parents et de mettre en place des process (programme PHARE). Il souligne l'importance de la formation et de l'information de tous les personnels, y compris la vie scolaire. Il évoque les acteurs pouvant intervenir dans la lutte contre le cyberharcèlement : formateurs, Clémi, collectivités, personnels du périscolaire. Il détaille les acteurs au sein de l'établissement (enseignants, direction, vie scolaire, assistants sociaux, infirmières) et les partenaires externes (collectivités, centres sociaux, forces de l'ordre, associations, cellules de prévention du harcèlement). Fabrice Poli met en avant le travail de prévention et d'éducation de l'Éducation nationale, notamment les séances d'empathie dès le premier degré, les 10 heures annuelles dédiées à la lutte contre le harcèlement dans le programme PHARE et l'enseignement moral et civique intégrant l'éducation aux médias et à l'information (ÉMI). Il souligne l'importance du collège comme lieu de détection et le besoin d'appartenance des adolescents aux groupes en ligne. Séraphin Alava confirme la progression du cyberharcèlement dès l'école primaire avec l'accès plus précoce aux téléphones portables. Il insiste sur l'alliance nécessaire entre parents et enseignants, soulignant les principes d'action de l'Éducation nationale (protéger, instruire, éduquer) et le temps nécessaire à la résolution des situations, souvent en dehors de l'établissement. Il évoque un dispositif étranger intégrant des adultes dans les groupes de messagerie des élèves à des fins de prévention. Frédéric Vedren revient sur les stratégies d'abord du cyberharcèlement dans les établissements, insistant sur l'éducation des élèves et des parents plutôt que la simple sanction. Il met en avant le rôle du CESCE et la pédagogie pour apprendre aux élèves à reconnaître les situations de harcèlement et le rôle des témoins. Il détaille les types de sanctions et l'importance de l'acceptabilité par les élèves. Il souligne l'adaptation des actions de prévention aux différents niveaux (6e, 5e, 4e, 3e) et aux problématiques spécifiques (égalité filles-garçons, consentement, réputation en ligne). Il cite des exemples d'intervenants externes (BPDJ, associations) et de partenaires locaux (centres sociaux) pour la sensibilisation et la responsabilisation. Il insiste sur la formation de tous les personnels pour repérer les signaux faibles de mal-être pouvant être liés au harcèlement. Séraphin Alava met en lumière la spécificité des actes de cyberharcèlement avec la production et la diffusion de fausses vidéos et images, amplifiées par l'IA, et le fait que les enseignants en sont aussi victimes. Il nuance l'idée d'une réduction de l'impact du cyberharcèlement avec l'augmentation des contenus, car les victimes sont souvent dans une phase sensible de leur vie. Anne Philipson plaide pour le développement d'une citoyenneté juvénile et numérique, basée sur les valeurs de l'école et de la République, et l'importance d'aider les jeunes à maîtriser leur image et leur empreinte sociale. Elle évoque les passeports numériques et la nécessité de se pencher sur les enjeux de l'IA. Fabrice Poli précise le temps consacré à l'éducation numérique et à la lutte contre le cyberharcèlement : 10 heures annuelles dans le cadre du programme PHARE, de la maternelle à la terminale, intégrées à l'enseignement moral et civique et à l'éducation aux médias et à l'information. Il souligne que ces interventions sont accompagnées de ressources pédagogiques. Il met en garde contre le fait qu'un élève harcelé peut devenir harceleur et inversement, et que l'harcèlement peut être le symptôme de problèmes familiaux. Il insiste sur l'importance de la compréhension et de la responsabilisation de l'agresseur. Il attire l'attention sur la vulnérabilité des élèves en situation de handicap face au harcèlement. Frédéric Vedren rappelle que chaque heure de présence dans l'établissement peut être un moment pour travailler sur le harcèlement. Il évoque les résistances des enseignants (crainte de s'éparpiller, manque de compétences perçu) et l'importance de les accompagner et de les rassurer. Séraphin Alava identifie trois inquiétudes subjectives des enseignants : la gestion de la relation aux parents, le sentiment d'incompétence à la décision et l'inquiétude face au retour de l'agresseur dans l'établissement. Anne Philipson conclut sur l'importance de la communauté éducative, du dialogue entre adultes et de la reconnaissance des besoins en formation. Elle rappelle que le cyberharcèlement est transversal aux disciplines (ÉMI, EMC, égalité filles-garçons, éducation affective et sexuelle). Fabrice Poli synthétise en soulignant la nature polymorphe du cyberharcèlement, touchant à différents aspects de la personne, et l'importance de l'éducation pour distinguer la moquerie de l'harcèlement et faire prendre conscience aux élèves de leurs actes.

      • [29:30 - 32:30] Minute bibliographique : Présentation de ressources sur le cyberharcèlement : site Eduscol et kit d'accompagnement pédagogique sur l'empathie, site education.gouv.fr et guide sur la prévention de la cyberviolence, site Réseau Canopé et ressources bibliographiques ainsi qu'un parcours de formation "Cyberharcèlement" sur Magister, site du Clémi et les aventures de la famille Tout Écran, site Internet sans crainte et les fiches conseils de Vin et Lou, ouvrage "Cyber harcèlement sortir de la violence à l'école et sur les écrans" de Béranger Stassin et son blog, jeu sérieux "Le quartier des légendes" de Séraphin Alava et l'association militant des savoirs.

      • [32:30 - Fin] Conclusion de l'émission.
    1. Briefing Doc : "Le parcours de l'élève au périscope" Source : Excerpts from the radio show "Le parcours de l'élève au périscope"

      Date de diffusion : 11 mars 2025

      Participants :

      • Jean-Marc Moulet : Inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche
      • Philippe Montoya : IEN en scolarisation des élèves en situation de handicap, conseiller technique école inclusive du recteur de l'académie de Toulouse
      • Patrick Avogadro : Personnel de direction, Lycée professionnel Les Grippeaux (académie de Poitiers)
      • Noémie Olympio : Enseignante-chercheuse sur les trajectoires des élèves (LEST CNRS, Université Aix-Marseille)
      • Raphaël Mata Duvignot : Présentateur de la minute juris
      • Thème principal : Le parcours de l'élève, ses enjeux, les dispositifs d'accompagnement, les inégalités et les perspectives.

      Structure de l'émission (d'après l'extrait) :

      • Enjeux autour du parcours de l'élève : Définition, étapes clés, accompagnement du système éducatif, objectifs au-delà de l'insertion professionnelle, influence du territoire et position de la recherche.
      • Minute Juris : Présentation des cadres légaux et administratifs du parcours de l'élève (socle commun, redoublement, orientation, classes et groupes spécifiques).
      • Témoignages de terrain (Table ronde) : Expériences dans le premier et second degré, forces du système, enjeux territoriaux, discriminations, découverte des métiers, inclusion des élèves en situation de handicap, formation des enseignants et partenaires.
      • Minute Bibli : Présentation de ressources bibliographiques.

      Principaux thèmes et idées clés :

      1. Définition et complexité du parcours de l'élève :

      • Le parcours de l'élève englobe "tout ce qu'un élève va vivre à l'intérieur de l'école à l'extérieur de l'école pour se construire réussir son orientation et arriver à une insertion professionnelle la meilleure possible." (Jean-Marc Moulet)
      • Il existe une distinction avec les "parcours éducatifs" (réforme de 2008) qui sont plus axés sur les éducations transversales, au sein desquels figure le "parcours avenir", central pour l'orientation au collège.
      • Le parcours est différencié selon les niveaux (primaire, collège, lycée), avec des dispositifs spécifiques pour accompagner les difficultés (plans personnalisés au primaire, SEGPA au collège, spécialisations au lycée).
      • Au lycée (surtout professionnel), l'éventail des parcours s'élargit avec des secondes thématiques et des possibilités d'approfondissement ou d'immersion professionnelle en terminale. Le lycée général et technologique offre une multiplication des choix de disciplines et de couplages.
      • Le système éducatif accompagne via des heures dédiées à l'orientation dès la 4ème, l'accompagnement personnalisé au lycée et le rôle des équipes éducatives et des psychologues de l'Éducation nationale.

      2. Objectifs multiples du parcours :

      • L'objectif n'est pas uniquement l'insertion professionnelle, mais aussi la "fabrication de citoyens qui soient heureux" et la "diversification des possibles". (Jean-Marc Moulet)
      • Il s'agit de lutter contre le déterminisme social et les pressions de genre en élargissant le "panel des possibles" pour que les élèves se révèlent dans ce qui est le meilleur pour eux.
      • Le socle commun assure l'acquisition des compétences nécessaires à l'orientation pour tous les citoyens à la fin de la scolarité obligatoire.

      3. Personnalisation et choix :

      • L'idée est d'avoir un parcours "le plus personnalisé proche des envies possibles des jeunes". (Jean-Marc Moulet)
      • L'offre de choix est aujourd'hui beaucoup plus large qu'auparavant, correspondant à une plus grande diversité de profils.
      • La valorisation du lycée professionnel est un enjeu éducatif et économique fort, en lien avec les besoins du marché du travail.

      4. Influence du territoire et mobilité :

      • La proximité du secteur économique influence l'orientation. L'information sur l'orientation est déléguée aux régions (loi de 2018) pour tenir compte des enjeux économiques locaux et favoriser la mobilité régionale.
      • La mobilité des élèves est centrale, et informer sur les opportunités régionales peut engager certains élèves à s'y orienter.
      • Les projets éducatifs de territoire (PEDT) sont des leviers importants pour lutter contre les inégalités culturelles et favoriser la mobilité dès le primaire.
      • Des initiatives comme les cordées de la réussite et les internats d'excellence visent à pallier les inégalités territoriales et à élever les ambitions des élèves.

      5. Le regard de la recherche : Inégalités et déterminismes :

      • La notion de parcours renvoie aux "périodes charnières" (aménagements précoces, premiers paliers d'orientation en 3ème et seconde). (Noémie Olympio)
      • Malgré la volonté d'uniformité (tronc commun), le système est marqué par des "éléments d'inégalité" et un fort "déterminisme scolaire et social des trajectoires".
      • La performance scolaire en fin de primaire est un bon prédicteur des possibilités futures. L'orientation est socialement marquée (à performance égale, un enfant de parents diplômés du supérieur a plus de chances de faire un bac général).
      • Les données de la DEP (panel d'élèves) montrent l'importance du "capital informationnel des familles", du "niveau d'aspiration des familles" et du "maintien des aspirations" (phénomène de "refroidissement des aspirations" parfois non lié à la performance scolaire).
      • La "représentation de l'utilité des diplômes" est également inégalement répartie et corrélée à la résilience scolaire.
      • Le système actuel, avec des aménagements précoces (comme la SEGPA), peut rendre les trajectoires "peu réversibles" et socialement marquées.
      • Le "capital informationnel" se constitue par la catégorie socio-professionnelle, la représentation du monde, le rapport à la mobilité et les "stratégies éducatives des parents" (plus ou moins "opérantes").

      6. Cadre légal et administratif (Minute Juris) :

      • L'article L 111-1 du code de l'éducation garantit l'organisation des parcours en fonction des élèves.
      • Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture (défini par la loi de 2005 et refondé en 2013) est au cœur du système et évalué à la fin de chaque cycle.
      • Le redoublement est un dispositif rare et exceptionnel (codifié à l'article L 31-7), privilégiant des stratégies de prévention et d'accompagnement. Il est interdit en maternelle. La décision fait l'objet d'un dialogue avec les familles et peut être contestée.
      • L'orientation scolaire (articles L331-7 et D331-31) est encadrée par des voies définies par arrêté ministériel et implique un dialogue entre familles et équipes pédagogiques. En cas de désaccord, une procédure de recours existe.
      • Des classes et groupes spécifiques (article D 332-5), comme les SEGPA (article D 332-7) et les ULIS (article L12-1), permettent un parcours différencié pour répondre aux besoins des élèves, y compris en situation de handicap. La différence de traitement basée sur les besoins n'est pas considérée comme une rupture d'égalité.
      • Le principe de mutabilité du service public d'éducation implique une innovation et un ajustement continu des pratiques pédagogiques.

      7. Témoignages de terrain et solutions :

      • Les parcours diffèrent déjà au primaire en fonction du territoire et des projets menés (y compris le temps périscolaire). La distance au collège et au lycée impacte également les parcours.
      • Les projets éducatifs de territoire (PEDT) et le regroupement de collectivités sont essentiels pour offrir des opportunités culturelles et de mobilité.
      • Les cordées de la réussite lient les collèges à des grandes écoles pour susciter l'ambition. Les internats d'excellence lèvent l'obstacle de la distance.
      • Les campus des métiers d'excellence (CMQ) favorisent la mobilité et le lien avec l'économie des territoires, en produisant des ressources pour les collèges (jeux, plateformes numériques, accueil).
      • Il est crucial de travailler sur l'ouverture du champ des possibles et le capital informationnel sans paternalisme, en s'appuyant sur des données fiables (taux d'employabilité, mobilité professionnelle).
      • La découverte des métiers dès la 5ème (voire plus tôt, comme dans les pays anglo-saxons) est essentielle pour contrer les déterminismes. La rencontre avec des professionnels a un impact déterminant (l'exemple d'une heure d'intervention d'une scientifique sur l'orientation des filles).
      • Des actions locales (forums des métiers, visites d'entreprises, mini-stages, stages de seconde) permettent aux élèves de découvrir la diversité des professions.
      • Le soutien au parcours dans les lycées professionnels (ateliers CV, rencontres avec des professionnels et anciens élèves) vise à faciliter l'insertion et la poursuite d'études. Le parcours différencié en fin d'année permet des stages de professionnalisation ou des ateliers de préparation à la vie étudiante.
      • La formation d'initiatives locales (FIL) rapproche les enseignants des différents niveaux pour harmoniser les attentes.

      8. Inclusion des élèves en situation de handicap :

      • La mobilité est un enjeu crucial, nécessitant des outils spécifiques (applications d'aide au déplacement).
      • L'ambition pour ces élèves doit être élevée (faible taux en lycée général et technologique). Il existe un "plafond de verre" à faire sauter.
      • Les universités et grandes écoles développent une forte dynamique inclusive (référents handicap, aménagements). La convention "A tout pour tous" à Toulouse et les initiatives pour les étudiants avec TSA sont des exemples.
      • Des plateformes d'accompagnement à l'inclusion professionnelle sont mises en place.
      • La connaissance des dispositifs par les enseignants est fondamentale. L'action "Enseignement supérieur et handicap, c'est possible" vise à informer.

      9. Formation des enseignants et partenaires :

      • Les psychologues de l'Éducation nationale et les CIO ont un rôle central.
      • Il est important d'associer les médecins de l'Éducation nationale pour anticiper les contre-indications dans certaines filières professionnelles.
      • La région (information, orientation mobile), l'ONISEP (compétences à s'orienter, plateforme "Avenir"), les professeurs principaux et les DDFPT (en lycée professionnel) sont des partenaires clés.
      • Le travail en équipe et en réseau (campus des métiers et des qualifications) est essentiel.
      • Il faut renforcer les partenariats entre le collège et le lycée, ainsi qu'avec l'enseignement supérieur (continuum Bac-3 / Bac+3).
      • La gestion algorithmique de l'orientation peut alimenter l'autocensure, nécessitant une meilleure explicitation des stratégies et des accompagnements pour les élèves les moins favorisés.
      • Le bureau des entreprises dans les lycées professionnels renforce le lien avec le monde du travail. Le réseau associatif peut apporter une expertise complémentaire.
      • Il est important de lier le stage de seconde aux expériences vécues au collège.

      Conclusion et perspectives (Jean-Marc Moulet) :

      • Le système éducatif évolue pour faciliter et mieux accompagner les parcours, en aidant les familles les plus fragiles.
      • L'objectif ne doit pas être uniquement l'insertion professionnelle, mais aussi la formation à la mobilité professionnelle et à la plasticité face aux évolutions du marché du travail.
      • La question du décrochage scolaire, souvent lié à des difficultés d'orientation, pourrait faire l'objet d'une prochaine table ronde.

      Ressources bibliographiques (Minute Biblie) :

      Rapport de l'Inspection générale sur la découverte des métiers au collège (mai 2024).

      Articles de Noémie Olympio sur l'orientation en lycée professionnel, les aspirations et le capital social et culturel.

      Site de l'ONISEP et plateforme "Avenir".

    2. Voici un sommaire de la vidéo "Le parcours de l'élève au périscope" avec des indications temporelles approximatives basées sur la structure du transcript :

      • [0:00 - 1:30] Introduction : Présentation de l'émission "Au Périscope" consacrée au parcours de l'élève, des intervenants (Jean-Marc Moulet, Philippe Montoya, Patrick Avogadro, Noémie Olympio) et du déroulement de l'émission (enjeux puis témoignages, séparés par la minute juris).

      • [1:30 - 3:20] Définition et enjeux du parcours de l'élève : Jean-Marc Moulet définit le parcours de l'élève comme tout ce qu'un élève vit à l'intérieur et à l'extérieur de l'école pour se construire, réussir son orientation et son insertion professionnelle. Il distingue cela des parcours éducatifs et souligne l'importance du parcours Avenir au collège.

      • [3:20 - 4:55] Différentes étapes du parcours : Évolution du parcours de l'élève de l'école primaire (soutien en classe) au collège (structures spécifiques comme les SEGPA, options) et au lycée (diversification des parcours au lycée professionnel et général/technologique).

      • [4:55 - 6:40] Accompagnement et objectifs du système éducatif : Le système éducatif accompagne les élèves dès la 4ème avec des heures d'orientation et un accompagnement personnalisé. L'objectif n'est pas uniquement l'insertion professionnelle mais aussi la formation de citoyens heureux et la diversification des possibles en tenant compte de l'origine sociale et des pressions de genre. Le socle commun inclut les compétences à s'orienter.

      • [6:40 - 8:15] Évolution des choix et enjeux économiques : Comparaison du nombre de filières aujourd'hui par rapport au passé, valorisation du lycée professionnel et liens avec les enjeux économiques et les métiers en tension. L'information sur l'orientation est déléguée aux régions pour tenir compte des spécificités économiques locales.

      • [8:15 - 9:55] Position de la recherche sur le parcours de l'élève : Noémie Olympio présente la vision de la recherche, axée sur les périodes charnières (aménagements précoces, 3ème et seconde) et la spécificité française d'un tronc commun jusqu'à 15 ans. Elle souligne les limites de cette uniformité et le déterminisme scolaire et social des trajectoires.

      • [9:55 - 13:05] Le panel de la DEP et les inégalités : Présentation du panel d'élèves de la DEP et des variables intéressantes : capital informationnel des familles, niveau d'aspiration et maintien des aspirations. Le phénomène de "refroidissement des aspirations" est mis en évidence, non toujours lié à la performance scolaire. Inégalités liées à la représentation de l'utilité des diplômes.

      • [13:05 - 14:20] Question sur l'évolution du tronc commun et le capital informationnel : Discussion sur un éventuel recul de l'âge du tronc commun et explication de la constitution du capital informationnel des familles (catégorie socio-professionnelle, rapport à la mobilité, stratégies éducatives).

      • [14:20 - 21:00] Minute Juris (Raphaël Mata duvignot) : Présentation des dispositifs administratifs qui ponctuent juridiquement le parcours de l'élève : socle commun de connaissances, compétences et de culture (article L 111-1), redoublement (article L 31-7, D 321-6, D 331-62), orientation scolaire (article D 331-2, L331-7, D331-31, D331-34), et classes et groupes spécifiques (article D 332-5, D 332-7, L12-1). Conclusion sur l'importance de l'adaptation du système.

      • [21:00 - 25:05] Table ronde - Expériences de terrain et inégalités territoriales : Patrick Avogadro évoque l'impact du territoire sur le parcours dès le primaire et les synergies avec les collectivités. Philippe Montoya souligne le rôle des projets éducatifs de territoire, des cordées de la réussite et des internats d'excellence pour lutter contre les inégalités et favoriser la mobilité. Exemple de l'action "écolier citoyen" à Toulouse.

      • [25:05 - 27:15] Forces nationales et mobilité : Jean-Marc Moulet présente les campus des métiers d'excellence (CMQ) comme un levier pour la mobilité et le lien avec l'économie locale, produisant des ressources pour les collèges.

      • [27:15 - 30:25] Enjeux liés au territoire (suite) et gommer les discriminations : Noémie Olympio développe les enjeux liés aux inégalités sociales et spatiales, le rôle du niveau de diplôme des parents sur la mobilité et les dispositifs comme les internats d'excellence et les cordées de la réussite. Elle met en garde contre la notion d'élève méritant et la rhétorique néolibérale. Jean-Marc Moulet aborde l'importance d'une découverte précoce des métiers dès la 5ème et cite des exemples d'actions menées dans les collèges pour élargir l'éventail des possibles et favoriser la mobilité.

      • [30:25 - 34:00] Découverte des métiers dans les établissements professionnels : Patrick Avogadro décrit les actions mises en place dans son lycée professionnel pour élargir les perspectives des élèves : découverte des métiers des parents, immersions en entreprise, mini-stages, stage de 3ème et stage de seconde. Objectif de passer de 15 à 45 métiers connus.

      • [34:00 - 37:00] Inclusion des élèves en situation de handicap et poursuite d'études : Philippe Montoya aborde les difficultés spécifiques de mobilité pour les élèves en situation de handicap et les initiatives pour favoriser leur autonomie. Il souligne le faible taux de poursuite d'études dans le supérieur et les actions menées au niveau de l'académie de Toulouse pour l'inclusion dans l'enseignement supérieur et professionnel.

      • [37:00 - 42:00] Découverte des métiers (suite) et formation des acteurs : Patrick Avogadro évoque le "soutien au parcours" et le parcours différencié en lycée professionnel, ainsi que les rencontres avec des professionnels et d'anciens élèves. Jean-Marc Moulet insiste sur l'impact déterminant de la rencontre avec des professionnels et cite une étude sur l'orientation des filles vers les sciences. Exemples d'actions locales. Noémie Olympio met en garde contre le paternalisme et le "refroidissement des aspirations" et souligne l'importance de données fiables (CREDOC).

      • [42:00 - 47:05] Partenaires pour l'accompagnement et formation des enseignants : Philippe Montoya présente les partenaires internes (psychologues EN, CIO, IEN) et externes (médecins EN, région, ONISEP). Il insiste sur la co-éducation avec les familles. Patrick Avogadro cite les professeurs principaux et les DDFPT. Jean-Marc Moulet évoque les compétences à s'orienter de l'ONISEP et la plateforme "Avenir", ainsi que les bureaux des entreprises et les associations. Noémie Olympio souligne l'importance du travail en équipe et en réseau (CMQ), la collaboration collège-lycée et lycée pro-enseignement supérieur, et l'impact de la gestion algorithmique sur l'autocensure.

      • [47:05 - 51:00] Conclusion et perspectives : Jean-Marc Moulet résume les points clés, soulignant la tendance à faciliter et accompagner les parcours, l'importance de ne pas se limiter à l'insertion professionnelle, la nécessité de développer la plasticité et l'enjeu du décrochage scolaire.

      • [51:00 - 54:00] Minute Biblie (Sylven Paul) : Présentation de ressources bibliographiques : rapports de l'Inspection générale (notamment sur la découverte des métiers au collège par Jean-Marc Moulet), articles de Noémie Olympio, et le site de l'ONISEP avec la plateforme "Avenir".

      • [54:00 - Fin] Conclusion de l'émission et remerciements.

    1. Briefing Doc : Prévention et gestion des conflits au périscope

      Source : Excerpts de l'émission "Prévenir et gérer les conflits au périscope" (Transcription textuelle)

      Date de diffusion (implicite) : Avant février 2025

      Thématique principale : La prévention et la gestion des conflits dans divers environnements, notamment l'éducation nationale et le secteur de la santé.

      Participants :

      • Animation : (Nom non mentionné explicitement, mais présente le studio Joseph et l'émission "Au Périscope")
      • Leticia Chardavoine : Chef d'établissement au lycée général et technologique Joseph des Fontaines à Melle (79).
      • Michel Keré : Inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche.
      • Stéphane Maré : Directeur de la communication et du mécénat du CHU de Poitiers et médiateur diplômé.
      • Jean Pralon : Enseignant-chercheur en gestion des ressources humaines à l'École de Management de Normandie (en distanciel).
      • Raphaël Mata du Vigot : (Présentateur de la "minute juris").
      • Sylvain Paul : (Propose le "point ressources" ou "minute biblie").

      Structure de l'émission :

      • Introduction et enjeux : Présentation des invités et introduction de la thématique par Michel Keré et Jean Pralon.
      • Minute Juris : Présentation des aspects juridiques de la gestion des conflits, notamment les modes alternatifs de règlement des différends (MARD) dans l'administration.
      • Débat : Discussion entre les quatre invités sur la prévention et la gestion des conflits, avec des exemples concrets et des perspectives variées.
      • Point Ressources (Minute Biblie) : Présentation de ressources documentaires et d'ouvrages pertinents sur la thématique.

      I. Enjeux de la prévention et de la gestion des conflits (Introduction)

      • Universalité du conflit : Michel Keré souligne que le conflit est une caractéristique universelle de l'activité humaine, présente même dans les sociétés animales (violence ou évitement). Cependant, dans les sociétés humaines civilisées, le conflit est organisé par des règles (lois, acceptation des comportements).
      • "Cette question, cette thématique est effectivement universelle, elle existe depuis toujours, euh c'est le propre de l'activité humaine, le conflit n'ayons pas peur de le dire parce que si on fait un peu j'allais même dire si on fait de l'anthropologie de bazar on pourrait dire que le conflit c'est y compris le propre des sociétés animales où le conflit se réglait de deux manières hein soit par la violence le combat ou par l'évitement on allait dans une autre tribu quand on était euh animal le cas échéant ou entre espèces animalière d'ailleurs aussi."
      • Le conflit comme interaction humaine : La parole et l'échange distinguent les conflits humains, offrant des outils d'argumentation et de résolution.
      • "La différence avec les sociétés animales d'ailleurs c'est nous avons la parole et nous avons du coup l'argumentation et l'échange et la parole et l'échanges sont le propre de l'interaction de l'activité humaine et donc de caractère universel du conflit par définition."
      • Organisation et canalisation du conflit dans la société : Les règles collectives (lois) lissent et diminuent le conflit. Des institutions comme l'entreprise, l'association, l'éducation nationale et l'hôpital sont des "creusets de sociétés" où les conflits se manifestent. L'éducation nationale a un rôle particulier dans la formation aux valeurs qui font société et canalisent les conflits.
      • "Dans l'état de société que nous formons le conflit est organisé c'est-à-dire que il y a des règles comme point de repère, il y a une acceptation des comportements de l'autre dans une certaine mesure et qui l'interaction individuelle est régie finalement par des règles collectives qui lissent qui diminuent nécessairement le conflit qu'il s'agisse de la loi..."
      • Définition du conflit : Nécessite un émetteur, un récepteur, une interaction (verbale, écrite) et une argumentation non partagée, menant à des frictions et potentiellement à une gradation (échanges d'opinion, tensions interpersonnelles/professionnelles, conflits explicites, crise).
      • Déterminants du conflit : Manque d'écoute, argumentations excessives, enjeux de négociation.
      • Dualité du conflit : Peut être salutaire et positif (source d'innovation et de convergence de vues) mais aussi négatif et destructeur (rupture de communication, situations frictionnelles structurelles).
      • Perspective du management (Jean Pralon) :Les conflits basés sur les goûts personnels sont moins importants. Dans les organisations, les conflits prennent des formes institutionnelles liées à la distribution du pouvoir.
      • "Si le conflit porte sur des goûts des préférences des intérêts personnels c'est pas très grave au fond... en revanche ce qui serait important c'est de considérer que dans les les organisations dans une institution le conflit prend des formes un peu différentes et que pour ça il faut essayer de de décoder les choses d'une façon un peu plus institutionnelle."
      • Les organisations distribuent du pouvoir, et les conflits sont souvent l'expression d'un conflit de pouvoir entre ceux qui tentent de l'exercer et ceux qui n'ont pas envie de le subir.
      • Il faut se méfier de l'interprétation qui voit toute résistance ou opposition comme une résistance au changement basée sur des intérêts personnels, car elle peut ignorer les questions de légitimité des contraintes imposées.
      • "Très souvent la question du conflit il faut la penser dans un contexte qui va être avant tout un contexte de distribution du pouvoir... c'est l'expression d'un conflit de pouvoir entre des gens sur lesquels on essaie d'exercer du pouvoir et qui n'ont pas envie qu'on les qu'on les manipule et qu'on les maltraite..."
      • Le conflit peut également être lié à des conflits de statut (ex: chef d'établissement exprimant son rôle).

      II. Gestion des conflits : Aspects juridiques (Minute Juris)

      • Évolution de la gestion des conflits : Du duel judiciaire à un règlement plus procédural et respectueux du droit.
      • Définition juridique du conflit : Une décision administrative contestée par son destinataire.
      • Modes Alternatifs de Règlement des Différends (MARD) : Existent en dehors du recours au juge, permettant un règlement plus rapide, souple, accessible et personnalisé.
      • Types de MARD :Recours administratif (gracieux ou hiérarchique) : Mode classique régi par le Code de justice administrative.
      • Arbitrage : Un tiers tranche la contestation.
      • Conciliation : Un tiers rapproche les parties et fait des propositions.
      • Médiation : Un tiers restaure la communication pour que les parties trouvent elles-mêmes une solution. L'accord peut prendre la forme d'une transaction (concessions réciproques) et parfois nécessiter une homologation judiciaire.
      • Encouragement des MARD par les pouvoirs publics : Raisons sociales (règlement pacifique, redonner le pouvoir aux citoyens) et économiques (désengorger les juridictions).
      • Focus sur la médiation administrative :Médiateur de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur (depuis 1999) : Nommé par arrêté ministériel.
      • Médiateurs académiques : Institués dans chaque ressort académique, coordonnés par le médiateur national.
      • Compétences : Le médiateur national traite les réclamations relatives aux services centraux et aux établissements non rattachés à un recteur ; les médiateurs académiques sont compétents pour les services et établissements de leur circonscription.
      • Statut : Organe intégré au ministère, mais agissant de manière impartiale et neutre (adhère à la charte du club des médiateurs du service public).
      • Mission : Médiation et traitement extrajudiciaire des réclamations (questions financières, affectation, carrière, statut, recrutement, retraite, protection sociale pour les personnels ; inscription, orientation, vie scolaire/universitaire, examens, questions sociales, inclusion pour les usagers).
      • Procédure de saisine : La réclamation doit être précédée de démarches auprès de l'établissement concerné.
      • Pouvoirs d'investigation du médiateur : Peut faire appel aux services du ministère et aux inspections générales.
      • Issues de l'intervention du médiateur : Refus d'appuyer la réclamation ou appui avec recommandations (non contraignantes) à l'établissement ou au service concerné.
      • Articulation avec le Défenseur des droits : La saisine du Défenseur des droits met fin à la procédure devant le médiateur de l'Éducation si la réclamation entre dans sa compétence.
      • Médiation préalable obligatoire (MPO) : Expérimentée puis pérennisée par la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire.
      • Principes fixés par le Code de justice administrative : Articles R213-10 et suivants.
      • Déclenchement : Engagée auprès du médiateur compétent dans les délais du recours contentieux (2 mois suivant la notification de la décision contestée, qui doit mentionner l'obligation de saisir le médiateur et ses coordonnées).
      • Effets de la saisine : Interruption du délai de recours contentieux et suspension des délais de prescription.
      • Champ d'application : Recours formés par les agents publics à l'encontre de certaines décisions administratives individuelles défavorables (éléments de rémunération, refus de détachement/disponibilité/congé parental, réemploi d'un contractuel, refus de promotion interne/accès à la formation).
      • Développement de l'éducation aux MARD : Nécessaire pour leur progression, inscrit dans l'objectif de l'article L11-1 du Code de l'éducation.
      • Dispositifs existants : Enseignement moral et civique, médiation par les pairs dans certains établissements.
      • Limites : La généralisation des MARD est encore un chemin long.

      III. Débat : Prévention et gestion des conflits (Points clés)

      • Prévention des conflits (Leticia Chardavoine) :Poser un cadre de confiance et de respect : Cadre de communication entre tous les personnels, respect de la diversité, reconnaissance de l'humain avant le professionnel, prise en compte des parcours et expériences différents.
      • "Pour moi le ça passe par euh le fait de poser un cadre euh de confiance et de respect c'est-à-dire un cadre de communication entre les personnels entre la direction et les personnels les personnels la direction et entre l'ensemble des personnels qui soit vraiment euh respectueux de la diversité des personnes qui constituent ses personnels."
      • Modélisation par le chef d'établissement : Être soi-même respectueux et garder son calme pour être légitime à exiger cela des autres.
      • "Ce cadre je vais moi-même m'astreindre à le respecter c'est-à-dire qu'à partir du moment où j'explique à mes personnels que on peut tous dire mais qu'il y a la manière de le dire ça sous-entend que que moi à aucun moment je ne peux me permettre de perdre mon calme envers un personnel..."
      • Développement des "soft skills" : Écoute active, empathie, assertivité, communication claire et précise (orale et écrite), formulations respectueuses, donner du sens aux demandes.
      • "Le deuxième point il est très en lien avec ce qu'on appelle les soft skill c'est-à-dire les les compétences douces avec la notion d'écoute active d'empathie d'assertivité tout ce qui tourne autour de de la communication..."
      • Cohérence entre le dire et le faire : Expliciter les actions et les décisions, respecter les engagements pour éviter l'incertitude et le terrain propice aux conflits.
      • "L'expression dire ce qu'on fait et faire ce qu'on dit c'est-à-dire que les personnels aujourd'hui ne fonctionnent plus à l'aveugle... on veut savoir pourquoi on fonctionne dans quel but et quand une décision est prise euh savoir qu'elle est prise et savoir pourquoi elle est prise et dans quel objectif à quelle durée..."
      • Attention au poids du non-verbal : Être conscient de sa communication non verbale et de celle des autres, veiller à la cohérence avec le verbal dans une attitude de respect.
      • "Je leur rappelle que dans une communication euh orale il n'y a que 30 % de la communication qui va être verbal et 70 % qui va être non verbal..."
      • Valorisation des instances : Les instances (conseil d'administration, etc.) sont des lieux de prévention en permettant l'expression des divergences d'opinion et en régulant les conflits potentiels. Le conflit d'idées est vu comme fondamental pour l'évolution.
      • "Les instances pour moi c'est le lieu euh de prévention des conflits dans le sens où très souvent les conflits ils apparaissent parce qu'ils ne sont pas exprimés..."
      • Être attentif aux signaux faibles : Écouter les remarques, les tensions, les incompréhensions pour réagir rapidement avant l'escalade.
      • "Le dernier point je dirais sur la prévention du conflit c'est d'être très attentif aux signaux faibles..."
      • Analogie entre le secteur de la santé et l'éducation (Stéphane Maré) : Les deux environnements impliquent la prise en charge d'humains par des humains, créant des contextes où les conflits peuvent survenir. La médiation est un outil développé plus récemment dans la santé pour la prévention et la gestion des conflits entre agents.
      • Importance du contexte (Michel Keré) : Les solutions standardisées pour gérer les conflits sont limitées. Il faut tenir compte du contexte spatial et temporel. L'écoute empathique et le respect partagé sont fondamentaux. L'exemplarité et la conviction du responsable sont essentielles.
      • "Je suis un peu frappé par la multiplicité des solutions standardisées qu'on vous propose les 60 recettes pour gérer les conflits les 30 conseils pour et cetera et et moi je je suis pas là c'est-à-dire que je trouve que la manière dont Madame Chardavoine l'a amené est tout à fait juste c'est-à-dire que le le conflit qu'on essaie de le prévenir ou de le gérer il est contextualisé à la fois dans l'espace et dans le temps..."
      • La capacité à convaincre est une garantie de la prévention et de la gestion des conflits. L'argument d'autorité est un dernier recours moins efficace que le pouvoir de conviction.
      • Gestion des conflits par la médiation (Stéphane Maré) :La médiation est un outil structuré proposé au personnel (parmi d'autres MARD comme la conciliation).
      • Vertus de la médiation : Permettre aux personnes en difficulté de communication de se retrouver, de s'exprimer, de s'écouter et de se comprendre ; permettre aux intéressés de trouver eux-mêmes des solutions durables à leurs conflits.
      • Rôle du médiateur : Neutre, impartial, indépendant, accompagnateur (pas un arbitre).
      • Processus de médiation : Entretiens individuels préalables (expliquer le processus, s'assurer de l'engagement volontaire), séances plénières (réunion des acteurs, durée de 2-3 heures, plusieurs séances possibles). Durée moyenne d'une médiation : 3 mois.
      • Confidentialité : Garantie de sécurité pour l'expression des participants.
      • Médiation de projet : Application du processus de médiation pour accompagner des équipes dans la conduite de projets, anticiper les réticences au changement et faciliter la communication.
      • Nombre de participants : Peut concerner deux personnes ou des groupes importants (jusqu'à 40 avec plusieurs médiateurs).
      • Taux de réussite : Environ 70% (évalué par la concrétisation d'un accord écrit). Le simple fait de reprendre le dialogue peut être considéré comme un succès.
      • Gestion des conflits par le chef d'établissement (Leticia Chardavoine) :Objectif : Revenir à une situation sans conflit et sans perdant (éviter la rancœur et la reprise du conflit).
      • Différer la gestion : Laisser le temps pour que les émotions s'apaisent.
      • Recueillir le ressenti individuel : Permettre à chaque partie d'exprimer son point de vue et ses émotions.
      • Entretiens individuels et réunions spécifiques : Organiser des moments pour la verbalisation des ressentis et des opinions divergentes.
      • Accompagnement à la formulation : Aider à trouver des expressions respectueuses, distinguer les faits des ressentis, identifier les problèmes de communication et les mauvaises interprétations.
      • Laisser la solution émerger des parties : Le chef d'établissement n'est pas un juge, mais un facilitateur pour trouver un compromis ou des excuses.
      • Retour en différé : Vérifier si la situation est complètement résolue et prendre la température pour éviter une reprise du conflit.
      • Approche systémique du conflit (Stéphane Maré) : Le conflit est un système où chacun se positionne différemment. Il est important de considérer les besoins et d'aider les personnes à sortir de ce système. L'aspect émotionnel est crucial.
      • Rôle des enquêtes administratives (Michel Keré) : L'Inspection Générale peut mener des enquêtes en cas de dysfonctionnement organisationnel, offrant un regard externe et une analyse de la gestion des conflits. Cela permet de libérer la parole et d'apaiser l'organisation.
      • Principes de la gestion des conflits (Jean Pralon) :Distinguer l'accord sur les idées du conflit de position : On peut être d'accord avec quelqu'un mais le conflit peut venir d'une question de position (statut, intérêts personnels).
      • Ne pas hésiter à ne pas négocier : Lorsque des directives institutionnelles s'imposent, la marge de négociation peut être limitée.
      • Faire sens aujourd'hui : Ne plus seulement rappeler les grands principes, mais aussi faire appel à des justifications alternatives et variées qui trouvent un écho dans les intérêts personnels des individus, tout en respectant les grands principes.
      • Décoder les intérêts personnels et les positions : La lecture du conflit doit se faire au niveau où il se pose (rarement des conflits de personne, souvent des conflits de statut et de position).
      • L'assertivité : Règle de comportement impliquant de ne ni agresser, ni se soumettre, ni manipuler dans sa communication. Assumer son rôle et son statut, expliquer les choses en tenant compte des légitimités institutionnelles et des besoins des personnels.
      • Formation à l'assertivité : Possible pour améliorer sa communication.
      • Importance de la culture professionnelle (Michel Keré) : L'adhésion, la volonté d'avancer sur des projets partagés, la conviction de l'utilité de son action dans le service public (éducation et santé) facilitent la gestion et la prévention des conflits. Le partage de valeurs et de convictions est une force.

      IV. Point Ressources (Minute Biblie)

      • Ressources institutionnelles :Site education.gouv.fr : Informations sur le médiateur de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, carte des médiateurs académiques.
      • Actes du colloque des 20 ans de la médiation de l'éducation nationale (2018) : "La médiation pour une société de la confiance".
      • Rapports annuels de la médiation de l'éducation nationale :
      • 2019 : "Prendre soin, une autre voie pour prévenir les conflits".
      • 2023 : "Faire alliance, redonner confiance".
      • Ouvrages suggérés :"Les modes alternatifs de règlement des conflits" (3e édition, 2019) de Loïc Cadiet et Thomas Clay (Dalloz).
      • "La médiation" (Nouvelle édition, 2015) de Jacques Faget (Érès).
      • "La médiation pour tous en France : Comment gérer relations et conflits" (2022) (L'Harmattan).
      • Définition du mot "conflit" dans "Les 100 mots de la sociologie" (2022) de Sandrine Rui.
      • "Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs : Initiation à la communication non violente" (2016) de Marshall B. Rosenberg (La Découverte).
      • "Chevaucher son tigre ou comment résoudre des problèmes compliqués avec des solutions simples" (2008) de Giorgio Nardone (Seuil).

      Conclusion (implicite) :

      L'émission met en lumière la complexité et la diversité des approches pour prévenir et gérer les conflits.

      Que ce soit par la mise en place d'un cadre relationnel basé sur le respect et la communication (dans les établissements scolaires), par l'utilisation d'outils structurés comme la médiation (dans les secteurs de la santé et de l'éducation), par une analyse managériale des enjeux de pouvoir et de statut, ou par le recours à des dispositifs juridiques alternatifs, la gestion des conflits nécessite une compréhension des dynamiques humaines et organisationnelles, ainsi qu'une adaptation des méthodes au contexte spécifique.

      La valorisation du dialogue, de l'écoute, et de la recherche de solutions mutuellement acceptables apparaît comme essentielle pour construire des environnements de travail plus sereins et productifs.

    2. Voici un sommaire de la vidéo "Prévenir et gérer les conflits au périscope" avec une indication approximative des moments clés abordés par les intervenants :

      • [Début - environ 1:00] Introduction de l'émission par l'animateur, présentation du thème de la prévention et de la gestion des conflits, et des quatre invités : Laticia Chardavoine, Michel Keré, Stéphane Maré (en présentiel) et Jean Pralon (à distance).

      • [Environ 1:00 - 7:00] Introduction et enjeux de la thématique :

        • Michel Keré introduit le sujet en soulignant l'universalité du conflit comme propre à l'activité humaine et aux sociétés organisées. Il aborde la définition du conflit (émetteur, récepteur, désaccord), la gradation des conflits (échanges d'opinions, tensions, conflits explicites, crises) et les déterminants (manque d'écoute, argumentations excessives, enjeu de négociation). Il met également en avant le potentiel salutaire et positif du conflit s'il est bien géré, tout en insistant sur la nécessité de maîtriser les formes négatives et destructrices.
        • Jean Pralon apporte la perspective du management, expliquant que dans les organisations, le conflit est souvent lié à la distribution du pouvoir plutôt qu'à des désaccords d'opinions. Il évoque la notion de résistance au changement et la nécessité de considérer le conflit dans un contexte institutionnel de distribution du pouvoir et de statuts.
      • [Environ 7:00 - 10:00] La minute juris présentée par Raphaël Mata du Vigot, qui traite de la gestion juridique des conflits, évoquant l'évolution du duel judiciaire vers des règlements plus procéduraux. Il présente les modes alternatifs extrajudictionnels de règlement des différends (recours administratifs, conciliation, arbitrage, médiation) encouragés par les pouvoirs publics. Il se concentre sur la médiation administrative dans l'éducation nationale et l'enseignement supérieur, en présentant le rôle du médiateur national et des médiateurs académiques, leur mission, les types de réclamations et la procédure de saisine. Il aborde également la médiation préalable obligatoire pour certains recours contentieux des agents publics de l'éducation nationale suite aux lois de 2016 et 2021. Il conclut sur la nécessité de développer l'éducation aux modes alternatifs de règlement des différends.

      • [Environ 10:00 - 14:30] Prévention des conflits :

        • Laticia Chardavoine partage sa conception de la prévention des conflits en tant que chef d'établissement. Pour elle, cela passe par poser un cadre de confiance et de respect dans la communication entre tous les personnels. Elle insiste sur l'importance de la modélisation par la direction, le développement des "soft skills" (écoute active, empathie, assertivité) et une communication claire et respectueuse. Elle souligne l'importance de "dire ce qu'on fait et faire ce qu'on dit", la prise en compte du poids du non-verbal, et le rôle des instances dans l'expression des divergences d'opinion. Elle insiste sur l'importance d'être attentif aux signaux faibles pour réagir rapidement aux tensions.
      • [Environ 14:30 - 17:30] Analogies entre secteurs (santé et éducation) et approfondissement sur la prévention :

        • Stéphane Maré établit des analogies entre le secteur de la santé et l'éducation nationale car tous deux impliquent la prise en charge d'êtres humains. Il partage l'expérience de l'hôpital où la médiation a été introduite plus tardivement comme outil de prévention après avoir géré des conflits.
        • Michel Keré se reconnaît complètement dans les propos de Laticia Chardavoine et met en garde contre les solutions standardisées pour la gestion des conflits, insistant sur la contextualisation, le fait de rester soi-même dans l'écoute empathique, l'exemplarité et le respect partagé. Il souligne l'importance d'une expression maîtrisée, de la réflexion et de la capacité à convaincre pour la prévention et la gestion des conflits, tout en reconnaissant le recours possible à l'autorité en dernier ressort, privilégiant cependant le pouvoir de conviction.
      • [Environ 17:30 - 23:00] Gestion des conflits : prisme de la médiation :

        • Stéphane Maré explique la médiation comme un outil structuré proposé au personnel, distinct de la conciliation. Il met en avant ses deux vertus : permettre la reprise de communication et aider les personnes à trouver elles-mêmes des solutions. Il précise le rôle du médiateur (neutre, impartial, indépendant, accompagnateur et non arbitre) et la valeur ajoutée des solutions durables trouvées par les parties elles-mêmes. Il insiste sur l'importance du cadre sécurisant, de la confiance et de la confidentialité dans le processus de médiation. Il décrit l'application de la médiation dans l'accompagnement de projets et le déroulement typique d'une médiation (entretiens individuels, séances plénières, durée moyenne, taux de réussite). Il nuance la notion de "taux de réussite", expliquant que la prise de conscience et la reprise de dialogue peuvent être des succès en soi.
      • [Environ 20:30 - 23:00] Gestion des conflits : prisme du chef d'établissement :

        • Laticia Chardavoine partage sa vision de la gestion des conflits, visant une situation sans conflit et sans perdant. Elle distingue les situations de conflit des cas de harcèlement ou de violence. Ses méthodes incluent des entretiens individuels différés pour laisser passer l'émotion et recueillir le ressenti de chacun. Elle privilégie ensuite des rencontres (individuelles ou en instance) pour permettre la verbalisation des ressentis opposés, accompagner à la formulation respectueuse, distinguer le factuel du ressenti et favoriser la recherche de solutions par les parties elles-mêmes. Elle évoque l'importance d'un retour en différé pour s'assurer que la situation est apaisée.
        • Stéphane Maré rebondit sur l'importance de l'aspect émotionnel, du besoin et de l'approche systémique dans la gestion des conflits.
      • [Environ 23:30 - 25:00] Gestion des conflits : perspective de l'Inspection Générale :

        • Michel Keré présente les enquêtes administratives menées par l'Inspection Générale comme un outil externe d'analyse et de gestion des dysfonctionnements et conflits au sein de l'éducation nationale. Il souligne la richesse de cette approche qui permet une écoute large et un regard à 360 degrés, favorisant la libération de la parole et l'apaisement des organisations.
      • [Environ 25:00 - 27:30] Gestion des conflits : prisme de la recherche en management :

        • Jean Pralon aborde les principes de la gestion des conflits, insistant sur la distinction entre désaccord d'idées et conflit de position (statut et intérêts personnels). Il souligne la complexité de "faire sens" aujourd'hui et la nécessité de justifications variées, tout en considérant les intérêts personnels. Il présente le principe d'assertivité comme une règle de comportement (ni agresser, ni se soumettre, ni manipuler) pour une communication efficace et respectueuse des statuts. Il suggère qu'il est possible de se former à l'assertivité.
      • [Environ 27:30 - 28:30] Conclusion partielle et transition vers les ressources :

        • Michel Keré complète en rappelant la contextualisation des conflits et souligne la culture professionnelle du service public (adhésion, volonté de projets partagés, conviction de l'utilité de l'action) comme un facteur facilitant la prévention et la gestion des conflits dans l'éducation et la santé. Il y voit une force et un honneur du service public.
      • [Environ 28:30 - 30:30] Point ressources : la minute biblie présentée par Sylvine Paul, qui propose une sélection de ressources sur la médiation et la gestion des conflits. Elle présente le rôle du médiateur de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, des actes de colloque, des rapports annuels, et des ouvrages de référence sur les modes alternatifs de règlement des conflits, la médiation, la définition du conflit en sociologie, la communication non violente et la résolution de problèmes complexes.

      • [Environ 30:30 - Fin] Remerciements et conclusion de l'émission par l'animateur, remerciant les quatre intervenants et annonçant le prochain numéro.

    1. chronologie détaillée, la liste des personnages et leurs bios, basés sur les informations contenues dans la source fournie :

      Chronologie des principaux événements liés à l'école inclusive en France

      • Début des années 1900 : Premières recherches pour la création de classes spécialisées pour les enfants handicapés, perçues rétrospectivement comme une forme d'exclusion et une école de la séparation.
      • 1975 : Étape importante avec la construction de l'intégration des enfants en situation de handicap dans le milieu ordinaire. Une loi de 1975 fait évoluer (légèrement) l'approche.
      • 2005 : Loi marquant un tournant véritable dans la mise en place d'une école inclusive.
      • Changement de la notion de handicap : il n'est plus uniquement lié à la personne mais aussi au contexte.
      • Transfert de la gestion de l'éducation des enfants handicapés de l'Éducation Nationale aux Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH).
      • Émergence de trois droits fondamentaux :
      • Le droit de vivre parmi les autres.
      • Le droit de participer sans exclusion à la vie collective.
      • Le droit de décider de sa vie et de choisir son projet de vie.
      • 1994 (International) : Déclaration de Salamanque, où la France et 90 autres pays réfléchissent à la question des besoins éducatifs spéciaux, prônant la construction d'une école pour tous, au-delà de la seule question du handicap.
      • Début des années 2000 (International) : L'UNESCO publie des principes directeurs en faveur de l'inclusion, insistant sur le fait que l'inclusion concerne toutes et tous et définit l'inclusion comme un processus en construction.
      • 2010 (International) : La France ratifie la Convention relative aux droits des personnes handicapées, qui pose le principe d'accessibilité (physique, services, communication) et engage la France à faire évoluer ses lois.
      • 2013 : Loi de refondation pour l'école qui inscrit la notion d'école inclusive dans le code de l'éducation et établit la nécessité de la réaliser (obligation de résultat).
      • 8 juillet 2013 : La loi intègre à l'article L 111-1 du code de l'éducation la disposition selon laquelle le service public de l'éducation veille à l'inclusion scolaire de tous les enfants sans aucune distinction.
      • 2017 : Rapport de l'ONU sur la mise en œuvre de la Convention relative aux droits des personnes handicapées pointe le fait que la France doit passer d'une approche individuelle compensatrice à une approche collective de mise en accessibilité et enjoint la France de fermer ses établissements spécialisés.
      • 26 juillet 2019 : Loi pour une école de la confiance qui confirme le principe de l'école inclusive et précise de nombreux points :
      • Réaffirmation du droit à l'école inclusive (une scolarité pour tous).
      • Institution des Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés (PIAL) pour un accompagnement au plus près des enfants en situation de handicap.
      • Favorisation de la coopération avec le médico-social.
      • Création des Services Départementaux de l'École Inclusive (SDUI, mentionnés comme ayant succédé aux CDSEI).
      • 29 septembre 2021 : Circulaire Blanquer consacrant des développements fondamentaux au droit à l'éducation des élèves transgenres, notamment concernant l'utilisation du prénom d'usage.
      • 2022 : Loi visant à combattre le harcèlement scolaire, inscrivant le droit à une scolarité sans harcèlement à l'article L111-6 du code de l'éducation et prévoyant un délit spécifique de harcèlement scolaire.
      • 2023 : Conférence Nationale du Handicap (CNH 2023) avec 10 engagements, dont le premier est celui de l'école pour tous, marquant l'engagement dans l'acte 2 de l'école inclusive.

      Cast of Characters et Bios

      • Yannick Ten : Inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche. Il intervient dans l'émission pour donner un propos introductif et historique sur la thématique de l'école inclusive en France.
      • Virginie Legal : Principale adjointe au collège Trémolière à Cholet. Elle apporte le témoignage du terrain, expliquant comment l'école inclusive est mise en œuvre au sein de son établissement, notamment en termes de pilotage, de collaboration, d'adaptation et de formation.
      • Stéphane Bertrou : Conseiller technique école inclusive pour la rectrice de l'académie de Nantes. Il présente les orientations nationales et leur mise en œuvre au niveau local (l'académie de Nantes), en abordant les aspects de pilotage, de collaboration avec le médico-social, de maillage territorial et de formation des personnels.
      • Frédéric Dupré : Maître de conférences à l'INSEI (Institut national supérieur de recherche et de formation pour l'éducation inclusive). Il apporte une perspective internationale sur le mouvement inclusif, évoquant la Déclaration de Salamanque et la Convention relative aux droits des personnes handicapées, et analyse les enjeux et les points de blocage en France, notamment le passage d'une approche compensatrice à une approche privilégiant l'accessibilité.
      • Raphaël Mata Duvgot : Non présent physiquement mais sa contribution est la "minute juris". Il est l'auteur de cette séquence qui décrypte les aspects juridiques de l'inclusion scolaire, abordant notamment le droit à l'éducation des élèves en situation de handicap et les questions de genre (élèves transgenres).
    2. Briefing Document : Analyse des enjeux et perspectives de l'école inclusive en France

      Ce document de briefing synthétise les principaux thèmes, idées et faits saillants issus de l'émission "L'école inclusive au périscope".

      L'émission a exploré l'évolution, les enjeux, les défis et les perspectives de l'école inclusive en France, en s'appuyant sur l'expertise d'acteurs clés du secteur.

      Thèmes Principaux et Idées Clés :

      1. Évolution Historique de l'École Inclusive en France : Un Long Cheminement

      • L'idée d'une école inclusive est le fruit d'une longue évolution historique en France.
      • Début du 20ème siècle : Création de classes spécialisées, perçue rétrospectivement comme une forme d'exclusion des enfants handicapés ("une école de la séparation").
      • 1975 : Étape de l'intégration des enfants en situation de handicap dans le milieu ordinaire avec une loi importante. Cependant, cette loi n'a qu'un impact limité initialement.
      • 2005 : Loi marquant un tournant fondamental. Deux changements majeurs sont introduits :
      • La notion de handicap évolue : elle n'est plus uniquement liée à la personne mais aussi au contexte.
      • La gestion de l'accompagnement est confiée à la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), auparavant relevant uniquement de l'Éducation Nationale.
      • Ces évolutions ont fait émerger trois droits fondamentaux :
      • Le droit de vivre parmi les autres.
      • Le droit de participer sans exclusion à la vie collective.
      • Le droit de décider de sa vie et de choisir son projet de vie.
      • Confirmations législatives :2013 (Loi de refondation pour l'école) : Inscrit la notion d'école inclusive dans le code de l'éducation et établit la nécessité de la réaliser (obligation de résultat).
      • 2019 (Loi pour une école de la confiance) : Réaffirme le principe de l'école inclusive, précise de nombreux points, notamment :
      • Le droit à une scolarité pour tous les enfants.
      • L'institution des Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés (PIAL) pour un accompagnement au plus près des enfants.
      • La favorisation de la coopération avec le médico-social.
      • La création d'un service départemental de l'école inclusive.

      2. L'École Inclusive dans un Cadre International : Un Mouvement Global

      • Le mouvement inclusif n'est pas spécifique à la France et s'inscrit dans un cadre international depuis une trentaine d'années.
      • 1994 : Déclaration de Salamanque. La France, avec de nombreux autres pays, réfléchit à la question des besoins éducatifs spéciaux et émerge l'idée de construire une "école pour tous", allant au-delà de la seule question du handicap pour inclure tous les enfants à risque d'exclusion.
      • Début des années 2000 : UNESCO. Publication de principes directeurs en faveur de l'inclusion, insistant sur l'idée de processus et s'adressant à tous les élèves, pas seulement ceux en situation de handicap.
      • 2010 : Convention relative aux droits des personnes handicapées (ratifiée par la France). Pose le principe d'accessibilité (pas seulement physique mais aussi aux services et systèmes de communication), engageant la France à rendre son école accessible. Cette convention a une valeur juridique supérieure aux lois nationales.

      3. Bilan et Points de Blocage Depuis 2005 : Entre Avancées et Défis Persistants

      • Évolutions Positives :Augmentation significative du nombre d'enfants en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire (environ 500 000, dont près de 90% en classes ordinaires).
      • Amélioration de l'accueil avec des structures médico-sociales et des classes spécialisées plus ouvertes (passage de l'intégration à l'inclusion).
      • Développement de l'accompagnement humain, qui a permis l'accueil de nombreux enfants.
      • Points de Blocage et Défis :Accompagnement Humain : Développement exponentiel parfois peu maîtrisé (statuts, salaires, conditions de travail).
      • Déséquilibre Accessibilité/Compensation : La France a peut-être trop mis l'accent sur la compensation (accompagnement humain) au détriment de l'accessibilité de l'environnement scolaire.
      • Relation Médico-Social/École : Questionnement et retard de la France selon l'ONU quant au rapprochement entre ces deux secteurs.
      • Relation MDPH/Éducation Nationale : Nécessité d'amélioration et fortes disparités territoriales en termes de délais et d'accueil.

      4. Engagements Internationaux et Réalités Nationales : Un Décalage Persistant

      • Bien qu'il y ait des évolutions quantitatives (nombre d'élèves scolarisés, modalités), la France peine à répondre pleinement à ses engagements internationaux, notamment en matière d'accessibilité et de réduction des exclusions.
      • Rapport de l'ONU (2017) : Pointe la nécessité pour la France de passer d'une approche individuelle compensatrice à une approche collective de mise en accessibilité du système éducatif et enjoint la fermeture des établissements spécialisés.
      • D'autres rapports d'inspections générales vont dans le même sens.
      • La construction de l'école inclusive est un "processus transformatif" visant à faire évoluer le système pour accueillir a priori tous les élèves et leur permettre de prendre leur place.

      5. La Minute Juris : Cadre Législatif et Évolutions du Droit

      • Principe d'inclusion scolaire (devenu scolarisation inclusive) : L'école doit s'adapter à l'élève, et non l'inverse. Ce droit à l'éducation a une valeur constitutionnelle et est exigible de la collectivité.
      • Obligation de l'État : Assurer une formation scolaire aux enfants présentant un handicap, avec les moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire. Jusqu'en 1975, l'obligation scolaire n'était pas effective pour ces enfants.
      • Responsabilité de l'État : La justice administrative reconnaît l'obligation légale de l'État d'offrir une prise en charge éducative au moins équivalente à celle du milieu ordinaire, adaptée aux besoins spécifiques. Le défaut de scolarisation d'un enfant handicapé engage la responsabilité de l'État.
      • Scolarisation en établissement de référence : Principe de proximité, l'orientation en établissement spécialisé ne se fait qu'en cas de besoin et avec l'accord des parents.
      • Collaboration Médico-Sociale : Institutionnalisée par décret, avec des conventions précisant les modalités d'intervention.
      • Droit Créance des AESH : Reconnu par le Conseil d'État, la privation de scolarisation adaptée constituant une atteinte grave à une liberté fondamentale.
      • Questions de Genre (Élèves Trans) : Formalisation progressive du droit à l'éducation, axée sur :
      • Protection contre le harcèlement : Inclus dans les dispositifs généraux de lutte contre le harcèlement scolaire (lois de 2013 et 2022). Le harcèlement moral est reconnu comme atteinte à une liberté fondamentale.
      • Reconnaissance du droit : Respect du prénom d'usage choisi par l'élève (avec accord parental pour les mineurs) dans les documents internes. Aménagements pratiques possibles concernant les espaces d'intimité (simple possibilité, pas obligation de résultat).
      • Si la consécration juridique de l'inclusion ne fait aucun doute, sa pleine effectivité demeure un idéal.

      6. Témoignages de Terrain : Mise en Œuvre et Défis Concrets (Académie de Nantes)

      • Pilotage : Intégration de l'école inclusive dans le projet d'établissement, coordination des moyens, sensibilisation dès la rentrée, utilisation d'outils de communication (Pronote), adaptation aux dispositifs (PIAL), évaluations régulières. Rôle central du chef d'établissement.
      • Collaboration/Coopération/Coordination : Travail avec le médico-social (CESSAD), les familles (rendez-vous, entretiens), intégration des AESH à l'équipe éducative (participation aux ESS, conseils de classe, réunions). Rapprochement Rectorat/ARS au niveau académique (stratégies communes, unités d'enseignement externalisées, équipes mobiles d'appui à la scolarisation). Nécessité d'apprendre à travailler en intermétiers.
      • Maillage Territorial et Dispositifs d'Accompagnement : Complexité des niveaux d'intervention et diversité des territoires. Enjeu de rendre l'environnement accessible pour limiter le recours à la compensation. Expérimentation des pôles d'appui à la scolarité. Importance de la coopération avec les familles et de la lisibilité des dispositifs. Intégration des PIAL dans les établissements. Travail en réseau avec différents services.
      • Formation et Sensibilisation : Nombreuses formations déployées (AESH, enseignants, cadres). Nécessité de mieux former pour répondre à la diversité des besoins. Accent sur l'accessibilité plutôt que sur la connaissance exhaustive des troubles. Importance de la formation initiale et continue, ainsi que de la sensibilisation des personnels de service.

      7. Conclusion et Perspectives

      • Points Positifs : Engagement des personnels, augmentation du nombre d'enfants accueillis, engagement localisé.
      • Défis Majeurs : Augmentation continue du nombre d'enfants en situation de handicap à accueillir, nécessité d'améliorer la communication avec les familles (parcours perçu comme un "parcours du combattant").
      • Enjeux d'Accessibilité : Passer d'une logique de compensation individuelle à une logique d'accessibilité collective de l'environnement scolaire et pédagogique. Les mesures compensatoires peuvent parfois être sources d'obstacles supplémentaires.
      • Transformation Nécessaire : L'école inclusive nécessite une transformation réelle de l'école, impliquant une réflexion à tous les niveaux du système éducatif (politiques publiques, pilotage, établissement, pratiques pédagogiques) et une action conjointe des différents acteurs. Reconnaissance des "petits pas" quotidiens.
      • Ce briefing met en lumière la complexité et la richesse des débats autour de l'école inclusive en France, soulignant à la fois les progrès accomplis et les défis importants qui restent à relever pour garantir une éducation de qualité et véritablement inclusive pour tous les élèves.
    3. Voici un sommaire de la vidéo "L'école inclusive au périscope" avec des estimations de timestamps basées sur le déroulement de l'émission :

      • [0:00 - 1:15] Introduction de l'émission et des intervenants

        • Présentation de l'émission "Au Périscope" consacrée à l'école inclusive.
        • Introduction des quatre intervenants : Yannick Ten (Inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche), Virginie Legal (Principale adjointe au collège Trémolière à Cholet), Stéphane Bertrou (Conseiller technique école inclusive pour la rectrice de l'académie de Nantes), et Frédéric Dupré (Maître de conférence à l'INSEI).
      • [1:15 - 2:00] Introduction à la thématique de l'école inclusive

        • Annonce d'une première partie consacrée aux enjeux et d'une seconde partie aux témoignages de terrain.
      • [2:00 - 4:25] Retour historique sur la thématique de l'école inclusive (Yannick Ten)

        • Début des années 1900 : Création de classes spécialisées perçue comme de l'exclusion.
        • 1975 : Étape de l'intégration des enfants en situation de handicap en milieu ordinaire (loi de 75).
        • 2005 : Loi posant véritablement les principes d'une école inclusive, avec deux changements majeurs : la notion de handicap liée au contexte et la gestion confiée à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
        • Émergence de trois droits : vivre parmi les autres, participer sans exclusion, et décider de sa vie.
        • 2013 (Loi de refondation pour l'école) et 2019 (Loi pour une école de la confiance) : Confirmation et précision du principe de l'école inclusive, obligation de résultat, institution des pôles inclusifs d'accompagnement localisés, coopération avec le médico-social, et création du service départemental de l'école inclusive.
      • [4:25 - 6:50] Vision internationale de l'école inclusive (Frédéric Dupré)

        • Mouvement inclusif global depuis une trentaine d'années.
        • 1994 : Déclaration de Salamanque sur les besoins éducatifs spéciaux et l'idée d'une école pour tous.
        • Début des années 2000 : Principes directeurs de l'UNESCO en faveur de l'inclusion.
        • 2010 : Ratification par la France de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, principe d'accessibilité (non uniquement physique) et valeur juridique supérieure aux lois nationales.
      • [6:50 - 10:00] Évolutions depuis 2005 et points de blocage (Yannick Ten & Frédéric Dupré)

        • Évolutions positives : augmentation du nombre d'enfants en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire (environ 500 000, majoritairement à 90% en classes ordinaires), accueil amélioré avec des structures médico-sociales et des classes spécialisées plus ouvertes.
        • Point de blocage : l'accompagnement humain (développement exponentiel mais parfois non maîtrisé, questions de statuts, salaires, conditions de travail).
        • Déséquilibre entre accessibilité et compensation (la France n'a pas assez développé l'accessibilité).
        • Relation avec le médico-social qui pose question (retard de la France selon l'ONU).
        • Relation MDPH et Éducation Nationale à améliorer, avec de fortes disparités territoriales.
        • Engagement international : évolutions quantitatives mais nécessité de progresser sur l'accessibilité.
        • Rapports (ONU, inspections générales) pointant la nécessité de passer d'une approche compensatrice à une approche privilégiant l'accessibilité et enjoignant à fermer les établissements spécialisés.
        • La construction de l'école inclusive est un processus transformatif visant à accueillir a priori tous les élèves.
      • [10:00 - 11:05] La Minute Juris (Raphaël Mata duvgot)

        • Loi du 8 juillet 2013 intégrant l'inclusion scolaire dans le code de l'éducation.
        • Loi du 26 juillet 2019 (école de la confiance) transformant "inclusion scolaire" en "scolarisation inclusive" : ce n'est plus l'élève qui s'adapte à l'école, mais l'école qui s'adapte à l'élève.
        • Droit à l'éducation à valeur constitutionnelle.
        • Obligation pour l'État d'assurer l'égalité de traitement et des dispositions appropriées pour l'accès de chacun en fonction de ses besoins particuliers.
        • Focus sur les élèves souffrant d'un handicap : obligation de formation scolaire, moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire (loi de 2005).
        • Responsabilité de l'État en cas de défaut de scolarisation adaptée.
        • Collaboration avec le secteur médico-social institutionnalisée (décret de 2009).
        • Droit créance à la charge de l'éducation nationale pour les AESH (ordonnance de 2010).
        • Focus sur les questions de genre et le droit à l'éducation des élèves trans : protection contre le harcèlement (lois de 2013 et 2022), reconnaissance du droit (circulaire Blanquer sur le prénom d'usage), aménagements pratiques (usage des espaces d'intimité).
        • La pleine effectivité de l'inclusivité demeure un idéal.
      • [11:05 - 12:10] Transition vers les témoignages de terrain

        • Introduction de la seconde partie avec Stéphane Bertrou et Virginie Legal.
      • [12:10 - 13:10] Orientations nationales et mise en œuvre locale (Stéphane Bertrou)

        • L'école inclusive comme question socialement vive, nécessitant un cadrage du supranational au national.
        • Conférence nationale du handicap de 2023 (CNH 23) et ses 10 engagements, dont l'école pour tous.
        • Engagement dans l'acte 2 de l'école inclusive.
        • Déploiement sur le territoire de l'Académie de Nantes (cinq départements, environ 25 000 jeunes reconnus handicapés scolarisés en établissements ordinaires et 3 500 dans le médico-social).
        • Quatre thématiques pour le transfert du national au territoire : pilotage, travailler avec le médico-social, maillage territorial, et formation.
      • [13:10 - 14:00] Pilotage de l'école inclusive (Stéphane Bertrou & Virginie Legal)

        • Au niveau académique : projet académique intégrant l'école inclusive, création des services départementaux de l'école inclusive (SDUI) et des comités départementaux de suivi de l'école inclusive (CDSI).
        • Au niveau de l'établissement (Collège Trémolière) : intégration dans le projet d'établissement, rôle central du chef d'établissement, sessions de sensibilisation, utilisation de Pronote pour le partage d'informations, intégration des PIAL, évaluations régulières.
      • [14:00 - 16:00] Collaboration, coopération, coordination (Stéphane Bertrou & Virginie Legal)

        • Nécessité de "travailler avec" différents acteurs (médico-social, familles, PIAL).
        • Rapprochement rectorat-ARS, stratégies communes (troubles neurodéveloppementaux, unités d'enseignement autisme, dispositifs d'autorégulation).
        • Équipes mobiles d'appui à la scolarisation (EMAS).
        • Apprendre à travailler ensemble entre enseignement et médico-social, exemples de plateaux du médico-social implantés dans des établissements scolaires.
        • Dans l'établissement : collaboration avec les CESSAD et les familles, intégration des AESH à l'équipe éducative, rôle crucial du coordinateur ULIS.
      • [16:00 - 17:30] Réaction de Frédéric Dupré sur les pratiques effectives et la complexité

        • Constatation de la présence du vocabulaire inclusif.
        • Importance de regarder les pratiques effectives et leur correspondance aux enjeux d'accessibilité.
        • Évolution de la forme scolaire classique avec plusieurs professionnels travaillant ensemble.
        • Complexité des dispositifs et du travail conjoint (enseignant-AESH, etc.).
      • [17:30 - 18:00] Complexité des niveaux d'intervention et des dispositifs (Yannick Ten)

        • Complexité des niveaux d'intervention (académie, département, établissement, écoles) et nécessité d'une compréhension partagée.
        • Complexité des dispositifs (acronymes, etc.) pour les enseignants, les acteurs et les familles.
        • Importance de visualiser le parcours de l'élève de la maternelle au lycée.
        • Question de la mesure et de l'évaluation de l'autonomie progressive des enfants en situation de handicap.
      • [18:00 - 19:45] Maillage territorial et dispositifs d'accompagnement (Stéphane Bertrou & Virginie Legal)

        • Le maillage territorial en écho à la complexité et aux différents niveaux d'intervention, permettant de visualiser le parcours.
        • Enjeu premier : rendre l'environnement (spatial, classe, enseignement) accessible.
        • Pôle d'appui à la scolarité (expérimentation nationale) : concentration des regards pour rendre les établissements plus accessibles.
        • Nécessité pour l'Éducation Nationale d'apporter les réponses de premier niveau.
        • Coopération avec les familles, rendre lisible le parcours.
        • Dans l'établissement : intégration des PIAL, travail en réseau avec les établissements environnants et les services éducatifs et de soins, anticipation de la mise en place des pôles d'appui.
      • [19:45 - 22:40] Formation et sensibilisation des personnels (Stéphane Bertrou, Yannick Ten & Virginie Legal)

        • Importance de la formation face à la diversité des élèves.
        • Nombreuses formations déployées (AESH, enseignants, cadres) au niveau académique et départemental.
        • Accent mis sur l'accessibilité plutôt que sur la connaissance approfondie de chaque trouble.
        • Bémol de Yannick Ten : évolution positive des processus de formation mais insuffisance et écart entre intentions et réalité.
        • Nécessité de renforcer la formation initiale et continue, et de former les personnels de service et d'intervention des collectivités territoriales.
        • Dans l'établissement : importance accordée à la formation et à la sensibilisation de tous les personnels, sessions de sensibilisation dès la rentrée, réunions pluridisciplinaires, encouragement à la participation aux formations académiques et départementales, rôle central du chef d'établissement dans l'impulsion de cette dynamique.
      • [22:40 - 23:30] Autres aspects essentiels de l'école inclusive (Stéphane Bertrou)

        • Importance de la communication pour rendre l'existant lisible et mieux accueillir les familles.
        • Nécessité d'anticiper pour que l'école soit suffisamment accessible et éviter les demandes de compensation à la MDPH.
        • Enjeu des adaptations des pratiques pédagogiques, appui sur les ressources existantes (enseignants spécialisés), transformation réelle de l'école nécessaire.
      • [23:30 - 25:45] Conclusion (Yannick Ten & Frédéric Dupré)

        • Yannick Ten : engagement des personnels, augmentation du nombre d'enfants en situation de handicap accueillis (tendance à la hausse), importance de comprendre le "parcours du combattant" des familles.
        • Frédéric Dupré : la loi de 2005 évalue les besoins pour proposer des mesures compensatoires et non une mise en accessibilité de l'environnement, choix du système éducatif français s'appuyant sur l'accompagnement humain et les dispositifs "inclusifs", vigilance sur le fait que les mesures compensatoires peuvent être sources d'obstacles supplémentaires, importance de réfléchir à l'accessibilité (à l'école, pédagogique, didactique) à tous les échelons du système éducatif, reconnaissance des petits pas réalisés au quotidien, nécessité d'une action conjointe pour une école pour tous.
      • [25:45 - 28:30] La Minute Biblique (Sylvien Paul)

        • Présentation de ressources sur l'école inclusive : site education.gouv.fr, ouvrages (Agir pour les réussites scolaires, Inclusion scolaire dispositif et pratique pédagogique, L'autisme à l'école, Éducation inclusive privilège ou droit, Gouvernance et inclusion scolaire), revue (La Nouvelle Revue éducation et société inclusive), portail Canopé (Cap école inclusive), et les anciens numéros du Périscope.
      • [28:30 - Fin] Mot de la fin et annonce du prochain numéro

        • Remerciements aux invités et annonce du prochain numéro du Périscope le 11 mars sur le parcours de l'élève .
    1. Voici un sommaire de la vidéo "La montagne en 2050, l’après ski ?" avec des estimations de timestamps basées sur le déroulement de la conférence :

      • [0:00 - 0:10] Introduction par Hélène Billong Grandand (Les Shifters Lyon) : Présentation d'Hélène Billong Grandand et du groupe local des Shifters Lyon. Elle explique que les Shifters sont liés au Shift Project, un think tank travaillant sur la décarbonation de l'économie, présidé par Jean-Marc Jancovici. Les Shifters sont une association de bénévoles qui collaborent avec le Shift Project, informent, s'informent, débattent et sensibilisent sur la transition énergétique. La conférence du jour porte sur la montagne en 2050 et la question de l'après-ski.

      • [0:10 - 0:20] Présentation des intervenants et du sujet : Hélène annonce les intervenants : Guillaume Desmurs sur l'histoire du développement économique de la montagne, Fiona Mille sur les enjeux de transition en montagne, et Guillaume Desru, maire de Bourg Saint-Maurice, avec un exemple concret. Le choix du sujet est motivé par l'absence de conférence sur ce thème à Lyon, la saison hivernale, et le travail du Shift Project sur la résilience des territoires de montagne.

      • [0:20 - 0:25] Quelques chiffres clés sur la montagne (Shift Project) : Présentation de quelques chiffres issus du travail du Shift Project : 31% du stock national carbone de la forêt en zone montagne, 30% de l'offre d'hébergement touristique national en montagne, 75% des exploitations agricoles spécialisées dans l'élevage en montagne (dont 50% bovin). L'empreinte carbone du tourisme en montagne est majoritairement liée au transport des touristes.

      • [0:25 - 0:30] Regards de pratiquants de la montagne (vidéos de témoignages de shifters) : Hélène introduit une série de témoignages vidéo de shifters lyonnais partageant leur expérience et leur pratique de la montagne.

      • [0:30 - 0:35] Témoignage d'Éric (52 ans, Culoz) : Éric raconte ses différentes découvertes de la montagne : les grandes stations de ski en famille, la simplicité de la montagne en Pologne, et la montagne découverte avec ses enfants (bonhommes de neige, luge). Il apprécie désormais la montagne à travers les raquettes, le ski, la baignade dans les lacs, la randonnée et le vélo.

      • [0:35 - 0:38] Témoignage de Louise (9 ans, Chambéry) : Louise décrit la montagne avec sa végétation, ses prairies et ses forêts. Elle apprécie les activités hivernales (ski alpin, ski de fond, luge, raquettes) et estivales (randonnée, course à pied, vélo) en famille et avec ses amis.

      • [0:38 - 0:42] Témoignage d'Arnaud (37 ans, Chambéry) : Arnaud a découvert la montagne l'hiver en skiant en famille à La Plagne. Il a appris le ski avec l'ESF et le ski de fond à l'école. Il décrit la montagne hivernale comme hostile mais d'une grande beauté et un terrain de jeu naturel. Sa pratique a évolué vers le ski de randonnée, moins gourmand en infrastructures, tout en continuant le ski de piste et le ski de fond nocturne.

      • [0:42 - 0:47] Témoignage de Frédéric (54 ans, Lyon) : Frédéric a découvert le ski à 6 ans en Haute-Maurienne. Il a continué à skier jeune adulte avec l'UCPA, découvrant différentes stations et le ski hors-piste (Grands Montets, Vallée Blanche). Habitant à Lyon, il pratique plus souvent la montagne, été comme hiver, et s'interroge sur l'impact de sa pratique sur l'environnement.

      • [0:47 - 0:50] Transition vers l'intervention de Guillaume Desmurs : Hélène commente les témoignages et souligne que beaucoup de Lyonnais pratiquent la montagne sans y vivre. Elle évoque les problèmes de trafic pour se rendre en station le samedi et introduit Guillaume Desmurs, venu d'Annecy, pour parler de l'histoire des stations de ski.

      • [0:50 - 1:25] Intervention de Guillaume Desmurs : Histoire du développement économique des stations de ski : Guillaume Desmurs rappelle la dépendance actuelle aux voitures pour monter en station. Il présente une version courte de sa conférence sur l'histoire des stations de ski françaises, soulignant que comprendre les décisions des années 60-70 est essentiel pour la transition. Il cite André Compagnonville sur la nécessité de penser le vrai plutôt que le plaisir. Il partage son expérience personnelle d'avoir grandi en station de ski. Il montre des magazines de ski des années 30-40, soulignant que le plaisir du ski n'a pas beaucoup changé. Avant-guerre, les villages de montagne s'équipaient organiquement avec des téléskis locaux. La première tentative de station de ski dédiée est Cestrière en Italie. Après la Seconde Guerre mondiale, Émile Allais et Laurent Chappis sont des figures clés. Allais invente le domaine skiable damé et les équipes de secouristes à Courchevel. Chappis, architecte urbaniste, dessine Courchevel en 1945, prototype de la station moderne avec un front de neige orienté sud. Chappis n'avait pas anticipé l'importance de la voiture. Il s'interrogeait sur la nature d'une station de sport d'hiver et la place de la population locale. L'aménagement des Trois Vallées a été imaginé par Chappis et Maurice Michot en camp de prisonniers.

      • [1:25 - 1:45] L'essor des stations du plan neige (années 60-70) : Les années 60 voient des changements majeurs dans le matériel de ski (du cuir au plastique, skis sandwich). Les stations de ski françaises du plan neige (1964-1975) sont une création de la société du carbone. L'État soutient la construction de grandes stations pour fixer les populations et concurrencer l'Autriche et la Suisse ("la bataille du ski européen"). Les années 60 sont celles des Trente Glorieuses et de la société du carbone (voiture, avion, immobilier). L'immobilier est le cœur du modèle économique des stations. Le tourisme de masse concentre les flux de touristes dans le temps et l'espace. La Tarentaise concentre plus de la moitié du business du ski en France (Les Arcs, La Plagne, Val d'Isère, Les Trois Vallées). On compte 400 000 lits en Tarentaise, dont la moitié sont froids. La construction continue malgré tout. La brochure de vente de Val Thorens (ouverture en 1973) promettait des liaisons incroyables. Dès 1968, la vente d'immobilier est centrale.

      • [1:45 - 1:55] La fin du plan neige et la loi montagne (1985) : La fin du plan neige est marquée par une crise économique et des événements dramatiques (avalanche à Val d'Isère en 1970). Le discours de Valéry Giscard d'Estaing en 1977 constate les excès du développement et marque un changement de direction. 350 000 lits touristiques ont été construits pendant le plan neige ; on en compte 2,7 millions aujourd'hui, dont la moitié sont froids. La loi montagne de 1985 devait donner la main aux maires sur l'immobilier avec les UTN, mais cela n'a pas limité la construction.

      • [1:55 - 2:00] Tensions et perspectives actuelles : L'immobilier continue de faire vivre les stations, générant des tensions entre promoteurs et habitants. Manifestations contre la bétonisation (La Clusaz, 2022). Des maires comme celui de Villard-de-Lans perçoivent les remontées mécaniques comme vitales. Philippe Bourdeau appelle à optimiser l'existant et à travailler l'habitabilité plutôt que l'attractivité. Le pourcentage élevé de résidences secondaires (75 à 92%) rend l'habitation à l'année difficile.

      • [2:00 - 2:05] Question sur la dépendance à la voiture et exemples : Question sur des exemples de stations non dépendantes de la voiture. Guillaume Desmurs cite Avoriaz (accès en voiture avec parkings souterrains), Zermatt (sans voiture), et Bourg Saint-Maurice (funiculaire).

      • [2:05 - 2:10] Question sur l'importance de l'immobilier par rapport aux remontées mécaniques : Question sur la rentabilité de l'immobilier par rapport aux remontées mécaniques. Guillaume Desmurs cite un rapport de la Cour des Comptes de février 2024 qui rappelle le cercle vertueux (aujourd'hui vicieux) entre immobilier et remontées mécaniques. Alain Boulogne (Saint-Gervais) dit qu'on vit de l'immobilier, pas du tourisme. L'immobilier rapporte de l'argent aux promoteurs qui ne sont pas forcément intéressés par le développement du territoire.

      • [2:10 - 2:12] Question sur les stations sans remontées mécaniques (ski de rando) : Question sur l'existence de stations axées sur le ski de randonnée (Montespluga en Italie, vallée en Autriche, station fermée au Canada).

      • [2:12 - 2:15] Réponse : Fin d'un modèle économique carboné, pas du ski : Guillaume Desmurs explique que l'on sort d'un modèle économique carboné (voiture, parking, immobilier), pas du ski. Ces stations alternatives rapportent peu. L'été en station (VTT, randonnée) n'est pas rentable ; seul le ski alpin en hiver permet de rentabiliser les infrastructures.

      • [2:15 - 2:20] Question sur les politiques pour réduire le nombre de résidences secondaires : Question sur les politiques pour réduire le nombre et l'impact des résidences secondaires (72% minimum, jusqu'à 95%). Guillaume Desmurs explique que c'est le cœur de l'économie. Il cite un rapport de l'Inspection des finances (2023) sur la raréfaction du logement principal dans les zones touristiques. D'autres pays (Australie, Nouvelle-Zélande, Autriche, Suisse) ont des lois limitant les résidences secondaires. En France, les outils actuels (taxe sur les résidences secondaires) sont marginaux. L'Inspection des finances rappelle qu'il est possible de limiter le droit de propriété pour l'intérêt général. Joël Giraud évoque des dispositifs de rénovation urbaine. Le fort taux de résidences secondaires entraîne une perte d'habitants et la fermeture de classes.

      • [2:20 - 2:25] Transition vers l'intervention de Fiona Mille (Montagne Wilderness) : Guillaume Desmurs conclut en expliquant que Fiona Mille va prendre la parole et qu'il restera pour les questions à la fin.

      • [2:25 - 2:30] Intervention de Fiona Mille : Enjeux de la transition en montagne : Fiona Mille se présente comme bénévole et présidente de Montagne Wilderness France. Elle explique que l'association (fondée en 1988) se concentre sur la cohabitation entre les montagnes sauvages (85% de la biodiversité terrestre) et la montagne à vivre. L'objectif est de trouver un équilibre entre protection et vie à l'année. Montagne Wilderness est une association nationale avec une équipe salariée à Grenoble et près de 2000 bénévoles. L'association travaille sur la défense des espaces naturels, encourage les pratiques respectueuses et amplifie la transition des territoires de montagne, vus comme un laboratoire.

      • [2:30 - 2:35] Représentations de la montagne et questions sur la transition : Fiona interroge l'audience sur leurs représentations de la montagne (neige, air pur, beauté, etc.). Elle note que personne n'a encore mentionné le ski. Elle demande ensuite ce à quoi l'audience pense quand on parle de transition en montagne (transport, ski, fromage, gestion de l'eau, manque de neige, lits froids).

      • [2:35 - 2:40] La transition souvent réduite à la question du ski : Fiona constate que médiatiquement, la transition en montagne est souvent réduite à la question de la transition du modèle économique du ski. Elle montre des exemples de titres d'articles de presse. Cela se comprend en raison du poids culturel et économique du ski.

      • [2:40 - 2:45] Relativisation du poids économique du ski et vision anthropocène des stations : Fiona relativise le poids économique du ski en donnant l'exemple des Pyrénées où l'emploi touristique représente 10 à 13% des emplois, et le ski 10% de cet emploi touristique. L'économie de la montagne est plus diversifiée. Elle cite Diego Landivar et Emmanuel Bonet qui voient les stations comme des organisations typiques de l'anthropocène, basées sur une ressource naturelle (la neige) que l'on croyait renouvelable mais qui se raréfie.

      • [2:45 - 2:50] La maladaptation des territoires de montagne : Fiona montre une photo peu engageante de Champrousse. Malgré les enjeux économiques, de nombreuses stations s'endettent pour faire perdurer le ski, ce qui constitue une grave maladaptation au changement climatique (retenues collinaires, canons à neige). Elle donne l'exemple de Font-Romeu où 80% du domaine est équipé en canons à neige dans un département en crise hydrique. Même Zermatt, souvent cité pour sa mobilité, utilise des pelleteuses sur glacier. Le modèle économique est à bout de souffle. La question n'est pas de savoir si on skiera demain, mais dans quelles conditions. Le retrait de Martin Fourcade de la présidence du comité d'organisation des JO est un signal fort. Le ski sur neige 100% artificielle ne fait plus rêver.

      • [2:50 - 2:55] Nécessité d'une transition plus large que la seule question du ski : Fiona souligne la nécessité d'accélérer la transition des stations de haute et moyenne montagne, et de stopper la maladaptation. Cependant, il serait limitant de réduire la transition à la seule question du ski, car les défis sont plus vastes. Il faut repenser l'avenir des montagnes au-delà de l'après-ski.

      • [2:55 - 3:05] Les défis du changement climatique en montagne : Les territoires de montagne sont des sentinelles du climat, avec des effets du dérèglement climatique deux fois plus rapides qu'en plaine. Les conséquences sont visibles : passage de la neige à la pluie, disparition des glaciers (80% pourraient disparaître d'ici 2100 à +4°C). Les écosystèmes montagnards sont en première ligne : forêts victimes d'incendies et de scolytes, pâturages asséchés, perte de biodiversité. Au-delà de l'attractivité, la question de l'habitabilité est cruciale.

      • [3:05 - 3:15] Défis de la mobilité, du logement et de l'agriculture : La mobilité est un défi essentiel (touristique et quotidienne en montagne), surtout dans une société post-carbone. Vivre en montagne sans voiture est compliqué. Le logement est une question majeure, avec une forte proportion de résidences secondaires qui empêchent la vie à l'année. La rentabilité à court terme nuit à l'habitabilité. La question de l'agriculture et de la résilience alimentaire en montagne est peu traitée au niveau national.

      • [3:15 - 3:20] Conclusion : Comment vivre demain en montagne ? Consultation nationale de Montagne Wilderness : Malgré les complexités, la montagne fait rêver. La question centrale est de savoir comment respecter et repenser la vie dans ces territoires. Montagne Wilderness a lancé une consultation nationale le 27 janvier pour recueillir des idées sur l'avenir des montagnes (près de 100 000 votes et 1000 propositions en 2 semaines). La montagne est un reflet des débats sociétaux. Des acteurs économiques, collectifs citoyens et élus s'engagent pour le changement. Il faut passer d'une consommation de la montagne à une relation plus profonde et respectueuse. La consultation est ouverte jusqu'au 30 mars. Il est important d'avoir ce débat avec ceux qui traversent ces territoires. Il faut redéfinir collectivement nos imaginaires de la montagne.

      • [3:20 - 3:23] Question sur le développement industriel de la montagne (hydroélectricité) : Question sur le potentiel d'un développement industriel de la montagne, en prenant l'exemple de l'hydroélectricité dans la vallée de la Romanche.

      • [3:23 - 3:28] Réponse : Diversification économique à l'échelle du territoire : Fiona répond que Montagne Wilderness a travaillé sur le sujet de l'industrie de demain en montagne. La diversification économique doit se penser à l'échelle du territoire, pas seulement des stations. Il faut investir dans l'agriculture, l'artisanat, l'industrie. Le débat n'est pas encore à ce niveau. Les maires de station sont face à une impasse s'ils cherchent la même rentabilité qu'avec le ski au sein de leur seule station. La coopération territoriale est nécessaire.

      • [3:28 - 3:30] Question sur les "technosolutions" (couverture de glaciers, albédo) : Question sur le risque que les solutions techniques nous éloignent de solutions plus durables.

      • [3:30 - 3:35] Réponse : Les glaciers comme signaux d'alerte, pas comme objets à "sauver" artificiellement : Fiona explique que ces "technosolutions" sont de faux problèmes. Une partie des glaciers va disparaître inéluctablement. L'enjeu est de voir les glaciers comme des signaux d'alerte pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Elle mentionne un événement autour des glaciers en 2025. Il faut aussi questionner la pertinence de continuer à aménager des glaciers en voie de disparition.

      • [3:35 - 3:38] Question sur la répartition des richesses en montagne : Question sur la répartition des richesses générées par le tourisme en montagne entre différents acteurs (grands hôteliers, saisonniers).

      • [3:38 - 3:42] Réponse : Nécessité d'une coalition d'acteurs et d'une meilleure compréhension des économies locales : Fiona explique qu'une coalition d'acteurs est en cours de création pour travailler sur ce sujet essentiel. Il manque de données nationales précises sur ce qui fait vivre les territoires. Elle donne l'exemple d'une initiative dans le Vercors (The Camp de Loïs Habert) qui montre que l'économie de la montagne ne se limite pas au ski. Il faut accompagner ceux qui font déjà vivre la transition et soutenir les initiatives locales.

      • [3:42 - 3:45] Introduction de Guillaume Desru (maire de Bourg Saint-Maurice) : Hélène introduit Guillaume Desru, maire de Bourg Saint-Maurice, en évoquant l'évolution de la perception des saisons par les jeunes et le changement des "stars" du collège (skieurs à skateurs). Elle pose la question de ce qu'est devenu Bourg Saint-Maurice depuis les années 90.

      • [3:45 - 4:00] Intervention de Guillaume Desru : L'exemple de Bourg Saint-Maurice : Guillaume Desru se présente comme maire de Bourg Saint-Maurice depuis 2020. Il plaisante sur sa position de dernier intervenant et sur son profil atypique (prof de physique normand arrivé en 2000, cycliste). Il explique que sa liste a été montée sous forme d'apéro-débats pour provoquer le débat public. Il cite un proverbe savoyard : "C'est quand il fait beau qu'on refait le toit". Présentation du territoire de Bourg Saint-Maurice (180 km², 800-3800m d'altitude, trois massifs, quatre stations de ski internationales dont Les Arcs, 5ème station mondiale, 40 000 lits touristiques). Les Arcs ont été bien conçues dès les années 60 (station sans voiture imaginée par Charlotte Perriand). La montagne est en mouvement (funiculaire iconique). Face aux événements climatiques, naturels, sanitaires et géopolitiques récurrents, il faut être responsable et engagé. Il faut investir maintenant.

      • [4:00 - 4:05] Mobilité à Bourg Saint-Maurice : La mobilité représente 60% de l'empreinte carbone. Un "choc de l'offre" a été mis en place pour favoriser le train et les transports en commun locaux (coût du réseau de navettes : 3 millions par an, +40% en 4 ans, prix divisé par 3, horaires et périodes étendus). Promotion de la station en lien avec le train. En 5 ans, un quart des visiteurs arrivent en train. Offres spéciales pour ceux venant en train.

      • [4:05 - 4:10] Logement à Bourg Saint-Maurice : Moratoire sur les constructions touristiques neuves. La loi Climat Résilience et le Zéro Artificialisation Nette imposent des choix (logement pour habitants vs. résidence touristique). Exemple du quartier des Alpins : concertation avec les habitants pour privilégier le logement à l'année plutôt qu'un projet touristique initial. La commune est l'aménageur pour maîtriser le projet de A à Z. Création d'une SEM pour gérer le logement sans spéculation.

      • [4:10 - 4:15] Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Bourg Saint-Maurice : Le PLU reprend les orientations de la municipalité (préservation des terres agricoles, forestières et naturelles, optimisation de chaque mètre carré artificialisé). Il a été bien accueilli par la CDPENAF et les associations (Mountain Wilderness, FNSEA). Optimisation des lits touristiques aux Arcs.

      • [4:15 - 4:20] Diversification économique et touristique : Diversification notamment l'été grâce au funiculaire, à la dimension de "petite ville" de Bourg Saint-Maurice (7200 habitants), à une culture d'événements bénéficiant aux habitants et aux visiteurs. Formation avec un campus connecté et accompagnement des entreprises. Clin d'œil aux Shifters et au rêve de voir Jean-Marc Jancovici à Bourg Saint-Maurice.

      • [4:20 - 4:25] Environnement et préservation du vivant : Anecdote sur le glacier de l'Aiguille Rouge : face à sa fonte, le domaine skiable voulait le creuser pour continuer le ski. Après concertation et présentation des données scientifiques (perte de 6m de glace par an), un consensus s'est dégagé pour rendre cette zone à la montagne (zone de freeride) d'ici 1-2 ans.

      • [4:25 - 4:30] Gestion de l'eau à Bourg Saint-Maurice : Pas ultra exemplaire, mais recherche d'un équilibre (pas plus de 50% d'enneigement de culture, autorisations respectées, efforts pour être vertueux). Tarification progressive de l'eau (les gros consommateurs paient plus cher).

      • [4:30 - 4:35] Invitation à l'événement "La montagne en mouvement" (20-22 mars à Bourg Saint-Maurice et aux Arcs) : Invitation à venir découvrir les enjeux de la montagne, notamment les glaciers, et à participer à un événement positif sur l'avenir de la montagne.

      • [4:35 - 4:40] Conclusion : Résultats et perspectives : Au niveau des mobilités, l'offre a explosé grâce à une volonté politique. L'occupation touristique augmente (+4% par an) sans construction de nouveaux lits depuis 2021, grâce à une meilleure optimisation. Arrêt de la promotion touristique hors Europe. Forte politique en faveur des habitants (80% du budget d'investissement 2025 dédié aux transitions). Appel à l'engagement citoyen pour les élections municipales de 2026.

      • [4:40 - 4:45] Question sur l'organisation des JO 2030 : Question sur l'opinion concernant l'organisation des JO 2030. Fiona exprime un dilemme entre l'opportunité de raconter une autre histoire de la montagne et les signaux négatifs depuis le retrait de Martin Fourcade.

      • [4:45 - 4:50] Intervention de Guillaume Desmurs sur les JO 2030 : Guillaume Desmurs a écrit un livre ("La Montagne en 2030 : Enquête sur les Jeux Olympiques et Paralympiques") sur la candidature des JO 2030. Il critique l'absence de dossier de candidature publique et analyse les promesses (JO durables, économes, réutilisation des infrastructures) qu'il juge peu crédibles. Il remet en question l'argument que les JO seraient au service de la transition des territoires de montagne, soulignant l'absence de projet de territoire existant.

      • [4:50 - 4:53] Opinion de Fiona Mille sur les JO 2030 : Fiona estime que les JO d'hiver incarnent un frein à la transition en véhiculant un imaginaire dépassé autour des sports d'hiver. Elle a également écrit un livre ("Réinventons la montagne. Alpes 2030 : un autre imaginaire est possible") avec trois scénarios pour 2030, dont un avec les JO entraînant une fuite en avant. Si les JO sont le seul cap, cela risque de décevoir.

      • [4:53 - 4:57] Parallèle avec les JO de Denver 1976 et enjeux immobiliers : Guillaume Desmurs établit un parallèle entre la candidature des JO 2030 et celle avortée de Denver en 1976 (opposition citoyenne, objectif de promotion des stations et de développement immobilier). Il souligne que les JO 2030 visent à maintenir le modèle économique en place et à continuer la construction immobilière. Le pôle glace des JO 2030 est prévu à Nice.

      • [4:57 - 5:00] Question sur l'influence de Bourg Saint-Maurice comme zone de transit : Question sur l'influence de Bourg Saint-Maurice comme zone de transit vers d'autres stations de Haute-Tarentaise.

      • [5:00 - 5:05] Réponse de Guillaume Desru : Plan de mobilité en Haute-Tarentaise : Guillaume Desru reconnaît le traumatisme de la réputation de Bourg Saint-Maurice comme ville de transit. Un plan de mobilité est en cours de mise en place en Haute-Tarentaise avec renforcement des navettes pour favoriser l'accès en train. Les travaux du pôle d'échange multimodal sont prévus au printemps. Bourg Saint-Maurice a réussi à rassurer ses voisins et travaille en coopération sur la mobilité.

      • [5:05 - 5:10] Question sur l'impact climatique et la fermeture potentielle de stations : Question sur les prévisions d'impact climatique à horizon 2030-2050 et le nombre de stations potentiellement amenées à fermer.

      • [5:10 - 5:15] Réponse de Guillaume Desru : Préparation au choc et projections scientifiques : La température à Bourg Saint-Maurice a augmenté de +2.7°C en 50 ans. Préparation du territoire pour amortir le choc, car un hiver sur deux pourrait être très compliqué dès 2040. Seules trois stations (Montgenèvre, Bourg Saint-Maurice/Les Arcs, Tignes) se préparent réellement. Une étude de 2023 prévoit que 98% des stations fermeraient sans neige artificielle dans un monde à +4°C, et 60% à +2°C.

      • [5:15 - 5:20] Fiona Mille : Enneigement artificiel et remise en question du modèle : La question est de savoir ce que l'on souhaite autour de l'enneigement artificiel. La transition est écologique, sociale, sociétale et doit questionner notre rapport à la montagne. Un modèle économique totalement hors sol a-t-il encore du sens ?. Une étude d'Atout France montre que les jeunes sont moins intéressés par le ski sur neige artificielle. Le CIO exige 100% de neige artificielle pour l'équité des épreuves des JO. Le ski devient hors sol. Il faut un débat de société.

      • [5:20 - 5:22] Guillaume Desmurs : Localisation du pôle glace des JO 2030 : Le pôle glace des JO 2030 sera situé à Nice, dans la plaine du Var.

      • [5:22 - 5:28] Question sur la persistance de l'achat immobilier en montagne et les possibilités d'interdiction pour les communes : Question sur les raisons pour lesquelles l'achat immobilier en montagne continue malgré les risques, et sur les possibilités pour les communes d'interdire ce type de transactions.

      • [5:28 - 5:33] Réponse de Guillaume Desmurs : Investissement, spéculation et manque d'outils réglementaires : Les stations de ski sont devenues des lieux d'investissement pour les banques. Les acheteurs pourraient perdre de l'argent à long terme. Les JO garantissent une certaine pérennité jusqu'en 2030. Le droit à la propriété en France empêche une interdiction totale des résidences secondaires comme en Suisse (Lex Weber). Des outils comme les Baux Emphytéotiques et les SEM logement existent, mais sont insuffisants. La montagne et la mer sont des lieux d'investissement bancables avec des durées d'amortissement de 20-25 ans. Les assurances pourraient changer leur approche face aux risques.

      • [5:33 - 5:40] Question sur les alternatives au ski pour faire vivre la montagne : Question sur les alternatives au ski pour l'économie de la montagne. Guillaume Desru : On skiera différemment, quand il y aura de la neige. La montagne offre d'autres activités (promenade, forêt, contemplation, ressourcement, autres sports). Travailler l'imaginaire des vacances à la montagne même sans ski quotidien. L'exemple de l'année Covid où les gens se promenaient et faisaient de la luge.

      • [5:40 - 5:45] Fiona Mille : Le besoin de montagne est évident, repenser l'accueil et les expériences : Le besoin de montagne est évident (60% des Français y sont allés récemment). La question est de repenser l'accueil pour des expériences riches et pleines de sens. Éviter une vision caricaturale (ski vs. sans ski). Imaginer des stations ouvertes toute l'année, axées sur la découverte de la montagne, le tourisme social, l'éducation à l'environnement. Passer d'une consommation à un rapport sensible à la montagne.

      • **[5:45 - 5:50] Guillaume Desmurs : Sortir du "tout ski" et du "tout

    2. Voici une chronologie détaillée des événements principaux et une liste des personnages mentionnés dans les sources fournies, avec de brèves biographies pour chacun :

      Chronologie des événements principaux

      Années 1920 :

      Cestrière (Italie) : Première tentative de création d'une station de ski moderne avec un ensemble bâti dédié à la pratique exclusive du ski alpin.

      Années 1930-1940 :

      • Développement embryonnaire du ski en France : Apparition de magazines de ski, développement du transport en train vers la montagne et des hébergements, début de commercialisation de matériel de ski. Le plaisir du ski (slalom, poudreuse) existe déjà.

      • Avant-guerre : Des villages de montagne s'équipent organiquement de téléskis. Les locaux deviennent moniteurs. Le ski de randonnée est la pratique principale. Tignes, Courchevel, Val Thorens n'existent pas encore en tant que stations.

      • 1942 : Une mission du gouvernement de Vichy travaille sur l'aménagement des Trois Vallées. Laurent Chappis et Maurice Michot imaginent cet aménagement en camp de prisonniers (FLAG 17 en Autriche).

      Après la Seconde Guerre Mondiale :

      • 1945 : Le département de la Savoie décide de créer une station de ski internationale : Courchevel.

      • 1946 : Laurent Chappis, architecte urbaniste, est chargé de dessiner Courchevel. Il imagine le front de neige en arc de cercle orienté sud avec les commerces et le départ des remontées mécaniques. Il se pose des questions sur la nature d'une station de sport d'hiver, l'accueil des touristes, la capacité d'accueil et la place de la population locale.

      • Fin des années 1940 - Années 1950 : Émile Allais, champion de ski, invente le concept de domaine skiable à Courchevel (préparation des pistes, équipes de secouristes). Il forme les futurs directeurs des pistes des grandes stations françaises avec Jean Cathelin. Courchevel devient le prototype de la station de ski moderne.

      ** Années 1960** :

      • Évolutions techniques majeures : Passage des chaussures de ski en cuir au plastique, transformation des skis (technique sandwich).

      • Lancement du Plan Neige (vers 1964-1975) : Intervention de l'État pour soutenir la construction de grandes stations de ski dans le but de fixer les populations en montagne et de créer des fleurons touristiques concurrentiels de l'Autriche et de la Suisse (bataille du ski européen).

      • Développement de la société du carbone : Essor de l'automobile, de l'aviation, de l'immobilier.

      • L'immobilier comme cœur du modèle économique des stations de ski : L'immobilier génère la valeur et finance les infrastructures.

      • Invention du tourisme de masse en montagne : Flux concentrés de touristes dans le temps et l'espace.

      • La Tarentaise devient un pôle majeur du ski en France : Les Arcs, La Plagne, Val d'Isère, Les Trois Vallées représentent plus de la moitié du chiffre d'affaires du ski français. Forte concentration de lits touristiques (400 000 en Tarentaise, dont la moitié sont des lits froids).

      Années 1970 :

      • 1968 : Brochure de vente de Val Thorens qui promet des liaisons quotidiennes avec des aéroports, Paris, Genève.

      • Crise de la fin du Plan Neige : Crise économique, avalanche mortelle à Val d'Isère (1970), prise de conscience des excès (trop de résidences secondaires, implantation sans tenir compte des populations locales et de l'environnement).

      • 1973 : Ouverture de Val Thorens, la dernière des grandes stations du Plan Neige.

      • 1977 : Discours de Val d'Isère de Valéry Giscard d'Estaing marquant la fin du Plan Neige. Bilan de 350 000 lits touristiques construits pendant le Plan Neige en France. Volonté affichée de favoriser un tourisme intégré, accessible, respectueux des sites.

      Années 1980-Aujourd'hui :

      • 9 janvier 1985 : Vote de la Loi Montagne, censée donner des outils aux maires pour reprendre la main sur l'immobilier (notamment via les UTN). Cependant, la construction continue (2,7 millions de lits touristiques en France aujourd'hui, dont la moitié sont froids).

      • Augmentation des lits touristiques et des résidences secondaires : Dans de nombreuses stations, le pourcentage de résidences secondaires se situe entre 75% et 92%. Perte d'habitants à l'année dans les communes de stations.

      • Tensions autour de la construction : Manifestations (ex: La Clusaz en 2022) face à la poursuite de la bétonisation et au manque de logements pour les habitants à l'année.

      • Prise de conscience croissante des enjeux de la transition : Impacts du changement climatique (manque de neige, gestion de l'eau), dépendance à la voiture, nécessité de diversifier l'économie, questions d'habitabilité.

      • Initiatives locales de transition : Moratoires sur les constructions (ex: Bourg-Saint-Maurice), développement des transports en commun (funiculaire à Bourg-Saint-Maurice), efforts pour l'habitat permanent.

      • Travaux du Shift Project sur la résilience des territoires de montagne : Analyse des enjeux énergie-climat, mobilité, immobilier, eau, biodiversité.

      • Débats autour des Jeux Olympiques d'hiver 2030 : Questions sur leur durabilité, leur impact environnemental, leur modèle économique et leur pertinence face aux défis de la transition. Boycott de Martin Fourcade, absence de dossier de candidature publique détaillé.

      • Consultation nationale "Montagne 2050" lancée par Mountain Wilderness (2024) : Vise à recueillir les visions et propositions pour l'avenir des montagnes face aux enjeux climatiques, environnementaux et sociaux.

      • Augmentation de la température à Bourg-Saint-Maurice : +2,7°C en 50 ans (chiffre 2022). Préparation du territoire à l'impact du changement climatique.

      Cast of Characters et brèves biographies

      • Hélène Billong Grandand : Membre du groupe local des Shifters Lyon. Elle a grandi en partie à Bourg-Saint-Maurice. Elle présente l'association The Shifters et le Shift Project lors de la conférence sur la montagne en 2050.

      • Jean-Marc Jancovici : Président du Shift Project, un think tank travaillant sur la décarbonation de l'économie. Personnalité reconnue pour sa rigueur scientifique.

      • Guillaume Desmurs : Intervenant lors de la conférence, venu d'Annecy. Il présente l'histoire du développement économique des stations de ski françaises, en soulignant les choix passés et les blocages actuels face à la transition. Il a grandi en station de ski.

      • Fiona Mille : Bénévole et présidente de l'association Mountain Wilderness France. Elle intervient sur les enjeux de la transition en montagne, en allant au-delà de la seule question du ski et en abordant les défis climatiques, environnementaux, sociaux et économiques.

      • Guillaume Desru : Maire de Bourg-Saint-Maurice depuis 2020. Il présente les initiatives et la politique de sa commune en matière de transition touristique et énergétique, notamment le moratoire sur les constructions et le développement des mobilités douces. Il est professeur de physique et cycliste.

      • Éric : Habitant de Culoz (Ain), 52 ans. Shifter. Témoigne de ses différentes expériences de la montagne, de grandes stations à la découverte de plaisirs simples comme la promenade en forêt et les activités avec ses enfants.

      • Louise : 9 ans, habite à Chambéry. Shifter. Exprime son attachement à la montagne à travers ses descriptions des paysages et de ses pratiques (ski, raquettes, luge, randonnée, vélo).

      • Arnaud : 37 ans, vit à Chambéry. Shifter. Raconte sa découverte de la montagne par le ski en famille et son évolution vers le ski de randonnée, plus respectueux de l'environnement.

      • Frédéric : 54 ans, habite à Lyon depuis 17 ans. Shifter. Partage ses souvenirs de ski en famille et entre amis, son expérience du hors-piste et sa réflexion actuelle sur l'impact de sa pratique sur l'environnement montagnard.

      • André Compagnon : Personnalité citée par Guillaume Desmurs : "Il s'agit pas de penser ce qui me fait plaisir, mais de penser ce qui me paraît vrai."

      • Émile Allais : Figure clé de l'histoire du ski français. Champion, premier médaillé olympique français, inventeur d'une technique de ski, pionnier de l'enseignement du ski, innovateur en matière de matériel. Il a dirigé Courchevel dans les années 1950 et inventé la notion de domaine skiable.

      • Laurent Chappis : Architecte urbaniste chargé de dessiner Courchevel en 1946. Il a posé les bases de ce que sont devenues les stations de ski du Plan Neige. Il a été prisonnier de guerre avec Maurice Michot.

      • Maurice Michot : Deviendra le grand patron du Plan Neige. Il a imaginé l'aménagement des Trois Vallées en camp de prisonniers avec Laurent Chappis.

      • Jean Cathelin : Collaborateur d'Émile Allais, directeur des pistes. Ensemble, ils ont formé les directeurs des pistes de nombreuses stations françaises.

      • Charlotte Perriand : Architecte et designer, mentionnée pour avoir imaginé la station des Arcs comme une station sans voiture dans les années 1960.

      • Vincent Vlès : Professeur émérite spécialiste des questions de transition, qui a donné des chiffres sur l'emploi touristique dans les Pyrénées.

      • Diego Landivar et Emmanuel Bonnet : Chercheurs qui qualifient les stations de ski d'"organisations type de l'anthropocène" en raison de leur dépendance à une ressource naturelle (la neige) devenue incertaine.

      • Martin Fourcade : Champion olympique de biathlon. Son retrait de la présidence du comité d'organisation des Jeux Olympiques d'hiver 2030 est perçu comme un signal fort des difficultés et des contradictions du projet.

      • Philippe Bourdeau : Géographe absolument passionnant, qui souligne la nécessité d'expérimenter de nouveaux modèles diversifiés pour la montagne et de travailler l'habitabilité plutôt que l'attractivité.

      • Alain Boulogne (Saint-Gervais) : Maire qui a dit : "On pense vivre du tourisme en station de ski, en réalité on vit de l'immobilier."

      • Jean-Luc Boch (La Plagne) : Personnalité qui aurait des réactions vives face à l'idée de limiter le droit de propriété des résidences secondaires.

      • Joël Giraud : Ancien ministre qui a évoqué la possibilité de requalifier ou raser des barres d'immeubles de résidences secondaires.

      • Ludovic Ravanel : Personne qui a pris la photo d'un éboulement hivernal en montagne.

      • Tony Parker : Figure dont le projet immobilier hors sol dans le Vercors est mentionné comme un exemple de développement contesté.

      • Loïs Habert : Ancien champion olympique de biathlon, médaillé, qui a créé "The Camp" dans le Vercors, une initiative économique locale réussie.

      • Valéry Giscard d'Estaing : Président de la République dont le discours de 1977 à Val d'Isère a marqué la fin du Plan Neige et une prise de conscience des excès du développement.

      • William Bormida (mentionné comme Bormardion) : Athlète qui a exprimé son désaccord avec le recours à 100% de neige artificielle pour les compétitions de ski alpinisme.

      • Anne-Sophie Lapix : Journaliste de France 2 dont le JT a présenté un reportage critique sur le modèle économique actuel des stations de ski et les défis de la transition.