BRIEFING : Analyse des Extraits de "Dans la tête...d'un gentil"
Objectif : Ce document vise à résumer les principaux thèmes et les idées cruciales explorées dans les extraits de l'émission "Dans la tête...d'un gentil", en mettant en lumière les arguments clés et les exemples présentés.
Résumé :
L'émission s'interroge sur la nature de l'être humain : sommes-nous intrinsèquement gentils ou égoïstes ?
En s'appuyant sur la recherche scientifique, des témoignages et des expériences, elle explore la gentillesse sous divers angles : son existence au quotidien, sa perception sociale souvent ambivalente, son expression chez les enfants, son rôle dans la collaboration versus la compétition, et les moyens de la cultiver, notamment par la méditation.
L'émission remet en question la croyance largement répandue en l'égoïsme fondamental de l'homme, suggérant que la gentillesse est plus répandue qu'on ne le croit, bien qu'elle nécessite un effort de culture et de civilisation pour dominer les instincts plus compétitifs et excluants.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
La Question Fondamentale : Gentil ou Méchant ? L'émission pose dès le départ la question centrale, faisant référence à l'opposition classique entre Rousseau (homme fondamentalement bon) et Hobbes (l'homme est un loup pour l'homme).
Elle ne prétend pas apporter une réponse définitive, mais se concentre sur les "avancées de la recherche scientifique autour de la gentillesse".
La Gentillesse au Quotidien : Témoignages et Exemples
L'expérience d'Annie Marcel, infirmière, illustre la gentillesse dans un contexte professionnel tourné vers les autres.
Son choix de carrière est né d'une "révélation" en prenant soin de son père vulnérable, ce qui la pousse à "se mettre au service des plus vulnérables".
Elle souligne que la gentillesse dans sa profession implique d'être "à leur écoute", de susciter la "confiance" et de permettre aux patients de "ne pas avoir peur de me parler".
L'émission aborde l'idée d'un "outsourcing de cette gentillesse", où la société confie la tâche de prendre soin des plus vulnérables à certaines professions, se déchargeant ainsi d'une responsabilité individuelle.
Annie Marcel témoigne également recevoir de la gentillesse en retour, soulignant le caractère réciproque potentiel de cette attitude.
Définition et Nuances de la Gentillesse
La gentillesse est définie comme une "attitude", un "désir de le bien d'autrui", qui se traduit par des "actes de bienveillance, d'altruisme". Ce sont souvent de "petites choses qu'on fait pour les autres".
Elle est "tournée vers l'autre et vers les autres", incluant la "non-violence", la "non-jalousie" et la "non-indifférence à l'autre".
Le terme "gentil" est perçu comme "très ambivalent" dans la société. Rebecca Shankland, professeur de psychologie, souligne que dire de quelqu'un qu'il est gentil n'est "pas très valorisant" et peut même être interprété comme un "signe de faiblesse".
Il existe une "survalorisation finalement de l'esprit critique" dans notre société, amenant à penser qu'une personne positive ou gentille est "naïf" car elle ne verrait pas les aspects négatifs que la personne critique est capable de discerner.
Gentillesse Spontanée ou Apprentie ? Études et Expériences
Une expérience de caméra discrète à Genève montre que la plupart des passants "aident spontanément notre complice", malgré quelques exceptions. Cela suggère que "la gentillesse est bien plus répandue qu'on imagine".
L'émission conteste la croyance que "nous sommes convaincus que l'homme est fondamentalement égoïste", même en situation de crise.
L'exemple de l'ouragan Katrina est utilisé pour démontrer que les rumeurs de violence étaient fausses et que la "solidarité et l'entraide" ont prévalu, souvent de manière "très structuré, très organisé, très coordonnée".
Cette coopération en situation de crise s'expliquerait par un "sentiment de sort commun, un sentiment d'identité commune" qui pousse les gens à s'aider comme s'ils connaissaient l'autre, comme s'il s'agissait de membres de leur groupe.
Concernant les enfants, des expériences montrent qu'ils ont dès un très jeune âge une "capacité, cette envie extrêmement innée d'être en sympathie".
Les nouveau-nés se mettent au diapason des attitudes des autres, ce qui est considéré comme un premier signe de "sympathie" et de "gentillesse".
À 18 mois, les enfants aident volontiers, mais cette aide est déjà influencée par l'apprentissage et la valorisation (être remercié), ce qui rend difficile de parler d'un comportement "inné qui viendrait tout seul".
Lorsque des jeux "irrésistibles" sont proposés, les enfants peuvent manifester un comportement d'imitation immédiate, arrachant un jouet à un camarade.
L'émission insiste sur l'importance pour les adultes de ne pas "mettre un sens moral" à ce comportement, car il est "absolument normal à cet âge-là" et n'est ni "méchant" ni "gentil" au sens moral adulte.
La Gentillesse dans l'Engagement Bénévole
L'exemple de l'association Solid'aire met en lumière la gentillesse chez les bénévoles qui "donnent de son temps et de son énergie pour les autres".
L'originalité de leur approche réside dans l'"inconditionnalité qu'il est absolument totale".
Ils "ne demandent rien à personne" et font confiance, rejetant l'idée d'abus.
Cette approche permet de créer du "lien" et de "faire participer un peu tout le monde", gommant la distinction entre organisateurs et bénéficiaires.
Anaïs et Alexandre, bien qu'engagés dans une démarche de soutien, ne se définissent pas nécessairement comme "gentils". Ils se sentent plutôt "concerné" et "un peu fâché" par la "réalité qui nous entoure", soulignant que leur motivation est aussi liée à l'indignation face aux difficultés rencontrées par les autres.
Rebecca Shankland valide l'approche de l'inconditionnalité, expliquant qu'elle permet de "lever ce frein" pour les personnes qui ont honte ou se sentent vulnérables en demandant de l'aide.
Elle permet de réduire l'"asymétrie" dans la relation d'aide et de créer une relation "d'égal à égal".
Cependant, le simple fait de donner ne fait pas automatiquement de nous un être gentil, surtout si l'aide n'est pas adaptée aux besoins de l'autre et accentue un sentiment de mal-être.
L'empathie et la prise en compte de la perspective d'autrui sont essentielles.
Collaboration vs Compétition : L'Impact sur les Comportements
Une expérience avec un jeu de manipulation d'étriers montre l'efficacité de la collaboration.
Les groupes ayant une consigne de coopération se caractérisent par une "beaucoup de communication", une capacité à "s'écouter", à "s'encourager", à "intégrer les points de vue de tout le monde" et une "réflexion sur les processus de groupe" (autorégulation).
Cette stratégie est "très payante" pour résoudre une tâche complexe, permettant l'émergence de solutions "innovantes" et "créatives".
L'idée reçue selon laquelle un groupe a besoin d'un chef pour fonctionner est remise en question.
L'ajout d'une consigne d'évaluation individuelle ("on va évaluer la contribution de chacun") "sabote la collaboration". Les groupes deviennent une "somme d'individus", ne s'écoutent pas bien, se coupent la parole et prennent des initiatives sans consensus, entraînant des résultats "pas très bons".
Cela s'explique par le fait que l'évaluation individuelle transforme les camarades en "adversaires", un schéma auquel nous sommes "très habitué" et qui devient "presque naturel".
La "compétition" et l'"exclusion" sont présentées comme des "fort instant" humains, au même titre que l'instinct de gentillesse.
Cultiver la Gentillesse : Le Rôle de la Culture et de la Méditation
Bertrand Kiefer affirme qu'il est un "projet de culture que de faire dominer la bienveillance, la gentillesse, l'ouverture à autrui par rapport à exclusion".
La méditation est présentée comme l'un des moyens de "muscler son ouverture aux autres" et de "cultiver sa bienveillance".
Félix témoigne que la méditation l'aide à gérer le stress et à être "beaucoup plus à l'écoute de moi", ce qui le rend aussi "si beaucoup plus à l'écoute des autres". "Si on est bien nous avec nous-mêmes, on va vraiment pouvoir aider les gens".
Rebecca Shankland corrobore les bienfaits de la méditation, citant une expérimentation où un programme de pleine conscience a significativement augmenté les "comportements altruistes" (céder sa place à une personne en béquilles).
La méditation est également liée à la psychologie positive, qui vise à "diminuer notre biais de négativité" et à "réorienter l'attention vers les aspects satisfaisant du quotidien", augmentant ainsi le "bien-être" et la "disponibilité mentale" pour mieux prendre en compte les besoins de l'autre.
Citations Clés :
- "sommes-nous naturellement gentil ou méchant altruiste ou égoïste"
- "je pense que c'était pour me mettre au service des plus vulnérables"
- "on paie des gens pour s'occuper des malades des personnes âgées des handicapés même et son conte à y mettre les mains dans le cambouis une espèce doubt sourcing comme ça de cette gentillesse"
- "la gentillesse c'est d'abord eu une attitude ses désirs et le bien d'autrui"
- "quand on dit d'une personne qu'elle est gentil gentil c'est pas très valorisant"
- "ça peut être justement considéré un peu comme un signe de faiblesse en tout cas c'est moins valorisés dans notre société"
- "la gentillesse est bien plus répandue qu'on imagine mais nous refusons de le croire"
- "dans les situations d'urgence, on voit apparaître des comportements très structuré très organisé très coordonnée"
- "lorsqu'on est dans la même situation de catastrophe les gens qui sont là développe un sort commun sentiment de sort commun un sentiment d'identité commune qui ensuite les amène à aider les autres comme si c'était des gens qui connaissent"
- "depuis un toutou jeune âge les enfants ils ont cette capacité cette envie extrêmement in et d'être en sympathie"
- "ne met pas un sens moral à ce comportement qui n'a rien de moral ni méchants des gentils"
- "la première chose très particulière cette inconditionnalité qu'il est absolument totale"
- "On est concerné et puis un peu fâché plus tôt... en fait la réalité qui nous entoure"
- "c'est vraiment un acte de gentillesse de permettre de réduire cette asymétrie"
- "si on prend vraiment la perspective d'autrui... on va aussi être plus en mesure de favoriser son pouvoir d'agir"
- "le maître mot ici c'est la collaboration"
- "le prototype du groupe qui fonctionne c'est le groupe avec un chef"
- "pour résoudre une tâche complexe, on a besoin de communiquer de façon sereine"
- "un peu de compétition suffit donc à saboter la collaboration"
- "c'est un projet de culture que de faire dominer la bienveillance... par rapport à exclusion"
- "la méditation de pleine conscience propose justement de cultiver sa bienveillance en prenant soin de soi"
- "quand je prends ces temps pour méditer... je suis si beaucoup plus à l'écoute des autres"
- "les personnes qui ont suivi le programme de pleine conscience 50% d'entre elles cèdent leur place dans les deux minutes contre moins de 20% du groupe témoin"
- "l'objectif est d'aider à diminuer notre biais de négativité"
Conclusion Provisoire :
Les extraits de "Dans la tête...d'un gentil" présentent un argument nuancé sur la nature humaine.
Bien que la société ait tendance à dévaloriser la gentillesse et à survaloriser la critique et la compétition, les expériences et les témoignages suggèrent que la gentillesse et la collaboration sont des aspects importants de notre comportement, présents dès l'enfance et particulièrement efficaces en situation de crise.
L'émission souligne que la gentillesse n'est pas seulement un instinct, mais aussi un "projet de culture" qui peut être activement cultivé, notamment par des pratiques comme la méditation.
L'accent mis sur l'inconditionnalité et la collaboration dans les initiatives d'aide met en évidence l'importance de réduire les asymétries et de favoriser l'empowerment mutuel.