synthèse détaillée des principales idées et des faits les plus importants contenus dans les extraits de l'audition de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, sur les manquements des politiques de protection de l'enfance.
Briefing Document : Audition de Catherine Vautrin sur les Manquements des Politiques de Protection de l'Enfance
Source : Extraits de "🔴 Audition de Catherine Vautrin sur les manquements des politiques de protection de l'enfance" (Format audio/vidéo retransmis sur le site de l'Assemblée nationale).
Date de l'Audition : Indéterminée dans l'extrait, mais la Ministre mentionne être en poste depuis le 24 décembre dernier.
Intervenants Principaux :
- Catherine Vautrin, Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
- Mme la Présidente de la Commission
- Mme la Rapporteure de la Commission d'enquête
- Autres députés membres de la Commission
Contexte : L'audition s'inscrit dans le cadre des travaux d'une commission d'enquête parlementaire sur les manquements des politiques de protection de l'enfance en France.
La Ministre Vautrin, nouvellement nommée (depuis le 24 décembre), est interrogée sur son analyse de la situation actuelle, les blocages existants, les retards dans la publication des décrets et les pistes de réforme envisagées.
L'audition est retransmise en direct.
Serment : Catherine Vautrin prête serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, conformément à l'article 6 de l'ordonnance de 1958.
Synthèse des Thèmes Principaux et Faits Clés :
Constat Alarmant de la Situation Actuelle :
- La protection de l'enfance traverse une "crise extrêmement profonde".
- Près de 397 000 mesures de placement sont suivies par l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE).
- Le nombre d'enfants confiés à l'ASE augmente de manière importante, notamment les tout-petits, malgré une baisse significative de la natalité en France. Le taux de mesures ASE est passé de 16,6 pour 1000 en 1998 à 22,9 pour 1000 en 2022.
- La pression s'est accrue avec l'arrivée de nombreux mineurs non accompagnés (MNA), dont 46 200 ont été pris en charge en 2023.
- Un quart des enfants protégés sont en situation de handicap, représentant potentiellement 50% des hospitalisations en psychiatrie infantile.
- La parole des enfants placés et anciens placés doit être au cœur de la conception des politiques.
- Il existe de nombreuses défaillances dans le système.
Articulation Complexe et Hétérogénéité de la Mise en Œuvre :
- La politique repose sur une articulation entre l'État (ministères de l'enfance, Justice, Santé, Éducation Nationale), les départements (responsables de l'ASE et de la solidarité), et les associations.
- Les départements consacrent près de 10 milliards d'euros à ces politiques.
- Malgré ces moyens, la mise en œuvre est beaucoup trop hétérogène, avec des disparités territoriales importantes.
- Les conditions de placement et de prise en charge ne sont pas toujours adaptées.
- Certains juges renoncent à prononcer des placements faute de solutions adaptées.
- Priorités et Feuille de Route de la Ministre : La Ministre présente cinq priorités, qu'elle aborde avec "l'humilité de quelqu'un qui a pris ces dossiers au mois de janvier".
Elle insiste sur la nécessité d'être ambitieux et réaliste, de définir un plan d'action précis et d'en mesurer les progrès.
- Priorité 1 : Fixer des normes et des taux d'encadrement.
- Les placements représentent 55% des mesures de protection judiciaire.
- Pouponnières (0-3 ans) : Nécessité urgente de revoir le décret de 1974. Objectif : proposer un décret d'ici fin juin 2025 pour fixer les conditions de prise en charge, incluant la notion d'encadrement et la durée maximale de placement. La pouponnière doit être un lieu temporaire. Proposer une cible initiale de 3 mois, diminuant à 6 semaines.
- Adoption : Réengager une analyse pour redéfinir les conditions et critères d'adoption des enfants en pouponnière pour lesquels un retour en famille sécurisé n'est pas possible.
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Établissements d'accueil collectif : Sujet sensible en raison de la disponibilité du personnel et des coûts. Fixer des taux d'encadrement est un objectif, mais nécessite un plan pluriannuel. Proposer une trajectoire pour la fin du 1er semestre 2025 pour une déclinaison dans un décret et le PLF 2026, avec une mise en œuvre sur 5 ans (à partir de 2026).
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Priorité 2 : Mise en œuvre complète de la loi "Taquet".
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S'attacher à publier les cinq derniers décrets manquants pour l'application de la loi.
- Décret sur les agréments (retrait en cas de violence) : Publication espérée pour fin février 2025.
- Deux décrets sur les PMI (Protection Maternelle et Infantile - objectifs nationaux et normes d'effectifs) : Concertation engagée, publication prévue pour fin avril 2025.
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Deux décrets nécessitant des développements informatiques (système d'information agréments adoption et base de données agréments assistants familiaux/maternels) : Développements en cours. Le premier devrait être publié en avril 2025, le second annoncé pour novembre 2025, avec une volonté d'accélérer si possible.
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Priorité 3 : Mieux contrôler les établissements et partager l'information.
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Envisager une circulaire pour mieux organiser le lien territorial entre les services de l'État et du Ministère de l'Intérieur, potentiellement avec un référent ASE dans les préfectures.
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Organiser la communication entre départements d'origine et d'accueil en cas de placement dans un autre département.
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Priorité 4 : Réforme des systèmes d'information.
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S'appuyer sur les recommandations du rapport Sichel.
- Converger vers des systèmes d'information réformés (dossier numérique partagé expérimenté).
- Nécessité de disposer de données en temps réel pour piloter les politiques.
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Accélérer le déploiement des Comités Départementaux de la Protection de l'Enfance (CDPE), coordonnés par le Président du Département et le Préfet, rassemblant divers acteurs (ASE, PMI, Justice, Éducation Nationale, ARS, organismes de sécurité sociale). Un bilan est demandé pour octobre 2025 en vue d'une généralisation en 2026 si les résultats sont concluants.
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Priorité 5 : Santé, notamment santé mentale des enfants protégés.
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Souhait d'une évaluation psychologique systématique à l'entrée dans le dispositif ASE.
- Lancement d'un appel à projet dans cinq départements dès ce semestre pour travailler sur ce sujet (difficulté de disponibilité des pédopsychiatres).
- Généraliser les expérimentations réussies "Santé protégée" et "Pegase" dès 2026 pour un réel parcours de soins coordonnés.
- Soutenir la généralisation des unités d'accueil pédiatrique des enfants en danger (UAPED) : 139 existantes, 25 nouvelles prévues en 2025, avec 4 millions dédiés. Renforcer les 20 territoires les plus denses.
- Soutenir des projets innovants comme le Centre d'appui à l'enfance.
- Améliorer les pratiques dès 2025 grâce aux conclusions d'une évaluation globale par la Haute Autorité de Santé.
- Crise des Professionnels :
- Le secteur connaît une crise d'attractivité et de fidélisation.
- 129 100 professionnels sont engagés, mais le nombre de mesures a augmenté de 40% entre 1998 et 2022.
- Nécessité d'un enjeu de formation : faciliter l'accès aux carrières sociales et médico-sociales (formation initiale, VAE simplifiée).
- Envisager une évolution de la loi pour autoriser le cumul du métier d'assistant familial avec une autre activité professionnelle. Ce sujet, souvent remonté, est jugé important pour l'attractivité.
- Corollaire : trouver des solutions pour le droit au répit pour les familles d'accueil.
- Vers une Refondation : Prévention, Accompagnement et Parcours de Vie :
- Engager une véritable refondation pour intensifier les efforts en prévention et soutien aux familles.
- La meilleure protection passe par la création de conditions d'une parentalité protectrice pour éviter les placements.
- Développer une stratégie de soutien à la parentalité portée par le ministère (diffusion avant la fin du semestre).
- Transformer l'offre de prise en charge pour garantir l'effectivité des mesures et éviter les ruptures de parcours.
- Favoriser le placement dans la famille élargie ou chez des tiers de confiance, en prévoyant des dispositions réglementaires pour la vérification de leur honorabilité (lacune actuelle).
- Favoriser l'adoption chaque fois que possible, en travaillant avec la Justice (accord avec le Garde des Sceaux). Approche conjointe souhaitable entre magistrats, professionnels et départements.
- Trouver des solutions adaptées pour les enfants en double vulnérabilité (handicap par exemple) en mobilisant l'ensemble du ministère et en développant l'accueil familial et thérapeutique.
- Garantir un accès réel à la santé et à l'éducation pour chaque enfant (généralisation des parcours de soins coordonnés, prise en compte des spécificités des enfants placés/protégés à l'école).
- Mieux organiser l'accès aux études supérieures, à l'insertion, à l'autonomie et à l'emploi (mentorat, parrainage, travail avec France Travail).
- Coopération et Moyens Financiers :
- La refondation repose sur une coopération pérennisée avec les départements.
- La protection de l'enfance est le deuxième poste de dépenses sociales pour les départements.
- Un nouveau cadre de contractualisation orienté sur la prévention sera un levier essentiel.
- Outils de coordination : montée en puissance du GIP enfance protégée, création du Haut Conseil à l'Enfance.
- Budget 2025 :Augmentation pérennisée des crédits pour les MNA : passage de 70 à 100 millions d'euros (2023-2024) maintenus en 2025.
- Stratégie nationale de protection de l'enfance contractualisée avec les départements : moyens consolidés à hauteur de 120 millions d'euros.
- Lutte contre la prostitution des mineurs : budget pérennisé, maintien de 6 millions d'euros débloqués en 2024.
- La Ministre se dit prête à aller plus loin.
- Vision et Engagement :
- La protection de l'enfance est un enjeu de société qui nous concerne tous.
- L'engagement est de donner à chacun de ces enfants les moyens de sa réussite.
- La Ministre s'engage avec humilité et détermination à avancer précisément pour mesurer les points de progrès.
Échanges et Précisions Post-Exposé Liminaire :
- Rapporteure :
- Souligne le caractère émotionnellement impactant des auditions.
- Partage l'idée de refondation et salue les engagements pris.
- Revient sur le sujet de la prime Ségur : inégalités de traitement entre départements et associations, créant des difficultés d'attractivité. Pour elle, c'est une erreur profonde liée à la décentralisation de 1983 qui a séparé santé et social. La situation actuelle peut mener à des déficits pour les associations.
- Insiste sur le manque criant de données (Data) : "pas de Data, pas de visibilité", pas de prospective, pas de recherche longitudinale.
- Décrit la situation des professionnels qui "cherchent que des places" faute de temps pour être auprès des enfants.
- Réaffirme la nécessité de normes et de socles nationaux pour garantir un traitement équitable des enfants sur tout le territoire.
- Met en avant la responsabilité de l'État pour ne pas avoir bougé sur les normes et la revalorisation des métiers.
- Souligne que la France est le premier pays d'Europe à placer le plus d'enfants en institution, jugeant cela "inacceptable".
- Critique le manque de coordination interministérielle et la nécessité d'un "pilote dans l'avion".
- Évoque le manque de formation, notamment chez les juges et les médecins, aux besoins fondamentaux de l'enfant et aux psychotraumas graves. La vision doit être "360°".
Réponse de la Ministre aux points de la Rapporteure :
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Reconnaît que la mise en place de la prime Ségur a été compliquée par un périmètre mal défini.
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Indique travailler activement avec les départements pour "solder le sujet Ségur", potentiellement via une conférence des financeurs début mars.
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Partage la préoccupation sur les assistants familiaux et l'importance du droit au répit.
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Confirme que le sujet de la Data est majeur et urgent.
L'expérimentation Caisse des dépôts est intéressante.
Le suivi doit être interministériel.
Elle s'engage à sortir de cette situation.
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Reconnaît que la place de premier pays d'Europe pour le placement institutionnel est indésirable.
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S'engage à avancer précisément avec des plans et des suivis pour mesurer les points de progrès.
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Admet que le manque de normes est lié à l'histoire du secteur en France et n'a pas été suffisamment pris en compte lors de la décentralisation. Un siècle après, il est temps d'y remédier.
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Souligne le paradoxe entre la préoccupation démographique et l'incapacité à bien accompagner les enfants protégés. Questions des Députés et Réponses de la Ministre :
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Évaluation des politiques publiques : La Ministre reconnaît un "empilement des dispositifs" et un manque d'évaluation.
Le rapport de la commission sera une bonne évaluation. Elle propose un plan d'action pour mesurer les résultats.
- Haut Commissariat à l'Enfance : Le décret est sorti le 10 février. Nomination attendue "dans les semaines qui viennent" (1-2 semaines).
La Ministre prépare une feuille de route et souhaite garder la responsabilité directe de l'ASE, confiant d'autres sujets au Haut Commissaire (prévention des violences, adoption, parentalité, écrans, petite enfance...).
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Financement : La Ministre réaffirme les budgets annoncés (MNA, stratégie nationale). Un député s'inquiète des besoins de financement par l'État.
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Déscolarisation et suivi : Évoque le dispositif "scolarité protégée" et la nécessité d'aller plus loin (taux de redoublement élevés, enfants "Ninies").
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Prostitution des mineurs :
La Ministre confirme que c'est un enjeu prioritaire (estimations de 6 à 10 000 mineurs victimes).
Réaffirme le budget dédié (6 millions) et la nécessité de pilotages locaux.
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Administrateurs ad hoc : La Ministre renvoie ce sujet au Ministère de la Justice.
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Contrôle des établissements : L'instruction ministérielle vise à renforcer les contrôles.
La Ministre souhaite un travail départemental entre services de l'État et du département, sous l'accompagnement du Préfet.
La situation actuelle est un contrôle par les deux instances, qui mérite "probablement d'être revisitée".
- Travailleurs sociaux dans les écoles :
La Ministre évoque la présence d'AESH (qui sont des travailleurs sociaux affectés aux enfants handicapés, pas spécifiquement ASE) comme exemple de personnels autres que les enseignants dans les écoles. Une députée (Mme Adisad) rectifie en précisant que les AESH n'ont pas le statut de travailleur social et n'ont pas accès aux dossiers ou réunions pédagogiques des enfants qu'ils accompagnent.
Une autre députée (Mme Mesmer) suggère la présence de travailleurs sociaux dans les académies ou écoles pour faire le lien entre Éducation Nationale et départements.
La Ministre semble ouverte à l'idée et évoque les expérimentations menées.
- Propos de M. Poiré (Président de département) sur la priorisation des 0-5 ans : Une députée (Mme Mesmer) qualifie ces propos de "scandaleux et dangereux" et interroge la Ministre sur sa réponse à ce désengagement et si elle assume la "suffocation voire la liquidation" du service public de l'enfance.
La Ministre répond que "les enfants, quels qu'ils soient, quel que soit leur âge, ce sont des enfants" et qu'ils méritent d'être accompagnés et aidés à se reconstruire.
Elle travaille avec les départements pour apporter des réponses concrètes et assurer le suivi.
- Budget insuffisant et sanction : Plusieurs députés soulignent l'insuffisance des budgets et l'asphyxie des associations.
Mme Adisad insiste sur l'absence de sanction en cas de manquement des départements et interroge la Ministre sur les moyens de faire respecter la loi partout et de rétablir l'égalité de traitement.
Elle cite l'exemple de départements refusant d'accueillir des MNA.
La Ministre répond que sa responsabilité est de travailler avec les départements pour une politique répondant aux besoins de chaque enfant et assurer l'égalité de traitement.
Elle mentionne le rôle du Préfet pour regarder et contrôler. Elle précise que la contractualisation avec les départements, dans le cadre d'une politique décentralisée, est un sujet "qui mérite d'être regardé".
- Sans-abrisme des enfants et hébergement hôtelier :
Mme Adisad évoque le sans-abrisme de 3000 enfants et le recours à l'hébergement hôtelier.
Elle demande comment la Ministre compte agir, obtenir des moyens pour ouvrir des places et assurer la coordination interministérielle (Logement, Éducation, Santé, Justice...).
La Ministre renvoie les politiques de logement au ministère concerné, tout en reconnaissant la nécessité de travailler ensemble en interministériel.
- Ineffectivité des mesures faute de moyens/places : Une députée (Mme Panonacle) dresse un tableau sombre (mesures non exécutées, ASE "réceptacle" des autres dysfonctionnements, diminution des assistants familiaux, recours à l'intérim coûteux) et demande des mesures concrètes et un calendrier.
La Ministre renvoie à son propos liminaire qui, selon elle, a présenté une feuille de route précise avec des dates.
- Attractivité du métier d'assistant familial et cumul d'activité : Mme Collin Esterley évoque la diminution des assistants familiaux et la PPL sénatoriale sur le cumul d'activité.
Elle interroge sur les limites de ce cumul et les autres mesures d'attractivité.
La Ministre juge intéressant le cumul si l'activité professionnelle a lieu pendant le temps scolaire de l'enfant, permettant de concilier vie professionnelle et rôle familial.
Les autres pistes sont la reconnaissance (diplôme) et le droit au répit.
- Sorties de l'ASE et Contrats Jeunes Majeurs : Mme Adisad critique les "odieux" contrats jeunes majeurs qui ne répondent pas aux attentes.
Elle insiste sur la nécessité d'un "attachement" pour ces enfants, d'un adulte de référence ("compter pour lui et pouvoir compter sur lui").
Elle demande si la Ministre va faire cette "révolution". La Ministre reconnaît que les contrats jeunes majeurs ne sont pas satisfaisants.
Elle partage la notion de confiance et d'affection essentielle.
Dans un monde idéal, chaque enfant devrait avoir un référent dès le plus tôt possible.
Elle reconnaît ne pas avoir de solution toute faite mais que c'est une cause nationale qui dépasse l'État et les départements.
Les mentorats et parrainages sont des pistes.
- Sanction des manquements : Mme Mesmer réinsiste sur la nécessité de sanctions pour faire respecter la loi, critiquant l'absence de conséquences pour les départements ne respectant pas leurs obligations (MNA, propos de M. Poiré).
La Ministre réaffirme travailler avec les départements et que l'égalité de traitement est une responsabilité de l'État.
Elle mentionne les signalements de la Défenseure des droits (dont 5 qu'elle va instruire, dont un en Loire Atlantique), indiquant qu'ils méritent d'être étudiés et donner lieu à des sanctions si nécessaire, en lien avec la Justice.
Conclusion de la Rapporteure :
- Souligne l'urgence de la situation ("le temps de l'enfant n'est pas le temps de l'adulte").
- Exprime l'espoir que la commission permette de "regarder pour devant" et de trouver des solutions partagées.
- Réaffirme la nécessité de sanctions pour les situations "inacceptables".
- Met en lumière le constat partagé sur les dysfonctionnements dans l'Éducation Nationale (manque de chiffres, manque de données).
- Valorise les "belles expériences" existantes dans certains départements ou académies (travailleurs sociaux, protocoles Éducation Nationale/Département) qui devraient être généralisées via des "socles nationaux interministériels".
- Rappelle la succession rapide de ministres/secrétaires d'État à l'enfance depuis 2022, soulignant un manque de suivi malgré l'annonce d'une "priorité nationale".
- Affirme que la protection de l'enfance est "un impensé des politiques publiques".
- Souhaite que le rapport fasse de nombreuses propositions partagées pour que l'ensemble des parlementaires puisse les porter.
- Souligne le rôle central des associations qui accueillent les enfants.
- Remercie l'ensemble des participants à l'audition et ceux qui ont contribué.
- Conclusion de la Présidente :
- Remercie la Ministre pour sa participation, clôturant le cycle d'auditions.
- Remercie les témoins, anciens enfants placés, professionnels et députés.
- Souligne que, malgré des visions parfois différentes de la commission, l'essentiel est de s'entendre sur la nécessité d'agir et que cette commission est un début, pas une fin.
Points Forts et Idées Clés à Retenir :
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Reconnaissance unanime d'une crise profonde du système de protection de l'enfance en France.
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Augmentation continue du nombre d'enfants pris en charge, notamment les plus jeunes et les MNA.
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Disparités territoriales importantes dans la prise en charge et le manque de solutions adaptées.
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Manque criant de normes et de données pour piloter efficacement les politiques.
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Crise d'attractivité et de fidélisation des professionnels, liée notamment aux inégalités de traitement (prime Ségur) et au manque de reconnaissance/répit.
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Retard important dans la publication des décrets d'application de la loi Taquet.
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Volonté affichée par la Ministre d'engager une refondation axée sur 5 priorités (normes/encadrement, loi Taquet, contrôle/partage d'info, systèmes d'information, santé/santé mentale).
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Accent mis sur le renforcement de la prévention et du soutien à la parentalité pour éviter les placements.
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Intention de favoriser l'accueil familial (famille élargie, tiers de confiance, assistants familiaux) et l'adoption.
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Nécessité de coordination interministérielle et de coopération renforcée avec les départements.
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Budgets dédiés annoncés pour les MNA, la stratégie nationale et la lutte contre la prostitution des mineurs.
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Constat partagé sur le besoin crucial de rétablir l'égalité de traitement pour tous les enfants protégés sur le territoire.
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La question des sorties de l'ASE et la nécessité d'un adulte référent stable pour les jeunes majeurs est soulevée comme un enjeu majeur et une "cause nationale".
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Le rôle de l'État pour faire respecter la loi par les départements et éventuellement prévoir des sanctions est un point de tension récurrent dans les échanges.
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Mise en avant de l'importance de la parole des enfants et anciens placés.
Prochaines Étapes Mentionnées :
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Publication des décrets manquants pour la loi Taquet (étalées de fin février à novembre 2025).
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Conférence des financeurs avec les départements sur le sujet Ségur (début mars).
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Lancement d'un appel à projet santé mentale dans 5 départements (ce semestre).
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Proposition d'un décret sur les pouponnières (fin juin 2025).
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Proposition d'une trajectoire pour les taux d'encadrement en établissements (fin 1er semestre 2025) pour une déclinaison en PLF 2026 et un plan à 5 ans.
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Nomination du Haut Commissaire à l'Enfance (dans 1-2 semaines).
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Bilan des CDPE (octobre 2025) en vue d'une généralisation (2026).
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Généralisation des expérimentations santé "Santé protégée" et "Pegase" (2026).
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Généralisation des UAPED (2025).
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Diffusion de la stratégie de soutien à la parentalité (avant fin semestre).
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Présentation du rapport de la commission d'enquête (début avril, selon la Rapporteure dans un autre passage non inclus dans cet extrait).
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Ce briefing résume les points essentiels abordés lors de cette audition, offrant une vue d'ensemble des défis, des constats et des premières pistes de travail envisagées par la Ministre en charge de la protection de l'enfance.